"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 20 septembre 2010

Poussée de l'extrême-droite en Europe. A qui la faute ?

"Vous verrez, vous apprendrez à les aimer, même si eux ne vous aiment pas".
C'est un peu le message que doivent supporter les Européens depuis un certain nombre d'années, à moins que ce ne soit le suivant :
" S'ils ne vous aiment pas, c'est parce que vous le méritez. Si vous ne les aimez pas, c'est que vous êtes des salauds".

De fait on constate qu'en Europe, il y a de plus en plus de salauds. L'extrême-droite certainement islamophobe au sens étymologique du terme (qui a peur de l'islam et non qui hait l'islam), sans doute xénophobe, parfois raciste et antisémite, gagne du terrain dans quasiment tous les pays de l'Union Européenne. Quand elle ne participe pas à des gouvernements comme ce fut le cas en Autriche et comme c'est le cas en Italie, quand elle n'appuie pas des gouvernements comme c'est le cas au Danemark, ses thématiques sont reprises par d'autres gouvernements comme c'est le cas en Hongrie, en Suisse (hors UE), en France et même au Royaume-Uni où pourtant le parti d'extrême-droite est très faible. Elle peut également se poser en interlocuteur obligé ou en position de perturbateur comme c'est le cas désormais en Suède où les dernières élections obligeront à des compromis entre la droite vainqueur mais non majoritaire et la gauche. Car un peu partout l'extrême-droite qui enregistrait des succès essentiellement locaux s'impose au niveau national.
Et voilà même que des gens de gauche dans certains pays se mettent désormais à développer des thèses jusqu'ici scandaleuses, comme par exemple Thilo Sarrazin, membre du parti socialiste allemand qui attaque de front l'islam dans son pays (voir billet précédent) dans un livre récent qui connait un certain succès chez les Allemands, même si la classe politique bien évidemment s'en démarque.

Face à cette contagion, les arguments les plus entendus sont évidemment que les "racistes" sont de plus en plus décomplexés, que les gouvernements jouent sur la corde populiste, que les problèmes soulevés n'existent pas mais sont inventés de toutes pièces ou concernent des minorités pas représentatives… Bref, il y a des salauds, mais heureusement  aussi des gens vachement bien et extrêmement vigilants qui n'hésiteront pas à traquer le raciste là où il se trouve et le feront taire, soit en le montrant du doigt, soit en cliquant sur "alerter la modération". Il faut dire que ça a marché pendant pas mal de temps cette tactique qui s'est largement appuyé sur un sentiment créé de culpabilité "historique" et l'instauration d'un climat de repentance s'appuyant même sur la loi. Il semble cependant que cette tactique connait désormais ses limites et se montre de plus en plus inopérante face aux faits. Car un sentiment, même s'il a la forme d'un oukase, ne pèse pas lourd dans le temps face à la réalité.
Et la réalité c'est que des personnes ou des groupes de personne, et ce sans considération de nationalité, rejettent le mode de vie des endroits où le destin les a fait échouer ou encore où ils en choisi de s'établir, ce qui est encore plus problématique, et tentent même d'imposer leur mode de vie propre, ceci parce qu'ils restent attachés à leur culture ou à l'interprétation qu'ils font de leur religion. Et il faut admettre que portés par ce sentiment de culpabilité que s'est forgé l'occident, ils ont pas mal réussi jusqu'à présent. Et on ne parlera même pas de la rubrique des faits divers largement alimentée par ces mêmes personnes en même temps que la population carcérale. Evidemment il ne faut pas en parler. Zemmour en a fait les frais chez nous, même si ce qu'il énonce est corroboré par des statistiques officielles ou un éminent magistrat comme M. Bilger. Mais comme le phénomène existe également ailleurs, en Suède par exemple ("Selon le tribunal de Helsingborg, la ville voisine, sept criminels sur dix sont des immigrés, assène Daniel Engström. Mais on n'a pas le droit de le dire, sous peine d'être taxé de raciste !"), on ne peut pas définitivement le taire au niveau européen.
Mais délinquance et criminalité ne sont évidemment qu'une partie du phénomène, la plus spectaculaire. La plus grave restant à mes yeux ce refus d'épouser nos valeurs et notre culture et cette volonté d'en imposer d'autres. Et là aussi ça devient plus que visible.

Alors que faire ? Continuer à taire un phénomène qui touche une bonne partie de l'Europe, au moins cette partie de l'Europe assez accueillante pour accueillir des immigrés en masse et les prendre en charge socialement ? En laisser le monopole, au niveau de l'affirmation de sa réalité à la seule extrême-droite dans les pays concernés et voir celle-ci s'imposer de plus en plus dans les institutions démocratiques des pays européens, par sa présence physique ou par ses idées ?
Il semblerait que ceci a été l'option choisie jusqu'à peu de temps. Et que la seule réponse à un phénomène inquiétant s'est traduit par des réactions comme l'organisation, parfois interdite, d'apéros saucisson-pinard. Ceux qui s'en émeuvent, en criant au racisme et à l'islamophobie, n'imaginent pas ce qui risque de se passer dans un avenir assez proche si on continue cette politique de l'autruche, même si cette dernière est équipée de son tube de vaseline. Car en laissant le monopole de la dénonciation du phénomène à l'extrême-droite, et bien on aura des réactions dignes de l'extrême-droite.
L'extrême-droite prospère en effet sur le terreau de la crise économique qu'elle lie volontiers à l'immigration, source donc des problèmes économiques, mais également sociaux. A ce titre elle est sans doute la pire ennemie du capitalisme, bien plus qu'une extrême-gauche qui n'existe pas vraiment en Europe, la France étant à ce niveau une exception malheureuse. Car elle s'oppose à la liberté des flux humains (ou main d'œuvre) qui est une des caractéristiques modernes du capitalisme. C'est d'ailleurs pour cette raison que c'est d'une parfaite idiotie de comparer les fascismes des années 30 avec le phénomène actuel car autant les premiers étaient soutenus par le capitalisme, autant l'extrême-droite actuelle est éloignée de ce dernier. Ce qui explique que c'est à gauche, dans les milieux populaires, qu'elle est allée chercher le gros de ses troupes. L'attitude de certains édiles communistes en France actuellement et par le passé vis-à-vis des étrangers n'est d'ailleurs pas vraiment très éloignée de certaines idées développées par l'extrême-droite.

Si donc on veut éviter de voir cette dernière prospérer en Europe, si on veut éviter des troubles violents, si on veut éviter que la xénophobie, le racisme et le reste se développent, il importe que les partis démocratiques se saisissent de ces thématiques de l'extrême-droite et apportent des réponses fermes, nécessairement, mais en accord avec nos valeurs occidentales. Et donc arrêter pour des raisons électoralistes de refuser de s'emparer de ces thématiques ou de fustiger ceux qui souhaiteraient s'en emparer. Ce n'est pas en niant la réalité qu'on l'efface. Pourtant c'est l'attitude de trop nombreux partis politiques qui aspirent néanmoins à parvenir au pouvoir.

mardi 14 septembre 2010

L'Allemagne a changé


J'ai bien connu l'Allemagne à la fin des années 70 et dans les années 80. J'y ai même vécu quelques années, suffisamment intégré pour m'exprimer non plus en Urdeutsch (allemand classique si vous préférez) mais en Pfälzisch, espèce de patois parlé dans le Palatinat. Je garde un très bon souvenir de cette période qui m'a permis d'apprécier le peuple allemand et d'en dégager quelques caractéristiques.
 
La plus notable d'entre ces caractéristiques est que les Allemands ont l'habitude d'aller au fond des choses. Que ce soit au niveau du travail ou de la fête, ils donnent le plus souvent le meilleur d'eux-mêmes, ou le pire, selon son point de vue. Chez eux pas de schizophrénie : quand on fait une chose, on n'en fait pas une autre. Aussi pendant une période bien définie, vous verrez des Allemands faire une fête de tous les diables, comme pendant le Fasching par exemple, ces quelques jours très déjantés de carnaval, et dès la fin de la récréation sifflée regagner leur poste de travail sans aucunement penser à prolonger ces quelques jours de fête. Si d'ailleurs pendant ce genre de période, vous faites une rencontre que vous pensez amoureuse, vous en serez très certainement pour vos frais, la personne rencontrée étant peut-être déjà en couple et ayant rejoint sa moitié qui ne lui aura demandé aucune explication sur ses activités pendant ces quelques jours de séparation, et réciproquement, ou ayant juste envie de s'amuser pendant un temps réduit, celui fixé par un strict calendrier. Ainsi sont les Allemands, attachés à "bien faire" ce qu'ils ont à faire quand ils ont à le faire.
 
Une des caractéristiques de ces années-là, parce que ça semble avoir changé et j'y reviendrai, est que les Allemands étaient encore largement sous le coup de la repentance. Ce qui en faisait d'une part des pacifistes convaincus, et d'autre part, un peuple complètement inhibé qu'on manipulait aisément dans le cadre de la communauté européenne.
Le pacifisme à l'époque se manifestait par ce slogan qui m'effrayait : "besser rot als tot" (plutôt rouge que mort) qui en disait long sur la volonté de défendre leur pays face au danger soviétique. Ceux qui ont un peu de mémoire se souviendront peut-être des tergiversations allemandes sur le déploiement des Pershing 2 sur le territoire de la RFA.
Sur le plan politique, bien qu'elle soit rapidement devenue la première puissance économique européenne, l'Allemagne demeurait un nain. Alors qu'en 1958, il fallait l'équivalent d'un franc (nouveau) pour se payer un deutsche Mark, lors de la création de l'euro, il en fallait 3,35. Et ce miracle économique n'était pas dû uniquement, et loin de là au plan Marshall. Pourtant l'Allemagne se présentait comme un pays soucieux de "se faire bien voir" par les autres, notamment par la France. Les couples de Gaulle/Adenauer, Giscard/Schmitt, Mitterrand/Kohl, et même Chirac/Schröder restent dans les mémoires. Celui formé par Sarkozy et Merkel, bien que du même bord politique contrairement aux précédents, n'a jamais eu et n'aura jamais cet allant, et ce n'est pas uniquement parce que la seconde n'apprécie pas de se faire peloter par le premier.
 
Parce que les choses ont changé, la réunification aidant certainement. L'Allemagne est sorti peu à peu de son statut de pays s'étant mis en devoir de courber l'échine du fait de son passé. Elle sort d'une fatalité dans laquelle voudraient l'enfermer certains comme Minc, par exemple, quand il dénie au pape le droit de s'exprimer sur la politique de la France vis-à-vis des Roms, juste parce qu'il est allemand. Evidemment ça n'a pas été simple, même en interne.
Par exemple, la Bundeswehr (l'armée allemande) a commencé à intervenir hors des frontières allemandes au début des années 90, modestement, en Somalie et dans les Balkans. Et il a fallu qu'en 1994 la cour constitutionnelle de Karlsruhe tranche sur le sujet et déclare ces interventions conformes à la loi fondamentale, car des plaintes venant de la gauche avaient été émises au sujet de ces interventions. Celles-ci depuis sont devenues moins modestes, même si elles ne sont pas encore à la mesure des opérations françaises ou britanniques. Mais dans les années 80 cela aurait été encore impensable.
Même si la réunification, c'est-à-dire l'absorption de 17 millions d'habitants d'un pays au bord de la ruine s'est faite avec quelques difficultés, même si les résultats ne sont pas encore parfaits, elle s'est faite. Aucun pays de la taille de l'Allemagne en Europe n'en aurait sans doute été capable. Par ailleurs, cette réunification a eu un cout politico-économique : l'abandon d'un deutsche Mark fort (valeur multipliée par 3 par rapport au franc en 20 ans) au profit d'une monnaie incertaine. Mais là encore, et la crise grecque l'a prouvé, les Allemands tendent à faire de l'euro le nouveau deutsche Mark, c'est-à-dire une monnaie forte car contrairement à d'autres pays, ils ne voient pas de contradiction entre une monnaie forte et une économie forte également et dont la balance commerciale peut être positive. Leur attitude face à la crise grecque, même si d'une certaine manière ils ont permis le sauvetage de l'euro, a montré que ce genre d'incident ne devrait pas se reproduire ou sans eux. Les concessions faites par Merkel lui ont d'ailleurs couté cher politiquement. Donc qu'on se le dise, l'Allemagne ne paiera plus pour les autres, surtout s'ils ne font pas les efforts adéquats. En ce sens elle a dicté les politiques d'austérité qui ont gagné peu ou prou tous les pays européens, au grand dam d'Obama d'ailleurs. Tant et si bien que désormais c'est la France qui tente de s'arrimer à une Allemagne désormais décomplexée.
 
Car décomplexée, elle l'est devenue. Deux événements récents, inimaginables il y a encore une dizaine d'années viennent de le prouver. Deux événements ou plutôt deux prises de position qui sont d'ailleurs, au moins pour la seconde puisqu'elle vient directement de Merkel, inimaginables chez nous, à moins de voir directement se pâmer toute la bienpensance avant qu'elle ne se jette dans la rue pour dénoncer un pouvoir d'extrême droite.
Le premier est le livre d'un dénommé Thilo Sarrazin : Deutschland schafft sich ab (l'Allemagne s'autodétruit), sorti en août de cette année, et dont vous pouvez lire quelques extraits ici. L'auteur n'est pas membre du NPD (parti néo-nazi) mais du SPD (parti socialiste) et membre du directoire de la Bundesbank. Du moins il l'était car il a dû (être) démissionné(r) des deux. Pourtant il affirme sans complexe que les musulmans vivant en Allemagne n'apportent rien à ce pays et, au contraire vivent au crochet de l'Etat et qu'ils ont une influence néfaste sur le QI collectif du pays. Son ouvrage qui semble être bien documenté, et pas seulement un mouvement d'humeur, a bien sûr fait un tollé dans la classe politique. Par contre, il a été très bien, et même plus que ça, accueilli par les Allemands. Il faut dire qu'il a été pas mal aidé en cela par les Turcs eux-mêmes qui se caractérisent par une profonde hostilité à l'assimilation qui leur est proposée, ainsi que par Erdogan, le premier ministre turc lui-même, celui qui frappe à la porte de l'Union Européenne, qui a déclaré en Allemagne à ses compatriotes que l'assimilation était un crime contre l'humanité. N'empêche que ce livre si bien accueilli par les Allemands est classé comme politiquement incorrect par la classe politique et par Merkel elle-même.
Cependant cette dernière n'a pourtant pas manqué très récemment de se positionner sur une ligne qui au regard des critères actuels peut être située également dans le politiquement incorrect. Elle a, en effet, déclaré lors de la remise du M100 Media Prize dont l'objectif est d'honorer les Européens qui contribuent par leur travail à préserver la liberté d'expression et à renforcer l'esprit démocratique dans les pays de l'Union à Kurt Westergaard, un des auteurs de caricatures danoises sur l'islam, elle a donc déclaré que " La liberté de religion ne signifie pas que la charia se situe au-dessus de la Constitution allemande. Aucune différence culturelle ne peut justifier le manque du respect pour les droits fondamentaux." Le choix du récipiendaire et cette déclaration suffisent amplement à la classer "du côté obscur". Imaginez une seconde Sarkozy disant la même chose. Et hop, une manif entre Bastille et République séance tenante. Le Kurfurstendamm n'a pourtant pas été envahi par les bienpensants. Vous aurez sans doute remarqué également que nos médias sont restés très discrets sur l'affaire. Même la mère Reding de la commission européenne ne s'est pas émue. Mais c'est vrai que les Turcs ne font pas encore partie de l'UE. Ouf !
 
L'Allemagne a changé ! L'Allemagne change! Peut-être pour le plus grand bien de l'Europe.

lundi 6 septembre 2010

Quand une manifestation bidon fait un bide


Samedi dernier, jour anniversaire de la création de la 3ème République qui dans ses premiers mois se signala par un massacre et dont on sait comment elle finit honteusement, les bonnes âmes à l'appel de la ligue des droites de l'homme, d'un certains nombre d'associations nourries par la République même sarkozienne, et une gauche forcément généreuse et donc hostile à un gouvernement fascisto-racisto-discrimino-stigmatiso-indigne, ont tenté de battre le pavé pour manifester contre l'application de la loi concernant des personnes occupant parfois, mais souvent quand même, des terrains illégalement, et également souvent en situation illégale quant à leur présence sur le sol français.
 
En passant, histoire tout de même de voir à qui on a à faire, je me permets de rappeler ce que j'avais écrit au sujet de la LDH alors que je me livrais à une tentative de typologie des associations antiracistes.
La LDH est la plus ancienne des associations antiracistes. Elle est créée en 1898 au moment de l'affaire Dreyfus. Elle se caractérise depuis longtemps par des prises de position tous azimuts, c'est-à-dire ne se limitant pas à l'antiracisme, généralement contre l'Etat français. Sa nature est clairement politique. Ainsi, en 1958, elle s'oppose à la Constitution de la 5ème République, critique la conduite de la guerre d'Algérie, combat les essais nucléaires dès 1962, se prononce pour le droit de vote et l'éligibilité des étrangers aux élections locales, se bat contre l'article de loi portant sur les aspects positifs de la colonisation, n'hésite pas à appeler régulièrement à voter à gauche, soutient fermement les membres des brigades rouges réfugiés en France. Elle a en outre été accusée par certains de ses membres démissionnaires de faire preuve de complaisance envers l'islam radical et de cultiver le culte de la repentance.
On voit donc à quoi on à à faire et la vraie nature du combat mené par cette officine. Mais certains aimeront. Qu'ils n'hésitent donc pas à me remercier.
 
Enfin on n'a vu les forces de progrès, fidèles à la tradition qui les a menées en octobre 1940 à manifester contre le statut des Juifs, battre le pavé de nos villes grandes, moyennes ou même petites pour s'opposer à ce gouvernement qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire. Il faut dire tout de même que le succès fut très relatif. Pour vous dire, même aux infos russes ils n'en ont pas fait mention alors que d'ordinaire quand c'est le foutoir en France ils y consacrent un reportage. Moins de 100 000 manifestants pour une cause aussi noble, ce n'est tout de même pas terrible. Et même si on retire les permanents des associations et des partis et centrales syndicales ayant appelé à manifester, ainsi que les pros des manifs, on peut dire que c'est un bide. Alors les Français, un peuple de lâches ? Ou d'égoïstes peut-être dans la mesure où demain ils seront sans doute bien plus nombreux à battre le pavé pour sauvegarder un système de retraite qui va à la faillite ?
 
A moins que finalement, les Français soient favorables à l'expulsion des étrangers qui enfreignent leurs lois. A moins que, malgré le tapage médiatique et les condamnations diverses dont la France a fait l'objet ces derniers temps de la part de gens particulièrement éminents et bien placés pour juger comme ces fameux experts onusiens du CERD dont au moins la moitié provient de pays qui ont une longue expérience de la manière dont il faut traiter les minorités, les Français finalement estiment finalement que la générosité ne peut pas constituer une politique à long terme. Parce que la générosité leur coute cher et n'apporte pas de solutions à des problèmes parfois complexe, voire les aggrave.
 
Car le problème des Roms est complexe, parce qu'il est européen, parce qu'il s'agit d'une population dont le mode de vie pose problème depuis des siècles aux sédentaires. A ce sujet je vous invite, parce que je n'ai pas envie de la plagier, à lire cet article de Luc Rosenzweig qui s'il n'explique pas tout montre bien la complexité d'un problème vu par le chef du gouvernement slovaque.
 
Et face à cette complexité qu'a-t-on pu voir depuis un mois ? Un plan com de la part du gouvernement qui en fait n'a fait que médiatiser ce qui se passait déjà, expulsions de terrains occupés de façon illicite et expulsion vers les pays d'origine. Et en face un autre plan com revêtant les frusques de l'antisarkozisme primaire. En fait un plan aussi visible dans ses vrais buts que le premier. Car aucune ébauche de solution à un problème réel de la part des manifestants de ce samedi 4 septembre.
 
Et les Roms là-dedans ? En vérité ce n'est pas le problème. Comme le dit fort justement Parker/Cimabue dans un commentaire au juge Portelli, bien excité sur l'affaire : qu'avez-vous fait depuis 20 ans ? Car comme le démontre fort bien Luc Rosenzweig, le problème rom, tel qu'il se manifeste aujourd'hui, est un problème post-communiste. Et européen. Car sans cet élargissement sans quasiment aucune condition en ce qui concerne le sort des minorités pour les bénéficiaires de l'UE, peut-être que les Roumains, les Bulgares, les Hongrois, les pays baltes,…, auraient pris soin de régler leurs problèmes de minorités dans la dignité. Car il n'y a pas que les Roms qui sont maltraités dans l'UE.