"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mardi 28 décembre 2010

Ode à la diversité


 
A l'occasion de ces bonnes résolutions qu'on prend au tournant de chaque année , j'ai décidé de rejoindre le bon camp, le camp qui sait, le camp qui déborde d'humanisme sirupeux. Et donc maintenant je suis souvent outré par les propos écrits ou parlés tenus par certains de nos faux penseurs anté-modernes et qui s'en prennent sans haine retenue à certains de nos amis venus de l'autre rive de la Méditerranée les accusant, outre de désordres publics, de vouloir se distinguer d'un mode de vie qui s'il a fait les grands jours de notre nation à l'époque où celle-ci, alliée à un occident belliqueux, arrogant et oppresseur, crapahutait de par le vaste monde pour y répandre terreur et soumission, a le devoir d'évoluer vers un avenir lumineux.
Le rejet unanimement applaudi il y a quelques années mais peu, sauf par certains nostalgiques de cette époque terrible, de l'amendement perfide prétendant qu'il y avait eu également des apports positifs à la colonisation, nous a confirmé avec bonheur qu'effectivement, à part ses horreurs, il n'y a rien d'autre à garder en mémoire de ces heures sombres de notre histoire que pourtant certains encore refusent d'assumer.
Mais n'en doutez plus, l'exemple nous en est fourni quotidiennement, la bienpensance veille et saura traquer, débusquer et faire taire ces derniers barbares.
Car la vigilance républicaine, diverse et métissée (je ne suis pas sûr de ne pas dire une connerie là car divers et métissé ça ne colle pas bien ensemble. Gris c'est pas noir et blanc n'est-ce pas ? Mais si les gens de mon nouveau camp trouvent que ça fait bien, ça doit être vrai. Sans doute un sursaut de mon cerveau reptilo-fascisto-sioniste qui fait germer ce doute idiot) nous impose de dénoncer les mensonges véhiculés par ceux qui dans leurs délires nostalgiques et paranoïaques regrettent une France industrieuse, majoritairement blanche et laïque attachée néanmoins aux valeurs judéo-chrétiennes. Comment peut-on d'ailleurs après Gaza rester attaché au « judéo » ? Quant aux valeurs chrétiennes peut-on leur prêter de l'importance après que le pape en fonction eût déclaré que le préservatif n'était pas le moyen adapté pour lutter contre le SIDA ? Ces exemples nous indiquent clairement que la voie à suivre ne peut plus être celle-ci, rétrograde et meurtrière, mais qu'une autre pensée féconde doit maintenant éclairer nos pas.
Rejetons donc en bloc notre passé honteux et tournons-nous vers cet avenir radieux que nous révèle la religion d'amour et de paix dont se réclament nos amis si injustement et perfidement montrés du doigt par la réaction.
Ces derniers, pas rancuniers pour deux sous malgré toutes les vilénies que nos salopards d'ancêtres ont infligé aux leurs, après avoir jeté aux orties avec le succès que l'on sait les apports forcément négatifs de la colonisation, ont traversé, poussant parfois l'abnégation jusqu'à risquer leur vie, la mer qui nous séparait pour nous guider dans la construction d'une nouvelle société bien meilleure que l'ancienne dont les derniers oripeaux obstruent encore les yeux de quelques vieilles et moins vieilles badernes.
Parmi leurs réalisations récentes, on peut citer en vrac : un plan de lutte redoutable contre le mélanome grâce au voile et à la burqa, la lutte contre le ténia dans les cantines, la féminisation de l'obstétrique, une politique calorifique d'aide à l'industrie automobile bien plus efficace que la couteuse prime à la casse, le nettoyage collectif et hebdomadaire à quatre pattes, s'il vous plait, des trottoirs de Barbes, la prochaine entrée au CAC 40 de Laguiole et Opinel, le couteau suisse étant exclu de cette promotion, l'enrichissement d'une langue française sclérosée... Nous attendons les prochaines avec impatience.
Mais d'ores et déjà nous pouvons clamer haut et fort, n'en déplaise aux nostalgiques de Brazza ou Schweitzer (pas celui qui a fait la renommée de la Halde, son grand-oncle), que nos amis d'outre-méditerranée sont les nouvelles chances pour la France.

 

dimanche 26 décembre 2010

Réponse aux vœux de Jean Daniel (nouvel obs)

Malgré tout le respect que je peux avoir pour Jean Daniel, ses vœux en date du 21 décembre diffusés sur les blogs du nouvel obsm'ont passablement dérangé.
Je ne les reprendrai pas in extenso, mais m'attacherai à certains passages que je trouve pour ma part inquiétants, d'autant plus qu'il ne manque pas de commentateurs pour les approuver.
 
Jean Daniel dans ses vœux porte haut l'exigence de vérité pour son journal. Ce qu'on ne pourra certes pas lui reprocher. Et le voilà donc, et cela constitue le centre de ses vœux, qui en profite pour nous parler d'immigration et d'islam. Ce qui est d'ailleurs intéressant puisque désormais il est acquis que les deux termes deviennent quasiment inséparables. Et que donc que nous, c'est-à-dire les pouvoirs publics et nous-mêmes, ne pouvons désormais envisager une politique d'immigration et ses conséquences sans en même temps prendre en considération la place de l'islam chez nous. Et quand je dis chez nous, je veux parler d'Europe. Car il serait illusoire ou mensonger de considérer que ce problème d'immigration/islam ne concerne que la France. Je n'essayerai de convaincre personne sur ce point tant cela me semble évident. Cette évidence en amène d'ailleurs une autre : il est absolument réducteur, ou alors il faut être guidé par des idées malveillantes du type "juste retour des choses" ou "repentance oblige" pour lier immigration et décolonisation. Sauf bien sûr si on estime qu'au moins la colonisation offrait la possibilité d'une meilleure régulation de l'immigration. J'ai une amie norvégienne et accessoirement enseignante en Norvège, dont les observations sur l'intégration des immigrés musulmans et dont les conditions de travail avec des élèves issus de cette immigration, sont tout à fait comparables à la situation française : mêmes difficultés et aussi mêmes lâchetés.
 
Voilà donc ce que nous dit Jean Daniel : 
"[…]Heureusement voilà un domaine  dans lequel nous n'avons jamais menti. Depuis presque un demi-siècle, nous demandons que la France se prépare à accueillir une immigration  sans commune mesure  avec celles qui tout au long de notre histoire ont fait de notre pays, une nation.
 Il fallait bien sûr que l'on préparât d'abord les Français au caractère inéluctable  des flux migratoires  qui proviendraient  en grande partie des pays jadis colonisés[…]
[…]rappeler que le problème n'est pas seulement entre les musulmans et les « infidèles », mais sépare aussi les musulmans entre eux .Nous savons qu'il y a un islam français, un islam républicain dont les militants réclament notre aide et ne l'obtiennent pas. Mais  il ya aussi des musulmans qui n'aiment pas qu'on parle de l'islam français et républicain, et leurs premiers adversaires, ne sont ni les Français, ni les républicains, mais leurs propres frères[…]
[…]Nous n'assistons à rien de moins qu'à la fin de l'arrogance occidentale. C'est-à-dire que nous changeons véritablement de monde. La cécité des droites américaines, européennes et israéliennes est de ne pas observer ce basculement de la planète et cette irréversible redistribution des cartes[…]
 
Je vois dans ces phrases des choses à la fois effrayantes et contradictoires.
 
La France est un vieux pays d'immigration. Même si l'intégration des populations immigrées ne s'est pas toujours faite dans une ambiance "bon enfant", elle s'est faite longtemps de manière satisfaisante pour la France parce qu'elle reposait sur des exigences, des exigences qui faisaient que souvent dès la seconde génération on pouvait conclure à une assimilation réussie. Certes, cela s'est fait aussi dans la douleur, mais peut-on réussir une intégration sans souffrance, car toute acculturation est effectivement souffrance. Bien évidemment cela se passe mieux quand elle est consentie, quand on perçoit que son intérêt à l'accepter rejoint le sien et celui du pays d'accueil. Et c'est au prix des sacrifices exigés par la France qu'effectivement les immigrés se sont fondus dans la nation.
Or, en demandant la France à se préparer à accueillir une nouvelle immigration sans commune mesure avec les précédentes, qu'a-t-on effectivement demandé ? De renoncer à l'exigence d'assimilation. Au nom du relativisme culturel, de la repentance ou je ne sais quoi. On voit le résultat. A moins que dans l'esprit de Jean Daniel le "sans commune mesure" se rapporte à la croyance religieuse des nouveaux immigrés, et que donc au nom d'une croyance peu répandue en Europe il fallait s'adapter. Il n'a pas tort : il fallait effectivement mettre en œuvre tous les outils pour parer le choc, soit être encore plus exigeant, en prenant la laïcité comme guide d'intégration. Mais je ne crois pas, hélas, que les choses aient été considérées dans ce sens par l'Obs quand il demandait à la France de se préparer.
Mais il a néanmoins participé à la préparation mentale des Français aux flux migratoires nouveaux, mais également à cette évidence qu'il ne serait tout de même pas très correct de montrer de reprocher à nos nouveaux hôtes le fait qu'ils aient une culture différente dont ils n'est pas question pour eux de se débarrasser, le fait qu'ils souhaitent continuer à respecter ostensiblement cette culture, et le fait que ce serait désormais à eux Français de s'adapter et de voir cette culture s'imposer de plus en plus à la leur.
 
Je me suis déjà exprimé sur le fait que nos immigrés viennent essentiellement de territoire colonisés. Le phénomène touche aussi les pays qui n'ont pas été colonisateurs. En plus ça devrait être une circonstance aggravante puisque d'une part on les connait depuis longtemps, et d'autre part ils prouvent qu'ils ont été bien incapables d'assumer leur indépendance donc devraient faire preuve d'un minimum d'humilité et de discrétion vis-à-vis de l'ancien colonisateur obligé de les nourrir du fait de l'incurie des régimes qu'ils se sont donnés.
 
Le paragraphe sur l'islam est assez délirant. Il indique qu'en fait tout est centré sur l'islam. Les musulmans et les infidèles. Comme si l'islam devenait la référence. Alors que le sujet devrait être "l'Etat laïc et ceux qui refusent la laïcité".
Il y a aussi cette tirade sur l'islam de France qui existerait. Comme si une religion pouvait se diviser en religions nationales. L'islam béret baguette de ce côté du Rhin, l'islam choucroute de l'autre.
A moins de considérer que la religion anglicane est le catholicisme anglais, il n'y aura jamais d'islam de France. Ou il y aura alors un schisme. La religion ne changera pas, c'est aux musulmans de changer et de la pratiquer selon les usages du pays, c'est-à-dire avec la discrétion qui doit accompagner l'esprit de la laïcité. Si l'islam leur interdit cette démarche, et bien il y a un problème majeur, un problème d'incompatibilité dont nous ne saurions être les victimes. Mais ça je n'y crois pas car la religion est chose humaine, comme Dieu peut-être, mais ça je ne sais pas, donc peut se soumettre à l'homme. Les autres religions l'ont montré.
 
Et nous voilà repartis sur le thème de l'arrogance occidentale. Peut-être y a-t-il confusion entre arrogance et fierté ? Mais je ne crois pas qu'il en soit ainsi dans l'esprit de l'auteur. Ça ne repose pas sur grand-chose cette affirmation. Juste un parti pris, ou une haine de soi.
En tout cas, au quotidien l'arrogance n'est pas particulièrement occidentale. Ce ne sont pas les occidentaux qui sont arrogants quand ils sont invités à baisser les yeux quand ils croisent certaines bandes d'immigrés musulmans, ce ne sont pas les occidentaux qui sont arrogants quand les musulmans s'emparent de leurs rues pour y prier, ce ne sont pas les occidentaux qui sont arrogants quand dans certains endroits on les oblige, souvent à leur insu, à bouffer hallal pour respecter les prescriptions religieuses des musulmans présents... C'est vrai que de temps en temps ils expriment leur mécontentement. Mais est-ce de l'arrogance ou de la légitime défense ? Défense de leur culture, défense de la laïcité…
Et bien évidemment pour boucler l'affaire, on peut aussi taper sur les droites occidentales, Israël inclus bien évidemment. Ces droites qui n'ont rien compris, qui n'ont pas saisi un mouvement inexorable, qui devrait bouffer cette arrogante civilisation occidentale et qu'elles s'obstinent à défendre, un peu mal(adroitement) à mon goût d'ailleurs. Ça veut dire quoi ? Soyez de gauche et munissez-vous de tubes de vaseline pour mieux supporter l'inexorable insupportable.

 
Voilà les vérités de l'Obs selon Jean Daniel. Mais pour ma part je ne vois aucune vérité là-dedans. Juste une vision désespérante pour les uns, souhaitée pour les autres, de l'avenir. Mais je persiste à croire que l'avenir n'est pas écrit, qu'il n'y a rien d'irréversible selon les termes de l'auteur. L'avenir sera ce que nous en ferons à condition de vouloir cesser de subir.

mardi 21 décembre 2010

Assises contre l'islamisation de l'Europe

Comme je sais que parmi vous certains n'ont pas le temps ou ne sont pas très curieux, je livre ici pour commencer trois interventions qui ont été délivrées lors des assises contre l'islamisation de l'Europe qui se sont déroulées à Paris le18 décembre.

La première esr celle d'Oskar Freysinger, vous savez cet  universitaire suisse et accessoirement conseiller national de l'Union démocratique du Centre (UDC) et à ce titre promoteur de la votation contre l'érection de nouveaux minarets sur le territoire de la confédération hélvétique et de celle demandant l'expulsion des étrangers criminels et délinquants.
Le thème de son intervention est l’incompatibilité entre la démocratie et les lois islamiques. Et il conclue sur la promotion du modèle suisse qui donne la parole aux citoyens.




La seconde est celle de Jacques Philarcheïn, professeur de philosophie se réclamant du marxisme. Homme de gauche, son propos est de dénoncer cette gauche complaisante, voire complice avec l'islamisme.
Son intervention s'intitule : Pourquoi des forces de gauche relaient-elles l’offensive islamiste ?





La dernière (peut-être) est celle de Jean-Paul Gourévitch, écrivain et essayiste, expert pour les problèmes de l'immigration. Son intervention rétablira quelques idées sur la réalité de l'immigration en France, sur son apport. en particulier.  Elle montrera aussi qu'il manque effectivement de lieux de culte musulmans en France. Ce qui au passage montre que ces assises au cours desquelles sont intervenus des personnes venant d'horizons politiques, professionnels et nationaux différents n'étaient pas cette usine à haine que certains ont bien voulu dire aisés en cela par les médias.

Un exemple de l'islam modéré

 La vidéo qui suit nous montre ce qu'on pourrait considérer comme un musulman modéré. Il n'a pas une attitude menaçante, ne remet pas en cause les lois de la République, ne demande pas des dérogations pour lui et ses coreligionnaires. Non simplement il attend, ce qui se passera ou ce qui ne se passera pas, en l'occurrence un basculement qui verrait les musulmans devenir majoritaires dans ce pays. Et bien évidemment dans cette éventualité les choses devraient changer.


 Cliquez au centre de la vidéo pour atteindre le site propriétaire
Bon au moins ça a le mérite d'être clair. Et ça pourrait éventuellement aussi en alerter certains dont le cerveau ne serait pas assez engourdi ou subjugué par la religion de paix et d'amour pour considérer qu'après tout c'est bien normal et même tout à fait démocratique.

Du coup je me sens un peu obligé de parler un peu aussi des assises contre l'islamisation de l'Europe qui se sont tenues hier à Paris. Lozès en parle aussi de façon toujours aussi ridicule. Je me dis qu'il est pas vraiment bien dans sa tête ce gus : par exemple hier il nous vantait la  réussite de la prise en compte de diversité en Pologne et dans les pays de l'Est en général. Et donc aujourd'hui il bavait sur ces assises dont je ne connais pas vraiment le contenu, leur notoriété ne s'étant construite que sur l'opposition de certains à la tenue de l'événement. On a donc davantage glosé sur la demande, heureusement rejetée de Delanoë, d'interdire cette manifestation, mais sans doute monsieur le maire préfère-t-il le chant mélodieux du muezzin sur les hauteurs de la ville qu'il est censé administrer, sur les protestations des traditionnelles associations dites antiracistes, de la gauche extrême qui défend désormais les religions, enfin une religion, pardon, qu'expliqué ce qu'étaient ces assises, et quel était leur contenu. Pour ça vous pourrez aller sur le site de Riposte Laïque.
De fait Lozes et d'autres sans doute sont un peu chiffonnés que ce genre de manifestation nécessairement haineuse soit conjointement organisé par des identitaires, nécessairement  fachos également, et des gens de gauche. J'espère au moins que Caquedrole qui récemment s'agaçait de ces clivages gauche-droite aura apprécié l'initiative. Pour ma part ce que j'aurais apprécié, c'est que ce genre de colloque soit organisé conjointement par l'UMP ou le PS. Mais là faut pas rêver quand même ! On a sa réputation d'antiracisme à défendre dans l'un et l'autre camp. Comme si une critique de l'islam pouvait être assimilée à du racisme ! Pourtant on en est là.
J'ai noté que ces assises ne concernaient pas le danger de l'islamisation de la France, mais celle de l'Europe. Et pour le coup je trouve que c'est bien vu. Même dans cette partie extrême-orientale de l'Europe que j'habite les problèmes avec l'islam existent également, ce qui semble appuyer l'hypothèse qu'il y a bien une offensive  ou encore une incapacité à se fondre dans l'environnement préexistant de la part de cette religion. Et que les prières dans la rue Myrha ne sont qu'un minuscule élément d'un problème beaucoup plus vaste qu'il serait peut-être temps que prennent en compte les gouvernements européens et même les partis politiques, puisqu'il s'agit là d'un problème de civilisation et que tout le monde est concerné, ainsi que les instances européennes qui pourront exceptionnellement mettre en veilleuse leurs travaux sur le calibre normalisé du concombre.
Enfin, je dis ça. Mais si vous trouvez finalement que ce que dit notre musulman modéré dans la vidéo tombe sous le coin du bon sens, surtout n'en tenez pas compte.

jeudi 16 décembre 2010

Prière dans les rues ou quand Marine Le Pen dicte au PS son ordre du jour

 
La récente déclaration de Marine Le Pen, en campagne interne, c'est utile de le rappeler, comparant l'occupation (d'autres ont préféré désormais utiliser le mot invasion pour ne pas être assimilés au "fachos" du FN) de rues dans certaines villes par de pieux musulmans en quête du lien spirituel les unissant à leur dieu de paix et d'amour, à l'occupation nazie moins les soldats et les panzers, en a fait réagir plus d'un à gauche, à droite et aux centres (le pluriel désormais s'impose). En fait elle a fait réagir tous ceux qui ont été incapables jusqu'ici d'empêcher cette au moins double atteinte flagrante à la loi. On retiendra juste parce que ça suffit amplement, occupation illégale de l'espace publique et atteinte flagrante à la loi sur la laïcité.

 
Curieusement aujourd'hui on se réveille et on s'exprime sur le fond ou presque comme nous allons le voir sur ces prières qui n'ont plus rien de sauvage puisqu'encadrées dans leur déroulement d'une façon quasi militaire. Le phénomène est déjà ancien, date de plusieurs années, mais a commencé à prendre une ampleur médiatique cet été quand certains, tout de suite assimilés à l'extrême-droite la plus nauséabonde même s'il se trouvait des mouvements de gauche pour soutenir l'initiative, ont voulu riposter en organisant un apéritif saucisson-pinard sur les lieux-mêmes du délit. Initiative évidemment condamnée par tout ce que la France compte de bien-pensants et interdite par les autorités craignant sans doute des combats de rue entre laïcs et musulmans. Et les prières dans la rue ont continué avec la bénédiction si j'ose dire du maire ainsi que du maire d'arrondissement concerné, ainsi que des pouvoirs publics. Et ça pourrait continuer longtemps comme cela puisque ceux qui s'opposent à ces manifestations religieuses dans la rue sont priés de la fermer sous peine d'être assimilés aux pires racistes et fascistes portés par cette terre.
Cependant le Front National s'emparant de la thématique, étant seul à le faire et les partis se rendant compte que leur silence complice, voire leur justification de tels actes, passe mal auprès de beaucoup de Français, et des échéances électorales importantes se profilant à l'horizon, certains se rappellent avec des aigreurs d'estomac un certain 21 avril 2002 et l'exclusion dès le premier tour de leur candidat célèbre pour son laxisme dans le domaine de l'insécurité et autres domaines connexes, secondé d'ailleurs dans sa fonction de premier ministre à la même époque par un ministre de l'intérieur qui n'est autre que le maire de l'arrondissement où se commet un délit hebdomadaire sans qu'il en éprouve de réelle émotion. Et voilà donc que sans doute par peur de se retrouver dans une situation similaire, car chacun sait bien que c'est essentiellement sur ces thèmes que se dérouleront les prochaines élections, le PS se croit obligé de sortir d'un silence complice et coupable pour prendre position sur le phénomène. Enfin prendre position est un bien grand mot, car comme d'habitude les socialistes sont en-dessous de tout dans ce domaine comme dans d'autres.
Néanmoins on constate tout de même que désormais c'est Marine Le Pen qui fixe l'ordre du jour du PS. Preuve évidente qu'elle inquiète, preuve que certaines thématiques de l'extrême-droite s'imposent comme relevant des préoccupations majeures des Français, preuve enfin que comme dans beaucoup de pays européens l'extrême-droite s'impose au moins par ses thématiques comme un acteur incontournable de la vie politique. En effet, force est de constater que dans un nombre de plus en plus important de pays européens l'extrême-droite participe désormais aux affaires soit directement au sein d'une coalition ou par un soutien négocié au parti au pouvoir, soit indirectement par une prise en compte de certaines des ses idées. Là je dirai que les partis dits modérés se sont davantage distingués par leur lâcheté que certains appelleront aveuglement que par leur modération et qu'ils récoltent aujourd'hui le fruit de cette lâcheté.
 
Certains responsables socialistes, donc, se sont crus obligé de sortir du bois pour s'exprimer publiquement sur le sujet. J'imagine que c'est une chose bien difficile pour eux tant leur rapport à la laïcité est ambigu. Du moins retrouve-t-on sans doute au sein du PS autant d'avis divergents sur la laïcité quand ça concerne les musulmans qu'on en trouve sur bien d'autres sujets. Prenons par exemple l'attitude le la première d'entre eux. Non, pas Ségolène, Hubert, celle qui a mieux triché qu'elle au moment de l'élection du premier secrétaire du parti. Que peut-on d'ailleurs espérer d'un parti infoutu de respecter le vote de ses militants ? Pardon, je diverge. Donc Martine Aubry, première secrétaire du PS et accessoirement maire de Lille a démontré dans sa ville qu'elle pouvait avoir une conception, sinon bizarre, au moins très souple de la laïcité la menant à réserver des créneaux islamiques dans les piscines municipales. On imagine ce que ça pourrait donner à l'échelle nationale si elle devenait présidente.
Néanmoins des socialistes se sont exprimés avec une vue assez convergente sur le sujet ce qui me permettra d'abréger. J'ai lu en particulier les interventions de Hamon-Vychinski, Dray l'horloger et notre Ségo, la murène du Poitou, qui dans un morceau de bravitude (désolé mon cher correcteur d'orthographe !), et sous prétexte de ne pas répondre aux provocations (!) de Marine Le Pen, nous en a pondu une tartine, nous montrant ainsi qu'elle maitrisait parfaitement l'art de la politique politicienne de surtout s'exprimer quand on n'a rien à dire.
Ils sont tous d'accord chez les socialistes pour dire que les pratiques hebdomadaires des musulmans, quand ils se mettent à prier dans la rue, sont inacceptables. Ouf ! On est soulagé ! Surtout parce que socialisme ne rime pas avec cécité, mais juste avec engourdissement prolongé du nerf optique. Combien de mois, d'années pour réagir à ce problème ? Mais au moins on prend acte de ces déclarations satisfaisantes. Par contre la suite est moins jolie. Car, bien évidemment, pas question quand on est socialiste de s'interroger objectivement sur les causes d'un phénomène si d'aventure il devait s'avérer qu'il est le résultat de coupables intentions de la part de ceux qui en sont à l'origine. Surtout s'ils sont étrangers ou musulmans. Espèces pas vraiment en voie de disparition mais quand même à protéger!
Donc plutôt que de poser quelques questions simples que je vais évoquer, pour eux et de façon unanime le problème vient de ce que ces pauvres bougres sont malgré eux obligés de prier dans la rue parce qu'ils manquent de lieu de culte. En fait ce qu'ils font n'est pas bien, mais ce n'est pas de leur faute. Ils contreviennent à la laïcité mais celle-ci devant garantir l'exercice du culte, et bien quand même on est aussi un peu responsable de ce qui arrive. Il faut donc construire des mosquées. Peut-être un moyen de relancer l'économie par le bâtiment ? En tout cas, s'ils accèdent au pouvoir j'achète illico des actions chez Bouygues.
Plus sérieusement leur discours sur les causes et les solutions est quand même un peu léger. Se sont-ils posé les questions suivantes quant aux causes:
  • Qui vient prier dans certaines rues bien connues désormais ? Les riverains, les gens des alentours ou un public venant de loin ? Il semblerait que les baiseurs de bitume de la rue Myrha viennent aussi de la lointaine banlieue.
  • Combien y-a-t-il de mosquées dans les villes touchées par le phénomène et combien de places offrent-elles ? Et corrélativement ces mosquées sont-elles toutes pleines au moment de la prière du vendredi ? Il semblerait aussi que la grande mosquée de Paris, par exemple, n'attire pas les foules lors de la prière du vendredi et que le recteur de la mosquée ait même invité ses coreligionnaires à s'y déplacer plus nombreux.
  • La religion islamique impose-t-elle quand les mosquées sont pleines de prier à l'extérieur ? Ou peut-on le faire tranquillement chez soi ?
Répondre à ces quelques questions ne me parait pas insurmontable. Et les réponses donneraient avec une certaine fiabilité les motivations réelles de ces manifestations hebdomadaires. Nécessité, provocation ou test ?
Mais les socialistes ont tranché : il faut construire des mosquées. Qui ? Où ? Comment? Bon ça ils se garderont bien de la dire si bien que je crains que mes impôts servent un jour à financer l'érection de lieux de culte ou encore, mais c'est déjà le cas, que la loi de 1905 soit détournée par le versement de subventions publiques à des associations ad hoc et évidemment culturelle, ou par la vente ou des baux de terrains à des conditions extraordinairement favorables mais pas pour les finances publiques.
 
Pour résumer donc, les socialistes une fois de plus n'ont rien dit de bien intéressant. Ils condamnent très tardivement des actes qu'ils toléraient jusqu'à présent (et pas seulement eux, je suis d'accord) tout en en excusant les auteurs en s'arrêtant très vite à des causes douteuses ou pas vérifiées, et en proposant des solutions très vagues. C'est sûr qu'avec eux on a l'habitude des programmes incantatoires comme l'égalité réelle qui ne sera jamais chiffrée. Ici donc ils essaient de ménager la chèvre et le chou, en comprenant les mécontents et ceux qui sont à l'origine du mécontentement. Surtout ne jamais se positionner en période pré-électorale ! En fait ils reproduisent exactement leur attitude quant au vote sur l'interdiction de la burqa : ils sont contre la burqa, mais ne peuvent pas voter le texte d'interdiction. Et dire que ça prétend gouverner !!!!!

mardi 14 décembre 2010

Peut-on enfin espérer ?

Le jugement rendu par le conseil des prud'hommes de Mantes la Jolie validant le renvoi de la directrice adjointe d'une crèche au prétexte qu'elle ne voulait pas ôter son voile islamique sur son lieu de travail mérite d'être salué. Il est en effet rare ces derniers temps de voir de tels jugements rendus. De fait on commençait à s'habituer, tout en désespérant pour certains dont je suis, à voir validée l'idée que l'islam devait être de plus en plus visible dans la vie quotidienne des Français. Ceci, bien entendu, au nom de la liberté religieuse inscrite dans la constitution, mais au mépris de la loi de 1905 sur la laïcité qui ne nie pas cette liberté de culte mais veut la circonscrire au cercle privé. En gros c'est : "vous voulez prier, honorer votre dieu. Libre à vous de le faire, mais chez vous ou dans les endroits de culte prévus à cet effet que vous financerez d'ailleurs vous-même. Mais surtout ne venez pas nous empoisonner la vie, notre vie, avec vos salamalecs et les interdits et prescriptions de votre religion." Ce principe simple et sage pourtant n'a pas manqué d'être largement bafoué ces dernières années et par certains membres d'une même religion qui ont obtenu moultes dérogations qu'on a nommé fort malencontreusement "accommodements raisonnables". Car il n'y a pas lieu qu'il puisse exister des accommodements vis-à-vis d'une religion quelle qu'elle soit.
 
L'affaire de la crèche de Chanteloup les Vignes est typique de ces dérapages de plus en plus admis. Nous avons à faire à une crèche privée, au concept d'ailleurs fort remarquable car tenant tout à fait compte de son environnement humain très divers et des contraintes professionnelles de beaucoup de mères travaillant en horaires décalés. Nous aurions eu à faire à une crèche publique ou une école que le problème n'aurait pu exister. Car au fil du temps, le champ où doit s'exercer le principe de laïcité s'est considérablement restreint. Restreint en fait au domaine public (et non à l'espace du même nom), aux administrations, à l'école (hors cantine bien entendu et aussi malheureusement) et à l'hôpital avec grande peine quant au choix du sexe du praticien. En fait beaucoup de monde, dont les associations dites antiracistes, la Halde, je vais y revenir, a considéré que le domaine privé qui inclut, ne l'oublions pas l'espace public, devait être exclus de mesures quasiment jugées discriminatoires vis-à-vis des musulmans et que ces derniers pouvaient donc exiger des aménagements dans l'entreprise par exemple, pour y manger hallal et si possible loin des bouffeurs de cochon, pour faire la prière, et aménager le travail pendant la période du ramadan.
Preuve en est que cette restriction du champ de la laïcité était entrée dans les mœurs, la trop fameuse Halde, fumeuse invention de Chirac, avait considéré que la directrice adjointe licenciée pour port du voile et refus de l'ôter avait été discriminée. C'était sous la présidence de l'inénarrable Schweitzer heureusement dégagé. Par bonheur son éphémère remplaçante, Jeannette Bougrab appelée à d'autres responsabilités, a considéré, en redonnant en même temps un peu d'honneur et de crédibilité à cette chose qu'est la Halde, que cet avis devait être revu et qu'elle-même considérait exactement le contraire. Elle a d'ailleurs témoigné lors de la procédure. Pas étonnant d'ailleurs que cette jeune femme à peine en place, et visiblement sur une trajectoire très différente de celle idéologique de son prédécesseur, ait subi des attaques calomnieuses via le Canard enchainé quant à une augmentation de salaire facilement démentie. Le fait est donc qu'on a voulu la salir. C'est normal, me direz-vous : elle est de droite, laïque et républicaine. Et j'allais oublier, fille de Harki, donc censément fille de traitre à la patrie… algérienne. Mais surtout elle allait sortir la Halde de son enfermement idéologique. Puisse son successeur continuer dans le même voie et résister aux pressions de l'ancienne équipe, l'équipe Schweitzer.
 
Revenons maintenant à ce jugement qui a par ailleurs rendu furieux quelques jeunes musulmans à la sortie du tribunal, ce qui montre au passage que cette affaire est loin d'être neutre et cache d'autres combats. Sans présager des appels et recours possibles, Il peut être considérer comme un tournant. Cette fois des gens qui avaient pouvoir de dire le droit ont dit : "Non. Ça suffit". Car ce jugement est à considérer tout autant sur le plan du droit que celui des valeurs. La crèche est privée, donc selon une certaine jurisprudence les juges du travail auraient pu recevoir la plainte de la plaignante. Mais sur le plan des valeurs républicaines et laïques, cette position était difficilement justifiable, même si par le passé certains juges ne se sont guère embarrassés de ces scrupules. Difficilement justifiable car il est probable que vu les indemnités réclamées la crèche aurait sans doute dû fermer, mais surtout difficilement justifiable car cette crèche s'est bâtie sur la tolérance, sur l'effacement des différences, bref sur un principe de pure laïcité, même si sa créatrice n'avait peut-être pas envisagé ça sous cet angle. Recevoir la plainte de cette femme revendiquant le port du voile, c'était rompre un équilibre dans ce lieu préservé.
 
Maintenant il faut espérer que l'esprit qui a dicté ce jugement va s'étendre bien au-delà de ce cas particulier et irradier dans tout le secteur privé, dans les entreprises, en particulier, où les responsables seront fondés à réclamer que le principe de neutralité soit respecté.
C'est cette fermeté, ce retour aux valeurs républicaines et à une laïcité bien comprise qui permettra le vivre-ensemble. Et certainement pas l'exaltation de ses valeurs religieuses s'exprimant par des revendications pour exprimer son appartenance religieuse ou encore par l'occupation (avec un o minuscule) de l'espace public pour célébrer son dieu. Et c'est aussi ainsi, effet collatéral, que le Front National, verra son audience se réduire de façon drastique.

mercredi 1 décembre 2010

Les syndicalistes ne sont pas des délinquants

Bon! Ceux qui me connaissent devinent aisément que ça ne vient pas de moi cette trouvaille. J'ai trouvé ça en conclusion d'un billet d'un membre éminent de cette blogosphère.
Il nous raconte en effet les déboires d'un jeune maître de conférences membre du syndicat SUD et qui va comparaitre en justice pour avoir bloqué un supermarché avec sa voiture personnelle. C'est vrai, il n'était pas seul, mais ses comparses avaient pris le soin de prendre la voiture du syndicat ou mieux celle de leur entreprise ou administration. Comme quoi, on peut avoir fait au moins huit ans d'études après le bac et demeurer assez nase pour commettre un délit avec sa propre voiture permettant évidemment une identification. Ceux qui maintenant le soutiennent doivent bien se marrer quand il a le dos tourné de voir comment on peut être intello et aussi niais. Et donc maintenant le voilà cité à comparaitre. Il risque 2 ans de taule parait-il. mais qu'on se rassure avec la justice telle qu'elle fonctionne actuellement, il y a de fortes chances qu'il puisse continuer tranquillement à militer enseigner dans sa fac et ouvrir ses étudiants à la vraie vie.
Ce qui m'interpelle tout de même, c'est le fait qu'on puisse considérer que dès lors qu'on est syndicaliste on  a le droit d'entraver la circulation, puisque c'est le chef d'accusation qui pèse sur ce représentant des élites de la nation. Si je comprend bien l'auteur du billet, c'est effectivement ça. Le gars en question ne peut être délinquant parce qu'universitaire d'une part et syndicaliste d'autre part. Comme si une position sociale valait immunité. Comme si lui avait le droit et moi pas de bloquer une route ou un supermarché.

 
Et pourtant ! Un événement récent semble conforter l'auteur du billet dans son opinion, même si le ministre concerné a heureusement réagi.
Il y a quelques temps, un employé d'une PME de 180 salariés de Seine Maritime est interpelé par les gendarmes pour vol de matériel dans l'entreprise qui a la bonté de l'employer. Il reconnait les faits à hauteur de 50000€. Le chef d'entreprise, dans un réflexe qui me parait sain, se dispose à congédier cet employé indélicat. Et là surprise ! Refus de l'inspection du travail qui d'une part estime que la faute grave n'est pas avérée et qui d'autre part appuie son refus sur le fait que l'employé est délégué du personnel (syndiqué à la CGT, semble-t-il).
Il faudra donc une manifestation dans les rues de Rouen des employés de l'entreprise qui soutiennenet leur patron et  une grève de la faim de 16 jours de ce dernier pour que le ministre du travail annule la décision de l'inspection et pour que le licenciement puisse avoir lieu.
Il en ressort donc qu'aux yeux de l'inspection du travail, le fait d'être délégué du personnel et syndiqué assure l'impunité au sein de l'entreprise. Comme aux yeux des syndicats puisque la CGT et SUD s'insurgent contre cette décision ministérielle et contre les moyens utilisés par le patron accusé de tapage médiatique. Venant de tels syndicats dont les membres n'hésitent pas à employer la séquestration, ou à brandir la menace de destruction de leur outil de travail, ou encore  celle de provoquer une catastrophe écologique, ça fait doucement rigoler. A moins qu'il n'y ait un copyrignt sur le tapage médiatique.

 
Voilà donc on en en est en France. Le syndicaliste fait partie des espèces protégées. Sans doute du fait de sa rareté compensant sa nuisibilité. En voyant ça, je pense avec nostalgie et envie aux méthodes de madame Thatcher qui a réussi, de manière particulièrement habile et en ayant préparé son coup alors qu'elle était encore dans l'opposition à tuer le syndicalisme anglais tel qu'il existait avant son arrivée au pouvoir, assez puissant pour faire tomber des gouvernements. Il faudra que j'en parle un jour. De fait si le droit syndical anglais était transposé en France, tous ces blocages, tous ces actes visant à entraver la liberté du travail, ne pourraient pas exister ou bien leurs auteurs iraient garnir les prisons. Donc une pensée émue pour Maggy qui en plus de tuer le syndicalisme britannique a également tué la gauche travailliste.

vendredi 26 novembre 2010

Karachigate, journalistes pédophiles ou les mamelles actuelles de l'antisarkozysme


Le monde va assez mal en ce moment. Il y a bien sûr cette crise qui n'en finit pas, il y a les conflit israélo-Palestinien qui ne voit pas d'issue (je cite ce conflit pour faire plaisir à ceux qui ne connaissent que celui-là ou font une fixation, et ils sont nombreux), il y a l'épidémie de choléra en Haïti dont tout le monde sauf les intéressés semble s'en foutre, il y a aussi ce conflit entre les deux Corée, mais traité à la hauteur d'un fait divers alors que c'est un danger très grave…
La France au milieu de ces désordres qui agitent le monde ne va pas très bien non plus : la crise, le chômage, les finances publiques en état de délabrement, une identité nationale qui part en vrille… Mais au moins en France on connait le coupable : le président Sarkozy. Il est peut-être d'ailleurs aussi un peu coupable des malheurs de la planète. J'ai lu il n'y a pas longtemps justement un commentaire sur l'affaire coréenne dans lequel le commentateur n'a pas pu s'empêcher de citer le nom du Président de la République. C'est vrai que pour certains ça tourne à l'obsession de telle manière que tout, absolument tout, les ramène à Sarkozy. Peut-être une nouvelle pathologie qui fera la fortune des psys tans que durera le règne de ce dernier.
 
Mais des personnes qu'on qualifiera peu raisonnablement de raisonnables sont de meilleurs artisans de l'antisarkozysme. Eux se limitent aux affaires dans lesquelles le Président n'est peut-être pas impliqué, mais où on peut trouver son nom par divers rapprochements parfois douteux et en tout cas toujours malveillants.
 
Il en est ainsi que cette fameuse affaire des victimes de l'attentat de Karachi de 2002 qui auraient peut-être été tout simplement exécutés pour une sombre histoire de commissions et rétrocommissions non versées. Vous remarquerez que j'emploie le conditionnel. Parce que dans cette affaire comme dans beaucoup d'autres, à moins d'être foncièrement malhonnête, mais ça ça ne manque pas, on ne peut utiliser que ce temps. Mais par les temps qui courent ça suffit amplement pour discréditer quelqu'un même s'il s'avère qu'il n'y a absolument rien derrière l'affaire.
Dans l'affaire de Karachi, on a quoi ? Une hypothèse islamiste et une hypothèse de vengeance suite au non paiement de commissions donnant elles-mêmes lieu à des rétrocommissions. Ces dernières auraient financé pour partie la campagne de Balladur en 95. Et bien évidemment comme Sarkozy était impliqué dans cette campagne en tant que porte-parole, c'est bien lui qui est celui qui a placé la bombe dans le bus qui transportait les ingénieurs de l'armement. C'est aussi simple que ça ! On se demande d'ailleurs si Balladur a jamais existé tant finalement on ne lui demande pas grand-chose. Non, c'est Sarkozy le coupable. On lui a d'ailleurs, pour que tout le monde le comprenne bien, attribué des responsabilités qu'il n'avait pas durant cette campagne. On en a fait le trésorier ou le directeur de campagne, donc l'homme qui nécessairement savait qu'il y avait malversation financière quand ce n'est pas lui qui l'organisait, à condition toutefois qu'il y ait eu malversation, mais là encore ce n'est pas prouvé. Et voilà donc comment on saborde ou tente de saborder un homme à partir de faits qui n'ont pas été établis et à partir d'informations fausses sur les qualités de l'individu. Mais ça ne choque pas grand monde à gauche puisque ça peut servir pour les élections. Et non seulement ça ne choque pas, mais en en rajoute en demandant la mise en place de commissions, en faisant des allusions du type "on ne sait pas si c'est lui, mais il y a quand même des éléments troublants. Et puis vous vous rendez compte, on n'a pas voulu laisser le juge perquisitionner la DGSE, c'est donc que… "(C'est vrai après tout, il n'y a qu'à organiser des opérations portes ouvertes dans les archives des services secrets !).
Deuxième circonstance aggravante, Sarkozy était ministre du budget, donc pouvait avoir eu à en connaitre avec ces fameuses rétrocommissions. Sauf que les rétrocommissions, c'est toujours occulte. On verse des commissions qui sont officielles, prévues dans le contrat, et un ou des heureux bénéficiaires en reversent une partie à un ou plusieurs autres individus qui ne figurent pas dans le contrat. Mais en tout état de cause, il ne s'agit plus là de clauses du contrat, et donc ça ne passe pas par Bercy.
Maintenant lier de supposées rétrocommissions qui auraient bénéficié à la campagne de Balladur à un attentat commis 7 ans plus tard relève d'une acrobatie intellectuelle puissante. En mai 95 les élections sont terminées, et donc la campagne aussi. On peut donc supposer que les rétrocommissions si elles existent cessent. Et même si elles continuent à être versées (on se demande à qui) jusqu'à ce que Chirac y mette fin en cessant de régler les commissions, on imagine mal que Balladur se fâche au point d'aller poser une bombe dans un bus. Le problème des rétrocommissions est donc un problème à découpler de l'attentat, même s'il y a lieu à poursuites (mais contre qui ? Sarkozy en tant que porte-parole semble éloigné de tout danger à ce niveau). Mais comme les comptes de campagne de Balladur ont été validés par le conseil constitutionnel présidé à l'époque par Roland Dumas, et malgré les conditions peut-être pas nettes de cette validation, il y a très peu de chances qu'on aboutisse à quelque chose. Ou alors ça nous mène très loin. N'oublions pas que nous sommes au moment de la signature du contrat en période de cohabitation et qu'il serait étonnant que l'Elysée n'ait pas eu son mot à dire dans le cadre de la signature d'un contrat de vente d'armement.
Reste maintenant les commissions qui cessent d'être versées par Chirac. A ce niveau je manifeste le plus grand étonnement. Car un contrat, même s'il est mal ficelé, doit être respecté, et dans ce cadre les commissions devaient continuer à être versées sous peine de recours en justice, et non de pose de bombe.
Enfin tout ça pour dire que faire de Sarkozy le responsable de la mort de Français en 2002 à Karachi parce qu'il était porte-parole de campagne de Balladur en 1995 relève d'un exercice intellectuel de haut vol. Mais qui aime bien châtie bien et qui n'aime pas châtie mieux encore (on ne parle pas de qualitatif pour le second terme de la phrase).
Mais ça peut fonctionner, la rumeur peut fonctionner. Il suffit de quelques ingrédients qui fonctionnent toujours. Tout d'abord la séquence émotion : des Français assassinés à l'étranger. Puis la séquence indignation : les turpitudes financières des politiques (de droite of course) ont provoqué cet assassinat collectif. Enfin la séquence révélation : la campagne de Balladur ça ne vous dit rien ? Vous ne vous rappelez pas d'un certain Sarkozy qui occupait une place très importante dans cette campagne ? (et de broder sur le rôle de Sarkozy dans la campagne de Balladur). Ben oui, ça fait pleurer dans les chaumières, ça renforce le poujadisme, ça permet de pointer du doigt Sarkozy, cible de toutes les attaques depuis 2007, mais tout ça est un peu vide factuellement. Aussi vide que le programme du PS, ceci expliquant sans doute cela.

 
Un effet collatéral de cette affaire est ce fameux entretien avec des journalistes en marge du sommet de l'OTAN. Un entretien off, normalement. En passant on remarquera la confiance qu'on peut accorder à certains journalistes. A moins que les fuites viennent de l'Elysée, tellement c'est beau.
Donc Sarkozy s'exprime face à des journalistes ou plutôt se fout de leurs gueules pendant quelques minutes avec l'entière complicité de ces derniers qui semblent bien s'amuser. Encore faut-il avoir écouté l'entretien pour pouvoir en juger, ce que certains n'ont certainement pas fait. Sarkozy s'en prend gentiment à un des journalistes qui lui pose une question débile, débile parce qu'elle ne repose sur rien ou sur des on-dit, débile parce qu'on se demande ce qu'il espère comme réponse ("oui je suis coupable de tout" peut-être). Il lui dit qu'il est pédophile parce qu'il en a l'intime conviction et que c'est à lui de prouver désormais le contraire. En fait il ne fait qu'imager ce que lui-même subit régulièrement et notamment dans cette affaire Karachi. Et ça continue pendant un certain temps. Il n'y a rien de bien intéressant à entendre. Mais tout le monde, le Président et les journalistes semblent bien s'amuser.
Ce qui est intéressant maintenant c'est de voir comment est interprétée par certains (à gauche) cet entretien. Certains disent : "Sarkozy a pété les plombs". Ah bon ! Il me semble bien se contrôler pourtant!
D'autre disent : "Sarkozy insulte les journalistes". Belle déformation de la vérité.
Un blogueur, mais il ne doit pas être le seul parle de vulgarité, de fautes de français. Oui sans doute, mais ce n'est pas un discours à la tribune de l'ONU ou une conférence de presse. Restons dans un contexte théoriquement "privé" puisque nous sommes en off.
Si on fait la synthèse de tout ça, on a à faire bien sûr à un Président à la limite de l'illettrisme qui ne se maitrise pas, qui dérape facilement, se livre à l'insulte envers ses détracteurs.
Une chance finalement que le contenu de cet entretien informel ait été mis en ligne pour rétablir la vérité. C'est d'ailleurs pour cela que je soupçonne que c'est un coup monté par l'Elysée qui a voulu ridiculiser des détracteurs (dont certains aspirent aux plus hautes responsabilités) qui s'appuient sur du vent en dévoilant ensuite "l'objet du délit".

   
Voilà donc sur quoi s'appuie l'antisarkozysme. Il ne s'agit pas pour moi ici de défendre l'individu mais de tenter de montrer le niveau des attaques dont il est l'objet. C'est atterrant. Surtout venant de gens qui prétendent exercer les responsabilités dans 18 mois. A moins qu'ils ne s'entrainent pour se claquer le baigneur entre eux puisqu'ils entrent en période de primaires. D'ailleurs les premiers coups sont déjà partis. On va se marrer.

jeudi 25 novembre 2010

Faut-il armer les pompiers ?

 
Depuis quelques années déjà les pompiers sont la cible de voyous de cités, ceux que le politiquement correct de gauche nous invite à appeler " des jeunes". Caillassages et jets de projectiles volumineux à partir des toits des immeubles sont devenus une tradition tellement ancrée que finalement les journalistes renoncent le plus souvent à rapporter les faits comme s'ils allaient de soi.
 
Et pourtant, on doit tout de même se dire qu'il faut être un peu tordu, ou avoir un cerveau rendu à l'état spongiforme sous l'effet de la drogue pour s'attaquer à ceux qui viennent pour aider, parce que le besoin existe ou parce que ils ont été attirés dans une embuscade. Qu'est ce qui peut animer des abrutis pour décider de se faire du pompier ?
Une première réponse me vient à l'esprit si on excepte la débilité profonde de cette racaille, euh pardon, de ces jeunes. Cette réponse c'est la lâcheté. Quoi de plus facile que de faire intervenir des personnes dont la vocation est de sauver, qui ne se réfugieront pas derrière un droit de retrait, et qui donc, même si c'est la peur au ventre se déplaceront, pour ensuite les malmener, menacer leur intégrité physique, et même leur vie. Et comme les pompiers ne sont par armés, c'est une "victoire " assurée sur des gens portant l'uniforme donc représentant quelque part dans le subliminal de ces tarés l'autorité. Ben oui, quoi ! S'opposer à l'autorité quand celle-ci n'a pas les moyens de se défendre, c'est tellement bien. Pourquoi donc s'en priver.
Parce que, comme vous l'aurez sans doute observé, la racaille chasse en meute et quand elle est sure de ne rien risquer. Et là bien évidemment ça ne s'applique pas qu'aux pompiers. N'importe qui peut être la victime malheureuse de ces dégénérés parce qu'il occupe trop de place sur le trottoir, parce que malencontreusement son regard aura croisé celui vide et bestial d'un abruti (accompagné bien sûr), parce qu'il aura voulu "faire son Français" en exigeant la rédaction d'un constat à l'amiable suite à accident, ou simplement pour rien. Dans cette philosophie (quel joli mot pour des sous-hommes) le pompier trouve donc toute sa place.
La parade est donc de faire accompagner les pompiers par des membres de forces de l'ordre apte à répliquer aux agressions, ce qui limite donc les tentations. Quoique les choses évoluent là aussi. Mais passons. Car désormais ça ne suffira plus pour assurer la protection des pompiers.
En effet, la nouvelle technique en vogue n'est plus d'attirer les pompiers dans un guet-apens, mais d'attaquer directement leur caserne. C'est ce qui s'est passé récemment à Chanteloup-Les-Vignes, une localité dont le nom charmant est loin de refléter la réalité. Cette affaire a d'ailleurs été, semble-t-il assez peu médiatisée, comme si cacher la pourriture empêchait les odeurs et son expansion. Enfin, il ne faut pas effrayer le bon peuple, des fois qu'il lui viendrait de mauvaises idées éloignées du politiquement correct. Donc consécutivement à une descente de police anti-drogue, les voyous du cru ont décidé de se venger en attaquant la caserne des pompiers. Ils étaient 40 tandis que les pompiers étaient 12. La caserne a été attaquée à coup de boules de pétanque et de cocktail Molotov. Ou plutôt dans l'ordre inverse car quand les pompiers tentaient d'teindre les cocktails Molotov ils étaient agressés à coup de boules de pétanque. Bien évidemment après qu'ils eurent exprimé leur "juste" colère" les "jeunes" cagoulés sont rentrés chez eux tranquillement. Juste colère en effet due à ce refus de la diversité des cultures, du mélange de la culture européenne et du résultat de la culture du pavot. Remarquez, come ne manqueront pas de le suggérer certains, il n'y a qu'à légaliser les drogues et ça ne se produira plus. Mais en attendant ce jour béni de la dépénalisation, il faut bien faire quelque chose.
 
Donc j'en reviens à ma question initiale : faut-il armer les pompiers ? A cette question, sans hésitation je réponds par l'affirmative. On pourrait d'ailleurs commencer à titre d'expérience par les pompiers de Paris et de Marseille qui sont en premières lignes dans leurs banlieues respectives et qui sont militaires et ont donc appris à manier les armes. Ça ferait peut-être réfléchir les petites frappes à deux fois.

jeudi 28 octobre 2010

Impressions du moment

Voilà un moment que je ne m'étais pas exprimé dans ces colonnes. Je sais que ça n'a pas manqué à grand monde mais après tout ça n'a que peu d'importance puisque j'écris surtout pour me faire plaisir. Et ces derniers temps celui-ci n'était pas au rendez-vous.

Donc après quelques semaines de calme, me vient soudain l'envie de donner mes impressions sur divers événements qui ont marqué l'actualité ces dernières semaines.
 
Bien évidemment on ne peut pas échapper à la réforme des retraites et surtout aux différents mouvements sociaux qui ont accompagné son cheminement législatif et qui s'étouffent peu à peu pour, sans doute, des raisons diverses et variées : réforme votée par les deux chambres, donc promulgation proche malgré la vaine agitation du PS qui n'a guère mieux à proposer que de porter la loi devant de Conseil Constitutionnel pour on ne sait quel motif (on fait ce qu'on peut et quand on peut peu…) ; une météo qui devient de moins en moins propice pour battre le pavé ; et aussi, ne l'oublions pas, une période de vacances qui restent quand même un moment sacré, en tout cas davantage sans doute que la défense de droits acquis à la suite d'âpres luttes, et bla et bla et bla. J'ai toujours été étonné par cette notion de droits acquis, notion qui suppose que les choses au pire doivent être immuables, au mieux doivent toujours progresser dans le même sens. Comme si l'histoire, l'économie, les hommes, la vie quoi, n'étaient jamais soumis à des soubresauts susceptibles de remettre en cause les acquis de la veille. Comme si en entrant dans la vie on prenait un train cheminant au-dessus de rails immuablement rectilignes, en oubliant que parfois ce train peut avoir comme conducteur un CGTiste.

Au-delà de la réforme qui sera peut-être annulée si les socialos et leurs alliés arrivent au pouvoir, mais on ne sait toujours pas vraiment au profit de quoi, mais eux non plus sans doute, mais qui sera de toute façon nécessairement revue avant 10 ans et ensuite encore puisque désormais, et c'est l'époque qui veut ça et le voudra de plus en plus on naviguera nécessairement à vue, ce sont les mouvements de protestation qui m'ont paru le plus intéressants.
Vu de loin, c'est-à-dire sans en subir les conséquences, c'est pathétique. Et ça peut même inspirer un sentiment de honte quand on est français et que les infos locales vous bombardent de reportages vous montrant des braillards, des véhicules qui brûlent, des dépôts de carburant bloqués et les stations service fermées, des rues couvertes d'immondices avec une voie off qui s'étonne que dans le pays où on travaille le moins en Europe, on se met dans des états pareils quand il s'agit de travailler deux années supplémentaires pour sauver les retraites (je n'invente rien !). Evidemment ici ce genre de chose serait impossible même si le droit de grève existe et est utilisé : il est hors de question, et ça me parait éminemment normal de laisser bloquer le pays et son économie, de voir des domaines stratégiques paralysés par une poignée d'individus arc-boutés sur leurs privilèges.
Car si on gratte un peu, on peut trouver des motifs de grève bien étrangers à la réforme ; à ce sujet le cas du port de Marseille est emblématique : des semaines de grève qui continuent malgré des concessions exorbitantes comme la garantie de l'emploi à vie et des niveaux de salaire pour que la GGT puisse conserver son emprise sur le port après les restructurations en cours. Les conséquences pour le port seront terribles. Mais les CGTistes forts de leur emploi garanti à vie n'en ont rien à faire, bien évidemment. Mais il parait que ce sont tout de même des interlocuteurs valables dont la force ne réside pas dans leur représentativité (combien de salariés représente les syndicats et la CGT en particulier ?) mais dans leur pouvoir de nuisance. Une vison particulière du dialogue social et de la démocratie.
Et puis il y a le mouvement des collégiens, lycéens et étudiants dont la particularité est d'attirer à eux les casseurs aussi promptement que la merdre attire les moches. Mouvement ô combien pathétique ! Des jeunes qui défilent non pas pour réclamer du boulot mais pour avoir une retraire à 60 ans dans les 50 prochaines années en oubliant que en attendant c'est à eux de payer celle de leurs parents et grands-parents. Enfin, pour ma part, une jeunesse qui s'inquiète de sa retraite ça me parait assez inquiétant. Mais c'est vrai qu'il faut dans le même temps promouvoir quelques idiots, étudiants attardés, à l'image du Julliard, ex-dirigeant de l'UNEF qui avait tout de même eu le mérite d'atteindre le mastère à 28 ou 29 ans, et désormais spécialiste des questions d'éducations au PS et accessoirement conseiller de la ville de Paris avec des émoluments confortables malgré son peu de mérités universitaires. Et après ça on se fout de la gueule de jean Sarkozy. De vrais farceurs au PS.
 
Tiens puisqu'on parle PS, comme ne pas relever la douce hypocrisie de ces derniers jours à l'occasion du décès de Georges Frêche. D'Aubry avec laquelle on le sait c'était le grand amour, à Flamby qui l'a viré comme un malpropre du parti, ils lui reconnaissent tous l'envergure d'un homme politique exceptionnel, d'un visionnaire qu'ils devaient admirer secrètement attendant sa mort pour exprimer une passion que la jalousie sans doute avait mis sous le boisseau. S'il avait pu voir ça, ce pauvre Frêche, j'imagine que ça l'aurait amusé et qu'il n'aurait pas manqué de déraper une ultime fois pour renvoyer à leur petite place ces laudateurs opportunistes.
 
Tiens puisqu'on parle de déraper, il me faut aussi évoquer ce dérapage de Guerlain qui a apporté son lot d'émotions, lesquelles ne seraient jamais être assez nombreuses, à nos bienpensants. Imaginez, oser s'exprimer en utilisant une expression tellement commune qu'elle figure en bonne place dans le Larousse au moins (j'ai vérifié) en s'interrogeant sur la validité de cette expression. Que celui qui n'a jamais fauté lui jette la première pierre comme dirait l'autre. Mais peut-être qu'en disant ça, je fais la promotion de la lapidation, qui sait ? Vite les bienpensants secouez-vous l'index gauche !
 
Pour finir, et ça rejoint les deux derniers articles que j'ai commis, je n'ai pas vu beaucoup de développements après ce discours de Angela Merkel constatant, il était temps, l'échec du multiculturalisme. En fait, ceci me parait bien plus important que les événements mentionnés supra parce s'il s'exprimait en tant que chancelière d'Allemagne, il est évident que ce constat est en train de se faire partout en Europe, même si on n'en parle que de manière très inégale en fonction des pays. Ceci dit, je n'imagine pas le tollé si ce constat avait été fait par Sarkozy! Mais c'est bien! L'idée (fondée sur des faits)gagne du terrain. Certains chercheurs en sciences humaines, rares il est vrai, mais la sociologie attire davantage les gauchistes et les bienpensants que les vrais chercheurs objectifs (et croyez-moi, je sais de quoi je parle!), commencent à commettre des ouvrages sur le sujet sans qu'on les pende en place publique. Peut-être à force finira-t-on par analyser sereinement un phénomène fondamental pour l'avenir de l'Europe et de la France en particulier sans en laisser l'exclusivité à l'extrême-droite et au Front National en particulier.

lundi 20 septembre 2010

Poussée de l'extrême-droite en Europe. A qui la faute ?

"Vous verrez, vous apprendrez à les aimer, même si eux ne vous aiment pas".
C'est un peu le message que doivent supporter les Européens depuis un certain nombre d'années, à moins que ce ne soit le suivant :
" S'ils ne vous aiment pas, c'est parce que vous le méritez. Si vous ne les aimez pas, c'est que vous êtes des salauds".

De fait on constate qu'en Europe, il y a de plus en plus de salauds. L'extrême-droite certainement islamophobe au sens étymologique du terme (qui a peur de l'islam et non qui hait l'islam), sans doute xénophobe, parfois raciste et antisémite, gagne du terrain dans quasiment tous les pays de l'Union Européenne. Quand elle ne participe pas à des gouvernements comme ce fut le cas en Autriche et comme c'est le cas en Italie, quand elle n'appuie pas des gouvernements comme c'est le cas au Danemark, ses thématiques sont reprises par d'autres gouvernements comme c'est le cas en Hongrie, en Suisse (hors UE), en France et même au Royaume-Uni où pourtant le parti d'extrême-droite est très faible. Elle peut également se poser en interlocuteur obligé ou en position de perturbateur comme c'est le cas désormais en Suède où les dernières élections obligeront à des compromis entre la droite vainqueur mais non majoritaire et la gauche. Car un peu partout l'extrême-droite qui enregistrait des succès essentiellement locaux s'impose au niveau national.
Et voilà même que des gens de gauche dans certains pays se mettent désormais à développer des thèses jusqu'ici scandaleuses, comme par exemple Thilo Sarrazin, membre du parti socialiste allemand qui attaque de front l'islam dans son pays (voir billet précédent) dans un livre récent qui connait un certain succès chez les Allemands, même si la classe politique bien évidemment s'en démarque.

Face à cette contagion, les arguments les plus entendus sont évidemment que les "racistes" sont de plus en plus décomplexés, que les gouvernements jouent sur la corde populiste, que les problèmes soulevés n'existent pas mais sont inventés de toutes pièces ou concernent des minorités pas représentatives… Bref, il y a des salauds, mais heureusement  aussi des gens vachement bien et extrêmement vigilants qui n'hésiteront pas à traquer le raciste là où il se trouve et le feront taire, soit en le montrant du doigt, soit en cliquant sur "alerter la modération". Il faut dire que ça a marché pendant pas mal de temps cette tactique qui s'est largement appuyé sur un sentiment créé de culpabilité "historique" et l'instauration d'un climat de repentance s'appuyant même sur la loi. Il semble cependant que cette tactique connait désormais ses limites et se montre de plus en plus inopérante face aux faits. Car un sentiment, même s'il a la forme d'un oukase, ne pèse pas lourd dans le temps face à la réalité.
Et la réalité c'est que des personnes ou des groupes de personne, et ce sans considération de nationalité, rejettent le mode de vie des endroits où le destin les a fait échouer ou encore où ils en choisi de s'établir, ce qui est encore plus problématique, et tentent même d'imposer leur mode de vie propre, ceci parce qu'ils restent attachés à leur culture ou à l'interprétation qu'ils font de leur religion. Et il faut admettre que portés par ce sentiment de culpabilité que s'est forgé l'occident, ils ont pas mal réussi jusqu'à présent. Et on ne parlera même pas de la rubrique des faits divers largement alimentée par ces mêmes personnes en même temps que la population carcérale. Evidemment il ne faut pas en parler. Zemmour en a fait les frais chez nous, même si ce qu'il énonce est corroboré par des statistiques officielles ou un éminent magistrat comme M. Bilger. Mais comme le phénomène existe également ailleurs, en Suède par exemple ("Selon le tribunal de Helsingborg, la ville voisine, sept criminels sur dix sont des immigrés, assène Daniel Engström. Mais on n'a pas le droit de le dire, sous peine d'être taxé de raciste !"), on ne peut pas définitivement le taire au niveau européen.
Mais délinquance et criminalité ne sont évidemment qu'une partie du phénomène, la plus spectaculaire. La plus grave restant à mes yeux ce refus d'épouser nos valeurs et notre culture et cette volonté d'en imposer d'autres. Et là aussi ça devient plus que visible.

Alors que faire ? Continuer à taire un phénomène qui touche une bonne partie de l'Europe, au moins cette partie de l'Europe assez accueillante pour accueillir des immigrés en masse et les prendre en charge socialement ? En laisser le monopole, au niveau de l'affirmation de sa réalité à la seule extrême-droite dans les pays concernés et voir celle-ci s'imposer de plus en plus dans les institutions démocratiques des pays européens, par sa présence physique ou par ses idées ?
Il semblerait que ceci a été l'option choisie jusqu'à peu de temps. Et que la seule réponse à un phénomène inquiétant s'est traduit par des réactions comme l'organisation, parfois interdite, d'apéros saucisson-pinard. Ceux qui s'en émeuvent, en criant au racisme et à l'islamophobie, n'imaginent pas ce qui risque de se passer dans un avenir assez proche si on continue cette politique de l'autruche, même si cette dernière est équipée de son tube de vaseline. Car en laissant le monopole de la dénonciation du phénomène à l'extrême-droite, et bien on aura des réactions dignes de l'extrême-droite.
L'extrême-droite prospère en effet sur le terreau de la crise économique qu'elle lie volontiers à l'immigration, source donc des problèmes économiques, mais également sociaux. A ce titre elle est sans doute la pire ennemie du capitalisme, bien plus qu'une extrême-gauche qui n'existe pas vraiment en Europe, la France étant à ce niveau une exception malheureuse. Car elle s'oppose à la liberté des flux humains (ou main d'œuvre) qui est une des caractéristiques modernes du capitalisme. C'est d'ailleurs pour cette raison que c'est d'une parfaite idiotie de comparer les fascismes des années 30 avec le phénomène actuel car autant les premiers étaient soutenus par le capitalisme, autant l'extrême-droite actuelle est éloignée de ce dernier. Ce qui explique que c'est à gauche, dans les milieux populaires, qu'elle est allée chercher le gros de ses troupes. L'attitude de certains édiles communistes en France actuellement et par le passé vis-à-vis des étrangers n'est d'ailleurs pas vraiment très éloignée de certaines idées développées par l'extrême-droite.

Si donc on veut éviter de voir cette dernière prospérer en Europe, si on veut éviter des troubles violents, si on veut éviter que la xénophobie, le racisme et le reste se développent, il importe que les partis démocratiques se saisissent de ces thématiques de l'extrême-droite et apportent des réponses fermes, nécessairement, mais en accord avec nos valeurs occidentales. Et donc arrêter pour des raisons électoralistes de refuser de s'emparer de ces thématiques ou de fustiger ceux qui souhaiteraient s'en emparer. Ce n'est pas en niant la réalité qu'on l'efface. Pourtant c'est l'attitude de trop nombreux partis politiques qui aspirent néanmoins à parvenir au pouvoir.

mardi 14 septembre 2010

L'Allemagne a changé


J'ai bien connu l'Allemagne à la fin des années 70 et dans les années 80. J'y ai même vécu quelques années, suffisamment intégré pour m'exprimer non plus en Urdeutsch (allemand classique si vous préférez) mais en Pfälzisch, espèce de patois parlé dans le Palatinat. Je garde un très bon souvenir de cette période qui m'a permis d'apprécier le peuple allemand et d'en dégager quelques caractéristiques.
 
La plus notable d'entre ces caractéristiques est que les Allemands ont l'habitude d'aller au fond des choses. Que ce soit au niveau du travail ou de la fête, ils donnent le plus souvent le meilleur d'eux-mêmes, ou le pire, selon son point de vue. Chez eux pas de schizophrénie : quand on fait une chose, on n'en fait pas une autre. Aussi pendant une période bien définie, vous verrez des Allemands faire une fête de tous les diables, comme pendant le Fasching par exemple, ces quelques jours très déjantés de carnaval, et dès la fin de la récréation sifflée regagner leur poste de travail sans aucunement penser à prolonger ces quelques jours de fête. Si d'ailleurs pendant ce genre de période, vous faites une rencontre que vous pensez amoureuse, vous en serez très certainement pour vos frais, la personne rencontrée étant peut-être déjà en couple et ayant rejoint sa moitié qui ne lui aura demandé aucune explication sur ses activités pendant ces quelques jours de séparation, et réciproquement, ou ayant juste envie de s'amuser pendant un temps réduit, celui fixé par un strict calendrier. Ainsi sont les Allemands, attachés à "bien faire" ce qu'ils ont à faire quand ils ont à le faire.
 
Une des caractéristiques de ces années-là, parce que ça semble avoir changé et j'y reviendrai, est que les Allemands étaient encore largement sous le coup de la repentance. Ce qui en faisait d'une part des pacifistes convaincus, et d'autre part, un peuple complètement inhibé qu'on manipulait aisément dans le cadre de la communauté européenne.
Le pacifisme à l'époque se manifestait par ce slogan qui m'effrayait : "besser rot als tot" (plutôt rouge que mort) qui en disait long sur la volonté de défendre leur pays face au danger soviétique. Ceux qui ont un peu de mémoire se souviendront peut-être des tergiversations allemandes sur le déploiement des Pershing 2 sur le territoire de la RFA.
Sur le plan politique, bien qu'elle soit rapidement devenue la première puissance économique européenne, l'Allemagne demeurait un nain. Alors qu'en 1958, il fallait l'équivalent d'un franc (nouveau) pour se payer un deutsche Mark, lors de la création de l'euro, il en fallait 3,35. Et ce miracle économique n'était pas dû uniquement, et loin de là au plan Marshall. Pourtant l'Allemagne se présentait comme un pays soucieux de "se faire bien voir" par les autres, notamment par la France. Les couples de Gaulle/Adenauer, Giscard/Schmitt, Mitterrand/Kohl, et même Chirac/Schröder restent dans les mémoires. Celui formé par Sarkozy et Merkel, bien que du même bord politique contrairement aux précédents, n'a jamais eu et n'aura jamais cet allant, et ce n'est pas uniquement parce que la seconde n'apprécie pas de se faire peloter par le premier.
 
Parce que les choses ont changé, la réunification aidant certainement. L'Allemagne est sorti peu à peu de son statut de pays s'étant mis en devoir de courber l'échine du fait de son passé. Elle sort d'une fatalité dans laquelle voudraient l'enfermer certains comme Minc, par exemple, quand il dénie au pape le droit de s'exprimer sur la politique de la France vis-à-vis des Roms, juste parce qu'il est allemand. Evidemment ça n'a pas été simple, même en interne.
Par exemple, la Bundeswehr (l'armée allemande) a commencé à intervenir hors des frontières allemandes au début des années 90, modestement, en Somalie et dans les Balkans. Et il a fallu qu'en 1994 la cour constitutionnelle de Karlsruhe tranche sur le sujet et déclare ces interventions conformes à la loi fondamentale, car des plaintes venant de la gauche avaient été émises au sujet de ces interventions. Celles-ci depuis sont devenues moins modestes, même si elles ne sont pas encore à la mesure des opérations françaises ou britanniques. Mais dans les années 80 cela aurait été encore impensable.
Même si la réunification, c'est-à-dire l'absorption de 17 millions d'habitants d'un pays au bord de la ruine s'est faite avec quelques difficultés, même si les résultats ne sont pas encore parfaits, elle s'est faite. Aucun pays de la taille de l'Allemagne en Europe n'en aurait sans doute été capable. Par ailleurs, cette réunification a eu un cout politico-économique : l'abandon d'un deutsche Mark fort (valeur multipliée par 3 par rapport au franc en 20 ans) au profit d'une monnaie incertaine. Mais là encore, et la crise grecque l'a prouvé, les Allemands tendent à faire de l'euro le nouveau deutsche Mark, c'est-à-dire une monnaie forte car contrairement à d'autres pays, ils ne voient pas de contradiction entre une monnaie forte et une économie forte également et dont la balance commerciale peut être positive. Leur attitude face à la crise grecque, même si d'une certaine manière ils ont permis le sauvetage de l'euro, a montré que ce genre d'incident ne devrait pas se reproduire ou sans eux. Les concessions faites par Merkel lui ont d'ailleurs couté cher politiquement. Donc qu'on se le dise, l'Allemagne ne paiera plus pour les autres, surtout s'ils ne font pas les efforts adéquats. En ce sens elle a dicté les politiques d'austérité qui ont gagné peu ou prou tous les pays européens, au grand dam d'Obama d'ailleurs. Tant et si bien que désormais c'est la France qui tente de s'arrimer à une Allemagne désormais décomplexée.
 
Car décomplexée, elle l'est devenue. Deux événements récents, inimaginables il y a encore une dizaine d'années viennent de le prouver. Deux événements ou plutôt deux prises de position qui sont d'ailleurs, au moins pour la seconde puisqu'elle vient directement de Merkel, inimaginables chez nous, à moins de voir directement se pâmer toute la bienpensance avant qu'elle ne se jette dans la rue pour dénoncer un pouvoir d'extrême droite.
Le premier est le livre d'un dénommé Thilo Sarrazin : Deutschland schafft sich ab (l'Allemagne s'autodétruit), sorti en août de cette année, et dont vous pouvez lire quelques extraits ici. L'auteur n'est pas membre du NPD (parti néo-nazi) mais du SPD (parti socialiste) et membre du directoire de la Bundesbank. Du moins il l'était car il a dû (être) démissionné(r) des deux. Pourtant il affirme sans complexe que les musulmans vivant en Allemagne n'apportent rien à ce pays et, au contraire vivent au crochet de l'Etat et qu'ils ont une influence néfaste sur le QI collectif du pays. Son ouvrage qui semble être bien documenté, et pas seulement un mouvement d'humeur, a bien sûr fait un tollé dans la classe politique. Par contre, il a été très bien, et même plus que ça, accueilli par les Allemands. Il faut dire qu'il a été pas mal aidé en cela par les Turcs eux-mêmes qui se caractérisent par une profonde hostilité à l'assimilation qui leur est proposée, ainsi que par Erdogan, le premier ministre turc lui-même, celui qui frappe à la porte de l'Union Européenne, qui a déclaré en Allemagne à ses compatriotes que l'assimilation était un crime contre l'humanité. N'empêche que ce livre si bien accueilli par les Allemands est classé comme politiquement incorrect par la classe politique et par Merkel elle-même.
Cependant cette dernière n'a pourtant pas manqué très récemment de se positionner sur une ligne qui au regard des critères actuels peut être située également dans le politiquement incorrect. Elle a, en effet, déclaré lors de la remise du M100 Media Prize dont l'objectif est d'honorer les Européens qui contribuent par leur travail à préserver la liberté d'expression et à renforcer l'esprit démocratique dans les pays de l'Union à Kurt Westergaard, un des auteurs de caricatures danoises sur l'islam, elle a donc déclaré que " La liberté de religion ne signifie pas que la charia se situe au-dessus de la Constitution allemande. Aucune différence culturelle ne peut justifier le manque du respect pour les droits fondamentaux." Le choix du récipiendaire et cette déclaration suffisent amplement à la classer "du côté obscur". Imaginez une seconde Sarkozy disant la même chose. Et hop, une manif entre Bastille et République séance tenante. Le Kurfurstendamm n'a pourtant pas été envahi par les bienpensants. Vous aurez sans doute remarqué également que nos médias sont restés très discrets sur l'affaire. Même la mère Reding de la commission européenne ne s'est pas émue. Mais c'est vrai que les Turcs ne font pas encore partie de l'UE. Ouf !
 
L'Allemagne a changé ! L'Allemagne change! Peut-être pour le plus grand bien de l'Europe.

lundi 6 septembre 2010

Quand une manifestation bidon fait un bide


Samedi dernier, jour anniversaire de la création de la 3ème République qui dans ses premiers mois se signala par un massacre et dont on sait comment elle finit honteusement, les bonnes âmes à l'appel de la ligue des droites de l'homme, d'un certains nombre d'associations nourries par la République même sarkozienne, et une gauche forcément généreuse et donc hostile à un gouvernement fascisto-racisto-discrimino-stigmatiso-indigne, ont tenté de battre le pavé pour manifester contre l'application de la loi concernant des personnes occupant parfois, mais souvent quand même, des terrains illégalement, et également souvent en situation illégale quant à leur présence sur le sol français.
 
En passant, histoire tout de même de voir à qui on a à faire, je me permets de rappeler ce que j'avais écrit au sujet de la LDH alors que je me livrais à une tentative de typologie des associations antiracistes.
La LDH est la plus ancienne des associations antiracistes. Elle est créée en 1898 au moment de l'affaire Dreyfus. Elle se caractérise depuis longtemps par des prises de position tous azimuts, c'est-à-dire ne se limitant pas à l'antiracisme, généralement contre l'Etat français. Sa nature est clairement politique. Ainsi, en 1958, elle s'oppose à la Constitution de la 5ème République, critique la conduite de la guerre d'Algérie, combat les essais nucléaires dès 1962, se prononce pour le droit de vote et l'éligibilité des étrangers aux élections locales, se bat contre l'article de loi portant sur les aspects positifs de la colonisation, n'hésite pas à appeler régulièrement à voter à gauche, soutient fermement les membres des brigades rouges réfugiés en France. Elle a en outre été accusée par certains de ses membres démissionnaires de faire preuve de complaisance envers l'islam radical et de cultiver le culte de la repentance.
On voit donc à quoi on à à faire et la vraie nature du combat mené par cette officine. Mais certains aimeront. Qu'ils n'hésitent donc pas à me remercier.
 
Enfin on n'a vu les forces de progrès, fidèles à la tradition qui les a menées en octobre 1940 à manifester contre le statut des Juifs, battre le pavé de nos villes grandes, moyennes ou même petites pour s'opposer à ce gouvernement qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire. Il faut dire tout de même que le succès fut très relatif. Pour vous dire, même aux infos russes ils n'en ont pas fait mention alors que d'ordinaire quand c'est le foutoir en France ils y consacrent un reportage. Moins de 100 000 manifestants pour une cause aussi noble, ce n'est tout de même pas terrible. Et même si on retire les permanents des associations et des partis et centrales syndicales ayant appelé à manifester, ainsi que les pros des manifs, on peut dire que c'est un bide. Alors les Français, un peuple de lâches ? Ou d'égoïstes peut-être dans la mesure où demain ils seront sans doute bien plus nombreux à battre le pavé pour sauvegarder un système de retraite qui va à la faillite ?
 
A moins que finalement, les Français soient favorables à l'expulsion des étrangers qui enfreignent leurs lois. A moins que, malgré le tapage médiatique et les condamnations diverses dont la France a fait l'objet ces derniers temps de la part de gens particulièrement éminents et bien placés pour juger comme ces fameux experts onusiens du CERD dont au moins la moitié provient de pays qui ont une longue expérience de la manière dont il faut traiter les minorités, les Français finalement estiment finalement que la générosité ne peut pas constituer une politique à long terme. Parce que la générosité leur coute cher et n'apporte pas de solutions à des problèmes parfois complexe, voire les aggrave.
 
Car le problème des Roms est complexe, parce qu'il est européen, parce qu'il s'agit d'une population dont le mode de vie pose problème depuis des siècles aux sédentaires. A ce sujet je vous invite, parce que je n'ai pas envie de la plagier, à lire cet article de Luc Rosenzweig qui s'il n'explique pas tout montre bien la complexité d'un problème vu par le chef du gouvernement slovaque.
 
Et face à cette complexité qu'a-t-on pu voir depuis un mois ? Un plan com de la part du gouvernement qui en fait n'a fait que médiatiser ce qui se passait déjà, expulsions de terrains occupés de façon illicite et expulsion vers les pays d'origine. Et en face un autre plan com revêtant les frusques de l'antisarkozisme primaire. En fait un plan aussi visible dans ses vrais buts que le premier. Car aucune ébauche de solution à un problème réel de la part des manifestants de ce samedi 4 septembre.
 
Et les Roms là-dedans ? En vérité ce n'est pas le problème. Comme le dit fort justement Parker/Cimabue dans un commentaire au juge Portelli, bien excité sur l'affaire : qu'avez-vous fait depuis 20 ans ? Car comme le démontre fort bien Luc Rosenzweig, le problème rom, tel qu'il se manifeste aujourd'hui, est un problème post-communiste. Et européen. Car sans cet élargissement sans quasiment aucune condition en ce qui concerne le sort des minorités pour les bénéficiaires de l'UE, peut-être que les Roumains, les Bulgares, les Hongrois, les pays baltes,…, auraient pris soin de régler leurs problèmes de minorités dans la dignité. Car il n'y a pas que les Roms qui sont maltraités dans l'UE.

mardi 31 août 2010

L'histoire au service du communautarisme

L'enseignement de l'histoire m'a toujours semblé une chose fondamentale dans la construction d'une identité individuelle et collective.

Les personnes de ma génération se souviennent encore sans doute de ces scènes qu'on trouvait soit dans les livres, soit sur de grandes feuilles cartonnées que l'instituteur accrochait au mur : le village gaulois, Vercingétorix, Clovis et le vase de Soissons, Charles Martel arrêtant les Arabes à Poitiers, Charlemagne visitant une classe tandis que son neveu Roland trahi par Ganelon mourait sous les coups des sarrasins, le départ des croisés, Jeanne d'Arc entrant dans Orléans puis brulée vive par les Anglais, le sinistre Louis XI et ses "fillettes", François 1er et le preux chevalier Bayard, le bon roi Henri IV assassiné par Ravaillac, Richelieu au siège de la Rochelle, le roi-soleil dans son manteau fleurdelisé, la prise de la Bastille, Marat gisant dans son bain, le gendarme Merda tirant une balle dans la joue de Robespierre, Bonaparte au pont d'Arcole, le sacre, le gros Louis XVIII, les trois glorieuses, la soumission d'Abd el Kader, la maison de la dernière cartouche à Bazeilles… Bref, une série d'images gravées depuis près d'un demi-siècle dans  ma mémoire et qui m'ont appris à aimer mon pays, à imaginer sa genèse, à me situer en fin d'une chaine longue de presque deux millénaires.
Certes on pourra me rétorquer que tout ceci est de la "petite" histoire. J'ajouterai même que c'est en plus un parti pris. Le parti pris de vouloir faire émerger une nouvelle génération de petits Français. Et je n'y trouve rien à redire. La nuance devait venir plus tard, même si honnêtement je n'ai que peu de souvenirs des enseignements de l'histoire du collège puis du lycée. J'avais tendance à dévorer les livres d'histoire avant que ne commencent les cours, et d'autres en complément,  si bien que je ne me souviens pas avoir appris grand-chose de mes professeurs. Jusqu'en prépa où je crois avoir découvert vraiment ce qu'était l'histoire enseignée avec talent. Ceci dit, je crois me souvenir que jusqu'en terminale, même si on étudiait aussi une histoire qui ne fut pas que française, la France restait au centre des enseignements. Et que cette discipline comptait.

Force est de constater qu'aujourd'hui elle semble compter beaucoup moins. Les horaires dédiés à son enseignement ont diminué quand ils ne sont pas passés simplement à la trappe en terminale scientifique. Il me souvient pourtant qu'en terminale C, j'avais droit à mes deux heures d'histoire hebdomadaire. Ça faisait encore à l'époque partie de ce qu'on estimait devoir faire partie du bagage culturel d'un jeune Français.
Quant aux programmes, ils ont eux-mêmes évolué. L'enseignement de l'histoire centrée sur la France semble faire désordre. Il faut d'une part, et c'est sans doute louable, étudier les grandes civilisations dont nous sommes les héritiers, et d'autre part, et ça l'est sans doute moins, s'adapter aux nouveaux arrivants ou à leurs descendants. Leur rappeler que même s'ils sont Français, ils ont leur histoire particulière et que c'est leur droit, bien entendu qu'on leur enseigne également cette histoire. Aussi dans les programmes sont apparus de nouveaux thèmes à traiter sans que pour autant des heures supplémentaires aient été accordées à la discipline.
Ainsi au collège l''islam est donc entré dans les programmes. Sa période conquérante et glorieuse est désormais étudiée. Bien évidemment sa décadence, son reflux ne sont pas abordés. Sans doute histoire de ne pas stigmatiser, seule la période faste de l'islam a donc été retenue.
Une place a été également faite à l'étude d'une civilisation subsaharienne. Au choix, le professeur d'histoire étudiera l'empire du Mali, l'empire songhaï, l'empire du Ghana ou du Monomotapa.
Et sans doute dans le cadre de notre repentance obligatoire, quelques heures sont également consacrées à la traite négrière et  à l'esclavage.
Bien évidemment pour intégrer tout ça sans pour autant augmenter le nombre d'heures dédiées à la discipline, il a fallu faire de la place. Et là on n'a pas mégotté puisqu'on supprime ou on met en fin d'un programme  que même une année sans grèves, mais ne rêvons pas, ne permettrait pas d'épuiser, deux des personnages qui ont le plus marqué notre histoire, Napoléon et Louis XIV. Et oui, rien que ça !

Evidemment cela a provoqué un certain émoi chez des historiens ou autres citoyens pas forcément prêts à accepter qu'on ampute l'histoire de leur pays, une grande histoire, de deux de ses principaux acteurs. Et à l'expression de leur émotion, il leur fur répondu ceci : "Beaucoup de jeunes sont d'origine africaine: il faut aussi qu'ils se reconnaissent un peu dans les programmes."
Voilà, tout est dit. Les Français sont sommés d'ignorer des pans entiers de leur riche histoire pour faire une place à celle de leurs hôtes provisoires ou définitifs. On se demande d'ailleurs pourquoi on n'intègre pas un peu d'histoire de la Pologne, de l'Italie, de l'Espagne ou du Portugal qui ne sont pas avares de faits glorieux et méritant d'être connus.  Discrimination ?

Mais au-delà on peut se rendre compte de ce à quoi sert désormais l'enseignement de l'histoire. Témoin de la décrépitude de la nation française, il est passé d'un outil destiné à faire de petits étrangers ou enfants d'origine étrangère des Français qui en tant que tels devaient faire leur l'héritage légué par les générations qui les avaient devancé sur le sol de France, en un outil légitimant le multiculturalisme et le communautarisme. Tout ceci avec la complicité d'un gouvernement de droite.