"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 19 avril 2010

Nazime, communisme, islamisme : l'humanité contre l'homme

A un blogueur, ailleurs, qui se demandait si la droite respecterait comme l'aurait fait la gauche "le pacte républicain" (les guillemets sont de moi) si au deuxième tour de 2012 le candidat socialiste était opposé au candidat du front national, je répliquai que d'une part on n'était pas dans un cas de figure inversée (il faudrait pour ça voir le candidat PS opposé à Besancenot ou Buffet), et que d'autre part il était moins moral pour la droite de s'allier avec le FN, ce qu'elle n'a jamais fait au niveau national au moins, que pour le PS de s'allier aux cocos ou au NPA, ce qu'ils ont toujours tenté de faire avec plus ou moins de succès surtout avec le dernier, mais parce que c'est celui-ci qui refusait l'alliance.

A cette dernière remarque, comme d'habitude avec n'importe qui du PS on n'a pas de réponse. Ou alors, on entend, oh ben non, c'est pas pareil vous pensez, on peut pas comparer des fascistes ou des nazis avec des communistes ou des trotskistes. Parce que d'abord les communistes défendaient une cause morale, ils voulaient le bien de l'humanité et même si ça n'a pas marché, ça compte quand même.
Et ben si, on peut,  on doit même pour montrer que nazisme et communisme c'est la même saloperie, comme l'islamisme d'ailleurs. Certes on m'objectera que les fondements ne sont pas les mêmes, ce que je veux bien croire, mais le mode d'action est tout à fait identique et amène aux mêmes résultats : assassinats de masse, déportation, privation de liberté.

Le point commun du nazisme et du communisme, c'est de ne pas s'occuper de l'homme mais de l'humanité.
Pour les nazis, l'humanité se divisait en races inégales, la race supérieure étant la race aryenne. A partir de là ils ont bâti un système fondé sur ces inégalités avec un traitement adéquat pour chaque race que devait supplanter la race aryenne. L'éradication des juifs, la mise en esclavage des slaves, etc., entrent dans cette logique, dans cette conception de l'humanité. Et dans cette optique, pas plus l'individu juif que l'individu aryen n'ont de place qu'ils peuvent choisir. Leur destin est marqué par leur appartenance raciale.
Pour les communistes, l'humanité doit se composer d'individus égaux en droit et en devoirs soumis à la dictature du prolétariat. C'est un projet de transformation de l'humanité telle qu'elle existe vers une humanité où les gens n'ont pas davantage à se déterminer que précédemment. L'objectif ainsi défini, dès qu'ils sont au pouvoir qu'ils prennent à chaque fois dans la violence, les communistes ont pour première tâche d'éliminer les opposition externes et même interne. L'individu n'a aucune place dans le système : soit il se soumet, soit il est éliminé (physiquement ou mis à l'écart). Et ne me parlez pas de dérive due à Staline, ce processus d'élimination des opposants a démarré dès octobre 1917. Le goulag est bel et bien une initiative de Lénine (voir le bagne des Solovski).
Nous avons donc deux systèmes ennemis mais si proches l'un de l'autre dans leurs processus de direction quand ils ont le pouvoir. Parce que ni chez l'un, ni chez l'autre, l'individu ne peut trouver sa place. La libre détermination de l'individu est interdite. Impossible pour lui de s'extraire de la masse et de manifester des divergences avec le système. Il plie ou il casse.
Ce qui fait que les deux systèmes sont marqués par des massacres et autres atrocités. Et quand bien même tous se plieraient, ils ne pourraient éviter ces atrocités, car la mise en garde permanente est une règle. D'où l'usage constant avec plus ou moins de force de la terreur qui frappe en aveugle, parfois selon des quotas, le summum ayant sans doute été atteint par Staline qui a en outre éliminé tous les premiers bolcheviks.
Pour le nazisme comme pour le communisme, c'est une conception particulière de l'humanité qui s'oppose à l'homme-individu.

Si vous avez suivi mon raisonnement et si vous en êtes d'accord, vous conviendrez que l'islamisme relève de la même logique. L'islam doit gouverner à terme le monde. Il y aura donc les croyants, ceux de la religion du livre invités à se convertir ou à être réduits à l'état de dhimmis, et les mécréants bons pour l'abattoir. Une autre vision de l'humanité, mais un même processus que les deux précédents.

10 commentaires:

  1. Bonjour Expat,

    Juste une question qui n'a rien à voir avec votre article, il me semble que votre bon ami Usbek a été sorti du TRAC. Bizarre non ? (et ce n'est pas ironique, vous savez que ce que je n'apprécie pas chez lui c'est son mépris pour les autres, mais qu'il soit peut-être ? censuré ne me fait aucun plaisir)

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  2. Salut Jean-Michel,
    vous auriez tort de croire que cette éviction comme d'autres, ou comme les autres n'est pas en rapport avec mon billet que vous n'avez peut-être pas lu.
    L'attitude récente du Nouvel Obs avec ses blogueurs n'est pas sans rappeler d'autres processus.
    A une époque, on empêchait de s'exprimer en tribune en faisant du chahut ses opposants (méthode utilisée par les bolcheviks en début de révolution, quand tout n'était pas joué et qu'il fallait empêcher la propagation des idées des mencheviks ou des SR). Dans le monde des blocs, l'élimination du TRAC constitue à mes yeux une analogie.
    L'impossibilité de s'exprimer précède souvent l'éviction physique (déportation ou élimination). Vous en savez quelque chose : on vous vire du TRAC et quelque temps plus tard, on vous vire tout court.
    Voilà pour les premières analogies.

    Passons aux autres.
    En URSS, à l'époque des grandes purges on prenait le temps de faire des procès aux accusés qu'on allait ensuite déporter ou exécuter. Car même dans les pires dictatures, surtout quand elles sont de gauche, on a le soucis de l'apparence de la légalité. Mon bon, on va vous éliminer, mais nos raisons sont bonnes : vous avez comploté, vous aviez l'intention de comploter, vos idées sont déviantes... Dans le cas présent, il n'y a pas de procès, of course, mais généralement on vous prévient. Dans le cas Usbek, il a tenu des propos sexistes et antisémites, je crois, selon la censure, ce qui est bien entendu inadmissible, ce genre de propos étant proscrit "chez nous" (là on rigole 5 minutes au moins). En plus il aurait insulté l'obs, sans doute parce qu'il s'est foutu de la gueule des journalistes. On porte donc des accusations desquelles vous ne pouvez pas vous défendre : autre analogie.

    Donc pour répondre à votre question, ce n'est pas bizarre. Usbek ne correspond pas à la politique éditorialiste de l'obs. Il doit donc disparaitre. Mais dans le respect des formes. Trop connues, hélas !

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  3. Pour les analogies, je dois reconnaître que vous avez de l’imagination. Mais ce que vous dites s’applique à tout régime dictatorial sinon totalitaire, l’URSS n’en est qu’un exemple parmi d’autres.

    Ma foi que le Nouvel Obs n’autorise l’utilisation de sa plateforme qu’à une certaine pensée, cela ne me paraît pas critiquable en soi. Par contre qu’il le dise explicitement, Et que le changement de politique, expliqué, ne soit pas aussi brutal montrerait un peu de respect envers les blogueurs. En ce qui me concerne, c’est après 2 interventions auprès de Bouguereau que le censeur impersonnel a bien voulu condescendre à une explication des plus succinctes.

    Plutôt qu’une analogie avec un régime totalitaire, je pense à une explication beaucoup plus simple : le ou les journalistes qui ont été choisis pour faire la "modération" ne sont certainement pas les meilleurs du Nouvel Obs qui sont utilisés à des taches plus importantes. En guise de placard, on leur a donné un petit pouvoir, et ils en usent et en abusent, avec l’intelligence que Dieu leur a donné.

    J’espère qu’ils ne viendront pas me lire ici, car j’espère qu’ils m’autoriseront à rouvrir mes blogs lorsque je les aurai mis aux nouvelles normes.


    Quand à votre article, je ne commenterai que le début avec cette observation sur les alliances droite-FN et gauche-PC ou extrême gauche : tout dépend des concessions que l’on est prêt à consentir pour cette alliance. C’est sur la remise en cause éventuelle de ses propres valeurs pour l’obtention de cette alliance qu’il faut juger.

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  4. C’est marrant, en classant mes fiches sur un blanc-bec qui m’emm. depuis plus d’un an, je suis tombé sur un article d’Usbek sous lequel vous n’étiez pas tendre avec moi.

    Vous êtes un méchant homme quand vous le voulez :-)

    c’est ici :
    usbek.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/06/29/l-homme-qui-murmurait-a-l-oreille-des-antillais1.html

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  5. Oui vous avez raison, je peux être désagréable parfois, j'en conviens parfaitement. Je me souviens bien du contexte d'ailleurs et nous avions même ensuite échangé de façon plus sereine sur votre blog à ce sujet.

    Pour en revenir à votre précédent commentaire, vous avez raison. Ce que j'ai dit peut s'appliquer à beaucoup de dictatures et pas seulement à l'URSS de Staline. Mais si je me réfère souvent à cette dernière c'est parce qu'elle est exemplaire. Un idéal-type comme on dit en sociologie. Les autres connaissent quelques défauts : par exemple, pas de nuit des longs couteaux sous Staline, mais des purges légitimées par des procès où les accusés avouent tous leurs crimes ; ou une constitution qui est à l'époque et peut-être même maintenant un modèle de démocratie, pour ne jamais être appliquée.

    Vous avez encore raison quand vous dites qu'il est logique qu'un journal ne fasse pas bon accueil à ceux qui ont une pensée contraire à sa ligne éditorialiste. On n'imagine mal quelqu'un faire l'apologie de l'athéisme dans "La Croix". Encore faut-il le dire et ne pas laisser croire qu'on est dans un espace de libre débat ou la seule force des arguments peut l'emporter. Voir l'analogie avec la constitution démocratique évoquée ci-dessus. (Voyez mon imagination tourne à pleins pots).

    Vous avez encore raison (vous allez croire que j'ai quelque chose à me faire pardonner à force) quand vous dites qu'il ne faut pas donner de pouvoir à des gens médiocres. Ils ne pourront qu'en abuser. Ceci dit, ne connaissant pas les journalistes en question je ne peux trop me prononcer.
    Ah si au fait, j'ai été surpris du niveau consternant des questions posées par Olivennes à Zemmour dans l'article que vous signalez sur votre blog où j'ai d'ailleurs fait une réponse à ce sujet.

    Quant à votre dernier point, il ne faut jamais s'attendre à des concessions des extrémistes de tous poils. Les concessions sont toujours à sens unique, au détriment de la démocratie. Voir à ce propos ce qu'on appelle humblement les accommodements raisonnables avec l'islam qui constituent un magnifique baisser de culotte.

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  6. "le ou les journalistes qui ont été choisis pour faire la "modération" ne sont certainement pas les meilleurs du Nouvel Obs qui sont utilisés à des taches plus importantes. En guise de placard, on leur a donné un petit pouvoir, et ils en usent et en abusent, avec l’intelligence que Dieu leur a donné."
    Claire Fleury en est un parfait exemple. je pense un peu comme JM. Aucune jugeote.ses billets sont souvent stupides. Bon, jene dis pas que les miens sortent de l'ordinaire mais je n'rai pas la prétention d'être homme d'esprit, ce que devrait être un journaliste. mais pas touche à la petite Céline lussato , un temps aux manettes de "l'évicteuse". Elle m'a ecrit deux mels de jeune femme bien sympa quand j'ai été viré.
    Mais chut!

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  7. Nazisme, Communisme,Islam sont des régimes totalitaires. c'est du tyranisme d'antan passé au pantographe.

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  8. Faut bien dire que MA religion, catho, jusque fin XIXème c'était pas mal non plus!

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  9. T'as raison Marius, ta religion c'était pas des tendres non plus.
    Mais la force de l'occident, ça a été de s'opposer à l'obscurantisme et de reléguer cette religion dans les églises et chez soi.
    Enfin quand je dis la force, ce serait en ce moment une faiblesse car pour lutter contre l'invasion, il faudrait être soudé soit derrière la religion, soit derrière une pensée fière et forte de ce qu'est l'occident.
    La religion exit. Quant à la fierté d'être nous-mêmes, nos intellectuels avec la complicité des politiques (repentance à tout va, relativisme culturel)ont tout fait depuis 40 ans pour qu'elle se transforme en sentiment de culpabilité. On est foutus.
    Au fait, j'ai dit "ta" religion, parce que pour ma part, mon seul contact avec l'église a été un baptême vite fait le jour de ma naissance, seule concession que mon père, bouffeur de curés, a accordé à ma mère.
    Ceci dit je sais que les valeurs qui m'animent sont d'essence judéo-chrétienne.

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  10. Au fait, jean-Michel, mon pronostic concernant usbek a été le bon. Il a été éradiqué.

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