"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

dimanche 30 août 2015

Comment faut-il donc les nommer ? Réfugiés ou migrants ?






Voilà le grand débat qui agite quelques cervelles ces derniers temps. Le but est simple, du moins pour ceux qui souhaitent que l’appellation de migrants soit abandonnée au profit de celle de réfugiés : susciter la compassion et ainsi faire avaliser le fait qu’on doit accueillir tous ces gens, ces pauvres hères devenus vagabonds par nécessité, qui pour fuir la guerre, qui pour fuir les persécutions, qui pour fuir la misère.

Migrants pourtant c’est bien pratique et tellement plus juste, car la notion englobe tous ces gens qui veulent changer de continent, changer de pays, changer de vie, quoique sur ce dernier point j’ai quelques doutes, mais j’y reviendrai parce que c’est essentiel, et ce quelles que soient les raisons qui les motivent. Si on les nomme réfugiés,  on brouille totalement les cartes, on confond délibérément les causes mettant sur le même pied le chrétien d’Irak qui a fui les islamistes et qui sinon allait mourir et le jeune sénégalais qui a trop regardé la télé et qui pense qu’en France bonheur et opulence l’attendent. Et entre ces deux cas on a toute une palette de motifs ayant provoqué une migration. Et puis le jeune diplômé ou le cuistot français qui par envie de dépaysement, parce qu’ils pensent que leur carrière sera meilleure ou qui veulent étoffer leur CV, sont donc eux-aussi des réfugiés. Et moi aussi d’ailleurs qui ne vit plus en France.
Non soyons sérieux, tous ne méritent pas le titre de réfugiés. D’ailleurs en 2014 sur 490000 demandes d’asiles déposées dans l’UE 305000 ont été rejetées. Ceux à qui on pourrait attribuer le titre de réfugiés sont évidemment très minoritaires, même si leur situation dans leur pays d’origine n’est certes pas enviable dans beaucoup de cas et sans doute dans la majorité.
Néanmoins, il faut bien évidemment faire le tri, et ce ne sont pas les conditions du voyage, les risques encourus, la mort d’autre migrants aussi terrible soit-elle, qui peuvent dispenser d’opérer ce tri. Tout simplement, en premier lieu, pour des raisons pratiques, parce que selon cette phrase devenue désormais célèbre de Rocard et reprise depuis à l’infini, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Mais il avait ajouté qu’on devait en prendre notre juste part. Qu’est cela sinon la définition d’un tri nécessaire, un tri par exemple entre ceux qu’on ne peut renvoyer sans les condamner à mort et ceux qui, certes, continueront à mener une vie difficile dans leur pays, mais celle qu’ils mèneraient chez nous serait-elle forcément meilleure ?, mais ne risquent pas d’être accueillis par une balle à leur descente de l’avion. Cependant les critères du tri peuvent et doivent évidemment être élargis : doit-on par exemple accueillir à bras ouverts des diplômés venus pour l’appât du gain parce qu’ils peuvent nous être utiles, ou les renvoyer sans ménagement pour qu’ils participent au développement de leurs pays d’origine et participer ainsi à la progressive éradication des conditions favorisant l’exil des plus démunis ? C’est une question politique, mais à ce stade il semble que ce soit un peu la misère sous les crânes de ceux qui sont payés pour prendre des décisions de ce type. Faut dire que les idéologues ne manquent pas pour fustiger le retour forcé de qui que ce soit, en particulier des diplômés : certains se souviendront sans doute du tollé soulevé par une décision de Guéant de renvoyer dans leurs pays les étudiants étrangers en fin d’études et diplômés qui auraient raté leur avion de retour ; les mêmes pleureuses se plaindront qu’on ne fait pas assez pour le développement des mêmes pays d’où sont issus ces mêmes étudiants en fin de cursus, mais c’est vrai que l’idéologie voisine souvent avec la connerie. Et c’est  bien ce qui caractérise les bienpensants de gauche, les compassionnels mais toujours dans le même sens, celui qui place « l’autre » en priorité par rapport à l’autochtone, au souchien comme on dit, prié de se pousser pour laisser la place et aussi financer la prise en charge des malheureux réfugies car ils ne peuvent être que ça. Aussi accueille-t-on les clandestins à l’hôtel tandis que nos SDF se contenteront de dormir dans des cartons dans la rue ou dans des structures d’accueil notoirement insuffisantes. Sans doute un choix politique qui devrait s’accompagner pour la majorité virtuelle qui nous dirige d’un changement de nom en « parti de l’autre » par exemple. L’erreur serait là moins grande que celle faisant de tous les migrants des réfugiés.

Mais j’en reviens à mon tri. Imaginons, miracle !, qu’il s’opère. Cela ne serait encore pas suffisant. Car que faire de ces migrants, de ces réfugiés pardon, dès lors que l’asile leur est accordé ? Comment faire en sorte qu’ils se fondent dans le paysage ? De fait, cette fois on connait la réponse. Elle nous a été donnée par de fameux rapports critiqués à leur parution, malgré leur grande qualité reconnue par le premier ministre de l’époque, au point que c’était la voie à suivre. Les rapports ont été enterrés mais c’est néanmoins leur esprit qui préside à l’accueil des migrants. C’est : « votre culture, vos modes de vie valent bien les nôtres et donc nous allons nous adapter pour que vous puissiez vivre comme vous le faisiez chez vous ». On appelle ça l’inclusion qui a remplacé l’intégration qui avait remplacé l’assimilation. C’est en fait le communautarisme qui devient la politique officielle d’accueil des migrants. Mais chut, faut pas le dire ! Faut continuer à faire comme si on n’avait rien vu ! Et donc on en vient sournoisement à créer petit à petit, et on le constate chaque jour de plus en plus, les conditions qui ont provoqué les flux de réfugiés ( ! ) que nous accueillons de si mauvaise façon. Quand certains prophétisent une guerre civile, et peut-être ne se trompent-ils pas, n’est ce pas ce rejet d’une politique d’assimilation qu’ils regrettent tandis qu’ils dénoncent celle d’inclusion qui mène aux communautarismes dont on sait quels malheurs ils portent en eux ?

Et si finalement c’était à cause de ça que ceux qu’on appellent les migrants, que d’autres voudraient qu’on appelle les réfugiés, sont considérés comme  des indésirables par des parties importantes de la population et plus généralement des populations européennes ? Et si c’était à cause de ça qu’un petit pays comme la Slovaquie, pas très riche, et même pauvre, consent à participer à l’accueil des migrants mais en souhaitant n’accueillir sur son sol que des chrétiens ? Sans doute intuitivement les Slovaques ont-ils compris que des valeurs communes fondées sur une religion commune étaient de nature à favoriser l’intégration. On notera d’ailleurs que les pays dernièrement accueillis dans l’UE, en fait ceux qui étaient auparavant dans l’orbite soviétique, ne sont pas très chauds pour accueillir migrants ou réfugiés. L’identité nationale leur a permis de tenir quand ils n’étaient plus des nations, mais juste des satellites de l’URSS, et ils conçoivent sans doute mieux que nous les risques d’une immigration massive non contrôlée et non assortie de conditions drastiques pour les migrants sommés de s’adapter et non l’inverse. Ceci étant évidemment le contraire de la politique européenne en terme d’accueil des immigrés. Et voilà donc pourquoi ces mêmes pays sont critiqués par les dirigeants généreux de l’argent de leurs peuples et, plus grave, de la cohésion nationale au sein des Etats tandis qu’ils sont payés normalement pour la garantir, et là on est loin du compte, surtout en France.
Et voilà pourquoi Schengen n’a vraiment aucun sens et constitue même une aberration qu’il convient d’éliminer. Schengen c’est bien sympa pour les Européens (résidant dans l’espace du même nom) ou pour les touristes désirant ne rester que touristes. Mais au-delà c’est une catastrophe. Une catastrophe parce qu’il n’y a pas de politique européenne pour l’immigration, et des quotas de répartition ne sauraient certainement pas en tenir lieu d’autant plus que le principe de libre circulation les rend absolument inopérants, une catastrophe pour les pays membres qui ne disposent pas d’une politique d’immigration affirmée ou n’appliquent pas cette politique, par exemple la France qui ne renvoie qu’une portion minime, ridicule même, de ceux à qui elle a refusé l’asile, et qui sont le point de chute privilégié des migrants. Il est donc facile de critiquer Orban qui fait construire une barrière entre son pays et la Serbie, il est donc facile de critiquer la Slovaquie qui souhaite choisir ses migrants en fonction de leur religion, il est donc facile de critiquer tous ces pays qui « ne jouent pas le jeu » (mais quel jeu ?). Eux savent ce qu’ils veulent et peut-être davantage ce qu’ils ne veulent pas et s’en protègent. Plutôt que de les en blâmer peut-être faudrait-il prendre exemple sur eux, pas forcément, sans doute pas d’ailleurs, en construisant des barrières, mais en définissant une politique claire qui ne soit pas préjudiciable à l‘unité nationale, qui ne soit pas source de conflits potentiels, en définissant combien on peut et qui on veut accueillir et en fixant des règles auxquelles il faudrait se tenir.

Je n’imagine pas un seul instant, ni ne le souhaite vraiment d’ailleurs, que cesse l’immigration dans notre pays. Je n’imagine pas un seul instant qu’on refuse l’asile à des gens en danger. Cependant tout ça doit être strictement encadré pour le bien de tous. Mais force est de constater que ça ne l’est pas chez nous, loin de là, et que plutôt que de décider on préfère se réfugier derrière le compassionnel, lequel pourtant ne saurait constituer le fondement d’une politique, ni excuser, c’est davantage le cas, son absence. Tant qu’on en sera à chercher le vocabulaire pour ne pas désigner les choses, tant qu’on en sera à penser que ce serait mieux d’appeler les migrants réfugiés pour apitoyer le « bon peuple » et lui faire accepter ce qu’il ne veut pas, on n’avancera pas.

lundi 24 août 2015

Pour lutter contre le terrorisme composez le 3117





Dernière réponse au terrorisme islamique : composez le 3117!
Enfin pour cela, et si vous prenez le train bien sûr, attendez le 1er septembre, le temps de régler quelques problèmes techniques, et en attendant, soyez vigilants, serrez les fesses ou restez chez vous.
Voilà la réponse apportée par les autorités et la SNCF au dernier attentat commis dans un train, à moins que ce ne soit qu'un braquage, qui sait?, et dont le léger bilan tient davantage au miracle qu'à autre chose et en tout cas qu'à une prise en compte sérieuse du terrorisme islamique qui n'est désormais plus un risque mais un fait avéré. Autant dire que c'est une guerre qui nous est menée et à laquelle nous répondons de manière proportionnée par la rédaction de fiches S et la mise en place de numéros verts qui, au moins, vous permettront avant de vous prendre cette balle qui vous fera quitter ce monde de pouvoir alerter gratuitement, c'est important,  une opératrice dont on espère que la voix sera douce et qui alertera ensuite son chef lequel, après vérification sans doute, alertera les services compétents, à condition que sa fiche soit à jour ou qu'il ne l'ait pas égarée. Et si ça marche, promis!, on fait a même chose à la RATP.

Soyons sérieux ! Chaque acte terroriste islamique nous fait davantage comprendre notre impuissance à lutter contre des actes qu'on ne peut au demeurant guère éviter dans l'état actuel des choses. Non pas parce que les services en charge de la lutte anti-terroriste sont incompétents, preuve en est on apprend que chacun des terroristes islamistes qui commet un attentat est fiché comme individu radicalisé donc dangereux et susceptible de passer à l'acte, mais parce que justement ces gens connus des services peuvent passer à l'acte. Certes, certains sont stoppés discrètement avant de perpétrer leurs crimes, mais d'autres y parviennent et continueront à y parvenir.
On conviendra facilement qu'il est difficile d'empêcher des gens déterminés de passer à l'acte, du moins tous, mais que des efforts doivent être faits pour qu'il y en ait le moins possible. Et c'est peut-être là que le bât blesse. On peut penser qu'on pourrait peut-être faire mieux. Du reste on doit le penser, et plus particulièrement les responsables opérationnels, mais à ceux-là je pense qu'on peut faire confiance, mais aussi et surtout nos dirigeants qui définissent le cadre de l'action. Or de ce côté-là les choses me paraissent un peu branlantes. Autant a-t-il été facile dans le cadre de la lutte contre le terrorisme de pondre une loi qui me parait fort discutable et permettant de surveiller légalement et sans contrôle chaque citoyen mais dans un cadre bien plus vaste, tellement vaste que les limites sont difficiles à discerner, autant semble-t-il difficile de mettre hors d'état de nuire ou du moins de réduire les opportunités d'action de personnages identifiés comme dangereux. Pour être clair, le gouvernement par le biais de ses services peut mettre en toute légalité des caméras, des micros dans l'appartement de ma vieille mère, surveiller ses conversations et ses échanges, mais ne peut pas écarter de la circulation des Merah, Kouachi, Coulibali et tous les autres dont les noms ne sont pas restés dans ma mémoire ou dont j'ignore l'existence mais qui sont connus des services compétents. Moi y a un truc qui me gêne. Mais à priori pas tout le monde.
Pour ma part évidemment je pense qu'il faut agir en amont, à savoir empêcher les individus connus et susceptibles de commettre des attentats de passer à l'acte. Cela dit, je ne suis pas le seul, mais le problème que je vois c'est que les avis divergent sur la méthode. Faut dire que la France qui forme davantage de psychologues que le reste de l'union européenne et dont les sociologues qui ont pignon sur rue sont plus proches d'une idéologie de la domination transformant les coupables en victimes que d'une observation neutre de la société, part avec un certain handicap que le gouvernement a fait volontiers sien. Faut dire qu'avec des Taubira et des Belkacem y a pas eu trop de mal. Et donc combattre le terrorisme islamiste, j'insiste sur l'adjectif car ce n'est ni le basque, ni le corse dont il est question ici comme semble l'ignorer Hollande incapable de dire le mot, consiste essentiellement à pleurnicher sur le sort de quelques braves gars dont on se demande, mais pas longtemps, comment ils ont pu basculer dans l'abject. On fait dans le compréhensif dans ce gouvernement, et donc aux rafales de kalach on répond par le renforcement de la mixité sociale, de toute façon ça ne touche que les autres car soi on est à l'abri de ça, par la condamnation des contrôles dits au faciès, par des consignes de modération aux forces de l'ordre dans leurs interventions dans les cités, par des milliards injectés dans les mêmes cités, par la condamnation de la France rance et de l'apartheid dont elle est responsable, de son passé colonial et esclavagiste, par un léchage de babouche institutionnalisé dont ne saurait se dispenser tout élu digne de ce nom, les autres étant évidemment des fachos ou des phobes, etc. Car la liste n'est pas exhaustive. C'est comme le gamin chétif qui régulièrement file du pognon piqué dans le portefeuille de son père au gros salopard qui le menace dans la cour de récréation. Sauf qu'ici c'est la France qu'on dépouille pour préserver les apparences d'une paix sociale. Et que les discours de fermeté, et on a un spécialiste en la personne de notre premier ministre, ne sont là que pour camoufler une capitulation en rase campagne. Enfin voilà une manière bien originale de faire la guerre qui est comme on le voit particulièrement dissuasive.

Non pour moi, agir en amont c'est autre chose. Pour faire simple, je dirai que c'est éradiquer a vermine avant qu'elle se propage ou passe à l'acte. Quelques exemples : surveiller les mosquées comme l'autorise la loi de 1905 par son article 25 et interdire, en fait fermer celles ou se tient un discours davantage politique que religieux (article 26), et nous placerons l'appel au djihad et tout discours encourageant de respecter davantage le coran que les lois de la République dans cette catégorie ; mettre hors d'état de nuire tous ces gens fichés et si nombreux qu'on ne peut pas les suivre efficacement en les mettant dehors quand ils possèdent une autre nationalité que la française dont on les aura déchus dans le cas d'une double nationalité et en enfermant les autres à titre de prévention ou au nom du principe de précaution inscrit dans la constitution et dont il serait dommage qu'il ne serve que pour satisfaire les caprices des écolos. Mais évidemment il faut aller plus loin et imposer à l'UE la même politique sous peine de dénoncer les accords de Schengen et de rétablir les contrôles aux frontières. C'est ça la guerre !  Quand des ennemis sont arrêtés sur le territoire en temps de guerre, on ne se contente pas de faire une fiche à leur nom, on les arrête et même parfois on les fusille dans le cas où ils opèrent en civil. Mais sans aller jusqu'à cette dernière extrémité sauf en cas de résistance armée bien sûr, les moyens existent de les mettre hors d'état de nuire même si ça fait verser des larmes aux pleureuses tellement compatissantes avec ces pauvres garçons.

Evidemment je n'ai aucun espoir que ce gouvernement ou celui qui lui succédera cesse de parler de guerre pour la faire réellement. Ou combien faudra-t-il encore de victimes pour qu'une action digne de ce nom, enfin autre chose qu'un numéro vert, soit entreprise ? Mais en attendant des haines parfois irrationnelles sont en train de se cristalliser augurant d'un conflit d'une autre ampleur, enfin un truc qu'on appelle la guerre civile.

samedi 22 août 2015

La croisée des chemins






Quelques récentes discussions intéressantes se sont déroulées récemment sur la blogosphère qui sont autant de symptômes de l’état de notre société française, voire européenne (de l’ouest car l’est ne s’est pas encore vraiment "assimilé" gardant parfois quelques réflexes salvateurs ou nauséabonds selon le point de vue sous lequel on se situe), et qui montrent les réactions à ces changements profonds qu’on approuve ou qu’on rejette. Car c’est rassurant ou détestable, selon que l’on soit réac ou progressiste, je prends ces catégories éprouvées mais dont désormais on peut se réclamer, au moins pour la première, sans avoir la face empourprée de honte, j’y reviendrai en conclusion, les changements auxquels on assiste se heurtent à de vives résistances que les anathèmes traditionnels jetés à la face de ceux qui en sont la figure, ainsi que la propagande institutionnelle relayée par les associations créées ou grassement subventionnées pour cela ne suffisent plus à éradiquer.
Nous sommes donc sans doute à un croisement des chemins, comme en connaissent  périodiquement les sociétés et plus rarement les civilisations. Le changement de civilisation annoncé par Taubira à l’occasion du mariage pour tous, ce qui a pu faire sourire tant est réelle la banalisation chez nous de l’homosexualité, sans parler de son exhibition parfois outrancière, correspond à une des voies possibles, à un projet. En effet elle n’avait pas tort car ce mariage pour tous est un des symboles de cette évolution heureuse ou malheureuse, qu’on voudra poursuivre ou qu’on voudra stopper, d’une société soit dégagée de toutes ses pesanteurs, de tous ses préjugés, soit dont les fondements, ou l’héritage sont délibérément sapés, patiemment, jour après jour. Cette évolution est d’ailleurs assez complexe, du moins faussement complexe de manière à rallier un maximum d’individus, paradoxalement ceux qui sont le plus menacés par elle, ceux à qui elle profite étant généralement acquis. Elle utilise l’artifice de l’égalité, qui donc pourrait-être contre l’égalité même si ce terme seul ne veut rien dire?, pour promouvoir les différences qui elles-mêmes sont souvent des revendications conscientes ou inconscientes d’une supériorité donc d’une inégalité.
Et les victimes de cette inégalité rampante ce sont ceux qui n’appartiennent pas à ces différentes minorités dont les différences doivent être promues et qu’on les encourage à promouvoir, la grande victime c'est cette majorité qui est sommée de ne plus se référer à une identité jugée illusoire, voire mensongère et même pire. Un certain Cazeneuve, pendant la campagne présidentielle, ne considérait-il pas "qu’évoquer les racines chrétiennes de la France, c’est faire une relecture historique frelatée qui a rendu la France peu à peu nauséeuse". Une certaine Anne Lauvergeon, cheffe d’entreprise avisée ( !) pouvait impunément déclarer en 2009, que "à compétence égale, eh bien désolée, on choisira la femme, ou on choisira la personne venant d’autre chose que le mâle blanc pour être claire". Impunément en effet, car les plaignants ont été déboutés devant une justice dont on imagine sa sévérité si à la place de mâle on avait entendu femelle et au lieu de blanc, noir, donc une justice dont beaucoup de membres sont embringués dans ce mouvement destiné à remplacer un modèle de société par un autre. Ne parlons pas des associations dont il est très difficile qu’elles admettent, et elles le font seulement quand ne pas le faire finirait par les discréditer complètement et définitivement, qu’il existe un racisme anti-blanc. Du reste ne les voit-on jamais en première ligne pour le combattre. Tout ceci ce sont des faits, des exemples vérifiables et qui pourraient être multipliés. La grande victime du changement annoncé, c’est ce qu’on nomme souvent avec dédain, le Français de souche, parfois et trop souvent lui-même complice du mauvais sort qu’on lui fait. Faut dire qu’avec le bourrage de crâne enduré et ce, maintenant, dès l’école, enrôlée elle-aussi dans le processus, Belkacem mérite autant que Taubira le titre d’icône du changement, les esprits faibles succombent facilement. Et ne parlons pas évidemment de ceux qui, en toutes circonstances s’allient à leurs ennemis qu’on appelle ensuite collabos si leur cause perd, ou héros visionnaires si elle triomphe. Faut dire que dans un pays où les porteurs de valise pendant la guerre d’Algérie jouissent de beaucoup d’estime tandis que ceux qui refusèrent le déshonneur et la trahison restent honnis, on n’a guère d’illusions à se faire. Ou du moins peut-on constater que le lavage de cerveau a été pour le moins efficace.

Nous vivons effectivement une époque extraordinaire. La célébration et la promotion de la diversité, ethnique, religieuse, sexuelle,…, un véritable bon en avant dans le progrès humain pour certains, un pas en arrière, une marche vers l’obscurantisme pour les autres (mais ceux-là sont priés de la boucler sous peine d’être taxés de racistes, islamophobes, homophobes,…) modifie, a déjà modifié les rapports sociaux en fissurant tous les liens anciens qui pouvaient unir les hommes. La solidarité de classe (voir l’état pitoyable de ce qu’on nomme la gauche), la solidarité nationale, toutes ces choses qui constituaient un ciment entre les individus, tout ça a explosé.
Certains ont vu dans cette dilution des liens traditionnels, de ces liens qui malgré nos différences nous permettaient de vivre ensemble, selon la terminologie à la mode, de passer outre nos querelles quand un danger commun les menaçaient, certains donc ont vu  dans ce phénomène une victoire de l’individualisme. Mais ce n’est que très partiellement vrai. Ceux qui se réunissent le vendredi dans la rue pour prier, venant parfois de très loin et délaissant pour l’occasion leurs mosquées restant vides ou presque, ne sont pas des individualistes. Et leurs coreligionnaires qui défouraillent sur des juifs, des blasphémateurs (!) ou n’importe qui ne leur plaisant pas, ne sont pas des « loups solitaires » comme on aime à nous le conter. Solidaires de l’abjection sans doute, mais pas solitaires. Quant à ceux qui défilent les miches à l’air à l‘occasion de la gay pride ne sont pas non plus des individualistes. Et on pourrait décliner pour toutes ces catégories qui revendiquent cette identité qui les définit et qui est exclusive. Seuls ceux qui osent se laisser aller à revendiquer une identité nationale s’en voient interdit, au moins moralement. C’est pourtant cette identité qui dépassait toutes les autres, cette identité supérieure  qui a permis pendant longtemps aux Français de vivre effectivement ensemble et qui a permis à ceux qui ne l’étaient pas, mais qui désiraient vivre en France, de le devenir.

Où sont donc passés Renan et sa conférence sur la nation ? « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. »
Ce qui nous permettait de vivre ensemble, au vrai sens du terme, a été rejeté en même temps que le principe d’assimilation remplacé par un vague principe d’intégration devenu avec le temps inclusion. C’est à l’autochtone désormais de faire les efforts d’adaptation nécessaires pour que l’étranger se sente bien. Mais le problème est que l’étranger, dans certains cas, et inutile de les décrire, ne se sentira bien que quand l’adaptation aura été totale, que quand ses règles deviendront la norme.
Comment vivre ensemble quand plutôt que de faire valoir l’héritage commun ceux qui nous dirigent n’ont d'autre préoccupation que de le nier ou de le salir, en mettant en cause, en méprisant, les fondements donc les valeurs de ce qui constitue notre identité (voir les propos de Cazeneuve) et en piochant dans notre histoire pour en faire ressortir quelques événements aujourd’hui condamnés tout en mettant en valeur les cultures allogènes ?


Et voilà donc comment on tente de nous imposer un nouveau modèle où tout se vaut sauf l’autochtone prié de s’effacer, lui, son passé, sa culture.
Il y a la culpabilité. L’occidental et donc le Français, surtout lui d’ailleurs, est certes un héritier, mais qui devrait avoir honte de son héritage plutôt que d’en tirer sinon gloire, du moins les éléments pouvant fonder une identité partagée par tous et transcendant toutes celles particulières. L’esclavagisme et le colonialisme sont des tares suffisamment grandes pour rejeter tout l’héritage. Au passage les autres esclavagismes et colonialismes, car au moins ce sont des choses très partagées dans l’histoire de l’humanité, même contemporaine, s’estompent peu à peu. Le nouveau modèle doit être pur.

Il y a l’égalité. L’égalité devant la loi, bien sûr, mais aussi devant la nature. Et on découvre que deux hommes ou deux femmes vivant ensemble pourront devenir parents, père, mère, parent 1 ou parent 2, peu importe. Mais revenons une seconde à l’égalité devant la loi. L’autre jour un blogueur s’est mis en tête de prouver, en s’appuyant sur le célèbre Baubérot, sociologue de son état et hostile à la loi sur les signes religieux dans les lieux publics, que la laïcité était plus sévère avec l’islam qu’avec les autres religions. Sans être évidemment infoutu de donner un quelconque élément prouvant ses dires, mais parce que la laïcité restreint la liberté de l’exercice du culte, garanti par la loi, et qui est pour cette religion, disons, plus exigeant (là encore c’est à prouver) et qui se voit davantage. Evidemment le ratage du processus de sécularisation par la religion considérée n’est pas un problème pour ceux qui osent défendre cette misérable thèse. Et donc voilà, on interprète la loi, on place toutes les religions sur le même pied en omettant les différences d’évolution dans leurs pratiques et leur distanciation par rapport au monde et on en déduit que le principe d’égalité n’est pas respecté. On demandera à Achaoui de plaider ça.

L’hypocrisie ou la lâcheté sont aussi des armes efficaces mises à la disposition de ceux qui veulent changer notre monde. Je mets les deux ensemble car il est difficile de les distinguer dans la mesure où lâches et hypocrites partagent le même discours, comment dire… apaisant. Allons-y pour apaisant pour qualifier soit le baisser de culotte, soit la connivence ou la complicité discrètes, mais à peine. Ainsi par exemple, les menus de substitutions au porc qui sont une revendication sont rejetés. Mais par contre on préconise que les enfants aient le choix ou que soit mis en place un menu végétarien. Ce n’est plus de la substitution mais un souci alimentaire. Ben oui ! Fallait y penser. Que ne ferait-on pas pour assurer les apparences d'une paix sociale ou pour satisfaire l’exercice du culte musulman, selon une interprétation honteuse de la loi de 1905, sans en avoir l’air. On pourrait aussi citer toutes ces compromissions de maires transgressant la loi et favorisant au frais du contribuable l’érection de lieux de cultes métamorphosés en lieux de culture. Sans parler du léchage de babouches traditionnel, et ça commence au sommet de l’Etat, à l’occasion de fêtes religieuses, ces égards dont est exempte la religion d’où la France tire ces racines. Ceux qui ont peur, ceux qui sont de discrets complices et qui donc ont des intérêts divergents et même opposés se retrouvent curieusement.

 Et puis bien sûr il y a la propagande. Il semble manquer à ce pays un ministère de l’éducation du peuple et de la propagande. Pourtant il existe même s’il n’est pas formalisé. Les services de l’Elysée, du premier ministre, le ministère de l’intérieur, celui de l’éducation nationale (là on confine à l’excellence !) sont les différents composants de ce ministère fantôme, même si d’autres peuvent y prêter occasionnellement la main, le ministère de la ville, celui des femmes, celui de la jeunesse et des sports et d’autres inattendus comme par exemple le secrétariat d’Etat aux anciens combattants dont le patron est récemment allé battre sa coulpe en Algérie à l’occasion de l’anniversaire de Sétif. L’entreprise est vaste et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Et puis en-dessous de tout ça il y a les assoces antinationales, les pipeules, certains intellectuels institutionnalisés, les autres étant des pseudo-intellectuels évidemment, et puis bien sûr ceux sans qui rien ne serait possible, à savoir les diffuseurs du message, nos Völkischer Beobachter et Pravda modernes, nos chers médias financés bien davantage par nos impôts que par leurs lecteurs et spectateurs, ce qui finalement leur laisse assez peu de choix. Certes, me direz-vous, il existe des médias qui sortent de ce schéma. Et il en faut justement pour mieux dénoncer l’inacceptable, la déviance de la pensée et aussi pour laisser l’illusion d’un pluralisme garantissant le bon simulacre de la démocratie. C’est beaucoup plus fin et insidieux aussi que les régimes totalitaires.

Et évidemment, il reste en dernier ressort la surveillance et la répression. Là-aussi on peut distinguer l’institutionnel de l’informel. La très légitime lutte contre le terrorisme islamiste permis à ce gouvernement d’instituer de façon légale, les socialistes avec Tonton nous ayant habitué à ne pas tant s’attacher sur la forme, un système de surveillance généralisée échappant à à peu près tout contrôle. Je me suis déjà exprimé sur cette loi que j’estime dangereuse et que seule la peur a permis de faire passer sans trop de difficultés. Dans le domaine institutionnel il y a également ces fameuses lois mémorielles qui constituent de véritables baillons. Et puis il y a le reste, plus ancien et nimbé dans le manteau de la vertu. Je pense en particulier à ces multiples associations aux aguets du mot "de travers ", "du dérapage" comme on dit et qui trainent en justice les contrevenants ou organisent un lynchage médiatique visant à les interdire de parole, avec plus ou moins de succès, mais souvent avec des conséquences. Certes certains "délinquants de la pensée correcte" peuvent s’offrir le luxe d’un procès pour avoir le droit d’exprimer leurs idées, mais ils sont peu et donc le citoyen de base doit lui veiller à ne pas dépasser certaines limites implicites mais néanmoins imprécises que seul le juge appréciera, et en ce domaine on a parfois des doutes sur l’impartialité de certains et leur référence à la seule loi. La peur donc reste un moyen efficace pour réduire au silence les récalcitrants.

Avec un tel arsenal on comprend que le changement de paradigme social a une autoroute devant lui. Ou avait peut-être. Trop de hâte peut-être, des faits "hélas" têtus et répétitifs sans doute, le courage de (bien sûr) pseudo-intellectuels de gauche et de droite très certainement semblent changer la donne et ouvrir un espace à la résistance à des changements qui "allaient de soi ". Et ça c'est une bonne nouvelle ! Réac est de moins en moins un qualificatif dont on doit avoir honte. Au contraire on peut désormais s'en honorer.