Hier la très catholique Pologne a enterré avec les honneurs dus à un héros Nicolas Copernic dont les travaux ont été considérés comme hérétiques par l'église catholique pendant plusieurs siècles.
Que dire de Copernic ? Né en 1473 d'une mère allemande et d'un père polonais en territoire polonais depuis 7 ans seulement lorsqu'il naquit mais peuplé majoritairement d'allemands, il y eut (il y a peut-être encore) controverse parfois féroce sur sa nationalité alors qu'à l'époque où il naissait celle-ci n'avait guère d'importance. L'intéressé se moquerait certainement d'ailleurs de cette polémique associant le génie à un drapeau.
Bien que chanoine et médecin, il est davantage connu pour ses talents d'astronome qui lui ont fait remettre en cause le système de Ptolémée qui voulait que la Terre fût au centre de l'univers.et promouvoir l'héliocentrisme, vieille hypothèse abandonnée depuis longtemps qu'il reprend à son compte et développe. C'est le début de la révolution copernicienne qui allait bouleverser science et philosophie. Mais cette révolution ne sera pas menée par Copernic lui-même qui, par prudence avisée, fit publier ses œuvres dont le contenu sentait le fagot après sa mort qui survint en 1543. Effectivement ses œuvres furent mises à l'index. Enterré anonymement sous la cathédrale de Frombork où il était chanoine, et retrouvé et identifié grâce à son ADN, il y a peu, il a retrouvé hier une tombe dans cette même cathédrale dans le faste catholique après que ses reliques aient fait une promenade dans les lieux ayant un rapport avec sa vie.
Les disciples de Copernic, moins prudents car publiant de leur vivant, connurent des destins divers. Ceux qui comme Keppler ou Brahé vivaient en zone protestante purent poursuivre l'œuvre de leur maître. Les autres, ceux de la zone catholique connurent, euphémisme, quelques déboires, certains comme Giordano Bruno finissant sur le bûcher, d'autres comme Gallilée n'échappant à ce tragique destin qu'en se récusant. Il faudra attendre un siècle après la mort de ce dernier (1642) pour que le pape Benoit XIV fasse donner par le saint-office l'imprimatur à ses œuvres (1741) et autorise la parution des ouvrages favorables à l'héliocentrisme mis jusque là à l'index (1757). Les condamnations, même si implicitement la thèse de l'héliocentrisme s'imposait à l'église, ne furent levées que bien plus tard. Il faudra attendre la XXème siècle et Vatican 2 pour que l'église commence à reconnaitre ses erreurs.
Que vient faire Redeker dans cette galère ? Il n'est pas astronome et n'est pas connu pour avoir révolutionné le monde par une théorie nouvelle. On peut lui trouver un point commun avec Copernic : sa mère est également allemande. Mais on s'arrêtera là puisque son père est également allemand et donc non polonais.
Non, Redeker est juste un philosophe français, ex-enseignant, devenu célèbre au-delà de ce qu'il aurait pu imaginer. Tout cela parce qu'il a écrit un article dans le Figaro en 2006 dont le titre était : “ Contre les intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? ”. Vous ne retrouverez pas cette chronique sur le site du Figaro dont elle fut effacée très peu de temps après sa parution, la direction, courageusement, se désolidarisant des écrits qu'elle avait laissé paraître parce qu'elle n'avait pas imaginé sans doute que le petit coup médiatique qu'elle attendait allait enfler de telle manière. Saluons donc le courage de la rédaction de ce journal. Mais si vous ne l'avez pas lu ou que ça vous intéresse, vous retrouverez l'article ICI.
Son contenu vous surprendra sans doute quand vous considérerez les conséquences qu'il a eu. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. On est loin ici des pamphlets de Voltaire ou d'autres sur la religion. On retrouve juste ce qu'on entend ou lit assez régulièrement et qui n'est que le fruit d'une observation même sans préconçus.
Et pourtant ! Peut-être que parce qu'il est paru dans le Figaro dont d'ailleurs immédiatement les exemplaires incriminés sont sortis de la vente en Tunisie et en Egypte, l'article fait du bruit. Le prédicateur Youssef Al Qaradawhi désigne l'auteur à la vindicte publique sur al-jazeera. Le site islamiste al-hesbah lance un appel au meurtre avec photo, adresse, numéro de téléphone, adresses des lieux de travail, et plan détaillé d'accès au domicile. Les réactions sont à l'honneur de la France : Redeker perd ses différents postes d'enseignant et doit vivre sous protection policière en changeant régulièrement de domicile. Enfin vivre est un grand mot, car pas question d'aller faire ses courses, d'entretenir des amitiés avec ses voisins, de se promener dans la rue, d'aller boire son café en terrasse, de prendre les transports en commun (sauf l'avion et sous protection policière). Son père lui-même dut être enterré dans la plus grande discrétion. Voilà donc un homme traqué dans son propre pays et sous la protection des autorités de ce dernier. Une situation d'exception ! et appelée à durer, car pour ce qui est des fatwa, il n'y a ni prescription, ni réduction de peine. Et à peine encouragée par cette condamnation d'un jeune musulman ayant directement menacé de mort Redeker et sa famille : 6 mois de prison avec sursis, 750 euros d'amende et, tout de même, 150 euros de dommages et intérêts.
Intéressantes aussi sont les réactions des intellectuels, des enseignants ou des syndicats. d'enseignants Les soutiens sans réserve sont assez limités et viennent essentiellement d'intellectuels de droite. Les autres pour l'essentiel regrettent ce qu'on peut appeler une fatwa, mais finalement la comprennent en retournant la situation et en faisant de la victime l'agresseur. On ne critique pas ainsi les religions, sous-entendu LA religion, l'islam. En gros Redeker n'a que ce qu'il mérite. Voilà les réactions typiques de gauche plus de 200 ans après la mort de Voltaire; Ces réactions, comme celle des islamistes ne font d'ailleurs que conforter les thèses de Redeker. Mais passons. Mieux vaut soutenir Battisti et autres pourritures que de défendre la liberté d'expression et la liberté de critiquer la religion surtout quand celle-ci est l'islam. Nous sommes en 2010 !
Vous trouverez ici un aperçu de l'abjection où peut mener la bienpensance.
Reste maintenant à donner un sens au titre de ce billet.
Tout d'abord, on voit que les religions ont une fâcheuse et dangereuse tendance à brider l'expression de la pensée qu'elle soit scientifique, philosophie, sociologique ou autre dès que ses dogmes sont remis en cause ou attaqués. C'est une attitude permanente à travers les siècles. Copernic -et surtout ses disciples- et Redeker sont les victimes à plus de 5 siècles de distance d'idéologies appelées religions.
Ensuite, on remarque les différences entre une religion sécularisée et une qui ne l'est pas encore. Ou encore les deux cas permettent de différencier une religion sécularisée d'une autre qui ne l'est pas.
Depuis plus de deux siècles la révolution copernicienne est actée de facto par l'église et son initiateur est enterré aujourd'hui en grande pompe par des prêtres catholiques. Par ailleurs, les critiques de l'église catholique ne manquent pas depuis bien longtemps et quelle que soit leur virulence, ça fait pas mal de siècles maintenant qu'on n'appelle pas au meurtre de leurs auteurs et que ceux-ci n'ont pas à vivre traqués.
Le cas Redeker indique exactement l'inverse en ce qui concerne l'islam. Mais il n'est pas le seul. On a connu le cas Rushdie. On a connu l'assassinat de Théo Van Gogh. On connait les sort réservé aux caricaturistes de Mahomet s'ils s'aventurent hors des espaces qui leurs sont réservés sans protection policière. Et tout ceci en Europe. Le pire peut-être est le constat de cette complaisance de tant de nos intellectuels tant épris de liberté, mais complétement gagas devant cette religion et ses agissements tellement contraires aux principes qu'ils prétendre défendre. ce qui signifie clairement que la partie n'est pas gagnée et qu'elle est peut-être même déjà perdue.
Son contenu vous surprendra sans doute quand vous considérerez les conséquences qu'il a eu. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. On est loin ici des pamphlets de Voltaire ou d'autres sur la religion. On retrouve juste ce qu'on entend ou lit assez régulièrement et qui n'est que le fruit d'une observation même sans préconçus.
Et pourtant ! Peut-être que parce qu'il est paru dans le Figaro dont d'ailleurs immédiatement les exemplaires incriminés sont sortis de la vente en Tunisie et en Egypte, l'article fait du bruit. Le prédicateur Youssef Al Qaradawhi désigne l'auteur à la vindicte publique sur al-jazeera. Le site islamiste al-hesbah lance un appel au meurtre avec photo, adresse, numéro de téléphone, adresses des lieux de travail, et plan détaillé d'accès au domicile. Les réactions sont à l'honneur de la France : Redeker perd ses différents postes d'enseignant et doit vivre sous protection policière en changeant régulièrement de domicile. Enfin vivre est un grand mot, car pas question d'aller faire ses courses, d'entretenir des amitiés avec ses voisins, de se promener dans la rue, d'aller boire son café en terrasse, de prendre les transports en commun (sauf l'avion et sous protection policière). Son père lui-même dut être enterré dans la plus grande discrétion. Voilà donc un homme traqué dans son propre pays et sous la protection des autorités de ce dernier. Une situation d'exception ! et appelée à durer, car pour ce qui est des fatwa, il n'y a ni prescription, ni réduction de peine. Et à peine encouragée par cette condamnation d'un jeune musulman ayant directement menacé de mort Redeker et sa famille : 6 mois de prison avec sursis, 750 euros d'amende et, tout de même, 150 euros de dommages et intérêts.
Intéressantes aussi sont les réactions des intellectuels, des enseignants ou des syndicats. d'enseignants Les soutiens sans réserve sont assez limités et viennent essentiellement d'intellectuels de droite. Les autres pour l'essentiel regrettent ce qu'on peut appeler une fatwa, mais finalement la comprennent en retournant la situation et en faisant de la victime l'agresseur. On ne critique pas ainsi les religions, sous-entendu LA religion, l'islam. En gros Redeker n'a que ce qu'il mérite. Voilà les réactions typiques de gauche plus de 200 ans après la mort de Voltaire; Ces réactions, comme celle des islamistes ne font d'ailleurs que conforter les thèses de Redeker. Mais passons. Mieux vaut soutenir Battisti et autres pourritures que de défendre la liberté d'expression et la liberté de critiquer la religion surtout quand celle-ci est l'islam. Nous sommes en 2010 !
Vous trouverez ici un aperçu de l'abjection où peut mener la bienpensance.
Reste maintenant à donner un sens au titre de ce billet.
Tout d'abord, on voit que les religions ont une fâcheuse et dangereuse tendance à brider l'expression de la pensée qu'elle soit scientifique, philosophie, sociologique ou autre dès que ses dogmes sont remis en cause ou attaqués. C'est une attitude permanente à travers les siècles. Copernic -et surtout ses disciples- et Redeker sont les victimes à plus de 5 siècles de distance d'idéologies appelées religions.
Ensuite, on remarque les différences entre une religion sécularisée et une qui ne l'est pas encore. Ou encore les deux cas permettent de différencier une religion sécularisée d'une autre qui ne l'est pas.
Depuis plus de deux siècles la révolution copernicienne est actée de facto par l'église et son initiateur est enterré aujourd'hui en grande pompe par des prêtres catholiques. Par ailleurs, les critiques de l'église catholique ne manquent pas depuis bien longtemps et quelle que soit leur virulence, ça fait pas mal de siècles maintenant qu'on n'appelle pas au meurtre de leurs auteurs et que ceux-ci n'ont pas à vivre traqués.
Le cas Redeker indique exactement l'inverse en ce qui concerne l'islam. Mais il n'est pas le seul. On a connu le cas Rushdie. On a connu l'assassinat de Théo Van Gogh. On connait les sort réservé aux caricaturistes de Mahomet s'ils s'aventurent hors des espaces qui leurs sont réservés sans protection policière. Et tout ceci en Europe. Le pire peut-être est le constat de cette complaisance de tant de nos intellectuels tant épris de liberté, mais complétement gagas devant cette religion et ses agissements tellement contraires aux principes qu'ils prétendre défendre. ce qui signifie clairement que la partie n'est pas gagnée et qu'elle est peut-être même déjà perdue.
trés belle analyse, Expat
RépondreSupprimerIl faut constater surtout que la foi catholique en France stagne et que depuis longtemps la raison a mis au rancard les fadaises invérifiables scientifiquement, a viré le religieux des pattes du politique
Bien sûr quelques philosophes cherchent encore Dieu
Quelques tarés insultent la loi su l'IVG
Bien sûr les papes traversent la planète avec leur discours assassin (préservatif) et discriminatoire (plus insidieux mais cf le discours de Benoit à Lisbonne)
L'Occident s'agrippe au moderne et comprend que même en revenant à la roue on ne palliera pas au effets néfastes de ce moderne, mieux vaut avoir des idées conservatoires
L'Islam, lui remonte en force et compte bien remastériser nos musulmans européens qui en fait pour la plus part espéraient vivre comme tout le monde et ne pratiquaient qu'en privé comme tout le monde
Dans ma bonne ville, je n'ai pas l'impression que leur culture religieuse aille au delà du Ramadan pour le respect des anciens, idem pour la fête du mouton et la première salle de prière est à 20 bornes, la mosquée je sais pas
Cette emprise islamique n'est que bras de fer politique
Redecker ne gagnera pas et je vois qu'à part Zemour, chez Ruquier on nage en plein dans le n'importe quoi
Un jour il faudra mettre une vidéo géante d'une lapidation sur le fronton d'une mosquée, alors on verra
effacez mon post Expat, vous allez avoir des pbs
RépondreSupprimerje voulais juste dire que le politique a su se séparer de la religion un jour et qu'une autre religion se radicalise et revient influer sur le politique
Bonjour Cimabue,
RépondreSupprimercette affaire Redeker montre la nocivité que peut avoir l'islam dans les zones de culture religieuse différente. Ce qui au passage laisse supposer le poids de la chape de plomb qui doit exister dans les pays musulmans.
C'est quand même inconcevable qu'un homme, mais ce n'est pas le seul, doive vivre comme un bandit en cavale dans son pays et sous la protection des autorités dudit pays. Et s'il ne le fait pas, il meurt. C'est surréaliste ! Comme le sont les réactions de ces connards qui lui diront : "bon d'accord, c'est pas bien de vous menacer, c'est pas bien non plus de vous ôter votre vraie vie. Mais enfin, comprenez-les aussi ! Si vous n'alliez pas les provoquer ils ne feraient pas ça. Hein ? Vous ne vous sentez pas responsable de ce qui vous arrive ? ( sous-entendu: critiquez les catholiques -surtout-, les protestants, les bouddhistes, les communistes, la droite -oui surtout la droite- autant que vous voulez parce que là vous ne risquez pas grand chose et certainement pas votre vie, mais ne critiquez surtout pas l'islam en dénonçant son caractère violent et prosélyte car vous vexeriez les musulmans et pourriez même prouver que vous avez raison dans votre critique, ce qui ne nous arrange pas vraiment, nous).
Europe, réveille-toi ! Et puis aussi les musulmans ! L'obscurantisme n'est pas une fatalité.
oui, le pire des terroristes, l'assassin le plus abject ont des droits en Centrale, et on s'en félicite
RépondreSupprimerUn poète, un philosophe, un sociologue par leur parole, serait elle outrancière, celà reste quand même qu'une parole , base humaniste, eux sont enfermés dehors
Doublement: par le risque vital et par le jugement de leurs pairs
Sans droit véritable