"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mercredi 31 mars 2010

Bouclier fiscal

Aujourd'hui, le débat au sujet de ce fameux bouclier fiscal est de nouveau sur le tapis et divise même ceux qui ont adopté sa mise en place en 2007, ou plutôt son aménagement à cette date. Car ce n'est pas Sarkozy qui a mis en place cette mesure, c'est de Villepin en 2006 avec un taux d'imposition maximum de 60%. Ce dernier semble oublier aujourd'hui qu'il fut l'initiateur d'une mesure qu'il condamne aujourd'hui.C'est devenu un vrai politicard.

On peut dire quelques mots sur ce bouclier, même si finalement le débat ne porte pas réellement sur sa pertinence ou son inopportunité.
C'est un dispositif que évite de payer en impôts plus de la moitié de ses revenus. En entend par impôts, l'impôt sur les revenus,l'ISF, la taxe foncière la taxe d'habitation et les cotisations sociales. Et les revenus pris en compte sont constitués des salaires, plus-values, revenus fonciers, intérêts de plans d'épargne populaire et des intérêts des assurance-vie en support euro.
Il bénéficie aux plus riches, notamment à ceux qui disposent d'un important patrimoine immobilier et paient l'ISF, mais aussi à des gens au revenu très modeste disposant d'un salaire mensuel d'environ 1000 €, mais qui paient de fortes taxes foncières ou d'habitation. Les plus pauvres représentent plus des deux-tiers des bénéficiaires mais l'essentiel des sommes remboursées par le fisc vont aux plus riches.
Une première pause pour faire remarquer que les contempteurs du bouclier fiscal oublient de rappeler que la mesure bénéficie majoritairement aux plus pauvres qui vont sans doute sauter de joie quand on supprimera ce bouclier au nom de l'équité et pour faire payer les riches. Mais après tout, ils n'auront qu'à brader leurs biens, ces ploucs.

Pourquoi ce bouclier fiscal ? Si vous êtes de gauche et obtus, vous répondrez que c'est pour faire plaisir aux riches. Sinon, vous considérerez que c'est pour éviter les fuite des capitaux et assurer plus de rentrées fiscales que ce que coûte le bouclier. Et puis aussi, il s'agissait d'être raisonnable. Avant le bouclier fiscal certains pouvaient être amenés à payer davantage d'impôts que leurs revenus. On a en mémoire certains propriétaires de l'ile de Ré soumis à l'ISF alors qu'ils disposaient de faibles revenus. Ceux qui en avaient donc les moyens sont partis ailleurs, souvent pas très loin, à Bruxelles ou à Londres où ils se sont délocalisés avec leurs capitaux et leurs sociétés.
L'objectif semble d'ailleurs avoir été partiellement atteint puisque dès 2007 le nombre de départ a diminué de 15% tandis que celui des retours a augmenté de 9%. Mais il y a encore des progrès à faire puisque 30 milliards de capitaux seraient encore à l'extérieur. Le manque à gagner en termes de rentrée fiscale serait de 7 milliards d'euros. Pour juger de l'efficacité du bouclier fiscal, il faut donc attendre encore quelques années à condition que celui-ci ne soit pas menacé. Or, c'est le cas et même avant un hypothétique retour de la gauche aux affaires. L'attentisme devrait donc être de mise pendant un certain temps, à moins d'inscrire comme l'ont fait les Allemands le dispositif dans la constitution.

L'opposition au bouclier fiscal semble être plus idéologique que pragmatique.Certes, il reste à régler la question des niches fiscales, mais en France et à gauche il existe une obsession qui est de faire payer les riches jusqu'à plus soif. François Hollande déclarait en 2007 "je n'aime pas les riches", bien qu'on puisse considérer qu'il en fait déjà partie. Il ne faisait là que rapporter la pensée de beaucoup de Français qui ont un rapport trouble avec l'argent. Car certes, ils n'aiment pas les riches mais font le bonheur et la fortune de la Française des Jeux en espérant le devenir. On ne voit guère de grands gagnants se démettre de leur nouvelle fortune en crachant sur l'argent que leur a fourni le hasard et en disant que n'ayant jamais aimé les riches, ils n'allaient pas commencer à se détester maintenant.
Ce discours haineux vis-à-vis des riches connait donc un certain bonheur et une aura suffisante pour dénaturer le bouclier fiscal.Et également maintenir cette exception française qu'est l'ISF impôt qui coûte plus cher à percevoir que ce qu'il rapporte mais qui fait tellement de bien à tant de Français (effet placebo) que personne n'ose le remettre en cause.
De ce fait, alors qu'ils l'ont massivement voté il y a moins de 3 ans, des députés de la majorité sont prêts à sacrifier ce bouclier pour des raisons électoralistes. L'opinion une fois de plus dicte sa loi. Le gouvernement aura-t-il le courage de tenir ? A suivre. 

Nota : je ne bénéficie pas du bouclier fiscal et je ne suis pas soumis à l'ISF. De plus, je paie, bien qu'expatrié mes impôts en France.

mardi 30 mars 2010

Gare aux statistiques


Un article du Point sur son site internet et en date du 29 mars titre :

Discriminations: 40% des victimes sont d'origine immigrée

Ceci est tiré d’une étude conjointe de l’INED et de l’INSEE "Trajectoires et Origines". 
Inquiétant, non ? Serions-nous devenus un pays raciste ? C’est du moins ce que laisse supposer le titre.
Déjà le titre de l’étude me laisse supposer qu’on s’est beaucoup intéressé aux immigrés et aux personnes d’origine immigrée. Si on a négligé les autres, ceci explique peut-être cela.

Mais regardons l’article de plus près.
L’enquête a été menée auprès de 22 000 personnes  âgées de 18 à 50 ans. Déjà on remarque qu’on va éviter soigneusement les discriminations dues à l’âge ; mais ce n’est pas sûr comme nous allons le voir plus loin.

Sur ces 22000, un peu moins de 14% prétendent avoir été victimes de discriminations d’ordre sexiste, raciste, homophobe, liées à l'âge, à la religion ou à l'état de santé au niveau du travail, du logement, de l’école, de l’espace public. Si on rapporte ce pourcentage aux 40% tapageusement exhibés en titre, on arrive à quelque chose comme : 5,6% de la population résidant en France estime avoir été victime de discriminations liées à leur origine ethnique. C’est vrai que déjà ça impressionne moins le lecteur.

Mais continuons.
« L'expérience est rapportée par 10% des individus composant la population majoritaire (ensemble des Français qui ne sont pas immigrés ni fils ou filles d'immigrés ou de personnes nées dans les DOM), par 24% des fils d'immigrés et 26% par des immigrés, soit une proportion deux fois plus élevée dans les deux derniers groupes. »
Comme on ne connait pas l’échantillon de base (les caractéristiques de ce gros échantillon de 22000) l’information est pauvre, même sans intérêt. On imagine fort bien le journaliste citant quelques chiffres incomplets mais abondant dans le titre de son article : les immigrés ou les fils d’immigrés sont majoritairement discriminés.


Allons plus loin.
«  Interrogées sur les motifs pour lesquels elles pensent avoir été discriminées, ces personnes citent leur origine (37%), la couleur de leur peau (20%), leur sexe (17%) et leur âge (12%), des motifs "tellement saillants qu'ils tendent à dissimuler les autres critères de discrimination". » (nota : la dernière phrase est tirée de l’étude.)
Là, c’est clair. L’origine ethnique est prépondérante dans les motifs de discrimination. L’âge, par contre est tout de même significatif, ce qui est étonnant dans une population âgée de 18 à 50 ans. Mais rapporté aux 14% de personnes se prétendant victimes de discriminations, ça ne fait tout de même qu’1,7% de la population globale discriminée à cause de son âge. Ce qui parait donc significatif en première lecture ne l’est plus dès qu’on prend le temps de saisir sa calculette.
Et puisque la calculette est encore chaude, allons-y : 5,5% des personnes interrogées se prétendent discriminées  à cause de leur origine, 2,8 à cause de leur couleur de peau, et 2,4 à cause de leur sexe.
Et bien, même si on peut faire mieux, c’est pas mal quand même pour un pays raciste, sexiste et anti-vieux.


Notons tout de même que tout cela ne repose que sur des impressions et non des réalités constatées.

Et dans ce cadre, il est normal que la population majoritaire se situant dans cette tranche d’âge, c'est-à-dire blanche et hétérosexuelle se sente moins discriminée que les autres. Quel pourrait être le motif de discrimination à part le sexe ?
Quant à l’impression des autres d’être discriminés, elle ne peut que se renforcer après de pareils titres et après ce travail d’intoxication mené par les associations bienpensantes.

Un exemple :
-          Gérard, 35 ans, 1m80, blanc, châtain, les yeux bleus, hétérosexuel, se présente à un entretien d’embauche. Et ça ne fonctionne pas. Va-t-il penser que la couleur de sa peu, de ses yeux, de ses cheveux sont la raison de son échec ? Il va peut-être se dire qu’il était là parmi de multiples candidats et qu’un de ceux-ci correspondant davantage au profil recherché par l’employeur.

-          Boubacar ou Mohamed se rendent au même entretien d’embauche. Ils ont pris soin de suivre les recommandations de madame Morano pour s’habiller. Ils ne sont pas non plus embauchés. Ils peuvent alors, soit faire comme Gérard, soit justifier leur échec par une discrimination, cette solution ayant en outre l’avantage de ne pas avoir à se remettre en cause. Et comme le sondeur de l’Ined passe chez eux demain, ils vont pouvoir se lâcher.

Voilà à quoi servent les statistiques. A influencer le lecteur distrait ou à conforter l’idéologie des autres. On retrouve là les propos de Michèle Tribalat que j’ai cités il y a deux jours dans le post sur l’affaire Zemmour.

lundi 29 mars 2010

Un homme, ça s'empêche !

Ça se passe au Maroc au début du siècle dernier. Une nuit deux soldats français vont relever une sentinelle. Ils trouvent à la place un cadavre, égorgé, émasculé, les sexe dans la bouche. L'un des deux hommes, éduqué, instruit, essaie de comprendre, de trouver les motifs qui peuvent expliquer cet acte barbare. Le second, lui, ne veut rien entendre des rasions évoquées par le premier. Ceux qui ont fait ça quelles que soient les raisons profondes qui les ont poussé à cet acte, ont tort. Alors il juge, tout simplement, en déclarant : "un homme, ça s'empêche". C'est le premier, directeur d'école à Alger, qui rapportera cette histoire à Albert Camus. Car le deuxième homme n'est autre que le père de Camus, et qui mourra lors de la première guerre mondiale alors que le futur écrivain n'avait pas un an.

Cette simple phrase, prononcée par un homme disposant d'une éducation pourtant rudimentaire, dévoile une haute conception de l'humanité. Un homme n'est pas seulement ce qu'il fait, il est aussi ce qu'il s'empêche de faire. Ainsi tout n'est pas permis aux hommes dignes de ce nom, même aux plus malheureux, même aux plus opprimés. Et même pas à ceux qui persuadés de détenir l'unique vérité, veulent la faire partager aux autres, même à ceux qui n'en veulent pas.

Aujourd'hui, c'était un lundi. Après le week-end, comme ailleurs, à Moscou des milliers de personnes comme vous, comme moi, comme nos enfants, prenaient la métro pour se rendre à leur travail. Parmi eux il n'y avait pas de présidents, pas de ministres, pas de députés , pas de généraux, pas de riches hommes d'affaires. Non simplement des gens qui entamaient une semaine de travail souvent pour un salaire de misère. 38 d'entre eux, au moins, ne rentreront plus jamais chez eux. Leurs proches, leurs parents, leurs enfants ne les verront plus jamais. Ils ne pourront même pas certainement se recueillir devant leurs corps déchiquetés.
Cela parce que l'humanité avait quitté l'âme de deux femmes avant même que la vie ne les quitte.
Cela au nom du Très Haut.

C'était à Moscou, aujourd'hui. Hier, c'était à New-York, à Londres, à Madrid. Où demain ?
Quel est ce dieu qui priverait sa création, l'homme, de son humanité ?

dimanche 28 mars 2010

Affaire Zemmour : affaire d'Etat ?

L'objet du scandale (vidéo)

Eric Zemmour, individu aux multiples talents, journaliste, écrivain, chroniqueur, est l'homme dont on parle beauccoup en ce moment, l'homme par qui le scandale est arrivé.

Ceux qui suivent un peu Zemmour, qui lisent ses livres, écoutent ses chroniques à la radio ou ses interventions télévisée (pas tellement chez Ruquier où l'émission est peu propice à cela), savent que cette phrase prononcée par Zemmour prétendant que si les noirs et les arabes sont davantage contrôlés c'est parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes et que c'est un fait, est d'une étonnante banalité par rapport à ce qu'il a écrit ou dit sur l'existence de races, sur la séparation des ethnies, sur les problèmes de l'intégration, etc.
Curieusement la proposition sur laquelle on l'attaque, et il faut voir comment, est une de celles qui ne devrait pas porter polémique puisque, effectivement, c'est un fait. D'ailleurs ses détracteurs ne se sont pas attaqués à ce fait en essayant de démontrer que l'affirmation de Zemmour était fausse. Le seul problème est qu'il ait osé dire publiquement une chose que tout le monde sait.

Alors on l'attaque de tous côtés. Tout ce que la France compte d'associations contre le racisme est partie en guerre contre lui. Il est assigné devant le CSA et devant la justice pour propos racistes. Car énoncer un fait peut maintenant être assimilé à des propos racistes. Pour cela on n'hésite pas à déformer ses propos : il a dit que tous les noirs et les arabes sont des trafiquants, que tous les trafiquants sont noirs et arabes. Enfin toutes les variations y passent. C'est la curée de la part de la bienpensance. Laquelle ne fait pas dans la nuance ni dans l'intelligence. Comme Zemmour l'a lui même souligné, on aurait pu lui rétorquer que le fait énoncé était vrai, certes, mais qu'il signalait la précarité ou l'isolement d'une population qui n'avait trouvé d'autre solution pour s'en sortir que la délinquance. Même si l'explication n'est pas suffisante, elle aurait été facilement admise dans le climat de pensée actuel et aurait nettement atténué la portée des propos de Zemmour. Mais pas question de raisonner quand on a décidé d'avoir la peau de quelqu'un. Zemmour doit disparaitre du PAF, un point c'est tout.
Le président du CSA, Rachid Arhab, bien que s'exprimant à titre personnel en déclarant que tous les arabes ne sont pas des délinquants et qu'ils peuvent même être au CSA, rend cette éventualité plausible. Reste maintenant à entendre la justice qui nous dira clairement si sur certains sujets sensibles, il est désormais interdit de dire la vérité, d'énoncer des faits. Si Lénine disait que les faits étaient têtus, la bienpensance ne le voit pas, elle, de cette manière pointant du doigt le racisme de ceux qui dévoileraient ces faits s'ils ne vont pas dans le sens de leur idéologie. Staline n'aurait pas fait mieux. Attendons donc ce qu'en dira la justice.

Notons aussi que Zemmour ne s'est pas rendu à cette émission de l'ignoble Ardisson qui l'a trahi au post-montage (vous aurez noté l'incrustation  Immigration Zemmour dérape sur la vidéo, ce qui est déjà un jugement de valeur appelant à la stigmatisation de l'individu) pour sortir une phrase "provocatrice" de plus. Il faisait juste la promotion de son dernier livre et répondant à un bien-pensant et à une cruche qui l'interpelaient sur les arabes ou noirs contrôlés 17 fois dans une journée (!). Zemmour en énonçant le fait qui lui est reproché ne faisait que défendre la police accusée implicitement de racisme. Or, silence radio du côté de la place Beauvau où Hortefeux ne semble pas très enclin à défendre l'honneur de ses forces de police.
En tout cas, l'affaire est intéressante.C'est vrai qu'il traine déjà sa gamelle des Auvergnats.

En dehors du cas Zemmour, il faut aussi parler de l'affaire qui le sous-tend et qui justifie le titre de ce post: l'affaire Bilger. Ce dernier, avocat général à la cour de Paris tient un blog aussi, et bien plus lu que le mien. Sur son blog, il traite de l'affaire Zemmour en défendant le droit d'expression de ce dernier même s'il estime qu'il en fait trop et surtout en confirmant le fait. Pour cela il invite ceux qui douteraient à venir faire un tour aux audiences correctionnelles ou criminelle de la cour de Paris pour le constater de visu.
Mais au-delà de cette défense de l'expression zemmourienne, il ajoute une chose intéressante dans le même post. Je cite : "Il n'est point besoin d'aller chercher des consolations dans les statistiques officielles dont la finalité presque exclusive est de masquer ce qui crève les yeux et l'esprit si on accepte de regarder. " Cette affirmation est bien plus grave que la phrase de Zemmour. En fait, Bilger par cette phrase dit simplement qu'on nous ment.
Le résultat ne s'est pas fait attendre longtemps. Bilger a été convoqué vendredi dernier pas le procureur général de Paris. Michèle Alliot-Marie a justifié cette convocation. Donc nous ne sommes pas loin de l'affaire d'Etat effectivement.

Et puisqu'on parle de statistiques dont Alferd Sauvy disait qu'elles étaient constituées de chiffres qui étaient de petits être fragiles à qui on peut tout faire dire sous la torture, je ne résiste pas à vous offrir ce passage tiré d'une interview donnée à l'Express après la sortie d'un livre qui devrait être retentissant de Michèle Tribalat démographe et directrice de recherches à l'institut national d'études démographiques : "Pouvoirs publics, médias, experts n'inventent pas des chiffres, mais ils privilégient les instruments qui relativisent l'immigration et présentent ses effets sous un jour favorable ou, lorsque ce n'est pas possible, qui mettent les immigrés ou leurs descendants en position de victimes." Le mensonge institutionnalisé.

Remercions donc Eric Zemmour qui à partir d'une vérité somme toute banale nous a permis de lever d'autres lièvres. Mais remercions surtout la LICRA, le MRAP, SOS racisme, le CRAN, le club Averroes  et autres qui sans leur intolérance et leur malhonnêteté ne nous auraient pas invité à faire d'autres découvertes qui ne sont pas vraiment à leur avantage.


samedi 27 mars 2010

Vive la burqa libre

 La femme est l'avenir de l'homme

Le Conseil d'Etat a planché sur le sujet à la demande du Premier Ministre. On ne sera pas déçu du résultat de la cogitation des sages de ce conseil. Le rapport n'est pas encore public, mais des éléments ont déjà filtré et été diffusés dans le Figaro.

Et bien, nous aurons, enfin vous aurez, car là où je vis cette pratique serait très mal vue, la chance de pouvoir croiser des belphégors dans la rue. Sans doute de plus en plus puisque l'islam représenté par ces choses sans forme que vous voyez sur la photo est un islam conquérant qui ira de victoires en victoires grâce à notre lâcheté.
Car, eh oui, la burqa ne sera pas interdite partout. Elle pourrait (le conditionnel s'impose car la loi définitive pourrait encore reculer) l'être seulement dans certains lieux, services publics, gares et aéroports, banques et bijouteries ainsi que dans d'autres laissés à l'initiative des maires et préfets qui nous publieront arrêtés et décrets. On souhaite bien du plaisir à ces derniers partagés entre pressions et recours administratifs.

Pourquoi une interdiction partielle ? Parce que le Conseil d'Etat s'est appuyé seulement sur la notion de trouble à l'ordre public. Il semble donc que la rue et autres endroits que ceux cités précédemment n'aient pas à bénéficier de l'ordre public ou de la sécurité. Dont acte. S'il en est ainsi, puisqu'il existe une différence de traitement entre l'espace public et les lieux publics, peut-être faudra-t-il songer à garantir par nous-mêmes notre sécurité hors des sanctuaires définis par le Conseil d'Etat.

La notion de dignité humaine n'a pas été retenue. Elle seule, compte-tenu de la définition restrictive de trouble à l'ordre public, pouvait permettre de généraliser l'interdiction. 
Mais les sages s'appuyant dur une rapport de notre jeune académicienne Simone Veil sur le préambule de la constitution ont estimé qu'il était difficile d'opposer la dignité au libre choix.. Ainsi, il n'est plus question de discuter de la dignité d'une personne adulte si elle est consentante. Il s'agit là d'une évolution dans la jurisprudence du Conseil d'Etat qui avait interdit le lancer de nains au nom de la dignité humaine alors que ces derniers étaient consentants et en faisaient même leur gagne-pain. Cette évolution de la jurisprudence pourra nous mener loin puisque ce que le sens commun présentait comme déviance ou perversité devra être désormais accepté dès lors que l'ancienne victime selon la jurisprudence ancienne sera devenue la bénéficiaire consentante de pratiques anciennement réprouvées. Une certaine idée du progrès dont nous remercierons notre jeune académicienne.
Notons tout de même qu'il sera proposer de punir sévèrement le maris qui obligerait son ou ses épouses à porter cette seyante tenue. Celles-ci étant sans doute invitées à les dénoncer !

Quant à la notion de laïcité, à moins qu'elle n'apparaisse dans le rapport qui sera bientôt rendu public, elle a été simplement oubliée. Sans doute est-elle dépassée.

vendredi 26 mars 2010

Dette publique et Euro

Hier se jouait le sort de la Grèce. L'affaire grecque a révélé la fragilité de l'euro ou plutôt la structure incohérente de la zone euro : pas de réelle politique budgétaire commune, pas de budget de type fédéral et pas d'harmonisation fiscale.
Certes tous les pays de la zone euro sont endettés mais des politiques budgétaires et économiques variables permettent de classer les différents pays selon leur possibilité de gérer leur dette aussi importante soit-elle. Car pourquoi a-t-on des inquiétudes pour la France et pas pour l'Allemagne alors que leurs niveaux d'endettement actuels sont proches ? Parce qu'il y a des pays vertueux comme l'Allemagne et les Pays-Bas, des pays à fort risque qui sont la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et l’Irlande appelés élégamment les PIIGS, et des pays se situant entre les deux dont la France que la rigueur ou absence de rigueur budgétaire fera basculer dans l'une ou l'autre catégorie.
Fallait-il payer pour la Grèce ? La première question à se poser est : le peut-on ? La seconde : est-ce utile ? Tant qu'on peut emprunter aux conditions actuelles on le peut toujours, en sachant toutefois que la dette augmentera. Mais comme la Grèce n'a cessé de trafiquer ses comptes depuis plus de 10 ans pour intégrer le zone euro, n'a pas sur réformer son économie, n'a pas été capable de maîtriser son économie parallèle qui représente quelque chose comme la moitié de son PIB et n'a donc pas su générer des rentrées fiscales suffisantes, peut-on lui faire confiance. Les Allemands ont dit non. Il faut dire qu'eux ont fait de sacré efforts que seuls peut-être les Allemands peuvent faire : pression sur les salaires, retraite à 67 ans ... Dans ces conditions normal de ne manquer d'enthousiasme pour renflouer des tricheurs et des incapables.

Quel avenir alors pour la zone euro ? Un éclatement à court terme ou une prise de conscience des Etats membres et une vraie politique budgétaire et fiscale dans cette zone ? Sans oublier que si la croissance n'est pas au rendez-vous, peu de choses seront possibles. Il est l'heure de s'inquiéter.
Bien sûr certains noterons que la dette n'épargne pas non plus ni les Etats-Unis, ni le Japon et qu'elle est même particulièrement élevée dans ces deux pays. Mais la structure de la dette y est bien différente. Aux USA, les détenteurs de la dette sont extérieurs à ce pays pour moins de 30 % du volume de celle-ci ; en outre les prélèvement sociaux y sont faibles et la marge de manœuvre pour les augmenter existe. Le Japon connait une dette astronomique, mais celle-ci est détenue seulement à raison de 5 % par l'étranger. En France ce pourcentage est de 61 % et la marge de manœuvre pour l'augmentation des prélèvements obligatoires est très faible. Par ailleurs, en France la dette n'a fait qu'augmenter depuis plus de 30 ans (voir tableau ci-dessous) et n'a pas connu de fluctuations d'ordre conjoncturel comme ailleurs. Il faut donc faire quelque chose et vite mais les forces politiques qui sont au pouvoir ou qui prétendent au pouvoir ne me paraissent pas capables du sursaut nécessaire. Les générations futures paieront. Les présentes doivent néanmoins se faire du souci pour leurs retraites.


Evolution de la dette en France

jeudi 25 mars 2010

La burqa, encore !

La burqa revient sur le tapis. Hier annonce présidentielle, aujourd'hui examen par le Conseil d'Etat des bases juridiques permettant son interdiction, cette dernière ne devant certainement être partielle. J'ai envie de dire tout ça pour ça.
Cette affaire de chiffon est symptomatique de la faiblesse de notre République, de son manque chronique de confiance en soi.

Cette affaire traine depuis des mois, a mobilisé longuement une commission parlementaire qui a été incapable de rendre un avis unanime, a révélé des clivages au sein des partis politiques, a dévoilé le doute au sein même du gouvernement.En juin de l'an dernier, la burqa n'avait pas sa place en France selon le Président de la République. Aujourd'hui, elle pourrait n'avoir pas sa place seulement dans certains lieux publics ou accueillant du public. Au nom de quoi ? la laïcité, la sécurité, la dignité de la femme.
Si c'est au nom de ces trois principes, l'interdiction partielle n'a aucune justification.

La laïcité, c'est ce qui permet de vivre ensemble. C'est une invention française (le terme de laïcité n'a pas de traduction dans le monde sauf en Turquie et au Mexique) qui a permis en reléguant la religion dans la sphère privée de réconcilier les Français et d'affermir la République. Elle a tué les passions qui ont déchiré parfois violemment les Français pendant des siècles. Permettre la visibilité outrancière d'une religion dans l'espace public est une remise en cause de cette définition française du vivre ensemble. J'ai du reste du mal à saisir la différence entre espace public et lieu public, la rue me paraissant aussi digne d'être respectée que l'école, les hôpitaux, la poste ou les banques.

La sécurité n'est pas non plus un principe qu'on peut sérier en fonction de l'endroit. La victime d'une agression dans la rue est autant victime que la banque qui se fait braquer. Si je voyais un individu cagoulé devant moi dans la rue, je ne serais pas plus rassuré que de le voir entrer à la poste.

La dignité de la femme n'est pas non plus diversement appréciable selon qu'elle se trouve dans l'espace public ou dans un lieu public. Et si la femme est consentante, là n'est pas le problème : pas plus qu'on accepterait de voir quelqu'un se flageller dans la rue, on ne peut accepter quelqu'un se spérant de l'humanité sous une bâche de toile.

Alors pourquoi prendre tant de précautions ? Pourquoi se résoudre à des demies-mesures ?
Au nom de la liberté on ne pourrait pas interdire certaines pratiques vestimentaires. Effectivement on en est plus à Saint-Just s'écriant : "Pas le liberté pour les ennemis de la liberté !". Au demeurant, et dans la mesure où les adeptes du chiffon revendiquent cette liberté de s'emprisonner au nom de leurs croyances religieuses, cette liberté n'a pas à leur être accordée au nom de la laïcité.
Les musulmans pourraient être choqués, se sentir stigmatisés. Les pauvres ! Mais les mêmes, contrairement à celles qui la portent, vous diront que la burqa n'est pas une obligation formulée par le coran et correspond à des coutumes locales. Où est alors la stigmatisation ? Au contraire, ils devraient être les premiers à militer pour la suppression de cette coutume barbare venue d'ailleurs et qu'on relie faussement à leur religion. Paradoxalement, c'est l'effet inverse qui se produit. Jeu de dupes ?
La peur de représailles de nature terroristes est aussi peut-être une explication. Dans ce cas, il ne faut même pas légiférer. Il faut tout enterrer : une demie-mesure n'entrainera pas une semi-bienveillance ou une colère atténuée de la part des fous de dieu. Au contraire, il n'y verront que faiblesse et encouragement à frapper davantage. Et puis si c'est ainsi pourquoi ne pas envoyer pour avis nos projets de loi à Tarik Ramadan ou à Ben Laden pour leur demander s'ils sont en phase avec la charia.

Enfin, toute cette gesticulation, sans présumer de ce que va nous donner comme avis le Conseil d'Etat aujourd'hui montre bien une République bien peu sure d'elle et de ses valeurs. Qui osera traiter de la place de l'islam en France en admettant que ce n'est pas une religion comme les autres ?

mercredi 24 mars 2010

L'intégration des maghrébins selon la Poste

Photo prise à Beaucaire selon son auteur.
Mais rien de grave. Quand les caractères latins figureront sous les caractères arabes, vous pourrez commencer à vous affoler. A moins que ce ne soit le signe de la réussite de notre intégration chez nous.

Oublions la taxe carbone !

Après avoir été retoquée par le conseil constitutionnel, cette fameuse taxe issue des brumes du grenelle de l'environnement et que Sarkozy comparait dans sa dimension à l'abolition à la peine de mort qu'on pourrait peut-être par souci de symétrie rétablir, vient d'être abandonnée par le gouvernement. Enfin, non, ne soyons pas mauvaise langue, elle est repoussée jusqu'à ce que l'Europe l'adopte.

Je trouve que c'est une sage décision. Mais il aurait été plus sage de n'y jamais avoir pensé.
Parce que cette taxe reposait principalement sur la double hypothèse d'un réchauffement climatique et de l'origine humaine de ce dernier. Suite aux travaux du GIEC, qui n'est pas un organisme de recherche scientifique, mais un organisme d'évaluation multidisciplinaire (son président est un économiste) à l'indépendance douteuse (*) chargé comme son nom l'indique d'évaluer à partir des recherches existantes l'impact de l'activité anthropique sur le réchauffement climatique, une partie du monde s'est affolée, une autre partie a vu miroiter des gains potentiels en espèces sonnantes et trébuchantes au titre des réparations pour les dégâts écologiques commis par l'occident, tandis qu'une partie moindre par son nombre, mais puissante sous d'autres aspects restait sereine et indifférente au danger annoncé. Ceci a amené Copenhague et son échec dont nous pouvons remercier les Chinois. Car entre temps et même avant, même si le climategate (**) a bien davantage été relayé par la presse anglo-saxonne que la nôtre, le GIEC a perdu quelque peu de sa crédibilité si bien qu'il sera maintenant contrôlé par un autre organisme (on peut aller loin comme ça) tandis que les sceptique dont Claude Allègre est une figure emblématique chez nous parviennent de plus en plus à se faire entendre.
Pour en revenir à notre sujet, cette taxe carbone n'aurait reposé que sur une hypothèse de plus discutables.
Par ailleurs, même dans le cas ou l'hypothèse du GIEC serait vraie, la seule France ne pèserait absolument rien avec cette mesure dans l'amélioration du climat. Tant que les Chinois et les Américains refuseront d'apporter des mesures, rien de tangible ne pourra arriver.

Les Français étaient opposés à la taxe, les partis politiques étaient parfois contre (PS), parfois pour mais contre aussi parce que c'était une proposition de Sarkozy surtout (donc les modalités ne pouvaient pas être bonnes) (les écolos), le seul étant officiellement pour, mais avec tout de même des réticences, restant l'UMP. La repousser à une hypothétique mesure européenne, l'abandonner en fait, parait donc aller dans le bon sens. D'autant plus que cette mesure avait également un objectif de basse politique politicienne : attirer une frange de l'électorat écolo. Les régionales ont montré que c'était là une chimère qui me laisse penser que Sarkozy n'est pas toujours un fin tacticien. Enfin quoiqu'il en soit, il a certainement compris et peut maintenant mener une politique sans trop de soucier des écologistes, sans par ailleurs totalement négliger l'écologie.
Adieu donc, taxe carbone !

* Il existe aux Etat-Unis le Chicago Climate exchange (CCX, dont l’un des principaux actionnaires est la banque Goldman Sachs, tout de même), pour faire simple une bourse du CO2 et autres gaz à effet de serre permettant aux industries les moins polluantes de vendre leurs droits à polluer à celles qui polluent davantage.

Ne soyez pas étonnés de découvrir que l’avocat qui a rédigé les statuts de la CCX est Barack Obama lui-même et qu’un des membres de l’Advisory Board n’est autre que Rajendra K Pachauri, président du GIEC. Par ailleurs Generation Investments Management, dont l'un des co-fondateurs est Al Gore, auteur d'un film catastrophiste truffé d'erreurs qui lui a tout de même valu le prix Nobel de la paix (conjointement avec le GIEC), est un des opérateurs majeurs du CCX.


** Il s'agit de la révélation d'un nombre important de mails passés entre membre du GIEC montrant que certains résultats étaient truquées et d'autres passés sous silence parce qu'ils n'allaient pas dans le sens d'un réchauffement climatique.

mardi 23 mars 2010

Une histoire belge

A lire : ça se passe aujourd'hui en Belgique (Wallonie), mais peut-être demain chez nous.

C'est ici

ou encore ici

Remaniement. Et après ?

Première réaction du Président à la défaite électorale aux élections ; un remaniement ministériel. Si on ose appeler ça ainsi. Ajustement serait plus juste, ou appel du pied à sa majorité.
Aux politiciens de sa majorité, bien sûr. Pas à ses électeurs.

Ont donc été débarqués Darcos et Hirsch. C'est vrai que le premier était bien terne à son poste de ministre du travail. Il avait connu des jours meilleurs à l'éducation nationale. Ceci dit, méritait-il d'être viré plutôt que de changer de poste ? Pour ma part, j'aurais préféré voir gicler Morano, la marchande de poisson (je m'excuse pour celles qui exercent cette profession et qui pourraient me lire !!!) ou d'autres que je ne connais pas parce qu'on ne sait même pas ce qu'ils font.
Le second, Hirsch, a à peu près fait ce qu'il voulait faire. On doit être avec lui dans le cas de figure d'un départ à l'amiable puisqu'il n'a jamais renié ses opinions de gauche et qu'il ne se sentait pas astreint à la solidarité gouvernementale. Et puis de toutes façons, il fallait bien en faire dégager un de ces ralliés, donc autant virer le moins soumis, et même le remplacer par quelqu'un de la majorité. Après avoir nommé des gens de gauche à plein de postes-clés, c'était la moindre des choses que Sarkozy pouvait faire. Un petit signal sans doute insuffisant adressé à ceux qui commençaient, parmi les politiques de droite, à voir tous ces postes échouer à la gauche au point qu'on commençait à croire que le talent avait déserté la droite.
Enfin globalement rien de folichon. Est-ce qu'un chiraquien et un villepiniste posés sur un maroquin suffiront à réunir une majorité qui connait quelques tensions. Rien n'est moins sûr.

En tout cas, ce remaniement ne doit pas beaucoup parler aux Français, du moins à l'électorat qui a porté Sarkozy au pouvoir, parce que, honnêtement, les autres on s'en fout. Même pas le moindre signe de reconnaissance après tous ces gens de gauche nommés ici et là. Les électeurs de l'Isère dont Migaud était député avant d'accéder tout récemment à la cour des comptes n'ont voté qu'à 25% pour la majorité. Bande de gougnafiers !
Donc pour les électeurs de Sarkozy, cet ajustement post-électoral sera surement de la plus grande transparence. Il parait que Fillon que je pense plus intelligent que Sarkozy, mais moins à l'aise sur les tréteaux et dans la tchatche, souhaitait un vrai remaniement, un vrai signal. Mais ce qu'il pense n'a sans doute pas d'importance aux yeux de Sarkozy et de Guéant. Dommage !
Le remaniement sera donc vite oublié et à peine commenté.

Reste donc maintenant à reconquérir les électeurs perdus. Reste finalement à appliquer le programme pour lequel on a été élu. Parce que, pour l'instant le compte n'y est pas. Aux avancées succèdent les reculades. A des discours fermes succèdent des mesures tièdes, voire rien du tout. Je conseille d'ailleurs à Sarkozy de ne plus s'exprimer sur certains des sujets qui l'ont porté au pouvoir. L'insécurité, par exemple. Je ne sais pas si la gauche aurait pu faire pire dans ce domaine. Ou encore l'identité nationale ou la fin de la repentance, autant de thèmes qui m'avaient bien plu en 2007, parce que je crois qu'une nation ne peut avancer qu'en étant fière d'elle et quand ses membres s'identifient à des valeurs communes. Là-aussi, c'est un peu raté. Le communitarisme ne cesse de s'affirmer aidé en cela par cette idée fixe de la discrimination positive, le non-respect de la loi sur la laïcité, l'incapacité de légiférer au sujet de la burqa après presque un an de réflexion, la mise à l'index de ceux qui s'élèvent contre l'aveuglement face à l'échec de l'intégration de certains de nos immigrés et, plus grave encore, de leurs descendants, (voir l'affaire Zemmour dont je parlerai un de ces jours), etc. On pourrait parler aussi du mérite républicain, un des thèmes électoraux de 2007. 3 ans plus tard, on se rend compte que peu à peu, avec la bénédiction du gouvernement, l'égalité des chances est remplacée par l'égalité des places, en fait l'attribution de places du fait des origines ethniques quand elles ne sont pas franchouillardes.
Et après ça on constate et on déplore (hypocritement à gauche qui a d'ailleurs gagné pas mal de régions grâce à ce parti) la montée du front national. C'était un coup de semonce, sans grande conséquence aujourd'hui. Attention à demain !

lundi 22 mars 2010

Régionales : c'est fini

Ça y est, c’est fini. Les urnes ont parlé, ou plutôt chuchoté. Ni bonne, ni mauvaise surprise (les bonnes surprises des uns étant les mauvaises surprises des autres), juste quelques confirmations : la moitié des électeurs n’a pas voté, la gauche l’a emporté en partie grâce au front national moins bien d’ailleurs que lors des précédentes d’ailleurs puisque la droite emporte 3 régions sur les 26. Mais ne pinaillons pas, c’est une raclée pour la droite que ne dément pas la face de hamster jovial de Martine Aubry/Brochen dite Lalla Brochen du fait de sa grande compréhension vis-à-vis des revendications identitaires musulmanes dans sa ville.

Bien évidemment les réactions ont été aussi convenues que prévisibles, à droite et à gauche. Pour la droite il ne faut pas confondre des enjeux nationaux et régionaux, mais on tiendra tout de même compte du message envoyé par les Français. Lesquels ? On ne sait pas puisque la moitié a déserté le scrutin. Pour la gauche, c’est le signe du rejet de la politique conduite par Sarkozy et l’espoir placé dans la gauche pour changer les choses. D’ailleurs ils vont s’y atteler, proposer une nouvelle politique (encore !) et construire un programme. Au passage on découvre donc qu’ils n’en avaient pas et vivaient jusqu’à présent peinardement sur la rente que leur confère le statut de membres de l’opposition. Et puis aussi, elles vont s’unir, selon des modalités à définir, toutes ces forces de gauche, l’union affichée pour le second tour des régionales montrant là son caractère opportuniste. Je vois bien en 2012 Lalla présidente et Cécile Duflot premier ministre, ticket de cauchemar qui me pousserait à m’expatrier si ce n’était déjà fait.


Maintenant essayons d’y voir plus clair.

L’abstention massive, mais qui n’est pas vraiment nouvelle pour ce type d’élections, peut indiquer deux choses pas forcément incompatibles d’abord. La première, c’est que les régions, on s’en fout. On s’en fout d’autant plus qu’elles n’ont aucune visibilité, qu’on ne connait pas leurs compétences et très peu leurs élus pourtant généreusement indemnisés pour une présence facultative lors des réunions des assemblées où ils sont invités à siéger. Si les Français s’en foutent des régions, la faute en incombe bien aux politiques qui manquent cruellement de pédagogie ou qui s’en foutent également, sauf pour les prébendes inhérentes à la fonction d’élu, et qui transforment ce scrutin en enjeu national. « Si vous voulez montrer votre désaccord à la politique du gouvernement, votez pour nous dans les régions », tel a été à peu près le discours de la gauche.

La seconde raison pouvant expliquer cette abstention est le rejet tout court de la forme de politique qu’on nous inflige depuis des décennies. La définition d’un programme clair, d’une ligne directrice a fait place depuis longtemps à la tentative nécessairement brouillonne de satisfaire les différentes catégories ou communautés qui loin de composer cette nation, l’ont fait imploser. Il faut satisfaire, les aiguilleurs du ciel, les cheminots, les ostréiculteurs, les paysans, les homosexuels, les transsexuels, les noirs, les gris, les musulmans, les profs, les étudiants, les présidents d’université, les retraités, les syndicats, les infirmières, les urgentistes, les vieux victimes de la canicule, les détenus, les délinquants qui ont tout de même des droits et leurs victimes dont on n’a pas encore réussi à définir quels droits ils avaient, les détenus et leurs surveillants, les SDF, les clandestins… J’arrête là la liste qui pourrait s’allonger à l’infini. Mais, convenez avec moi, que quand vous lisez vos journaux, ce sont bien les revendications de ce beau monde qui tiennent la place la plus importante et qui semblent occuper le temps de nos dirigeants. Voilà donc ce qu’est devenue la politique. Alors logiquement pour beaucoup, le vote est devenu l’expression d’une revendication catégorielle et l’abstention rendue d’autant plus tentante que le vote blanc n’est pas reconnu, l’expression du rejet d’une telle conception de la politique. Et là, les deux grands partis que sont l’UMP et le PS qui ont gouverné alternativement depuis 30 ans, portent une responsabilité majeure dans cette dégradation de la perception de la politique, dans cette envie croissante de ne plus aller voter.


Essayons de comprendre maintenant pourquoi la gauche remporte une nouvelle fois largement cette élection.

Tout d’abord, s’agissant d’élections intermédiaires, on sait qu’elles sont généralement défavorables au parti au pouvoir. Ça s’est vérifié en 2004, mais ça s’était déjà vérifié quand la gauche était au pouvoir et qu’à ce moment elle emportait ces élections intermédiaires. Mais moins nettement, c’est vrai et cela mérite aussi une tentative d’explication.

Tout d’abord, parce que les élections régionales ne peuvent pas être fondées sur vraie proposition politique. Que les régions soient de gauche ou de droite, peu importe. Sauf à la marge, c’est la politique nationale qui s’impose à toutes. Les vrais enjeux sont donc à la marge. Le discours gestionnaire, proposant une offre sociale de proximité, décrivant un projet d’aménagement urbain ou rural, incluant des préoccupations écologiques, voilà celui qui porte ou devrait porter. Et c’est vrai que les socialistes alliés aux écolos sont plus doués que la droite dans ce type de discours. Parce que elle dispose d’élites régionales qui souvent n’ont pas d’ambitions nationales ou qui n’en ont plus et se concentrent sur le pouvoir local. Mis à part Pour Ségo, la région ne constitue pas un tremplin pour l’accession à des responsabilités nationales. En plus la gauche dispose d’un bon réseau de militants parmi les fonctionnaires et, en particulier les profs, donc des gens éduqués et qui ont le temps, ingrédient importants pour l’efficacité. La droite n’a pas ces atouts : elle envoie ses ministres se faire battre et ne dispose pas d’un même réseau ; son discours n’est donc pas audible et finalement les régionales sont considérées comme une prise de température de l’opinion avant les présidentielles. C’est donc normal qu’ils aient perdu et que même quand ils gagnent, leur victoire reste modeste.

dimanche 21 mars 2010

Régionales

Aujourd'hui, en France, c'est le second tour des régionales. Je devrais m'en foutre comme de mes premières chaussettes puisque comme tout expatrié non inscrit sur les listes électorales sur le territoire français, je n'ai droit qu'aux présidentielles. Mais bientôt aussi aux législatives puisqu'on s'est rendu compte qu'il y avait des sénateurs pour l'étranger mais pas de députés. Cruel oubli pour ceux qui continuent, comme moi, à payer leurs impôts en France et même davantage que s'ils y résidaient. Et oui, je ne suis pas ni Noah, ni Boon, ni Zidane, personnalités préférées des français mais qui ne rapportent rien à leur pays. Enfin, passons !

Donc aujourd'hui, c'est les régionales que je vais tout de même suivre, même si c'est de loin, avec un peu d'intérêt. Juste histoire de renforcer mon opinion négative sur ce qu'on ose encore appeler de la politique, mais qui est tout autre chose.
Les Français d'ailleurs ne s'y trompent pas. Même si on n'est pas encore à l'époque des beaux jours, même si la tentation d'une sortie à la plage ou à la campagne, d'un pique-nique poulet froid-merguez-chips ne devrait pas être assez forte pour s'opposer au sens du devoir civique de mes concitoyens, j'ai l'impression qu'une bonne moitié d'entre eux une fois de plus n'ira pas jeter son bulletin de vote en papier recyclé dans l'urne transparente. J'aurais sans doute fait comme eux, le vote blanc n'étant pas comptabilisé dans notre belle démocratie.

Mais peu importe, avec ou sans les abstentionnistes, le vote d'aujourd'hui, outre le fait d'envoyer souvent de parfaits inconnus dans les assemblées régionales où ils n'auront, malgré leurs confortables indemnités de fonction (en moyenne 30000€/an en IDF, et plus de 50000 en PACA), même pas l'obligation de siéger, permettra de tirer de grandes leçons (!) sur la vie politique française et son évolution.

On nous a déjà expliqué la semaine dernière que le PS était le premier parti de France, que les écolos confirmaient leur place sur l'échiquier politique, que le FN reprenait des couleurs, que les communistes et leur allié Mélanchon (à moins que ce ne soit l'inverse) enregistraient une belle progression, etc. Divisez leurs scores par deux et des poussières, vous verrez que le FN et la gauche de la gauche sont autant dans les choux qu'en 2007, et que les deux principaux partis UMP et PS sont sanctionnés par leur électorat de cette même époque. Sans doute plus l'UMP que le PS, parce qu'aux affaires. Enfin globalement rien de vraiment transcendant dans les enseignements portés doctement à nos oreilles par les spécialistes, les politiques eux-mêmes et leurs serveurs de soupe journaleux.

Ce soir, après avoir constaté encore une fois l'abstention, qu'on va déplorer mais de laquelle on se fout royalement puisqu'elle n'empêche pas de remplir les assemblées, on va nous décrire un rapport de force indiquant que la France a basculé à gauche (comme elle l'avait fait en 2004 !) et envisager déjà une possible, voire probable défaite de la droite dans deux ans (déjà dit en 2004 aussi). Par contre, on ne vous dévoilera pas le caractère artificiel de cette gauche, de cet empilement sans grande cohérence de partis qui n'ont pas grand chose à voir entre eux, mais néanmoins capables de s'allier le temps d'un dimanche électoral pour rafler la mise. On ne vous dira pas qu'il y a moins de différences entre l'UMP et le PS, ce qui explique pour partie l'écroulement du centre qui manque de place, qu'il n'y en a entre le PS et les écolos d'une part, et le PS et de front de gauche d'autre part, et que ce concept de gauche plurielle pourtant déjà éprouvé n'est pas très opérant une fois le champagne sablé et les postes et prébendes distribués.

En fait, rien d'important dans ces élections. Les enjeux restent faibles et les enseignements ne seront pas tirés.
Bon vote quand même ! Et à demain peut-être pour d'autres développement après les résultats finaux et surtout l'observation des réactions.

De retour après trois années d'absence


Après presque trois années d'interruption, je reprends ce blog que j'avais pitoyablement délaissé.
A ma décharge il faut dire que je l'avais ouvert peu avant mon départ de France pour la Russie, c'est-à-dire en pleins préparatifs d'un exil pour une fois choisi.
Ce blog, je l'avais même oublié. Il m'est revenu en mémoire quand un internaute malheureux, Marius, chassé des blogs du nouvelobs pour cause de pensée non conforme, a trouvé refuge chez ce même hébergeur que nous partageons. En voulant lui poster un commentaire, j'ai dû m'ouvrir un compte google et comme j'ai gardé la même adresse mail et que j'ai utilisé le même mot de passe qu'il y a trois ans, le blog a miraculeusement surgi des limbes où ma négligence l'avait plongé.
Alors, pourquoi ne pas reprendre. En ce moment, je ne sais pas si ça va durer, j'ai pas mal de temps libre. Donc je vais essayer de parler de tout et de rien, de mon actualité et de l'actualité en générale comme je la perçois d'ici à 2160 kilomètres et 3 heures d'avion de Paris.
En fait de reprendre, j'ai commencé à effacer tout ce que j'avais écrit lors de l'ouverture du blog, sauf un message qui portait sur les métros que j'ai empruntés dans différentes villes du monde. Il fallait bien laisser quelques chose, une trace d'une époque qui me parait déjà bien lointaine. Suffisamment en tout cas pour ne plus apprécier ce que j'avais rédigé à l'époque.
Donc, c'est reparti !