La réponse semble être oui. Car cette semaine, le Président de la République a été insulté publiquement au moins deux fois.
La première fois, mercredi soir, quand une petite racaille de banlieue, une chance pour la France, pardon, l'a interpelé en l'insultant alors qu'il était à la Courneuve. Une seconde fois par le juge qui a condamné symboliquement l'offenseur à 35 heures de travaux d'intérêt général (qu'il ne fera certainement pas, ne sachant sans doute même pas ce que signifie le mot travail).
Vu d'ailleurs, vu d'ici, c'est assez ahurissant. Mais il semblerait qu'en France, pour une partie de l'opinion, ce serait tout à fait normal. On a même entendu M. Olivennes sur une chaine publique, malgré une condamnation des faits, expliquer cela par une progression de l'égalité. Pourquoi ne pas prétendre à une avancée démocratique, après tout ? Qui placerait la France devant les autres pays dans ce domaine.
Mais revenons sur les faits.
Alors que Sarkozy déambule dans les rues de La Courneuve, un homme de 21 ans, donc peut-on supposer un adulte conscient des ses actes et de ses paroles, l'interpelle par ces mots : « va te faire … (verbe exprimant une supposée spécialité grecque), t'es chez moi ici. »
Nous passerons sur la première partie de la phrase qui comme nous l'a révélé récemment l'affaire Anelka, comme nous le révèle quotidiennement le même genre d'insulte vis-à-vis des profs, de la police, des pompiers, mais aussi vis-à-vis de tout ce qui bouge, semble indiquer que la spécialité en question, si elle fut grecque est devenue française. Avant on disait bonjour, maintenant on dit « va te faire e… er. La civilité a progressé donc en même temps que l'esprit d'égalité. Nous devrions probablement nous en réjouir.
La seconde partie est, pour sa part, particulièrement intéressante. « …t'es chez moi ici ». Par cette phrase, nous avons confirmation, mais nous le savions déjà, que certaines parties de la République se trouvent hors institutions. Mais c'est bien finalement de l'entendre dire par un habitant de ces zones. Il existe donc des endroits où même le Président de la République n'a pas le droit de pénétrer. Et s'il le fait, c'est avec les précautions nécessaires. Comme la police entre dans certaines zones après une préparation et selon des plans qui n'ont rien à envier à la stratégie militaire, le Président dans son pays doit faire précéder ses visites des mêmes précautions. En l'occurrence, il avait choisi la surprise, ce qui a permis sans doute de limiter les dégâts.
Il parait que là-aussi, c'est une exception française. Qu'ailleurs en Europe, les chefs d'Etat ou de gouvernement sont partout chez eux et ne sont pas obligés de faire précéder leurs visites de réunions d'états-majors opérationnels. De fait, en France, certaines zones, certains quartiers ont fait sécession. Il y a certes les regroupements ethniques qui se sont fait essentiellement par élimination des primo-occupants des lieux, ceux-ci changeant de quartiers dès lors qu'ils en avaient les moyens. Mais il y a surtout la mise en coupe réglée de certains quartiers par des caïds dont les trafics leur ont suggérer qu'il était préférable pour eux de boucler leur zone d'influence et d'en réduire l'accès aux seuls habitants des quartiers dont ils sont devenus les maitres. Bien évidemment, ceci se fait de façon violente, la violence s'exerçant vis-à-vis des représentants de l'autorité légitime de ce pays, mais surtout vis-à-vis des habitants desdits quartiers. De fait quand des émeutes éclatent, comme récemment à Tremblay (dit) en France, c'est presque un signe encourageant : cela veut dire que la République tente de réinvestir certaines zones. Le calme serait dès lors davantage inquiétant.
C'est donc dans ce contexte qu'il faut situer l'incident de mercredi dernier.
Bien évidemment, notre poète du 9-3 s'est fait interpeler d'autant plus violemment qu'il a tenté de résister aux forces de l'ordre qu'il a également copieusement insultées. Les policiers qui on porté plainte se sont vus offert un dédommagement de 75 euros par le tribunal de Bobigny qui jugeait en une seule fois l'insulte au Président et aux forces de l'ordre, les faits de rébellion n'ayant pas été retenus. J'imagine qu'après cette peine exemplaire, les policiers ne doivent pas avoir trop de regrets d'avoir malmené ou tabassé l'individu en question lors de l'interpellation. Il faudra d'ailleurs un jour tenter de comprendre certaines bavures policières à l'aune de certains dénis de justice qu'ils subissent. Ben oui, excusez-moi, on peut essayer aussi de comprendre les policiers. Ce n'est pas un privilège qui devrait être réservé aux seuls voyous des cités.
Ce qui est également intéressant, c'est le système de défense de l'avocate, sans doute commise d'office, de notre charmant jeune homme au langage si châtié. Premièrement, il n'a pas de casier, ce qui suppose que dès lors que l'on a un casier vierge on a droit à son petit délit gratuit en conséquences. Deuxièmement, il ne faisait qu'exprimer son opinion. Intéressant de voir où vont se nicher les opinions de certains. Mais il semble que le juge ait été sensible à ce réquisitoire. Espérons qu'il sera aussi clément pour celui ou celle qui un de ses jours lui exprimera dans les mêmes termes ses opinions.
Vive les progrès de la démocratie en France !
de retour a casa, vous avez raison
RépondreSupprimerde plus, ferrailler en palindromie est nocif
mieux vaut y passer en silence avec la sonde à mesurer le niveau de connerie
je n'ai pas votre vaillance et érudition à ouvrir un blog en bas, continuez avec Marius...c'est déjà ça
http://u2r.typepad.com/weblog/2005/11/la_culture_de_l.html
RépondreSupprimerhttp://www.evene.fr/citations/mot.php?mot=excuse
allez Expat , au boulot, la lutte continue
On fait ce qu'on peut, avce cette guenon de Fleury qui me zappe tous les lundis matin, cette garce!... J'ignore pdt combien de temps encore je vais pouvoir rouvrir un blog éphémère sur le trac des BDO, car mon drapeau souchien m'y a rameuté dimanche dernier 89 lecteurs je crois : C'est toujours ça... pour la cause souchienne. Et l'instinct de conservation.
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