"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

samedi 3 mars 2012

Questions pour un candidat



Bon, nous voici à 7 semaines du premier tour de la présidentielle, et le moins qu'on puisse dire c'est que pour l'instant à part les "petits" mots lancés par l'un ou l'autre des candidats, à part quelques improvisations de haute volée qui laissent sur le cul même les artisans de la campagne du candidat qui s'y laisse aller, à part de vaines promesses très générales destinées soit à éradiquer les riches, soit à rendre les pauvres un peu moins pauvres, à part des comportements de voyous orchestrés par un parti et destinés à humilier un autre candidat (lire ici), donc à part un cet ensemble de tenue très médiocre pour ne pas en dire davantage, on ne sait guère à quelle sauce nous serons mangés dans les 5 années qui viennent. Mais peut-être les candidats ne le savent-ils pas eux-mêmes ou s'en tapent carrément le coquillard, préférant ne pas trop s'engager et miser sur d'autres éléments pour s'imposer. Je pense en particulier au candidat Hollande, le mou parmi les mous, qui ne mise que sur la détestation de Sarkozy pour l'emporter, aidé en cela par des médias inflexibles avec le président en place mais peu exigeants à son égard, lui passant ses multiples contradictions, la dernière étant cette imposition exceptionnelle des hauts revenus qu'il rejetait un an auparavant, en gros pour les mêmes raisons qui sont désormais les arguments de ceux qui trouvent cette mesure débile. Ces fameux médias qui, soit dit en passant, évitent soigneusement de faire leur boulot en posant justement des questions d'ordres programmatique, préférant sans doute être à l'affut de la phrase qui tue bien plus susceptible de faire grimper leur chiffre de vente que des thèmes sérieux, enfin ces thèmes qui devraient intéresser les citoyens. Mais peut-être que des citoyens justement il n'en existe désormais pas suffisamment pour s'intéresser à ces questions, le Français de base préférant se concentrer sur son pouvoir d'achat que sur des thèmes d'ordres national ou sociétal. C'est du moins ce qu'on voudrait nous faire croire, notamment le PS, qui à chaque fois qu'une idée est lancée sur un thème qu'il ne souhaite pas traiter hurle à la diversion pour camoufler les "échecs" sur le plan du remplissage de la gamelle individuelle.
 
Aussi, à donc 7 semaines du premier tour, on a un peu de mal à départager les deux candidats qui finalement sur le sujet de la crise ont des idées à peu près similaire, la seule différence étant que l'un n'a pas pu les faire appliquer et a dû se contenter de ce que la chancelière allemande a bien voulu lui concéder et que l'autre voudrait nous faire croire que par son charisme légendaire il va les imposer au reste des dirigeants européens. A voir la manière dont ces derniers, notamment Merkel et Cameron, le méprisent, ne lui laissant pas le plus petit espoir de les rencontrer avant les échéances électorales on peut déjà anticiper sur le résultat du coup de gueule que Guimauve le Conquérant va pousser dans quelques semaines, s'il est élu, le ciel nous en préserve. Et pourtant il se donne de la peine, notre héros à la crête repeinte par l'Oréal, parce qu'il le vaut bien, et au cou de poulet, conséquence d'un régime destiné à le rendre un peu plus présentable que précédemment, même si c'est quand même loin de suffire. Difficile tout de même de transformer un Depardieu en Brad Pitt. Sinon à part cette récente lubie de surtaxer les millionnaires, mesure que de toute façon il ne prendra pas s'il est élu, il est bien difficile de savoir ce qui oppose réellement les deux personnages, sur le plan des idées du moins. Parce qu'évidemment au niveau personnalité il n'y a pas photo. Mais si l'élection présidentielle se résume à un casting, chose que doit supposer Hollande vu sa métamorphose, on doit peut-être être en mesure de trouver mieux.
 
Donc en tant qu'électeur, et pour être en mesure de faire un choix en toute conscience, j'aimerais que certains thèmes pas ou peu abordés, ou abordés dans des documents confidentiels peut-être, bénéficient d'un certain éclairage. Il n'est pas question évidemment de tous les citer ici, d'autant plus que leur importance est variable selon les individus. Je m'en tiendrai donc à quelques-uns qui m'importent.
 
Commençons par la politique énergétique. Vous me direz qu'on en a déjà parlé. Que le candidat PS qui s'est fait largement enfler par les verts, ce fut le couac inaugural de l'équipe du vainqueur des primaires, envisage une réduction d'un tiers de notre parc nucléaire à un horizon d'une bonne dizaine d'années. Par contre, je n'ai pas encore compris comment la France allait assurer ses besoins énergétiques à cet horizon, sachant qu'on ne peut guère tabler sur les sources d'énergie renouvelable dans l'état actuel des choses. Je pense que c'est un sujet assez sérieux parce qu'il engage l'avenir énergétique du pays, parce qu'il aura forcément un coût pour l'industrie mais aussi les particuliers, pour qu'on n'en reste pas à des incantations d'ordre idéologique émanant des écolos qui ne font pas forcément toujours rire, surtout quand ils accèdent à des responsabilités. Tiens il y a de l'oxymore dans l'air!
 
Passons ensuite à la politique étrangère. Je dois avouer que celle menée actuellement est loin de me réjouir, car depuis maintenant un peu plus d'un an, elle me semble dictée davantage par l'émotion que par la raison et surtout les intérêts de la France. C'est de Gaulle qui disait, je crois, que les Etats n'avaient pas d'amis, mais des intérêts. Et au nom de ce sain principe on ne connaissait pas les régimes politiques mais les Etats. Or, depuis ces fameux "printemps" arabes auxquels c'est l'hiver qui a succédé, j'ai quand même un peu le sentiment que la politique étrangère est devenue l'affaire de dames patronnesses ou de chochottes plus influencées par leurs émotions que par les véritables intérêts de la France. Et il est probable que même si c'étaient des salauds on finira par regretter Ben Ali, Moubarak ou Khadafi, et sans doute dans l'avenir El Assad. Si la politique étrangère est de diviser le monde entre gentils et méchants et d'agir en conséquence, il est temps d'en changer et de comprendre que ceux qui combattent les méchants ne sont pas forcément des gentils et peuvent nous être encore plus insupportables que ceux qu'ils remplacent.
Les socialistes semblent être assez en phase avec cette politique. Ou alors qu'ils s'expliquent.
 
Et puis il y a, et c'est lié, la politique de défense. Là-dessus, pas un mot. La seule chose que j'ai entendu de Hollande, c'est que les effectifs allaient encore baisser ce qui donnerait une certaine marge de manœuvre pour créer ses dizaines de milliers de postes de profs. Faudra quand même y aller mollo, parce qu'il n'en reste plus guère de militaires. Sinon, à part ça, quelle priorité va avoir la défense dans les 5 prochaines années. Est-ce que son budget va être sanctuarisé, comme l'avait fait Chirac entre 2002 et 2007, même si ça n'a pas suffit à rattraper les retards occasionnés par Jospin qui avait sabré joyeusement dans le tas, réduisant la loi de programmation de 20% en pleine professionnalisation. Que proposent donc les candidats pour cette armée? Missions, moyens? C'est bien beau de verser des larmes de crocodiles quant meurt un soldat en Afghanistan, parce que ça fait bien le compassionnel, et aussi parce que ça permet d'égratigner le Président au passage, même si on oublie qu'on a soi-même voté l'intervention il y a une dizaine d'années, mais il n'y a que 4000 hommes en Afghanistan, et l'armée c'est quand même un peu plus que ça.
Je crains qu'il faille attendre longtemps pour avoir des réponses. Je crains surtout que , comme c'est devenu une tradition à gauche, que l'armée serve encore de variable d'ajustement. Les propos de Hollande sur les effectifs semblent l'indiquer.
 
L'immigration et l'intégration méritent aussi autre chose que des formules incantatoires et des considérations sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, sur lequel, soit dit en passant, il ne devrait certainement pas y avoir débat après le vote des Tunisiens de France lors des récentes législatives de leur pays. Je me suis exprimé, il y a peu sur ce sujet de l'immigration et de l'intégration. Si comme je le considère, la marge de manœuvre sur le volume et l'origine géographique des immigrés reste faible, il va bien falloir, sauf à accepter comme une fatalité une future substitution de population et l'émergence d'une nouvelle culture dominante, mettre les mains dans le cambouis pour intégrer et assimiler les populations étrangères. Et quand je parle de populations étrangères j'inclus là-dedans un nombre de plus en plus important de Français, du moins de gens qui ont des papiers français dont voici un exemple :
 
Il me semble important, fondamental même, que les candidats s'expriment à ce sujet. S'ils refusent la fatalité décrite plus haut, c'est un véritable plan qu'il faut proposer, pas des mesurettes comme par exemple ce QCM sur la France, sa culture et son histoire, pour obtenir la nationalité.
 
Dans le même ordre d'idée, la laïcité, devant laquelle se prosternait le candidat Hollande lors de son meeting du Bourget, me parait mériter mieux que des symboles d'allégeance. Quand on sait ce qui s'est passé ou se passe à Lille ou Strasbourg, villes socialistes, on peut douter de la sincérité d'un candidat qui ne s'est jamais exprimé sur ces sujets et qui s'est abstenu lors du vote sur l'interdiction de la burqa. Alors peut-être a-t-il depuis été touché par la grâce, peut-être Charles Martel lui est-il apparu, reste qu'on attend, et pas de sa part seulement, la fixation de limites concernant certains sujets, comme la viande hallal par exemple, comme la participation ouverte, comme à Strasbourg, ou camouflée derrière un prétexte culturel comme à Paris, des collectivités au financement des mosquées, etc.
 
Le problème de l'éducation n'a pas non plus été abordé sur le fond. Sauf à admettre définitivement qu'il s'agit d'une question de moyens, auquel cas la France devrait dominer une bonne partie du monde dans ce domaine, ce qui n'est pas le cas, il faudrait peut-être se pencher sur les contenus et les méthodes. Or, ça n'est même pas ébauché. D'un côté 60000 fonctionnaires en plus dont on se demande où on va les trouver s'il s'agit majoritairement d'enseignants, les places ouvertes n'étant plus honorée, non par faute de candidats, mais à cause d'un niveau insuffisant de la part de ces derniers (eh oui l'éducation nationale est devenue si nulle qu'elle ne parvient même plus à s'auto-reproduire), de l'autre des heures supplémentaires dont on ne voit pas très bien ce qu'elles pourraient contenir. A mon avis ce n'est ni d'un côté, ni de l'autre qu'on trouvera la solution au problème de l'éducation. Alors certes il faut envisager de "violer" les syndicalistes qui font obstruction depuis toujours à de vraies réformes. Mais on ne peut tout de même pas laisser quelques pouilleux gauchisants assassiner l'enseignement et la culture. On attend donc ds propositions à ce sujet.
 
Et puis puisqu'on parle de syndicats, c'est là aussi un problème qu'il faudrait enfin traiter. On a bien compris, suite à la destination vers la poubelle qu'a pris le rapport Perruchot (accessible quand même), que la droite et la gauche avaient su trouver un consensus pour justement ne pas traiter le problème du syndicalisme en France. Mais ça ne peut pas être satisfaisant. On ne pourra pas éternellement permettre à des gens de s'empiffrer sur le dos du contribuable parce qu'ils n'ont que très peu de cotisants mais surtout on ne pourra pas traiter de choses essentielles avec des partenaires dits sociaux qui ne représentent quasiment rien, juste 8% des salariés. On ne pourra plus non plus leur laisser un pouvoir de nuisance hors de proportion avec ce qu'ils représentent. Peut-être faudrait-il rendre l'adhésion syndicale obligatoire ou presque, comme dans certains pays, et avoir enfin des interlocuteurs dignes de ce noms, des gens constructifs. Là encore aucune proposition à ce sujet.
 
Certes il y a d'autres sujets qui mériteraient d'être abordés, comme la santé, comme la justice (ou comment faire pour que les juges appliquent la loi), sur la répression de la délinquance avec en corollaire les moyens de faire cesser l'impunité des petits délinquants ou la construction de nouvelles prisons pour qu'au-delà de deux ans de peine on ait une chance d'être mis sous les barreaux, comme la ruralité et bien d'autres sujets qui semblent subordonnés au mariage des homosexuels.
 
La campagne officielle n'a pas encore commencé. Nous pouvons donc garder quelque espoir. Eh non, là je rigole!

1 commentaire:

  1. je vais écrire sur ma mère, 83 ans, vissée sur le canap cet aprés midi, devant le discours de Dijon puis de Bordeaux

    on attend, Expat, ce à quoi on veut aboutir au fond, pourquoi et comment

    la défense, grande absente du débat dans notre positionnement mais aussi dans le résultat in fine du pélerinage obamien sur le gel des armes nucléaires, les français ne savent pas leur volume restant en courte et moyenne portée, ne savent pas où sont les bases anti missiles, ne savent pas ce que nous pourrons faire si la cocotte minute MO explose

    la bio éthique

    la pénitentiaire qui est collée à la Justice

    jusqu'à quand serons nous abreuvés de conneries?

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