"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

dimanche 29 avril 2012

La ronde des bouffons


En cette période de fin de campagne présidentielle il ne faudra pas trop compter sur de l'information qui pourra vous aider à vous déterminer si vous hésitez encore entre les deux candidats en lice.
On devra sans doute se contenter d'un seul débat, donc de quelque chose d'insuffisant où chacun des candidats veillera à ne pas exposer son flanc à son challenger tout en essayant de lui porter une flèche fatale, le bon mot dont on nous reparlera lors de l'élection présidentielle de 2032, enfin pour ceux qui seront encore là pour le voir et si tant est que ce genre de granguignolade existe encore.
En attendant pour choisir votre candidat, vous devrez vous contenter de déterminer en votre âme et conscience, faute de faits avérés si l'un d'entre eux est une réincarnation de Pétain, le chef d'une bande d'espions qui sont parvenus à compromettre asses efficacement un candidat dont la victoire était tellement évidente qu'on pensa un temps annuler l'élection devenue inutile, ou encore un margoulin s'étant fait payer sa précédente campagne par un tyran qu'il a fait éliminer ensuite sans doute pour effacer les preuves.

Eh oui, car c'est ça la campagne de second tour savamment orchestrée de loin, de très loin, par le candidat de gauche qui prouve par là sa capacité à déléguer les basses tâches.
Ça avait d'ailleurs déjà commencé dès le premier tour avec l'ancienne juge dont on se demande quelle déontologie elle observait quand elle était en activité. Après une campagne davantage que minable, et, ainsi que je l'imagine, ayant peur de ne rien avoir à apporter dans la corbeille de la mariée, vision de cauchemar, elle a dû se résoudre à jouer les concierges cancaneuses en colportant toutes les rumeurs possibles sur le principal candidat de droite, tendant à démontrer la malhonnêteté profonde de ce dernier qui ne pouvait envisager son salut, alors que la réouverture du bagne de l'Ile du Diable aurait été envisageable rien que pour lui, que par sa réélection qui, je suppose, lui permettra ou lui aurait permis d'organiser sa fuite. Heureusement pour elle que le ridicule ne tue pas. Reste pour la récompenser à lui donner le portefeuille de la justice dont elle a démontré lors de sa carrière et lors de sa campagne qu'elle en maitrisait l'esprit.

Mais l'apothéose sera atteinte entre les deux tours.
La soirée électorale était à peine terminée que ça commençait déjà. Comme bien évidemment il fallait, et il faut encore, que le Président sortant récupère une bonne partie des suffrages qui se sont portés sur Marine Le Pen, la tentation était forte autant que prévisible, de voir dans le nécessaire dialogue qu'il aurait à conduire avec les électeurs en question, la marque d'une pensée infâme. Aussi sans trop tarder, au moins trois grands journaux de gauche, dont l'un avec photo à l'appui de sa thèse, essayaient-ils de démontrer la filiation idéologique qui pouvait exister entre le sarkozysme et le pétainisme. Le Président était devenu le fils spirituel du Maréchal Pétain, pas celui de Verdun bien entendu, mais l'infâme vieillard qui avait serré la main d'Hitler à Montoire et avait engagé une politique de collaboration avec l'ennemi nazi. La honte de la Vème République, selon un autre hebdomadaire de gauche ou centre gauche, c'était donc le Président que les Français avaient élu il y a 5 ans de cela un soir d'ivresse collective profonde sans doute. D'ailleurs ce même hebdo nous avait prévenus avant cette précédente élection en mettant en avant la dangerosité du personnage. Donc Sarkozy est la honte de cette Vème République. Ce n'est pas celui, redevenu le modèle de la gauche socialiste et au-delà, qui avait travaillé suffisamment fidèlement au service du régime de Vichy pour obtenir la francisque, distinction attribuée avec parcimonie, et serré incidemment la main du vieillard indigne.

Bon, mais ça ça ne peut pas tenir deux semaines. Alors c'est DSK en personne qui s'y met. Il accuse les services secrets français de sa chute. Certes il ne nie pas une petite baisouille bien innocente avec la femme de ménage, mais les services secrets mandatés par qui vous savez ont indignement exploité la plainte déposée ensuite par celle qui fut pourtant par lui comblée. "Je ne pensais pas qu'ils iraient jusque là pour m'abattre" dit-il en substance. Sans doute que les services avaient placé une micro-caméra dans son calbute et avaient introduit aussi du viagra dans ses boissons afin qu'il ne puisse pas résister à la beauté noire. Bon, du grand n'importe quoi. Ridicule même. Car quel aurait été l'intérêt pour Sarkozy de discréditer DSK avant les primaires socialistes. D'ailleurs s'il cherche un coupable à ses malheurs, puisque il ne peut pas admettre que c'est le manque de contrôle par lui-même de sa biroute qui l'a placé là où il est, il devrait chercher du côté de ses concurrents aux primaires. Car à qui profite le crime, sinon à l'outsider Hollande sur lequel aucun bookmaker n'aurait osé prendre de pari. Je ne doute pas que la droite ait exploité les appétits sexuels de notre étalon, mais plus tard bien évidemment. Et même pas besoin de services secrets là-dedans, à moins que ce soit eux qui aient monté aussi l'affaire qui tourne autour du Carlton de Lille. Tout cela est juste pathétique. Pour lui. Et pour tous ceux qui l'auraient laissé aller au carton, comme c'était prévu après ce fameux pacte de Marrakech opportunément oublié, et qui n'étaient pas sans connaitre les turpitudes de l'individu. Ne parlons pas de Hollande, averti par la mère de Banon alors qu'il était premier secrétaire du PS, de la tentative d'agression sexuelle vis-à-vis de sa fille et qui fidèle à son tempérament à fait l'autruche.

Ceci est tellement pitoyable qu'il faut trouver vite autre chose pour discréditer le chef de l'Etat. Et c'est là qu'intervient l'inénarrable Plénel, et son journal sur le net, Médiapart, qui est au monde politique ce que Closer, Voici ou Voilà sont au monde des pipeules. Un document écrit en vermicelle (Marius©) arrive opportunément à une semaine du second tour sur le bureau de Plénel, prouvant que la campagne de Sarkozy en 2007 a été financée par Kadhafi à hauteur de 50 millions. Si c'est vrai, il faut tout de suite voter pour Sarkozy, car je tire mon chapeau à celui qui arrive à extorquer 50 millions alors que le plafond des dépenses de campagne autorisées pour les finalistes aux présidentielles de 2007 étaient de 18,3 millions. Moi je dis "Bravo l'artiste!"
Bon pour être plus sérieux, bien que le différentiel entre les dépenses autorisées et le financement occulte laisse quand même planer un grand doute sur le sérieux de l'info, ce document serait le compte rendu d'une séance s'étant déroulée en Libye et confirmant la générosité de celui que Sarkozy allait faire chuter 4 ans plus tard. Quelle ingratitude! Et quelle grandeur d'âme de la part de celui qui n'a pas voulu trahir une vielle amitié pourtant bafouée par son partenaire en ne livrant pas les preuves des financements occultes dont il était à l'origine. Est mentionné dans le document la liste des participants dont le sulfureux Takkiedine qui affirme que ce document peut être vrai, mais que lui-même n'était pas présent à cette réunion. Ce qui est pour le moins paradoxal. "Tout est vrai sauf ma présence" est quand même un argument assez fumeux.
Bon, on comprendra vite que tout cela est du pipeau dont Plénel est un habitué, et que cette mascarade est avant tout une commande de circonstance.

Pour terminer, et même si ça n'a plus de rapport dans l'entreprise de salissure du Président Sarkozy, je ne peux m'empêcher d'évoquer les dernières frasques de certains membres du PS, tellement c'est révélateur de la personnalité de ces gens-là. DSK est encore dans le coup.
Julien Dray, l'homme qui aimait trop les montres, samedi soir, décide de fêter son anniversaire avec quand même un certain retard puisqu'il est né un 5 mars (cherchez l'erreur!). Il invite donc un certain nombre de potes comme Valls, Moscovici ou Ségolène qui vient accompagnée de sa fille. Arrivés sur place ils apprennent que DSK est également invité, DSK dont c'était d'ailleurs l'anniversaire le 25 avril (vous avez trouvé l'erreur?) mais qui le fêtera sans doute le 14 juillet. Ceux qui il y a encore un an auraient sans doute payé pour être en compagnie du libidineux du FMI mettent les voiles. Ségolène qui ignorait que DSK était astreint à boire une barrique de bromure chaque matin au réveil pour éviter que ne se déclenche une troisième affaire qui irait s'imbriquer avec les deux en cours, a de façon compréhensible voulu protéger sa vertu et/ou celle de sa fille. Mais les deux autres! De vieux potes qui étaient cul et chemise, surtout Moscovici, l'opportuniste, qui faute d'avoir pu imposer ses ambitions personnelles, est toujours prêt à se rallier à l'homme fort du moment, ne peuvent même plus dire bonjour à celui qu'ils adoraient encore il y a quelques mois. Moi je trouve ça bien bas. Et révélateur de la mentalité de certains personnages qui sans doute savaient pas mal de chose mais que ça ne dérangeait pas tant que les autres, nous en l'occurrence, ne le savaient pas.

Enfin tout ceci ça me rappelle un peu les sketches de Benny Hill. Et je me dis que s'ils arrivent aux affaires, ces socialistes, au moins on aura le rire assuré pour se consoler.

 

samedi 28 avril 2012

Le vrai courage politique


La France vit une crise profonde. Une crise économique, financière et sociale dont l'ampleur peut-être n'a jamais été égalée. Une crise identitaire également, qu'on peut sans se tromper qualifier d'inégalée dans l'histoire.
Au moment où cette crise atteint un paroxysme, au moment où chacun sent, au moins intuitivement, qu'on ne vivra bientôt plus comme avant, que nos modèles sont dépassés, que la France des clochers risque de s'éteindre dans les prochaines décennies pour faire place à juste une entité administrative où les gens vivraient non plus ensemble, mais ça ils on déjà cessé de la faire, mais côte à côte, avec les dangers que cela induit pour la paix civile, donc à un moment que l'histoire qualifiera peut-être de dramatique ou d'instant des occasions manquées, ou encore de l'ère du mensonge, nous aurions pu avoir la chance d'être confrontés à une élection présidentielle mettant clairement les enjeux sur le tapis, tentant de proposer à notre choix des modèles futurs en nous indiquant les moyens et les voies à suivre pour y parvenir. L'élection présidentielle et les élections législatives consécutives auraient pu constituer cette opportunité nous permettant d'envisager notre avenir commun.

Or, il n'en a rien été et il n'en sera rien. Les deux candidats finalistes, plutôt que de se placer, non pas en recours providentiel, mais en position de pédagogue, ont préféré ressusciter de vieux clivages gauche/droite, de façon artificielle d'ailleurs, alors que sur le fond leurs propositions ne sont guère différentes. Si la position vis-à-vis du mariage des homosexuels, du vote des étrangers aux élections locales, et autres fariboles, qui ont au moins cet avantage de ne rien coûter ou presque, sont le seul moyen de différencier la gauche de la droite, eh bien ils ne leur reste plus qu'à gouverner ensemble et appliquer finalement une politique de consensus qu'ils ne devraient guère avoir de mal à trouver. Ah oui, je sais, il y en a un qui a dit qu'il déclarait la guerre à la finance! Foutaises! Il ne lui aura d'ailleurs pas fallu longtemps pour minimiser sa déclaration alors qu'il était au pied du temple de cette finance duquel on a très certainement posé un regard sinon ironique, au moins condescendant sur ce trublion de pacotille. De la même manière les observateurs auront enregistré la baisse des ambitions du même candidat quant à la renégociation du traité européen à venir. Ce qui fait que finalement les différences s'estompent et qu'à défaut de pouvoir cliver, selon cette expression à la mode, sur les programmes, on s'est contenté depuis la fin du premier tour de se confronter de façon totalement surréaliste sur la morale. Face au rassembleur qui n'envisage aucune ouverture, qui exclut d'office tout talent qui aurait travaillé avec Sarkozy, qui annonce une chasse aux sorcières dans l'administration, on trouve le fils spirituel de Pétain qui n'en a pas eu (d'enfants), un équivalent des Ben Ali et consorts puisqu'un responsable éditorial du Monde juge similaire l'éviction de Sarkozy au processus des révolution arabes, bien imprudemment d'ailleurs quand on voit ce que sont devenues ces révolutions, ou encore la honte de la Vème République. Foutre dieu! Que voilà des propos intéressants et à même d'éclairer l'électeur dans ses choix!

J'ai parlé des deux finalistes, mais le propos peut être élargi aux 9 autres concurrents qu'on n'oserait même pas qualifier de malheureux tant il doit être réconfortant de ne pas être confronté aux responsabilités en ces temps troubles. Si on exclut ceux qui n'ont rien à dire ou ceux qui tiennent le même discours depuis 1917, les malheurs de la France ont généralement une cause exogène, c'est l'euro ou l'Europe, même si certains pays de cette même Europe et "subissant" la même monnaie s'en sortent finalement plutôt bien. Parfois elle est interne, ce sont les riches dont il faut faire les poches si on les croise, ce qui permettra sans doute de voir loin. Mais les solutions sont, pour leur part, le plus souvent fantaisistes, ce qui ne mange pas de pain quand on sait qu'on ne sera pas élu, ce qui permet d'ailleurs d'éviter de les qualifier de dangereuses.

Mais qu'ils soient irréalistes, doux rêveurs, irresponsables, ou comme nos finalistes se posant davantage en gestionnaires de la crise qu'en pourvoyeurs de solutions pour en sortir, nos candidats ont au moins un point commun, ou plutôt un défaut commun, sans doute inhérent à la démocratie quand ceux qui l'exercent sont soit ignorants, soit égoïstes. Ce défaut est de s'adresser aux Français ou à des Français plutôt qu'à la France. C'est-à-dire de privilégier les revendications immédiates des Français ou de certains pans de l'électorat, que les intérêts à long terme de la France. Intérêts qui souvent divergent de ce que veut le peuple immédiatement.
Il est effectivement difficile dans une démocratie irresponsable, si on veut être élu, d'expliquer que la politique que l'on compte mener si on est élu concerne avant tout les intérêts de la France car à moyen ou long terme ils bénéficieront à ses habitants et de leur dire que si leurs intérêts personnels étaient satisfaits, ce serait au détriment de ceux du pays dont la situation serait aggravée, ce qui les mettrait eux-mêmes dans un avenir plus ou moins proche dans une situation des plus précaires.

Qui oserait dire :
"Mes chers concitoyens. Vous avez des attentes, certaines justifiées, d'autres d'enfants gâtés, que je ne satisferai pas, car elles ne coïncident pas avec les intérêts de la France. Or la satisfaction de ces intérêts est la condition de la possibilité d'un avenir commun. Si je cède à la facilité, à la tentation de vous satisfaire, vous allez sans doute m'aimer, peut-être même me renouveler votre confiance dans 5 ans. Mais plus tard, vous me maudirez ou vos enfants le feront. Et ils auront raison. Car nous leur aurons retiré tout espoir en l'avenir et les aurons précipités dans des conflits sans doute meurtriers, au sein de nos frontières, à l'extérieur peut-être. Car, et n'en doutez pas, la guerre redeviendra, si nous ne nous donnons pas les conditions nécessaires pour l'éviter, le moyen de résoudre les difficultés quand celles-ci paraitront insurmontables.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, nous avons vécu selon un modèle social généreux, de plus en plus généreux même, suffisamment généreux pour, par exempl,e garantir la gratuité de tous les soins à ceux qui n''ont rien à faire sur notre sol parce que leur présence est illégale. Ce modèle a été financé par vos parents et grands-parents, par leur travail, pendant 30 ans. Et puis la crise est venue dont nous ne sommes jamais sortis parce que telle un virus elle n'a cessé de changer de forme. Notre modèle a dont été financé de plus en plus par l'emprunt, et de moins en moins par le travail. Certains, par démagogie, parce qu'ils voulaient être aimés, ou par perversité peut-être, parce que ce qui se passerait après eux n'avait aucun importance à leurs yeux, ont amélioré le modèle, non pas le modèle mais les avantages qu'il propose, en vous permettant par exemple de partir plus tôt à la retraite alors que l'espérance de vie s'accroissait de manière plus que sensible, mais sans en prévoir le financement autrement que par l'emprunt, donc la dette. Simultanément, et pour la satisfaction d'un grand nombre d'entre vous traumatisés par le sort terrible que subissaient leurs populations, un certain nombre de pays de ce qu'on appelait le tiers-monde ont opéré une mutation foudroyante leur permettant de rivaliser puis de nous dépasser sur le plan industriel et de nous concurrencer désormais dans les domaines de la recherche et du développement, et des services. Ces pays appelés émergeants, et d'autres suivront leur exemple, ont capté une part significative de nos richesses, de nos savoirs, et continueront dans cette voie. Mais comme, ainsi que vous en avez l'habitude vous refusez d'assumer les conséquences des causes que vous chérissez, vous voulez continuer à faire, à vivre comme si rien ne s'était passé. Et même et même mieux en travaillant moins tout en gagnant autant, sinon plus selon cette idée farfelue que le travail était comme un fromage partageable indéfiniment et grossissant en même temps. Une dangereuse équation à laquelle vous semblez pourtant être attachés. Malgré le fait qu'elle aggrave la dette et diminue notre compétitivité. Dans le même temps nous avons accueilli, sans exigence vis-à-vis d'eux car nous devions respecter leur identité alors que la nôtre était bonne à jeter aux orties, de plus en plus d'étrangers sur notre sol, attirés par une meilleure vie, attirés par un modèle social dont finalement peu, parmi eux et parmi vous s'inquiètent de savoir comment il est financé. Acquis sociaux on a appelé ça. Comme si cela pouvait exister, comme si cela pouvait perdurer et même s'enrichir indéfiniment sans qu'on se préoccupe de leur financement. Ou pire, attitude criminelle en ignorant le fait que ce sont vos enfants qui paieront un bien-être dont eux-mêmes ne pourront pas bénéficier. Car nous en sommes là. La dette a atteint des sommets intenables. D'autant plus intenables que vous travaillez moins, mais pour beaucoup plus cher et que même vous en réclamez davantage. Et désormais nos créanciers se méfient de nous. A juste titre d'ailleurs.
Les choses doivent donc changer et notre modèle faire l'objet de nouvelles évaluations. Je ne vous promettrai pas de travailler moins et d'augmenter simultanément votre pouvoir d'achat. Au mieux vous travaillerez et gagnerez autant mais il est possible que l'équation initiale se renverse au moins momentanément. Ce que vous considérez comme des droits acquis sera finement analysé et réparti entre l'indispensable, le nécessaire, le souhaitable et le superflu. Et de cela en fonction de nos possibilités financières et des objectifs de retour à l'équilibre financier que je me suis fixé, et en attendant le retour de jours meilleurs, mais qui ne viendront pas avant longtemps, nous retiendrons ce qui est possible, et pas davantage. Dans un autre domaine, n'attendez pas de ma part de l'empathie pour les criminels et délinquants si vous souhaitez davantage de sécurité. Et pour cela les juges, certains juges, devront enfin appliquer la loi et non plus juger sur des considérations idéologiques. Nous continuerons à accueillir des étrangers sur notre territoire, mais seulement sur des critères d'utilité. Et ces étrangers seront sommés de s'adapter à nos modes de vie et à s'assimiler s'ils veulent qu'eux et leurs enfants deviennent français. Car ma conception du vivre-ensemble dont on n'a cessé de nous rebattre les oreilles, alors qu'il ne consiste actuellement qu'à une vague coexistence de moins en moins pacifique, repose sur l'adhésion à nos coutumes et à nos règles, notamment en matière de laïcité….
Voilà, mes chers concitoyens, un condensé de ce que je vous propose pour les années à venir. Si vous ne vous en réjouissez pas, vos enfants m'en seront reconnaissants."

Qui pourrait donc être élu avec ce type de programme promettant les larmes pour éviter à terme le sang? Personne sans doute. Finalement c'est peut-être la démocratie qui est un problème ou du moins qui le demeurera tant que les gens ne seront pas éduqués, et n'auront pas retrouvé l'amour de l'intérêt général. Et dans ce cadre, comment voulez-vous avoir de vrais politiques?
En attendant il faudra bien voter la semaine prochaine. En choisissant donc celui qui est le moins éloigné de ce discours, même si la distance reste grande.

vendredi 27 avril 2012

La fine équipe


Comme aujourd'hui je dispose de peu de temps , je me contenterai d'un copier-coller qui vous indiquera ce que pensent de lui les amis de François Hollande et de deux vidéo qui vous renseigneront sur la probité de ceux auxquels certains, mais heureusement pas assez nombreux, voudraient confier le pays.
  1. Ils l'ont dit
Martine Aubry  (futur Premier ministre ?) : "Couille molle, enfoiré, niveau zéro de la politique ." ( dans les couloirs du PS.Propos rapportés par l'Express") . "A mon arrivée en 2008, le Parti était un champ de ruines. Je vais devoir déboucher les chiottes moi-même … On lui a confié le PS, il nous a rendu la SFIO…. Nous n'étions pas crédibles pour les Français…C'est un homme de coups, il n'est jamais  sur le fond. Sous Jospin, il n'était pas au gouvernement et ne se sentait pas au niveau "


Ségolène Royal (présidente de l'Assemblée Nationale ?) : "Quelqu'un peut me dire ce qu'il a fait pendant 30 ans ?  Son point faible, c'est l'inaction … Un président "normal" ? Pour postuler à la magistrature suprême, il faut au contraire des qualités anormales, exceptionnelles" .

 
Arnaud Montebourg (Ministre de l'Industrie ?) :  " Hollande, c'est Flamby ! " ." Le principal défaut de Ségoléne, c'est Hollande, son compagnon "."Je n'ai pas oublié qu'il a immobilisé le parti pendant dix ans. Comment peut-il aspirer à diriger la France ?"  (A propos de Manuel Valls, il a dit : "Il n'a qu'un pas à faire pour aller à l'UMP, le camp de la bêtise
 
Laurent Fabius (A Matignon? Au Quai d'Orsay ?)  : "A-t-on jamais caché un éléphant derrière une fraise des bois ? Franchement ,vous imaginez "Monsieur "Petite Blague" en président de la République ? On rêve "
 
Pierre Moscovici (directeur de campagne de Hollande, futur ministre) : "Hollande, c'est le premier secrétaire qui a tout raté "

 
Manuel Valls (Intérieur ? Education Nationale ?) : "Les vieilles idées des années 70 – les 35 heures, la retraite à 60 ans- ce n'est plus possible …Notre réponse ne peut pas être la dépense publique …Je suis favorable à une règle d'or "

 
Guillaume Bachelay (la plume de Laurent Fabius) : " Chaque matin, il pense à la présidence en nous rasant "

 
Jean-Luc Mélenchon (votera Hollande au second tour) : " Un capitaine de pédalo dans la saison des tempêtes " ."Une attitude hautaine à l'égard de la gauche qui commence à être insupportable. S'il ne sait pas qu'il y a des communistes en France, je me demande comment il va s'y prendre pour les faire voter en sa faveur "

 
Eva Joly (Votera Hollande) : " Le parti socialiste est du bois dont on fait les flûtes "

 
Cécile Duflot (ministre de l'Ecologie ?), à propos du programme de Hollande : " Un bon vieux projet socialiste de relance sur la consommation "

 
Daniel Cohn- Bendit : "Hollande se ségolénise " 
  

        2. Mélenchon aime Hollande






 

        3. Un PS irréprochable





 

jeudi 26 avril 2012

Quand l'hôpital se moque de la charité


Ces derniers jours, la presse de gauche, en fait une grande partie de la presse nationale française, traduisant sans doute une certaine fébrilité chez les socialistes qui après l'euphorie du premier tour et les estimations bidon qui ont ponctué la soirée ont dû se résoudre à l'éventualité d'une défaite le 6 mai, soit la 4ème consécutive, donc la presse de gauche s'est, faute d'arguments pouvant susciter un vote d'adhésion pour François Hollande, a misé sur l'insulte, sur l'injure faite au candidat de droite et à travers lui à tous ceux qui ont voté soit pour lui, soit pour la candidate du front national, ce qui représente tout de même largement plus de 40% des électeurs ayant déposé un bulletin dans l'urne dimanche dernier.

Effectivement il aurait été sympathique pour le PS et ses affidés d'entendre le candidat Sarkozy traiter les électeurs du front national de xénophobes, de racistes, de néo-nazis, pourquoi pas? Sauf qu'il ne l'a pas fait et a préféré s'adresser à eux avec empathie. Sauf qu'il a voulu prendre en compte la colère qui les animait et les préoccupations qui sont les leurs. Eh oui, car on ne laisse pas sur le bord de la route 18% de Français parce qu'ils accordent leurs voix au parti le plus à droite sur notre échiquier politique dont le programme sur l'immigration, la laïcité, la sécurité ressemble comme deux gouttes d'eau à celui du RPR d'il y a une vingtaine d'années. Car il est peut-être temps que la droite parlementaire se réveille, comprenne dans quel piège elle est tombé depuis 30 ans, qui lui fait perdre ses valeurs en même temps que les élections, et se sorte de celui-ci en commençant peut-être par un mea culpa vis-à-vis de ceux dont on a marginalisé les idéaux nationaux.

Mais il n'est pas dans mon intention de commenter plus que cela la stratégie du candidat de droite.
Je souhaite juste m'arrêter sur les insultes dont il fait l'objet ces jours-ci. Car on est passé du président des riches au président néo-pétainiste. Ce n'est pas une accusation, c'est une insulte. Reprise allégrement par nombre de relais, notamment sur la blogosphère, en mal d'imagination sans doute, mais en tout cas montrant quelle est leur vison d'une France apaisée. Et rassemblée.
Eh oui, car il est sans doute d'autres méthodes pour rassembler les Français que de les ramener 70 ans en arrière dans notre histoire, dans une des périodes les plus douloureuses de notre histoire qui a vu les Français se diviser et même parfois s'entretuer. 70 ans c'est assez près pour que toutes les cicatrices ne soient pas totalement refermées, même s'il reste fort peu de protagonistes de cette époque, mais c'est déjà trop loin que l'histoire ne le cède à certains fantasmes.
Et c'est donc pour cela que je conseille fermement à tous ceux qui se permettent de faire un amalgame entre Sarkozy et Pétain d'y réfléchir à deux fois. Car l'histoire peut être vacharde et renvoyer quelques crachats au visage de ceux qui, par ignorance, ou qui misant sur l'ignorance des autres, entreprennent, selon des méthodes que n'aurait pas réprouvées Staline, de salir une grande partie des Français à travers le candidat qu'ils ont déjà choisi ou qu'ils vont prochainement rejoindre.
Car même si les esprits formatés par une éducation nationale aux mains de la gauche n'ont pas toujours la possibilité d'accéder à toutes les réalités de l'histoire, et peuvent ainsi se fabriquer un monde passé et même présent où l'imaginaire et le fantasme occupent une large place, il ne manque pas tout de même d'individus, réfractaires aux diktats de la pensée que d'aucuns voudrait qu'on fasse nôtre, pour leur botter les fesses et participer à un processus de désenchantement du monde qui ne peut que leur être bénéfique.

Donc si certains veulent évoquer cette période, nous les accompagnerons, mais ne leur déplaise, en empruntant des voies divergentes.
Car quelques vérités sont bonnes à rappeler.

S'agissant de Pétain, il n'est pas inutile de rappeler que les pleins pouvoirs lui ont été livrés sur un plateau par la chambre dont l'élection avait vu l'arrivée au pouvoir du front populaire. Il n'est pas inutile de rappeler que sur 569 votants en faveur des pleins pouvoirs, 286 parlementaires ont une étiquette de gauche ou de centre-gauche, donc la majorité. Il n'est pas inutile de rappeler que sur 150 députés et 17 sénateurs socialistes, seuls 36 votèrent contre les pleins pouvoirs. 
Ce qui permit à Blum (qui fit partie des 80 parlementaires qui vota contre) de déclarer : "Tel camarade qui, à mon entrée dans la salle, s'était précipité vers moi la main tendue, m'évitait visiblement au bout d'une heure. [...] De moment en moment, je me voyais plus seul, je me sentais plus suspect. Il ne surnageait plus que quelques débris intacts à la surface de la cuve dissolvante. [...] Le sentiment cruel de ma solitude ne m'avait pas trompé ; j'avais bien eu raison de me juger désormais comme un étranger, comme un suspect au sein de mon propre parti." 
Même les (ex) communistes qui avaient dénoncé le pacte germano-soviétique, ce qui leur a permis de ne pas être mis à l'ombre, votèrent en majorité pour les pleins pouvoirs. Et on peut imaginer que si la mesure de salut public prise par Daladier de les empêcher de nuire n'avait pas été prise, les communistes auraient sans doute voté massivement pour les pleins pouvoirs à moins que Staline, mais on se demande pourquoi à l'époque, leur ait donné la consigne inverse.
Mais ça ne s'arrête pas là. Car en plus de voter les pleins pouvoirs, beaucoup de gens de gauche n'hésitèrent pas à participer activement à la politique de collaboration. Effectivement celle-ci ne fut pas l'apanage de l'extrême-droite, bien loin de là. C'est ce que constate Simon Epstein dans son livre "Un paradoxe français, Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance". On retrouvera donc des gens de gauche aux plus éminentes places dans le régime pétainiste, que ce soit au gouvernement, dans la diplomatie, à l'université, dans le journalisme, parmi les écrivains et artistes en vogue. (Je suis prêt à vous délivrer des listes au besoin. C'est leur longueur qui m'en empêche là).

S'agissant des communistes, en tant que parti ils n'ont pas (pu) fricoté(r) avec le régime de Vichy puisqu'ils étaient interdits depuis le pacte germano-soviétique. Les instances dirigeantes du PCF à Paris préférèrent donc dès juin 1940 s'adresser au bon dieu plutôt qu'à ses saints. Et c'est pour cela que la une de l'Humanité mettant sur la même page Sarkozy et Pétain ne manque pas de piquant, surtout quand on connait les négociations entamées par le PCF sous la coupe de Duclos, devenu n°1 en l'absence de Thorez pour désertion et trahison envers sa patrie, et réfugié sous les jupes de Staline, pour permettre à ce journal de paraitre officiellement.
L'Humanité, organe du PCF, était évidemment interdite de parution après la signature du pacte germano-soviétique. Il existait donc une Humanité clandestine mais qui fut très compréhensive et accueillante vis-à-vis des forces d'occupation en 1940. Ainsi peut-on lire dans un numéro paru en juillet de cette funeste année: " Les conversations amicales se multiplient entre travailleurs parisiens et soldats allemands : Nous en sommes heureux. Apprenons à nous connaître, et quand on dit aux soldats allemands que les députés communistes ont été jetés en prison et qu'en 1923, les communistes se dressèrent contre l'occupation de la Ruhr, on travaille pour la fraternité franco-allemande." 

Mais plutôt que de continuer je vous invite à regarder le petit film qui suit et qui vous expliquera qu'il fallu que ce soit Staline en personne qui freine les ardeurs collaborationnistes de l'appareil central du PCF, et qui permet sans doute d'envisager sous l'angle de l'ironie cette "une" particulièrement lamentable.






mercredi 25 avril 2012

Pour l'honneur de la France qu'il écrit!


Un blogueur affilié au Nouvel Obs, dénommé Caquedrole, dans son dernier billet intitulé "C'est le 6 mai que cela se jouera, et il n'y a qu'une solution pour l'honneur de la France", nous explique doctement que les alliances probables futures de la droite avec le front national, de manière discrète ou de manière plus officielle, et dans le cadre des futures législatives consisterait de la part de ceux qui s'y livreraient à un bradage "de leur âme, leur terroir et notre pays au prix d'une recomposition de la DROITE, ahurissante autant que maléfique, simili-pétainiste".
Ouaaaah! Rien que ça! Âme vendue! Territoires et pays bradés (à qui? Quel ennemi? Quel autre pays?)! Recomposition maléfique simili-pétainiste! Excusez la répétition, mais c'est tellement grotesque que je ne peux m'en priver.

Donc si j'ai bien compris notre vénérable blogueur, la droite dite républicaine en opposition à une autre qui ne le serait pas, mais on ne sait pas trop pourquoi, devrait se résoudre afin de ne pas perdre son âme à échouer à toutes les élections futures, au moins pendant quelques longues années. Je comprends que ça puisse intéresser un esprit partisan de voir s'installer durablement la gauche en France et puisque les expériences des 30 dernières années indiquant qu'une législature suffit à discréditer cette gauche aux yeux des Français, il peut être opportun de demander à la droite d vouloir se saborder aux élections. Ce qu'elle fait d'ailleurs avec une constance admirable aux élections locales depuis pas mal de temps.
Il faudrait donc que le piège tendu par Mitterrand dans les années 80 ait des effets éternels. Car ce qu'omet de nous dire Caquedrole c'est que le FN a été sorti du néant par cette vieille fripouille qui s'y connaissait d'ailleurs assez bien en extrême-droite. Mais je ne l'accuserai pas d'avoir fait cela par sympathie pour ce mouvement. Non, c'était juste pour nuire durablement à la droite. Et il faut dire qu'il y a réussi au-delà de toute mesure, nonobstant bien sûr l'accident de 2002. Aidé en cela par Chirac, dont on se demande de plus en plus s'il a été de droite un jour, qui a repris in extenso les arguments moraux développés par le parti socialiste et ses alliés de gauche pour surtout ne jamais conclure d'alliance avec le parti lepéniste. Et c'est donc ainsi que la droite s'est résolu à perdre régions, départements et grandes villes grâce à ses fameuses triangulaires qui profitaient largement aux candidats de la gauche souvent unie en la circonstance.
Evidemment, là on passe dans une autre dimension, la nationale, et il y a fort à parier que les parlementaires de droite rechignent à continuer à manifester plus avant un esprit de sacrifice qui sans doute faisait leur honneur, au moins selon les gens de gauche rigolards, mais discrètement quand même. Peut-être que les prochaines législatives ne verront pas se forger d'alliances formelle entre les deux droites. Mais en fonction de l'ampleur de la défaite, ça ne durera pas longtemps. Et tant mieux!

Car il y en a marre d'être l'otage moral permanent de cette gauche bien pensante qui se garde bien d'appliquer les principes qu'elle oppose à la droite. Je vais y revenir.
Je ne vais pas faire ici l'apologie du front national qui n'a pas mes faveurs, mais il faut peut-être en finir avec sa diabolisation permanente. Qui d'ailleurs fait son bonheur et lui garantit de futurs succès.
C'est un parti qui se prétend républicain et joue au moins le jeu démocratique de façon tout à fait honnête. Les liens de certains de ses membres avec la "plus sombre période de notre histoire" ne doit plus concerner désormais grand monde, et au moins dans le discours, et par le biais de quelques exclusions suffisamment médiatisées, les dirigeants actuels ont tenté de montrer qu'ils voulaient se démarquer de cette époque. Faut-il leur faire confiance? Peut-être. On a bien voulu croire qu'un homme décoré de la francisque s'était suffisamment éloigné des démons de sa jeunesse pour diriger la France. Donc pourquoi pas eux dont l'histoire personnelle d'ailleurs ne peut les relier à cette période, ni à l'Algérie. Ni autres tares attribuées par la bienpensance à notre histoire. On pourra parler aussi d'un nombre significatif de ses membres issus de la mouvance chevènementiste, donc peu suspecte de sympathies pour le 3ème Reich et ses produits dérivés.
S'agissant maintenant de ce qui fait le fond de commerce du front national, l'immigration, l'islam, la sécurité, on est à peu près dans le même discours que celui du RPR dans les années 80-90. Ce qui montre au passage l'influence néfaste qu'ont pu avoir ces diktats moraux de la gauche qui ont obligé la droite parlementaire à se recentrer à mesure que le discours du front national s'édulcorait. Et qui donc au fil du temps ont fait de ce parti le seul capable de parler des problèmes que connait une frange significative de la population française. Mais évidemment pour les Caquedrole et consorts, cette frange soit est xénophobe ou raciste, soit se fourvoie, même si par ailleurs leur candidat n'a rien de mieux à leur promettre que le vote des étrangers aux élections locales. Oui, car la gauche a davantage de sollicitude pour les étrangers que pour les classes populaires qu'elle a laissé tomber et ne tente même pas de rattraper au nom de la morale que le petit peuple en nombre et en âme des bobos a réussi a imposer à la gauche et bien au-delà grâce à son fric, et ses réseaux.

Je me marre franchement quand Caquedrole parle de recomposition simili-pétainiste. Car pour qu'elle ait droit à ce qualificatif encore faudrait-il y associer la gauche dont on sait quel rôle elle joua dans l'attribution des pleins pouvoirs à Pétain et dont on sait qu'elle fournit à ce régime les cadres et dirigeants les plus significatifs. Je ne parlerai pas du PCF qui se satisfit fort bien du régime pétainiste jusqu'en juin 1941 allant jusqu'à promouvoir la politique de collaboration. Mais peut-être qu'en écrivant cela il compte sur la connaissance très superficielle qu'ont les Français de leur histoire et notamment de celle de cette période qu'on a transformé bien volontiers en légende.
Cette parenthèse historique refermée, je voudrais en venir à ce discours moralisateur développé par l'auteur. S'allier avec le front national c'est perdre son âme, mais s'allier avec les gauchistes héritiers de Lénine, Staline ou Trotsky, en passant par Mao et Polo Pot, c'est-à-dire les plus grands bouchers qu'a connu l'humanité c'est très moral. La droite ne peut pas au nom de l'honneur de la France s'allier avec le front national, mais au nom du même honneur il faut voter pour le candidat soutenu par les héritiers de cette idéologie mortifère représentée par les communistes, les trotskystes et les verts dont la candidate n'a eu de cesse de tenir des discours antinationaux.
Je laisse volontiers sa morale à l'auteur du billet que je vient de commenter. La mienne n'a rien à lui envier.

mardi 24 avril 2012

PRESIDENTIELLE : les 3 débats n'auront pas lieu


Le discours du candidat Sarkozy à la Mutualité dimanche soir fut bref. Bref et dense. En quelques mots bien placés il indiqua sa future stratégie sur le second tour en la plaçant sous le signe de l'amour de la France et en invitant ceux qui plaçaient cet amour de leur pays au-dessus de tout à le rejoindre. Il plaça la préservation de leur mode de vie au centre des préoccupations des Français. Et derrière ces termes on sait qu'il n'y a pas que l'emploi et le pouvoir d'achat, mais aussi et peut-être surtout, ce qu'on appelle volontiers le vivre-ensemble qui ne correspond plus guère dans les faits à vivre les uns à côté des autres. Et à ce niveau on sait qu'il existe des différences de vision entre la droite et la gauche, des différences importantes qui ne peuvent pas être départagées uniquement par des propos de campagne nécessairement concis et racoleurs. Un vrai débat existe qui n'a jamais eu lieu, qui aurait pu avoir lieu lors du débat du l'identité nationale auquel la gauche s'est dérobée préférant débattre sur l'opportunité du débat. Sarkozy a proposé donc à Hollande de débattre sur ce sujet essentiel, car il concerne notre avenir.
Mais il lui a proposé également de débattre sur l'économique et le social. Sujets connexes évidemment et qui intéressent les Français déjà sur le court terme. Les promesses de Hollande, ou plutôt les propos incantatoires par lui tenus au Bourget ont vite fait l'objet sur certains points de reculades. Il lui faut donc éclaircir sa vision et la confronter à celle du président sortant.
Et puis, bien évidemment, il l'a invité à s'expliquer avec lui sur l'international, sujet guère évoqué par le candidat Hollande et qui pourtant va lui tomber dessus très rapidement s'il est élu. G8, G20, sommet de l'OTAN sont planifiés dans les prochaines semaines. Il serait donc bon d'entendre le pourfendeur le la finance s'expliquer à celui qui essaie d'en maitriser les effets depuis 4 ans et qui sait que ces déclarations de guerre (minimisées dès le lendemain dans le temple de la finance internationale que constitue la City) sont soit des marques de l'humour du candidat socialiste, qui parait-il n'en manque pas, soit de vains coups de menton. Et puis, entre autres, on voudrait savoir quelle sera le futur de la France dans l'OTAN. Dire que sa place doit être réévaluée ne répond pas à la question. C'est clair.

Donc voilà 3 thèmes majeurs qui engagent la France et les Français dans l'immédiat et dans le futur. En débattre ne parait donc pas une idée saugrenue.
Tout de suite je précise que je comprends aussi que Sarkozy a des arrière-pensées, même pas voilées, et qu'étant en difficultés sérieuses, il abat ses dernières cartes dont celle su triple débat où il espère enfoncer son challenger.
Toujours est-il qu'il me parait facile de se camoufler derrière les intentions tactiques qu'on prête à son adversaire pour refuser de débattre sur les points évoqués. Eh oh, ce n'est pas un match de foot ou de tennis, on ne joue pas, on parle de l'avenir de la France et ses Français. Alors Monsieur Hollande, si vous avez le sens de l'Etat, si vous aimez votre pays, si vous êtes un vrai démocrate, vous devez vous attacher à ce que ceux qui voteront pour vous, et contre vous, le fassent en connaissance de cause. Je sais que vous avez un report de voix assuré car le réflexe pavlovien appelé parfois discipline va jouer à gauche, mais si c'est là-dessus plutôt que sur vos idées que vous espérez diriger la France, c'st un pu minable. Non? Ou bien êtes-vous tellement terrorisé par le Président que vous n'osez l'affronter hors du débat classique, lors duquel on ne débat guère, mais essaie plutôt de placer le bon mot qui doit faire perdre la face à l'autre. Est-ce donc ça la politique pour vous? Vous qui nous parlez de morale, d'éthique, de nouvelles pratiques, ne serait-ce que du verbiage pour les gogos d'électeurs? Pour ma part j'en suis persuadé. Essayez donc de nous prouver le contraire. Montrez-nous que vous être l'homme de la situation, que vous n'avez pas peur de la confrontation car vous n'allez pas en manquer dans les 5 années qui viennent si les Français par étourdissement vous portaient au pouvoir. Montrez-nous que vous n'être pas un couard, car nous n'avons pas besoin de ça pour diriger le pays. Montrez-nous que vous n'êtes pas ce dont vous qualifiait il y a peu encore celle qui vous succéda à la tête du PS. Montrez qu'aux petits calculs mesquins vous préférez le panache. Nous n'avons pas besoin pour diriger la France de quelqu'un qui singe Mitterrand à la tribune tout en gouvernant comme Guy Mollet.

Mais non vous allez vous entêter dans votre refus, je le sens. Encouragé par vos amis de gauche qui déjà se manifestent dans ce sens car eux connaissent vos limites, vos faiblesses et savent que vous ne faites pas le poids. Et pour vous justifier vous allez oser en appeler à la tradition. Vieille tradition, en effet, qui date de 38 ans, une paille, qui a été pratiquée 5 fois et même trahie une fois lorsque votre ami Chirac refusa, bien hypocritement d'ailleurs car ça l'arrangeait bien, de reconnaitre le choix des Français il y a tout juste 10 ans et qui plaçaient le vieux chef borgne en seconde position. Vous osez vous référer à une tradition qui n'en est même pas une donc, alors que dans le même temps vous nous parlez de changement. Curieux! Non, incohérent, et ça ça vous ressemble.

Ces débats pourtant seraient les bienvenus. J'ai en ai évoqué les thèmes. Mais au-delà il s'agit de convaincre du monde, beaucoup de monde. Car nos deux finalistes ne représentent même pas la moitié des électeurs, et juste un peu plus de la moitié de ceux qui se sont exprimés. Faut-il donc laisser celles et ceux qui ont bénéficié de leur suffrage décider pour eux, en fonction de calculs assez malsains et ne touchant absolument pas aux intérêts de la France. Car les perdants se sont déjà projetés dans ce que certains appellent le 3ème tour, c'est-à-dire les législatives et même dans les futures élections qui auront lieu dans 5 ans. Hollande gagnera peut-être parce qu'il est dans l'intérêt de Le Pen ou de Bayrou de voir Sarkozy perdre et l'UMP imploser. Le Pen pourra aussi miser sur une aggravation certaine de la situation sous la présidence de Holland pour gagner encore des voix dans 5 ans, pour apparaitre comme le dernier recours alors que la droite puis la gauche auront échoué à répondre aux préoccupations des classes populaires. Où est l'intérêt de la France là-dedans? On laissera donc, Hollande laissera donc, le sort de la France se décider sur des petits calculs électoraux. Vous me direz, il s'en moque s'il gagne. Oui, mais qu'il ne vienne plus nous bassiner avec ses discours moraux. C'est le pouvoir qui l'intéresse bien davantage que la France et les Français.

Nous devrons donc sans doute nous contenter d'un débat. Rien n'y sera débattu sauf très superficiellement chacun des protagonistes ayant à cœur de ne pas se rendre vulnérable vis-à-vis de l'autre et tentant en même temps de décocher la flèche qui restera dans les mémoires. Giscard avait ouvert le bal avec son "vous n'avez pas le monopole du cœur". De Gaulle qui n'a pas pratiqué cet exercice aurait pu en 1965 asséner à Mitterrand "tiens, vous ne portez plus votre francisque?". C'est ce qu'est ce débat: une tentative de mise à mort symbolique de l'adversaire qui tiendra lieu de confrontation des personnalités.
Et nous méritons peut-être mieux.

lundi 23 avril 2012

Leçons et perspectives



Hier soir le "peuple" de gauche faisait la fête. On peut le comprendre. Après trois défaites consécutives aux présidentielles, deux aux législatives, après qu'on ait cru que le PS si mal dirigé par celui qui prétend aujourd'hui devenir président de la République allait sortir du paysage politique, cet espoir animé par une modeste première place de Hollande au 1er tour, car moins de 1,5% (on aura essayé de nous mentir jusqu'au bout), ce n'est pas dramatique après 5 années de matraquage en bonne et due forme, pouvait légitimement se manifester bruyamment dans les rues des villes françaises, et notamment rue de Solférino, dont j'imagine que les jeunes braillards qui se trouvaient là ne savent pas à quoi ce nom correspond..
Evidemment les perspectives de victoire définitive sont sérieuses pour celui qui fut tout au long de sa carrière antérieure raillé, surtout par ses camarades, à cause d'une physionomie bonhomme et d'un caractère affable et fade à la fois qui lui auraient ouvert un rôle de clerc de notaire sans avenir dans La Comédie Humaine. Même si finalement celui qui faisait figure de recours à l'incurie sarkozienne n'obtient qu'un résultat qui reste dans l'étiage traditionnel du PS.

Car la première leçon à retenir c'est que ce résultat reflète davantage un échec relatif de Sarkozy qu'une victoire de Hollande. Ce dernier n'emporte évidemment pas l'adhésion. Le personnage reste ce qu'il est, davantage objet de dérision que de ferveur ou même respect. Le vote en sa faveur est essentiellement un vote qualifié d'utile au profit de celui qui a le plus de chances de faire chuter l'homme supposément haï des Français. Et dans cette configuration l'échec de Sarkozy est bien sûr très relatif. Celui qui il y a quelques mois encore ne devait même pas figurer au second tour fait un score assez honorable, certes nettement inférieur à celui réalisé au premier tour de 2007, mais ce dernier était exceptionnel. Et il talonne son challenger. Ce qui est assez remarquable eu égards à la campagne continue de dénigrement qu'il subit depuis 5 années et même davantage. Campagne fondée essentiellement sur son attitude, disons légère, après sa victoire de 2007. Car pour le reste comme tout dirigeant, son passage à la tête de l'Etat comporte succès et échecs. Mais ceci on s'est bien gardé de tenter de l'analyser. Si les Français sortaient du superficiel et regardaient un tant soit peu comment notre actuel Président est considéré par ses homologues dans le monde, ils pourraient utilement relativiser. Car mis à part le premier ministre socialiste belge, qui doit se sentir bien seul en Europe, aucun chef d'Etat ou de gouvernement n'a manifesté de sympathie pour Hollande. Tandis qu'à l'inverse, les principaux dirigeants européens, le président Obama, les dirigeants chinois ou russes, enfin tout ce qui compte, ont marqué, ouvertement ou discrètement, leur préférence pour Sarkozy. Car une victoire de Hollande n'augure rien de bon en cette période de crise. Pour preuve, les marchés ont dès aujourd'hui montré leur inquiétude : les bourses européennes chutent, le taux des obligations à 10 ans de la France est passé de 3, 081% vendredi à 3,15% aujourd'hui. Avant même d'être élu, Hollande nous fait du mal.

La seconde leçon majeure qui peut être tirée de ce premier tour, quitte à casser l'ambiance joyeuse à gauche, est que la droite reste majoritaire en France. Ce qui constitue un motif sérieux d'espoir, peut-être pas pour la suite de cette élection, mais pour l'avenir. D'autant plus que 5 années de gauche ne feraient qu'élargir cette assise. Mais sans que pour autant les succès électoraux soient au rendez-vous. Car si j'ai parlé d'espoir, la concrétisation de celui-ci ne se réalisera qu'à l'issue d'une profonde réforme de cette droite.
Car la droite ce n'est pas la gauche. Truisme, bien entendu. Mais ici je n'aborde pas encore les questions idéologiques. A gauche, si on excepte, et encore, les trotskystes ennemis officiels de la démocratie, mais insignifiants en volume, les électeurs ne sont pas trop regardants. Il suffit qu'ils entendent le mot "gauche" pour que leur bas-ventre soit pris de picotements. Aussi peuvent-ils voter pour à peu près n'importe qui s'il se déclare de gauche. Et ça c'est facile, c'est comme pour devenir musulman, il suffit de faire une profession de foi. Même si les faits démentent cette dernière. Je ne parle bien sûr ici que de la gauche, car chez les musulmans, on est quand même plus regardant sur le concret. Donc selon un réflexe pavlovien, les gens de gauche auraient pu voter sans grands états d'âme pour quelqu'un comme DSK dont le libéralisme semblait le faire préférer par le MEDEF à Sarkozy, bien plus interventionniste. Mais peu importe, il disait qu'il était de gauche, donc… Ils voteraient même pour un tabouret à une patte pourvu qu'on leur dise que c'était, avant que les deux autres aient disparues, la patte gauche du siège.
Du moins ceux qui après 14 années de mitterrandisme, et 3 législatures, sont restés à gauche. Car les autres, les classes populaires essentiellement ont déserté la gauche et sont venu gonfler en grande partie les rangs de la droite dite extrême, et même un moment de l'UMP. Car Sarkozy avait réussi le tour de force de réaliser la synthèse entre les deux droites classiques, la droite populaire et la droite des affaires, appelées auparavant bonapartiste et orléaniste. Ainsi avait-il réussi à siphonner les voix du front national et à mettre ce dernier dans de grandes difficultés financières. Or, c'est vis-à-vis de l'électorat populaire qu'il a échoué. Pas tant à cause du chômage ou de la précarité qu'à cause des promesses non tenues en ce qui concerne le modèle français. Du discours qui lui faisait dire "La France tu l'aimes ou tu la quittes, du discours de Grenoble, à la réalité il y a eu un véritable fossé. Ni l'immigration, ni l'intégration des étrangers ou des personnes d'origines étrangères n'ont fait l'objet des mesures qu'on attendait de lui. Bref, ceux qui du fait de leur situation financière sont obligés de continuer à se sentir étrangers dans leur propre pays, ceux qui se sont éloignés par force des grands centres urbains et qui se sentent laissés pour compte alors qu'on déverse des milliards, à fonds perdus, dans les banlieues, centre d'attention des politiques, sont retournés vers ceux, plutôt celle, qui prennent en compte leurs problèmes et leur existence dans ses discours. Sarkozy a donc rendu au front national les électeurs qu'il lui avait volés, et même davantage. Car évidemment la situation de ces gens-là, notamment à cause de la crise, s'est aggravée. Ces gens-là sn moquent comme de leur première paire de chaussettes du Fouquet's ou du yacht de Bolloré. Ils sont moins alertés par la richesse insolente de quelques-uns, ça c'est un truc de bobos jaloux, que par le fait que des gens qui ne font rien, sifflent la Marseillaise, rejettent leur pays d'accueil ou même leur pays, vivent aussi bien qu'eux, voire parfois mieux et continuent en outre à être considérés comme des victimes, victimes du racisme ou de la xénophobie des Français de souche dont ils font partie et qui pourtant leur permettent de vivre par leur travail.
Tant que cet abcès ne sera pas percé, il n'est pas possible pour la droite se s'en sortir. Et c'est bien là-dessus que compte la gauche. En jouant sur de pseudos valeurs humanistes empêchant la droite dite républicaine, car cette expression suppose que le FN ne le serait pas tandis qu'on ne se pose jamais la question quand il s'agit des communistes et des groupuscules d'extrême-gauche, de prendre le problème à bras le corps, elle joue sur la division. Et avec un certain succès. Par exemple des sondages, mais doit-on les croire après toutes ces manipulations des esprits qu'ils pratiquent sous l'influence de forces obscures, disent que seulement 50% des électeurs de Marine Le Pen voteraient pour Sarkozy au second tour. Sans doute parce les autres ne lui reconnaissent pas les capacités de régler leurs problèmes et préfèrent donc rester dans leur isolement.

La droite doit donc et a même le devoir d'évoluer. De toute façon, si Sarkozy perd cette élection, ce qui n'est pas encore sûr, car l'homme a des ressources, bien davantage que son challenger, une évolution se produira forcément car l'UMP, erreur historique de Chirac à mon avis, explosera. Il faudra donc que la droite se recompose avec un regard nouveau vis-à-vis du front national.
Mais de cette recomposition je parlerai plus tard.

dimanche 22 avril 2012

Ambiance de kermesse


Comme je l'ai écrit dans mon précédent billet, nous, les Français de l'étranger, n'avons pas souvent l'habitude de voter. Ça faisait effectivement 5 ans que nous n'avions pu exprimer notre soutien au Président candidat. Aujourd'hui était donc un jour particulier, un jour festif, un jour sans limites.

Ceux qui marchaient aujourd'hui sur les quais de la Moïka, pouvaient voir un bâtiment consulaire pavoisé aux couleurs de l'UMP, affichant de part et d'autre du portail d'entrée deux portraits géants du Président Sarkozy, sans oublier les ballons bleus, blancs et rouges dont les grappes faisaient l'objet de la convoitise des petits enfants venus accomplir leur devoir électoral. Une fois franchies les grilles, une haie d'honneur formée par les jeunes élèves de l'école de striptease locale vous conduisait vers le bureau de vote.
Un seul sourire vous donnait l'accès aux deux piles de bulletins de vote des candidats Sarkozy et Hollande, les autres ayant été retirés en prévision de l'allumage des barbecues qui allaient marquer le milieu de la journée. Armé de vos deux bulletins et de l'enveloppe bleue, vous pouviez ensuite vous diriger difficilement vers l'isoloir, en marchant enfoncés jusqu'aux genoux dans des tas de bulletins marqués Hollande. Le consul d'ailleurs par mesure sanitaire décida rapidement de les incinérer. Il craignait en effet que des électeurs un peu trop fanatiques ou ivres s'en servissent pour un usage des plus intimes dont je vous épargnerai ici la description. Car il parait que ces bulletins donnent des hémorroïdes. Etant impropre également à l'allumage des barbecues, il fallait donc se résoudre à les incinérer en espérant que les services sanitaires de la ville ne soient pas trop regardants sur l'effet polluant induit largement supérieur à des normes pourtant permissives.
Une fois sorti de l'isoloir, et avant de jeter votre bulletin dans l'urne, alors qu'en France on contrôle votre identité, l'officiant de service, le seul n'ayant pas le droit de boire en ce jour, vérifiait que vous aviez glissé le bon bulletin dans l'enveloppe. Malheur aux distraits ou aux récalcitrants qui se voyaient condamnés, dans le respect d'une vieille tradition locale très utilisée sous les tsars, à passer entre deux rangées de knouts, ce qui ne laisse pas indemne, vous vous en doutez, mais à au moins cet avantage de ramener les brebis égarées dans le droit chemin.

Une fois votre devoir accompli, familialement car ici les conjoints même s'ils ne sont pas français ainsi que les enfants ont le droit de vote, en vertu de lois émancipatrices révélant bien l'esprit de progrès qui règne au sein de la communauté française à l'étranger, vous pouviez profiter d'un en-cas matinal, en attendant la suite des festivités. C'est donc avec un plaisir non dissimulé que vous pouviez vous gaver à volonté, car le quai d'Orsay n'est pas regardant sur la dépense en ces jours particuliers, de blinis au caviar, ou à l'esturgeon fumé arrosés de vodka, de bière, ou de choses moins offensives pour les enfants.

Comme à 11 heures, tous les Français avaient voté, et qu'il restait quand même 7 heures à meubler, le consul eut l'idée de faire profiter nos hôtes russes de cette journée. Car nous aussi, en gens de progrès, pouvons être pour le vote des étrangers. Quelques messages diffusés à la radio et à la télévision locale amenèrent très rapidement plusieurs centaines de nos amis sur les lieux de la fête. Il faut dire qu'on n'avait lésiné sur rien pour les attirer : un grand bol de vodka et une poignée de chachliki (brochettes marinées) pour ceux qui voteraient Sarkozy et un bol de slim-fast et une verveine pour ceux qui voteraient Hollande. Pour que ceux qui ne connaissaient pas l'alphabet latin ne se trompent pas on avait déposé un exemplaire des récompenses promises derrière chaque paquet de bulletins, le paquet de bulletins frappés du nom d'Hollande ne comportait qu'un exemplaire, car il y a bien longtemps que les autres pour des raisons d'hygiène, je le rappelle, avaient été incinérés. En plus cet unique bulletin était scotché sur la table, histoire de ne pas l'égarer je suppose.
Bien évidemment on put voir quelques nombreux resquilleurs voter deux, trois, quatre fois ou plus. Mais les règles de l'hospitalité française obligèrent les autorités à fermer les yeux.

Je ne vous parle pas de l'ambiance quelque peu agitée, surtout quand les stripteaseuses se mirent en tête de nous montrer les avancées dans leur art.
Ce qui n'empêcha pas chacun de faire son devoir. Dès 18 heures, au milieu des cadavres de chair et de verre, commença le dépouillement qui ce conclut par un résultat honnête. 1026% des votants avaient voté pour la bonne personne.
Moi je dis que quand on veut s'en donner un peu la peine on peut réussir la démocratie, car la citoyenneté est d'autant plus éclairée qu'elle est festive.

samedi 21 avril 2012

Le vote des Français de l'étranger


Il ne s'agit pas ici de dire pour qui vont voter les Français expatriés, même si Sarkozy a de fortes chances de l'emporter derrière l'abstention, mais plutôt de donner un aperçu général de la manière dont peut être vécu une élection présidentielle par un Français vivant à l'étranger et de donner quelques précision sur les modalités du vote.
S'agissant du premier point, il n'est évidemment pas question pour moi de me faire le porte-parole des Français de l’étranger. Je me contenterai donc d'envisager celui-ci en essayant de dégager ce qui peut intéresser les expatriés dans ce genre de scrutin. Quant au second point il comprendra évidemment quelques aspects techniques mais qui peuvent, au moins partiellement, expliquer le comportement électoral des Français de l’étranger.

Mais avant ça, dressons une rapide photographie des Français de l'étranger, ce terme étant d'ailleurs préférable à expatriés dans la mesure où tous les Français résidant à l'étranger ne sont pas expatriés.
Leur nombre doit être à peu près autant inconnu que celui des étrangers résidant en France. Car les Français résident à l'étranger ne sont connus des autorités que quand ils se font connaitre et enregistrer auprès de leur consulat. Or comme cet enregistrement n'est pas obligatoire, il y a beaucoup de Français, mais combien?, qui passent sous les radars. Parmi ceux-là, on peut compter sans doute essentiellement ceux qui ne savent pas, qui n'ont pas préparé leur expatriation, ceux qui ne comptent pas s'installer durablement hors de France et estiment donc qu'ils n'auront sans doute pas besoin des services consulaires, ceux qui pensent qu'en s'inscrivant sur les listes consulaires, ils passeront sous le statut fiscal de non-résident qui n'est pas toujours avantageux, malgré les légendes persistantes et ainsi que je le décrivais dans un précédent billet, ceux qui sont gênés par la distance qui les sépare d'un consulat et qui peuvent se mesurer en milliers de kilomètres, ceux qui sont rébarbatifs à tout fichage, etc. Tous ceux-là ne pourront voter qu'en France, là où ils étaient inscrits avant leur départ. Il y a aussi vraisemblablement un certain nombre de ceux qui ne sont pas toujours expatriés, à savoir les binationaux.
Les autres, ceux qui sont répertoriés donc constituent une masse d'environ 1,5 millions d'individus qui se répartissent de par le monde de façon très inégale, d'environ 150000 en Suisse à une petite vingtaine au Vatican. Avec la Suisse, les Etats-Unis (env. 115000) et le Canada (env. 72000), ce sont évidemment les pays de l'ancienne Europe des 15, voire des 9, qui en reçoivent le plus. Ainsi qu'Israël (env. 60000). Ici, en Russie ce sont environ 5500 Français qui sont enregistrés auprès des autorités consulaires.
Bien évidemment les motifs de l'expatriation sont très divers. De l'exilé fiscal à celui qui dans le cadre de son entreprise française vient passer deux ans dans un pays étranger, en passant par le retraité qui s'établit, le jeune adulte qui cherche à mieux gagner sa vie qu'en France avec son diplôme fraichement obtenu, l'étudiant, celui ou celle qui rejoint son conjoint étranger, celui qui veut voir du pays, il y a un monde. Et ces différents motifs sont peut-être explicatifs, en partie, de l'intérêt que chacun peut porter aux élections présidentielles.

Cet intérêt peut en effet peut-être se mesurer, en partie au moins, au rapport qu'on a et qu'on va avoir avec la France. Par exemple, l'expatrié durable s'attachera sans doute davantage aux aspects fiscaux, scolaires ou administratifs que celui qui sait que dans un an il est de retour en France et qui aura davantage les mêmes préoccupations matérielles qu'un Français résident en France puisque son avenir proche est là-bas. Et bien évidemment, à partir de là, les motifs des choix peuvent être également différents.
Au-delà de ces aspects matériels, qui doivent sans doute constituer une part importante du choix fait dans l'isoloir, rentre en ligne de compte la vision, l'attachement, l'amour qu'on peut porter à son pays et qui, nonobstant les aspects matériels, peut être déterminant quant à la participation au vote et quant au choix de celui qu'on souhaite voir accéder à la présidence. Car l'expatriation ne signifie pas forcément une perte d'intérêt pour son pays. J'aurais tendance à croire que pour certains, au moins, c'est même l'inverse. Car du quotidien subi, des querelles idéologiques diverses dans lesquelles on baigne en permanence, on passe à un état de distanciation qui peut aller jusqu'à la rupture complète, si on le souhaite, mais qui en général amène à un travail davantage actif de recherche et d'analyse de l'information. Et finalement ce travail est payant, du moins me semble-t-il. Car il amène à davantage réfléchir et à comprendre certains enjeux, ce qui n'est pas toujours possible à moins de faire un gros effort sur soi-même quand l'information se transforme en prêt-à-penser. Et puis, autre avantage, en vivant à l'étranger, surtout si ce n'est pas la première fois et si on a été expatrié dans d'autres pays, on dispose d'éléments de comparaison. Si on a vécu ou si on vit sur d'autres continents par exemple, et même dans d'autres pays européens, on relativise très vite quand on entend les pleureurs et pleureuses de service parler de souffrance du travailleur ou d'acquis sociaux en voie d'être bradés. On peut faire certes gober ça à quelqu'un qui ne quitte jamais la France ou uniquement pour aller prendre le soleil au bord de la piscine d'un hôtel à Marrakech, mais difficilement à un expatrié.
Mais il est vrai que beaucoup d'expatriés ou plus largement Français de l'étranger semblent rester en retrait de ce qui se passe en Français. En témoigne le fort taux d'abstention qui caractérise généralement le vote des Français de l'étranger et qui semble aller en s'aggravant de manière inquiétante. SI en 1981, le taux d'abstention des Français de l'étranger était de 21%, il était passé à presque 58% au second tout de l'élection de 2007. Cette dégradation mériterait une étude fine tendant à montrer quel est le taux d'abstention en fonction de la nature de l'expatriation. Je pense, mais de façon tout à fait instinctive, que les expatriés de longue durée votent davantage que ceux pour lesquels l'expatriation constitue un bref moment de leur existence, mais je me trompe peut-être complètement, donc je ne développerai pas. C'est d'ailleurs à ceux-là qui sont établis pour un temps durable que s'adresse le discours des politiques.
Mais le faible taux de participation s'explique peut-être aussi en partie du fait des modalités du vote.

S'agissant du processus qui amènera le Français de l'étranger jusqu'à l'isoloir, il est un peu différent de ce qu'il est en France.
Je rappelle que pour pouvoir voter il faut déjà être inscrit sur les listes consulaires, cette démarche valant inscription, sauf choix contraire, car on peut déclarer qu'on votera en France lors des scrutins nationaux, sur les listes électorales. Pour mémoire les Français de l’étranger peuvent voter lors de l'élection présidentielle, lors des référendums et à partir de cette année aux législatives. Ce qui fait qu'ils ne sont pas trop sollicités. Mais le consulat n'a d'autre rôle que celui d'une mairie qui est d'organiser le scrutin, en faisant parvenir les liasses (professions de foi, bulletin de vote) quelques jours avant le vote et en organisant le bureau de vote et son fonctionnement. Donc toute la phase amont d'information/propagande des partis des candidats reste à la charge des partis politiques. Cela leur est rendu possible par internet. En effet, lors de l'inscription sur les listes consulaires, si on donne une adresse mail qui permet d'être joint par le consulat, on est informé que cette adresse sera communiquée également aux partis politiques dans le cadre de leur droit d'informer les citoyens.
Ce dont ils usent de façon très variable. Pour cette élection, on pourra remarquer l'assiduité de l'UMP à vouloir informer les Français de l'étranger. Les messages n'ont pas manqué, messages écrits, messages audiovisuels, le tout augmenté de la création d'un site internet spécialement dédié. Les autres candidats sont restés plus discrets, certains n'envoyant qu'un message (Hollande, Bayrou, NDA, Mélenchon), certains en envoyant deux (Le Pen, Joly), et certains pas du tout (Poutou, Artaud, Cheminade) (à moins que mon brave ordinateur ait simplement rejeté leur professions de foi). Les messages reçus, après avoir passé la couche de pommade nécessaire visant à démontrer que nous faisons partie des forces vives de la nation, vecteur de son rayonnement de par le monde, s'attaquent essentiellement à la fiscalité, pour nous rassurer en ne nous assimilant pas aux expatriés fiscaux (qui doivent pourtant recevoir la même chose), à la scolarité des enfants dans les écoles françaises, et aux simplifications administratives. De fait ils se calquent sur Sarkozy qui a réalisé pas mal de chose dans les deux derniers domaines ces 5 dernières années et qui après ses sorties sur les expatriés fiscaux a tenu à rassurer les Français de l'étranger.
Concernant le vote lui-même, il est organisé, du moins en Russie, dans les consulats qui ouvrent un bureau de vote, et même deux à Moscou (3 consulats en tout en Russie, Moscou: Saint-Pétersbourg, Iekaterinenbourg). On peut donc voter soit en se déplaçant, soit par procuration. Et c'est là peut-être une explication partielle au faible taux de participation. Par exemple la circonscription consulaire de Saint-Pétersbourg a une élongation Nord-Sud d'environ un millier de kilomètres. Il est donc probable que le Français résidant à Mourmansk situé à quelques 800 kilomètres au Nord ne se déplacera pas. Mais à qui peut-il donner procuration, puisque le bénéficiaire doit être inscrit sur les listes consulaires de Saint-Pétersbourg et qu'il ne connait sans doute personne résidant dans cette ville? Il est donc probable qu'il ne pourra pas voter. Que dire de la circonscription de Moscou qui s'étend sur 8 fuseaux horaires! Effectivement 3 points de vote pour un territoire qui est 55 fois plus grand que la France ne permet pas à tout le mode de se déplacer. Seule une majorité le pourra, mais en gros un milliers de votants ne peuvent se déplacer, soit 1 sur 5. D'un autre côté, on ne peut pas se déplacer vers chaque électeur.
La parade semble avoir été trouvée pour les législatives de juin puisque nous pourrons voter soit par internet, soit par correspondance. Il n'y aura pas cette fois de bureau de vote, mais tout le monde pourra s'exprimer. A ce propos, j'ai pu lire des choses peu amènes au sujet du vote par internet. Mais pour beaucoup de Français de l'étranger c'est tout de même le moyen adapté.

vendredi 20 avril 2012

Le bal des sectaires


On a vu un François Hollande qui se voulait se (pro)poser en rassembleur des Français après 5 années de sarkozysme diviseur. On pensera ce qu'on voudra du sarkozysme diviseur, mais je ne crois pas que dans l'histoire de la République, sauf peut-être de manière très brève à la Libération, et en tout cas jamais depuis 1958 de Président offrant autant de postes importants et de missions à des gens de l'opposition. On peut y voir une manipulation politicienne pour réduire l'adversaire, quoique que quand il a opéré l'ouverture, il n'y avait pas besoin de cela pour constater à quel point le PS partait en vrille. On peut y voir aussi le souci d'instaurer un nouveau type de gouvernance, mot à la mode, permettant à l'opposition de pouvoir influer sur la marche des choses dans certains domaines.
Or la main tendue en 2007 a été considérée comme du débauchage par ceux qui considèrent l'opposition politique comme un camp retranché d'où ne peuvent partir de des boules puantes. Eh oui, on a même vu le PS s'opposer à des mesures qui étaient proposé par lui avant les élections. Ce qui montre bien ce qui se passe dans le tête de ces gens là, qui préfèrent la politique politicienne de caniveau à une vraie politique au profit du pays et de ses habitants.

Donc pour en revenir à notre candidat socialiste, sa réputation de rassembleur aura duré à peu près ce que durent les roses.
On sait, mais on l'aurait deviné, qu'il n'y aura pas de gouvernement d'ouverture si Hollande l'emporte. Il n'y aura pas d'ouverture du tout. Donc fini les ministres d'opposition, fini un président de la cour des comptes nommé parmi les membres du parti adverse (considéré par la gauche non pas comme adverse, mais comme ennemi), fini un président de la commission des finances à l'assemblée nationale choisi parmi les députés de l'autre camp, fini les missions dirigées par des membres ou sympathisants de l'opposition. Les choses sont claires. Aucune place ne sera faite à ceux du camp ennemi. A la politique de la main tendue succèdera celle de l'enfermement.
Et malheur à ceux qui ont pu croire à un certain moment, que même étant membres de l'opposition ou sympathisants qu'ils pouvaient être utiles aux idées qu'ils défendent depuis longtemps, qu'ils pouvaient servir leur pays sous un Président qui n'était pas de leur camp mais qui leur laissait la possibilité de travailler. Ceux-là sont définitivement des traitres. Sauf Martin Hirsch, bien évidemment, qui a expliqué au candidat socialiste, autour d'un repas pris dans un établissement de luxe, comment pour le prix d'un timbre se rendre populaire auprès des Corréziens, cela aux frais de l'Etat donc du contribuable. Quelle grandeur d'âme pour un défenseur des pauvres!!! Or, malgré l'inélégance de certaines déclarations d'intention de vote, à quelques petits jours de l'échéance, jamais Sarkozy n'a exigé l'allégeance de ceux qui ont accepté de travailler avec lui, ce qui est différent d'un ralliement. Ces gens étaient de gauche et pouvaient évidemment le rester. Un seul a été un véritable transfuge : Eric Besson, homme suffisamment avisé pour deviner l'impasse dans laquelle voulaient nous conduire Royal et les socialistes il y a 5 ans. Lui, il est bien évident que les socialistes n'ont pas à le reprendre. Il ne l'a d'ailleurs jamais demandé, ce qui explique peut-être cette déclaration haineuse de Hollande à son égard, car il n'a même pas daigné faire amende honorable.
Car sous ses airs bonhommes, le gars Hollande est impitoyable avec ceux qu'il considère davantage comme des ennemis que des adversaires. Il ne sait pas s'imposer vis-à-vis de ceux de son camp, il ne sait pas leur dire non, quitte à se contredire (si vous avez quelque chose à demander à Hollande veillez à passer le dernier), mais il est intraitable avec ceux qui ne sont pas de ce camp. S'il peut les piétiner il le fera.

Regardez! Le grand rassembleur, outre le fait qu'il a exclu d'emblée l'ouverture, quitte à se priver des compétences pourtant nécessaires en cette période agitée, outre le fait qu'il ne pardonne pas, sauf à Hirsch, aux personnalités de gauche qui ont voulu œuvrer pour le bien public, et ont même parfois réalisé leurs objectifs affichés, comme Hirsch toujours qui apparemment en avaient des cachés comme celui de se servir de ce que lui avait permis Sarkozy pour privilégier son camp, outre ceci, Holland, rassembleur autoproclamé des français a d'ores et déjà annoncé une chasse aux sorcières dans la haute administration. Ceux qui parmi les hauts fonctionnaires ont servi leur pays, car il parait que c'est leur devoir, ces dix dernières années seront chassés. Car dans l'esprit revanchard du petit président du conseil général de Corrèze, l'unique endroit où il est mondialement connu pour reprendre l'expression de Jean d'Ormesson, avoir servi son pays ces dix dernières années équivaut à avoir servi la droite. Après 1917, les bolcheviques en Russie avaient exactement la même conception. Les temps ont heureusement changé, et donc les méthodes d'épuration aussi. Il n'y aura pas d'iles Solovki (d'après le nom du premier goulag créé sous Lénine), ni de balles dans la nuque, juste des placardisations. Mais l'esprit de vengeance ne diffère guère. Bien évidemment cela aura ses limites. Car de la même façon que l'armée rouge a bien dû recourir aux compétences d'officiers de l'armée tsariste, avant souvent de les éliminer plus tard, il faudra bien faire pendant un certain temps avec ce qui existe. On ne peut sans doute pas remplacer tous les préfets, le haut commandement militaire, et autres postes importants dans l'improvisation. Mais ça viendra avec le temps. Dans l'immédiat on ciblera, notamment du côté des services de renseignement et de la police, fers de lance de tous les régimes, et, les patrons des entreprises nommés par l'Etat.

Mais ça pourra aller encore au-delà de cette sphère étatique. L'attitude de Hollande vis-à-vis de la presse de droite, en particulier du Figaro, est éloquente. On discutera à peine du fait qu'il ait refusé une interview à ce journal sous prétexte qu'il ne faisait qu'écrire du mal de lui. Car évidemment les journaux d'opinion sont critiquables…quand ils sont de droite. Le fait que même les journalistes de Libération en aient eu ras la casquette de voir leur canard devenir l'organe de propagande du candidat PS ne l'émeut pas. Pa contre la presse de droite, il l'a en ligne de mire. Voilà ce qu'il écrit dans son bouquin de campagne, celui qui a fait un flop éditorial (mais peut-être sera-t-il offert aux jeunes mariés dans les mairies?): "[…]le pouvoir détient une influence malsaine sur le fonctionnement de nos moyens d'information. Sans parler du contrôle de certains groupes de presse par des industriels dont l'intérêt est lié aux commandes de l'Etat. Je m'amuse en lisant Le Figaro, ce journal qui honorait la presse modérée, et qui ne sait plus comment récompenser par l' « audace » de ses titres les faveurs de l'Elysée à l'égard des intérêts de son propriétaire. Je mettrai fin, là aussi à ces archaïsmes." N'est-ce pas là une menace à peine voilée vis-à-vis du Figaro? Je précise que " l'intérêt est lié aux commandes de l'Etat" fait évidemment référence au Rafale construit par Dassault. Peut-être faudra t-il aussi en priver les armées, parce que c'est Dassault qui les construit? Ou sinon interdire à Dassaut la possession d'un journal? On se rend compte à quel point c'est absurde comme réflexion de la part de Hollande. Car si demain il devient président, les rafales resteront à vendre, et il est fort à parier que le Figaro ne se fera pas l'encenseur de l'idéologie de gauche. Eh non! Ce qui le gêne, c'est qu'une certaine presse, minoritaire, reconnaissons-le, soit encore de droite. Et à partir de là tous les prétextes seront bons pour la museler.

Il faut dire, pour terminer, que Hollande présente toutes les dispositions pour se montrer au bas mot sectaire et intransigeant avec ses ennemis. L'histoire nous montre que les dirigeants autoritaires ont connu au cours de leur vie des humiliations qui, inconsciemment peut-être, les ont conduits à l'autoritarisme. Quelques exemples. Louis XIV enfant devant fuir les Tuileries à cause de la Fronde. Napoléon moqué dans ménagement à l'école militaire de Brienne-le-Château à cause de sa méconnaissance du français et de son accent corse. Hitler considéré comme un peintre raté. Staline vu par ses camardes de part comme une brute épaisse sans culture ni intelligence. Hollande, la fraise des bois, flamby, k'ouillemol, le dillettante, selon ses camarades de parti, a connu lui-même sa part d'humiliations dans sa vie. Mais cependant rassurons-nous. Il ne possède ni la personnalité d'aucun des quatre cités, ni le génie des deux premiers. On restera donc sans doute dans la mesquinerie.

Celle-ci a d'ailleurs commencé à s'exprimer. Jacques Saint-Martin, maire de Francon, petite commune de Haute-Garonne vient d'être exclu du PS parce qu'il a accordé son parrainage à Marine Le Pen.

jeudi 19 avril 2012

Loyauté, vertu et honnêteté



Sans autre commentaire.
Ah si quand même. Cette scène se déroule dans un kebab du XIXème, comme vous l'aurez remarqué.

mercredi 18 avril 2012

Peut-on voter pour Hollande? (3)


Mon précédent billet s'achevait sur la fracture mal gérée de 2005 au sein du PS à l'occasion du referendum sur le traité constitutionnel.
A cette occasion, nous avons pu observer le PS se diviser en deux grands courants sur ce point fondamental sans pour autant que se réalise la scission qui pourtant aurait été logique.
Car 7 ans plus tard, on en est toujours au même point au sein de ce parti ainsi que l'ont révélé les primaires d'octobre 2011, avec d'un côté les eurobéats et de l'autre les eurosceptiques. Ce qui fait qu'au sein d'un même parti on a des postions diamétralement opposées sur l'Europe et la place de la France au sein de cette dernière. Et si on ajoute à cela les "alliés" de la gauche qui souhaitent se partager le gâteau après le 6 mai, la situation est encore pire.
 
S'agissant de Hollande, sa position vis-à-vis de l'Europe est connue. Président du club "Témoin" de Jacques Delors il demeurera un soutien indéfectible de ce dernier jusqu'à ce qu'il renonce à l'élection présidentielle de 1995. Certains qualifient d'ailleurs Hollande de fils spirituel de Delors, ce qui pourrait expliquer la rivalité qui est entretenue entre la fille biologique de ce dernier et lui-même. Or, on sait ce que nous devons à Delors : l'allégeance complète à l'Europe et aux marchés. C'est lui qui est parvenu à faire de l'Europe cette zone ouverte où chacun peut déverser sa production sans contrepartie et aussi sans se soucier un instant des conditions de réalisation de cette production. C'est à lui qu'on doit cette Europe, zone de libre échange favorisant les pays tiers, qui a rogné les souverainetés nationales en allant jusqu'à calibrer les concombres, mais sans être capable de devenir une puissance politique, diplomatique, militaire. Enfin, c'est à lui qu'on doit la monnaie unique, outil principale de la perte de notre souveraineté, qui, faute d'être simplement commune, plonge notre pays, et les autres membres de la zone euro dans une crise inédite. Voilà, c'est ça que Hollande a soutenu. Dès lors vous comprendrez qu'il est bien plus crédible à la city qu'au Bourget et qu'il est pathétique quand il agite ses petits bras en prétendant qu'il va renégocier le traité de stabilité européen.
D'ailleurs là j'ouvre une parenthèse. En refusant d'inscrire la règle d'or dans la Constitution, ce qui ne mange pas de pain puisque les critères de Maastricht devant normalement s'imposer à nous, on pourrait juger ça juste symbolique, Hollande a sans doute déjà envisagé que malgré ses promesses de retour à l'équilibre en 2017, il ne pourra pas respecter cette règle d'or.
Donc pour en revenir à Hollande l'Européen, même s'il n'a pas joué un grand rôle dans l'élaboration du traité de Maastricht, en tout cas pas davantage que celui de Hessel dans la rédaction de la déclaration universelle des droits de l'homme, il a suivi son maitre d'alors avec une fidélité sans tache, sans émettre aucune critique. Il est donc probable qu'il continuera dans la voie européenne en se soumettant aux règles qu'il applaudit depuis plus de 20 ans.
Cependant, ça ne va pas être toujours facile pour lui. Ainsi qu'évoqué plus haut il devra composer avec les nonistes de son parti, les souverainistes de gauche, et la gauche-extrême, verts et communistes. Je ne dirai pas que je demande à voir. Mais si par malheur il fallait voir, ça risque de ne pas être triste. Surtout avec un personnage doté d'autant peu de charisme et préférant s'effacer dès que la tempête gronde.
 
Car l'homme Hollande peut vous faire de beaux discours, quitte à dire le contraire face à un auditoire différent dès le lendemain. Mais ce n'est pas un homme d'action. Il s'éclipse dès qu'il le peut.
Par exemple, si c'est la droite qui a engagé la réforme des retraites, c'est bien parce que Hollande a demandé à Jospin d'éviter le sujet jusqu'aux présidentielles de 2002. Avec le résultat que l'on sait : ni réforme, ni victoire. Evidemment, pour lui, devoir affronter ses "amis" politiques et les militants, même au nom de l'intérêt national général (pas de gros mots), est une chose impossible. Il ne peut entrer en conflit de son plein gré et préfère se dérober quand c'est une tierce personne qui engage le conflit. Il a toujours agi ainsi. Et ce n'est pas un déménagement aux frais du contribuable qui pourra changer ce trait de caractère.
Et tiens, puisqu'on parle de retraites, continuons! Partagé entre son désir de plaire (ou plutôt son refus de l'affrontement) et les nécessités imposées par les finances, le marché du travail et la démographie, on en est à se demander quel est son projet en termes de retraites. Incompréhensible ou plutôt si on commence à se pencher dans le détail, rien du tout. Car les ouvertures faites à ceux qui ont travaillé tôt dans la vie sont vite fermées par les obstacles induits par une durée de cotisation que peu peuvent espérer atteindre. Voilà, c'est ça Hollande. Tout dans le verbe, rien dans l'action.
 
Mais là on en est encore au stade de la campagne. Imaginez-le dans moins d'un mois président, et dans deux mois doté d'une majorité comprenant le PS, avec sa diversité, le mouvement des citoyens, les verts, et les communistes (ou front de gauche). Comme le seul PS n'aura pas la majorité (grâce notamment aux sièges distribués généreusement aux verts –là je me marre), il devra composer avec tout ce "beau" monde.
Alors, quid des retraites? Quid de l'immigration? Quid de la laïcité? Quid de la défense nationale? Quid de la politique étrangère et notamment en lien avec la défense, de l'appartenance à l'OTAN? Quid du SMIC, des minimas sociaux? Et surtout quid de la position vis-à-vis d l'intégration européenne? On peut dire que sur tous ces sujets (la liste n'étant pas exhaustive), autrement plus importants tout de même que le mariage des homosexuels, sur lequel ils devraient parvenir à s'entendre, les divergences sont telles que même l'esprit de synthèse aigu de Hollande n'y pourra rien. Il faudra donc convaincre, combattre, trancher. Et là vous avez bien compris que ce n'est pas sur celui qui se dérobe sans cesse devant la confrontation qu'il faudra compter.
 
Il y a donc deux solutions si la gauche l'emporte. Soit Hollande tente de présider et la cacophonie s'installe très vite et dès l'automne le semblant d'unité qui prévaudra sur les photos de groupe aura volé en éclats. Soit, il s'efface devant son premier ministre, et joue les Chirac avec lequel il ne semble pas manquer de proximité. Et là on se demande bien à quoi il sert. Enfin il continuera à ne rien faire. Comme avant.