"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

dimanche 21 mars 2010

Régionales

Aujourd'hui, en France, c'est le second tour des régionales. Je devrais m'en foutre comme de mes premières chaussettes puisque comme tout expatrié non inscrit sur les listes électorales sur le territoire français, je n'ai droit qu'aux présidentielles. Mais bientôt aussi aux législatives puisqu'on s'est rendu compte qu'il y avait des sénateurs pour l'étranger mais pas de députés. Cruel oubli pour ceux qui continuent, comme moi, à payer leurs impôts en France et même davantage que s'ils y résidaient. Et oui, je ne suis pas ni Noah, ni Boon, ni Zidane, personnalités préférées des français mais qui ne rapportent rien à leur pays. Enfin, passons !

Donc aujourd'hui, c'est les régionales que je vais tout de même suivre, même si c'est de loin, avec un peu d'intérêt. Juste histoire de renforcer mon opinion négative sur ce qu'on ose encore appeler de la politique, mais qui est tout autre chose.
Les Français d'ailleurs ne s'y trompent pas. Même si on n'est pas encore à l'époque des beaux jours, même si la tentation d'une sortie à la plage ou à la campagne, d'un pique-nique poulet froid-merguez-chips ne devrait pas être assez forte pour s'opposer au sens du devoir civique de mes concitoyens, j'ai l'impression qu'une bonne moitié d'entre eux une fois de plus n'ira pas jeter son bulletin de vote en papier recyclé dans l'urne transparente. J'aurais sans doute fait comme eux, le vote blanc n'étant pas comptabilisé dans notre belle démocratie.

Mais peu importe, avec ou sans les abstentionnistes, le vote d'aujourd'hui, outre le fait d'envoyer souvent de parfaits inconnus dans les assemblées régionales où ils n'auront, malgré leurs confortables indemnités de fonction (en moyenne 30000€/an en IDF, et plus de 50000 en PACA), même pas l'obligation de siéger, permettra de tirer de grandes leçons (!) sur la vie politique française et son évolution.

On nous a déjà expliqué la semaine dernière que le PS était le premier parti de France, que les écolos confirmaient leur place sur l'échiquier politique, que le FN reprenait des couleurs, que les communistes et leur allié Mélanchon (à moins que ce ne soit l'inverse) enregistraient une belle progression, etc. Divisez leurs scores par deux et des poussières, vous verrez que le FN et la gauche de la gauche sont autant dans les choux qu'en 2007, et que les deux principaux partis UMP et PS sont sanctionnés par leur électorat de cette même époque. Sans doute plus l'UMP que le PS, parce qu'aux affaires. Enfin globalement rien de vraiment transcendant dans les enseignements portés doctement à nos oreilles par les spécialistes, les politiques eux-mêmes et leurs serveurs de soupe journaleux.

Ce soir, après avoir constaté encore une fois l'abstention, qu'on va déplorer mais de laquelle on se fout royalement puisqu'elle n'empêche pas de remplir les assemblées, on va nous décrire un rapport de force indiquant que la France a basculé à gauche (comme elle l'avait fait en 2004 !) et envisager déjà une possible, voire probable défaite de la droite dans deux ans (déjà dit en 2004 aussi). Par contre, on ne vous dévoilera pas le caractère artificiel de cette gauche, de cet empilement sans grande cohérence de partis qui n'ont pas grand chose à voir entre eux, mais néanmoins capables de s'allier le temps d'un dimanche électoral pour rafler la mise. On ne vous dira pas qu'il y a moins de différences entre l'UMP et le PS, ce qui explique pour partie l'écroulement du centre qui manque de place, qu'il n'y en a entre le PS et les écolos d'une part, et le PS et de front de gauche d'autre part, et que ce concept de gauche plurielle pourtant déjà éprouvé n'est pas très opérant une fois le champagne sablé et les postes et prébendes distribués.

En fait, rien d'important dans ces élections. Les enjeux restent faibles et les enseignements ne seront pas tirés.
Bon vote quand même ! Et à demain peut-être pour d'autres développement après les résultats finaux et surtout l'observation des réactions.

2 commentaires:

  1. bonjour Expat

    nous voilà transportés dans les malles de notre cher Marius
    J'avais un blog oublié ici, j'ai fait idem, mais espère avoir réussi à le supprimer, l'avait l'air pas frais!
    Pour cette union sacrée verte et rose, je me demande si Dany le Rouge n'est pas encore "au mitan" des affaires pour diluer la force de gauche dans de prochains pujilats
    Notre Aubry étant trés peu encline aux prises de risques tonitruantes
    De plus certains dossiers déjà embrayés vont poser probléme sous la couleur verte
    Une espèce de pelote qui va géner jusqu'en 2012, embrouiller , surtout l'électorat, qui ne sait même plus où en est Borloo et son Grenelle

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Clach/Parker,
    étant ma première lectrice vous avez gagné la tringle à rideau que je réservais à celui ou celle qui me ferait cet honneur.
    Me voilà donc avec un blog sur les bras (saurais-je l'entretenir comme mon orchidée?), effet collatéral de l'éviction de Marius qui néanmoins fait de la résistance avec son ancien blog "chez maurice". Mais il a déjà été repéré ce qui montre toute l'efficacité d'un système de flicage qu'auraient envié les tchékistes au temps de Djerzinski. Certains conscient de cette efficacité ont d'ailleurs commencé à raser les murs et à courber l'échine. Un autre exemple de la soumission à l'autorité. Mais celle-ci ne gêne pas le palindrome.
    Concernant l'après-élections, je pense que tout ce beau monde ne va guère bouger en attendant les présidentielles. S'ils les gagnent, mais ce n'est pas fait, les socialo devant assez rapidement recommencer à s'entretuer, ils pourront vivre enfin leurs querelles au grand jour pendant 5 ans.
    Demain si j'ai le temps, j'essaierai d'expliquer pourquoi la gauche gagne les élections locales, mais a le plus grand mal à s'imposer au niveau national.
    Au plaisir de vous relire.

    RépondreSupprimer