Ceux qui suivent quelque peu
l'actualité et se permettent de confronter certains éléments de cette dernière
qui semblent n'avoir aucun lien entre eux peuvent néanmoins s'étonner de
mesures, d'actions, de décisions, de projets qui quand on les observe simultanément
peuvent surprendre.
Loin de moi l'idée d'en faire un
inventaire qui, hélas, serait incomplet et devrait être complété sans cesse. Limitons-nous
donc à certains points.
Pour commencer, et une fois n'est
pas coutume, donnons à nos amis de gauche de quoi braire.
L'UMP vient d'annoncer
triomphalement que la dette de 11 millions d'euros occasionnée par le rejet des
comptes de campagne du candidat Sarkozy avait été intégralement épongée grâce
aux dons des Français, adhérents, militants, sympathisants de ce parti ou non.
Reste qu'au final grâce à une niche fiscale bien opportune c'est le
contribuable qui en réglera les deux tiers. L'Etat se voit donc obligé de
régler une part significative de la
facture-sanction qu'il a lui-même infligée par le truchement du conseil constitutionnel.
Passons sur ce point mineur qui
n'était là que pour m'attirer quelques sympathies de gens qui me supportent
mal.
Revenons à des choses plus
importantes.
La France, du moins son président
et son ministre des affaires étrangères, l'ancien plus jeune ministre de la France,
mais sans doute un des plus mauvais ministres des affaires étrangères que nous
ayons eu depuis longtemps, excepté l'ami Kouchner , mais qui n'occupait ce
poste que de façon honorifique, est en pointe dans le processus guerrier visant
à punir, c'est le terme employé, le régime de Damas. Tellement en pointe qu'en
se retournant, nonobstant quelques discours consensuels destinés à faire croire
que l'Europe politique a un semblant d'existence, le président risque de se
trouver bien seul. Au fait vous avez vu ces pirouettes après un G20 où Guimauve
le Conquérant s'est fait jeter par les Européens? Les ministres des affaires
étrangères réunis à Vilnius tentent de rattraper le coup en demandant une
réponse forte mais tout en restant hostiles à des frappes. Un geste de charité,
mais vide de sens, vis-à-vis de notre
va-t-en guerre qui espère peut-être un prix Nobel de la paix comme son mentor
Obama, en pariant sur le manque de discernement avéré du jury d'Oslo?
Mais où en étais-je? Oui. Donc la
France en pointe dans ce combat douteux, la France qui aide les rebelles, La France
qui veut leur fournir des armes, qui souhaite le départ (on ne dira pas la
disparition pour ne pas heurter les bonnes âmes) de Assad, la France met sous les
verrous ses ressortissants qui veulent aller combattre en Syrie poursuivant les
mêmes objectifs qu'elle. Certes des djihadistes, me direz-vous, mais la rébellion
c'est quoi au juste? Quelques vidéos ayant réussi à franchir les filtres puissants
destinés à nous masquer certaines réalités, les témoignages de chrétiens
opprimés et même davantage par cette rébellion nous en donnent un aperçu. Le
costume-cravate d'un homme de paille reçu dans certaines capitales occidentales
et censé représenter cette rébellion ne peut suffire à faire illusion. Cette
contradiction, ce paradoxe qui veut que d'un côté on soutienne et que de
l'autre on réprime ceux qui veulent soutenir en combattant est à rapprocher de
celui qui fait que nos forces combattent au Mali les mêmes qu'elles vont
peut-être demain épauler.
Autre paradoxe, celui qui va sans
doute se montrer comme l'un des plus belliqueux de nos présidents, soit par son
adhésion à une certaine idée de la Françafrique, soit parce que son maitre
l'aura sifflé, est aussi celui qui poursuit allégrement le démantèlement de
notre outil de défense. Certes on comprend que il y a là quelques milliards à
gratter sans risque de voir débouler des gens en kaki dans la rue, d'ailleurs
devenus si peu nombreux qu'on ne le remarquerait guère. Mais dans ces cas-là on
adapte ses ambitions diplomatico-militaires à un des outils majeurs chargé de
les garantir.
Et puis tiens, puisqu'on parle de
diplomatie, n'est-il pas surprenant de voir un pays disposant d'un droit de
veto au conseil de sécurité des Nations-Unies, atout de poids surtout quand on
est une puissance déclinante que l'économie et la puissance militaire ont
relégué au rang de puissance moyenne comptant de moins en moins, donc n'est-il
pas surprenant de voir un tel pays détruire par son attitude, par son rejet des
règles internationales ce même atout qu'il y a dix ans elle défendait corps et
âme, peut-être sans succès mais au moins avec panache? (voir à ce sujet le
billet précédent).
Passons enfin au point sans doute
essentiel, au moins aux yeux de beaucoup de Français. Que penser d'un homme
voulant rétablir l'ordre en Afrique, au Moyen-Orient, parlant de punir (la
Syrie), déclarant vouloir éliminer les islamistes (du Mali) (tout cela il l'a
dit), incapable de faire régner l'ordre dans son propre gouvernement pays
et arbitrant en faveur de mesures faisant de la punition qu'il aime tant pour
les autres pays un moyen dépassé pour cela.
J'imagine que les Marseillais
préfèreraient que ce président et son gouvernement fassent cesser le bruit des
rafales de Kalachnikov d'abord dans leur ville plutôt qu'à Damas ou même Gao.
Et même pour certains voir l'armée intervenir plutôt dans certaines cités qu'à
l'étranger.
Marseille-Etat : 15-0. 15
meurtres, 0 interpellation. C'est le score établi depuis le début de l'année
mais qui pourrait sans doute s'aggraver si on se mettait à draguer le
Vieux-Port. Même si la porte-parole du gouvernement, cette ministre qui donne
une bien piètre opinion de la fonction du même nom, prétend que les choses
s'améliorent, on n'est pas obligé de la croire. Tandis que le gouvernement se
prépare à balancer des missiles sur la Syrie, voilà l'arme fatale qu'elle nous
propose pour régler les problèmes d'insécurité à Marseille.
4 justiciers dans la ville
Voilà qui va terroriser les
malfrats marseillais. Pas de doute. Une belle brochette : le maire actuel,
depuis 1995 quand même, la ministre qui veut lui succéder et qui pour montrer ses
aptitudes à diriger la ville laisse une note de 1200€ dans un restaurant où
elle organise une réunion de militants, un président de région depuis 1998 mis
en cause dans l'affaire Andrieux, et le président du conseil général mis en
examen pour prise illégale d'intérêts ,trafic d'influence et association
de malfaiteurs, sans doute invité au titre de consultant à cette réunion
destinée à mettre en place un pacte national, à moins que ce ne soit comme
représentant de la "partie adverse". Marseille est sauvée! La
détermination du gouvernement apparait clairement. Ne manquait plus que notre
ministre de la justice pour proposer une amnistie générale, juste histoire de
traduire dans les faits ce qu'elle propose à l'échelle nationale pour les
voyous de tout genre, enfin soyons honnêtes, susceptible d'être condamnés à 5
ans de taule, donc des choses quand même graves si on se réfère à la
jurisprudence mise en place par le syndicat de la magistrature.
Sur Damas, on envoie des
missiles, à Marseille les armes contre les criminels restent des mots, des
slogans, des assurances, un pacte. Quelle cohérence!
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