Ça pourrait être le sujet de
philo pour le bac 2014. En tout cas nous n'attendrons pas et tenterons de tirer
les leçons de cette triste affaire, triste en effet à plusieurs niveaux.
Triste tout d'abord parce que la
mort d'un homme, jeune de surcroit, n'a rien de réjouissant. Mais triste aussi
par son traitement par les politiques, par les médias et par toute cette faune
qui se gargarise du mot justice mais qui au fond reste nostalgique de celle
telle que pratiquée par Staline ou autres grands humanistes et dont les
parodies camouflaient mal aux gens honnêtes un fonctionnement monstrueux.
Trois semaines après les
événements, les choses enfin s'éclaircissent qui a mettre dans une humeur
sombre celles et ceux nombreux pour lesquels elles étaient claires dès les
minutes suivant la mort de ce jeune militant d'extrême-gauche "tombé"
sous les coups d'un dangereux activiste d'extrême droite.
De Méric on fit une icône, certes fugitive comme celles
de notre temps et qui ne passera pas l'été surtout depuis que de nouveaux
éléments ont enfin été dévoilés. Ses camarades de sciences-po entonnèrent en
son honneur le chant des partisans, le plaçant au même niveau que ceux qui payèrent
de leur vie leur résistance à l'occupation nazie. Ils n'exagéraient pas tant le
danger fasciste est prêt à s'abattre sur nous… dans leurs rêves. D'ailleurs sa
mort, son assassinat "politique" en était une preuve. Et puis il y
eut des manifs dont la dernière il y a quelques jours nous montra à quel point
la douleur de ses camarades de fortune était grande, au point de dégrader et
casser quelques symboles de ce monde injuste sur leur passage. Que voulez-vous!
Quand les douleurs sont trop grandes,
casser est aussi un moyen de les apaiser. Il faudrait d'ailleurs songer à
mettre quelques CRS en faction aux portes de nos cimetières.
Du côté des politiques et
notamment de ceux qui nous gouvernent, les réactions furent aussi vives
qu'irréfléchies, ce qui peut inquiéter. L'extrême-droite était là, dans la rue,
prête à tuer, menaçant la République et la démocratie. Aussi fallait-il
dare-dare dissoudre ces mouvements, en fait des groupuscules qu'une arrière-salle
de bistrot pourrait accueillir sans que leurs membres aient à se serrer.
Evidemment ceux d'extrême-gauche ne pouvaient pas être concernés par ces
mesures, puisqu'ils luttent pour le bien, des résistants on vous dit, et sont
des victimes. Certes on oubliera qu'en Europe, depuis la fin de la guerre les
crimes se voulant politique sont très majoritairement imputables à des groupes
de réclamant de la gauche extrême. Mais qui se souvient encore des brigades
rouges italiennes, de la rote Armee Fraktion allemande et de notre action
directe nationale. Mais c'est du passé. Et puis, entre nous, eux aussi
luttaient pour un monde meilleur, alors…
Inutile de s'appesantir sur les
médias qui se passent volontiers d'enquêter surtout dans ces cas-là et
préfèrent se laisser guider par le vent de l'émotion ambiante.
Même le parquet, mais il est aux
ordres, était sûr de son fait, enfin des faits qui correspondaient à une
certaine volonté exprimée par la bienpensance et demandait une inculpation de
l'assassin d'extrême-droite pour homicide volontaire. Le juge qu'on soupçonnera
ou de laxisme ou de ne pas appartenir au SM ne suivra pas. Et pour cause.
Car la vérité est cruelle. Méric
n'était pas le gentil garçon que l'on a décrit. Il ne se contentait pas de
défiler et de tracter. Lui aussi, malgré sa constitution chétive était capable
de donner du poing, en l'occurrence et dans ce cas précis, par derrière. C'est
du moins ce qui ressort d'une vidéo dont on ne nous parle que trois semaines
après les faits, allez savoir pourquoi, surement une fuite malveillante. Une
vidéo qui confirme plusieurs témoignages indiquant que ce sont les jeunes
d'extrême-gauche qui ont attaqué leurs homologies du bord opposé alors même que
ces derniers semblaient vouloir refuser ce combat… de trop. Mais ça ils ne le
savaient pas.
Du coup il apparait clairement
que la responsabilité initiale, la cause de la bagarre n'est pas à imputer à
ceux que l'on croit et que le coup de poing qui fut fatal à Clément Méric est
la riposte à un coup par lui asséné par derrière au jeune Estéban qui était occupé à se friter
au même moment avec deux autres gauchistes. On voit d'ailleurs que ces derniers
ont une notion forte de ce qu'est un combat loyal. Et on peut supposer, sous réserve d'une
décision de justice qui affirmerait le contraire ce qui parait de plus en plus
improbable, et conformément au motif de mise en examen retenu par le juge qui
instruit l'affaire, qu'il s'agit d'un accident.
On apprend aussi qu'Estéban et sa
copine faisaient l'objet de tentatives d'identification de la part de groupes
d'extrême-gauche. Sans doute pour pouvoir envoyer quelques fleurs à la seconde.
Inutile de s'appesantir sur ces
éléments qu'on pourra lire dans quelques journaux aujourd'hui, lesquels se
seront bien gardés de revenir sur leurs déclarations initiales.
Mais au moins on pourra tirer
quelques leçons de cette affaire. Pas de l'affaire en elle-même et de son
dénouement tragique, mais de la manière dont les événements sont traités en France.
Ce sont l'émotion et/ou l'idéologie qui dictent désormais cette façon de
traiter l'information quitte à engendrer des conséquences dommageables. Car
n'oublions jamais qu'un événement perçu comme réel devient réel dans ses
conséquences.
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