"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

jeudi 28 octobre 2010

Impressions du moment

Voilà un moment que je ne m'étais pas exprimé dans ces colonnes. Je sais que ça n'a pas manqué à grand monde mais après tout ça n'a que peu d'importance puisque j'écris surtout pour me faire plaisir. Et ces derniers temps celui-ci n'était pas au rendez-vous.

Donc après quelques semaines de calme, me vient soudain l'envie de donner mes impressions sur divers événements qui ont marqué l'actualité ces dernières semaines.
 
Bien évidemment on ne peut pas échapper à la réforme des retraites et surtout aux différents mouvements sociaux qui ont accompagné son cheminement législatif et qui s'étouffent peu à peu pour, sans doute, des raisons diverses et variées : réforme votée par les deux chambres, donc promulgation proche malgré la vaine agitation du PS qui n'a guère mieux à proposer que de porter la loi devant de Conseil Constitutionnel pour on ne sait quel motif (on fait ce qu'on peut et quand on peut peu…) ; une météo qui devient de moins en moins propice pour battre le pavé ; et aussi, ne l'oublions pas, une période de vacances qui restent quand même un moment sacré, en tout cas davantage sans doute que la défense de droits acquis à la suite d'âpres luttes, et bla et bla et bla. J'ai toujours été étonné par cette notion de droits acquis, notion qui suppose que les choses au pire doivent être immuables, au mieux doivent toujours progresser dans le même sens. Comme si l'histoire, l'économie, les hommes, la vie quoi, n'étaient jamais soumis à des soubresauts susceptibles de remettre en cause les acquis de la veille. Comme si en entrant dans la vie on prenait un train cheminant au-dessus de rails immuablement rectilignes, en oubliant que parfois ce train peut avoir comme conducteur un CGTiste.

Au-delà de la réforme qui sera peut-être annulée si les socialos et leurs alliés arrivent au pouvoir, mais on ne sait toujours pas vraiment au profit de quoi, mais eux non plus sans doute, mais qui sera de toute façon nécessairement revue avant 10 ans et ensuite encore puisque désormais, et c'est l'époque qui veut ça et le voudra de plus en plus on naviguera nécessairement à vue, ce sont les mouvements de protestation qui m'ont paru le plus intéressants.
Vu de loin, c'est-à-dire sans en subir les conséquences, c'est pathétique. Et ça peut même inspirer un sentiment de honte quand on est français et que les infos locales vous bombardent de reportages vous montrant des braillards, des véhicules qui brûlent, des dépôts de carburant bloqués et les stations service fermées, des rues couvertes d'immondices avec une voie off qui s'étonne que dans le pays où on travaille le moins en Europe, on se met dans des états pareils quand il s'agit de travailler deux années supplémentaires pour sauver les retraites (je n'invente rien !). Evidemment ici ce genre de chose serait impossible même si le droit de grève existe et est utilisé : il est hors de question, et ça me parait éminemment normal de laisser bloquer le pays et son économie, de voir des domaines stratégiques paralysés par une poignée d'individus arc-boutés sur leurs privilèges.
Car si on gratte un peu, on peut trouver des motifs de grève bien étrangers à la réforme ; à ce sujet le cas du port de Marseille est emblématique : des semaines de grève qui continuent malgré des concessions exorbitantes comme la garantie de l'emploi à vie et des niveaux de salaire pour que la GGT puisse conserver son emprise sur le port après les restructurations en cours. Les conséquences pour le port seront terribles. Mais les CGTistes forts de leur emploi garanti à vie n'en ont rien à faire, bien évidemment. Mais il parait que ce sont tout de même des interlocuteurs valables dont la force ne réside pas dans leur représentativité (combien de salariés représente les syndicats et la CGT en particulier ?) mais dans leur pouvoir de nuisance. Une vison particulière du dialogue social et de la démocratie.
Et puis il y a le mouvement des collégiens, lycéens et étudiants dont la particularité est d'attirer à eux les casseurs aussi promptement que la merdre attire les moches. Mouvement ô combien pathétique ! Des jeunes qui défilent non pas pour réclamer du boulot mais pour avoir une retraire à 60 ans dans les 50 prochaines années en oubliant que en attendant c'est à eux de payer celle de leurs parents et grands-parents. Enfin, pour ma part, une jeunesse qui s'inquiète de sa retraite ça me parait assez inquiétant. Mais c'est vrai qu'il faut dans le même temps promouvoir quelques idiots, étudiants attardés, à l'image du Julliard, ex-dirigeant de l'UNEF qui avait tout de même eu le mérite d'atteindre le mastère à 28 ou 29 ans, et désormais spécialiste des questions d'éducations au PS et accessoirement conseiller de la ville de Paris avec des émoluments confortables malgré son peu de mérités universitaires. Et après ça on se fout de la gueule de jean Sarkozy. De vrais farceurs au PS.
 
Tiens puisqu'on parle PS, comme ne pas relever la douce hypocrisie de ces derniers jours à l'occasion du décès de Georges Frêche. D'Aubry avec laquelle on le sait c'était le grand amour, à Flamby qui l'a viré comme un malpropre du parti, ils lui reconnaissent tous l'envergure d'un homme politique exceptionnel, d'un visionnaire qu'ils devaient admirer secrètement attendant sa mort pour exprimer une passion que la jalousie sans doute avait mis sous le boisseau. S'il avait pu voir ça, ce pauvre Frêche, j'imagine que ça l'aurait amusé et qu'il n'aurait pas manqué de déraper une ultime fois pour renvoyer à leur petite place ces laudateurs opportunistes.
 
Tiens puisqu'on parle de déraper, il me faut aussi évoquer ce dérapage de Guerlain qui a apporté son lot d'émotions, lesquelles ne seraient jamais être assez nombreuses, à nos bienpensants. Imaginez, oser s'exprimer en utilisant une expression tellement commune qu'elle figure en bonne place dans le Larousse au moins (j'ai vérifié) en s'interrogeant sur la validité de cette expression. Que celui qui n'a jamais fauté lui jette la première pierre comme dirait l'autre. Mais peut-être qu'en disant ça, je fais la promotion de la lapidation, qui sait ? Vite les bienpensants secouez-vous l'index gauche !
 
Pour finir, et ça rejoint les deux derniers articles que j'ai commis, je n'ai pas vu beaucoup de développements après ce discours de Angela Merkel constatant, il était temps, l'échec du multiculturalisme. En fait, ceci me parait bien plus important que les événements mentionnés supra parce s'il s'exprimait en tant que chancelière d'Allemagne, il est évident que ce constat est en train de se faire partout en Europe, même si on n'en parle que de manière très inégale en fonction des pays. Ceci dit, je n'imagine pas le tollé si ce constat avait été fait par Sarkozy! Mais c'est bien! L'idée (fondée sur des faits)gagne du terrain. Certains chercheurs en sciences humaines, rares il est vrai, mais la sociologie attire davantage les gauchistes et les bienpensants que les vrais chercheurs objectifs (et croyez-moi, je sais de quoi je parle!), commencent à commettre des ouvrages sur le sujet sans qu'on les pende en place publique. Peut-être à force finira-t-on par analyser sereinement un phénomène fondamental pour l'avenir de l'Europe et de la France en particulier sans en laisser l'exclusivité à l'extrême-droite et au Front National en particulier.