"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

jeudi 25 mars 2010

La burqa, encore !

La burqa revient sur le tapis. Hier annonce présidentielle, aujourd'hui examen par le Conseil d'Etat des bases juridiques permettant son interdiction, cette dernière ne devant certainement être partielle. J'ai envie de dire tout ça pour ça.
Cette affaire de chiffon est symptomatique de la faiblesse de notre République, de son manque chronique de confiance en soi.

Cette affaire traine depuis des mois, a mobilisé longuement une commission parlementaire qui a été incapable de rendre un avis unanime, a révélé des clivages au sein des partis politiques, a dévoilé le doute au sein même du gouvernement.En juin de l'an dernier, la burqa n'avait pas sa place en France selon le Président de la République. Aujourd'hui, elle pourrait n'avoir pas sa place seulement dans certains lieux publics ou accueillant du public. Au nom de quoi ? la laïcité, la sécurité, la dignité de la femme.
Si c'est au nom de ces trois principes, l'interdiction partielle n'a aucune justification.

La laïcité, c'est ce qui permet de vivre ensemble. C'est une invention française (le terme de laïcité n'a pas de traduction dans le monde sauf en Turquie et au Mexique) qui a permis en reléguant la religion dans la sphère privée de réconcilier les Français et d'affermir la République. Elle a tué les passions qui ont déchiré parfois violemment les Français pendant des siècles. Permettre la visibilité outrancière d'une religion dans l'espace public est une remise en cause de cette définition française du vivre ensemble. J'ai du reste du mal à saisir la différence entre espace public et lieu public, la rue me paraissant aussi digne d'être respectée que l'école, les hôpitaux, la poste ou les banques.

La sécurité n'est pas non plus un principe qu'on peut sérier en fonction de l'endroit. La victime d'une agression dans la rue est autant victime que la banque qui se fait braquer. Si je voyais un individu cagoulé devant moi dans la rue, je ne serais pas plus rassuré que de le voir entrer à la poste.

La dignité de la femme n'est pas non plus diversement appréciable selon qu'elle se trouve dans l'espace public ou dans un lieu public. Et si la femme est consentante, là n'est pas le problème : pas plus qu'on accepterait de voir quelqu'un se flageller dans la rue, on ne peut accepter quelqu'un se spérant de l'humanité sous une bâche de toile.

Alors pourquoi prendre tant de précautions ? Pourquoi se résoudre à des demies-mesures ?
Au nom de la liberté on ne pourrait pas interdire certaines pratiques vestimentaires. Effectivement on en est plus à Saint-Just s'écriant : "Pas le liberté pour les ennemis de la liberté !". Au demeurant, et dans la mesure où les adeptes du chiffon revendiquent cette liberté de s'emprisonner au nom de leurs croyances religieuses, cette liberté n'a pas à leur être accordée au nom de la laïcité.
Les musulmans pourraient être choqués, se sentir stigmatisés. Les pauvres ! Mais les mêmes, contrairement à celles qui la portent, vous diront que la burqa n'est pas une obligation formulée par le coran et correspond à des coutumes locales. Où est alors la stigmatisation ? Au contraire, ils devraient être les premiers à militer pour la suppression de cette coutume barbare venue d'ailleurs et qu'on relie faussement à leur religion. Paradoxalement, c'est l'effet inverse qui se produit. Jeu de dupes ?
La peur de représailles de nature terroristes est aussi peut-être une explication. Dans ce cas, il ne faut même pas légiférer. Il faut tout enterrer : une demie-mesure n'entrainera pas une semi-bienveillance ou une colère atténuée de la part des fous de dieu. Au contraire, il n'y verront que faiblesse et encouragement à frapper davantage. Et puis si c'est ainsi pourquoi ne pas envoyer pour avis nos projets de loi à Tarik Ramadan ou à Ben Laden pour leur demander s'ils sont en phase avec la charia.

Enfin, toute cette gesticulation, sans présumer de ce que va nous donner comme avis le Conseil d'Etat aujourd'hui montre bien une République bien peu sure d'elle et de ses valeurs. Qui osera traiter de la place de l'islam en France en admettant que ce n'est pas une religion comme les autres ?

4 commentaires:

  1. je pense que cette histoire noire est un camouflet qui n'a pas hésité à occuper des parlementaires durant 6 mois
    Ce groupe n'en a rien sorti, Coppé ayant compris a dit en gros: brisons là, décrétons et passons à d'autres choses
    décréter? mais en se gardant comme l'a conseillé M.Carcassonne, de s'engouffrer dans la dignité ou autre poncif féministe qui ne supportent aucun décret; comment légiférer sur l'indignité?
    Il ne voyait qu'une voie: la sécurité et l'usage de se parler à visage découvert
    Hors à cette période en poireautant devant le sas de ma banque, je visualisais ces pictogrammes qui déja depuis longtemps exigeaient ce visage découvert!
    Hors donc , dans nos codes existaient de quoi certainement économiser du temps parlementaire
    D'autre part, à mon sens cet évènement minuscule aurait du grandir un dossier global: position européenne face aux exigences communautaires de plus en plus islamisantes, flirtant même avec des relents salafistes (mariages et tribunaux matrimoniaux spécifiques, charia de finance, us et coutumes de polygamie, de mariages forcés...)
    A mon avis, c'est un sort indigne, voire discriminant que l'on réserve aux musulmans de France à les laisser s'éloigner ainsi du moderne à force de ne pas mettre tous les éléments à plat
    La mixité harmonieuse n'est en fait que métissage, en prend t on le chemin?

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  2. Entre diversité et métissage il faut choisir. La diversité métissée ou le métissage divers constituent deux beaux oxymores. Or ce sont les mêmes qui défendent les deux.
    Pour ma part, je suis un fervent défenseur de l'assimilation, la même qu'ont connue mes arrière-grands parents et ma grand-mère. Le reste, et on en a la preuve avec cette série de revendications identitaires et les accommodements raisonnables qui ne le sont pas et qui les accompagnent, ça ne fonctionne pas. C'est juste la voie ouverte au communautarisme.
    Alors oui, il faut traiter ce problème et avant toute chose oser l'énoncer et ne pas laisser le front national le faire. Nous avons tous à y gagner, les musulmans et nous-mêmes.
    L'échelle européenne est sans doute la bonne pour traiter le dossier, car les problèmes que nous rencontrons en France sont les mêmes dans les autres pays européens.

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  3. Nous causons et débattons, "ils" baisent.
    Ce n'est pas très convenable ni d'une furieuse esthétique littéraire, pardonnez à un vieux Pnoir, mais c'est mon opinion définitive. La chiffonnaille, la barbe (qu'imitent inconsciemment (?)nos fringants intellos)sont les uniformes du djihadisme : Ils nous ont déclaré la guerre sur notre territoireet en affichent oivertement les symboles. Pdt ce temps nous faisons semblant de ne pas piger et nous contentons de tortiller du troufignard, comme d'hab.
    pardon pour la tenue verbale de votre blog, mais sur ce sujet du cancer vert, je vois rouge.

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  4. Laissez-vous aller, ça fait du bien. En tout cas je partage votre opinion. Ce pays et plus largement l'Europe et même l'occident auront le sort qu'ils méritent. la seule consolation, c'est que tous les bienpensants, intellectuels, membres des officines soit disant anti-racistes mais surtout anti-blancs et que nous subventionnons généreusement, qui auront réussi à faire perdre sa fierté à ce peuple et à le réduire à l'état larvesque, ne seront pas épargnés par la déferlante. Ils y laisseront aussi leurs couilles. J'ai toujours plaisir, mais avec quand même quelques frissons à relire "Le camp des saints" de Raspail, livre prémonitoire écrit dans les années 70 qui décrit merveilleusement bien ce qui nous attend. Tous les acteurs sont déjà en place dans ce livre.

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