"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mardi 23 mars 2010

Remaniement. Et après ?

Première réaction du Président à la défaite électorale aux élections ; un remaniement ministériel. Si on ose appeler ça ainsi. Ajustement serait plus juste, ou appel du pied à sa majorité.
Aux politiciens de sa majorité, bien sûr. Pas à ses électeurs.

Ont donc été débarqués Darcos et Hirsch. C'est vrai que le premier était bien terne à son poste de ministre du travail. Il avait connu des jours meilleurs à l'éducation nationale. Ceci dit, méritait-il d'être viré plutôt que de changer de poste ? Pour ma part, j'aurais préféré voir gicler Morano, la marchande de poisson (je m'excuse pour celles qui exercent cette profession et qui pourraient me lire !!!) ou d'autres que je ne connais pas parce qu'on ne sait même pas ce qu'ils font.
Le second, Hirsch, a à peu près fait ce qu'il voulait faire. On doit être avec lui dans le cas de figure d'un départ à l'amiable puisqu'il n'a jamais renié ses opinions de gauche et qu'il ne se sentait pas astreint à la solidarité gouvernementale. Et puis de toutes façons, il fallait bien en faire dégager un de ces ralliés, donc autant virer le moins soumis, et même le remplacer par quelqu'un de la majorité. Après avoir nommé des gens de gauche à plein de postes-clés, c'était la moindre des choses que Sarkozy pouvait faire. Un petit signal sans doute insuffisant adressé à ceux qui commençaient, parmi les politiques de droite, à voir tous ces postes échouer à la gauche au point qu'on commençait à croire que le talent avait déserté la droite.
Enfin globalement rien de folichon. Est-ce qu'un chiraquien et un villepiniste posés sur un maroquin suffiront à réunir une majorité qui connait quelques tensions. Rien n'est moins sûr.

En tout cas, ce remaniement ne doit pas beaucoup parler aux Français, du moins à l'électorat qui a porté Sarkozy au pouvoir, parce que, honnêtement, les autres on s'en fout. Même pas le moindre signe de reconnaissance après tous ces gens de gauche nommés ici et là. Les électeurs de l'Isère dont Migaud était député avant d'accéder tout récemment à la cour des comptes n'ont voté qu'à 25% pour la majorité. Bande de gougnafiers !
Donc pour les électeurs de Sarkozy, cet ajustement post-électoral sera surement de la plus grande transparence. Il parait que Fillon que je pense plus intelligent que Sarkozy, mais moins à l'aise sur les tréteaux et dans la tchatche, souhaitait un vrai remaniement, un vrai signal. Mais ce qu'il pense n'a sans doute pas d'importance aux yeux de Sarkozy et de Guéant. Dommage !
Le remaniement sera donc vite oublié et à peine commenté.

Reste donc maintenant à reconquérir les électeurs perdus. Reste finalement à appliquer le programme pour lequel on a été élu. Parce que, pour l'instant le compte n'y est pas. Aux avancées succèdent les reculades. A des discours fermes succèdent des mesures tièdes, voire rien du tout. Je conseille d'ailleurs à Sarkozy de ne plus s'exprimer sur certains des sujets qui l'ont porté au pouvoir. L'insécurité, par exemple. Je ne sais pas si la gauche aurait pu faire pire dans ce domaine. Ou encore l'identité nationale ou la fin de la repentance, autant de thèmes qui m'avaient bien plu en 2007, parce que je crois qu'une nation ne peut avancer qu'en étant fière d'elle et quand ses membres s'identifient à des valeurs communes. Là-aussi, c'est un peu raté. Le communitarisme ne cesse de s'affirmer aidé en cela par cette idée fixe de la discrimination positive, le non-respect de la loi sur la laïcité, l'incapacité de légiférer au sujet de la burqa après presque un an de réflexion, la mise à l'index de ceux qui s'élèvent contre l'aveuglement face à l'échec de l'intégration de certains de nos immigrés et, plus grave encore, de leurs descendants, (voir l'affaire Zemmour dont je parlerai un de ces jours), etc. On pourrait parler aussi du mérite républicain, un des thèmes électoraux de 2007. 3 ans plus tard, on se rend compte que peu à peu, avec la bénédiction du gouvernement, l'égalité des chances est remplacée par l'égalité des places, en fait l'attribution de places du fait des origines ethniques quand elles ne sont pas franchouillardes.
Et après ça on constate et on déplore (hypocritement à gauche qui a d'ailleurs gagné pas mal de régions grâce à ce parti) la montée du front national. C'était un coup de semonce, sans grande conséquence aujourd'hui. Attention à demain !

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