"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mardi 30 septembre 2014

Leçon de journalisme


Vidéo en allemand sous-titré. Bon résumé satirique du traitement par les médias occidentaux de la crise ukrainienne. Hélas je n'ai pas trouvé d'équivalent en français!!!

jeudi 25 septembre 2014

Union nationale





C'est l'expression qui est en vogue actuellement après la décision de bombarder l'EIIL, pardon le daesch si on refuse l'acronyme français trop explicite, j'y reviendrai, surtout après l'assassinat d'un de nos compatriotes en raison de sa nationalité et de sa non-appartenance à une religion. Ça faut pas l'oublier non plus!
Doit-on dire que le second événement conforte le premier tandis qu'il en et la conséquence? En fait les choses ne sont pas si simples même si bien sûr on peut établir un lien de causalité pas tant dans le meurtre que dans la publicité qui en a été faite par les sauvages qui l'ont perpétré. Il n'est en effet pas besoin d'avoir bombardé l'EIIL et ses affiliés pour être assassiné. Il suffit simplement d'être d'une autre religion, d'un autre courant de la même religion, etc.  Et on peut donc se réjouir que l'attitude lâche qui consisterait à dire qu'il ne fallait pas se mêler de ce qui se passe actuellement en Syrie, en Irak ou ailleurs avec ces cocos, ne 'exprime guère.

Cela dit je me méfie néanmoins de ce presque unanimisme appelé union nationale et tel qu'on nous le présente car je pense que son moteur principal est la peur. Or la peur est mauvaise conseillère, empêche de réfléchir.
J'ai indiqué dans un précédent billet mes réserves quant à cette intervention. Je précise que je n'ai pas dit qu'il ne fallait rien faire, comme quelqu'un l'a suggéré en commentaire, mais d'une part que c'est trop tard, et que d'autre part les modalités de l'intervention risquent de ne rien régler du tout, et même à terme de favoriser la prolifération de cette vermine qu'on aurait tort de vouloir localiser dans une seule région, la preuve vient d'ailleurs d'en être faite avec le meurtre de ce pauvre homme, et qui existe évidement chez nous même si nous nous refusons à le voir en la circonscrivant à quelques centaines de combattants qui sont passés à l'acte en allant rejoindre leurs coreligionnaires sur le champ de bataille en Syrie ou en Irak. Ils sont beaucoup plus nombreux en réalité, et encore plus que cela potentiellement. Et ça je pense que beaucoup de Français le sentent au moins de façon instinctive, du moins ceux qui ont vécu assez longtemps pour constater l'évolution comportementale de beaucoup de musulmans qu'on peut rapprocher de l'explosion de leurs revendications communautaristes. Inutile de les lister.

J'aurais préféré en termes d'union nationale, une prise de conscience collective en amont, bien en amont, d'un risque mortel pour notre civilisation. Or évidemment pour cela il ne faut pas se voiler la face. Par ailleurs on aura pu constater que tout aura été fait pour empêcher l'émergence de cette prise de conscience par diverses pressions politiques, médiatiques, "éducatives", morales, …, et aussi judiciaires. La France colonialiste, raciste, esclavagiste, vichyste (n'est-ce pas ainsi que la voyait une commissaire européenne du nom de Reding?) avait hérité d'une dette imprescriptible et se devait donc de se plonger dans les joies de la diversité en favorisant l'expression identitaire des "autres", ceux qu'elle avait opprimés tout en renonçant à sa propre identité après avoir copieusement craché dessus. Ceux qui n'étaient pas d'accord avec ça, avec ce mouvement allant sans doute dans le sens inexorable de l'histoire devenaient des fachos, et dès lors qu'ils commençaient à avoir une certaine aura médiatique devenaient la cible de ses merveilleuses associations financées par les Français pour mieux les spolier de leurs racines et de leur identité collective et devaient prendre l'habitude de fréquenter les tribunaux en tant qu'accusés. On a donc empêché les Français, dès lors qu'ils ne partageaient pas l'enthousiasme diversitaire de s'exprimer. Beaucoup ont choisi la voie des urnes pour répondre à cela. Faudra pas pleurer ensuite sauf à être une nouvelle fois la victime posthume de Bossuet quand il disait que "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes!"
Que ceux qui n'ont pas bien compris le risque mortel pour notre civilisation que j'évoque jettent un œil sur cette courte vidéo mettant en scène un musulman modéré.

           
           
       

Personnellement quand je vois cette vidéo, quand j'observe d'autres attitudes déjà évoquées, quand je note la double évolution, celle qu'on peut qualifier de communautariste et celle qui nous incite, oblige presque à accepter et même applaudir cela au nom de la diversité, du vivre ensemble ou je ne sais quelle connerie dont sont friands les ennemis de leur pays et de leur civilisation, je me rends compte du caractère vain de notre intervention au Moyen-Orient. Vain en effet car les racines du mal ne seront pas extirpées et surtout pas combattues, vain parce que malgré l'évidence ceux auxquels nous confions  notre destin persistent à faire l'autruche. Et le refus de nommer l'EIIL EIIL est une parfaite illustration de cette incapacité à regarder la vérité en face et peut-être encore plus à la dire. Daesch c'est la même chose, mais en arabe. Et donc du coup et comme par enchantement disparait toute référence à l'islam comme si ces gens, ces barbares n'étaient mus dans leurs actions sauvages que par sans doute un dérèglement mental collectif ne se rapportant à rien. C'est un peu comme si le premier ministre s'adressant aux Français déclarait qu'il n'y avait pas de mesures d'austérité économiques mais juste des "wirshaftliche Sparmassnahmen". Disons le dans une autre langue pour effacer la réalité! Voilà où on en est. Et donc tous ces discours guerriers du président me laissent relativement froid. Ils ne révèlent pas à mes yeux du courage. Comme l'a dit récemment Christophe Rufin, "Il est assez facile de se donner des habits de chef de guerre. Contrairement à ce qu’on peut croire, cette posture de virilité est plus simple que de réformer le Code du travail !. Et j'ajouterai surtout de dire la vérité et d'en tirer toute les conséquences.
Et donc quand on évoque l'union nationale, je regrette que ne soit pas suscitée celle qui nous permettrait de faire face au danger réel qui nous guette et que ceux qui devraient nous en protéger persistent à taire.

Pour terminer je reprends ici la conclusion du ancien de mes billets qui peut e concevoir comme un souhait ou même un espoir.
Oui, les musulmans sont les bienvenus en France et en Europe, mais à certaines conditions. La condition n'est pas qu'ils remisent leur religion au placard, mais qu'ils en fassent un objet intime. La condition est que les lois et coutumes de nos sociétés occidentales restent supérieures aux injonctions d'un prophète qui vécut il y a 14 siècles de cela. La condition est que la pratique de leur religion ne s'impose pas à moi, dans les cantines, au boulot, à l'hôpital, dans les salles de sport, dans les piscines, dans la rue. La condition est qu'ils deviennent Européens s'ils souhaitent s'établir.

Et ensuite je constate l'écart et a progression entre ce souhait, cet espoir, et la réalité. Et je me dis que ce n'est pas le bombardement d'une base islamiste qui le comblera et que donc rien ne sera réglé.

vendredi 19 septembre 2014

Le lever du Roy



Il est huit heures. François réveillé par une délicieuse odeur de croissants chauds profite de ses dernières secondes bien au chaud sous la couette douillette. Il conserve ses yeux clos voulant profiter de ces derniers instants avant une journée qui sera rude. Davantage que la précédente et moins que la prochaine. Il tend machinalement son bras gauche tout en sachant que ce n'est que le vide qu'il va rencontrer. Ça y est, Julie est partie, elle l'a congédié sans communiqué après avoir appris que la femme de sa vie était toujours l'impétueuse Valérie pourtant elle-même congédiée quelques mois plus tôt par un communiqué alliant sobriété et goujaterie. Il a donc pris l'habitude de se réveiller dans un grand lit vide, un lit immense, fait pour mesure pour y caser de Gaulle, renforcé pour supporter le poids de Pompidou, élargi pour Mitterrand qui faisait ménage à trois, et peut-être même à quatre.

Pourtant et à sa grande surprise, ce matin, les doigts de sa main gauche, nous ignorons ce que fait la droite à cet instant, rencontrent une touffe de poils. Dans son demi-sommeil, tout en esquissant un sourire béat, allez savoir pourquoi, il pense pourtant n'être pas descendu si bas, aussi bas que dans les sondages d'opinion. "Quelque chose ne va pas! Encore!" pense-t-il, par réflexe. Et brutalement avec une vitesse d'exécution surprenante pour cet homme si mou, il fait un bond et se retrouve assis à observer la forme qui git à ses côtés. Et là il se souvient. C'est Claude, son fidèle conseiller en communication qu'il a invité dans sa chambre pour qu'il lui prodigue ses conseils toujours avisés, sinon où en serait-il dans les sondages?, à la veille de la grande conférence de presse de ce soir. "Il aura dû s'endormir en me parlant tandis que je dormais déjà", songe-t-il.

Sans bruit, car contrairement aux riches et aussi aux pauvres il l'aime son conseiller, il saute du lit, comprendre il se laisse choir dans ses pantoufles, et se dirige vers la salle de bain. Il constate avec plaisir que l'intervention subie il y a 3 ans à la prostate a été un véritable succès. Néanmoins il songe avec nostalgie à l'époque, c'était la même, où il avait retrouvé une faculté  déjà  perdue puis revenue de pouvoir se regarder uriner. De cette époque ne restent que la teinture et les implants capillaires. Le bide, lui, a repoussé. C'est pas facile de vieillir et de rester svelte quand on est gourmand.
"C'est pas facile!". "Tiens cette expression me plait", se dit-il. "Elle résume bien ma vie, car c'est pas facile d'être moi. Va falloir que je la recase. Tiens, ce soir. Je vais en faire une anaphore, ma marque de fabrique."

"Claude!!!"
"Oui, quoi? Qu'est-ce que je fais ici?"
"J'ai une idée géniale pour ce soir, je vais faire une anaphore avec c'est pas facile. T'en penses quoi?"
"C'est pas facile à dire! Mais pourquoi pas, nonobstant la faute grammaticale. Après tout, ça te va comme un gant, toi qu'arrives jamais à décider, à choisir. Dis-leur qui tu es. Ils le savent déjà, mais c'est mieux de leur dire ".

Curieux conseiller, ne trouvez-vous pas qui va insister sur le défaut majeur et visible d'un président dont on aura compris finalement que pour lui ce n'est pas facile d'être président tout court. Comment ça, un président aurait donc des décisions difficiles à prendre? Et ne sachant les prendre il s'avérerait être le plus nul des présidents ayant eu à gouverner ce pays? Et lui donc pour couronner le tout irait s'en plaindre au peuple qu'il gouverne?
"Vous m'avez élu pour prendre des décisions. Bande de salauds! C'est pas facile et vous auriez dû vous en douter. Et maintenant vous me reprochez d'être là où vous m'avez placé. En plus d'être des salauds, vous êtes des cons, car vous étiez avertis. Alors cessez de vous plaindre, c'est moi qui suis à plaindre, pas vous."
Bon on n'avance pas avec ça, mais au moins on partage la responsabilité de la catastrophe. Si on en remet une couche sur l'héritage, sur les patrons qui ne jouent pas le jeu, sur la méchante chancelière et sur l'Europe qui nous reprochent de façon inconsidérée de ne pas respecter  les engagements que nous avons pris et réaffirmés régulièrement, et bien nous voilà exonérés de nos faiblesses.

"C'est ça Claude, je vais leur dire que c'est de leur faute à eux et aux autres et que moi je fais ce que je peux! T'en penses quoi?""
"De toute façon faut bien dire quelque chose. Après avoir dit que tu maitrisais, que le bonheur était à portée de main, que la croissance était là, que le chômage allait baisser, faut bien trouver des excuses puisque c'est exactement l'inverse qui s'est passé. Et puis, un conseil! Parle leur de la prochaine guerre, pour ça t'es quand même un cador, trois en moins de deux ans! Et aussi de la montée du FN, mais ça je pense que tu y avais déjà pensé."
"Ah oui la guerre, ça c'est important. Je vais même commencer par ça. Mais j'espère juste qu'ils ne vont pas m'interroger sur la Mali et la Centrafrique."
"T'inquiète, ça ils s'en foutent. L'essentiel c'est de faire la guerre. Pourquoi? Les résultats, les perspectives, ça ils 'en tapent."
"Je vais te dire un truc, Claude. T'est vraiment un as. On devrait dormir plus souvent ensemble, tu crois pas? Allez viens on va manger les croissants".

mardi 16 septembre 2014

EIIL : l'échec prévisible



Nul parmi mes lecteurs ne pourra supposer que j'ai une quelconque once de sympathie pour les islamistes de l'EIIL et même les islamistes en général. Et bien évidemment je suis de ceux qui pensent qu'il faut combattre l'islamisme partout et surtout chez nous sous toutes ses formes et même celles qui paraissent les plus bénignes, pour ma part je dirais insidieuses, quand il s'agit par exemple d'accepter quelques "petites" revendications d'ordre religieux, du type hallal dans les cantines, salles de prières sur les lieux de travail, aménagements horaires au moment du ramadan, ou autres fantaisies comme les prières de rue. En fait tout cela concourt au même objectif que celui que poursuivent le malades du cerveau de l'EIIL, al Al-Qaïda, et autres officines nombreuses et variées. Ces dernières ont au moins cet avantage d'annoncer clairement la couleur. Et c'est donc sur elles, du fait de leurs méthodes qu'on a tendance à se focaliser et à négliger les autres, voire même à trouver leurs demandes légitimes, ce qui est à mon sens une erreur.

Mais passons car ce n'est pas vraiment de cela dont je voulais parler, même si évidemment ça doit rester en toile de fond.
J'aurais pu intituler ce billet d'autres façon, peut-être d'ailleurs plus éloquentes, quelque chose comme
-          Où est passée l'ONU?
-           La communauté internationale selon Obama et Kerry
-          Vers une nouvelle croisade (là je me place évidemment du côté de l'adversaire)
-          L'art occidental de se mettre dans la merde mais pas tant que les autres… pour l'instant.
-          Les doux rêveurs et les pragmatiques

Tiens commençons par ça. Les doux rêveurs et les pragmatiques. En fait la formule "doux rêveurs" n'est pas très adaptée car elle correspond pour certains des membres de cette équipe à une posture destinée à l'opinion publique n'ayant pas trop à en connaitre des véritables enjeux, comme le pétrole ou le gaz par exemple.  Les doux rêveurs se caractérisent par un discours qui tend à faire accroire aux oreilles naïves auquel il est destiné que notre modèle est le meilleur et que les populations du monde entier sont désireuses de le partager mais juste empêchées par quelques importuns, des dictateurs par exemple ou dans le cas qui nous intéresse par des illuminés, ans pour autant faire le lien entre les deux à savoir que les dictateurs en question ont franchement œuvré pour que les illuminés ne se manifestent pas trop. Les doux rêveurs donc s'en vont parfois en guerre pour exporter leur modèle, leur fameux modèle démocratique que tout le monde leur envie. Ils chassent donc ou tentent de chasser les méchants dictateurs provoquant ainsi des guerres civiles d'où invariablement sortent vainqueur, soit les dictateurs en place ou d'autres, soit les illuminés, et sans bien sûr que pour autant la démocratie ait progressé d'un seul pas. Au contraire. Mais le problème des doux rêveurs est qu'ils ne se lassent jamais et recommencent sans cesse les mêmes erreurs qu'ils tenteront ensuite éventuellement de corriger en commettant les mêmes.
Les pragmatiques eux, comme leur nom l'indique, s'appuient sur la réalité et sur l'expérience. Ils considèrent que finalement mieux vaut un dictateur pas franchement fréquentable, mais qu'on fréquentera quand même pour l'avoir bien à sa pogne, que des illuminés incontrôlables. Les populations concernées globalement souffriront moins, beaucoup moins même, malgré évidemment quelques bavures propres aux actions des dictateurs, mais surtout le monde globalement s'en portera mieux.
Pour prendre un exemple assez récent, Tony Blair que nous classerons dans la catégorie des doux rêveurs, bien que critiqué avec vigueur suite à l'intervention en Irak au nom de motifs faux dira qu'il ne regrette rien car le monde se porte mieux sans Saddam Hussein. Un pragmatique lui demandera de regarder ce qui se passe en Irak et autour actuellement pour se persuader du contraire. Ce qu'il ne fera évidemment pas. Pour ceux que ça intéresse, je pourrai éventuellement en commentaire parler d'un type d'action pragmatique avec ce qui s'est passé en Tchétchénie. Le résultat crispe sans doute les doux rêveurs, mais en tout cas ça fonctionne.

Mais sortons de cette typologie néanmoins éclairante, du moins je l'espère, pour en revenir à l'EIIL et aux actions envisagées.
Nous avons pu remarquer que la réaction jusqu'à présent a été bien molle, davantage axée sur les parlottes et quelques mesures d'ordre miliaire qui ont tout juste permis de freiner, peut-être de contenir les fadas de l'EIIL. Entre temps des populations ont été décimées à cause de leur religion ou de leur manque de zèle vis-à-vis des nouveaux maitres de leur zone. Au passage on notera que les massacres à caractère religieux peuvent laisser indifférent, même les doux rêveurs, et surtout eux, quand ceux qui les perpètrent sont des alliés objectifs dans la mesure où le même ennemi est partagé. Aussi a-t-on largement fermé les yeux sur les massacres de chrétiens en Syrie dès lors que ce n'était pas l'EIIL qui les commettait. Comme on s'est peu ému de la diminution du nombre de chrétiens depuis l'importation de la démocratie dans la région. Mais après tout on ne peut pas être partout. En fait, la décapitation filmée d'un citoyen américain, acte évidemment terrible, est davantage sujette à provoquer une intervention que la mort de milliers d'anonymes du fait de leur religion. Mais fermons cette parenthèse peu glorieuse qui pourrait faire penser que les doux rêveurs sont surtout des cyniques.
Donc après un temps relativement long de flottement et quelques bombardements dont un ancien directeur de la CIA pense qu'ils ne servent à rien, on tente de passer à une vitesse supérieure. C'était l'objet de la très récente conférence de Paris qui a débouché au moins sur l'identification de cette fameuse coalition internationale dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle est loin de constituer une représentation de la communauté internationale, terme portant abondamment utilisé dès que les Etats-Unis parviennent à rassembler deux pelés et trois tondus, souvent les mêmes d'ailleurs, pour aller taper sur un tiers qui leur déplait. Ainsi de la même manière que la communauté internationale condamne la Russie pour ses prétendus agissement en Ukraine, elle s'élève contre les agissements de l'EIIL et se prépare à lui mettre sur la gueule. La carte qui suit vous donnera une image de ce qu'est la communauté internationale dans le second cas. Dans le premier elle est encore davantage réduite.

Ce qui m'amène naturellement à m'interroger sur le rôle de l'ONU. L'ONU est la grande absente du moment. Ce qui se passe à travers le monde, les conflits, les tensions, semble ne plus l'intéresser. L'organisation roule pour elle, pour ses milliers de fonctionnaires surpayés au train de vie dispendieux dès qu'ils mettent un pied hors de leur bureau (je me permets d'en parler parce que je connais un peu). Certes on a bien vu en 2003, avant l'attaque de l'Irak que l'institution ne servait à rien. On l'avait également vu auparavant lorsqu'il s'est agi de "libérer" le Kosovo en bombardant Belgrade. Mais au moins on s'y réunissait et ceux qui n'étaient pas d'accord avaient la possibilité de s'exprimer, parfois avec panache. Ça servait, sinon à empêcher ce qu'avaient décidé de faire les Etats-Unis et la communauté internationale du moment, à au moins alerter l'opinion publique, lui donner un autre son de cloche. Il semblerait donc que même ça soit devenu de l'histoire ancienne.
Comment peut-on tolérer qu'un seul pays, aussi puissant soit-il, aussi légitime soit la cause qu'il défend, car ça peut aussi arriver, puisse décider seul qui fait ou qui ne fait pas partie de la communauté internationale, en acceptant tel pays à une conférence dite internationale et en refusant tel autre? Peut-on encore parler de droit international? Certes, je ne suis pas assez naïf pour croire encore en ce genre de baratin sur ce fameux droit international, sur des valeurs non négociables, mais par pitié qu'on cesse ces discours, que la vérité soit enfin dite, que la loi du plus puissant soit consacrée! Et que ceux qui la refusent quand leurs intérêts sont menacés ne soient pas systématiquement considérés comme des malfaiteurs. Une somme d'intérêts peut conduire à la mise sur pied de coalitions, mais, juste par honnêteté, qu'on ne fasse pas de ces intérêts des valeurs.
L'ONU aurait pu prétendre à cela, à la définition de valeurs universelles méritant qu'on aille se battre et mourir pour elles. Elle a été incapable de le faire. Elle ne sert même plus aujourd'hui de lieu de discussion, sauf de ses innombrables fonctionnaires autour d'un café. Donc qu'elle disparaisse!

Je crois qu'il est temps de présenter cette carte qui nous dévoile les membres de la coalition internationale, la communauté internationale du moment selon Kerry. En outre, cette carte nous montre selon quel principe les différents membres de la coalition comptent intervenir, militaire, humanitaire, mise à disposition de bases. Ça ne manque pas d'intérêt.


eiil participants.jpg


On retrouve évidemment tous les pays occidentaux et assimilés ou presque, la Suède s'abstenant et quelques pays arabes ou musulmans.
Quelques pays occidentaux seulement (la moitié environ) envisagent d'intervenir sur le plans militaire. Quant aux pays arabes un seul envisage d'intervenir militairement. Il s'agit de l'Egypte.
Le résultat est que cette coalition sera une nouvelle foi considérée comme une coalition occidentale, comme une nouvelle croisade dirigée par les Etats-Unis. Un mandat de l'ONU et une coalition sous son nom  aurait au moins pu nuancer cette impression
L'EIIL a donc gagné quels que soient les dégâts qu'il subira et même s'il disparait.

En fait, et ne nous leurrons pas. Pour se débarrasser des islamistes dans les pays majoritairement musulmans, il n'y a pas 36 solutions. Et ce n'est pas une coalition dirigée par les Etats-Unis qui y parviendra. Je vois 3 solutions.
Les musulmans réagissent eux-mêmes au phénomène, s'organisent et chassent ceux qui, selon eux, mais c'est davantage nous qui le disons, ont une vision pervertie de l'islam qu'ils trahissent. Honnêtement je n'y crois guère, même si c'est pourtant la meilleure solution.
Une autre solution serait de remettre ces pays sous mandat, protectorat ou je ne sais quoi. Pas facile et surtout pas politiquement correct.
 La dernière solution revient à la précédente sous une forme différente : on rejoue la carte de dirigeants musclés laïques ou pas obsédés par la religion. Donc on sauve el Assad, on conforte le général Sissi en Egypte, on trouve de remplaçants à Khadafi et Saddam Hussein , et vous verrez, le monde ira mieux.
Quant au traitement de ceux qui sont chez nous, j'ai bien une petite idée, mais pas très humaniste.

jeudi 11 septembre 2014

Veulent-t-ils la guerre? Par simple allégeance?





L'UE, semble-t-il, a décidé de mettre en œuvre un nouveau train de sanctions contre la Russie.
Si on veut faire un historique des sanctions, on découvrira que les premières sanctions significatives ayant amené une riposte de la part de la Russie que subissent actuellement les producteurs d'agro-alimentaire ont été prises suite au crash du vol MH 17 dont la Russie a été désignée directement ou indirectement comme coupable. Il y avait des preuves soi-disant. Or s'agissant de preuves, rien n'a été mis sur la table et le rapport préliminaire qui vient de paraitre sur ce sujet est bien loin d'en apporter. Au passage on comparera la rapidité des conclusions concernant le crash de l'avion algérien qui s'est écrasé peu après au-dessus du Mali et la lenteur des mêmes conclusions concernant le vol MH 17 dont on se demande si on les aura un jour. On pourrait croire que dans les deux cas, vitesse excessive d'un côté, lenteur surprenante de l'autre, que la vérité n'a pas forcément intérêt à émerger.
Cela étant dit, en tout état de cause, on peut affirmer aujourd'hui que les sanctions  prises par l'UE, je ne parle pas des Américains qui ont cette habitude de sanctionner les régimes qui ne leur font pas allégeance, n'étaient en aucun cas justifiées par les raisons alléguées. Reste qu'à ce jour et malgré un premier rapport intermédiaire qui n'est même pas foutu de déterminer quel type d'arme a été utilisé (au vu des photos des impacts et des trous de forme régulière qu'on peut voir sur la carlingue, l'hypothèse d'un tir canon air-air est loin de pouvoir être exclue, donc forcément un tir ne venant ni des séparatistes et pour cause, ni des Russes), les sanctions ont été maintenues.

Et donc aujourd'hui un nouvel ensemble de sanctions semblerait être en phase d'être annoncé officiellement.
Là-aussi on peut s'étonner. L'annonce préliminaire de ces sanctions se situait à un moment où l'armée ukrainienne se prenait une pilée qu'on a justifiée par la présence de forces russes sans encore qu'aucune preuve sérieuse ait pu être exposée. Mais à ce moment on donnait à la Russie une semaine pour "rectifier le tir". Et juste une semaine plus tard était signée une trêve entre les séparatistes et le gouvernement putschiste de Kiev dont il semble, et c'est Kiev qui le dit, que malgré quelques débuts difficiles, elle est globalement respectée. Et c'est donc à ce moment où l'horizon semble s'éclaircir, au moment où un règlement politique semble pouvoir prendre le relais d'une guerre civile, que l'UE acte le train de sanctions contre la Russie. L'UE sanctionne donc l'action diplomatique de la Russie en vue de l'instauration d'une paix durable en Ukraine.

Il faudrait être complément idiot, fêlé de la calebasse pour ne pas comprendre que l'Ukraine n'est qu'un prétexte à l'affaiblissement de la Russie, que l'UE, volontairement ou sous pression, en fait les deux à priori, je vais y revenir, s'est transformée en agent de la politique extérieure d'Obama, accessoirement prix Nobel de la paix.
En fait les choses, semble-t-il, n'ont pas été simples. Malgré le peu de publicité faite à ce sujet, il est clair que certains pays membres de l'UE (à priori Autriche, Finlande, Suède, Slovaquie, Italie – tout ça sous réserve) n'étaient pas d'accord du tout pour sanctionner la Russie dès lors que la voie de la diplomatie semblait être réouverte. D'autant plus que il est évident qu'il y aura une série de contre-sanctions qui continuera à affaiblir une UE déjà pas tellement en forme. Il semble donc qu'on ait forcé la main à certains pays. Par ailleurs, on peut se demander si l'allégeance des autres pays, dont la France et l'Allemagne, pays dont les dirigeants ont été largement espionnés par leur alliés américains sans que finalement à part quelques protestations de principe on s'en soit réellement ému, donc on peut se demander si les écoutes de la NSA n'ont pas créé les conditions pour avoir tous ces dirigeants à la botte de cet allié aux méthodes douteuses. C'est un euphémisme.

On aurait envie de crier "au fou!" si on ne comprenait pas qu'il s'agit bien là d'une stratégie où l'UE joue le rôle qu'elle semble désormais préférer, celui de supplétif, d'où, je le répète, l'Ukraine est exclue. Ce n'est juste qu'un prétexte et d'ailleurs cette politique imbécile et dangereuse de sanctions présente désormais un risque certain pour ce pays. Doit-on poursuivre, la Russie doit-elle encourager un processus de paix dès lors qu'elle est de toute façon sanctionnée? Peut-être finalement est-il plus intéressant pour elle d'envahir l'est de l'Ukraine, en tout cas pas plus nocif que de créer les conditions de négociations ou encore de s'en tenir à une position d'aide mesurée aux séparatistes, une aide qu'on pourrait comparer à celle apportée par les occidentaux, via en particulier certaines officines dites privées type blackwater au gouvernement putschiste de Kiev et à ses milices évoquées dans le précédent billet

Mais en fait, je pense qu'on peut vraiment crier "au fou!". Car ces nouvelles sanctions qui visent à nuire à l'industrie pétrolière du pays, quitte au passage à mettre en difficulté des compagnies occidentales, preuve que la détermination est grande de démolir la Russie, prennent cette tournure qui fait que désormais tout devient possible.
Car la Russie ne se laissera pas étrangler. Et à un certain stade il est quasiment certain que c'est la guerre qui s'imposera comme issue à une crise si celle-ci devient profonde.
Les Américains n'aiment pas Poutine et réciproquement. Ils préféraient évidemment l'ivrogne Eltsine qui leur permettait de piller les ressources de la Russie via les Khodorkovski ou autres. Poutine c'est celui qui leur dit "non!" quand il s'git de préserver les intérêts de son pays. Nous aimerions en Europe avoir de tels dirigeants, et à la tête de l'UE. Car il est triste de constater que ceux qui n'ont que l'Europe à la bouche sont les principaux artisans de la colonisation de cette dernière, le fameux traité transatlantique constituant l'acte fondateur de cette colonisation. Simultanément en encourageant une immigration et en interdisant l'intégration, le mouvement en sera d'autant plus facilité dès lors que les identités nationales auront disparu et que la référence à une civilisation européenne  sera oubliée. Le rêve de l'OMC se réalise dont un des anciens présidents, Peter Sutherland (qui fut également patron du GATT) comme par hasard nommé à l'ONU comme responsable des mouvements de population déclarait en 2012 devant la chambre des Lords "il y a liberté mondiale des mouvements des capitaux, il y a liberté mondiale des mouvements  des biens et services, je souhaite la liberté mondiale des personnes, les hommes ont liberté d'aller partout dans le monde", et "il faut détruire l'unité interne des nations européennes". Pas de problème, il est entendu et même écouté. Et évidemment dans ce cadre la Russie et ses frontières font tache.
Comprenons donc bien que le mouvement qui est en marche tend à éliminer les obstacles. Et la Russie en est un. N'oublions pas que cette dernière est membre des BRICS  et que ceux-ci viennent de mettre en place, pour eux, une alternative au FMI et à la banque mondiale. N'oublions pas que la Russie et la Chine s'engagent dans une voie où le dollar ne serait plu la référence en termes d'échanges internationaux. Et ça c'est évidemment inacceptable. Et vous voyez donc que là-dedans l'Ukraine ne représente rien, absolument rien, que son sort tout le monde s'en tamponne, sauf peut-être les Russes, mais que la crise ouverte par l'UE, entretenue par les américains sous la forme d'aides publiques ou privées (voir à ce sujet les vantardises de Soros) constitue le prétexte, même pas idéal d'ailleurs quand on s'attache aux faits et notamment aux faits présents, mais ça on s'en fout, pour tenter de régler son compte à la Russie.

Mais le problème, c'est que c'est un morceau de choix qui ne se laissera pas faire. Les occidentaux croyant que le monde fonctionne comme eux ont sans doute espéré que le peuple russe craignant les effets des sanctions allait s'opposer à son président. C'est l'effet inverse qui s'est produit. Et connaissant un peu ce pays, si certains espèrent une alternative, ils risquent si elle se réalise de s'en mordre les doigts car l'hypothèse le plus probable est que dans ce cas ce serait les ultra-nationalistes qui prendraient la place, faisant passer le président actuel pour joyeux un boy-scout.
La guerre n'est donc pas une hypothèse dont la probabilité est négligeable. Cette option sera préférable à un chaos interne du fait d'une économie sinistrée à cause de sanctions ayant ce but. C'est pour moi une certitude. Et évidemment cette guerre sera nucléaire, peut-être de" faible intensité" mais nucléaire quand même avec  l'usage d'armements nucléaires tactiques, faciles d'emploi, indécelables car très mobiles et dont l'armée russe dispose en masse contrairement à l'OTAN en Europe d'ailleurs. Ce sera là un rééquilibrage d'une potentielle infériorité dans un cadre conventionnel, même si par ailleurs il n'existe pas d'armée otanienne et que donc ce déséquilibre ne connaitra des effets qu'à moyen terme. En outre dans le cadre des tensions existant entre les Etats-Unis et la Chine, prémices d'une lutte pour la suprématie mondiale, il n'est pas sûr que cette dernière reste neutre. En tout état de cause, ça fera mal à tout le monde, et surtout à l'Europe.

A un moment de l'histoire du monde où depuis le prise de fonction d'Obama et de son discours du Caire, l'islamisme sunnite connait des heures prospères et en vient à être considéré comme le danger n°1, car menaçant même les Etats, nos Etats, de l'intérieur, on peut s'interroger sur cette volonté subite d'affaiblir le pays et le chef d'Etat en pointe dans la lutte contre ce fléau, cela au risque d'une guerre qui ferait disparaitre de la scène internationale le second rideau de cette lutte.
C'est un service immense rendu à ceux que par ailleurs on prétend vouloir combattre tout en continuant à aller baiser la babouche de ceux qui les financent. Doit-on y voir une intention, une intention contraire aux discours officiels qui ne peuvent être que ce qu'ils sont, car destinés à des peuples qui ne peuvent entendre que ce genre de discours? Je vous laisse juges.
En tout cas pour ma part, j'ai honte de cette Europe non seulement incapable de protéger es intérêts, et même tout simplement d'exister. J'ai honte de cette Europe qui lutte contre elle-même sur un claquement de doigt. Elle ne mérite pas d'exister et elle disparaitra. Reste à voir comment, l'idéal étant que ce processus vienne des nations. Mais compte-tenu des dirigeants de ces dernières, ce sera sur ses peuples qu'il faudra compter.

dimanche 7 septembre 2014

Un peu d'héraldique et quelques petites considérations





Une photo aperçue il y a peu de temps sur le site du Figaro a attiré mon attention. Pas qu'une d'ailleurs, une seconde conclura ce billet.
Certains auront ans doute remarqué que je m'intéresse à ce qui se passe en Ukraine, ayant déjà produit quelques billets à ce sujet  dont certains au tout début des événements  ayant conduit à la fuite du président en titre et qui prévoyaient une aggravation de la situation eu égard à la diversité ethnique, religieuse, et  historiques et économique d'un pays profondément divisé et dont les divisions depuis une dizaine d'années (la fameuse révolution orange) ont été instrumentées, c'est mon avis, par les Etats-Unis  pour pousser ses pions via l'OTAN et une UE de plus en plus servile et tenter d'affaiblir une Russie qui après les années de déprime de la période eltsinienne souhaitait reprendre son destin en main et revenir sur la scène internationale. Ce à quoi elle parvint rapidement faisant de son président, parfois premier ministre, la cible à abattre.
De fait les Etats-Unis et leurs larbins otanesques et européens, les mots sont peut-être durs mais c'est hélas bien ainsi que je vois les choses, ont de plus en plus de mal à cacher leur objectif derrière des principes dont eux-mêmes se foutent pas mal quand ça les arrange, et inutile de gratter profond pour trouver des exemples, et implicitement souhaitent que le conflit continue. Comment expliquer autrement des prises de sanctions le jour où les exigences formulées par ceux qui les décident trouvent un début d'accomplissement dans la signature d'un accord entre les parties. Après tout si quelle que soit la configuration on est condamné à être sanctionné alors autant l'être pour quelque chose, non? D'autant plus qu'aucun arbitre, l'ONU ayant visiblement cessé d'exister, n'est là pour mesurer la bonne ou la mauvaise foi des uns et des autres.

Mais puisque nous en sommes quand même à la prétendue défense de valeurs occidentales, voyons à partir de la photo à laquelle je fais allusion quelles valeurs l'Europe et les Etats-Unis défendent.



Cette photo récente (source Figaro) nous montre des "soldats" sur un engin blindé paré de deux drapeaux ukrainiens orné de symbole. Le drapeau du fond indique que nous avons affaire ici au bataillon Azov.
Afin que vous y voyiez plus clair, je vous reproduis ici l'écusson intégral de ce bataillon.


Voyons de quoi il se compose.
En haut le nom Azov en cyrillique.
Sur fond de drapeau Ukrainien vous avez au premier plan du dessin la "rune du loup" (Wolfsangel) qui aura peut-être rappelé quelques souvenirs aux gens les plus âgés puisque ce symbole n'était autre que celui  inversé de la division SS das Reich que je reproduis ci-dessous.



 Sous la rune du loup, encore une inversion, de couleur cette fois avec ce cercle blanc qui noirci devient le soleil noir un des symboles du troisième Reich.



Et pour terminer en bas de l'écusson une autre inversion avec le trident qui n'est rien d'autre qu'un aigle inversé, cela étant bien plus visible sur l'écusson d'un autre bataillon nommé Donbass et constitué en avril de cette année.


Le bataillon Azov est aussi appelé le "corps noir" ainsi qu'écrit sur l'insigne de manche de ses troupes.


 "Tchornii korpus" en cyrillique signifie bien "corps noir". Or le corps noir fait implicitement référence à la SS, comme on peut le voir sur cette vieille feuille de chou.


Pour ceux qui ne maitrisent pas l'allemand, je traduis le titre et le bandeau :
Le corps noir – Journal des SS (Schutzstaffeln, troupes de protection) du NSDAP (parti nazi)


Voilà donc une part des valeureux défenseurs de la démocratie et de nos valeurs occidentales, voilà donc ceux auxquels nous apportons notre soutien. Juste de fiers héritiers de ceux qui jadis aidèrent les nazis dont ils portent désormais les symboles (inversés) aux massacres de Babi Yar. Bon sang ne saurait mentir, n'est-ce pas.
De fait le bataillon  Azov est constitué d'un noyau dur appartenant au fameux secteur droit sans qui l'Euro-maïdan n'aurait pas connu son succès auquel se sont agrégés d'autres nationalistes ukrainiens et des représentants de la mouvance pro-nazie européenne, notamment des pays baltes pas davantage nets que les Ukrainiens ayant collaboré avec les nazis, mis pas seulement, un ramassis de raclures ayant trouvé le moyen de tuer en toute légalité et même avec la bénédiction des nations occidentales.

Mais sans doute que j'affabule. BHL ne les a pas vus, Fabius n'a pas remarqué de gens d'extrême-droite lors du coup d'Etat. Et les journalistes non plus n'ont rien vu. Donc je rêve.
J'espère juste que si un jour le service d'ordre d'un parti que je ne nommerai pas arbore sur son brassard un aigle et des fleurs de lys (symbole de la division SS Charlemagne, la nôtre à nous), les mêmes seront plus vigilants. Mais ça j'y compte bien.

Ah oui, j'allais oublier une dernière photo. On sait, puisque les Américains l'ont dit, puisque les Européens l'ont dit, puisque l'OTAN l'a dit que la Russie livre du matériel aux rebelles (terroristes, pardon!) ne pouvant se satisfaire des prises de guerre pourtant nombreuses qu'ils font à une armée en débandade.
Mais évidemment la réciproque n'est pas vraie. Comme d'ailleurs il n'y a pas de conseillers de pays membres de l'OTAN en Ukraine, ni de troupes (évidemment puisque ce sont des milices privées, les mêmes que celles qui combattent avec les troupes américaines sur leurs théâtres d'opération – personne d'ailleurs n'a jamais pensé à se demander qui les payait puisqu'il semblerait que l'Ukraine n'ait plus le sou).
Alors donc cette dernière photo extraite aussi du le Figaro.


On y voit un véhicule (Hummer avec mitrailleuse de 50mm) qui ne me semble pas vraiment en dotation dans l'armée ukrainienne mais pourtant arborant un drapeau ukrainien accompagné (ou poursuivi peut-être?) par un camion de fabrication russe. Qu'en déduire? Même pendant la guerre d'Afghanistan, celle qui opposa les soviétiques aux résistants afghans, les Américains étaient plus discrets!