"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mardi 25 juin 2013

Affaire Méric ou toutes les vérités sont-elles bonnes à dire?






Ça pourrait être le sujet de philo pour le bac 2014. En tout cas nous n'attendrons pas et tenterons de tirer les leçons de cette triste affaire, triste en effet à plusieurs niveaux.
Triste tout d'abord parce que la mort d'un homme, jeune de surcroit, n'a rien de réjouissant. Mais triste aussi par son traitement par les politiques, par les médias et par toute cette faune qui se gargarise du mot justice mais qui au fond reste nostalgique de celle telle que pratiquée par Staline ou autres grands humanistes et dont les parodies camouflaient mal aux gens honnêtes un fonctionnement monstrueux.

Trois semaines après les événements, les choses enfin s'éclaircissent qui a mettre dans une humeur sombre celles et ceux nombreux pour lesquels elles étaient claires dès les minutes suivant la mort de ce jeune militant d'extrême-gauche "tombé" sous les coups d'un dangereux activiste d'extrême droite.
De Méric  on fit une icône, certes fugitive comme celles de notre temps et qui ne passera pas l'été surtout depuis que de nouveaux éléments ont enfin été dévoilés. Ses camarades de sciences-po entonnèrent en son honneur le chant des partisans, le plaçant au même niveau que ceux qui payèrent de leur vie leur résistance à l'occupation nazie. Ils n'exagéraient pas tant le danger fasciste est prêt à s'abattre sur nous… dans leurs rêves. D'ailleurs sa mort, son assassinat "politique" en était une preuve. Et puis il y eut des manifs dont la dernière il y a quelques jours nous montra à quel point la douleur de ses camarades de fortune était grande, au point de dégrader et casser quelques symboles de ce monde injuste sur leur passage. Que voulez-vous!  Quand les douleurs sont trop grandes, casser est aussi un moyen de les apaiser. Il faudrait d'ailleurs songer à mettre quelques CRS en faction aux portes de nos cimetières.
Du côté des politiques et notamment de ceux qui nous gouvernent, les réactions furent aussi vives qu'irréfléchies, ce qui peut inquiéter. L'extrême-droite était là, dans la rue, prête à tuer, menaçant la République et la démocratie. Aussi fallait-il dare-dare dissoudre ces mouvements, en fait des groupuscules qu'une arrière-salle de bistrot pourrait accueillir sans que leurs membres aient à se serrer. Evidemment ceux d'extrême-gauche ne pouvaient pas être concernés par ces mesures, puisqu'ils luttent pour le bien, des résistants on vous dit, et sont des victimes. Certes on oubliera qu'en Europe, depuis la fin de la guerre les crimes se voulant politique sont très majoritairement imputables à des groupes de réclamant de la gauche extrême. Mais qui se souvient encore des brigades rouges italiennes, de la rote Armee Fraktion allemande et de notre action directe nationale. Mais c'est du passé. Et puis, entre nous, eux aussi luttaient pour un monde meilleur, alors…
Inutile de s'appesantir sur les médias qui se passent volontiers d'enquêter surtout dans ces cas-là et préfèrent se laisser guider par le vent de l'émotion ambiante.
Même le parquet, mais il est aux ordres, était sûr de son fait, enfin des faits qui correspondaient à une certaine volonté exprimée par la bienpensance et demandait une inculpation de l'assassin d'extrême-droite pour homicide volontaire. Le juge qu'on soupçonnera ou de laxisme ou de ne pas appartenir au SM ne suivra pas. Et pour cause.

Car la vérité est cruelle. Méric n'était pas le gentil garçon que l'on a décrit. Il ne se contentait pas de défiler et de tracter. Lui aussi, malgré sa constitution chétive était capable de donner du poing, en l'occurrence et dans ce cas précis, par derrière. C'est du moins ce qui ressort d'une vidéo dont on ne nous parle que trois semaines après les faits, allez savoir pourquoi, surement une fuite malveillante. Une vidéo qui confirme plusieurs témoignages indiquant que ce sont les jeunes d'extrême-gauche qui ont attaqué leurs homologies du bord opposé alors même que ces derniers semblaient vouloir refuser ce combat… de trop. Mais ça ils ne le savaient pas.
Du coup il apparait clairement que la responsabilité initiale, la cause de la bagarre n'est pas à imputer à ceux que l'on croit et que le coup de poing qui fut fatal à Clément Méric est la riposte à un coup par lui asséné par derrière  au jeune Estéban qui était occupé à se friter au même moment avec deux autres gauchistes. On voit d'ailleurs que ces derniers ont une notion forte de ce qu'est un combat loyal.  Et on peut supposer, sous réserve d'une décision de justice qui affirmerait le contraire ce qui parait de plus en plus improbable, et conformément au motif de mise en examen retenu par le juge qui instruit l'affaire, qu'il s'agit d'un accident.
On apprend aussi qu'Estéban et sa copine faisaient l'objet de tentatives d'identification de la part de groupes d'extrême-gauche. Sans doute pour pouvoir envoyer quelques fleurs à la seconde.

Inutile de s'appesantir sur ces éléments qu'on pourra lire dans quelques journaux aujourd'hui, lesquels se seront bien gardés de revenir sur leurs déclarations initiales.
Mais au moins on pourra tirer quelques leçons de cette affaire. Pas de l'affaire en elle-même et de son dénouement tragique, mais de la manière dont les événements sont traités en France. Ce sont l'émotion et/ou l'idéologie qui dictent désormais cette façon de traiter l'information quitte à engendrer des conséquences dommageables. Car n'oublions jamais qu'un événement perçu comme réel devient réel dans ses conséquences.

dimanche 23 juin 2013

La France des droits de l'Homme en péril... à cause du fascime, évidemment





Rien ne va plus dans la patrie des droits de l'Homme. Bon passons sur cette appellation quelque peu usurpée, nos voisins britanniques nous ayant précédés de quelques dizaines d'années dans cette voie sans être obligés de pratiquer la terreur destinée à mettre d'accord ceux qui ne l'étaient pas ou a les empêcher définitivement de s'exprimer même si par ailleurs ils n'avaient rien de particulier à dire. En ce sens nous aurons été un modèle exemplaire pour les soviétiques qui faute de connaitre leur thermidor s'enfoncèrent dans ce processus quasiment tout au long que dura le pouvoir dément de quelques-uns, pourtant passablement admirés par nos intellectuels, sauf quelques courageux et lucides, le lien historique s'étant sans doute transformé en lien affectif. Eh oui dans notre belle patrie, des droits de l'Homme, on préférait avoir tort avec Sartre que raison avec Aron. Pas sûr que les choses aient véritablement changé tant il est patent que le réel demeure méprisé.

Pourtant on ne peut guère ne pas sentir les effets de ce réel dans notre vie quotidienne. On ne peut pas ne pas sentir que les beaux concepts qu'on nous bassine à longueur de temps et depuis longtemps déjà, au point que même à droite on les a fait siens malgré quelques soubresauts qui ne furent jamais salutaires car ce qui sépare la parole de l'action ne fut jamais franchi, notamment pendant le dernier quinquennat, ceci expliquant sans doute l'échec de 2012 et la résurgence du front national, donc on ne peut pas ne pas sentir que ces beaux concepts sont foireux. Evidemment je parle des rapports entre les hommes, ces derniers incluant les femmes, et réciproquement selon la théorie du genre, des rapports entre les habitants de ce pays, qu'ils soient nationaux, ce terme se résumant désormais pour beaucoup en la possession d'une carte d'identité nationale, ou qu'ils en soient les hôtes légaux ou illégaux.
Pour être clair, au beau pays des droits de l'Homme, ces derniers ne peuvent guère se supporter sauf quand ils ont les mêmes caractéristiques. On appelle ça le communautarisme, lequel évidemment dépasse désormais les affaires de couleur de peau, d'appartenant religieuse ou autre caractéristique érigée comme identitaire. C'est souvent d'ailleurs une contestation des droits que l'on attribue ou veut attribuer aux autres, ceux qui ne sont pas comme "nous" qui provoque ces conflits identitaires.

Tous ceux qui choisissent de s'unir peuvent-ils avoir des enfants alors même que la nature en empêchent certains de manière rédhibitoire d'en avoir parce que dotés de chromosomes du même type? Les étrangers qui ont fait le choix de ne pas devenir français ou n'ont encore engagé aucune procédure dans ce sens alors que leur temps de vie en France le leur permet, doivent-ils avoir les mêmes droits citoyens au niveau local que les Français de naissance ou qui le sont volontairement devenus? Les étrangers en situation illégale doivent-ils bénéficier d'un accès meilleur aux soins, c'est-à-dire gratuit, pris en charge par la collectivité, qu'un certain nombre de nos concitoyens qui ont cotisé toute leur vie d'adulte et continuent à le faire? Doit-on accepter autant d'immigrés tandis que le pays est au bord de la faillite, que le taux de chômage ne cesse  d'augmenter, que les capacités en logements sociaux sont très insuffisantes…? Dans le même ordre d'idée doit-on reloger des squatteurs étrangers qui viennent d'être expulsés prioritairement tandis que des citoyens de ce pays ont fait des démarches très régulières et attendent depuis des mois ou des années d'accéder à un logement digne de ce nom? La liste n'est évidemment pas exhaustive, même si les questions ici posées sont d'actualité.

A ces questions nous avons parfois des réponses. Oui, les homosexuels peuvent être parents. Oui les illégaux peuvent être mieux soignés que certains Français.  Oui, les tribunaux obligent à loger des squatteurs expulsés.
En fait je me trompe. Puisque ce n'est pas à la question "doivent-ils" ou "doit-on" que s'adressent ces réponses, mais aux questions "peuvent-ils" ou "peut-on". Ce qui n'est pas la même chose, vous en conviendrez et explique sans doute beaucoup de choses, et notamment les oppositions ou mouvement d'humeurs qui se manifestent chez certains qui ne parviennent pas encore à  faire l'amalgame entre légalité et légitimité ou encore qui estiment que la loi, fût-elle impulsée par un gouvernement légal et votée par leurs représentants  reste contestable dès lors qu'elle s'oppose aux convictions ou volontés d'une majorité de Français, ce dernier élément pouvant être parfois subjectif. Les gouvernements ou les différents lobbies promouvant activemet ces lois en sont bien conscients n'hésitant pas à nous submerger de sondages allant dans le sens voulu, s'imaginant sans doute que le peuple s'en contentera, les sondages ayant sans doute désormais valeur de referendum.
Il est d'ailleurs significatif de voir que ma seconde question relative au vote des étrangers n'a pas trouvé de réponse, qu'elle commence par "peuvent-ils" ou "doivent-ils". Car on devine la réponse pour le "doivent-ils" : c'est non… pour une majorité de Français. Certes le gouvernement et les xénophiles voudraient bien qu'ils puissent, mais la barrière constitutionnelle est telle que faute de majorité politique qualifiée, la seule décision en revient au peuple… à condition qu'on le consulte. Ce qu'on ne fera pas. Cet exemple, confronté aux autres, montre clairement que nos gouvernants peuvent agir, et ne s'en privent pas, en ignorant le peuple. Et ils le ferot tant que la constitution le leur permettra. Et dans les cas cités qui concernent la vie sociale, inutile de faire valoir une déficience d'expertise. Le peuple est clairement méprisé, dépouillé de son droit de décider comment il envisage les rapports sociaux et plus largement l'évolution de la société dans laquelle il vit. Car il ne s'agit pas là de la résultante de calculs imposant par exemple une réforme du système des retraites pour sauver ce dernier. A ce niveau les Français ne pourront que constater quelques injustices, que certains (et j'en suis!) sont mieux traités que d'autres: ils pourront légitimement contester ces injustices mais pas la nécessité de réformer. Au niveau du sociétal, comme on dit, c'est autre chose, c'est du purement idéologique et c'est, au pays des droits de l'Homme, l'imposition par quelques uns d'un modèle aux autres, à la majorité.  

Et donc face à cette situation inique, insupportable pour certains, il arrive qu'on manifeste son mécontentement. C'est en quelque sorte l'indignation hesselienne mais qui se retourne contre ses partisans. C'est la manif pour tous, les veilleurs, des mouvements d'amplitude, certes pas très méchants puisqu'ils ne cassent rien, mais qui empoisonnent le gouvernement à cause du nombre et de la durée dans le temps. D'abord méprisés, sous-estimés quantitativement de manière outrancière, mais les préfets de police de Bousquet à l'actuel en passant par Papon ont cette constance d'être à la botte de leurs chefs politiques, ils sont désormais présentés comme des séditieux, un danger pour la République et la démocratie dont on voit le cas qu'en fait ce gouvernement, et traités comme des délinquants. Arrestations sur des motifs douteux (le port d'un T-shirt suffit tandis qu'il est licite et même bien vu de se balader avec un T-shirt exhibant le visage d'un sociopathe cubain heureusement mis hors de nuire), des gardes à vue massives et arbitraires suivies à quelques rares exceptions près par….rien, la condamnation à de la prison ferme d'un jeune dont aucun des motifs de son arrestation n'a été retenu par un juge qui s'est par contre intéressé à l'attitude rebelle de ce jeune vis-à-vis de ceux qui l'avaient appréhendé sans motif valable ainsi donc que le confirme le jugement.
Et c'est ainsi que la France, pays des droits de l'Homme, se voit pointée du doigt par la commission des droits de l'Homme de l'ONU et au parlement européen. Un motif de fierté à mettre au crédit de pépère et de sa clique comme le recul du pouvoir d'achat, la hausse insupportable des prélèvements et autres joyeusetés se caractérisant par une situation s'aggravant sans cesse pour le pays et qui justifient un taux de popularité qui rentrera dans l'histoire du fait de son caractère aussi exceptionnel qu'unique.

Je profite de l'allusion au jugement de ce jeune rebelle, éminent danger pour la République et la démocratie, pour remarquer qu'il vaut mieux, et c'est idéologique, n'en doutons pas, en France, au pays des droits de l'Homme, prendre d'assaut un RER, violenter et détrousser les voyageurs (mais tant d'autres exemples pourraient être évoqués) que de manifester sa mauvaise humeur à ceux qui vous ont passé les menottes pour de mauvaises raisons. Mais sans doute que parmi les droits de l'Homme ne figurent pas ceux de se déplacer en sécurité et de se voir rendre justice.
Et pourtant celle-ci est rendue au nom du peuple français. C'est du moins ce qui est écrit sur tous les jugements. Et que constate-t-il ce peuple? Que les voyous, les vrais, les nuisibles, ceux qui vous frappent, et davantage parfois, qui vous dépouillent de vos bien, demeurent impunis concrètement, sont souvent ressortis du commissariat avant que vous ayez terminé de déposer votre plainte, ce qui vous vaudra d'être de nouveau leur cible. Tandis qu'un écart de la part des gens ordinairement honnêtes, disons pas connus défavorablement des services de police, quelques petits kilomètres/heure au-dessus de la limite, un léger retard dans le paiement de l'impôt, provoquera les foudres de la loi.
Une justice laxiste pour les uns et impitoyable pour les autres. Ce sentiment n'amène pas que l'accablement du peuple, mais entraine aussi des réactions hostiles à certaines catégories de la population, par amalgame, au moins en partie.

Et dans ce cadre désastreux qui nous présente-t-on comme responsable de tous ces malheurs qui nous accablent. Eh bien, comme de coutume l'extrême-droite. Alors l'extrême-droite c'est une notion simple : c'est l'ensemble des gens qui ne sont pas d'accord avec les réformes, que dis-je, les avancées sociétales effectuées ou prévues par ce gouvernement. Ce sont les gens qui refusent la diversité, enfin qui refusent les manifestations publiques collectives ou individuelles d'appartenance à une communauté religieuse, en particulier. Ce sont les gens qui pensent que la justice française est noyautée par des groupes de magistrats idéologisés  (mais ne nous en ont-ils pas donné les preuves par leurs jugements et ce fameux mur opportunément dévoilé – malheur à celui qui le fit). Ce sont des gens qui ont encore une certaine conscience nationale et qui ne croient pas que l'Homme puisse évoluer en se dépouillant de l'identité léguée par ses ancêtres et que d'ailleurs auparavant nos hôtes avaient souci à faire leur (on appelait ça l'assimilation et ça fonctionnait bien). Ce sont ceux qui ne croient pas que tout se vaut. Etc.
Pour faire bonne figure, et légitimer un danger fantasmé (rappelons-nous du 21 avril 2002 et des déclarations de Jospin qui furent postérieures à cet événement sur ce faux danger fasciste), on nous rappellera quelques fondus du cigare aussi tarés que leurs homologues de l'extrême-gauche et dont la conscience politique n'existe pas ou au contraire est déformée par un endoctrinement massif et ne constitue que ce vernis justifiant à leurs yeux leur violence. Y a-t-il une vraie différence de fond entre un Clément Méric et son assassin, descendant d'émigrés espagnols sans doute pas assez assimilés pour lui donner un prénom français et devenu un nationaliste extrême français?

Eh bien bonnes gens de gauche, manifestez tout votre saoul contre une extrême-droite dont vous auriez du mal à prouver l'existence (en nombre) et le danger. Ça vous évitera de comprendre pourquoi dans ce pays, le pays des droits de l'Homme, les conflits s'exacerbent. Ça vous évitera de comprendre pourquoi cette France traditionnellement silencieuse, c'est pour ça qu'on l'aimait avec mépris, se réveille et commence à descendre dans la rue pour manifester son ras-le-bol. A moins qu'elle ne se rallie au front national dont certains des constats, pour reprendre des propos anciens de Laurent Fabius,  ne manquent pas de pertinence car ne faisant que traduire la réalité. Comme il est le seul à avoir le courage de les faire, il finira par emporter la mise. Et ensuite vous pourrez vous lamenter, mais sans vous remettre en cause bien évidemment.