"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

dimanche 29 septembre 2013

Spectacle politique





Il ne se passe guère une semaine, et là j'euphémise très certainement, sans qu'un de nos hommes politiques (hommes se rapportant ici et si ce terme devait être à nouveau employé au genre humain – en attendant qu'un esprit progressiste, féministe mais aussi partisan de la théorie du genre trouve mieux) donc il ne se passe guère une semaine sans qu'un de nos brillants politiciens sorte une phrase qui ne manquera pas de choquer une bonne partie de ses collègues, au sens de gens faisant le même métier, même dans son propre camp, qui donnera du grain à moudre aux éditorialistes divers et variés de la presse écrite et radiophonique, et qui permettra à la bienpensance de nous rappeler les limites à ne pas transgresser.
C'est à croire qu'ils se sont donné le mot, se sont arrangés entre eux, créant un tableau de service à notre regard dérobé.

Bien sûr tout cela est calculé. La volonté de choquer ceux qui ne demandent qu'à l'être est évidemment présente lorsque l'homme politique qui occupera les esprits en attendant la relève prononce ces quelques mots qui vont permettre à d'autres de se livrer aux séquences émotion et indignation qu'ils adorent, qui vont donc leur permettre en fait d'exister aussi. Car tout est là. Celui qui va son petit bonhomme de chemin, celui qui se contente de propos bien policés, en phase avec les normes d'une bienpensance qui ne demande qu'à être transgressée, celui-là est condamné à disparaitre rapidement des radars et à voir ses ambitions réduites à néant. La transgression, pour sa part, est autrement payante. Sarkozy fut sans doute, sinon le premier à le comprendre, le vieux Jean-Marie étant le maitre incontesté en la matière, celui qui en usa et en abusa pour s'assurer une confortable élection en 2007. Mais sa concurrente n'était elle-même pas en reste, elle qui par exemple voulait accrocher des drapeaux tricolores, français devrais-je préciser, la fête de la Bastille en mai 2012 pouvant semer le doute, partout aux fenêtres (j'imagine la joie dans les rangs de la gauche!). Je reviendrai sur le cas de Sarkozy car son parcours est un cas d'école qui devrait quand même faire méditer ceux qui deviennent des accrocs à cette technique, comme par exemple son successeur actuel place Beauvau.
Mais ça marche, au moins dans un premier temps, tellement bien que la méthode connait un véritable succès depuis quelques années. Même les crapauds de la politique comme Harlem Désir commencent à s'y mettre. Faut dire que ce n'est pas sur son action qui peut l'aider à ne pas sombrer dans le néant. Je ne vais pas vous faire l'inventaire de toutes les petites phrases venant d'hommes politiques autant de gauche que de droite. De Mélenchon à Le Pen père et fille, la tentation en a saisi beaucoup de faire parler d'eux en utilisant le procédé. Le risque étant que sa banalisation finisse par atténuer voir annihiler les effets escomptés.
Et donc du coup certains, d'ailleurs souvent ceux qui ont les plus grosses ambitions, et même l'ambition suprême, sont tentés d'aller encore plus loin. Quitte à importer la polémique dans son propre camp.

Evidemment je pense à nos amis Fillon et Valls qui se sont surpassés ces dernières semaines. Je n'entrerai pas dans le détail de leurs propos, une simple évocation suffisant à m'amener là où je veux en venir.
Le premier heurte à gauche bien évidemment et aussi à droite, en déclarant qu'il ne s'agissait pas de choisir au cas où l'UMP serait éliminée dès le premier tout d'une élection quelconque entre le PS et le FN, mais de reporter sa voix sur le candidat le moins sectaire. Tant pis pour ceux que ça a choqués, mais en réalité Fillon se met au diapason d'une majorité de l'électorat de droite qui n'en n'a que faire de consignes de votes respectées par personne, et qui voit d'un œil plutôt bienveillant des alliances ponctuelles avec le FN. Sans doute plus éclairés que les dirigeants de droite ils ont compris que le PS était assuré de conserver des mairies, des départements ou des régions où il état minoritaire grâce à des triangulaires assassines. Ça dure depuis 30 ans mais la droite, du moins ses dirigeants semblent aimer ça. Mais les électeurs non, du moins depuis peu puisque certaines thématiques du FN, celles dont il est ordinairement interdit de parler sans précaution, sans langue de bois, ou sans travestir la vérité, constituent quelques unes de leurs préoccupations majeures. Inutile de les nommer. On comprend bien l'émotion du PS qui risque de voir cette vieille stratégie élaborée par Mitterrand finir enfin par se retourner contre lui. Et on comprend aussi ceux à droite qui depuis belle lurette pensent à gauche quand il s'agit de certains sujets. Fillon, aux ambitions présidentielles assez récentes quand même, enfin peut-être pas récentes mais ayant gagné en réalisme, faute d'un vrai leader à droite, a juste compris qu'il lui fallait changer de cap s'il voulait espérer l'emporter en 2017, car l'élection se gagnera immanquablement sur la droite.
Et c'est ce que semble vouloir confirmer le second personnage au sujet duquel je voulais m'exprimer qui de son côté n'hésite pas à choquer davantage à gauche qu'à droite. Là encore inutile d'aller au fond de ses propos quand il s'exprime sur les Roms. Il est sûr de rencontrer l'adhésion d'une majorité de Français. Faut dire que là il n'a pas lésiné le Manu. Le fameux discours de Grenoble dans sa partie consacrée aux Roms relève à côté de la comptine pour enfants. Et en plus, exceptionnellement, contrairement à ce qu'il avait fait en parlant de l'islam (pour mémoire incompatible avec la démocratie et nécessitant une maitrise plus forte de l'immigration afin que nos modes de vie ne soient pas menacés), il n'est pas revenu sur ses propos. Peut-être aussi un petit calcul électoral derrière ces revirements, si on se réfère au votre communautaire musulman.

Ce qui est intéressant, c'est bien cela. Si on veut désormais choquer et indigner utile, il faut en fait se conformer à la réalité ou exprimer une vérité. Car effectivement une partie sans doute majoritaire de l'électorat de droite n'est pas contre des accords avec le FN, et les Roms dans leur majorité ne souhaitent pas s'intégrer et constituent une gêne, euphémisons encore, pour ceux qui ont la malchance d'avoir à les côtoyer.
Et donc à condition d'admettre ça, je sais que certains n'y sont pas prêts, on pourrait dire qu'une bonne partie des Français, souvent les mêmes dans les deux cas précités, ce qui me conforte dans cette idée que la prochain élection présidentielle se gagnera sur la droite, devrait être choquée ou indignée par ceux qui poussent des cris d'orfraie après les propos de l'un ou de l'autre de nos protagonistes et qui démontre que notre système démocratique a quelque chose de vicié, pris en otage par des gens qui pourraient avoir comme devise "nous savons bien mieux que vous ce qui est bon pour vous".
Peut-être que ce discours serait audible si ceux-là qui savent ce qui est bon pour nous pouvaient exhiber des brevets de vertu. Sauf qu'on n'aura du mal à trouver sans doute une autre profession, car c'en est une désormais, où on rencontre autant de gens ayant eu affaire avec la justice. Même le parti de la vertu, celui qui nous dirige en ce moment est dirigé par un ancien condamné pour emploi fictif. Son challenger à la tête du parti, pas avare lui non plus en commentaires acides, avait lui été condamné deux fois pour abus de bien sociaux. Ne croyez pas que c'est par un sursaut de pudeur c'est le premier qui a été choisi, car de cela ils s'en moquent. Le profil médiocre était juste plus marqué et ça convenait bien à tout le monde, surtout au président. Eh oui les choqués et indignés  professionnels que sont nos hommes politiques par parfois et même souvent leur passé judiciaire, par leurs comportements (absentéisme, cumuls, clientélisme, dépenses…) devraient être ceux qui nous choquent les premiers. Ils y arrivent parfois. Mais surtout par leur manque de crédibilité, ils ne parviennent surtout plus à nous indiquer un chemin balisé par des valeurs auxquelles nous pourrons croire puisqu'eux-mêmes ne les respectent pas. Alors quand quelqu'un s'avise de transgresser ces valeurs Potemkine pour dire au peuple que ce qu'il voit ou ressent est bien la réalité, il rencontre alors un franc succès que les cris d'indignation des autres ont toutes les chances de renforcer, donnant en quelque sorte du crédit aux propos tenus par lui.

Je terminerai, de façon presque anecdotique en montrant quand même les dangers de ces propos "hors norme bienpensante". J'ai évoqué plus haut notre ancien président, adepte de ces propos destinés à choquer les bienpensants et à plaire au peuple. Au passage de tels propos sont qualifiés par les indignés de populisme, terme qui devrait discréditer définitivement celui qui les tient ainsi, au passage, que la vérité parfois.
Les propos marqués, comme "je passerai le Kärcher" ou "je vous débarrasserai de cette racaille" peuvent être plaisants aux oreilles de celles et ceux qui n'en peuvent plus. Mais ne pas le faire ensuite quand on a été élu pour cela implique de fortes chances de ne pas pouvoir renouveler la même tactique avec succès. En l'occurrence ici le succès avait été de siphonner à grande échelle les voix du FN au point de mettre celui-ci au bord de la faillite. Mais sans réel passage de Kärcher et sans éradication de la racaille, ce dernier a retrouvé sa prospérité perdue et même davantage depuis que les socialistes sont de retour. Rien ne remplacera jamais les actes, en effet.

mardi 24 septembre 2013

Stigmatisation





Chaque jour qui passe nous apprend à réviser notre logiciel verbal, à éliminer de notre vocabulaire certains termes. Chaque jour qui passe nous invite à éviter de formuler certaines pensées devenues nauséabondes ou stigmatisantes. C'est, à en croire certains,  le prix à payer pour avancer dans la voie du progrès, pour qu'advienne enfin cette ère tant attendue du vivre- ensemble.

Certains objecteront qu'il fut une époque où le vivre-ensemble avait un autre nom. On appelait ça, dans les temps barbares, n'en doutons pas, l'assimilation. Ça voulait dire, je parle pour les plus jeunes qui n'ont pas connu cette époque, ou qui n'ont pas parmi leurs ascendants quelqu'un venu d'ailleurs ayant à la fois bénéficié et subi, car nul ne dit que c'était facile, de ce processus qui parvenait en une ou deux générations à faire de gens de souche étrangère de vrais Français, vrais dans le sens où pour eux une carte d'identité n'était pas qu'un bout de papier mais signifiait l'appartenance à la communauté nationale. Ma grand-mère l'a attendu pendant 20 ans cette pièce d'identité.
Désormais on est moins regardant. Que voulez-vous? Démographie, paiement des retraites, et surtout un sens inégalé de l'accueil ont obligé à revoir ce processus. Du coup on a inversé les choses. C'est la carte qui doit rendre français et pas l'inverse. Et ça marche, comme chaque jour nous le démontre. N'est-ce pas?

Je crois que je suis en train de m'écarter de mon sujet, quoique…

Revenons donc à ces propos ou attitudes stigmatisantes si nuisibles au vivre-ensemble dans la mesure où, et en général, selon certains esprits encore mal imprégnés de l'idée de progrès, ils constituent la réaction au constat que le vivre-ensemble, c'est un truc d'autant plus bidon qu'on en parle à répétition. Eh oui il existe des gens encore assez pervers pour penser que les politiques d'intégration, ne parlons plus de l'assimilation qui ampute sauvagement de leurs cultures et particularismes ses victimes qui ont quand même le droit de vivre comme elles vivaient chez elles – à croire qu'elles sont venues là pour les bienfaits du climat seulement - , donc il existe des gens mal-pensants qui disent que tout va de plus en plus mal, que le communautarisme est devenu la règle et qui refusent de s'adapter, de se plier à d'autres usages faisant parti de ce patrimoine culturel  dont ils ont hérité ou qu'ils ont accepté comme un cadeau alors qu'ils venaient d'ailleurs. Que ceux-là, tous ceux-là, même s'ils constituent encore une majorité, se taisent. Et fassent semblant de s'émerveiller de l'avenir qu'on leur prépare selon un processus imparable. Encor deux ou trois générations, peut-être moins et on aura maté les résistances.
Pour cela on s'est attaqué à la famille. Les enfants d'ici quelques temps quand la PMA, la GPA, les échanges sur e-bay, et autres joyeusetés seront devenus d'une telle banalité qu'on se demandera comment des gens ont pu penser que leurs enfants étaient à eux. N'y a-t-il pas une sénatrice qui a dit que les enfants appartenaient à l'Etat? Notre ministre de l'éducation nationale (fini désormais avec le "e" majuscule) n'a-t-il pas dit que l'école était là, je n'ai pas la formule exacte, pour libérer les enfants des pesanteurs familiales et les ouvrir à un autre monde? Tout ça a été dit. Et ça fait peur. Enfin à moi. Bientôt donc plus de parents, juste des pourvoyeurs en fringues, bouffe, jeux vidéos,…. Et plus de sexes non plus. Plus de filles, plus de garçons. Des genres pouvant se modifier avec le temps selon les pulsions du moment.
Pour cela on s'est aussi attaqué à l'histoire. Celle qui s'enseigne en en diminuant le temps d'enseignement et en  en expurgeant par exemple ceux qui pourraient être considérés comme ces gens qui ont façonné la France, et donc en mettant à la casse ce qui figurait de roman national. L'histoire du Monomotapa et de la civilisation musulmane et bien plus formatrice.  Ça sent moins la France moisie qui ne sera plus bientôt qu'une simple entité administrative, sans âme, sans passé, sauf celui qu'on voudra bien préserver par son supposé caractère odieux. Là processus inverse: on se concentrera par exemple sur la traite atlantique en oubliant, pour ne pas stigmatiser sans doute, les traites musulmanes et intra-africaine, qui ont pourtant duré bien plus longtemps et concerné bien plus de personnes. Comment peut-on être encore professeur d'histoire actuellement, comment peut-on accepter d'être complice d'un tel massacre de la mémoire?

Voilà donc l'avenir qu'on nous propose, qu'on veut nous imposer: issus de personne, venant de nulle part, sans identité, même sexuelle, un jour pénétrant, le lendemain pénétré. Sauf que ça ne peux pas marcher. J'y reviendrai.

En attendant que ce monde radieux émerge, en attendant donc que disparaissent les dinosaures, il importe de limiter leur droit de parole. D'autant qu'ils sont nombreux.
Pour cela on a bien essayé la culpabilisation, la repentance et toutes ces prosternation face au Bien, le Bien étant ce qui n'est pas nous. Mais ça ne suffit pas. En fait ça ne fait que conforter ceux pour lesquels l'Occident s'est constitué sur la mal et qui doit payer pour cela, rembourser une dette imprescriptible, la dette de l'esclavage, de la colonisation, des croisades sans doute, de la bataille de Poitiers et du vase de Soissons. Les débiteurs ne manquent pas qu'il convient de satisfaire. Mais ça ne suffit pas.
Alors on a inventé l'arme de la stigmatisation. La stigmatisation est une arme redoutable. Puisqu'elle est à la fois destinée à vous empêcher de vous exprimer sur le réel, mais en plus transforme le réel. Ce que vous voyez n'est pas vrai et le dire est un crime. Crime contre la bien-pensance, et aussi parfois un délit pour la justice. Ne vous avisez pas de constater par exemple la surreprésentation de certaines populations dans les prisons. Non seulement vous aurez "dérapé", selon le terme à la mode, ce qui vous conduira à peut-être la mise à l'index, au moins elle sera réclamée parles esprits purs, mais vous aurez aussi lancé un appel à la haine raciale condamnable par la loi. Les associations qui vivent de ça ne vous louperont pas. Même si c'est la pure vérité.
Mais la réalité n'est plus la réalité, ne peut plus l'être car elle ne correspond pas au monde en transformation dont rêvent les prescripteurs du bien. Certes il y a des écarts, immanquablement, mais ils sont le fait d'une vraiment toute petite minorité qui en outre n'agit qu'en réaction aux stigmatisations dont souffre leur communauté. La boucle est bouclée. Vous énoncez une réalité, vous stigmatisez, et parce que vous stigmatisez vous provoquez la réalité que vous dénoncez mais qui n'est pas la vraie réalité. C'est un jeu auquel celui qui stigmatise, enfin celui qui le plus souvent ne fait que décrire ce qu'il voit, est toujours perdant, car coupable de dire. Les journalistes l'ont bien compris eux qui e, traitant des faits divers omettent les noms et prénoms dont la consonance en lien avec l'affaire traitée serait sans doute considérée comme stigmatisante, tandis que si vous êtes un sous-officier ayant projeté de tirer sur une mosquée, il ne manque plus guère que votre numéro de téléphone, néanmoins accessible par les pages blanches, dans les articles traitant de l'affaire.
 Voilà c'est comme ça, il y a ce qu'on peut dire et ce qu'on ne peut pas dire. Vous êtes ministre de l'intérieur et constatez publiquement que les Roms ne veulent pas dans leur majorité s'intégrer et que donc il leur faut retourner là d'où ils viennent, vous avez dérapé et faites l'objet de la ire de toute la bienpensance, jusqu'à sans doute que dans un esprit de conciliation, appelons ça ainsi, vous disiez que vos propos ont été mal interprétés , déformés ou mal compris. Quant à ce juge qui nous offre une lueur d'espoir, un simple feu follet, dans la justice en accusant en cours d'audience les Roms de piller la France, je ne donne pas cher de la suite de sa carrière.

En fait c'est simple. Pour ne pas avoir d'ennuis, pour être considéré comme compatible avec le monde qu'on nous propose et dans lequel certains n'auront pas leur place, car on en arrivera là, n'en doutons pas, il faut dire du bien des "autres" de tous les "autres" par essence meilleurs que nous car ils ont obligatoirement un jour été nos victimes. Et ne dire rien que du bien. Il faut surtout souhaiter qu'ils demeurent des "autres" et considérer toute tentative de les faire un peu ressembler à nous comme criminelle. Ainsi parler de tissu devient stigmatisant, de laïcité aussi, surtout dans les écoles où on se construit.
Les écarts faits par les "autres" sont forcément marginaux. Nous en sommes généralement la cause du fait de notre propension à stigmatiser, ce qui les énerve, ça se comprend. Et le reste, ceux auxquels il devient difficile de trouver une excuse, eh bien ce sont des marginaux qui n'ont rien, mais alors rien à voir avec leur communauté d'origine qui d'ailleurs les ignore, faute de les condamner. Pourquoi leur ferait-elle puisqu'ils s'en sont éloignés? CQFD

Mais le problème c'est que tout cela conduit à une impasse. Parce que ce mode auquel on voudrait nous amener n'adviendra jamais. Certes notre monde à nous, celui que des siècles et des siècles a forgé, est menacé, grandement menacé. Lâcheté, lassitude, intoxication, faiblesse, naïveté, bons sentiments, et un tas d'autres choses en sont sans doute responsable. J'allais oublier le sentiment d'impuissance car ceux qui veulent résister ne sont souvent pas organisés.
Mais d'autres qui ne sont pas atteints par ces maux, d'autres qui vivent parmi nous, en fait les stigmatisés, puisque aux yeux des esprits éclairés c'est comme cela qu'il faut les considérer, n'est-ce pas M. Askolovitch, ne veulent pas renoncer à leur identité. On les y encourage d'ailleurs, paradoxalement. Et ceux-là, les stigmatisés, ne manqueront pas de combler le vide qui est en train de se creuser.

lundi 23 septembre 2013

Deutsch wollen wir werden!





Nous voulons devenir allemands!
C'est ce qu'on pourrait conclure de différents sondages récents, les uns plébiscitant Angela Merkel pour une troisième victoire électorale consécutive d'ailleurs acquise, les uns signifiant à François Hollande le rejet d'une grande majorité de Français. Eh oui, 23% de satisfaits après moins de 18 mois de règne incontesté puisque les socialistes et alliés sont majoritaires partout, à l'Assemblée, au Sénat, dans quasiment toutes les régions, ce qui les empêchera d'invoquer des situations de blocage ou de retardement des décisions prises par l'exécutif.

Certes ce ne sont que des sondages lesquels seraient immanquablement invalidés par des élections anticipées (chiche!) et comme le confirmeront les prochaines élections, municipales, européennes et régionales. On peut donc dormir tranquille à l'Elysée. Quoiqu'en ce moment pour notre président ce ne sont pas les motifs de satisfaction qui sont susceptibles de remplacer une bonne tisane. Les dernières semaines ont été terribles et ont su lui démontrer qu'il n'était peut-être pas cet homme d'Etat qu'il pensait pouvoir devenir en s'asseyant dans le fauteuil de quelques uns de ses illustres prédécesseurs. C'est le cul qui donne sa forme au fauteuil et non l'inverse. Au moins aura-t-il appris cela.

La triomphale réélection de Merkel tandis qu'il y a encore quelques mois il espérait en être débarrassé, car effectivement on peut aussi compter sur la médiocrité des autres pour se rehausser à moindre frais, ne doit pas être au moment où j'écris un grand moment de satisfaction pour lui. Eh oui, môssieur le président, vous devrez la supporter pendant tout le reste de votre mandat et c'est à elle que vous devrez faire vos adieux de la scène internationale dans 3 ans et demi. Ainsi qu'à Poutine, celui que vous n'aimez guère et réciproquement et qui a stoppé net vos dernières tentatives de partir en guerre en Syrie. Obama qui vous aura précédé de quelques petits mois ne pourra pas consoler son pote François, allié aussi zélé que méprisé. C'est sans doute à tout cela que vous pensiez ces derniers jours, après ces cuisants revers, et là nous ne parlons pas encore de politique intérieure, en allant vous ressourcer au Mali, le seul endroit au monde où vous êtes populaire. Au moins vous avez un ami en la personne du président Keita. Vous n'aurez pas tout perdu et peut-être pourrez-vous-même envisager de vous acheter une résidence secondaire à Bamako ou à mieux à Tombouctou que vous avez libérée pour y couler des jours paisibles quand ce cauchemar, celui que nous vivons, et celui que vous vivez, sera terminé.

Le retour en France a dû être pénible.
Il a déjà fallu régler la question de vos alliés verts. Ça c'est du gâteau. Votre expérience de la synthèse et du vide, quand vous étiez premier secrétaire, vous y a aidé. D'autant plus facilement que les postes de ministres, de députés et de sénateurs, sans compter les alliances électorales futures qui leur garantiront une surreprésentation sont autant d'arguments à mettre sur la table pour éviter qu'ils ne vous lâchent. Maintenant. Il aura suffi de promettre un air pur en 2050 et une consommation d'énergie substantiellement réduite à la même époque pour qu'ils vous trouvent du coup génial et plus vert encore que le bonhomme vert de cetelem.
Mais avec les Français les choses sont et seront de plus en plus difficiles. Car à eux vous n'avez rien à offrir, sinon de nouvelles taxes et impôts, davantage de chômeurs, un sentiment mais pas seulement un sentiment d'insécurité accru, une dette qui s'accroit aussi, et une baisse du pouvoir d'achat. Certes la situation peut se retourner dans certains domaines, excluons tout de suite la sécurité, mais chacun devine que ce ne sera pas de votre fait mais juste la conséquence d'une reprise qui aura lieu ailleurs dont vous espérez récolter quelques miettes.
Certes vous n'êtes pas coupable de tout. Après tout vous héritez de 10 ans d'incurie de la droite, non? Mais le problème c'est qu'on ne vous fait plus confiance, que votre parole ne porte plus et qu'on n'attend rien de vous. Ceci dit déjà une fraction significative de ceux qui ont voté pour vous, par défaut, disaient ne pas attendre grand-chose de votre part. Manifestement ils n'auront pas été déçus. Vos interventions télévisées tombent désormais à plat et ne sont quasiment plus commentées désormais par ceux dont c'est le métier. Ce que vous racontez, on s'en fout. Les formules du type "choc de compétitivité", "choc de simplification" ne peuvent plus compenser un choc fiscal qui n'est pas une simple formule, lui.

Inutile de continuer. Rentrer dans les détails, parler d'autres éléments non mentionnés ici ne ferait qu'aggraver un cas désespéré. Vous avez échoué. C'est tout. Et donc aujourd'hui les Français préfèrent Merkel à vous et peut-être même Poutine. Dure la vie, hein!

jeudi 12 septembre 2013

Fait divers


J'ai souvent quelque difficulté à titrer mes billets, soit parce que n'importe quel titre me parait être réducteur, soit parce que plusieurs possibilités s'offrent et qu'il n'est pas aisé de choisir. Par exemple, à ce billet j'aurais pu donner le titre d'"Accident du travail" ou encore de "Quand une justice se substitue à une autre", ou bien encore de "Au nom du peuple français", ce dernier titre constituant la formule préliminaire à toute décision de justice, et on se demande pourquoi.

Bon venons en aux faits. Un bijoutier niçois qui venait d'être braqué sous la menace d'armes à feu attend que ses agresseurs quittent son magasin pour les poursuivre avec une arme dont il fait usage. Résultat, un braqueur tué, et le bijoutier mis en examen pour homicide volontaire. Vous comprendrez donc cette possibilité de titre qu'est "Accident du travail" dans la mesure où tout braqueur un peu sensé doit prendre en compte le fait qu'il risque de se retrouver face à un braqué récalcitrant. D'autant plus récalcitrant d'ailleurs que c'est la seconde fois en quelques mois que sa bijouterie était dévalisée. Vous comprendrez aussi ce possible titre qu'est "Quand une justice se substitue à une autre", le bijoutier ayant préféré lui-même intervenir plutôt que d'attendre que la police se charge d'arrêter les malfrats, éventuellement, et que la justice les punisse, là-aussi éventuellement, enfin autrement que par une admonestation, un bracelet aux chevilles ou quelques mois de prison non effectués par manque de place dans l'établissement pénitentiaire du coin.

Il n'est pas dans mes intentions de justifier ce qu'a fait le bijoutier qui va sans doute payer le prix fort pour son acte d'ailleurs assez irraisonné et dangereux parce que tout cela se passe dans la rue. Il n'est pas non plus dans mes intentions de pleurer un braqueur qui a pris les risques qu'il a bien voulu prendre. Par contre on peut essayer de comprendre comment de telles choses sont devenues possibles, comment des honnêtes gens travailleurs, pères de famille irréprochables, c'est du moins ce que j'ai pu lire, peuvent en arriver à ces extrémités, en devenant des assassins, car dans le cas présent il sera difficile de faire valoir la légitime défense.
Et bien la réponse on la trouve dans les commentaires de ce fait divers. Car que vous preniez à peu près n'importe quel journal (sur internet), vous trouverez une majorité de commentateurs se placer du côté du bijoutier, soit en justifiant son acte, soit en faisant preuve de compréhension. Ce qui lui laisse une lueur d'espoir pour les assises. Les commentaires en question laissent apparaitre une manque de confiance total dans la justice de notre pays et avalisent l'idée qui, à mon avis, fait doucement son chemin, que le meilleur protecteur de soi-même, de ses proches, de ses biens a tendance à être soi-même, que si on laisse faire les choses on n'obtiendra jamais réparation et que de ce fait les actes délictueux vont se multiplier. Je n'invente rien, il suffit de lire. Comme on pourra lire aussi que le nom de Taubira apparait régulièrement, comme instrument ou symbole de cette justice qui, aux yeux de ces commentateurs, n'en est plus une.
Et là vous retrouvez ma troisième possibilité de titre, à savoir "Au nom du peuple français".

On n'aura sans doute jamais trouvé une formule aussi fausse pour qualifier les décisions de justice telles qu'elles sont perçues par un grand nombre de Français et sans doute une majorité. Et bien que souvent les gens honnêtes n'ayant pas été confrontés à une décision de justice ignorent cette formulation figurant en tête de chaque jugement, il est fort probable qu'ils la récusent avec force. Et nul doute que la situation sera aggravée par la future loi pénale concoctée par notre ministre de la justice avec ses partenaires privilégiés du syndicat de la magistrature qui, parait-il, sont devenus très présents place Vendôme depuis son arrivée à un poste sans doute pas fait pour elle, du moins vu sous l'angle des intérêts de la France et des Français. Bien sûr les truands et les bonnes âmes qui voient dans ceux-ci les malheureuses victimes d'une société injuste ne seront pas de mon avis.
Il n'est pas question ici de s'étendre sur cette future loi et sa philosophie pour le moins discutable si on se limite à quelques observations qui pourraient démontrer que la prison n'est sans doute pas plus propice à engendrer la récidive que l'air libre car combien de "faits divers" mettant en cause des pauvres jeunes bien (mais en mal) connus des services de police, selon la formule consacrée, ayant été interpellés 2, 5, 10, 20 fois et plus sans avoir jamais vu les murs d'une cellule! Il suffira de constater que cette loi s'attire de nombreuses critiques de la part d'une majorité de gens qui, de façon très raisonnable, préfèrent savoir les truands enfermés, et s'ils pouvaient l'être davantage et plus longtemps ils ne s'en plaindraient pas, que faisant l'objet de mesures bienveillantes dehors. Le fossé entre les Français et la justice, j'allais dire leur justice, mais ce n'est plus le cas, va donc encore se creuser. D'ailleurs les chiffres parlent démontrant qu'une situation déjà mauvaise s'est aggravée depuis ce changement d'optique à l'égard des gens qui pourrissent la vie des Français auxquels on aura de plus en plus de mal à vendre le fait que l'insécurité n'est rien d'autre qu'un sentiment sans doute alimenté par les forces réactionnaires.

Alors on comprend la logique de ces commentaires, ces nombreux commentaires évoqués plus haut. Ils sont le témoignage de ceux qui n'ont plus confiance dans un système judiciaire et qui comprennent, quand ils n'approuvent pas, les actes d'auto-défense et même d'auto-justice. Puisque la justice ne fait pas son travail il est logique, selon eux, que les citoyens assurent eux-mêmes leur sécurité, voire davantage. Et cela nous emmène vers des dérives probables qui d'ailleurs ont déjà commencé. Ce genre de vide réel ou ressenti se comble souvent. Partout.
Il y a à peu près 25 ans j'étais au Sénégal, pas au club med, mais accueilli par un camarade avec lequel nous avions rampé dans les mêmes pistes à char tandis qu'il se formait chez l'ancien colonisateur. Là-bas, à cette époque du moins, quand un délinquant était pris, c'était à sa victime de lui assurer sa subsistance en prison. Sinon, faute de pouvoir le nourrir, le système judiciaire le remettait en liberté. Je ne plaisante pas. Dois-je vous expliquer ce qui se passait généralement quand un voleur était pris? Une justice parallèle s'était mise en place, bien organisée d'ailleurs. Mais impitoyable.
Bien sûr en France nous n'en sommes pas là. Mais des espèces de groupes d'auto-défense se créent depuis un certain temps déjà parfois spontanément ici ou là. Enfin surtout là où on sait qu'il n'y a plus rien ou pas grand-chose à attendre des institutions. Ça part souvent d'un événement plus marquant que les autres parce qu'il a touché davantage de monde ou parce qu'il a été plus spectaculaire que d'habitude. Et là on voit des gens, pas des gros bras, pas des bagarreurs dans l'âme, décider de cesser de subir individuellement et de se protéger, eux ou leurs biens collectivement. C'est assez intéressant à observer comme phénomène d'ailleurs et c'est bien plus fédérateur que la fête des voisins. En plus c'est efficace, pas tant parce qu'on va se venger ou punir des nuisibles, en fait ça n'arrive pas souvent, mais parce que c'est simplement dissuasif.
Alors va-t-on en arriver là, avec les risques que ça représente, car il y en a? Ou encore les gens vont-ils penser comme ce bijoutier à s'armer pour faire face au cas où? Il semblerait qu'à Marseille cette option devienne assez prisée.

En tout cas et pour boucler, la lecture des faits divers, mais encore davantage celle des commentaires de ces événements de la vie de tous les jours, hélas, montrent qu'on peut s'attendre à certains comportements qu'on aurait pu penser dépassés dans une société moderne, mais qui nous rappellent certaines exigences de base intemporelles comme celle de pouvoir vivre en sécurité. Si ceux qui ont le devoir de la garantir le font mal ou préfèrent même se préoccuper des malfrats que de leurs victimes passées, présentes et à venir, l'exigence de sécurité ne disparaitra pas et sera satisfaite "au mieux", avec les "moyens du bord" .

lundi 9 septembre 2013

Paradoxes





Ceux qui suivent quelque peu l'actualité et se permettent de confronter certains éléments de cette dernière qui semblent n'avoir aucun lien entre eux peuvent néanmoins s'étonner de mesures, d'actions, de décisions, de projets qui quand on les observe simultanément peuvent surprendre.
Loin de moi l'idée d'en faire un inventaire qui, hélas, serait incomplet et devrait être complété sans cesse. Limitons-nous donc à certains points.

Pour commencer, et une fois n'est pas coutume, donnons à nos amis de gauche de quoi braire.
L'UMP vient d'annoncer triomphalement que la dette de 11 millions d'euros occasionnée par le rejet des comptes de campagne du candidat Sarkozy avait été intégralement épongée grâce aux dons des Français, adhérents, militants, sympathisants de ce parti ou non. Reste qu'au final grâce à une niche fiscale bien opportune c'est le contribuable qui en réglera les deux tiers. L'Etat se voit donc obligé de régler  une part significative de la facture-sanction qu'il a lui-même infligée par le truchement du conseil constitutionnel.

Passons sur ce point mineur qui n'était là que pour m'attirer quelques sympathies de gens qui me supportent mal.
Revenons à des choses plus importantes.
La France, du moins son président et son ministre des affaires étrangères, l'ancien plus jeune ministre de la France, mais sans doute un des plus mauvais ministres des affaires étrangères que nous ayons eu depuis longtemps, excepté l'ami Kouchner , mais qui n'occupait ce poste que de façon honorifique, est en pointe dans le processus guerrier visant à punir, c'est le terme employé, le régime de Damas. Tellement en pointe qu'en se retournant, nonobstant quelques discours consensuels destinés à faire croire que l'Europe politique a un semblant d'existence, le président risque de se trouver bien seul. Au fait vous avez vu ces pirouettes après un G20 où Guimauve le Conquérant s'est fait jeter par les Européens? Les ministres des affaires étrangères réunis à Vilnius tentent de rattraper le coup en demandant une réponse forte mais tout en restant hostiles à des frappes. Un geste de charité, mais vide de sens,  vis-à-vis de notre va-t-en guerre qui espère peut-être un prix Nobel de la paix comme son mentor Obama, en pariant sur le manque de discernement avéré du jury d'Oslo?
Mais où en étais-je? Oui. Donc la France en pointe dans ce combat douteux, la France qui aide les rebelles, La France qui veut leur fournir des armes, qui souhaite le départ (on ne dira pas la disparition pour ne pas heurter les bonnes âmes) de Assad, la France met sous les verrous ses ressortissants qui veulent aller combattre en Syrie poursuivant les mêmes objectifs qu'elle. Certes des djihadistes, me direz-vous, mais la rébellion c'est quoi au juste? Quelques vidéos ayant réussi à franchir les filtres puissants destinés à nous masquer certaines réalités, les témoignages de chrétiens opprimés et même davantage par cette rébellion nous en donnent un aperçu. Le costume-cravate d'un homme de paille reçu dans certaines capitales occidentales et censé représenter cette rébellion ne peut suffire à faire illusion. Cette contradiction, ce paradoxe qui veut que d'un côté on soutienne et que de l'autre on réprime ceux qui veulent soutenir en combattant est à rapprocher de celui qui fait que nos forces combattent au Mali les mêmes qu'elles vont peut-être demain épauler.

Autre paradoxe, celui qui va sans doute se montrer comme l'un des plus belliqueux de nos présidents, soit par son adhésion à une certaine idée de la Françafrique, soit parce que son maitre l'aura sifflé, est aussi celui qui poursuit allégrement le démantèlement de notre outil de défense. Certes on comprend que il y a là quelques milliards à gratter sans risque de voir débouler des gens en kaki dans la rue, d'ailleurs devenus si peu nombreux qu'on ne le remarquerait guère. Mais dans ces cas-là on adapte ses ambitions diplomatico-militaires à un des outils majeurs chargé de les garantir.

Et puis tiens, puisqu'on parle de diplomatie, n'est-il pas surprenant de voir un pays disposant d'un droit de veto au conseil de sécurité des Nations-Unies, atout de poids surtout quand on est une puissance déclinante que l'économie et la puissance militaire ont relégué au rang de puissance moyenne comptant de moins en moins, donc n'est-il pas surprenant de voir un tel pays détruire par son attitude, par son rejet des règles internationales ce même atout qu'il y a dix ans elle défendait corps et âme, peut-être sans succès mais au moins avec panache? (voir à ce sujet le billet précédent).

Passons enfin au point sans doute essentiel, au moins aux yeux de beaucoup de Français. Que penser d'un homme voulant rétablir l'ordre en Afrique, au Moyen-Orient, parlant de punir (la Syrie), déclarant vouloir éliminer les islamistes (du Mali) (tout cela il l'a dit), incapable de faire régner l'ordre dans son propre gouvernement pays et arbitrant en faveur de mesures faisant de la punition qu'il aime tant pour les autres pays un moyen dépassé pour cela.
J'imagine que les Marseillais préfèreraient que ce président et son gouvernement fassent cesser le bruit des rafales de Kalachnikov d'abord dans leur ville plutôt qu'à Damas ou même Gao. Et même pour certains voir l'armée intervenir plutôt dans certaines cités qu'à l'étranger.
Marseille-Etat : 15-0. 15 meurtres, 0 interpellation. C'est le score établi depuis le début de l'année mais qui pourrait sans doute s'aggraver si on se mettait à draguer le Vieux-Port. Même si la porte-parole du gouvernement, cette ministre qui donne une bien piètre opinion de la fonction du même nom, prétend que les choses s'améliorent, on n'est pas obligé de la croire. Tandis que le gouvernement se prépare à balancer des missiles sur la Syrie, voilà l'arme fatale qu'elle nous propose pour régler les problèmes d'insécurité à Marseille.

4 justiciers dans la ville

Voilà qui va terroriser les malfrats marseillais. Pas de doute. Une belle brochette : le maire actuel, depuis 1995 quand même, la ministre qui veut lui succéder et qui pour montrer ses aptitudes à diriger la ville laisse une note de 1200€ dans un restaurant où elle organise une réunion de militants, un président de région depuis 1998 mis en cause dans l'affaire Andrieux, et le président du conseil général mis en examen pour  prise illégale d'intérêts ,trafic d'influence et  association de malfaiteurs, sans doute invité au titre de consultant à cette réunion destinée à mettre en place un pacte national, à moins que ce ne soit comme représentant de la "partie adverse". Marseille est sauvée! La détermination du gouvernement apparait clairement. Ne manquait plus que notre ministre de la justice pour proposer une amnistie générale, juste histoire de traduire dans les faits ce qu'elle propose à l'échelle nationale pour les voyous de tout genre, enfin soyons honnêtes, susceptible d'être condamnés à 5 ans de taule, donc des choses quand même graves si on se réfère à la jurisprudence mise en place par le syndicat de la magistrature.
Sur Damas, on envoie des missiles, à Marseille les armes contre les criminels restent des mots, des slogans, des assurances, un pacte. Quelle cohérence!