"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 22 juillet 2013

Réflexions ramadanesques




Bossuet était particulièrement inspiré quand il disait que "Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences dont ils chérissent les causes".  Pour ce qui est de Dieu, je ne sais pas, quoique pour Allah, ça doit être vrai, mais nous les Français pas vraiment, du moins ceux qui restent attachés à leur pays, à son histoire, sa grandeur hélas passée, sa culture, enfin vous savez tous ces trucs ringards qui font que quand résonne à vos oreilles la Marseillaise ou que se lève un drapeau tricolore il se passe quelque chose d'indéfinissable au fond  de votre âme. Je pense que de ces gens il en reste, même s'il est devenu malséant, enfin nauséabond disent-ils, eux les pisteurs et veilleurs, de l'avouer  et qui regardent avec une impuissance proportionnelle à la culpabilité qu'on leur a inculquée d'être ces héritiers-là, ces héritiers de tous ces salauds de colonialistes, esclavagistes, parfois pétainistes, enfin inutile de s'étendre sur le propos déclinable à l'envi en tous les" istes" et "phobes" imaginables,  ce propos hélas bien connu mais toujours aussi promu par ceux qui, pour contredire Bossuet chérissent les causes et leurs conséquences. Comme par exemple une certaine ministre de la justice qui si elle persévère dans sa tâche va finir par nous faire penser que l'abolition de l'esclavage n'était pas une bonne idée. Bon là je rigole, d'autant plus qu'il ne manque pas de blancs pour l'assister dans son combat destructeur.



Et donc il ne se passe plus guère de journée qui ne nous gratifie en événements, suite de faits évinçant ceux qui les précèdent de nos journaux et souvent de nos mémoires, devenus divers à cause de leur banalité et de leur répétition, et qui nous démontrent qu'il y a quelque chose de pourri au royaume, façon de parler- je précise-, de France. C'est un fait, la France part en vrille sous les assauts répétés de ceux qui souhaitent éventuellement en conserver le nom, et même de cela on ne peut plus être sûr, mais  plus certainement la vider de son contenu sauf évidemment des prestations qu'elle sert généreusement à ses plus fougueux détracteurs, je parle évidemment des gens de terrain qui mettent la main à la pâte, enfin au cocktail Molotov,  pavé, parfois kalachnikov, enfin tous ces trucs destinés à faire mal et davantage encore à ce qui suggère une quelconque autorité qui ne serait pas un mufti, le terme d'autorité étant très extensif car englobant également par exemple des gens venus les aider, comme de simples médecins. Il faut dire qu'un médecin ça a fait des études, ça sait généralement parler, et déjà ça c'est hautement suspect quand on est un abruti possédant 300 mots de vocabulaire dont une moitié consacrée à balancer des injures et l'autre à honorer son dieu qui du coup, s'il existe, ne doit pas franchement rigoler d'avoir de tels adorateurs. Bien évidemment les "têtes pensantes", elles, ne mettent pas les mains dans la graisse d'armes et l'essence, ça c'est aussi une constante de l'histoire à quelques exceptions près. Même si je reconnais que leur position est parfois difficile, à cause en grande partie de la démocratie.



La démocratie oblige à tenir compte, plus ou moins, et avec des variantes, des opinions des gens, pas tant parce qu'on les respecte que parce qu'ils restent des électeurs dont certains feront la différence et donc de ne pas tenir de discours trop tranchés. Il ne faut pas grand-chose parfois. Regardez, sans le vote musulman, Hollande n'aurait jamais été élu président. Et ça c'est un fait qui nous montre qu'en France existe le vote religieux. J'imagine d'ailleurs, histoire de ne pas m'attirer les foudres de ceux qui penseraient que je…, que les cathos de civitas n'ont guère voté pour Hollande. Enfin dans un pays dont on répète que la clé de voute est la laïcité, ça la fout quand même mal. Ça démontre au moins que nos dirigeants, je ne préciserai pas le bord, ne sont pas très au net avec cette laïcité dont ils se réclament. On se rappelle du discours de Latran de Sarkozy qu'on ne risque pas d'entendre dans la bouche de son successeur qui, et sans doute pour rétablir ce qu'il pensait être une rupture d'équilibre n'a pas manqué d'exprimer, ainsi que certains de ses ministres, sa sympathie vis-à-vis des musulmans. On peut même dire que depuis mai 2012, les chrétiens sont littéralement écrasés au score par leurs frères mahométans. Au second ramadan de ce quinquennat, on atteint même certains sommets, et ne parlons pas des initiatives locales comme celles du maire de Paris qui sait au moins utiliser une partie des impôts des Parisiens pour fêter ça dignement. Et d'ailleurs, paradoxalement,  plus on célèbre le ramadan, plus on inaugure officiellement, avec ministre s'entend, de mosquées, plus les conseils de surveillance et associations divers et variés scrutant la recrudescence des actes d'islamophobie, s'alarment. Recevant l'acquiescement du ministre de tutelle, enfin de celui qui a les religions dans son escarcelle, j'ai utilisé le pluriel, même si dans les faits ça ne se voit pas trop.

Quelques exemples : dans son tour de France de rupture du jeûne, notre sémillant, mais néanmoins implacable avec  les homophobes d'extrême-droite, enfin tous ceux qui ont du mal à admettre le mariage pour tous, a apporté un "signe d'affection" aux musulmans et a condamné "la montée des violences à l'égard des musulmans de France". Là je fais une petite pause avant de continuer avec mes exemples. Le signe d'affection, c'est celui de qui?  Du ministre ou de la France? S'il a parlé es-fonction on peut imaginer que c'est de la France, laïque de par sa Constitution. Et là ça me pose problème car la République n'a pas à donner de signes d'affection à aucune religion. Qu'elle assure la possibilité de la pratiquer à leurs fidèles, dans les limites fixées par la loi, c'est son devoir. Elle n'a pas à aller plus loin. Surtout quand les autres religions peuvent toujours attendre que les poules aient des dents pour bénéficier de tels égards. Quand à l'islamophobie, même si elle monte, elle a encore de la marge avant de rattraper en actes la christianophobie, si je peux me permettre ce mot  peu usité (que d'ailleurs me souligne en rouge mon correcteur d'orthographe tandis qu'il accepte l'islamophobie. Un correcteur ne ment pas et la christianophobie n'existe donc pas. Et pourtant…). Si on s'en tient aux profanations et dégradations de sites religieux, 85% concernent les sites chrétiens et 8% les sites musulmans. Par contre je n'ai pas les chiffres comparant le nombre de "faces de craie" et de musulmans agressés. Bien sûr des gros malins me rappelleront la proportion de musulmans en France et je leur répondrai que les non-chrétiens, ne stigmatisons pas,  sont donc beaucoup plus actifs que les autres quand il s'agit d'offenser les lieux de culte qui ne sont pas les leurs. Enfin bref, tout ça c'est du vent et s'il existe bien des manifestations d'islamophobie, elles font encore pâle figure en regard de celles que l'on peine à évoquer et pourtant au moins 10 fois plus nombreuses. Mais on voudrait nous faire croire l'inverse, nous faire croire que seuls les musulmans sont la cible d'actes malveillants. Et cela avec la bénédiction des plus hautes autorités de l'Etat.

J'en reviens aux propos de Valls. Celui-ci déclare à Lyon que le "ramadan fait partie de notre calendrier commun, que ce n’est pas seulement  un moment religieux, mais un moment qui est aussi [, je le crois], profondément républicain". Inutile de commenter ce tissu de conneries. Mais doit-on le supporter? Doit-on subir de la part du gouvernement ce léchage caractérisé de babouches? Doit-on aussi supporter que l'an dernier, et il n'y manquera pas évidemment cette année, que le chef de l'Etat, adresse un message de vœux aux musulmans de France à l'occasion de la fin de ramadan et ne manifeste pas son affection aux chrétiens à l'occasion de Noël. Je ne suis pas chrétien, ni appartenant à aucune religion, mais ça m'est insupportable cette attitude lèchecultesque face à une partie, et seulement cette partie de la population, celle à laquelle on ne cesse de passer la pommade. En aurait-on peur? Ou se ménagerait-on l'avenir? Ou encore se garantirait-on des voix dont le nombre dépasse largement celui des écolos. Les aléas de la démocratie, sans doute qui est devenue pour nos gouvernants, non plus le souci de respecter les volontés du peuple, mais celui d'être capable d'aspirer un maximum de voix au sein de l'électorat. On reconnait là la tactique socialiste si bien conceptualisée par terra nova et qui, prenant en compte que son ancien électorat de base est parti, notamment au FN, il ne reste plus à au parti socialiste qu'à fédérer les minorités. On a eu les homos, on a les musulmans. Encore faut-il pérenniser cela. Et comme le vote des étrangers ne peut pas passer en l'état, il faut donc redoubler de paroles, euh, apaisantes et affectueuses.



Mais à quel prix? On a vu les dégâts en termes de fracture du peuple avec cette loi sur le mariage pour tous. Et on ne peut que constater que les conséquences d'un léchage de babouches systématisé. C'est ce qui s'assimile lentement et surement vers un mensonge d'Etat dans la catastrophe de Brétigny sur Orge, et là je ne parle que du caillassage des secours et des policiers et du détroussage des morts et des blessés. Et c'est les mouvements identitaires souvent violents, montrant qu'une masse d'individus en France, pour cause de religion, se considère hors de la République. Comment ne pourraient-ils pas être confortés dans leurs actes après les paroles d'affection de nos si avisés dirigeants? Comment ne pourraient-ils pas se dire victimes d'islamophobie dès lors qu'un flic leur signifie que la pratique de leur religion, en l'occurrence le port d'un torchon sur le visage, est interdite sur la voie publique? Remarquez, on les ménage quand même. Vous êtes musulman et tentez d'étrangler un policier et deux jours plus tard vous pouvez rentrer chez vous. Par contre si vous portez un certain T-shirt, vous pouvez être interpelé et en cas de "mauvaise" réaction, mais sans voie de faits, sans tentative de meurtre, sans coup, être séance tenante embastillé, votre casier judiciaire fût-il vierge de toute condamnation.

Nous sommes en France, en 2013. Et voilà comment les choses s'y passent. Une islamophilie et une cathophobie sinon officielles, affichées sans fard.



Et après les mêmes qui promeuvent cette politique qui est carrément sortie des rails de la laïcité s'émeuvent de ses effets.

On va s'émouvoir que les Français sondés expriment, et c'est un euphémisme, de plus en plus de réticences vis-à-vis de l'islam. C'est effectivement une montée de l'islamophobie, au sens étymologique du terme, donc une peur de l'islam. Mais qui doit-on blâmer? Ceux qui constatent que cette religion empêche ses fidèles de s'intégrer, ne parlons même pas d'assimilation, ceux qui constatent que nombre de ces fidèles rejettent les lois de la République qui parfois les nourrit, ceux qui ont dû fuir de chez eux parce que leur vie était devenue insupportable, parce qu'ils se sentaient au mieux étrangers dans leur propre pays (ayons une pensée pleine de compassion pour ceux qui n'ont pas les moyens matériels de partir, car ce sont eux les premières victimes)… . Ou bien ceux qui rompent les règles de la laïcité, ceux qui mentent, ceux qui minimisent les faits, ceux qui appellent un pavé sur un pare-brise, un accueil un peu rude, ceux qui ont le regard ailleurs quand on vole la montre d'un mort et ordonnent aux autres d'être également aveugles, ceux qui relèvent le menton et en même temps font libérer l'auteur d'une tentative de meurtre sur un policier, ou encore ceux dont c'est le métier, j'allais dire le devoir dès lors qu'ils ont choisi ce métier, d'informer et qui minimisent les faits, changent les prénoms dans leurs relations des faits, cherchent systématiquement le "dérapage" qui aurait conduit à des heurts qui ainsi deviendraient légitimes. Tous ceux-là peuvent faire leur l'adage de Bossuet. Car leurs attitudes sont autant d'encouragements à ces choses qu'ils regrettent ensuite, d'ailleurs pas tant les heurts et dégâts occasionnés par ces dissidents de la République, que les réactions des Français dont on espère qu'ils finiront par se dégager de cette chape d'auto-culpabilité qu'on leur a collé sur la tête et finiront par dire : ça suffit!





mercredi 17 juillet 2013

Au pays du vivre ensemble






Au pays du vivre ensemble, vous savez ce pays qui se targue d'être la patrie des droits de l'Homme, ces derniers figurant le dernier concept susceptible de préserver une honorabilité à ce terme de patrie, bien trop usité par les nauséabonds, donc au pays du vivre ensemble qui se croit encore une vocation universaliste puisque le modèle qu'il propose est censé apporter ces fraternité et sororité entre les hommes et femmes peuplant cette planète, peu importe qu'ils se sentent d'ailleurs hommes ou femmes, peu importent leurs croyances, peu importent leurs origines, peu importe leurs singularités, en fait peu importe qu'ils soient des Hommes, on ne ménage pas ses efforts pour que ça se passe bien.

Certes il y a des couacs comme on dit. C'est par exemple le 14 juillet quand le grand timonier se fait siffler et huer. Ça choque. Je veux bien le croire. Même si ce n'est pas la première fois que ça se passe, je parle d'expérience. Cela dit pour que ça ait engendré autant d'émotion, j'imagine ce que ça a pu être. Mais au pays du vivre ensemble, on sait qu'il existe des résistances au bonheur qu'on nous propose. Et elles sont clairement identifiées. Ce sont les homophobes d'extrême-droite de la manif pour tous, enfin la manif pour tous, tout court, qui sont la cause de ce désordre. Inutile donc de s'affoler : ceux-là domptés, et on s'y emploie, les choses rentreront dans l'ordre, juste bien entendu. Car il est évident que les autres Français ont toutes les raisons de se satisfaire de ce gouvernement et des avancées, sociétales on dit, qu'il nous propose, et aussi du reste, et n'en ont donc aucune de manifester leur mécontentement à notre guide de fortune.

Mais de toute façon on sait que la marche inéluctable pour le progrès n'est pas un chemin semé de pétales de roses. Le vivre ensemble est un apprentissage difficile fait de concessions unilatérales et de mensonges.

Comment pourrait-il en être autrement quand déjà certains individus ont du mal à vivre avec eux-mêmes? Généralement ils en subissent seuls les conséquences même si des effets collatéraux peuvent exister. Mais dès qu'on dépasse l'unité, ça se complique. La cellule familiale en est une parfaite illustration, parfois publique. Même notre guide suprême ne put éviter certains écueils. Et plus récemment ce fut à la famille Cantat-Duflot de nous le démontrer par le biais des ravages du tweet, cet outil de communication incomparable qui nous prouve qu'un nombre de caractère limité ne constitue pas une limite à l'expression de la connerie. Faut dire que chez eux ça doit être folklo, l'entente cordiale donnant des résultats assez étonnants, notamment pour les enfants qu'on prénomme n'importe comment. Térébenthine est le prénom de la petite dernière. Du coup j'ai décidé de prénommer ma prochaine fille Trinitrotoluène, en espérant qu'elle devienne assez bombasse pour s'ouvrir des opportunités dans la téléréalité. Il faut savoir sacrifier au progrès.

Mais là je m'égare. Revenons au vivre ensemble.
Certains en ont une conception particulière qu'on pourrait résumer à vivre chez toi, mais sans toi. C'est vrai que ça évite les conflits potentiels. C'est par exemple l'histoire de cette bordelaise octogénaire ayant eu la bonne idée de se retirer chez son fils le temps d'une convalescence de quelques mois et privée de l'accès à son domicile à son retour, celui-ci étant occupé par deux familles bulgares logées généreusement par le DAL. Ça aurait pu mieux se passer si la mémé assez peu compréhensive, séquelle d'une éducation déjà ancienne sans doute, avait laissé ses clés sous le paillasson, ce qui aurait évité d'avoir à forcer les serrures et à les remplacer, car tout ça ça coûte, et si elle avait laissé le frigo plein. En compensation, elle paiera donc le gaz et l'électricité et les dégâts qu'aurait pu occasionner cette occupation des lieux. Et tout rentrera dans l'ordre. Concessions unilatérales je disais plus haut. Heureusement que nous avons des associations malgré par nous subventionnées quand même pour organiser tout ça. Voilà des impôts utilisés intelligemment.  Dommage qu'il n'en existe pas pour changer les draps de la pauvre généreuse mémé. Bien que cela remettrait en cause le côté unilatéral des concessions. Et puis la mémé, elle a 900€ par mois de retraite pour vivre, alors qu'elle ne commence pas à nous embêter, la nantie. C'est vrai quoi! Il ne faut pas oublier que les droits des uns ne peuvent s'exercer sans que les devoirs des autres soient accomplis.  Certains voudraient rompre cet équilibre. Mais la patrouille veille, comme dirait l'autre.

Plus haut je parlais de mensonge pour permettre le développement du vivre ensemble. Il faut prendre ce terme dans un sens extensif. Ça peut-être dissimuler la vérité, l'atténuer ou la falsifier. Je vais tenter de démontrer ça par un triste et récent exemple: le drame de Brétigny.
Cela aurait pu se résumer à un triste accident, avec des victimes. Un de ces accidents qui concentrent pour quelques heures ou quelques jours la compassion de tout un pays. Enfin dans l'idéal. Parce qu'il semblerait que ça ne se soit passé comme cela.
Selon les uns, des jeunes, la jeunesse étant sans doute devenue une maladie, à moins que la maladie réside dans l'impossibilité de nommer… au nom du vivre ensemble, donc des jeunes auraient commencé à détrousser cadavres et blessés tandis que d'autres caillassaient les secours. Foin de tout cela selon d'autres. Certes des actes isolés auraient eu lieu avec comme seul fait notable le vol du portable d'un secouriste, lequel vol, chose sans doute unique dans les annales, mais signe que nous sommes désormais bien protégés, aurait conduit à l'interpellation de 4 individus s'étant sans doute partagé la batterie, la carte sim et le téléphone lui-même (ce que fit le quatrième n'est pas dit dans l'histoire). Toutefois rassurons-nous, ces 4 jeunes sont désormais en liberté, aucune charge sérieuse ne pouvant être retenue contre eux. Ouf! On a eu peur d'une erreur judiciaire!
Quant au caillassage, cela est faux. C'est même un ministre qui le dit, celui des transports dont cette occasion aura à la fois permis de savoir que ce gouvernement en était doté d'un et de connaitre son nom. Bien sûr, lui-même reconnait que des pompiers ont été accueillis de façon un peu rude. Sans doute par des grognements puisqu'il n'y a pas eu caillassage. Certes aussi des renforts en CRS ont été déployés, mais sans doute dans le cadre d'un exercice programmé et qu'il était inutile de déprogrammer puisque cela ne nuisait pas aux secours.
 Enfin le truc qui est gênant dans tout ça, c'est que certains mentent. De cela on est sûr. Sans doute ceux qui parlent de détroussage et de caillassage. La preuve en est que des sites identitaires ont repris cette information. A moins qu'au nom du vivre ensemble… Le problème, c'est que désormais, faute de pouvoir connaitre la vérité, chacun pourra en affronter un autre à partir de la version qu'il privilégie. Et d'aucun pourra penser qu'au pays du vivre ensemble, la vérité peut-être déclassée, faute de pouvoir faire mieux, en doute.
Et puis il y a désormais la question des causes de la catastrophe. La vitesse à laquelle la thèse du sabotage ou de l'acte de malveillance a été écartée au sommet de l'Etat, d'abord par le ministre de l'Intérieur, juste après l'accident, et par le président de la République lors de son allocution du 14 juillet, est stupéfiante. De mon côté, après avoir vu un schéma bien fait montrant le cheminement d'une éclisse accrochée à des rails et qui après avoir perdu ses 4 boulons de fixation a réussi à passer de l'extérieur à l'intérieur des rails se moquant leur évasement dans leur partie haute, je suis resté assez perplexe. Certes je n'ai pas fait l'ENA. Mais quand de vieux cheminots et même de moins vieux s'étonnent aussi du fait, je ne parviens pas à dissiper le doute qui s'est logé dans ma tête. Mais il semblerait que l'hypothèse de la malveillance ne sera même pas envisagée. Nous sommes au pays du vivre ensemble et nous laisser penser que certains auraient repris à leur compte les traditions et pratiques des naufrageurs des temps anciens n'est pas envisageable.
Et bien du coup c'est pire que tout. On ne donnera jamais autant de crédit à un scénario qu'en refusant de l'étudier tandis qu'il parait tout à fait plausible. Mais peut-être qu'en l'occurrence on ne peut pas faire mieux que ça.

Au pays du vivre ensemble la vérité n'a plus droit de cité et ne doit donc surtout pas être affrontée. Au pays du vivre ensemble les victimes éternelles ne peuvent devenir des délinquants et des criminels sinon à l'insu de leur plein gré, donc à cause des autres, leurs victimes quoi!. Au pays du vivre ensemble pour survivre, il vaut mieux vivre séparément. Et investir dans les portes anti effraction. En Ile-de-France, région prospère qui illustre bien de par sa composition démographique ce que pourrait être le pays du vivre ensemble achevé, 46,9% des habitants ont subi au moins une fois une agression, un vol ou une tentative de vol, ou une atteinte à leurs biens en 2012. On progresse, comme ce pourcentage.

jeudi 11 juillet 2013

Le dérapage, expression d'une pathologie moderne




Il ne se passe désormais guère une journée sans que cette nouvelle pathologie, dont les symptômes sont souvent décrits de manière aussi vulgaire qu'imagée, cela aidant le péquenot de base à comprendre, se manifeste ici où là, dans les médas, lors de discours, dans la rue, sur les blogs et même, nous en aurons confirmation lorsque Big Brother aura terminé son œuvre, sans doute sous la couette.
Cette maladie n'a pas de nom ou en a trop.  Aussi me risquerai-je à une tentative de synthèse, pas très originale en vérité puisqu'elle s'appuie sur le nom commun donné au symptôme, en la nommant dérapagite. Reconnaissez avec moi que c'est plus simple que de la nommer successivement et alternativement en fonction des circonstances, de ses victimes qui, curieusement, et ce qui fait en partie l'originalité de cette pathologie, ne sont pas ceux qui en sont atteints, donc que de la nommer au gré des circonstances, racisme, xénophobie, islamophobie, homophobie, ethnocentrisme, patriotisme, nationalisme (les deux derniers étant souvent confondus, mais quand on aime on ne compte pas). Cette liste n'est évidemment pas exhaustive et je laisse le soin à celles et ceux qui ont ce don inné pour diagnostiquer le mal dont il est question de la compléter. Pour ma part j'en resterai à dérapagite, ce qui me parait d'autant plus avisé que les mêmes sont souvent diagnostiqués comme atteints des diverses formes que peut prendre la maladie. Ainsi, par exemple, le grand pathologiste Pierre Bergé, bien qu'atteint lui-même précocement de cette autre maladie décrite il y a longtemps par le général de Gaulle et qu'on pourrait nommer naufragite, donc le grand spécialiste toujours au chevet de notre société en danger démontrait il y a quelque temps avec ferveur et compétence que l'homophobie qui s'exprimait dans les rues de la capitale était assimilable à de l'antisémitisme. Quelle objection apporter à un avis aussi autorisé? Aucun, bien entendu.


Mais revenons à cette maladie qui ne manque pas d'intérêts tant elle est singulière et tentons d'en décrire les caractéristiques majeures avant de passer aux moyens de la combattre.

J'ai déjà cité une de ses particularités. : ceux qui en sont atteints n'en sont pas les victimes. Du moins en premier ressort car il arrive, et ce n'est que justice, que les malades en soient indirectement victimes. Nous appellerons ça l'effet boomerang ou justice pas divine celle-là. Mais ce point sera abordé quand nous traiterons des moyens de prophylaxie.

Une seconde particularité est qu'elle touche prioritairement  et presque exclusivement des gens classés à droite. Il semblerait qu'être de gauche et surtout le clamer haut et fort garantissent une immunisation puissante contre la maladie. D'ailleurs, et c'en est une démonstration irréfutable, les gens de gauche touchés par la maladie sont immédiatement classés à droite, la nauséabonde cela va sans dire. C'est une décision unanime des grands diagnostiqueurs à laquelle il faut bien se plier.
Elle se manifeste par ce que les mêmes diagnostiqueurs pensent être des aberrations verbales, voire écrites. Ce point est intéressant car un des grands problèmes de la dérapagite est que souvent ceux qui en sont atteints ne sont pas conscients de ces aberrations, donc d'être atteints par la maladie. Un peu comme les fous, donc. L'analogie pourra resservir. En effet, souvent les malades pensent juste décrire ce qu'ils voient, faire des analyses des constats qu'ils peuvent faire, et en tirer certaines conclusions. Et là c'est évidemment grave puisque les gens sains ne peuvent raisonner de cette façon. Tout esprit normal doit partir d'un monde idéalisé, et donc tenir des discours en phase avec ce monde en faisant abstraction des faits sauf à les imputer à d'autres maladies ravageuses, comme par exemple le capitalisme ou le post-colonialisme. Là-aussi des spécialistes éminents pourront compléter utilement.

Cette maladie est contagieuse, même si elle ne frappe généralement que des gens qui y sont prédisposés, peut-être à cause d'une déficience immunitaire liée à un ancrage à des valeurs évidemment désuètes ou plus prosaïquement à cause d'une confrontation quelquefois violente avec la réalité, par exemple se trouver dans un certain RER un certain jour à une certaine heure. Mais là aussi on comprendra que les gens qui succomberaient à la tentation de considérer leur vécu au premier degré, sont des esprits assez faibles pour être victimes de la dérapagite. Car, j'avais omis de le préciser, cette maladie ne vous procurera  ni mal au crâne, ni des douleurs insupportables pendant la miction : c'est une maladie de l'esprit. Tiens! On rejoint le thème de la folie déjà évoqué. Le processus de contamination est souvent nommé lepénisation des esprits, en référence à un vieux borgne familier des dérapages.
Les effets de la contagion sont terribles, car, si les gens de gauche sont réputés immunes, ceux qui ne le seraient pas ayant subi le changement de bord évoqué, tout le monde peut être touché, du prolo de base, appelé communément le peuple, aux élites, ceci jusqu'aux plus hauts sommets. N'avons-nous pas eu un président de la République atteint de dérapagite?
Si cependant une part non négligeable de la classe politique est atteinte, nous constatons en nous en réjouissant que les journalistes sont généralement peu atteints. Ceux qui le sont sont suffisamment peu nombreux pour pouvoir être répertoriés périodiquement par Dély dans une chronique du Nouvel Obs. "No pasaran" pourrait être le titre de cette chronique censée éclairer le bon peuple sur les lectures à éviter et donc, partant, contrer la propagation de la maladie qui se transmet de préférence par les  yeux et les oreilles.


J'utiliserai ce combat d'un homme et de son journal comme transition pour parler un peu de prophylaxie.  
Avant d'entrer dans le détail, il me faut souligner que cette lutte cotre la propagation de la maladie a comme caractéristique principale d'être le combat permanent de tous contre les autres.
La permanence du combat  se traduit par une vigilance de tout instant vis-à-vis de tout ce qui se dit ou s'écrit et par au minima, avant de passer aux choses plus sérieuses, une dénonciation sans nuance de tout symptôme laissant à penser, non pardon, permettant d'affirmer sans ambages, qu'un tel ou une telle, ne les oublions pas car cela est aussi un symptôme, est  atteint le la honteuse maladie qui n'est pas pour autant une maladie honteuse, au sens traditionnel qu'on donnait à certaines maladies qu'on ne criait pas sur les toits. Au moins peut-on espérer de la pénicilline pour les secondes qui n'a aucun effet sur la première.
Et c'est effectivement le combat de tous et de toutes contre les autres, car chacun peut dans un moment d'oubli se laisser aller à des assemblages douteux de mots. Notons tout de même que certaines personnes auront droit à une demande d'explications ou de précisions dans la mesure où elles étaient identifiées  jusqu'à présent comme faisant partie des veilleurs. J'espère que ce mot désormais connoté n'aura offusqué personne.

Voyons maintenant les divers moyens utilisés pour stopper la propagation de cette fameuse dérapagite, cette pathologie qui si les veilleurs relâchent leur attention risque de nous rnvoyer aux heures les plus sombres de notre histoire.

Cette lutte est assez particulière car elle s'articule autour d'un axe qui, et afin d'atteindre, pardon d'épargner de la maladie, un maximum d'individus, car les moyens chirurgicaux ne sont réservés qu'à une élite, qui consiste davantage  que d'empêcher l'expression délirante des malades de faire en sorte que ces derniers répriment eux-mêmes leurs mots. Mais les moyens chirurgicaux évoqués participent activement à cette auto-censure que s'infligent es malades.

Commençons donc par la chirurgie.
Cette dernière est rendue possible, au moins partiellement, par une action préalable du législateur, qui dans sa grande sagesse, selon l'expression consacrée, a jugé utile de fixer des limites à l'expression quant il s'agit d'aborder certains sujets. Pour mémoire on rappellera entre autres,  les funestes lois Gayssot et Taubira de nature toutefois différentes, la première étant une tentative, absurde à mon sens de lutter contre le négationnisme, tandis que la seconde, occultant une part importante, la part la plus importante d'ailleurs, d'un vaste sujet consiste à désigner des coupables dont une des caractéristiques est d'avoir la même couleur de peau. Inutile d'épiloguer ici, j'ai déjà parlé de ceci dans d'anciens billets. Mais pour revenir au législateur, celui-ci a décidé de sanctionner une bonne partie des manifestations de la dérapagite: le racisme et l'homophobie notamment. S'agissant du racisme, on constatera qu'il a une vaste définition puisqu'attaquer une religion ou des manifestations religieuses, comme par exemple la critique des prières de rue peut vous valoir une mise en examen pour incitation à la haine raciale. Peut-être un pas a-il été franchi vers la pénalisation du blasphème. Mais rassurons-nous, seul l'islam semble être concerné ce qui laisse un large champ encore ouvert à la critique des autres religions. A-t-on jamais vu en effet quelqu'un fustigeant par exemple la religion catholique se voir trainer en justice pour incitation à la haine raciale?

Le cadre juridique ayant été grossièrement tracé, voyons maintenant qui sont les petites mains qui peuvent permettre à cet arsenal de fonctionner.
Nous avons, pour commencer les veilleurs. Alors les veilleurs, c'est un vaste monde, chacun pouvant se porter partie civile ou dénoncer des propos qu'il pense tomber sous le coup de la loi. Mais parmi ce beau monde, nous avons des professionnels. Je pense en particulier aux associations contre le racisme dont on peut louer l'activisme forcené. Cela devant évidemment nous rassurer puisque ce sont nos impôts qui leur permettent de prospérer. Au moins ce n'est pas de l'argent foutu en l'air. Dès lors que vous avez une certaine notoriété et que vous dérapez, comme in dit, pas de problème, vous êtes assuré de vous retrouver devant un tribunal suite à une plainte d'une de ces associations. Comme Estrosi par exemple contre lequel SOS racisme a porté plainte, d'ailleurs de façon assez inattendue puisque cette association ne défend jamais les blancs victimes de racisme. Or, les gens du voyage… Remarquez, il y a aussi une assertion sur les rapports de l'islam avec la démocratie. L'explication de l'intervention de SOS est sans doute là.

Mais ceci n'est que théâtralisation. Il y aura bien toujours un Zemmour, un des deux Le Pen, un Ménard, un Estrosi, une Lévy  et bien d'autres encore pour laisser échapper des manifestations de leur maladie et permettre cette pantomime. C'est ailleurs que réside l'essentiel bien que cette théâtralisation en soit un des piliers essentiels. Car à partir d'elle on peut créer une jurisprudence, faire en sorte que constater certains faits, comme un taux anormalement élevé de certaines catégories de la population en prison, devienne tabou. Si vous le savez, le constatez, en avez la preuve, ne le dites surtout pas.
Non l'essentiel c'est ces notions de bien et de mal dans l'expression qui ont gagné les esprits. C'est ainsi qu'on circonscrit la maladie. Même les gens les plus malades, atteints de dérapagite, accompagnent très souvent leurs propos de malades par des nuances en atténuant la portée. "J'ai dit ça, peut-être, mais sachez quand même que je condamne ceci et cela et que donc mes propos ne sont pas ceux que vous pourriez penser sans cette précision". Ouf! Malade peut-être, mais la guérison est encore possible! Mais enfin, ça ne suffira pas toujours, car les thérapeutes, nos veilleurs de nuit, de jour, savent se montrer intransigeants. Pas de relâche dans ce métier, même si c'est le second pour la plupart, ces relais des médias et associations. Nous blogueurs pouvons le constater régulièrement que la vigilance reste entière.
Ce processus n'est évidemment pas nouveau, même s'il prend de plus en plus de relief. Il génère des gens honteux, parce que se croyant atteints de la maladie et qui n'ont que le secret de l'isoloir pour exprimer anonymement ce qu'ils pensent, enfin pour encourager ceux des malades qui ont dépassé ce stade de la honte et qui ont compris que la libre expression de leur pathologie et la publicité qui en est faite avec ces dénonciations publiques, ces procès est un sacré atout pour eux. C'est devenu le cauchemar des sondeurs.

L'idée générale, l'axe auquel je faisais allusion tout à l'heure est donc bien celui-là: mettre l'expression sous camisole, on en revient à l'évocation des fous, mais tout en prenant garde à ce que les pathologies puissent quand même sporadiquement s'exprimer. Il faut bien en effet que réside une menace d'épidémie pour ne pas avoir à jeter les clés de la camisole.