"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 25 mai 2015

Triste semaine !





La semaine qui vient de s’écouler en est une autre dure à avaler. Même si ça devient une habitude, ce n’est pas pour cela qu’on s’y fait ou qu’il faut s’y faire. Certes il est toujours possible de décrocher et l’époque nous en donne des occasions que ne manqueront pas d’exploiter les médias pour nous faire oublier ce qui importe réellement.
Un festival de Cannes, agrémenté de décolletés pigeonnants, et se terminant en apothéose avec une consécration du cinéma français ainsi que d’un acteur engagé dans le bon sens ne peut que nous mettre du baume au cœur. Les années se suivent et se ressemblent de plus en plus : la célébration de l’écologie, de l’homosexualité, la lutte contre la misère deviennent des valeurs de plus en plus sures pour ce petit monde friqué et prétentieux en quête de promotion. Curieux modèles, n’est-ce pas ?
Par chance, et pour ne pas brutalement revenir au vrai monde, celui qui n’est pas joli à voir, le tournoi de Roland-Garros a la bonne idée de prendre le relais. Pourvu qu’un Français ou une Française aille suffisamment loin dans les sélections pour mobiliser les esprits !

Bon, tout ça aura permis de digérer sans trop de douleur deux événements aussi importants que peu réjouissants. Un d’ordre international et l’autre bien hexagonal, comme on dit.
Le premier c’est la prise de Palmyre par les barbares de l’état islamiste, pas de majuscules pour ces bêtes, et pas de « daech » non plus, terme de remplacement importé par notre ministre des affaires étrangères pour voiler certaines réalités.
Comment voir cet évènement sans doute majeur et en tout cas révélateur de choses pas très jolies ?
Beaucoup le voient sous l’angle de vieilles pierres formant monuments et sans doute condamnées à être réduites en poussière après que ce qui aura pu être vendu à quelques riches collectionneurs l’aura été. Ceux-là seront pardonnés parce qu’ils auront œuvré au sauvetage d’un patrimoine « inestimable ». On devrait même les récompenser !
D’autres, peut-être moins nombreux, mais c’est vrai que ça devient banal, considéreront l’évènement sous l’angle de nouveaux massacres d’hommes, de femmes et d’enfants, parce qu’ils sont chrétiens, parce qu’ils ne sont pas de bons musulmans, parce qu’ils ont des liens supposés avec le régime laïc de Assad, parce que… En fait ils s’en foutent, l’essentiel est de massacrer, mais en soignant la mise en scène. Peut-être un prix du meilleur scénario à Cannes dans quelques années quand l’EI aura vaincu et que nos ambassadeurs s’y bousculeront à cause du pétrole ou pour y vendre des avions ?
Mais quoiqu’il en soit on a réagi. L’UNESCO a demandé de stopper les hostilités (vieilles pierres) et Hollande a dit qu’il fallait réagir (on ne sait pas si c’est à cause des cailloux ou des massacres) et a donc provoqué une réunion pour dix jours plus tard. Comme on voit, on est dans l’action !
Maintenant, les pauvres gens comme moi, pas dans le secret des dieux qui nous gouvernent, peuvent regarder tout cela avec une certaine stupéfaction. Car la prise de Palmyre n’est pas le résultat d’une opération aéroportée surprise de la part de l’EI. Ces gens, peut-on les appeler ainsi ?, ont traversé tranquillement le désert, ont été repoussés une première fois par les troupes syriennes avant de reprendre quelque jours plus tard l’avantage. Tout ça sous l’œil de la « coalition », enfin un truc subordonné aux américains et à ce qu’ils voient comme leurs intérêts. Les politiques, donc Obama, car j’imagine que Hollande n’a guère voix au chapitre et doit se contenter de convoquer les réunions quand tout est terminé pour encre exister, du moins faire semblant, ont donc décidé de laisser s’accomplir a prise de Palmyre par les barbares qu’ils combattent. Allez comprendre ! Ah oui c’est vrai y a le méchant Assad qu’il ne faut pas aider. Peut-être ! Mais quel est l‘ennemi à combattre en urgence ? Assad ou l’EI ? Cette « neutralité » dans le combat qui oppose les islamistes au gouvernement légal de la Syrie est-elle raisonnable ? Qui représente le plus grand danger pour le monde, pour l’occident, pour les Syriens, l’EI ou Assad ? On ne pourrait donc pas choisir ?
Si c’est le cas, qu’on nous épargne alors les lamentations d’usage, cette hypocrisie qui est désormais la marque de nos politiques étrangères dont on ne demande pas tant qu’elles soient morales qu’elles protègent nos intérêts. A moins qu’il soit d’ores et déjà admis que notre interlocuteur futur sera l’EI et que donc, dans le cadre de nos petites affaires futures, il vaut mieux ne pas trop le chagriner.
Tout ça est à gerber !

La seconde affaire qui a retenu mon attention est ce fameux décret portant sur la réforme du collège. Une affaire menée tambour battant par le gouvernement dans le cadre d’une politique privilégiant la concertation laquelle pouvait être engagée enfin sur des bases forcément saines une fois la publication dudit décret faite au JO quelques heures après une grande grève des enseignants. Au fait on se concerte sur quoi maintenant ? On négocie quoi ? La couleur de la couverture des cahiers ?
Que de mépris de la part de ce gouvernement et plus particulièrement du ministre en charge du dossier ! Que de mensonges de la part de cette dernière, mais aussi du premier ministre et du président ! Ces gens ne gouvernent plus qu’à l’aide de slogans creux : égalité, excellence pour tous ! Pourquoi pas Normale Sup pour les uns et polytechnique pour tous les autres !
Il n’est pas question ici de disserter sur la notion d’égalité complètement pervertie par ce gouvernement, comme il n’est pas question de faire l’éloge de la sélection et de l’orientation. Ce serait un long développement à faire qui n’entrerait pas dans le cadre de ce billet dont l’objectif est juste de souligner le mépris de nos gouvernants, un mépris qui peut se mesurer à la manière dont est traitée la rupture de plus en plus d’intellectuels, devenus des pseudo-intellectuels ou des imposteurs, avec cette gauche du slogan creux.

Néanmoins, je m’arrêterai quelques instants sur ce qui me semble significatif de cette gauche moraliste, contritionniste, antinationale, à savoir les programmes d’histoire. Les programmes d’histoire sont en effet une symptomatiques de la vision que veut inculquer cette gauche de la France et de sa société à notre jeunesse. Regardez ces programmes (http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/04/3/Programme_C4_adopte_412043.pdf  - page 40) et vous pourrez faire quelques constats désastreux.
Le premier est que le soi-disant retour de la chronologie est une fausse bonne nouvelle. Aligner des thèmes sans lien entre eux dans un ordre chronologique ne fait pas une chronologie, c’est-à-dire quelque chose qui donne du sens. Or ce programme constitue un inventaire à la Prévert dont on aurait bien du mal à relier les éléments. Comment donc comprendre comment s’est formée la France sans cette cohérence ? Mais que dis-je ? Où est la France dans ce programme ? C’est mon second point. On la voit apparaitre ici ou là, un peu comme un cheveu sur la soupe d’une histoire qui fait la part belle à l’islam qu’on étudiera sous son meilleur jour quitte à tordre la réalité avec des légendes comme le paradis de Al Andalous, mais aussi aux pires crimes, à l’aune de nos connaissances et valeurs actuelles, qu’a pu commettre l’occident. Ce dont les petits Français pourraient tirer une certaine fierté passe au mieux dans des thèmes facultatifs, aux bonnes grâces des enseignants.
Ce programme est en ce sens parfaitement antinational, retire à l‘école sa fonction qui fut longtemps intégratrice et même assimilatrice. Pire que ça, il semble être là pour donner de la fierté à ces jeunes Français venus d’ailleurs, ou leurs familles, en même temps qu’un sentiment de défiance pour ne pas dire davantage vis-à-vis de leur pays. Avec un tel programme on peut être certain que ni Mohamed, ni Amadou n’auront envie de s’identifier à ces « céfrans » partageant leurs bancs d’école, et qui dès 12 ans pourront comprendre qu’ils sont issus d’une civilisation infâme. C’est l’école du communautarisme qui est ici officiellement instituée, l’école de la haine, de la haine du pays d’accueil, de la haine de soi.
Où est le legs indivis auquel faisait référence Renan dans « Qu’est-ce qu’une nation ? »
Oui, ce gouvernement n’aura pas permis aux Français de vivre mieux matériellement. Mais quel chemin aura-t-il parcouru dans la sape des fondamentaux qui font qu’un pays est bien davantage qu’une simple entité administrative. C’est l’âme de la France dont il veut la peau, tout simplement.

Mais réjouissons-nous ! Monfils est qualifié pour le deuxième tour de Roland-Garros. Et Lindon, l’acteur qui aime les pauvres a eu le prix du meilleur interprète à Cannes.

jeudi 14 mai 2015

T’es quoi toi ? Xénophobe, raciste, islamophobe ?





Tu trouves que la justice part en vrille, qu’elle ne rend plus justice justement, que la réforme pénale est une catastrophe, ben t’es un raciste mon vieux ! Mais non, m’sieur, j’suis pas raciste moi, d’ailleurs… . Mais je trouve juste que la réforme pénale est une véritable catastrophe pour notre pays déjà en manque d’autorité. Silence ! Tu sais qui porte cette réforme ? C’est Christiane Taubira, dont les ancêtres, et bla et bla et bla, et dont tu ne peux ignorer la couleur de la peau ! Donc tu es un infâme raciste.
Ça t’emmerde de voir le système éducatif s’enfoncer années après années, et alors que la souriante Najat nous pond le projet de réforme du siècle, celui qu’on attendait enfin pour nous sortir de là, tu trouves encore à redire, à critiquer ! T’es donc xénophobe ! Xénophobe, moi ? Z’y êtes-pas ? Vous avez vu mon nom ? Silence ! Tu sais qui c’est Najat ? D’où elle vient ? Une petite Marocaine qui arrive en France avec sa famille et qui devient ministre ! Ça te gêne, hein ? Ben non justement, je me disais que ce serait bien si les petits Marocains arrivant aujourd’hui en France pouvaient avoir les mêmes chances qu’elle de devenir ministre, grâce à une école leur permettant d’aller au bout de leurs possibilités par un enseignement de qualité et par leur travail. Travail ? Mais ça va de moins en moins bien dans ta tête toi ! L’école doit être un lieu ludique, ce n’est pas par l’effort qu’on peut réussir, mais en éradiquant l’ennui qui accompagne trop souvent des enseignements encore trop didactiques. Les enseignements pratiques interdisciplinaires, ça a quand même une autre gueule que l’apprentissage des conjonctions de coordination ! Oui mais c’est quand même bien de les connaitre et plein d’autres choses aussi, non ? Bon, ça va, arrête de jouer aux pseudos-intellectuels qui profitent de leur rente de situation pour embêter Najat. On se demande s’ils sont pas un peu misogynes, racistes, islamophobes, xénophobes sur les bords, ceux-là. Comme toi ! Ben non, c’est pas vrai… ! Bon ça suffit maintenant, tes propos deviennent insupportables et même nauséabonds. Avec des gens comme toi on se croirait revenu aux heures les plus sombres !

Niveau zéro de la politique. Ça y est, on y est parvenu. Exit les idées, bienvenue aux intermittents du spectacle dont la production sera jugée juste sur leurs bouilles ! C’est la couleur, l’origine qui deviennent garants de la qualité des idées. Contester ces dernières, c’est s’en prendre à leurs promoteurs et trices, n’oublions surtout pas. Pour gouverner peinard, tu colles des exotiques, féminins de préférence, aux postes sensibles et le silence se fera autour de leurs faits et méfaits. Peu importent leurs compétences. Car qui critiquera ce qu’elles font sera désigné comme un phobe.  
Et le spectacle, considérons le comme ça, devient tragi-comique. Parce que les donzelles, si on s’arrête aux deux cas visés, n’en peuvent plus. Tout leur est permis. L’arrogance, le mépris, et bien sûr le vide. Que penser d’une NVB quand Nora, Debray, Finkielkraut et d’autres encore se trouvent par sa bouche ravalés au rang de pseudo-intellectuels ? Où y a de la gêne, y a pas de plaisir, hein ? Rien que par ces simples paroles, elle démontre qu’elle n’est pas digne de son poste. Que penser d’une Taubira qui compare le « traitement » qu’elle subit à celui qui mena Salengro au suicide (sauf que elle bien sûr tiendra, c’est pas une mauviette, elle !). Rien ne les arrête, rien ne peut plus les arrêter puisque quoique vous disiez contre leurs œuvres, cela se retourne contre vous, car vous classe dans la catégorie des phobes nauséabonds. Alors, elles y vont, on ne sait d’ailleurs pas trop où,  mais plein pot, le mépris à la bouche, l’arrogance à la boutonnière. Elles sont intouchables. Icônes du socialisme, elles sont devenues. Ça pue le terra nova ! On est dans le vide. A l’heure des selfies présidentiels. Un selfie c’est 3 voix gagnées selon un conseiller de l’Elysée !
C’était un voyage au bout de la connerie. Enfin peut-être car il est sans doute possible d’aller plus loin encore. Le socialisme ne manque pas de ressources dans ce domaine.

samedi 9 mai 2015

Une histoire de fous ou les conséquences sordides de la repentance




Plutôt que de répondre à l’invitation de la Russie d’assister aux célébrations marquant le 70ème anniversaire de la capitulation allemande (je ferai peut-être un billet à ce sujet), notre bon président a préféré, faut dire qu’Obama lui avait interdit de se rendre à Moscou ce qui lui laissait du temps libre, se rendre aux Antilles pour y démarrer sa campagne électorale de 2017. Et quoi de mieux pour plaire que de promettre de l’argent qu’on a plus et, on pense que ça coute moins cher mais c’est faux, de faire une xième fois acte de repentance pour la traite négrière et l’esclavage. Le président va en effet inaugurer à Pointe-à-Pitre le Mémorial ACTe, «centre le plus important au monde consacré à l'esclavage et à la traite des noirs», selon l'Elysée. Sans être davantage informé, je suppose que seule la traite atlantique sera considérée ainsi que l’esclavage du fait des Européens. Cette inauguration se fera en présence des chefs d’Etat Malien, Sénégalais, Haïtien, Béninois, et d’un certain nombre de nos ministres dont l’inévitable Christiane Taubira. Ça ne coûte rien, c’est l’Etat qui paie, pour reprendre une formule chère à notre chef de l’Etat. Pauvre Etat ! Quand ailleurs on célèbre une victoire, chez nous on se repent. Après tout, à chacun la vision qu’il veut donner de son pays !

Mais le problème de la repentance, c’est qu’elle aiguise certains appétits et même rend fous ceux qui, par une étrange projection dans le temps, un insolite retour vers le passé, se sentent les victimes de faits déjà bien anciens. C’est même pire que ça : les descendants des coupables, forcément coupables car c’est à l’aune de notre conception contemporaine du bien et du mal, et des avancées scientifiques relativement récentes prouvant l’impasse d’un racisme fondé sur le biologique, qu’il faut nécessairement les juger, sont eux-mêmes des coupables et exactement des mêmes crimes que ceux commis par leurs ancêtres.
Eh non, je ne plaisante pas ! On apprend en effet aujourd’hui que Ernest-Antoine Sellières, l’ancien président du MEDEF et chef d’entreprise, vient d’être assigné par le conseil représentatif des associations noires auprès du tribunal de grande instance de Paris pour « crime contre l'humanité et recel de crime contre l'humanité ». Je vous rassure tout de suite : le baron Sellière n’a tué personne. Mais il a le tort d’être le descendant d’une des familles qui faisaient prospérer leurs terres en Haïti avec des esclaves. Il a le tort d’être le descendant d’une des familles qui a touché une indemnité de la part de la République Haïtienne, via la caisse des dépôts, pour compenser la perte d’exploitation subie à l’occasion de son indépendance. Cette indemnité, bien réelle, d’un montant global de 90 millions de francs-or, a été effectivement extorquée sous Charles X, ça commence à faire. La caisse des dépôts et consignations est elle-même assignée en justice depuis 2013 car, parait-il, toutes les sommes n’auraient pas été distribuées, ce que contestent certains historiens. Comme ils contestent d’ailleurs que les indemnités aient été versées, comme le soutient le dénommé Tin, président du CRAN, pour la perte de la main d’œuvre constituée par les esclaves, mais à cause des terres perdues à l’occasion de l’indépendance.
Mais quand on est descendant de victimes, peu importe que Tin soit Martiniquais, l’essentiel est qu’il soit noir et supposément descendant d’esclaves, peu importe qu’il n’ait aucun mandat de la République haïtienne pour agir en son nom, on est soi-même une victime et donc en droit de réclamer. Moi j’aime bien les victimes comme Tin. On en manque singulièrement. C’est un peu comme Sopo, le président de SOS racisme. Ces mecs, ils sont la preuve vivante qu’en France, la couleur de la peau n’est pas un obstacle pour réussir. Tin est accessoirement issu de normale sup, agrégé et docteur es lettres. S’il n’avait pas subi de discriminations, où en serait-il ? Pareil pour Sopo, diplômé de sciences-po et agrégé en économie. Et ces gars-là vous nous gonfler avec le racisme qui empêche de réussir alors qu’ils sont la preuve du contraire. Du coup on se demande quelles sont leurs motivations ? Le pognon, une carrière politique, la haine de leur pays… ?

Mais revenons au baron Sellières. Pourquoi lui et seulement lui ? Bonne question, mais je n’ai pas la réponse. Peut-être parce qu’il est bourré de fric ? Et donc devient une cible légitime. Moi je trouve ça discriminatoire. La plainte du CRAN pour être crédible ne devait pas être portée contre Sellière mais contre tous les descendants de ces familles spoliées de leurs terres et indemnisées ensuite. Et si on ne les connait pas, une plainte contre X s’avérerait logique. Un juge d’instruction trouverait là une saine occupation. Mais sans doute plus simple dans sa réalisation que la phase suivante, à savoir l’identification des descendants d’esclaves auxquelles seraient reversées les sommes perçues à l’issue du procès. C’est la version officielle du CRAN.  
Un peu bizarre, non ?
Peut-être pas tant que ça quand on apprend, de la bouche de Tin lui-même que « le CRAN  ayant tenté en vain d'établir un dialogue avec le baron Seillière qui n'a pas abouti, a donc choisi la voie judiciaire ». Là ça devient intéressant. J’imagine le dialogue en question : « tu craches au bassinet ou on te colle un procès !» Réponse : « va te faire voir ! »  Bon c’est juste un résumé, hein ? Sinon ça pourrait être assimilé à du chantage ou une tentative d’extorsion de fonds. Personne n’oserait imaginer cela.
Reste à savoir comment justifier le motif de la plainte (crime contre l’humanité quand même !). Là on voit que Tin a fait de hautes études et manie donc la rhétorique avec brio. Voilà ce qu’il déclare : « Les descendants des esclavagistes ne sont pas coupables, mais ils sont bénéficiaires et leur fortune est faite de biens mal acquis. Et en refusant toute réparation, ils deviennent solidaires de fait du crime dont ils essaient de se démarquer en vain. » Allez hop, la perpétuité pour Sellière ! Ça vaut bien ça un crime contre l’humanité, non ?

Que peut-on retirer de cette vaste farce qui risque un jour de virer au drame, et pas seulement pour Sellière s’il se trouve un juge pour instruire la demande du CRAN et un autre pour lui donner raison ?
Le premier enseignement est par les temps qui courent de se garder de dresser son arbre généalogique. Nombreux sont ceux qui ont sans doute un ancêtre pas forcément très net dont il faudra peut-être un jour assumer les actes. Dans le cas de Sellière, si on compte (c’est large) 30 années entre chaque génération, on en est à la 6ème. A ce niveau Sellière a donc 26 aïeuls, soit 64. Et voilà, un « criminel » (qui d’ailleurs s’ignorait comme tel) sur 64 possibilités, et le voilà au bord du gouffre ! La vie ne tient pas à grand-chose, non ?

Le second, et c’est plus grave, c’est voilà où nous mènent ces conneries de repentance. On, enfin pas moi en tout cas, aime tellement à se repentir qu’on en arrive à ce genre de chose tout à fait symptomatique d’un état d’esprit général lequel s’accommode d’une ignorance qui se généralise, et les nouveaux programmes scolaires en histoire vont enfoncer le clou. L’occident, la France, les Français (du moins les blancs) sont les coupables de tous les malheurs du monde.
Dans cette affaire on nous parle d’esclavage, de traite. Mais c’est seulement de la nôtre dont il s’agit. Les autres traites, l’esclavage pratiqué par les autres, celui qui sévit encore aujourd’hui, tout ça ça ne compte pas. Sinon monsieur Tin devrait sans doute faire gaffe à ne pas trouver un esclavagiste au sein de ses ancêtres. Peut-être devrait-il demander à son prédécesseur, l’inénarrable Patrick Lozès, Béninois, donc n’appartenant pas à une famille ayant subi la traite européenne s’il est bien clair avec la traite intra-africaine. Mais là je divague, ni Tin, ni Lozes n’étant blancs, ils ne peuvent être que descendants de victimes, donc victimes eux-mêmes. Comme Sellière descendant d’esclavagiste ne peut être qu’un coupable, qu’on peut donc et même doit rançonner.
Oui, voilà où on va avec toutes ces conneries, la loi Taubira et autres actes de repentance. Les Français qu’on appelle de souche sont devenus désormais des coupables par héritage. Et c’est donc à eux de payer « la dette ». Mais que cela ne nous empêche pas de parler avec bonheur du vivre ensemble alors que les habitants du pays d’accueil sont désignés, avec la complicité active de l’Etat, comme des héritiers de salauds, donc des salauds eux-mêmes qu’il faut faire payer.