"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

samedi 23 avril 2011

Faut-il sortir des accords de Schengen ?



Alors que l'amour de la liberté fait fuir de leur pays les Tunisiens enfin débarrassés de leur dictateur, se pose de façon aigüe la question de l'efficacité des accords de Schengen.
Ces fameux accords bien pratiques pour les touristes avides de découvrir l'Europe, mais aussi pour les milliers de clandestins attirés comme un aimant par l'Europe ou plutôt certains pays d'Europe qui, ma foi, n'ont plus grand-chose à leur offrir même si c'est déjà beaucoup pour eux, sont effectivement dans la ligne de mire de notre Président-quasi candidat. Il faut avouer, je pense, que nombreux sont ceux en France qui voient d'un mauvais œil des accords qui risquent de voir une arrivée massive de clandestins sur notre territoire. Cela étant, ce ne sont pas tant les accords qui sont responsables de ce fait, mais la manière de les appliquer et peut-être surtout l'incapacité, encore une fois, de l'Union Européenne de prendre en compte un problème européen.
 
Résumons les faits. Plus de 20000 Tunisiens sortis enfin d'une dictature de plusieurs décennies et à qui donc la liberté nouvellement acquise ouvre toutes les perspectives (c'est à peu près ce qu'on nous a raconté, non?) s'embarquent sur des rafiots pourris, payant à prix d'or leur passage pour l'île italienne de Lampedusa, située miraculeusement à portée d'une barque prenant l'eau.
Je me permets à ce stade d'ouvrir une parenthèse : l'île de Lampedusa étant depuis longtemps un point d'entrée privilégié pour l'Europe, ne serait-il pas judicieux de la fourguer à la Tunisie ou d'en faire une base d'essais nucléaires?
 
Donc à Lampedusa, les clandestins sont en Italie. Comme l'île est de taille modeste, qu'elle ne peut pas gérer des milliers de clandestins, ces derniers peuvent donc gagner en toute sécurité le continent où on s'occupera de leur cas, du moins l'Italie, pays d'entrée s'occupera de leur cas. Car selon les accords de Schengen, c'est le pays d'entrée qui doit gérer les populations migrantes. Ce qui sous-entend régler leur cas sur place et ne pas les laisser se disséminer dans l'espace Schengen.
Seconde parenthèse : les accords de Schengen induisent des efforts et des exigences qui portent essentiellement sur les pays ayant des frontières maritimes ou avec des pays n'appartenant pas à l'espace Schengen. La Tchéquie, la Suisse et l'Autriche bien enclavées dans l'espace Schengen ne risquent que des largages massifs de parachutistes clandestins, mais on n'a pas encore signalé de cas. Par ailleurs les pays nordiques ou l'Allemagne risquent assez peu un débarquement massif venant de la Baltique ou la mer du Nord. Dans les faits les pays les plus sensibles sont d'abord la Grèce puis l'Italie. La Grèce souffre de sa frontière commune avec la Turquie qui en signe d'apaisement avec l'Europe a supprimé les visas avec un nombre conséquent de pays arabes devenant ainsi un lieu de transit. En ce qui concerne l'Italie, on a l'illustration de sa fragilité actuellement. Mais que ces deux pays se rassurent : quand la Bulgarie signataire de la convention Schengen, mais restant hors du coup actuellement au niveau de la mise en œuvre grâce à l'action de l'Allemagne et de la France, entrera de plain pied dans le dispositif, ça va faire mal aussi de ce côté-là. Les risques étant répartis très inégalement, on a donc créé dans un souci d'efficacité un machin qui s'appelle FRONTEX, dont le siège est à Varsovie donc au cœur de l'événement probable, et qui a une mission essentiellement de coordination mais qui peut ponctuellement en cas de difficultés particulières venir en aide par l'intermédiaire de garde-frontières européens à un pays en situation délicate. On constate son efficacité.
 
Les Italiens se retrouvent donc avec 20000 âmes, certes libérées de leur tyran, mais néanmoins en situation irrégulière. Et bien entendu d'autres ne vont pas tarder à arriver sans doute pour propager l'idée démocratique sur notre continent. Bien évidemment pour la plupart de ces migrants, l'Italie n'est qu'une étape vers d'autres cieux pas forcément plus cléments, mais peut-être plus charitables et dont on connait aussi la langue. Par ailleurs, on a sans doute des amis ou des cousins déjà sur place. En fait il est clair que la destination privilégiée est la France. Mais normalement Schengen est là pour empêcher ses gens d'entrée puisque c'est l'Italie qui doit les prendre en charge. Reste que 20000 sans compter les futurs, ça commence à faire beaucoup et l'Italie croyant faire partie d'une Union se tourne évidemment vers elle ainsi que vers la France qui doit se sentir un peu concernée pour demander de l'aide. Les deux, pour une fois unanimes lui répondent en gros "Fume, c'est du belge" en référence au siège de la commission sans doute. Et donc l'Italie, et on peut quand même la comprendre, pour se débarrasser de aider ces clandestins à rendre visite à leurs familles et amis distribuent gracieusement des visas de 6 mois à toute cette troupe. Gros affolement en France où sans l'officialiser on rétablit le contrôle aux frontières sur la partie du territoire concerné en rappelant que Schengen peut-être, mais qu'une pièce permettant de circuler dans l'espace du même nom ne doit pas faire oublier qu'il convient à l'étranger de passage de prouver qu'il a des ressources suffisantes pour séjourner sur notre territoire. Ce qui suppose qu'on va renvoyer vite fait de l'autre côté des Alpes la majeure ceux qui souhaiteraient entrer en France avec leur beau visa Schengen, et qui se feraient prendre bien sûr. Mais ça c'est une autre histoire. De facto, par cette attitude on est déjà quand même un peu sorti de Schengen qui suppose une confiance entre les Etats qui n'empêche pas le contrôle, évidemment, en faisant une entorse au principe de libre circulation à l'intérieur de l'espace du même nom. Donc envisager de faire ce qu'on a déjà fait n'a plus grande signification si ce n'est une officialisation d'une situation.
 
Mais c'est bien entendu cette officialisation qui va permettre à des voix de s'élever pour critiquer l'annonce de la possibilité d'une sortie provisoire de ces accords dont force est de constater que s'ils sont suffisants peut-être (mais même pas sûr) dans le cadre d'une immigration dont les flux sont réguliers, ils deviennent source de problèmes dès lors qu'on doit faire face à une situation exceptionnelle. Parce que les pays ne sont pas solidaires, parce que l'UE est d'une nullité déconcertante dès qu'il s'agit de régler d'autres problèmes que l'épaisseur standardisée et imposable aux Etats membres de la tranche de salami. J'exagère peut-être, mais enfin… Déjà l'opposition en France s'offusque, mais en on n'attendait pas moins d'elle, en déclarant cette éventuelle (alors qu'elle est déjà réalisée quasiment de facto) sortie de disproportionnée (PS) ou en accusant le gouvernement d'agiter l'épouvantail de la peur (MJS) (toujours le S, vous avez vu ?). Ceci dit personne ne dit ce qu'il faudrait faire, à moins qu'il faille implicitement comprendre que nous avons le devoir d'accueillir ces malheureux Tunisiens un peu déboussolés après une overdose de liberté, et ceux qui ne vont pas manquer de les suivre.
 
Alors faut-il sortir de Schengen ou du moins suspendre provisoirement ces accords ? En l'occurrence, le faire est le constat d'un échec, de l'échec d'un système incapable de se protéger, de l'échec d'une Europe encore une fois absente et laissant les pays mener leurs affaires bien évidemment au détriment les uns des autres. Mais ne pas le faire c'est accepter ou faire passer le message qu'on est impuissant devant une immigration clandestine déjà plus qu'excessive et donc ouvrir la voie à d'autres vagues de migrants. Il faut donc le faire, même si on sait que ce ne sera pas suffisant. Mais à ce moment-là il faut le faire en n'ayant pas peu de circonscrire les limites de la suspension, c'est-à-dire en ne pénalisant pas ceux nombreux qui viennent d'autres horizons, légalement et pour une durée limitée, en France ou dans l'espace Schengen. Donc dire clairement que la suspension s'adresse aux fraichement libérés qui ont d'ailleurs des choses à faire chez eux pour aider leur pays à se construire un avenir radieux.
Et puis il faudrait peut-être aussi traiter le problème en amont, d'une manière ferme (désolé si je vous fais rire). Car actuellement le truc qui dirige la Tunisie semble bien vouloir d'appuyer sur l'émigration des siens vers l'Europe pour extorquer quelques subsides. En gros c'est "vous devez payer pour qu'on les garde". Du coup on va finir par regretter Ben Ali. C'est peut-être déjà fait dans certaines sphères.

mercredi 20 avril 2011

Le CV du futur : une page blanche ?



La polémique autour du CV anonyme est relancée depuis peu par le biais d'un rapport commandité par le pôle emploi s'appuyant sur une expérimentation dudit CV dans 50 entreprises. Il ressort de ce rapport que le CV classique et toujours en vigueur serait en effet discriminant mais pour les Français de souche. En révélant leurs identités, les demandeurs d'emploi de la "diversité", pour reprendre l'expression favorite du sieur Lozès, ci-devant président du conseil représentatif des associations noires (il y a vraiment des jours où je suis content de ne pas être noir juste pour ne pas être représenté par ce genre d'individu), possèderaient un avantage sur leurs petits camarades blancs. Il leur serait en effet davantage pardonné une expression en langue française déficiente et les trous, voire les gouffres, dans leur parcours professionnel. Donc d'après cette étude le CV anonyme aurait exactement l'effet inverse que celui qui lui est fixé. Bien évidemment cette étude est contestée et peut-être contestable dans la mesure où les entreprises-tests étaient volontaires, ce qui peut effectivement générer un biais. Au moins on pourra en retirer la conclusion que l'anonymat testé a permis de démontrer un fort rapprochement dans la nullité entre blancs et membres de la diversité qu'on ne peut même plus distinguer à la maitrise qu'ils ont de la langue française.
 
Parallèlement la Halde, malheureusement pas encore dissoute, note qu'il existe des discriminations, notamment à l'embauche, liées à l'adresse. Aussi comme toutes les communes n'ont pas encore envisagé de changer le nom de rues de leurs cités tapageuses pour tromper les affreux recruteurs racistes, comme l'a fait la commune de Dammarie-lès-Lys, le CV anonyme qui outre le nom et le prénom, le sexe, l'âge, le numéro de téléphone, ne doit pas faire apparaitre l'adresse, semble être la meilleure garantie pour éviter ce genre de discrimination.
 
Nous voilà donc confrontés à un cruel dilemme : généraliser le CV anonyme au risque de pénaliser la diversité mais en évitant une discrimination liée à l'adresse touchant cette fois tous les types de population ou bien abandonner ce projet au risque de discriminer les populations françaises tout en maintenant une discrimination liée à l'adresse touchant tout le monde ? Un vrai casse-tête !
C'est sans doute d'ailleurs un ensemble de doutes qui a fait que la loi votée en 2006 et introduisant le CV anonyme n'a jamais été appliquée à cause de l'absence de décrets d'application. Remarquez que nous retrouvons là la marque du génie de notre Président presque candidat qui à la même époque prônait la discrimination positive et qui donc, si on s'en réfère à l'étude citée plus haut ne pouvait pas être favorable au CV anonyme. Cependant les socialistes ont promis que s'ils arrivaient au pouvoir ils mettraient enfin en application de fameux CV anonyme, ce qui est somme toute logique puisqu'ils sont attaché à l'égalité, sauf que dans leur esprit le dispositif actuel favorise les discriminations vis-à-vis de la diversité alors que, peut-être, selon le rapport, c'est exactement l'inverse.
 
Bon je ne sais pas si vous m'avez suivi, car tout ceci est bien compliqué et embrouille la tête. Il est donc temps de trouver une solution plus satisfaisante et de définir un nouveau type de CV qui ne serait discriminant pour personne tout en permettant à la diversité l'accès à l'emploi qu'on dit intégrateur sans envisager toutefois qu'une bonne intégration aide sans doute à accéder à un emploi. Enfin toujours cette confusion entre causes et conséquences, ou cette primauté de l'œuf ou de la poule. Mais ce n'est pas le sujet. Il s'agit de formater le CV idéal évitant toute discrimination. Et on peut d'ores et déjà dire qu'un CV sans nom et prénom, sans âge, sans mention du sexe, sans numéro de téléphone et sans adresse n'est pas suffisant.
 
Prenons par exemple le parcours professionnel. Dans l'énoncé de celui-ci, en principe vous notez les postes occupés et les entreprises où vous avez sévi avec, en regard les dates correspondantes. Ces dates peuvent donner certaines indications, comme l'âge en particulier. Supprimons donc les dates. Néanmoins le nombre de postes occupés peut donner aussi une indication, moins fiable certes, de l'âge. Si vous avez occupé 10 postes, on aura du mal à vous imaginer dans votre vingtaine rayonnante et on vous attribuera sans doute une vingtaine d'années de plus. A moins qu'on ne vous considère comme un grand instable, incapable de rester au même poste plus de quelques mois ou semaines. Donc pas terrible. Par ailleurs certains emplois, malgré cette volonté d'arriver à la parité enfin sont très connotés sexuellement. Si vous inscrivez garçon-boucher ou bûcheron sur votre CV on aura du mal à imaginer une blonde en minijupe avec des talons-aiguille, même si parfois ces emplois sont tenus par des femmes. Mais reconnaissez avec moi que c'est rare. Par ailleurs si vous mentionnez les entreprises dans lesquelles vous avez travaillé, en imaginant que vous ne faites pas 300 kilomètres par jour pour gagner votre lieu de travail, on pourra avoir une idée approximative de votre lieu de résidence et même les deux premiers chiffres de votre numéro de téléphone.
En conclusion afin de ne donner aucun indice sur l'âge et le sexe et le lieu de résidence (je fais cadeau du téléphone) il semble opportun de supprimer le parcours professionnel du CV.
 
Reste les compétences. Elles s'appuient sur le parcours scolaire et sur les acquis professionnel. Comme on a tordu le cou au parcours professionnel restent le parcours scolaire. Comme de toute évidence ce dispositif concerne essentiellement des gens dont l'ambition n'est pas de devenir cadres, on devrait avoir quelque chose d'assez uniforme, donc inutile. Par ailleurs certaines indication pourraient être susceptibles de lever partiellement le voile de l'anonymat, par exemple si vous mentionnez nominativement les établissements fréquentés, ce qui peut donner éventuellement des indications sur votre lieu de résidence, voire votre religion si vous avez fréquenté des établissements religieux. Comme il est impossible de contrôler les Cv des candidats dont certains pourraient être tentés, s'ils croient que la discrimination existe et que certaines mentions pourraient leur être favorables, de faire figurer certaines mentions indicatives dans cette rubrique. Par ailleurs pourrait apparaitre une discrimination liée au niveau d'études, alors que ce dernier n'est que purement indicatif du niveau de connaissance de l'intéressé.
Il semble donc opportun de se défaire de cette rubrique "compétences" du CV.
 
Bon, et bien je crois que maintenant nous tenons le CV idéal, celui qui ne permettra en aucune manière d'avoir une indication sur un postulant à un emploi, et donc de générer des discriminations. Ce CV idéal, maintenant qu'on a tout retiré est donc la feuille blanche.
 
Reste quand même à régler la question cruciale de l'entretien d'embauche. On peut, je pense, considérer qu'il n'est pas question de revenir sur les éléments qu'on a supprimés dans le CV lors de cet entretien, sinon, ça ne servirait à rien d'avoir tant sué pour trouver ce dispositif ingénieux. On aura donc rien à se dire au cours de cet entretien, ce qui évitera au candidat de le préparer et au recruteur d'écouter pour la xème fois de la journée les mêmes conneries. Il faut cependant prendre des précautions pour éviter que le recruteur puisse prendre connaissance de votre origine raciale, car la couleur de la peau ne ment pas souvent. Il conviendra donc de faire en sorte que, et même si ça risque de contrevenir à la loi qui a permis de chasser (non, on ne rit pas) la burqa de nos rues, mais le législateur pourra amender la loi, le candidat se présente cagoulé et ganté au moins jusqu'au coude. Et si parfois on avait quand même quelque chose à se dire, peut-être bonjour et au revoir tout simplement, il conviendrait de le faire en langage des signes, car la voix peut être aussi un fort indicateur de l'origine.
 
Bon, et bien là je pense que nous sommes parés et que c'en est fini de toutes les discriminations à l'embauche. Et d'ailleurs si ça fonctionne bien, pourquoi ne pas étendre ce dispositif à toutes les situations de la vie. En vous présentant, par exemple, cagoulé pour postuler à un logement dont vous négocierez le loyer en langage des signes, vous pourrez obtenir sans problème un bail que vous vous garderez bien de signer car ça pourrait révéler votre origine. Et puis d'ailleurs ce serait inutile car ce bail ne ferait bien entendu aucune mention de votre nom.
 
Allez ! La burqa pour tous, sans distinction de sexe. Et en oubliant définitivement que choisir, c'est discriminer.

vendredi 15 avril 2011

Statistiques ethniques

Sur son blog du nouvel observateur Patrick Lozes, président du conseil représentatif des associations noires (CRAN), relance, suite à la parution du rapport du Haut Comité pour l'Intégration (HCI), la question des statistiques ethniques, pour l'instant interdites en France. Il est pour sa part favorables à ces statistiques qu'il nomme statistiques de la vérité. Qualificatif bien étrange quand on connait les bases sur lesquelles l'individu veut faire reposer ces statistiques. 
Il souhaite en effet des statistiques basées sur du déclaratif volontaire. La réalité important peu il suffirait que je me déclare noir pour le devenir, même si comme le prouve ma photo on aura bien du mal à trouver chez moi des origines noires. Et c'est donc là-dessus que Lozes veut faire reposer des statistiques censées bien entendu démontrer que les minorités ethniques sont discriminées dans notre pays raciste. Je cite : Comment s’atteler avec efficacité à un problème (les défis de l’intégration mis à mal par les discriminations) dont on ignore l’ampleur ?   
Comme Mr Lozes est un âne qui aime tendre le bâton pour se faire battre (chacun de ses billets est un régal pour moi, une franche partie de rigolade) je lui ai fait le commentaire suivant dont certains extraits sont bien entendu à prendre au second degré :
"Mr Lozes,
enfin nous sommes d'accord. Bien sûr qu'il faut mettre en place des statistiques ethniques, pas forcément celles que vous préconisez fondées sur le déclaratif, mais sur la réalité. Car effectivement comme vous auriez du mal à être considéré comme blanc, même si vous vous déclariez comme tel, j'aurais du mal à être considéré comme noir. Il faut donc comme vous le dites des statistiques de la vérité, ethniques et religieuses.
Je vais tenter à travers deux exemples de le démontrer.
Premier exemple : en même temps que le rapport du HCI a été remis un rapport sur les prisons qui déplore que les membres d'une certaine religion (non citée dans le rapport) ont de grandes difficultés pour exercer leur culte. Alors bien évidemment on devine de quelle religion il s'agit en lisant entre les lignes et on le devine d'autant mieux que l'auteur du rapport dans une interview à un journal ne prend plus les précautions de langage utilisées dans son rapport. Et bien que je ne citerai pas la religion en question je suis sûr que tout le monde aura compris de laquelle il s'agit.
Comme les détenus appartenant à cette religion anonyme sont majoritaires dans les prisons, si on comprend tout de même entre les lignes de laquelle il s'agit, l'absence de statistiques ethniques, du fait qu'en leur absence l'opinion largement répandue est que que davantage de noirs et d'arabes en France pratiquent cette dernière que les Français blancs, on peut en arriver grâce à un syllogisme malheureux à sortir des phrases du type de celle qui a valu à Zemmour une récente condamnation.
Avec de vraies statistiques ethniques et religieuses, nul doute qu'on aurait mis à Zemmour le nez dans ses erreurs et qu'on aurait pu le condamner lourdement. Sans statistiques ethniques, il a sans doute bénéficié du doute, d'où une peine de principe.
Second exemple : un rapport également récent sur le CV anonyme semble démontrer que contrairement à l'opinion généralement admise, les membres des minorités visibles bénéficient sinon d'un a priori favorable, au moins d'une certaine indulgence de la part des recruteurs face aux trous dans leurs CV et une expression française parfois déficiente, et que donc le CV anonyme destiné à gommer les discriminations à l'embauche serait contreproductif et rétablirait de fait une égalité entre les blancs à l'éducation déficiente et au parcours professionnel chaotique et les membres de la diversité.
Bien évidemment sans statistiques ethniques on ne peut réfuter les conclusions de ce rapport et relever sur des bases solides, à vos côtés, le défi de l'intégration mis à mal par les discriminations.
Donc avec vous pour la mise en place de statistiques ethniques de la vérité."

En fait Lozes n'a pas encore compris que s'il n'y avait pas de statistiques ethniques, c'est pour qu'il puisse continuer à nous alimenter en bêtises. Car le jour où il y en aura, des officielles bien entendu, car personne ne doute qu'il en existe, on se rendra compte que finalement les minorités visibles ne sont pas autant discriminées à ce qu'il semblerait, le rapport sur le CV anonyme va dans ce sens, et aussi que ces minorités visibles sont source de bien de nos ennuis de sécurité, comme le démontrer, même s'il ne parle pas explicitement de religion musulmane, le rapport sur les prisons. Lozes serait-il donc assez idiot pour scier la branche sur laquelle il est assis ? Pas tout à fait si on considère sa conception des statistiques ethniques qui j'imagine ne devraient porter que sur des sujets choisis par lui ou ses collègues des associations antiracistes. Car en effet s'il y avait eu des statistiques ethniques solides officielles et publiques, on se doute que jamais il n'y aurait eu de procès Zemmour puisque de façon officielle nous saurions que la majorité des trafiquants sont noirs ou arabes. Donc en se faisant le défenseur de statistiques ethniques à sa façon, Lozes nous prend simplement pour des crétins.
 
Bien que moi-même assez réticent à des statistiques ethniques, je vais expliquer pourquoi ensuite, je pense qu'il faudrait le prendre au mot et bâtir un vrai outil qui lui mettrait ainsi qu'à ses comparses le nez dans sa merde.
Le vrai outil serait des statistiques fondées sur un vrai matériau et non un truc fantaisiste comme celui qu'il nous propose. Mais ces statistiques devraient être complétées par un outils qualitatif dont l'objectif serait de les compléter.Les statistiques ne sont en effet qu'une photo instantanée d'une situation et n'en expliquent pas les raisons. Sans cette partie qualitative complémentaire, les statistiques ne servent en effet à rien et peuvent donner cours à toutes les interprétations. Par exemple si on constate que les noirs et les arabes sont majoritaires dans nos prisons, certains n'hésiteront pas à dire que c'est pour des raisons économiques, que c'est parce que la société française par son comportement accule noirs et arabes, enfin certains noirs et arabes, à des activités délictueuses, et j'en passe. D'autres pourront rétorquer que les immigrés avant la seconde guerre mondiale n'étaient certainement pas mieux accueillis, que leurs conditions économiques n'étaient pas meilleures et même étaient pire puisque la France entre temps s'est doté d'une appareil redistributif performant et que les plus démunis profitent largement de la solidarité nationale, laquelle s'applique même aux étrangers résidant sur le sol français. Et que donc ces noirs et arabes délinquants sont des gens qui refusent de s'intégrer et de travailler trouvant plus rentable de vivre de trafics que de se lever tôt pour un métier rétribué au SMIC. Donc un constat unique et des explications différentes et pouvant même être à première vue crédibles toutes les deux quoiqu'opposées. 
Mais cela bien évidemment, Lozes n'en parle pas. Il préfère ses statistiques biaisées qui nous montreront la situation qu'il souhaite nous montrer et en déduira que le Français blanc est un salaud.

Pour terminer quelques mots sur mon appréciation des statistiques. En fait j'ai été et je suis même souvent tenté par la mise en place de ces statistiques avec leur complément pour qu'enfin on arrête de nous raconter des conneries ou même pour que nous puissions corriger certaines pratiques. Mais d'un autre point de vue, je trouve que la mise en place de statistiques ethniques serait la validation du communautarisme, le constat de la fin de la communauté nationale française. car en établissant des statistiques ethniques on reconnait de fait aux individus une identité (noir, blanc, arabe, musulman, juif, catholique...) supérieure à l'identité française. Croyant aux vertus de l'assimilation et souhaitant que ce concept abandonné soit enfin repris, je ne peux donc être que contre ce type de statistiques.

mercredi 13 avril 2011

La laïcité à la sauce strasbourgeoise. ou hallal contre poisson 1-0

Il y a quelques temps j'avais déjà évoqué la laïcité vue de Strasbourg, où le Concordat  établi par le Premier Consul et toujours en vigueur en Alsace et Moselle, constitue une aubaine pour financer les lieux de culte et en particulier les mosquées, même si l'islam par ailleurs n'est pas évoqué dans ce texte. mais après tout soyons modernes et vivons avec notre temps.

Depuis quelques jours une information circule sur le web et chaque jour qui passe me laisse à penser qu'elle doit être vraie car aucun démenti n'est encore apparu, ni de la part de l'intéressé ou de son cabinet, ni de la part de ceux qui auraient entendu cette phrase que sans doute dans son désir de fonder une nouvelle civilisation M. Aubry fera graver sur le fronton de toutes les cantines scolaires, au cas où elle emporterait l'élection présidentielle.

Il semblerait donc que le maire de Strasbourg confronté à des parents d'élèves, sans doute des salopards de catholiques, lui demandant pourquoi dans les cantines scolaires dépendant de la ville de Strasbourg on pouvait manger halal à chaque repas, tandis que le poisson n'était pas en option le vendredi, aurait répondu par cette phrase qui devra sans doute faire au moins le sujet de l'épreuve de philo au prochain bac :
«Nous servons de la viande halal par respect pour la diversité, mais pas de poisson par respect pour la laïcité». 

Nous savons désormais que l'islam n'est plus une religion mais juste une manifestation de la diversité. Quand on mange hallal, c'est culturel, surtout pas en référence à une prescription religieuse.
Monsieur Ries n'est qu'agrégé de lettres. On peut lui pardonner de ne pas avoir fait les bonnes études et de commettre parfois des erreurs.

D'ailleurs si vous regardez le menu offert par les cantines de Strasbourg vous constaterez qu'on peut manger "classique" avec option sans porc, sans doute pour des musulmans en voie d'intégration ou alors pour habituer les petits non-musulmans à se passer de cette viande, hallal, et végétarien. J'imagine que les végétariens qui ne sont pas membres forcément d'une religion, mais parfois d'une secte, doivent pulluler dans les écoles strasbourgeoises pour qu'on ait décidé de leur faire un menu spécial. Ou alors, c'est pour bien marquer ce respect de la diversité qui taraude l'équipe municipale.

Bon, si on devenait raisonnable et si on disait ni poisson ni hallal, avec choucroute aux carottes et sans viande en option. juste histoire de rester laïcs.

samedi 9 avril 2011

Non, il n'y a pas de problème avec l'islam en France

On se demande pourquoi avoir débattu à l'UMP sur l'islam et la laïcité alors que nous pouvons constater que les musulmans, tous les musulmans, sont parfaitement bien intégrés dans notre République. Ils ont même tout à fait assimilé le droit à manifester quand il leur semble que leurs intérêts sont en jeu. Ce n'est pas un signe encourageant d'intégration, ça ? Parce que dans les pays musulmans, ceux qui font de l'islam une religion d'Etat, voire même se définissent en fonction de la charia, le droit à manifester est un peu plus dur à exercer. Souvent, quand il se prend, c'est au prix de quelques victimes. En France, ce n'est pas le cas et donc nos amis musulmans ont tout à fait assimilé le fait qu'ils pouvaient faire entendre leur voix dans ce pays nommé communément patrie des droits de l'Homme, en tant que communauté, et ceci même dans un pays qui, nous dit-on, récuse le communautarisme.

Ainsi à 2 jours de l'application (enfin après 2 ans de tortillement du croupion, on y arrive... peut-être) de la loi interdisant la burqa dans l'espace public, certains musulmans mécontents du fait qu'on risque de voir LEURS femmes, quasiment mises à nu à cause de cette loi scélérate, ont décidé de manifester leur mécontentement. Et donc, ce jour, est prévu  à Paris, place de la Nation (tout un symbole!) une manifestation contre cette loi par le mouvement (?)jamaat at tawheed relayé par le mouvement islamiste forzane alizza. Je vous invite vivement à aller jeter un œil sur leurs sites respectifs afin de voir, malgré un français parfois approximatif la volonté de ces gens là de  s'  nous intégrer à notre leur civilisation et notre leur culture. 
En fait je ne sais pas si cette manifestation aura effectivement lieu, sil elle est autorisée mais les appels à manifester existent réellement. Curieusement, nos medias n'ont pas relevé l'information contrairement à ce qui fut le cas quand quelques personnes, préparant la Reconquista de certains quartiers de certaines de nos villes ont eu cette idée, saugrenue bien sûr, islamophoble encore plus certainement, d'organiser des apéros saucisson pinard.
Effectivement il n'y a pas de problème avec l'islam en France, et ceux qui prétendraient le contraire ne seraient que d'immondes fascistes. Pour achever de vous en convaincre, je me permets de vous joindre ci-dessous l'appel qui se trouve sur le site de jammat machin chose

"Communiqué De Presse
Allah (swt) nous dit "N'obéissez pas à l'ordre des outranciers qui sèment le désordre sur la terre et n'améliorent rien". [Ar-Room:41]. Ce que nous voyons avec l'interdiction du niqab c'est simplement une continuation de guerre contre l'Islam. Le sang de la haine circule toujours dans les veines du croisade.Même après que ces mécréants interdiront le niqab dans les jours à venir, ils ne seront pas satisfait et voudraient que les musulmans deviennent comme eux. Allah (swt) dit " Ni les Juifs, ni les Chrétiens ne seront jamais satisfaits de toi, jusqu'à ce que tu suives leur religion..." [Baqara:120].
Ô les Muslumans en France, reveillez vous de cette oppression. Combien de temps vous allez vous soumettre sous cette domination mécréants. Alors que Sarkosy veut que nos soeurs musulmanes soient tout nues comme sa femme qui se prostitue ouvertement sur le magazine Playboy.
Le Niqab c'est le symbol de la soumission et de l'obeissance à Allah(swt). Votre allegeance n'est pas vers la loi de l'homme mais plutôt vers Allah(swt). Si vous choissez de garder la bouche bée, eh bien attendez-vous au diable.
Chère frères et soeurs Musulmans soyez brave et ferme pour defier l'interdiction du Niqab le 9 Avril. L'islam et venue pour dominer le monde y compris La France. N'oublier pas que nous apartenons à l'ummah du Prophet Mohammad (pssl). Notre guidance c'est le Shariah et non pas la constitution de La France. Alors nos soeurs Muslumanes venez en foule et portez votre Niqab le 9 avril Insha Allah." (passages en gras et soulignés par mes soins)
Voyez, on avance !

Evidemment certains me diront qu'il s'agit là de quelques illuminés, que les musulmans sont dans leur immense majorité bien intégrés (en faisant cette confusion bien sûr entre respect de la loi et intégration).A ceux-là je répondrai simplement que tant que ces musulmans si bien intégrés ne se révolteront pas face à ceux qui défient la République, il seront au mieux considérés comme des trouillards, au pire comme des complices silencieux.
Remarquez, après tout ils auraient peut-être tort de faire cet effort alors que tant de Français finalement ferment les yeux devant de tels agissements ou propos, quand ils ne les excusent pas tout simplement. On ne risque pas en effet de voir se constituer un front républicain contre le danger que représentent une fraction des musulmans, fort bien organisés. Il est sans doute plus porteur de tenter d'en organiser un contre le front national quand il risque de gagner quelques sièges que les doigts d'une seule main suffiront à compter dans nos conseils généraux. 

Pour terminer, dans un souci d'apaisement avec les musulmans et pour qu'ils puissent continuer à vivre et à se reproduire entre eux, ce qui est une de leurs caractéristiques, laquelle nous annonce que l'intégration est vraiment très proche, je souhaiterais signaler qu'il existe des officines ou agences matrimoniales qui leurs permettront de ne pas se tromper. Par exemple, vous pourrez trouver l'âme sœur, emnburqannée, enniqabée, voilée ou tête nue sur www.inchallah.com.




(Juste 450 panneaux publicitaires en France)

mardi 5 avril 2011

Début de campagne peut-être, chienlit sûrement


 
Aujourd'hui alors que l'UMP organise son colloque sur l'islam et la laïcité, le PS dévoile le détail de son programme pour les échéances électorales de 2012. Peut-être peut-on considérer ce jour comme le jour du lancement officiel de la campagne pour l'élection présidentielle ? Officiel car il me semble que cette campagne a dans les faits été ouverte dès le lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy. De façon maladroite et improductive certes, par le biais de l'insulte permanente et de la critique systématique et à bon compte. Mais le fait est de constater que le quinquennat et ce calendrier qui fixe les législatives juste après la présidentielle, donc aux résultats normalement sans surprise, focalisent toutes les énergies, même négatives, et ceci très rapidement sur la première. On pourra me rétorquer qu'aux Etats-Unis c'est encore pire avec une élection présidentielle tous les 4 ans, un renouvellement de la Chambre des Représentants tous les 2 ans et un renouvellement du Sénat par tiers tous les 2 ans également. En fait c'est une des contradictions multiples de la démocratie, même s'il reste le meilleur système qui existe : plus on donne la parole au peuple, plus on est proche d'une démocratie parfaite ; mais plus on s'éloigne aussi de l'action sur le long terme, la seule capable de porter des fruits comestibles, alors qu'on les préfère juteux même s'ils dégoulinent de pesticides, car d'échéances en échéances nos hommes et femmes politiques se sont transformé en véritables VRP ne manquant pas d'habileté, et même parfois de talent pour nous vendre leurs salades auxquelles on ne croit plus, mais qui pourtant parviennent encore à faire rêver certains. De moins en moins, je vous l'accorde, si on considère le nombre d'abstentionnistes aux dernières élections.
Mais peut-être aussi que la démocratie sied mieux à d'autres pays que la France? Je ne rappellerai pas avec forces détails que la France depuis la Révolution mais même avant, il n'y a par exemple qu'à considérer les guerres de religion, a toujours été un pays divisé, sauf peut-être à l'occasion de la première guerre mondiale après que le conflit eût éclaté. Et que les divisions ont souvent dépassé le débat d'idées pour se muer en affrontements violents. Certes avec le temps la violence s'est presque limitée aux mots, mais n'empêche qu'elle est là. Et donc même à des époques troubles, comme celle que nous vivons actuellement avec son cortège de laissés-pour-compte, avec une recrudescence de l'illettrisme, avec de fortes menaces pesant sur notre civilisation, et j'en passe, il n'y a aucun espoir de trouver un consensus ou au moins une base de discussion. Ce n'est pas demain qu'on verra en France, comme cela s'est fait en Allemagne il y a peu avec le SPD et la CDU, le PS et l'UMP au sein d'un gouvernement d'union nationale. L'idée même doit même faire office de cauchemar chez la plupart de nos politiques. Donc on continuera à se mépriser publiquement et à s'insulter sans résoudre aucun problème. Ce qui permet de se demander si la démocratie est effectivement le système politique le mieux adapté à notre pays, même si par ailleurs je n'ai pas trop envie de tester autre chose. Mais certains n'hésiteront pas à retourner l'argument en disant que finalement ceci est très bien et relève d'une vieille tradition qu'ils n'hésiteront pas à faire remonter jusqu'à Astérix en parlant du village gaulois. On a les références historiques qu'on peut. D'ailleurs souvent les mêmes qui vous parleront du village gaulois seront les mêmes qui s'offusqueront du fait qu'on ait pu apprendre à une époque à nos chères petites têtes blondes que nos ancêtres étaient les Gaulois. Car désormais il ne faut pas oublier, ni le pasteur berbère, ni le chasseur-cueilleur africain. Au nom de la diversité, la même qui fait s'éclipser Louis XIV et Napoléon des programmes d'histoire de collège au profit du Monomotapa.
 
Donc aujourd'hui, grâce lui soit rendu, le parti socialiste donne enfin l'occasion à l'UMP de lui renvoyer ses insultes avec le dévoilement de son programme. Pendant que lui-même en ce même jour s'est réuni pour aborder un thème qui ne manquera pas de lui valoir une bordée d'injures de la part de l'opposition. Tout est donc pour le mieux et désormais finalement c'est mieux qu'hier car c'est plus équilibré dans la mesure où la droite a un vrai os à ronger avec ce programme, ce dont on commençait à désespérer depuis longtemps.
 
Bien que je n'aie pas eu connaissance dans le détail de ce programme socialiste, j'en ai lu quelques aperçus qui me permettront de faire quelques premiers commentaires.
Dans l'ensemble, on n'est guère surpris. C'est typiquement un programme social-démocrate que n'aurait pas renié Jospin qui aurait même être pu son inspirateur. Mais n'oublions pas qu'Aubry fut une des brillantes ministres du gouvernement de la gauche plurielle dont on nous propose de reprendre une louchée malgré les succès qu'elle a connus et qui ont permis à Le Pen d'être au second tour de la présidentielle en 2002.
Je dis gauche plurielle, car effectivement ce programme est là pour satisfaire les verts, avant qu'ils ne soient roulés dans la farine, et aussi l'aile gauche du parti et peut-être au-delà avec cette volonté affirmée de s'en prendre aux riches, aux actionnaires et aux entreprises. Mais là on n'est pas véritablement surpris. Car on sait depuis longtemps, avec Mitterrand qui dénonçait les forces de l'argent ou plus récemment Hollande, avant son régime et sa teinture au brou de noix, que les socialistes n'aiment pas l'argent, enfin l'argent des autres. Demandez à DSK s'il n'apprécie pas la fortune de sa femme. Comme d'habitude également on va raser gratis : 300000 emplois jeunes (reprise Jospin), 10000 policiers et gendarmes en plus, une allocation autonomie pour les jeunes…. Enfin du classique. Qu'on paiera en ponctionnant les riches et les entreprises, tant qu'il y en aura en France. Enfin ceci dit concrètement, il y aura sans doute le principe des vases communicants qui va aussi se mettre en branle. Par exemple les 10000 policiers et gendarmes promis devraient commencer à inquiéter les militaires, les vrais.
Pour les impôts, il faut comprendre aussi qu'il n'y aura pas que les riches qui seront touchés. Mais c'est vrai que cette notion est un peu éculée depuis qu'Hollande l'a évaluée à 4000€/mois. Déjà ceux qui paient l'impôt devraient commencer à économiser dans le cas où les socialistes arriveraient au pouvoir. Car leur proposition de retenue à la source, habile il est vrai pour financer certaines de leurs mesures car l'année de mise en œuvre il y aura double rentrée fiscale, fera qu'effectivement les ménages imposables devront s'acquitter de leurs impôts sur les revenus de l'année A-1 tandis qu'ils seront en même temps prélevés à la source sur leurs revenus de l'année A, car je doute en effet que, même si on rase gratis dans le programme, on renonce du côté du gouvernement à empocher une année complète d'impôts sur le revenu (je connais un peu le problème car l'année de mon expatriation c'est ce qui m'est arrivé dans la mesure où les pensions versées en France sont imposées à la source pour les expatriés – et ça fait quand même un peu mal).
Enfin, on remarquera le côté parfois coercitif de ce programme sans doute pour nous rappeler que socialisme et autoritarisme sont de vieux compagnons de route. Du côté des entreprises avec la taxation différenciée des bénéfices selon le volume versé aux actionnaires, ce qui ne manquera sans doute pas de faire fuir quelques investisseurs, au moins les plus riches, qui ne confondent pas actionnariat et mécénat et veulent continuer à engranger des dividendes. Je rappelle d'ailleurs que quand vous possédez une assurance-vie dont vous espérez qu'elle vous rapporte un maximum, vous êtes aussi souvent indirectement un actionnaire car votre capital ne grandit pas en serre. Les chefs d'entreprise dans lesquelles l'Etat a une participation devront aussi se serrer la ceinture, ce qui encouragera les plus performants à s'orienter vers ces entreprises pour se faire foutre d'eux auprès de leurs collègues français et surtout étrangers. Ceci dit on a pu vérifier que performance et compétence n'étaient pas toujours corrélées aux salaires; c'est donc sans doute la recherche d'une meilleure corrélation qui est à l'origine de cette proposition. Du côté également de certaines catégories, on sent poindre un certain autoritarisme, comme chez les médecins qui seront incités ou sommés pour certains (un responsable socialiste a dit que leurs études étaient subventionnées par l'Etat et que donc…) à l'issue de leurs études d'aller goûter à l'air de la campagne, ce qui est un moindre mal, ou d'exercer leurs talents dans les cités où leurs anciens refusent désormais de mettre les pieds, et on les comprend.
Pour en terminer avec ce programme je voudrais en souligner l'incongruité alors que sa présentation sera suivi de primaires à l'automne pour désigner le candidat socialiste à la présidentielle. Doit-on d'ores et déjà penser que le candidat désigné par les sympathisants de gauche sera amené à soutenir un programme auquel il ne croit pas ? Nous avons eu à ce propos les aveux de Royal après sa défaite en 2007.
Ou alors, comme l'a déjà déclaré Hollande, le candidat sera-t-il amené à amender ce programme et même à supprimer quelques propositions ? En fait on constate encore une fois que les socialistes n'ont rien compris aux institutions de la Vème République.
 
Concernant l'UMP et son colloque sur l'islam et la laïcité, je me suis déjà exprimé à ce sujet.
Néanmoins peut-être pourrais-je préciser ma pensée après la lecture des 26 propositions sorties de ce colloque. En les lisant, j'ai eu l'impression parfois de voir des rappels à la loi ou encore d'examiner des décrets d'application de lois déjà existantes. Si on parle de la construction de lieux de cultes, tout est déjà établi par la loi de 1905 par exemple. De même l'abattage des animaux est réglementé au niveau européen, je crois, et si l'abattage rituel devait s'écarter des prescriptions il est clair qu'il faudrait l'interdire. Ou encore la soustraction à certaines activités scolaires, sport en particulier, ou l'abstention volontaire "pour ne pas troubler l'ordre public" de parler de certains faits historiques comme la shoah, quand il s'agit de les interdire revient à mon sens à vouloir enfoncer une porte ouverte. Mais peut-être est-il bon parfois de préciser ou de repréciser les choses.
Pour le reste, il y a des propositions douteuses qui ressemblent davantage à des accommodements raisonnables, du moins considérés comme tels et à tort. Je pense en particulier aux propositions concernant les entreprises et la possibilité pour elles de prendre en compte le fait religieux. L'entreprise n'étant pas un lieu de culte, je ne vois pas pourquoi elle devrait prendre en compte des revendications islamiques, d'autant plus qu'il ne me semble pas que chrétiens ou juifs aient des revendications à ce niveau.
Enfin globalement il n'y a rien là-dedans de révolutionnaire. A la limite les propos tenus par Guéant sur l'inquiétude suscitée par le nombre en augmentation constante de musulmans et certains comportements, me paraissent bien plus intéressants et de nature à se poser de vraies questions. Par exemple une question que je verrais volontiers poser est : n'y a-t-il pas lieu de faire respecter à la lettre la laïcité afin de restreindre l'influence de l'islam dans la sphère publique et même privée (au sens ici de privé collectif, comme l'entreprise) tout en remettant à l'ordre du jour le vieux principe d'assimilation qui a si bien fonctionné avec les immigrés avant qu'on le jette aux oubliettes de l'histoire, pour que la France ne connaisse pas une rupture historique et civilisationnelle avant 50 ans ? Question d'ailleurs qu'on devrait poser au niveau européen. A la limite, on peut décider que finalement cette rupture est inéluctable, voire même souhaitable (certains d'ailleurs semblent le souhaiter activement). Mais il serait tout de même au moins honnête que les Français soient d'abord au courant, donc qu'on cesse de leur mentir sur l'immigration et les profis les immigrés, et qu'ils soient au courant que la bascule n'est pas loin et en effet inéluctable si on ne fait rien dans les plus brefs délais. Mais peut-être est-il déjà trop tard.
Donc pour en revenir à Copée et à son colloque, rien de bien intéressant sur le fond, mais tout de même assez pour demain recevoir une bordée d'injure de la part des progressistes de ce pays, selon la vieille tradition du village gaulois.
 
Bon, en résumé, tout va bien. On avance droit vers le mur.