"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

jeudi 27 janvier 2011

Autour de l'attentat de Domodedovo

Je constate que le dernier attentat qui s'est déroulé à l'aéroport de Domodedovo, proche de Moscou, n'a pas retenu l'attention de beaucoup de monde sur la blogosphère au point d'en faire un sujet. C'est vrai que comme j'ai pu le lire un internaute, c'est plus loin que la Tunisie, et donc ça intéresse moins. C'est néanmoins moins loin que Gaza qui pourtant intéresse beaucoup et ça se situe quand même en Europe. Mais manquait sans doute un ou deux Palestiniens déchiquetés pour que ça puisse mobiliser les attentions des nombreux humanistes se trouvant sur la blogosphère.
 
Néanmoins en regardant ici ou là j'ai pu observer quelques commentaires exprimant une réelle compassion envers les victimes et condamnant sans réserve les auteurs de l'attentat. J'ai pu aussi en observer d'autres moins orientés dans cette voie. Et d'autres qui bien évidemment démontrent une ignorance crasse de ce qui se passe dans le Caucase et manquent de la plus complète décence.
 
Par exemple, dans la série "ne pas fustiger les islamistes" des commentaires mettent en doute de manière directe ou indirecte l'identification des auteurs. Bien que ces derniers n'aient pas été encore authentifiés. Car à ce stade on en est encore aux hypothèses, l'hypothèse islamo-caucasienne emportant évidemment la mise surtout du fait du mode opératoire. Rappelez-vous les attentats dans le métro de Moscou en mars dernier : même manière de procéder, des femmes se faisant péter le caisson au milieu de la foule. Mais on retrouve ce mode opératoire lors d'attentats précédents à partir de la fin des années 90 au moment où on commence à parler du phénomène des "veuves noires". A elles, je ne sais pas ce qu'on fait miroiter dans le paradis d'Allah. Peut-être des hommes qui les respectent.
 
Sinon on retrouve des commentaires convenus s'empressant de justifier l'injustifiable, tout en le condamnant (rude exercice) par le fait que c'est une réaction aux guerres tchétchènes. Encore faudrait-il savoir d'une part que le problème du Caucase remonte à à peu près deux siècles et que les guerres précitées ne sont que le prolongement d'un conflit de zone qui n'est pas si simple que ça à comprendre. Car l'indépendance revendiquée lors de ces guerres ne concerne qu'une minorité très active, très violente et qui a suscité des réactions d'une violence égale. Mais bien évidemment les mieux armés, les plus nombreux l'ont emporté. Ce qui fait naturellement d'eux des salauds et des autres de pauvres victimes. Il serait absurde de voir dans ces conflits désormais terminés, parce que maintenant on est dans une nouvelle phase, un peuple opprimé réclamant unanimement son indépendance. On en est très loin.
Désormais le problème est ailleurs. La Tchétchénie n'est qu'un élément insignifiant du problème car les enjeux sont maintenant différents. Il ne s'agit plus de l'indépendance de la Tchétchénie, mais de la création d'un émirat islamique dans le Caucase. Ce qui évidemment est inacceptable pour les Russes pour des raisons géostratégiques et économiques évidentes, mais l'est aussi d'une manière plus générale pour toute la région. Il suffirait d'ailleurs que les Russes se retirent, ce qui ne risque pas d'arriver de sitôt, pour voir l'émergence d'une guerre civile sans doute atroce dans la région.
Je crois qu'il faut considérer les attentats que subit la Russie comme l'équivalent de ce que les pays occidentaux ont subi ou risquent de subir désormais au quotidien. C'est-à-dire la manifestation d'une haine de l'occident de la part des islamistes. On est donc là sur un tout autre plan que les velléités d'indépendance d'une minorité jusqu'au début des années 2000. D'ailleurs des mouvements terroristes issus de la mouvance caucaso-islamiste ont été démantelés récemment en France et en Allemagne. On peut donc considérer que ce dernier attentat est avant tout un attentat contre l'occident et certainement pas contre la seule Russie. Ne pas le voir serait une erreur, une manière de se voiler la face et de minimiser la menace islamiste en occident. Nous devrions considérer les attentats qui se sont produit en Russie ces dernières années sur le même plan que ceux qui se sont déroulé à Londres ou à Madrid.
Mais bien évidemment pour cela il faut se renseigner et cesser de vouloir se voiler la face.

mardi 18 janvier 2011

La laïcité à la sauce strasbourgeoise

L'Alsace reste une région qui cultive ses particularisme dont un des moindres n'est pas d'être la seule région métropolitaine dirigée par la droite. Mais ce n'est pas de ce particularisme dont je souhaite parler aujourd'hui. Non, ce qui m'intéresse c'est ce statut concordataire qui s'applique encore à l'Alsace et à la Moselle et qui permet à cette région et ce département d'échapper à la loi de 1905, date à laquelle elles étaient encore rattachées au Reich allemand.

 
S'appuyant donc sur cette particularité, le conseil municipal de Strasbourg a approuvé à l'unanimité, la création d'une église orthodoxe et de deux mosquées de proximité, peut-être pour remplacer des commerces du même nom dont les propriétaires ont mis les voiles depuis longtemps. Une des mosquées sera par ailleurs dotée d'un minaret, car contrairement aux Suisses, les Français n'ont pas pu s'exprimer sur le sujet. Les associations porteuses du projet bénéficieront de terrains sous le régime du bail emphytéotique, qui permet de donner l'usufruit d'un bien immobilier pour une très longue durée. Par ailleurs les deux mosquées, mais pas l'église orthodoxe semble-t-il, seront subventionnées par la ville de Strasbourg à hauteur de 10%.

 
L'adjoint au maire, chargé des cultes, justifie ce qui semblerait impossible ailleurs en France – je dis bien "semblerait" car il existe des magouilles qui permettent par le biais d'associations de déjà financer des mosquées dans l'autre France soumise à la loi de 1905 – par ce fameux régime concordataire qui date de 1801 et signé par Napoléon Bonaparte, Premier Consul.
Bien évidemment on peut s'interroger sur la validité de cette décision, le concordat ne reconnaissant que les cultes catholique, réformé, luthérien et juif. Ce qui fait qu'orthodoxes et musulmans ne devraient pas être concernés. Mais l'adjoint au maire explique qu'ici à Strasbourg, dans un souci d'égalité, on étend le régime concordataire aux autres cultes. La ville de Strasbourg aurait donc le pouvoir de modifier un texte national ! Mais à la limite l'argument, même si ce n'est pas en droit, peut être recevable.
Sauf que de mon côté, je verrais mieux dans un souci d'égalité, l'abrogation pure et simple de ce vieux texte et le retour complet et définitif de cette belle région dans le giron français. Il y a des exceptions qui sont difficiles à expliquer maintenant.

 
Et puis, sans doute de façon déplacée, j'en conviens, je me demande si la ville de Strasbourg n'a plus aucun souci au niveau du logement, si les écoles primaires dont elle a la charge possèdent tous les équipements dont elles pourraient disposer, …, pour pouvoir penser que financer des mosquées peut faire désormais partie de ses priorités. Pour ma part, si j'étais un contribuable strasbourgeois je m'en inquiéterais… et peut-être indignerais.

 

lundi 17 janvier 2011

AQMI, otages et délires d'internautes

Il m'arrive régulièrement d'aller visiter des blogs où les opinions émises sont souvent diamétralement opposées aux miennes, si tant est qu'il s'agisse d'opinions puisque bien souvent le copier-coller de textes ou de liens se substitue à toute forme de pensée. Néanmoins sans doute mu par un effort louable, il arrive parfois que le tenancier ou la tenancière du blog, je pense d'ailleurs davantage en écrivant ce billet à une tenancière, fasse une tentative d'exprimer selon ses propres mots une opinion, pas forcément issue de son cerveau déshabitué à réfléchir, tant l'usage intensif du copier-coller comme le travail à la chaine peut rendre abruti. Et là ce n'est pas toujours une réussite. Il faut néanmoins rester charitable et encourager l'effort ce que certains font d'ailleurs avec un zèle parfois excessif en s'émerveillant des prouesses littéraires de l'auteur et en complétant un billet déjà merdouilleux par leur prose à eux ou plus souvent aussi des copier-coller de liens ou d'extraits de texte.

 
Le lien avec aqmi & co., entreprise d'ordures terroristes islamiques, n'est pas évident. J'y viens.
Donc sur un blog bien connu, bien qu'en baisse d'audience continue car la charité a aussi ses limites, dans une certaine blogosphère, j'ai pu lire une courte mais fantastique analyse sur la récente prise d'otages qui a fini si dramatiquement dans la zone frontalière entre le Niger et le Mali. Je me demande pourquoi d'ailleurs un téléphone vert, couleur de l'espoir et de l'islam, avec une ligne directe entre l'Elysée et l'auteur de l'analyse n'est pas mis en place, tant semblent évidentes les choses vues par certains.
Car maintenant on le sait. Ce n'est pas parce qu'ils ont été pris en otage par des terroristes, ce n'est pas parce que ceux-ci les ont éliminés, que ces deux malheureux garçons sont morts. C'est parce que Sarkozy a refusé de payer une rançon. Car "Payer une rançon ce n'est pas baisser son pantalon, c'est sauver des vies humaines. Et les vies humaines n'ont pas de prix …" Eh ben ça, c'est ben vrai !
Sauf qu'en l'occurrence les terroristes n'avaient pas demandé une rançon, déjà parce qu'ils n'en avaient pas eu le temps et aussi et parce que ce ne sont pas toujours leurs revendications. A ma connaissance aucune rançon n'a été demandée pour les otages français enlevés il y a quelques semaines par la même organisation terroriste et islamique. Mais pas grave il faut payer quand même car une vie humaine n'a pas de prix. D'ailleurs pour faciliter une demande de rançon sans doute aurait-il fallu ne pas intervenir, ne pas poursuivre les terroristes pour qu'ils puissent faire leurs petites affaires. Pourquoi s'embêter après tout alors que les choses pourraient être si simples. On pourrait d'ailleurs s'inspirer des méthodes de la mafia et verser régulièrement des sommes d'argent à aqmi pour qu'il "protège" nos ressortissants dans leur zone d'influence. Ça éviterait tellement de soucis de procéder ainsi. On pourrait également leur céder des armes modernes et sophistiquées pour qu'ils n'aient pas non plus à chercher des fournisseurs souvent pas très honnêtes ; ça permettrait en plus de faire la promotion de notre armement. Ben oui, madame, quand on paie des rançons, ça sert à ça le fric, à acheter des armes pour être encore plus fort face aux forces légales des pays dont on empoisonne la vie, pour être encore plus performant et pour pouvoir enlever encore plus facilement d'autres otages.
Et quand on paie des rançons, contrairement à ce que vous dites, on baisse son froc, et on encourage les prochaines prises d'otage. Peut-être ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi les Français étaient des proies particulièrement recherchées. Pardon, si je connais votre réponse : c'est bien évidemment à cause de Sarkozy et de sa politique qui nous discrédite partout dans le monde. Et bien non, pauvre pomme, c'est pas ça. C'est parce qu'on est un des rares pays à payer. Les anglo-saxons ne paient pas, donc ils ont peu d'otages. Les Russes n'en ont plus parce que non seulement ils ne paient pas mais exercent aussi des représailles. Parce que le faible ou le "gentil" l'a toujours dans l'os et que celui qui, selon vous méprise la vie humaine, en sauve finalement davantage parmi ses ressortissants que le mou.

 
Mais pourquoi cette discussion. Car le problème ne vient finalement peut-être pas d'aqmi, qui au lieu d'être une officine terroriste n'est finalement peut-être qu'une association de braves garçons quelque peu excédés par notre présence économique dans leur région. Je lis en effet un commentaire d'un certain monsieur un peut-être d'une certaine madame K., grand spécialiste en géostratégie qui n'hésite pas à nous faire partager des connaissances. Je vous livre sa réflexion dont la profondeur vous fera pointer celle de votre ignorance : "Le système ce sont aussi des implantations industrielles en Afrique , qui ne bénéficient en général pas aux habitants, mais sans doute à certaines élites du pays et je me demande parfois si on a pas trop vite qualifiée ces groupes qui procèdent à des enlèvements , on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il n'y a pas que de l'islamisme dans ces actions , il y a aussi un rejet de tout ingérence étrangère sur leur sol". Car bien évidemment tout ça c'est de notre faute parce qu'au lieu de faire des affaires avec les gouvernements légaux, il faudrait le faire directement avec les populations. C'est tellement évident. Et l'aqmi, donc ce ne sont pas forcément des islamistes mais des Zorros locaux, défenseurs du faible et de l'orphelin face à la rapacité occidentale.
Voilà des analyses comme je les aime. Des choses qui décoiffent. Qui remettent en cause vos conceptions du monde et vous forcent à l'introspection. Merci K..

 
D'une manière plus générale, et sans plus parler de nos grands spécialistes précédemment cités, je reste surpris par tous ces commentaires des commandos de la télécommande ou des forces spéciales du clavier qui sont capables de se faire une opinion arrêtée sur ce qu'il fallait faire. Bien qu'ignorant les circuits de prise de décision rapide, bien que n'ayant aucune connaissance des paramètres pouvant aider à la prise de décision, bien qu'ignorant tout de la chaine qui va du Président de la République à la balle qui va faire gicler la cervelle d'une de ces ordures de l'aqmi, bien que n'ayant absolument aucune notion de ce que peut être une action aéroportée de type commando, bien que ne pouvant comprendre ce qui peut se passer lors d'un combat quand sifflent les balles, il y a toujours tout un tas de gens qui sont là pour vous expliquer ce qu'il fallait faire à telle ou telle étape du processus. J'admire tant de compétences méconnues qui semblent néanmoins confondre un processus qui ne peut pas excéder un temps très court, ne dépassant pas quelques heures, et un processus du type interdiction de la burqa qui prend 18 mois avant que soit votée une loi qui ne prendra effet que 6 mois plus tard.
 
Mais après tout, chacun est libre de s'exprimer.

dimanche 16 janvier 2011

Le procès Zemmour : réquisitoires

Le procès Zemmour est maintenant terminé, du moins dans sa partie débats. Le dernier jour fut comme d'habitude consacré aux différents réquisitoires.

 
Bien évidemment les parties civiles, donc les associations antiracistes, par la bouche de leurs avocats ont tenu un propos convenu assurant une place de choix au prévenu au panthéon des racistes.
L'avocat de Zemmour, pour sa part a fort bien rappelé les enjeux en disant que condamner son client revenait à mettre un couvercle sur un débat majeur de la société française, ce qui est d'ailleurs sans aucun doute possible la volonté des parties civiles.
Quant au parquet, à la procureure, elle a tenu un réquisitoire tout à fait intéressant, voire original dans lequel on sent que la vérité, la loi, n'ont pas forcément une importance fondamentale quand il s'agit de certaines affaires. A la lecture du réquisitoire, parfois la question me vint de savoir si un membre des associations ne se serait pas camouflé sous une robe de procureur.

 
Car la dame commence fort et annonce d'emblée la couleur, ou du moins de quel côté son cœur balance.
En effet, en préambule à son réquisitoire elle annonce qu'elle est la porte-parole d'une "République qui doit unifier et pacifier surtout dans la période trouble que la France traverse depuis plusieurs mois et au cours de laquelle des propos que l'on croyait définitivement tus reprennent de la vigueur".
Nous voilà donc en présence d'une héroïne des temps modernes, ce qui ne l'empêche pas de dire des conneries. Peut-on, en effet, parler d'unifier alors que dans le même temps la mode, et les revendications des associations antiracistes, sont à la promotion de la diversité. "Unis parce que divers" me parait être un slogan relevant davantage de l'oxymore que d'une possibilité future. Et donc involontairement, sans aucun doute, elle touche là un point essentiel du débat de société qui devrait être mené et que son réquisitoire semble vouloir interdire. En observatrice de la société, elle note que notre pays connait depuis plusieurs mois une période trouble et que la parole raciste est à nouveau libérée. Sur ce point, on devrait lui demander d'expliciter. Je n'avais pas remarqué que depuis plusieurs mois la société française était devenue plus raciste qu'elle ne l'était il y a un an, dix ans, ou soixante-dix ans. Mais peut-être sa perception a-t-elle été troublée par les revendications de plus en plus affirmée et les manifestations de plus en plus visibles de l'expression d'un refus du "vivre ensemble", donc de l'unité dont elle prétend être LA porte-parole. A travers ces mots, c'est sans doute les prières dans les rues, les exigences de vivre selon les principes de sa religion dans le domaine public,…, qu'elle condamne. Quant à la parole soit disant raciste libérée, ne la confond-elle pas avec les réactions légitimes des personnes attachées à notre culture, à la laïcité et souhaitant effectivement l'unité, mais pas forcément dans la diversité, culturelle bien sûr.

 
Plus loin dans son réquisitoire elle déplore que Zemmour ait repris "le vieux stéréotype qui assimile l'immigration à la délinquance".
Par ces mots ne reprend-elle pas à son tour le stéréotype du raciste ou du xénophobe.
Par ailleurs quand on évoque un stéréotype, on se réfère à un a priori. Or, un a priori ne se fonde pas sur des faites. En l'occurrence quand Zemmour déclare que la majorité des trafiquants sont noirs et arabes, il ne se fonde pas sur un a priori, sur une idée farfelue qui lui aurait traversé le cerveau. Il se fonde sur la part des condamnations des personnes issues de ces populations par les tribunaux et sur leur taux dans les prisons. Et même si les statistiques ethniques demeurent interdites, il y a suffisamment d'enquêtes menées à ce sujet pour en avoir la certitude. Chevènement le confirme dans sa lettre au tribunal que les associations ont d'ailleurs tenté, en vain, d'écarter. Et si les enquêtes ou l'étude des patronymes peuvent paraitre douteuses à certains, il n'y a qu'à, comme le suggérait Bilger quand l'affaire à éclaté, se déplacer dans les tribunaux et se rendre compte par soi-même. La méthode empirique garde encore des vertus.

 
Un point important maintenant. La procureure dit que "la discrimination n'est pas un droit mais un délit". Ce en quoi elle a tout à fait raison si on se réfère à l'article 225 du code pénal.
Maintenant il faut se pencher sur ce que dit Zemmour. S'il dit qu'un employeur a le droit de refuser des postulants noirs et arabes, il ne fait qu'énoncer une évidence dans la mesure où aucune loi ne l'oblige à embaucher des personnes à cause de leur couleur de peu ou appartenance ethnique.
S'il dit qu'un employeur peut rejeter des candidatures noires et arabes pour simplement cette raison, la loi lui donne tort, ou plutôt lui dit qu'il raconte une ânerie parce que ce n'est pas lui qui commet l'infraction, sauf dans des cas particulier décrits dans l'alinéa 3 de l'article précédemment cité qui dit que dans certaines circonstances, quand il s'agit d'une exigence professionnelle on peut discriminer sur l'apparence.
Néanmoins tout ceci mérite d'être discuté. Dans les faits un employeur, sauf un inconscient, ne dira jamais à un candidat à l'embauche qu'il rejette sa candidature parce qu'il est noir ou arabe, même si c'est le cas. La police de la pensée n'étant pas encore assez puissante pour lire ce qui se passe dans le cerveau d'un individu, on se rend compte que la loi ne sert pas à grand-chose dans ce domaine particulier de l'embauche. Or, si on se place à un autre niveau sémantique que celui de la loi, un employeur, parce qu'il n'est pas (encore) soumis à des quotas de noirs et arabes dans son entreprise, a le droit de ne pas en embaucher.

 
Reste maintenant à se demander pourquoi des employeurs évitent d'embaucher certaines populations. On sait par exemple, ou au moins ceux qui ont travaillé dans le domaine du recrutement le savent, qu'une femme d'une trentaine d'années qui n'a pas eu encore d'enfants a un fort handicap à l'embauche parce que le recruteur voit en face de lui une personne sur laquelle il pense ne pas pouvoir compter pendant très longtemps. C'est discriminatoire, sans doute sanctionnable par la loi, mais tant que ce n'est pas dit et qu'une concurrence au recrutement existe, la faute est difficilement démontrable.
On peut donc, et c'est certainement mieux que de s'offusquer dans le vide, se demander pourquoi certains chefs d'entreprise évitent d'embaucher des noirs et des arabes. Un chef d'entreprise a pour objectif de faire fonctionner au mieux son entreprise et de gagner un maximum d'argent. Dans ce cadre l'origine ethnique devrait passer après la compétence. On peut donc penser à plusieurs raisons pour expliquer le phénomène. Un de ceux que je vois est le déficit d'intégration projeté sur ces populations. Si le travail est facteur d'intégration, on ne peut pas non plus partir de rien ou de peu. L'entrepreneur a peut-être un rôle social, mais il est connexe. Son but est de gagner de l'argent pas d'intégrer. Ce n'est pas son rôle à lui. Et il n'est pas obligé de prendre certains risques tandis qu'il a le choix de ne pas les prendre en allant puiser dans un vivier de candidats qu'il estime mieux intégrés.
Autre possibilité : la religion imputée au candidat. Imputée effectivement car la demander au candidat et ne pas le recruter serait se mettre soi-même la corde au cou. Depuis qu'une certaine religion exige des droits dans l'entreprise pour ses membres, certains patrons voient sans doute avec méfiance des candidats supposés appartenir à cette religion. Car il sait que bientôt il devra investir (sans retour d'investissement bien sûr) dans une salle de prière, aménager ses cuisines s'il dispose d'un restaurant d'entreprise, aménager des horaires pendant la période du ramadan. Bref, tout ça ça coûte cher et ça peut perturber le fonctionnement de l'entreprise, introduire des antagonismes entre membres de cette entreprise. C'est juste une hypothèse qui peut en rejoindre d'autres sans qu'elles s'annulent entre elles.
Un chef d'entreprise peut donc être fondé, parce qu'il ne voit pas nécessaire de prendre certains risques qu'il gardera sous silence, bien sûr, à éviter d'embaucher certaines catégories de personnes. S'il ne manque pas de candidats, s'il tait les raisons de son refus d'embauche, la loi ne peut rien contre lui. Il a donc le droit de discriminer. Comme Anne Lauvergeon, sauf qu'elle, elle l'a dit, ce qui fait qu'elle n'en a plus le droit, sauf qu'on lui accorde bien volontiers puisque la population discriminée est constituée de mâles blancs uniquement.

 
Pour terminer son réquisitoire, la procureure met en avant "le crédit qui peut être accordé aux paroles du prévenu, un homme de médias, un polémiste reconnu, un trublion parfois", pour demander à ce qu'il soit condamné pour incitation à la discrimination raciale.
La loi n'est pas donc la même pour tous. Zemmour est coupable, selon la procureure, pas tant à cause des paroles qu'il a prononcées, que parce que c'est lui qui les a prononcées. L'acte s'efface derrière celui qui l'a commis. En gros, c'est la peau de Zemmour, le polémiste, le trublion qui a (hélas) accès aux médias qui est demandée.

 
N'était-ce pas là un réquisitoire de militante en charge d'épauler les parties civiles dans leurs délires idéologiques, et non de regarder les faits.

 

 

jeudi 13 janvier 2011

Le procès Zemmour

Il y a certains procès que l'on attend avec impatience, juste pour en connaitre le verdict quel qu'il soit. Car ce verdict se situe bien au-delà de la condamnation ou de l'acquittement d'un individu, mais donne à voir une idée de la voie dans laquelle s'engage notre société. Le procès que subit cette semaine Eric Zemmour fait partie de ces procédures judiciaires si importantes pour décrire l'évolution de notre société comme le fut récemment celui qui opposait une crèche à une de ces anciennes employée licenciée parce qu'elle refusait d'ôter son voile.

 
Donc voilà cette semaine Eric Zemmour confronté à ses accusateurs. Et quels accusateurs! SOS racisme, la LICRA, le MRAP et l'UEJF (Union des Etudiants Juifs de France – pas la peine d'expliciter les autres car ils sont de tous les "combats"), ces derniers devant sans doute avoir honte que Zemmour soit juif et qu'un juif puisse tenir des propos qui sortent du cadre du politiquement correct.
Zemmour est accusé d'avoir tenu dans deux émissions télévisées des propos diffamatoires et incitatifs à la haine raciale. Il a déclaré chez Ardisson que les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres "parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes" et sur France Ô que les employeurs "ont le droit" de refuser des postulants arabes ou noirs. Bien évidemment ce genre de propos tenus au 21ème siècle, en France, ça défrise, même les coiffures les plus crépues. A tel point d'ailleurs qu'immédiatement les propos que tient le journaliste prennent un tout autre sens que celui qu'il voulait leur donner et dont il ne peut y avoir ambigüité sur le sens. Ainsi " la plupart des trafiquants sont noirs et arabes" se transforme illico en "la plupart des noirs et des arabes sont des trafiquants" et " les employeurs ont le droit de refuser des postulants arabes ou noirs" en "les employeurs ont le droit refuser des postulants à l'embauche uniquement au prétexte qu'ils sont arabes ou noirs". Sans doute l'émotion. Mais une fois celle-ci retombée n'importe qui ayant une maitrise minimale de la langue française devrait retrouver sa sérénité et replacer les choses à leur juste place. Bien évidemment ce n'est pas le cas, car la police de la pensée représentée par les fameuses associations antiracistes et une partie de la gauche, choquées, heurtées, écœurées, indignées et prêtes à la lutte pour que surtout la vérité quand elle est dérangeante, quand elle nuit à leur idéologie, ne soit pas dite crient au scandale et attaquent le journaliste en justice. Pauvres crétins! Oui crétins, car ces idiots au lieu de s'attaquer à une vérité auraient eu tout à gagner en reconnaissant cette dernière et en portant le débat sur ses causes. Même si la ficelle commence à être un peu grosse, ils auraient pu par exemple déclarer que la triste réalité décrite par Zemmour était la conséquence d'une politique économique et sociale lamentable depuis que la droite est revenue au pouvoir, ou encore que cette réalité montrait d'une façon cruelle l'échec de la politique d'intégration menée par les gouvernements successifs de droite. Ils auraient pu ainsi apporter de l'eau à leur moulin et pourquoi pas susciter l'ouverture d'un débat dont l'urgence se fait chaque jour davantage de plus en plus sentir. Doit-on en déduire que ce débat ils le refuses d'emblée de peur qu'on trouve d'autres raisons moins plaisantes au fait qu'il y a davantage proportionnellement de délinquants dans les populations issues de l'immigration africaine (au sens large du terme) que dans les populations dites de souche.

 
Car c'est bien à ce niveau que devrait se situer le débat. Au niveau du "pourquoi ?" Et la possibilité d'un tel débat, de cet indispensable débat, se trouve en ce moment entre les mains d'un juge qui, en son âme et conscience normalement, décidera si on peut se laisser aller à dire la vérité aussi déplaisante fût-elle, ou si au contraire il convient de se taire quand la vérité va à l'encontre de ce que certains, au nom de la bienpensance, tentent de nous faire avaler depuis des décennies maintenant, alors qu'une multitude de faits divers ou d'attitudes démentent leurs faux arguments.
Si Zemmour est condamné les associations soi disant antiracistes et cette frange bienpensante de la gauche auront gagné. Leur politique appuyée d'intimidation mêlée à celle tout aussi continue de culpabilisation des descendants, ou pas d'ailleurs mais là n'est pas le problème, de colonialistes aura porté ses fruits. Oui ils auront gagné. Mais la France, elle, aura perdu. Elle aura perdu le droit de toute introspection objective, elle aura perdu le droit d'analyser les faits sociaux à partir des faits, elle aura perdu le droit de décider ce qui est bien ou pas bien pour elle. En ce sens le cas de l'individu Zemmour n'a qu'une importance relative. Les enjeux sont bien supérieurs à sa personne. Et d'ailleurs il n'est pas dupe et sa défense dont vous trouverez des extraits dans les journaux (bien que d'ailleurs l'affaire me semble peu médiatisée) est fondée la-dessus. Même s'il ne s'agit absolument pas pour moi de faire une chronique de ce procès, je citerai cependant ce qu'a dit Zemmour en ouverture de son procès : "La réalité n'existe pas pour ces messieurs. Il faut qu'elle rentre dans les cadres idéologiques qu'ils ont créés il y a trente ans (...) Si on en sort, on est traité au mieux de provocateur, au pire de nazi". Je crois que par cette phrase tout est dit. En fait ce n'est pas le procès de Zemmour uniquement qui se déroule en ce moment, c'est aussi le procès des associations antiracistes et d'une partie de la gauche. Et le verdict soit ouvrira une porte vers de nécessaires débats, soit posera une chappe de plomb sur tous ces problèmes liés à l'immigration, à l'intégration ou à un certain type d'insécurité.