"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 31 mai 2010

Quand hurle la meute

La nuit dernière l'armée israélienne, comme prévu, a arraisonné la flottille dont je ne sais quel qualificatif lui donner, qui tentait de forcer le blocus de Gaza imposé par Israël.
Le bilan est assez lourd. Environ 10 morts, 9 aux dernières nouvelles. Mais finalement ce bilan n'a pas d'importance. Qu'une seule personne ait été égratignée ou que la flottille ait été torpillée, les réactions d'indignation auraient été les mêmes. Parce que ce sont des Israéliens qui ont tué.
Bien évidemment personne ne sait pourquoi exactement ils ont ouvert le feu, et on s'en fout. Puisque je vous dit que ce sont des Israéliens qui ont tiré.
Et puis si on le sait peut-être quand même. La vidéo ci-dessous semble indiquer que pour les soldats israéliens, c'était une question de survie. Je sais, on s'en fout puisque ce sont des soldats israéliens.





Sur celle-là on y voit plus clair



 
Personne d'ailleurs ne semble vraiment s'interroger sur le fait qu'il y a eu des victimes sur un seul bateau. Là n'est pas le problème puisque ce sont des Israéliens.

Selon certaines sources, il y n'y aurait pas eu que des produits de première nécessité, si tant est que les gazaouites en aient besoin, dans les soutes des bateaux, mais également des armes. C'est vrai aussi que les armes restent des produits de première nécessité pour le hamas. Mais après tout, on s'en fout. Là n'est pas le problème. Le problème est que des Israéliens ont tué des personnes, même si celles-ci avaient la même intention vis-à-vis d'eux.

Voilà ! Tout est dit. Inutile d'aller plus loin, d'essayer de comprendre. Les géniaux initiateurs de cette mascarade humanitaire ont atteint leur but : discréditer Israël aux yeux d'une opinion internationale qui n'attend d'ailleurs que ça. Alimentée en mensonges par des intellectuels pourris, par des partis de gauche alliés objectifs des islamistes, l'ensemble relayé par des médias complaisant, le résultat est évident. Et s'impose même aux gouvernants de la planète qui n'auront même pas la retenue nécessaire pour faire la part des choses, pour attendre que des éléments favorisant la compréhension de l'incident viennent à être révélés.

Demain sans doute, il y aura effervescence à l'ONU. Le conseil des droits de l'homme va parler, cette belle instance qui a élu récemment la Libye en son sein. Mais rien que de plus normal puisque l'Iran a lui-même été élu à la commission des droits de la femme. L'ONU est devenue une grosse farce, mais qui ne fait plus rire. Noyautée par l'OCI, elle est maintenant au service de tous les régimes oppressifs pourvu qu'ils se réclament de l'islam. Et on voudrait qu'Israël se plie à cette organisation dont le crédit est inversement proportionnel à sa volonté, de moins en moins voilée, de voir disparaitre cet Etat qui a sans doute comme défaut majeur d'être le seul démocratique de la région.

Pour en revenir à notre flottille que je ne parvenais pas à qualifier en début de billet, de quelle nature était-elle ? J'ai entendu parler d'humanitaire, mais aussi d'activistes pro-palestiniens, les deux n'étant d'ailleurs pas exclusifs l'un de l'autre, bien au contraire. Quel était son but, je parle de l'officiel, pas celui de discréditer Israël ? Quelle était sa légitimité ? Quel(s) pays ont soutenu l'initiative? La Turquie, cette république dite laïque qui frappe à nos portes ?
La provocation était pourtant évidente. Mais personne, aucune organisation, aucun pays, n'a tenté d'arrêter cette mascarade alors que tout le monde savait que la flottille serait arraisonnée, qu'il y avait des risques. Les mêmes qui ont laissé faire crient aujourd'hui leur indignation. Pauvres merdes !

samedi 29 mai 2010

Cumulards : quand l'hôpital se moque de la charité

Hier un amendement déposé par le député Jacques Rosière, appelé aussi le "parlementaire d'investigation" par le constitutionnaliste Guy Carcassonne, a été rejeté à l'Assemblée nationale. Cet amendement visait à supprimer la possibilité de cumuler pour un ministre, par ailleurs exerçant un mandat local, son traitement avec celui perçu au titre d'élu local.

En cette période de vaches maigres, cette proposition peut paraitre pleine de bon sens. A double titre d'ailleurs : pour l'exemple, les Français étant tellement sensibles à l'exemple quand ce n'est pas à eux de le montrer ; et parce qu'on peut se demander comment un ministre peut raisonnablement exercer un mandat électif de façon efficace, pour ne pas dire réelle.

Concernant ce dernier aspect, il aurait été carrément plus logique de proposer l'interdiction pure et simple du cumul entre une activité ministérielle et un mandat local. Mais on devine déjà la réponse des ministres concernés qui pourraient arguer que leur mandat local représente un moyen pour eux de rester en contact avec le "terrain". N'est-ce pas l'argument utilisé par les parlementaires. Les ministres pourraient également, de façon plus prosaïque, arguer du fait qu'ils sont assis sur un siège éjectable, révocables qu'ils sont à tout instant et qu'un mandat local constitue une solution de repli intéressante sinon nécessaire car  beaucoup ne sont pas capables d'exercer une activité professionnelle. Demandez à Juppé ce qu'il en pense.
Le mandat local, pour un ministre, peut donc être considéré faute d'être véritablement exercé comme un recours en attendant de futures élections législatives, sénatoriales, voire européennes pour les plus mauvais. Demandez à Peillon, infoutu de se faire élire député dans un bastion socialiste, ce qu'il en pense. Curieuse conception de la vie politique, mais dès lors que c'est devenu chez nous un métier, et il n'y en a pas de sots, il faut bien s'y habituer.

Mais il aurait été difficile pour les députés de dénoncer de front le cumul de certains ministres. Car en matière de cumul, les parlementaires n'ont rien à envier à leurs collègues ministres, collègue étant à prendre dans le sens que les uns et les autres exercent le même métier (de politique). Selon une enquête de l'Express d'octobre 2009, sur 577 députés, seuls 77 ne seraient pas cumulards ; mais il est vrai que certains se contentent d'un mandat de conseiller municipal. D'autres par contre sont maires d'une grande ville et également présidents de communauté urbaine. Voyez surtout du côté socialiste pour ça, Ayrault  par exemple. les sénateurs ne sont pas en compte également. Voyez par exemple du côté de Collomb. 
Cette tendance au cumul touche de façon égale tous les partis présents dans l'hémicycle, ce qui est un signe d'une pratique de nature structurelle en France, les autres pays européens étant touchés très marginalement par le phénomène. Et si les parlementaires vous disent que c'est pour ne pas être déconnecté du terrain, ne les croyez surtout pas : c'est le mode de scrutin qui leur impose d'être implantés localement ; si on passait à la proportionnelle par exemple, pour désigner les députés, la nécessité de cumuler deviendrait tout de suite moins forte. Regardez Peillon. : il n'a pas eu besoin d'une implantation locale pour être élu député européen, une place éligible et dans son cas on ne pouvait faire mieux (mais pas de risque quand même) sur une liste suffisant amplement ; il n'aura donc même pas besoin de devenir maire d'Aix ou de Marseille pour continuer à vivre aux dépens de la République.

Si on en vient à l'aspect moral, la proposition sachant d'où elle vient devient risible. Car les parlementaires cumulards n'ont jamais manifesté le désir jusqu'à présent de se voir supprimer leurs indemnités d'élus locaux. Et ils ne risquent sans doute pas. On a vu récemment leur détermination à défendre leur régime de retraite, ce qui est d'autant plus facile que ce sont eux qui se le votent. On ne parlera pas non plus de la douceur de l'amortissement financier qu'ils ont à subir en cas de non réélection. Une indemnité, dégressive certes, mais pendant 5 ans, en attendant la prochaine élection. De quoi faire rêver beaucoup de chômeurs. Et de quoi surprendre aussi quand on sait qu'une large majorité des parlementaires est issue de la fonction publique et peut donc retrouver son emploi immédiatement, et que la majorité de la minorité restant exerçait (ou continue d'exercer) une profession libérale. Et on ne parlera pas par simple décence du taux de présence des parlementaires qui rapporté à leurs émolument représente un salaire horaire des plus enviables.
Pour comprendre cette attaque envers les ministres, peut-être faut-il aller voir du côté du sentiment de la jalousie. Après le plafonnement réglementaire, les cumulards ministres peuvent toucher plus que les parlementaires. Un véritable scandale ! Certes, à leur yeux. Mais aucune morale là-dedans !

mercredi 26 mai 2010

Le "care" : un concept fumeux, certainement pas une solution



Il y a quelque temps la première secrétaire du parti socialiste dans le cadre de la reconquête du pouvoir nous a dévoilé un concept qu'elle est allé chercher outre-Atlantique et qui sera peut-être la clé de voute soit du programme socialiste, soit de son argumentaire pour décrocher la timbale à l'occasion des primaires socialistes de 2011, voire les deux.
Alors que depuis deux ans la France, l'Europe et le monde sont accablés par une crise économique et financière d'une ampleur singulière remettant en cause les fondamentaux qui a remis la politique en première ligne, même si parfois ce n'est que vaine agitation, le vrai pouvoir se trouvant sans doute ailleurs, Martine Aubry espère régler les problèmes des Français par la mise en œuvre du "care".  Ce simple mot recouvre une réalité complexe ou plusieurs réalités. On pourrait le traduire par prendre soin de, porter attention à, faire preuve de sollicitude, en fait aider les autres surtout les plus démunis. Ce concept nous vient directement des Etats-Unis et a été promu par un groupe de féministes. L'origine est importante, les Etats-Unis ayant une culture de l'entraide assez différente de la nôtre.

En attendant des précisions, si elles arrivent un jour, on ne peut que conjecturer sur ce qui se cache derrière le "care" de Martine Aubry. Est-ce ce vieux concept de solidarité qui a déjà tant servi aux socialistes avec les effets qu'on connait ? Est la version laïque de la fraternitude de Ségolèbe Royal ? A voir.
Dans l'attente livrons-nous tout de même à quelques conjectures.

Une première hypothèse est que Martine Aubry, si le PS l'emporte en 2012, tenterait de rompre avec les réflexes individualistes caractéristiques de nos sociétés capitalistes pour amener les Français à se débarrasser de leur égoïsme et à prendre soin, porter attention, aider ceux qui à proximité d'eux sont dans une situation défavorable par rapport à la leur. C'est beau, c'est généreux, mais y a du boulot. Surtout, comment on fait ? Le politique peut-il changer la société ? Provisoirement peut-être et par la contrainte, ce qui n'est pas vraiment la changer. Ôtez la contrainte et les vieux réflexes reprennent leur cours.
Et puis là, honnêtement on est un peu étonné. On a tellement été habitués à voir les socialistes ces dernières années se retourner contre l'Etat quand ce qui aurait dû relever de l'attention porté à ses voisins plus vulnérables, à ses proches paraissait pourtant une évidence. Un exemple ? La canicule de 2003. Qui d'autre , mieux que les enfants, les voisins, pouvait veiller sur les personnes âgées ? Pourtant la gauche a eu la peau du ministre de la santé de l'époque et s'est par ailleurs opposée à cette journée de solidarité fixée le lundi de Pentecôte. L'enthousiasme des Français à cette occasion a démontré également leur propension à s'adonner sans retenue aux joies du "care". Cette propension à la solidarité explique également la si grande facilité à réformer notre système de retraite : l'âge légal de la retraite est de 60 ans en France, tandis qu'il est supérieur dans les autres pays d'Europe, sauf pour les femmes dans certains pays, et se situe souvent à 65 ans (67 en Allemagne et pour tout le monde) ; grâce au "care" et à la solidarité inter-générationnelle l'augmentation de l'âge légal de la retraite dans notre pays ne devrait poser aucun problème. Logique que pourtant les socialistes, officiellement, ne partagent pourtant pas. Va comprendre ! A moins que le "care" ne se limite à des choses plus banales, comme aller faire les courses pour la voisine dans le plâtre. Dans ce cas, pas vraiment d'espoir que les problèmes profonds des Français sur le long terme trouvent une solution.

Mais ne soyons pas mauvaise langue. La France ne manque pas d'associations à caractère caritatif ou autre qui permettent d'améliorer la vie des plus fragiles d'entre nous s'ils les sollicitent. Associations diverses dont je ne conteste pas le bien-fondé, financées en grande partie par nos impôts.
Ce qui nous amène à notre seconde hypothèse. Et si le "care" devenait une affaire d'Etat. Dans ce cas on passerait de la solidarité évoquée dans le précédent paragraphe à l'assistanat. On passerait de l'Etat providence au stade supérieur de l'Etat paternaliste. Via les associations, c'est une possibilité, qui seraient encore davantage financées. Ou via des aides directes qui s'ajouteraient à celles déjà existantes. Le seul problème est qu'en ces temps de vaches maigres, ces solutions peuvent apparaitre comme inopportunes. Oui, mais, il suffirait de faire payer les riches. Dans ISF, le S signifie bien solidarité. Donc pourquoi ne pas faire évoluer vers le haut cette solidarité forcée. Tiens un oxymore ! la solidarité est normalement associée à l'intérêt général et est supposée spontanée.

Voilà donc les sens que je pense trouver à ce concept de "care" faute d'éclairages supplémentaires. En fait pas grand chose de nouveau. La première hypothèse, à moins que les Français le lendemain de la victoire socialiste soient touchés par la grâce, je dois avouer que je n'y crois pas trop. La seconde est plus plausible et est en cohérence avec les pratiques courantes des socialistes quand ils sont au pouvoir.

Une suite à bientôt pour tenter de comprendre pourquoi le "care" du type première hypothèse est un concept difficilement opératoire en France.

lundi 24 mai 2010

Ségolène entre en campagne...

... au moins pour les primaires.
Ce n'est certes pas là qu'on l'attendait. Mais comme elle a l'art de nous surprendre, c'est sur un terrain particulièrement inattendu qu'on la trouve. C'est encore confidentiel, parce que je n'ai vu l'info de base que sur Causeur, info que j'ai pris d'ailleurs pour une intox, mais que je suis allé vérifier à sa source.

On la croyait en chute de vitesse et ses chances pour la primaire qui aura lieu on ne sait quand et opposera on ne sait qui, semblaient fort compromises. Elle devait donc innover et se démarquer de ses putatifs principaux concurrents. DSK tenant un discours de droite, la chose lui est relativement facilitée. Reste maintenant à se démarquer de Martine Aubry. Celle-ci récemment a fondé son vague projet sur le "care", le mot correspondant en français n'existant sans doute pas ou étant absent de son vocabulaire. On pourrait le traduire par sollicitude (réciproque) dans le sens de prendre soin des autres. Mais enfin n'épiloguons pas, c'est juste la forme laïcisée de la fraternitude scandée encore il y a peu par Ségolène. 
Mais Ségolène saisit le concept et le matérialise. C'est la preuve par l'action ou par les faits, je ne me souviens plus de l'expression exacte qu'elle utilise. Le "care" ne sera pas qu'un vain concept flou, il va être traduit dans les faits. Et, bien entendu au niveau régional puisque Ségolène n'a jamais cessé de dire que sa gestion de la région picto-charentaise pouvait se traduire en politique de gouvernement par homothétie. Reste que l'affaire Heulliez n'est jusqu'à présent pas un signe encourageant. Fermons la parenthèse. Mais dans le cas présent l'homothétie est importante et si les gens y croient, DSK peut acheter investir dans l'immobilier à Washington, et Aubry retourner à Lille pour voir si les créneaux horaires réservés aux musulmanes sont bien respectés.
Car là Ségolène fait très fort. Elle cible directement une part importante des militants du PS qui sont, comme on le sait, des membres de la fonction publique.

Venons-en au fait. Le 18 mai, le conseil régional de Poitou-Charente a lancé un appel d'offres pour le moins inattendu.L'objet de l'appel d'offres est "Prestations de relaxation énergétique à destination des agents de la Région Poitou-Charentes". Moi aussi j'ai eu du mal à le croire avant de me rendre sur le site du conseil régional en question. Ceci dit j'imagine que les agents régionaux vont particulièrement apprécier et faire des envieux chez leurs homologues départementaux, régionaux et nationaux. On s'arrêtera là car elle ne vise pas la présidence de l'Europe, encore. Mais ce n'est que partie remise car nul doute que l'ordre juste imposera que la mesure soit étendue à tous ces fonctionnaires nationaux et territoriaux sans oublier les contractuels.

D'un autre côté, on peut aussi, si on n'appartient pas à ses catégories, se poser quelques questions. A commencer par les Picto-Charentais qui apprécieront sans doute de voir l'utilisation particulièrement judicieuse de leurs impôts. Mais enfin avec des agents relaxés du bulbe et autres choses, on peut s'attendre à des services d'une qualité irréprochable. 
On aura compris que quand Ségolène s'oppose à la politique de rigueur, enfin de gestion raisonnable, prônée par Sarko et Fillon, c'est pas du flan. Elle est vraiment sincère. Et peu regardante aussi puisque si vous lisez la partie visible de l'appel d'offre vous verrez qu'au niveau des critères de jugement des appels d'offre la valeur technique de l'offre, le prix et les qualités professionnelles des intervenants sont pondérés respectivement à hauteur de 50, 40 et 10%. Si donc vous êtes capable de vendre du vent à bas prix, vous avez jusqu'au 9 juin pour vous manifester. A moins que ce soit pour vendre la prestation à Dédé qui serait passé de la conception de site Internet à la relaxation énergétique. Ce que Bergé refuserait de payer les Picto-Charentais le paieraient.

Fonctionnaire stressée

dimanche 23 mai 2010

Copernic et Redeker ou les indices de sécularisation des religions


Hier la très catholique Pologne a enterré avec les honneurs dus à un héros Nicolas Copernic dont les travaux ont été considérés comme hérétiques par l'église catholique pendant plusieurs siècles.
Que dire de Copernic ? Né en 1473 d'une mère allemande et d'un père polonais en territoire polonais depuis 7 ans seulement lorsqu'il naquit mais peuplé majoritairement d'allemands, il y eut (il y a peut-être encore) controverse parfois féroce sur sa nationalité alors qu'à l'époque où il naissait celle-ci n'avait guère d'importance. L'intéressé se moquerait certainement d'ailleurs de cette polémique associant le génie à un drapeau.
Bien que chanoine et médecin, il est davantage connu pour ses talents d'astronome qui lui ont fait remettre en cause le système de Ptolémée qui voulait que la Terre fût au centre de l'univers.et promouvoir l'héliocentrisme, vieille hypothèse abandonnée depuis longtemps qu'il reprend à son compte et développe. C'est le début de la révolution copernicienne qui allait bouleverser science et philosophie. Mais cette révolution ne sera pas menée par Copernic lui-même qui, par prudence avisée, fit publier ses œuvres dont le contenu sentait le fagot après sa mort qui survint en 1543. Effectivement ses œuvres furent mises à l'index. Enterré anonymement sous la cathédrale de Frombork où il était chanoine, et retrouvé et identifié grâce à son ADN, il y a peu, il a retrouvé hier une tombe dans cette même cathédrale dans le faste catholique après que ses reliques aient fait une promenade dans les lieux ayant un rapport avec sa vie.
Les disciples de Copernic, moins prudents car publiant de leur vivant, connurent des destins divers. Ceux qui comme Keppler ou Brahé vivaient en zone protestante purent poursuivre l'œuvre de leur maître. Les autres,  ceux de la zone catholique connurent, euphémisme, quelques déboires, certains comme Giordano Bruno finissant sur le bûcher, d'autres comme Gallilée n'échappant à ce tragique destin qu'en se récusant. Il faudra attendre un siècle après la mort de ce dernier (1642) pour que le pape Benoit XIV fasse donner par le saint-office l'imprimatur à ses œuvres (1741) et autorise la parution des ouvrages favorables à l'héliocentrisme mis jusque là à l'index (1757). Les condamnations, même si implicitement la thèse de l'héliocentrisme s'imposait à l'église, ne furent levées que bien plus tard. Il faudra attendre la XXème siècle et Vatican 2 pour que l'église commence à reconnaitre ses erreurs.

Que vient faire Redeker dans cette galère ? Il n'est pas astronome et n'est pas connu pour avoir révolutionné le monde par une théorie nouvelle. On peut lui trouver un point commun avec Copernic : sa mère est également allemande. Mais on s'arrêtera là puisque son père est également allemand et donc non polonais.
Non, Redeker est juste un philosophe français, ex-enseignant, devenu célèbre au-delà de ce qu'il aurait pu imaginer. Tout cela parce qu'il a écrit un article dans le Figaro en 2006 dont le titre était : “ Contre les intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? ”. Vous ne retrouverez pas cette chronique sur le site du Figaro dont elle fut effacée très peu de temps après sa parution, la direction, courageusement, se désolidarisant des écrits qu'elle avait laissé paraître parce qu'elle n'avait pas imaginé sans doute que le petit coup médiatique qu'elle attendait allait enfler de telle manière. Saluons donc le courage de la rédaction de ce journal. Mais si vous ne l'avez pas lu ou que ça vous intéresse, vous retrouverez l'article ICI.
Son contenu vous surprendra sans doute quand vous considérerez les conséquences qu'il a eu. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. On est loin ici des pamphlets de Voltaire ou d'autres sur la religion. On retrouve juste ce qu'on entend ou lit assez régulièrement et qui  n'est que le fruit d'une observation même sans préconçus.
Et pourtant ! Peut-être que parce qu'il est paru dans le Figaro dont d'ailleurs immédiatement les exemplaires incriminés sont sortis de la vente en Tunisie et en Egypte, l'article fait du bruit. Le prédicateur Youssef Al Qaradawhi désigne l'auteur à la vindicte publique sur al-jazeera. Le site islamiste al-hesbah lance un appel au meurtre avec photo, adresse, numéro de téléphone, adresses des lieux de travail,  et plan détaillé d'accès au domicile. Les réactions sont à l'honneur de la France : Redeker perd ses différents postes d'enseignant et doit vivre sous protection policière en changeant régulièrement de domicile. Enfin vivre est un grand mot, car pas question d'aller faire ses courses, d'entretenir des amitiés avec ses voisins, de se promener dans la rue, d'aller boire son café en terrasse, de prendre les transports en commun (sauf l'avion et sous protection policière). Son père lui-même dut être enterré dans la plus grande discrétion. Voilà donc un homme traqué dans son propre pays et sous la protection des autorités de ce dernier. Une situation d'exception ! et appelée à durer, car pour ce qui est des  fatwa, il n'y a ni prescription, ni réduction de peine. Et à peine encouragée par cette condamnation d'un jeune musulman ayant directement menacé de mort Redeker et sa famille : 6 mois de prison avec sursis, 750 euros d'amende et, tout de même, 150 euros de dommages et intérêts.
Intéressantes aussi sont les réactions des intellectuels, des enseignants ou des syndicats. d'enseignants Les soutiens sans réserve sont assez limités et viennent essentiellement d'intellectuels de droite. Les autres pour l'essentiel regrettent ce qu'on peut appeler une fatwa, mais finalement la comprennent en retournant la situation et en faisant de la victime l'agresseur. On ne critique pas ainsi les religions, sous-entendu LA religion, l'islam. En gros Redeker n'a que ce qu'il mérite. Voilà les réactions typiques de gauche plus de 200 ans après la mort de Voltaire; Ces réactions, comme celle des islamistes ne font d'ailleurs que conforter les thèses de Redeker. Mais passons. Mieux vaut soutenir Battisti et autres pourritures que de défendre la liberté d'expression et la liberté de critiquer la religion surtout quand celle-ci est l'islam. Nous sommes en 2010 !

Vous trouverez ici un aperçu de l'abjection où peut mener la bienpensance.



Reste maintenant à donner un sens au titre de ce billet.

Tout d'abord, on voit que les religions ont une fâcheuse et dangereuse tendance à brider l'expression de la pensée qu'elle soit scientifique, philosophie, sociologique ou autre dès que ses dogmes sont remis en cause ou attaqués. C'est une attitude permanente à travers les siècles.  Copernic -et surtout ses disciples- et Redeker sont les victimes à plus de 5 siècles de distance d'idéologies appelées religions.

Ensuite, on remarque les différences entre une religion sécularisée et une qui ne l'est pas encore. Ou encore les deux cas permettent de différencier une religion sécularisée d'une autre qui ne l'est pas.
Depuis plus de deux siècles la révolution copernicienne est actée de facto par l'église et son initiateur est enterré aujourd'hui en grande pompe par des prêtres catholiques. Par ailleurs, les critiques de l'église catholique ne manquent pas depuis bien longtemps et quelle que soit leur virulence, ça fait pas mal de siècles maintenant qu'on n'appelle pas au meurtre de leurs auteurs et que ceux-ci n'ont pas à vivre traqués.
Le cas Redeker indique exactement l'inverse en ce qui concerne l'islam. Mais il n'est pas le seul. On a connu le cas Rushdie. On a connu l'assassinat de Théo Van Gogh. On connait les sort réservé aux caricaturistes de Mahomet s'ils s'aventurent hors des espaces qui leurs sont réservés sans protection policière. Et tout ceci en Europe. Le pire peut-être est le constat de cette complaisance de tant de nos intellectuels tant épris de liberté, mais complétement gagas devant cette religion et ses agissements tellement contraires aux principes qu'ils prétendre défendre. ce qui signifie clairement que la partie n'est pas gagnée et qu'elle est peut-être même déjà perdue.





vendredi 21 mai 2010

Retour sur le front

Un peu plus d'une semaine d'absence des blogs pour cause de visite familiale. Qui me confirme au passage tout le bien que je pense sur la situation de notre beau pays. Même le beau-frère qui s'interroge pour savoir s'il ne va pas voter FN aux prochaines présidentielles. C'est pourtant pas le genre, ou c'était pas. Mais l'espoir parait absent du côté de la droite républicaine (en supposant que celle située plus à droite ne l'est pas), même pour ceux qui ont toujours voté pour cette famille politique, et ne parlons pas de la gauche. On s'oriente donc vers un vote de désespoir. Logique finalement !

Et voilà qu'au milieu de tout ça apparait le nouveau Zorro de la gauche, mais qui tient un discours que sans doute Sarkozy lui-même n'oserait  pas tenir. "Eh, les Français, va falloir bosser plus, ou mourir plus jeune! Au choix !" En tout cas, faut s'adapter, à la démographie, à la mondialisation. Discours lucide d'un directeur du FMI qui fait l'effet d'une douche froide à gauche, et chez les socialos en particulier où les membres de sa mouvance, ou courant plutôt, se livrent à des contorsions pour tenter de nous faire croire que leur champion reste un homme de gauche. Putain ! qu'est ce que ça doit faire mal où je pense quand on vient du trotskisme comme le dénommé Cambadélis (alias Kostas, chez les trotskistes) dont les origines grecques lui auront fait peut-être  prendre la sage précaution de ne jamais sortit sans son tube de vaseline. Bon en tout cas, belle opération de ratissage à droite qui pourrait même séduire les Allemands en quête de rigueur chez leurs voisins bien trop dispendieux.

Eh oui, l'Allemagne a définitivement cessé d'être le pays où d'affreux salopards levaient le bras droit il y a 7 ou 8 décennies et menaient une guerre, jonchée de pas mal de saloperies, pour assoir définitivement la suprématie d'une supposée race aryenne. Ils n'ont même plus honte et le vieux slogan en vogue après la première guerre mondiale déjà "L'Allemagne paiera" ne rencontre plus aucun succès. Ou alors si, dans une certaine mesure : l'Allemagne paiera si on lui fournit les outils pour contrôler (et diriger) les économies de ses "partenaires". Les guillemets sont de rigueur comme vont devoir l'être les politiques budgétaires. Les Allemands ne voulaient pas de l'euro. Ce fut pourtant le prix à payer pour la réunification. La crise que connait cette monnaie va peut-être finalement leur permettre d'asseoir leur suprématie sur le vieux continent. Celle-là ne sera plus raciale. Elle nous permettra juste de voir à quoi peuvent conduire une trentaine d'années de laxisme, de démissions, de compromissions, d'absence de vision. Et retour en arrière impossible.

Remarquez, on a d'autres chats à fouetter finalement. Déjà plus d'un an qu'on se penche sur le cas de la burqa, en évitant d'attaquer le problème à sa racine. D'ici une autre année, peut-être qu'enfin une loi votée 6 moins plus tôt, et si elle n'est pas jugée anticonstitutionnelle, puisse prendre effet. Deux ans pour ça ! On comprend qu'on aurait du mal à s'attaquer à des choses plus sérieuses. Je ne veux pas dire que ce n'est pas une chose sérieuse, la burqa, mais ce n'est qu'un symptôme finalement. Et comme l'aspirine ne soigne pas les caries dentaires (à vérifier auprès de Marius), l'interdiction de la burqa ne mettra pas fin aux activités subversives de ceux qui veulent nous imposer leur dieu et ses fantasques, mais néanmoins barbares, prescriptions.
Et puis, il y a aussi la sécurité. Les policiers sont canardés à l'arme de guerre.Va falloir équiper les Mégane de la police de mitrailleuses et de missiles courte portée pour les courses poursuites. Un moyen de relancer l'industrie de l'armement, peut-être. Mais il y a aussi les "bavures", supposées, mais tellement fort qu'on oubliera vite qu'elles le sont. Des pauvres jeunes victimes de violences policières. Mâchoire fracassée au flash-ball dernièrement. Bien entendue, la victime, bien que connue défavorablement comme on dit des services de police, ne tentait ce jour-là et précisément ce jour-là (jour de rédemption sans doute), de s'interposer entre des jeunes de banlieue qu'on n'appellera plus ni voyou ni surtout racaille, et des forces de l'ordre sans doute trop zélées et en tout cas dont on se demande ce qu'elles faisaient là si ce n'était à dessein pour troubler la paix sociale. Du coup, et comme les deux événements ont la même importance dans les médias, on se demande qui sont finalement les voyous. Bon, ben tout ça ça occupe les responsables du pays.

Donc tout va très bien, madame la marquise ! Du coup je reprendrais bien un peu de vacances assez loin de l'actualité.

jeudi 13 mai 2010

Caricaturiste : un mérier dangereux

On se souvient du tollé survenu lors de la parution de caricatures représentant Momo le prophète. Emotion dans le monde musulman relayée par certains réseaux de la bienpensance européenne. Menaces de mort. Tentaive récente de meurtre sur un des caricaturiste qui ne dut la vie sauve et celle de sa petite-fille qu'à la rapidité de ses réflexes qui lui permirent de gagner à temps sa chambre blindée.
Il y a deux jours, c'était au tour d'un caricaturiste suédois qui a "commis l'offense" que dis-je le blasphème, le crime contre l'humanité de publier en 2007 un dessin de Momo, l'époux de la petite fille Aïcha, avec un corps de chien dans un journal suédois, d'avoir maille à partir avec certains membres de  la religion de paix, d'amour et de tolérance. Frappé par un des ces hommes de paix lors d'une conférence dans une université, sous les encouragements de quelques-uns de ses correligionnaires, il n'a sans doute dû son salut qu'aux policiers présents sans doute affectés à sa sécurité.Faut dire quand même que sa tête a été mise à prix par al quaida. Pour ceux que ça intéresserait, c'est 100000$ la prime et 50000 pour le directeur du journal où le dessin fut publié.

Vous trouverez ici la vidéo de l'événement qui vous montrera la sagesse musulmane dans tout son éclat ainsi que le professionnalisme des policières suédoises qui n'hésitent pas à rentrer dans le lard (merde un blasphème) des supporters de Momo.

Tout ceci se passe à Upsalla en Suède, pays bien connu pour ses largesses en aides sociales, et pas à Tripoli, Beyrouth ou Damas

mardi 11 mai 2010

Fêtes patriotiques et nations



Il y a des pays qui s'identifient à une nation. D'autres non ou moins, ou de moins en moins. Certains indicateurs permettent de vérifier l'attachement d'un peuple à sa nation. Les cérémonies célébrant le 65ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale ont retenu mon intérêt à ce niveau.

Je commencerai par une anecdote, une chose qui m'est arrivée vendredi dernier. J'étais à mon cours de russe et l'essentiel de la leçon fut consacrée à la description des festivités du surlendemain, la célébration de la victoire de 1945 qui se déroule le 9 mais en Russie et dans d'autres pays d'Europe orientale. Une question de décalage horaire je crois, la capitulation allemande ayant été signé à Berlin vers minuit le 8 mai.
Je reviendrai sur les festivités plus loin. Mais pour mon malheur ou ma honte, ma professeur de russe habituée à me donner mes devoirs pour le cours suivant, me demanda de lui rédiger le déroulement des festivités correspondantes en France. J'aurais pu garder le silence et repartir avec cet exercice sous le bras, content pour une fois d'avoir peu de choses à faire pour la fois suivante. Mais comme je compte tirer quelque chose de ces leçons, j'ai dû lui avouer que la France faisait mauvais ménage avec les fêtes patriotiques (sauf quand gagnent les Bleus, mais ça c'est rare), et que le 8 mai se traduisait chez nous par une prise d'armes statique à la sauvette sous l'arc de triomphe, bien que cette année, il semble que Sarko ait voulu rendre hommage aux "malgré-nous" Alsaciens dont les descendants lui ont permis de ne pas être capo aux régionales en métropole. J'ai donc eu un autre travail à rédiger.

Je reviens sur les commémorations du 9 mai en Russie. Je ne sais pas si les télévisions françaises ont retransmis quelques extraits. C'est possible puisque des militaires français défilaient sur la Place Rouge où jouait également la musique principale des armées (françaises), inemployée en France durant cette période.
Mais il est également possible que l'impasse ait été faite dans la mesure où notre Président qui devait assister aux cérémonies moscovites s'est décommandé au dernier moment, appelé au chevet d'un euro moribond réclamant qu'il lui pratique un bouche-à-bouche très long entrecoupé de vigoureux massages cardiaques. C'était une question de vie ou de mort et chaque heure comptait. Et pendant ce temps l'insouciante Angela Merkel, qui n'en a rien à faire de l'euro et elle l'a prouvé ce jour-là, se dorait la pilule sur la Place Rouge aux côtés de Vladimir Poutine, le Président Medvedev étant de don côté accaparé par le Président chinois. Mais c'est aussi peut-être une raison du faux-bond de Sarko qui aurait peut-être eu du mal à trouver une place digne de son rang au milieu de ce beau monde.Enfin, certains diront, peut-être, mauvaises langues, que son déplacement aurait été d'un meilleur profit pour la France que sa présence aux côtés de l'euro en ce dimanche 9 mai.
Car s'il pense que pour les Russes, ce jour équivaut à notre 8 mai qui, d'ordinaire, permet d'aller faire ses courses en semaine (pas de chance cette année), il se trompe et ses conseillers ou l'ambassadeur de France en Russie auraient pu lui suggérer utilement que ces quelques heures de déplacement étaient souhaitables d'autant plus qu'il s'était annoncé. Merkel, représentante du pays vaincu, ne s'y est pas trompée.

Ce jour est en Russie le plus célébré. Pas seulement par quelques vieillards rescapés du conflit, ou des nationalistes en mal de manifestations patriotiques. Mais par l'écrasante majorité des Russes, quels que soient leur âge, leur sexe ou leur catégorie socio-professionnelle. Il faut dire qu'ils ont laissé du monde sur le terrain, tellement qu'on ne sait pas si c'est 20 ou 25 millions, Staline ayant sans doute profité de la chose pour ajouter quelques millions de ses victimes. La journée est donc une débauche de parades militaires impressionnantes, de défilés de vétérans dans les rues applaudis chaleureusement par les plus jeunes dont les trottoirs ne contiennent que difficilement le nombre, de concerts et de feux d'artifice. Ce jour là si vous passez en Russie, vous comprendrez ce qu'est un peuple fier de sa nation. 
C'est vrai que la France avec ses 400000 morts, son statut de vaincu vainqueur, ses collaborateurs et ses résistants, quelques-uns comme un de nos anciens présidents étant parfois les deux, mais chaque fois au bon moment lui, n'est pas forcément encline à célébrer cette fête. Le 11 novembre serait plus indiqué sans doute. Mais même là ça reste assez discret, peut-être à cause de l'automne déjà bien avancé. Je me souviens du reste qu'à cette occasion quand j'étais enfant, les écoliers se rassemblaient au monument aux morts du village avec les rares anciens combattants encore présents et qu'était procédé à l'appel des morts dont les noms de famille nous étaient souvent familiers.Ce genre de cérémonie villageoise a été rangée depuis longtemps  au placard en tant que ringardise nationaliste. Reste le 14 juillet. Mais assurément rien à voir avec cette ferveur russe.

Voilà, c'était juste l'occasion de vous livrer mes impressions suite à ces célébrations. Et peut-être de voir dans les manières dont elles sont célébrées des indicateurs sur l'attachement des peuples à leurs nations.

samedi 8 mai 2010

Tanit, ou comment l'irresponsabilité peut faire gagner de l'argent

Être irresponsable peut provoquer parfois sa mort, mais peut aussi parfois rapporter gros.
Prenez un couple de jeunes Français avec un enfant en bas-âge, passionnés de voile et de voyage. Passion que je partage bien volontiers en ce qui concerne les voyages, la navigation ne m'intéressant que s'il s'agit de cabotage. Mais cet amour des voyages ne me fera pas emmener ma famille en Afghanistan dans les prochains mois et même sans doute les prochaines années.
Ce couple et deux amis ayant les mêmes passions qui voisinent avec un certain rejet de notre société de consommation ainsi que le précise le blog dédié à cette aventure ("Nous ne voulons pas devenir riche et célèbre, nous ne voulons pas nous enfermer dans le quotidien de la vie occidentale, nous voulons cesser de consommer à tout va...") préparent un long voyage de plusieurs mois sans véritable espoir de retour (Pour la date de retour, en fait il n'y en a pas vraiment. On pense arriver à Mayotte vers le mois de mai 2009 et chercher du travail là-bas. Y rester quelques temps pour mieux repartir, vers Panama peut-être.....). C'est également un choix d'éducation pour leur enfant âgé de moins de 3 ans au moment du départ en juillet 2008 ("Colin, petit bout d’homme né à Vannes, le 16 octobre 2005, voyagera et grandira sur un bateau.").
Le voyage préparé de longue date doit les mener de Vannes à Mayotte.
Mais leur préparation laisse de côté un danger majeur : la traversée du Golfe d'Aden et la navigation au large des côtes somaliennes. En 2006, 12 actes de piratage ont été enregistrés dans la zone, 35 en 2007 et 164 en 2008. En avril 2008, le Ponant a été arraisonné et ses occupants pris en otage. En septembre de la même année un couple de navigateurs français étaient également pris en otage à bord du Carré d'As. Dans les deux cas, une intervention militaire armée de la part des commandos marine avait permis la libération des otages. Sans préjudice corporel pour ces derniers.

Le danger est donc connu par ce jeune couple et ses accompagnateurs. Les militaires de la Marine Nationale qui patrouille dans la zone les avertissent également et à plusieurs reprises de ce danger et leurs déconseillent vivement de s'engager dans cette zone. Malgré cela ils s'y lancent ("Le danger existe, et il s'est sans doute accru au fil de ces derniers mois, mais l'océan reste vaste. Les pirates ne doivent pas anéantir notre rêve"). Ils voyageront tous feux éteints.Sans succès.Le 4 avril 2009, ils sont pris en otage par des pirates somalis. 6 jours plus tard les commandos marine donnent l'assaut pour libérer les otages. Le père du petit Colin meurt touché par une balle ainsi que deux preneurs d'otages. Le prix d'un rêve qui en restera un. Les autres otages dont l'enfant sont sains et saufs. Ils seront reçus à l'Elysée, comme le veut la tradition depuis 2007.

Comme nous sommes en France et qu'on ne peut considérer cette mort d'un otage comme faisant simplement partie des risques lors d'une intervention armée avec tirs effectués de part et d'autre, on fera bien sûr une enquête pour savoir qui a tué l'otage. Même si par ailleurs, les gens qui ont une petite idée de la façon dont se déroule de type d'intervention et du fait qu'il n'y ait qu'une victime parmi les otages auraient pu vous dire sans gros risque d'erreur que l'otage avait été victime d'un tir ami, comme on appelle ce genre de tirs. Sans vouloir m'appesantir sur le sujet dans tous les conflits armés, dans toutes les escarmouches, la probabilité existe de se prendre un projectile venant de l'arme de quelqu'un de votre camp. Aussi combien de poilus ont-ils été touchés par des tirs d'artillerie amis. Plus proche de nous, les combattants de la guerre d'Algérie pourront témoigner du fait que les tirs français ont fait quasiment autant de morts dans leurs rangs que ceux du FLN. J'ai moi-même personnellement assisté à deux événements, hors conflit, où des balles ne sont pas passés loin de la tête de quelqu'un à cause d'erreurs de manipulations. Parce que les armes ça tue et les balles ne font pas la différence entre amis et ennemis. Alors imaginez ce qui peut se passer dans ce type d'intervention ou les risques sont d'autant plus accrus que le lieu de l'engagement est confiné.
La balle qui a tué l'otage était donc française. Sans entrer dans les détails il semblerait que la victime au lieu de ne pas bouger ait eu un mouvement qui a paru hostile au militaire qui a tiré. Un tir réflexe suite à un geste mal interprété. Mais qui n'a rien d'infamant et ne remet pas en cause le professionnalisme du tireur.

Cependant l'Etat assume et reconnait une responsabilité sans faute. Et il assume chèrement en proposant des compensations qui feraient pâlir de jalousie la famille d'un militaire tué en service ou lors d'un conflit. J'y reviendrai.
Les propositions faites par l'Etat sont les suivantes : un emploi de fonctionnaire pour la veuve et un statut de pupille de la nation pour l'enfant. Et bien entendu des compensations financières : 386000 euros pour la veuve, 83000 pour l'enfant et 17000 pour chacun des parents, ce qui fait 503000 euros. Tout cela est calculé à partir d'abaques tenant compte de l'âge, de la situation de la famille et de ses revenus. Et bien entendu, l'Etat demande à la famille d'interrompre les poursuites civiles.
Mais pour la veuve tout ceci est insuffisant. Peut-être que le retour sur la terre ferme lui a brusquement donné un goût pour l'argent qu'elle semblait mépriser avant cette aventure.Sans doute conseillée par un baveux payé au pourcentage, ses exigences sont toutes autres. Elle réclame 568000 euros pour elle, 200000 pour son fils, 30000 et 40000 pour chacun des parents de la victime (pourquoi cette différence ?),entre 20000 et 30000 euros pour le frère et la sœur de cette dernière, ainsi que pour ses deux compagnons d'infortune libérés par le commando.Nous remarquerons qu'égoïstement les oncles et tantes, les cousins et cousines, les amis et collègues ont été oubliés. Mais globalement la note passe à  environ 950000 euros.
Une note bien salée surtout quand on sait que si dans l'action, c'est un des commandos qui avait été tué, sa famille aurait touché une année de solde (sans les primes), c'est-à-dire en gros et en considérant que c'est un sous-officier ou plus exactement un officier marinier une vingtaine de milliers d'euros et la pension de réversion du militaire qu'il aurait touché le moment venu. Si on ajoute à ça quelques autres indemnités au maximum la famille aurait touché quelques 100000 euros. On est loin des 500000 euros offerts gracieusement parl'Etat et du presque million réclamé. 

Il parait d'ailleurs que les militaires n'apprécient pas trop les revendications de l'épouse de la victime. Il faut dire tout de même que si elle-même se présente comme victime, elle élude totalement la part de responsabilités que son époux et elle, parce qu'elle y était quand même, et à lire son blog elle était tout à fait consentante, ont dans cette affaire qui aurait pu se terminer d'une façon bien plus tragique encore.
Autant dire que pour ma part je considère ces exigences avec un certain dégout. Et je trouve même que ce qui est offert par l'Etat est de trop. J'encourage d'ailleurs celui-ci à ne plus se mêler du sort des prochains individus qui alors qu'on le leur aura fortement conseillé iront mettre leurs pieds dans des zones où on leur a formellement déconseillé d'aller. Voire de leur faire signer une décharge. L'irresponsabilité doit avoir des limites. En tous cas, il faudrait s'abstenir de la récompenser.

jeudi 6 mai 2010

Liberté de la presse et liberté d'expression (suite et fin)


Hier j’ai abordé ce sujet par un commentaire du classement effectué par RSF sur la liberté de la presse dans le monde et qui dévoile une France pas vraiment bien placée, même si d’après le secrétaire de cette association, il n’y a pas (encore) péril en la demeure. Le classement s’expliquerait entre autres par la judiciarisation d’éléments traités par les journalistes quand ils abordent la vie privée des personnes publiques et quand ils refusent de dévoiler leurs sources.
D’un autre côté, j’ai tenté de montré que la presse, ou les journalistes en général, n’étaient pas exempts de reproches. Tentés par le scoop vendeur, ils révèlent une presse de plus en plus de caniveau, sans se soucier des conséquences de la divulgation de leurs investigations. Ces dernières restent d’ailleurs assez limitées en France, les journalistes préférant souvent se contenter de commenter les dépêches de l’AFP, dont ils savent pourtant que cette agence est largement subventionnée par l’Etat, et donc dont ils devraient se méfier de l’objectivité des informations.

J’aimerais évoquer, et c’est en rapport avec les deux des points (respect de la vie privée et conséquences de leurs reportages) qui précèdent, qu’il y a sans doute, chez nous, un problème de déontologie de la presse. Les journalistes ne disposent pas d’une instance (type conseil de l’ordre de médecins ou l’équivalent du CSA pour ce qui est de la presse écrite)) qui leur est propre, susceptible d’édicter des règles et de prononcer des sanctions quand elles ne sont pas respectées. Il existe bien une charte (dite de Munich et datant de 1972) définissant les droits et devoirs des journalistes à laquelle ont adhéré la plupart des syndicats de journalistes européens, mais tout ça est assez indicatif et il dépend des différentes rédactions de faire respecter cette charte.
Je vous cite malgré tout les 10 devoirs du journaliste figurant dans cette charte afin que vous puissiez juger des écarts professionnels qui existent avec son respect.

  1. Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître
  2. Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique
  3. Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents
  4. Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents
  5. S’obliger à respecter la vie privée des personnes
  6. Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte
  7. Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement
  8. S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information
  9. Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs
  10. Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.

Vous trouvez qu’on en est parfois loin. Moi aussi.
Vous aurez noté en particulier le point 5, souvent piétiné ainsi que le point précédent qui par son non respect permet cette entorse à la charte.
Vous pourrez noter également que le respect du point 6 a souvent besoin d’un petit coup de pied aux fesses de la part d’un juge (ou du CSA pour l’audiovisuel) pour être respecté.
Le point 8 ne me semble pas également toujours respecté et de ce fait est une source de judiciarisation.
Quant au point 9 avec la notion de propagande, on voit très bien l’importance que leur accorde certains journalistes, même si cela ne donne pas lieu à des procès.

Mais je voudrais revenir sur le point 2. Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à ce niveau les journalistes ne sont pas vraiment exemplaires. A moins que pour eux la défense de la liberté de l’information, du commentaire et de la critique ne s’applique qu’à leur bénéfice. Parce que la presse a depuis un certain temps à s’ériger non plus en organe d’information, mais en directrice des consciences, ce qui au passage explique que les dépêches AFP lui suffisent amplement.
On a eu récemment l’affaire Zemmour qui a montré à quel point la presse était attachée à la liberté d’expression, au point pour le Figaro de menacer de mettre à la porte ce journaliste, pour un responsable de France Télévisions ou de France 2 de s’interroger sur l’opportunité de conserver celui-ci dans une émission dont par ailleurs il contribue au succès. L’expression oui, mais quand elle entre dans le cadre du politiquement correct. Peu importe d’ailleurs que le contenu soit avéré, une information fausse, comme par exemple l’apport économique positif des immigrés actuellement, ayant beaucoup plus de chance de trouver sa place dans la presse qu’une information vraie allant à l’encontre du couramment admis, enfin ce qu’on a voulu nous faire admettre à coup de mensonges ou de statistiques tronquées ou habilement présentées parce que c’était la bonne façon de penser. A ce stade un certain journalisme malheureusement courant est devenu un ennemi de l’information. Au lieu d’informer, il se met au service d’une idéologie en tant que propagandiste (voir article 9)

On pourrait aussi parler dans le cadre de la liberté d’expression, le comportement des modérateurs de certains blogs ouverts aux lecteurs par certains journaux. Le Nouvel Observateur après une grande tolérance pour des propos pouvant tomber sous le coup de la loi (négationnisme par exemple) a modifié récemment sa politique de modération et se met à frapper les opinions contraires à sa ligne éditorialiste en faisant par exemple si ça l’arrange une confusion entre anti-islamisme et insulte à l’islam. Certains blogueurs se sont fait ainsi éjecter juste pour un regard critique sur certaines pratiques ressortissant de l’islamisme et sans avoir pu au moins s‘expliquer. Liberté d’expression, liberté de commentaire, liberté de critique (point n°1 de la charte).
Dès lors quand certains journalistes estiment que leur liberté d’expression est menacée, est-on obligé de penser à l’arroseur arrosé.

mercredi 5 mai 2010

Liberté de la presse et liberté d'expression (1ère partie)


Lundi 3 mai, c’était la journée mondiale de la liberté de la presse. Et l’occasion de découvrir avec « horreur » que la France, oui notre pays, la patrie des droits de l’Homme et tout et tout, avait perdu 12 places en 2 ans au classement de Reporters sans Frontières et se situait à la 43ème position sur 175, loin derrière les pays nordiques (encore eux !) qui caracolent en tête du classement des bons élèves,  et derrière la plupart des autres pays de l’UE, les Etats-Unis (20ème) , le Ghana (27ème), le Mali (30ème), et le Surinam (42ème). On se demande d’ailleurs pourquoi au moins beaucoup de ressortissants des deux derniers pays cités tentent toujours de trouver refuge dans ce pays pire que le leur en termes de liberté, d’expression au moins. Au passage on remarquera que sur cette même période 2007-2009, les Etats-Unis ont gagné 28 places dans le classement grâce bien évidemment à l’effet Obama.

Je vous livre ICI le questionnaire qui sert à bâtir le classement. Je constate simplement à la lecture de ce questionnaire où on répond à beaucoup de questions par oui ou par non que l’aspect quantitatif semble parfois négligé.

Mais malgré ce mauvais résultat qui devrait nous coller jusqu’en 2012 au moins et au mieux, comme le chewing-gum jeté négligemment par terre colle aux talons de vos chaussures si vous marchez dessus, rassurons-nous car selon Jean-François Julliard, secrétaire de RSF : «43e, il n’y a pas à rougir non plus. Les 50 ou 60 premiers ont tous une vraie liberté de presse. Le Ghana ou le Mali, devant la France, sont de vraies démocraties.» Et de préciser les causes, tout de même de cette dégradation de notre pays dans le classement : «Beaucoup d’affaires de presse se traitent devant les tribunaux en France, beaucoup de journalistes sont mis en examen » et «la réforme de l’audiovisuel public, et le changement de mode de nomination de radio France, de France Télé nous inquiète également.» Ça, c’est l’effet Sarkozy, enfin au moins le deuxième point.

Donc si on peut faire mieux, la liberté de la presse existe néanmoins en France et seuls des éléments conjoncturels amènent à ce classement.

Mais, on peut aussi se poser la question de savoir si ce n’est pas l’attitude de la presse qui conduit à ce que par exemple beaucoup de journalistes sont mis en examen. Parce que quand on a une presse qui ressemble de plus en plus à une presse de caniveau et qui trouve plus vendeur de faire la une sur la vie privée des personnes publiques, on peut s’attendre à une réaction de ces derniers, cette réaction se traduisant le plus souvent par une assignation devant un tribunal. On a une spécialiste du genre avec Ségolène Royal qui doit plomber notre classement de quelques places à elle seule.

Il y a aussi chez nous le problème de la protection des sources. Le journaliste doit protéger ses sources, mais quand celles-ci agissent hors de la loi ou permettraient si elles étaient connues de clarifier certaines affaires importantes, il est clair qu’il est tentant pour le pouvoir judiciaire de faire pression sur les journalistes pour connaitre ces sources. Ceux-ci, bien entendu le leur reprochent, mais ne se conduisent pas toujours de la façon adéquate pour pouvoir jouer les vierges effarouchées. Je pense par exemple à cette émission télévisuelle « les infiltrés » dont j’ai relaté une des péripéties récemment et qui ne dédaigne pas de jeter en pâture, voire de dénoncer, les personnes auprès desquelles le journaliste investigateur s’est infiltré. Les effets existent, pour preuve les dégradations et menaces faites à Bordeaux suite à l’émission dur cette école de catholiques intégristes. Journalisme de caniveau ou journalisme irresponsable qui réclame pour lui ce qu’il interdit aux autres. Je reviendrai sur ce point.

On peut aussi se poser la question de l’indépendance de la presse quand celle-ci devient une presse où les journalistes préfèrent le confort douillet de leur bureau au terrain en s’alimentant en informations auprès de l’AFP dont la moitié du budget provient de l’Etat. On n’a plus affaire à des journalistes, à moins que je ne le sois devenu à mon insu, mais à des commentateurs d’une actualité livrée à domicile. Là ce n’est plus reporters sans frontières, mais reporters sans efforts. A moins que se servir d’une dépêche AFP pour en faire une explication tendancieuse soit considéré comme un effort. Pour moi, ce n’est même pas du journalisme.

La suite prochainement.

lundi 3 mai 2010

Une certaine idée de la France par un citoyen américain

Hier Marius sur son blog du nouvel observateur mettait en ligne la lettre d'un général (2S) à un député et accessoirement président d'un conseil général. Cette lettre attirait l'attention de cet élu sur plusieurs points dont la récente insulte au drapeau couverte par ce que j'appellerais l'immunité artistique au moins aussi puissante que l'immunité parlementaire, et réclamait de ce député que lui et ses collègues prennent des mesures pour que nos symboles nationaux et républicains soient respectés.

Un de nos lecteurs et commentateur à Marius et moi-même, Osceola, de nationalité américaine, envoya un premier commentaire soutenant l'initiative du général et en s'insurgeant contre ceux qui insultaient ces symboles.
J'ai répondu à ce commentaire sur ton note assez pessimiste en tentant de souligner que la volonté politique n'existait pas chez nous pour enrayer le phénomène que certains d'ailleurs ne manqueraient pas d'expliquer, donc d'excuser, et en me posant des questions sur l'utilité de consacrer son temps, ou une partie de sa vie à défendre un peuple qui se considère de moins en moins comme tel.

Osceola m'a répondu et par chance, j'ai eu le temps de sauvegarder sa réponse avant que le blog de Marius soit éradiqué de la blogosphère du nouvel obs.
Je tiens à faire de cette réponse le billet de ce jour, car elle est exemplaire pour moi et montre pourquoi les Etats-Unis, peut-être malgré leur actuel président, resteront encore longtemps une grande nation.

Comme Osceola a repris mon commentaire point par point pour y répondre la lecture vous en sera facilitée. Vous trouverez en rouge les fragments du commentaire auquel répond Osceola et en bleu ses réponses.

Je finis, avant de vous livrer le texte d'Osceola, en vous précisant que les seules modifications que j'y ai apportées (et pour votre confort de lecteur) sont les accents que j'ai ajoutés parce que manquants.
Vous pourrez donc au passage apprécier outre la pertinence des idées,la qualité d'écriture de notre ami d'outre-Atlantique que bien des Français pourraient lui envier.

Dear Expat,

Même si je reconnais que votre analyse est juste, à mon tour de penser que vous avez tort d’être aussi pessimiste dans votre conclusion. J’espère me tromper et aimerais reprendre point par point votre réponse. Ce sera plus facile.

***Quand je vous lis Osceola, me reviennent en mémoire des scènes que j'ai connues quand j'étais militaire en Allemagne et que quelques fois je suis allé dans des camps américains.***

J’ai vécu ces mêmes scènes tous les jours, à 5 PM. Nous étions stationnés en Allemagne pendant de nombreuses années également. Heidelberg, Nurnberg, Munchen. Peut-être nous sommes nous croises au snack-bar, commissary? Who knows? Vous deviez être dans le secteur français, Baden?

*** Et effectivement j'imagine mal sifflé l'hymne national aux Etats-Unis ou gare à celui qui aurait commis ce crime.***

Impensable en effet. Les lyrics du “Star Spangled Banner” traduisent un moment vécu, charnière de notre histoire, une nuit ou tout pouvait encore basculer, une nuit ou les Brits en prenant Fort McHenry qui contrôle la Baie de Baltimore pouvaient encore faire basculer l’histoire. 25 heures ininterrompues de punition infligée par plus de 50 navires, dont 19 vaisseaux ancres en face, en rade de Chesapeak et plus de 5000 hommes de sa gracieuse majesté débarqués sous les remparts du fort, agonie d’une poignée de miliciens venus du Maryland sous le commandement du général Samuel Smith, hommes magnifiques, écrasés sous les fusées, martelés par les longs canons anglais, mais au petit matin du 2eme jour, les cœurs arrêtés, quand les assauts cessèrent, quand le silence se fit et la fumée se dissipa, l’immense drapeau aux étoiles et rayures rouges et blanches, en lambeau, flottait doucement au vent. Un peu plus au en amont du fleuve, un jeune poète amateur de 35ans, avocat de son état, Francis Scott Key, accoude au bastingage d’un navire, témoin conscient de l’importance des enjeux pour l’avenir d’une nation encore jeune, et impuissant devant les scènes titanesques livrées sous ses yeux, dans un jet, dans une bouffée, dans sa délivrance, a écrit ces mots.

C’est cela un Hymne National, notre Hymne National, ce qui nous unit tous dans notre inconscient collectif, l’odeur de la poudre mêlée au sang de ceux qui se sacrifièrent en cette nuit formidable, avec cette longue ligne de tous ceux et celles qui suivirent pendant plus de 2 siècles a faire rempart de leurs corps, pour que puisse continuer a vive une idée, pas n’importe quelle idée, celle-ci: *Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur* (wikipedia) vous croyez que nous pourrions laisser quiconque salir leur mémoire, siffler, insulter les valeurs que cet hymne symbolise? Sans réaction? Pas a cote de moi en tout cas.
“O! say can you see by the dawn's early light,
What so proudly we hailed at the twilight's last gleaming,
Whose broad stripes and bright stars through the perilous fight,
O'er the ramparts we watched, were so gallantly streaming?
And the rockets' red glare, the bombs bursting in air,
Gave proof through the night that our flag was still there
O! say does that star-spangled banner yet wave
O'er the land of the free and the home of the brave?”


Après une très longue et très couteuse rénovation, vous pouvez aujourd’hui admirer ce drapeau qui est en exposition au Smithsonian Institute a Washington.

*** C'est également comme cela en Russie où depuis quasiment un mois on balance chaque jour émissions et films à la télévision en l'honneur de la victoire de la seconde guerre mondiale, qu'ils nomment la grande guerre patriotique, la guerre patriotique étant celle menée en 1812 contre Napoléon.***

Nous avons également depuis une semaine sur la “History Chanel’ des émissions sur la grande guerre russe. Very impressive. Beaucoup de courage, beaucoup d’abnégation, beaucoup de souffrance endurée de la part de ce peuple.

*** Et autant vous dire que les cérémonies du 9 mai, n'auront rien à voir avec les cérémonies discrètes et furtives qui seront organisées en France.***

Voici ce que je dirais a vos compatriotes: C’est regrettable, et injuste envers celles et ceux qui dans l’ombre, et dans des tanks aussi, furent l’honneur de votre pays. Ces héros méritent d’être célébrés, en plein jour, en plein soleil. Rien ne vous empêche de vous exprimer a titre personnel, mettre un drapeau tricolore a votre fenêtre. Vous avez honte de ce que représentent ces 3 couleurs? Elles vous ont été léguées, c’est l’héritage de vos aïeuls, elles vous appartiennent, elles sont a vous, vous pouvez en faire ce que vous voulez. Dans le respect et l’honneur.

*** Mais vous voyez, en France, les choses ne sont pas pareilles. Si certains s'offusquent, le mal reste fait et on sait que les insultes à l'hymne ou au drapeau se renouvelleront, parce qu'aucune mesure sérieuse ne sera prise.***.

Du mal a été fait, sans doute, mais il n’est pas irrémédiable. Rien ne l’est jamais. Les insultes à l’hymne ou au drapeau ne se renouvelleront que si vous laissez faire. C’est votre responsabilité -a vous- a combler les lacunes d’un pouvoir déficient envers les: “symboles fondamentaux de la République: son Président, son Drapeau et son Hymne National..”

Si votre gouvernement n’aime pas les mesures que les citoyens sont obligés de prendre pour cause d’incurie gouvernementale, alors il devra en tirer les conséquences. Agir. C’est ce qui se passe ici, en Arizona, mais aussi avec les tea parties, ou lasses d’attendre que le gouvernement fédéral fasse son devoir, les hommes et femmes prennent les choses en main.

*** On ne va tout de même pas punir des gens qui sifflent un hymne aux paroles aussi "barbares" ou qui insultent un drapeau symbole de nos méfaits impérialistes et colonialistes passés, vous n'y pensez pas !***

Ceux qui sifflent doivent assumer leurs actes. Rien n’est gratuit. Je ne sais pas ce que pourraient être des sanctions par une législation dans ce domaine, je ne suis pas qualifié, en revanche, je sais ce qui se passerait si des individus sifflaient notre hymne national en public, en ouverture d’un match de base ball par exemple, au nord de la “Mason-Dixon line” (ligne officielle qui délimite le Nord du Sud) ils auraient d’abord des problèmes d’intégrité physique occasionnés par leurs voisins, ensuite ils seraient éconduits hors du stade manu militari. Si vous comprenez ce que je ceux dire. Au sud de la ligne? Dans la “Gun and Bible belt?” Je ne sais pas, ce n’est jamais arrive, ils disparaitraient dans le bayou je présume… ☺

*** Certains même iront chercher des explications à l'inadmissible, et on en débattra à la télé, dans les journaux, pour finir par découvrir que finalement ce sont les Français les vrais coupables pour avoir si mal accueilli leurs "frères" étrangers, même si par ailleurs ces "frères" possèdent des papiers d'identité français.***

Il faut arrêter ces sornettes. Je comprends ce que vous dites, je les lis dans certains blogs ici même, mais il faut remettre du bon sens. Ils ne le savent pas, mais en ce domaine, quoi qu’ils en disent, ils ont perdu le débat d’idées. Simplement parce qu’ils ne sont pas en contact avec la réalité et que leurs idées sont issues de représentations et constructions mentales. Le massacre des indiens dans les plaines d’Utah il y a plus de 2 siècles, (les indiens ne se sont jamais livres a des massacres ou exactions) les colons en Afrique du Nord ou Indochine dito, cela suffit. Ce ne sont que des chapitres dans des livres d’histoire avec des gravures pour illustrer. Rien d’autre. C’est du passé. C’est mort, il faut l’imagination et les trucages d’Hollywood pour les faire revivre.
Rien ne me relie, ni moi, ni mes enfants, au général Custer ou Kunta Kinde. Nous sommes des descendants d’immigrés Irlandais. Personne ne nous doit rien, nous ne devons rien a personne. Il en est de même pour vous.

Si les habitants de votre pays, qu’ils détiennent des papiers officiels ou non, ont une conscience historique telle, que le poids de l’histoire leur rend la vie insupportable parmi vous, rien ne les empêche de poursuivre leur bonheur la ou ils seront certain de le trouver. Quel est le problème? A part le manque de volonté politique et de courage personnel?

*** Voilà ce qu'est devenue la France que j'ai eu l'honneur de servir sous l'uniforme pendant 30 ans.***

Vous avez représenté et défendu a l’étranger les valeurs de votre pays, vous devez en être remercie et vos concitoyens vous doivent reconnaissance pour vos sacrifices. C’est en effet un honneur que de porter l’uniforme ou représenter les couleurs de sa nation a l’étranger, ceux qui ne l’ont pas eu cet honneur ne peuvent pas savoir. Mais il y bien d’autres façons de servir son pays.

*** Maintenant je ne sais pas si je recommencerais.***

Of course you’d do it again! Vous avez un attachement profond et indélébile au pays ou vous avez vu le jour et qui a nourri votre enfance.

***Je ne sais pas si ce peuple mérite d'être encore défendu.***

Ce peuple doit d’abord se défendre lui-même et se prendre en main. Il doit d’abord se réveiller et ouvrir les yeux sur le monde qui l’entoure. Ce n’est que lorsqu’il a tout essayé, épuisé toutes ses réserves, qu’il peut légitimement appeler a l’aide.

***je ne sais même pas s'il existe encore un peuple français, hors de quelques isolés nécessairement ringards.***

Je ne puis répondre a cette interrogation, je pense que oui. Je suis certain que oui. On ne perd pas des siècles de culture et d’histoire aussi facilement. Ce n’est pas en débarquant de nouveau sur des plages que l’on pourra vous aider, l’ennemi qui vous ronge est a l’intérieur de vous, il n’y a que vous qui puissiez l’affronter. Je suis confiant sur l’issue, (plus que vous et Marius on dirait ☺) les français sur ce que je sais d’eux ont des ressources, ils doivent retourner a leurs racines, ne leur manque qu’a vouloir se faire un peu de mal. Des personnes comme vous participent a la réflexion dans laquelle se trouve la solution et aussi la guérison du mal dont vous semblez affligés. La conscience de perdre peu a peu votre identité, liée a une paralysie de toute action reposant sur des prémisses insensés: le politiquement correcte. Comment je sais tout cela? Easy, notre société souffre des mêmes maux. Mais nous nous soignons, première thérapie en Novembre prochain. Je vous raconterai.

Je laisse a votre réflexion cet extrait d’un discours qu’a tenu Abe Lincoln au Congrès en 1864.

“Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l’épargne,

Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort,

Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l’employeur,

Vous ne pouvez pas favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes,

Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche,

Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous ne gagnez,*

Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l’initiative et l’indépendance,

Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu’ils pourraient et devraient faire eux-mêmes”

Abraham Lincoln.

Une bonne semaine a tous.

O.

* ça, c'est pour Obama

“Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu’ils pourraient et devraient faire eux-mêmes” C’est de cela dont les hommes meurent. Ne plus être des hommes.

dimanche 2 mai 2010

Réaction à l'édito du Nouvel Obs du 29 avril (au sujet de la loi sur la burqa)

Ce billet est une réaction à un édito paru le 29 avril et rédigé par M. Denis Olivennes, directeur général délégué du Nouvel Observateur, et accessoirement homme de gauche quelque peu repu.
Je retranscrit ici ce billet en rose pour faire bonne mesure car même s'il est rempli d'âneries, il reste néanmoins court.

L'interdit

La burqa n'a rien à voir avec l'islam. Et tout à voir avec le projet barbare de priver la femme de sa dignité et de sa liberté. Elle est contraire au principe fondateur de notre démocratie : l'égalité. Avec le voile intégral, la femme cesse d'être notre semblable. L'interdiction absolue est donc plus que légitime.
Mais l'Etat de droit, c'est aussi l'idée que nos textes constitutionnels s'imposent aux pouvoirs législatif et exécutif, sous le contrôle du juge. Ce n'est pas que celui-ci prenne toujours des décisions éclairées. Le Conseil constitutionnel ne s'est guère illustré par sa hauteur de vues ces derniers temps : il a autorisé la rétention de sûreté ou la nomination directe des PDG de l'audiovisuel public par le président de la République ; il a fait obstacle à la lutte contre le piratage sur internet ou contre le réchauffement climatique. Toutefois, bonnes ou mauvaises, ces décisions doivent être respectées : c'est l'essence même de l'Etat de droit.
Le Conseil d'Etat a indiqué qu'une interdiction absolue du voile intégral serait contraire à la Constitution. Il a suggéré une interdiction dans les services publics, les lieux publics du type aéroports et gares, certains commerces sensibles comme les banques ou les bijouteries.
Le président de la République a décidé de passer outre. Il a tort. L'Etat de droit, c'est un bloc : des valeurs - comme le principe d'égalité - et des règles comme l'obligation pour l'exécutif de respecter la Constitution. Nul ne peut, au nom des premières, s'exonérer des secondes.
Et celui qui l'ose se trouve pour le coup dans une situation paradoxale : il lui est interdit d'interdire.



Ce billet de M. Olivennes marque soit un parti pris idéologique, soit une totale méconnaissance du sujet, et ce à plusieurs niveaux.
Il commence d'ailleurs très fort. "La burqa n'a rien à voir avec l'islam". Et ben donc ! S'il le dit c'est que ça doit être vrai. Mais avec quoi cette sinistre défroque a-t-elle à voir ? C'est comme si quelqu'un disait que les juifs qui se promènent avec chapeau et papillotes n'avaient rien à voir avec le judaïsme, ou que les évêques intégristes n'étaient pas catholiques. Car, c'est tout de même bien de l'islam que se réclament les camouflées et ceux qui ont en la garde. Et donc même si ça n'a rien à voir avec l'islam que souhaiterait voir pratiqué M. Olivennes, cette tenue est bel et bien en rapport avec cette religion. Et cette atteinte plus que visible à nos valeurs repose bien sur une certaine conception de l'islam, même si d'autres existent.
D'ailleurs, si la burqa n'avait rien à voir avec l'islam, le débat qui dure depuis maintenant un an aurait-il lieu ? Et pourquoi de si nombreux musulmans, même s'ils disent que cette défroque ne répond à aucune prescription du coran, redoutent-t-ils de se sentir stigmatisés ? Un discours logique de leur part aurait été soit de dire "ça n'a rien à voir avec l'islam, donc on n'est pas concerné", position difficilement tenable, soit "celles qui portent la burqa ou ceux qui la font porter sont certes des musulmans, mais de musulmans égarés", mais on n'a pas vraiment entendu ce discours.

Donc, selon l'auteur, la burqa n'a rien à voir avec l'islam et n'est que la marque d'une entreprise barbare, mais dont il tait les fondements, de priver la femme de sa dignité, ce qui est contraire à nos valeurs. Le chiffon est en conséquence à proscrire totalement. On est au moins d'accord sur ce dernier point. Et il aurait pu ou dû s'arrêter là.

MAIS, parce qu'il y a forcément un MAIS , cette proscription de la burqa de l'espace public, au sens large du terme, si elle est souhaitable, ne doit pas faire l'objet d'une loi. Parce que, et là on commence à rigoler, parce que nous sommes dans un Etat de droit. Parce que comme chacun sait le droit est supérieur à la morale et aux valeurs qui fondent notre identité. La loi, même (surtout ?) si elle est constitutionnelle, n'est pas là pour protéger morale et valeurs, qu'on se le dise. Sans doute constitue-elle même un contrepoids à ces choses archaïques. Soyons donc modernes et laissons d'autres valeurs s'exprimer, bon pas forcément partout, mais au moins dans la rue. Et bien, M. Olivennes, si la Constitution constitue un obstacle à la défense de nos valeurs, il faut la modifier. C'est peut-être plus important de réunir le Congrès pour ça que pour des conneries comme le principe de précaution qu'on y a ajouté.

Bon je continue. Selon M. Olivennes, grâce au Conseil d'Etat nous sommes rappelés aux exigences qu'impose un Etat de droit. Et pour nous prouver cela il nous balance des contrevérités, des mensonges ou des erreurs de droit.
Le Conseil d'Etat n'a pas dit qu'une loi portant interdiction totale serait contraire à la Constitution. A moins que cette cour administrative ne veuille se substituer au conseil constitutionnel, ce n'est pas son affaire. "Il est apparu au Conseil d'État qu'une interdiction générale et absolue du port du voile intégral en tant que tel ne pourrait trouver aucun fondement juridique incontestable" : voilà ce que dit le rapport, et même si la Constitution peut être un obstacle juridique, il n'y a pas que cela comme obstacles possibles. Remarquez, ça permet à l'auteur d'égratigner au passage le Conseil Constitutionnel sur d'autres décisions. C'est ce qu'on appelle le respect à géométrie variable de l'Etat de droit qu'on invoque ou qu'on récuse en fonction de ses convictions.

Au-delà de cette inexactitude de la part de M. Olivennes, soyons charitable,  il serait bon de rappeler à ce dernier que le Conseil d'Etat a été consulté, jusqu'à présent, au sujet du futur projet de loi pour avis, mais hors processus législatif. La consultation n'était pas obligatoire à ce stade. Elle le sera sans doute quand le projet sera ficelé. Mais pour l'instant ça n'a pas été le cas. Et le Conseil d'Etat a rendu un avis qui n'est absolument pas contraignant. Appelons ça une mise en garde.Et même dans le cas d'une consultation obligatoire dans le cadre d'un projet de loi, l'avis n'aura également aucun caractère contraignant. Passer outre de la part du gouvernement n'est en aucun cas une violation de l'Etat de droit. Celui-ci est respecté totalement, et ce, ici, dans la cadre de la Constitution qui définit le processus législatif. Pour éclairer M. Olivennes, je lui rappellerai que si l'avis du Conseil d'Etat avait été suivi, il n'y aurait pas eu de loi portant sur l'interdiction des signes religieux.à l'école.
Pour ma part, je reste assez ébahi de voir tant d'imprécisions, pour ne pas parler d'erreurs, sous la plume d'un diplômé de sciences-po Paris et énarque même s'il ne fut pas conseiller d'Etat et préféra pour l'essentiel faire carrière dans le privé, notamment à Canal + où ses indemnités de départ furent juteuses (ça c'est pour l'information de Anna, la petite sœur des pauvres) et à la FNAC, avant d'atterrir au Nouvel Obs. Tout ça pour dire que je ne crois pas à l'erreur, à moins que de trop longs séjours dans le privé ne pourrissent le cerveau.

Mais là je m'égare et sors de mon propos. M. Olivennes avec son billet essaie de nous bourrer le mou. Il a néanmoins raison sur un point. Le Conseil Constitutionnel pourrait en effet remettre en cause une loi portant interdiction générale de la burqa. Et c'est pour ça qu'il faudra tortiller de l'arrière-train et assimiler la burqa à un casque intégral pour que ça ait des chances de passer. Comme l'ont fait d'ailleurs très récemment les Belges. Comme quoi il y a quelque chose de pourri dans nos démocraties.

Pour en finir, je souhaiterais envisager les conséquences d'une loi à portée réduite. Ce genre de loi que préconisent certains socialistes dont pas des moindres, première secrétaire en tête, sans doute inspirée sur l'oreiller par M. Brochen, son légitime époux, défenseur ardent de la cause islamique qui lui a déjà sans doute soufflé l'opportunité de créer des créneaux horaires hallal dans sa bonne ville de Lille afin que nos concitoyennes, ou pas concitoyennes d'ailleurs, musulmanes puissent s'ébattre dans l'eau des piscines municipales de cette ville sans qu'un regard masculin puisse se poser sur elles. Donc une loi qui interdirait la burqa dans les lieux publics, ce qui ne signifie pas la rue, mais les administrations, et dans les commerces. Ce qui permettra à la boulangère, au boucher et au préposé des postes de se substituer aux forces de l'ordre en interdisant, sous peine de refuser une vente ou un service, le port du voile intégral dans les lieux où ils exercent. Pas de doute que ça fonctionnera !
Plus clairement si une telle loi à portée restreinte est votée, on ne verra plus, et encore ce n'est même pas sûr, la burqa dans les commissariats de police, les gendarmeries, les ministères, les préfectures et sous-préfectures, les aéroports et certaines grandes gares où on a tout de même quelques chances de croiser des membres de forces de l'ordre. Nous remercions la gauche dite de gouvernement pour son courage face à ce phénomène que par ailleurs elle trouve inadmissible. Projet barbare écrit M. Olivennes à son sujet.