Mon précédent billet s'achevait sur la fracture mal gérée de 2005 au sein du PS à l'occasion du referendum sur le traité constitutionnel.
A cette occasion, nous avons pu observer le PS se diviser en deux grands courants sur ce point fondamental sans pour autant que se réalise la scission qui pourtant aurait été logique.
Car 7 ans plus tard, on en est toujours au même point au sein de ce parti ainsi que l'ont révélé les primaires d'octobre 2011, avec d'un côté les eurobéats et de l'autre les eurosceptiques. Ce qui fait qu'au sein d'un même parti on a des postions diamétralement opposées sur l'Europe et la place de la France au sein de cette dernière. Et si on ajoute à cela les "alliés" de la gauche qui souhaitent se partager le gâteau après le 6 mai, la situation est encore pire.
S'agissant de Hollande, sa position vis-à-vis de l'Europe est connue. Président du club "Témoin" de Jacques Delors il demeurera un soutien indéfectible de ce dernier jusqu'à ce qu'il renonce à l'élection présidentielle de 1995. Certains qualifient d'ailleurs Hollande de fils spirituel de Delors, ce qui pourrait expliquer la rivalité qui est entretenue entre la fille biologique de ce dernier et lui-même. Or, on sait ce que nous devons à Delors : l'allégeance complète à l'Europe et aux marchés. C'est lui qui est parvenu à faire de l'Europe cette zone ouverte où chacun peut déverser sa production sans contrepartie et aussi sans se soucier un instant des conditions de réalisation de cette production. C'est à lui qu'on doit cette Europe, zone de libre échange favorisant les pays tiers, qui a rogné les souverainetés nationales en allant jusqu'à calibrer les concombres, mais sans être capable de devenir une puissance politique, diplomatique, militaire. Enfin, c'est à lui qu'on doit la monnaie unique, outil principale de la perte de notre souveraineté, qui, faute d'être simplement commune, plonge notre pays, et les autres membres de la zone euro dans une crise inédite. Voilà, c'est ça que Hollande a soutenu. Dès lors vous comprendrez qu'il est bien plus crédible à la city qu'au Bourget et qu'il est pathétique quand il agite ses petits bras en prétendant qu'il va renégocier le traité de stabilité européen.
D'ailleurs là j'ouvre une parenthèse. En refusant d'inscrire la règle d'or dans la Constitution, ce qui ne mange pas de pain puisque les critères de Maastricht devant normalement s'imposer à nous, on pourrait juger ça juste symbolique, Hollande a sans doute déjà envisagé que malgré ses promesses de retour à l'équilibre en 2017, il ne pourra pas respecter cette règle d'or.
Donc pour en revenir à Hollande l'Européen, même s'il n'a pas joué un grand rôle dans l'élaboration du traité de Maastricht, en tout cas pas davantage que celui de Hessel dans la rédaction de la déclaration universelle des droits de l'homme, il a suivi son maitre d'alors avec une fidélité sans tache, sans émettre aucune critique. Il est donc probable qu'il continuera dans la voie européenne en se soumettant aux règles qu'il applaudit depuis plus de 20 ans.
Cependant, ça ne va pas être toujours facile pour lui. Ainsi qu'évoqué plus haut il devra composer avec les nonistes de son parti, les souverainistes de gauche, et la gauche-extrême, verts et communistes. Je ne dirai pas que je demande à voir. Mais si par malheur il fallait voir, ça risque de ne pas être triste. Surtout avec un personnage doté d'autant peu de charisme et préférant s'effacer dès que la tempête gronde.
Car l'homme Hollande peut vous faire de beaux discours, quitte à dire le contraire face à un auditoire différent dès le lendemain. Mais ce n'est pas un homme d'action. Il s'éclipse dès qu'il le peut.
Par exemple, si c'est la droite qui a engagé la réforme des retraites, c'est bien parce que Hollande a demandé à Jospin d'éviter le sujet jusqu'aux présidentielles de 2002. Avec le résultat que l'on sait : ni réforme, ni victoire. Evidemment, pour lui, devoir affronter ses "amis" politiques et les militants, même au nom de l'intérêt national général (pas de gros mots), est une chose impossible. Il ne peut entrer en conflit de son plein gré et préfère se dérober quand c'est une tierce personne qui engage le conflit. Il a toujours agi ainsi. Et ce n'est pas un déménagement aux frais du contribuable qui pourra changer ce trait de caractère.
Et tiens, puisqu'on parle de retraites, continuons! Partagé entre son désir de plaire (ou plutôt son refus de l'affrontement) et les nécessités imposées par les finances, le marché du travail et la démographie, on en est à se demander quel est son projet en termes de retraites. Incompréhensible ou plutôt si on commence à se pencher dans le détail, rien du tout. Car les ouvertures faites à ceux qui ont travaillé tôt dans la vie sont vite fermées par les obstacles induits par une durée de cotisation que peu peuvent espérer atteindre. Voilà, c'est ça Hollande. Tout dans le verbe, rien dans l'action.
Mais là on en est encore au stade de la campagne. Imaginez-le dans moins d'un mois président, et dans deux mois doté d'une majorité comprenant le PS, avec sa diversité, le mouvement des citoyens, les verts, et les communistes (ou front de gauche). Comme le seul PS n'aura pas la majorité (grâce notamment aux sièges distribués généreusement aux verts –là je me marre), il devra composer avec tout ce "beau" monde.
Alors, quid des retraites? Quid de l'immigration? Quid de la laïcité? Quid de la défense nationale? Quid de la politique étrangère et notamment en lien avec la défense, de l'appartenance à l'OTAN? Quid du SMIC, des minimas sociaux? Et surtout quid de la position vis-à-vis d l'intégration européenne? On peut dire que sur tous ces sujets (la liste n'étant pas exhaustive), autrement plus importants tout de même que le mariage des homosexuels, sur lequel ils devraient parvenir à s'entendre, les divergences sont telles que même l'esprit de synthèse aigu de Hollande n'y pourra rien. Il faudra donc convaincre, combattre, trancher. Et là vous avez bien compris que ce n'est pas sur celui qui se dérobe sans cesse devant la confrontation qu'il faudra compter.
Il y a donc deux solutions si la gauche l'emporte. Soit Hollande tente de présider et la cacophonie s'installe très vite et dès l'automne le semblant d'unité qui prévaudra sur les photos de groupe aura volé en éclats. Soit, il s'efface devant son premier ministre, et joue les Chirac avec lequel il ne semble pas manquer de proximité. Et là on se demande bien à quoi il sert. Enfin il continuera à ne rien faire. Comme avant.
Aubry gagne, elle masquera donc toujours son recul devant la plus haute fonction en mission besogneuse et essentielle à Matignon et, de là elle continuera à se faire pardonner par le père qui, ayant reculé aussi exigerait que sa fille fonce
RépondreSupprimerBref!
Il faudra compter aussi avec Madame ex, celle la par sa perversité fera payer son échec, on attend la méthode
Le PS va encore vivre une bataille pour le poste de premier secrétaire, et de ce promontoire il ne sortira rien de bien folichon, grass mat et sieste
et du coup la France sera à gauche partout!
un des projet de Hollande étant de renforcer la décentralisation, ça dégagera du temps au sommet...et du fric
Montebourg et Valls un feu de paille, Hamon égal à lui même
Un drame quand même risque de se jouer si JM Ayraud brigue Matignon!
Le nantais qui appartient à une gauche alliée aux verts qui veulent dégommer son aéroport
on sera pauvres et morts de rire
ça pour sûr qu'on risque de bien rigoler. mais c'est ce qui fait la différence entre nous et les gens de gauche. Nous on ne se prend pas au sérieux et même quand tout s'écroule on arrive à trouver prétexte à rire. Tandis qu'eux, avec leurs tristes mines, avec le sérieux qu'ils se composent faute de pouvoir l'être réellement, ils ne font guère envie.
RépondreSupprimerLe PS, grâce à Hollande en particulier, était devenu un objet de dérision. Les raisons de cette situation ne risquent pas de s'estomper une fois la victoire acquise, car on retrouve les mêmes.
Pour le folklore, je préfèrerais Aubry comme PM. Comme les deux ne peuvent pas s'encadrer, ça ferait un peu cohabitation.
Parait que pour le poste de 1er secrétaire, c'est le repris de justice Harlem Désir qui veut s'y coller. Insignifiant comme Hollande, il a toutes les chances d'y parvenir.
La France à gauche partout, sauf le peuple. C'est ça qui est paradoxal. Car on pourra faire les additions qu'on veut à l'issue du premier tour, ce sera la droite qui sera en tête en nombre de voix. je pense qu'il va falloir sortir du piège tendu par Mitterrand et qui fonctionne depuis 30 ans. D'autres pays l'ont fait en Europe sans qu'on ait vu de démocratie menacée ou de grands changements.Je pense à une alliance avec le FN juste sur des thèmes restreints. Avec un ou deux strapontins et quelques postes de parlementaires, ça devrait le faire. Et peut-être même pas besoin d'aller jusque là. Aux Pays-Bas, si je ne me trompe, ils ne font que soutenir le gouvernement en échange de quelques points de programme acceptés.
Mais on n'en est pas là. Car ils ne vont pas l'emporter!!!!!
vé, NS aux manettes MLP à Matignon
RépondreSupprimerj'en rêvais la France l'a fait
non Vlad on a du bol le FN est encore trés incompétent