"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

samedi 24 mars 2012

Corporatismes


L'épopée meurtrière de Mohamed Merah sans doute davantage que de démontrer des failles dans nos systèmes de sécurité ou dans les compétences des forces dédiées aux interventions spéciales de police, aura mis en exergue ce mal qui ronge la société française, nostalgie des temps féodaux sans doute, à savoir le corporatisme.
 
L'unité nationale appelée à grands cris après l'exécution du professeur juif, de ses deux enfants et d'un troisième, n'aura été que de façade et très peu de temps. Le jour même du drame, Bayrou brisait le consensus en mettant en cause la responsabilité de l'exécutif de l'Etat, suivi à quelques heures par le candidat Hollande. Des mots, simplement des mots, sans même citer de nom, mais suffisamment explicites pour qu'on comprenne que derrière l'unité de façade face au drame, se camouflaient des enjeux moins nobles destinés à aller grappiller quelques dixièmes de points dans les sondages. C'est ensuite, une fois le meurtrier connu au tour de front national se s'attaquer à l'exécutif, responsable par son laxisme vis-à-vis du fondamentalisme. Sans oublier les saillies d'autres candidats.
Corporatisme politique.
 
Alors que les cadavres des victimes de l'attentat de lundi dernier sont encore tièdes, un président d'association antiraciste met en cause une recrudescence du racisme en France, en s'appuyant sur la couleur de peau et/ ou la religion des morts, et en accuse également l'exécutif. Il en profite pour faire de la pub pour la journée internationale contre le racisme qui aura lieu deux jours plus tard.
Corporatisme associatif. (Et politique également, l'association étant un officine du parti socialiste, un tremplin politique pour ses membres les plus "éminents").
 
A l'issue d'une longue intervention, se concluant par un assaut dans lequel deux policiers sont blessés et le meurtrier liquidé en état de légitime défense, l'ancien chef du GIGN intervient publiquement pour qualifier l'opération de nulle. Il est le seul, en tant que "technicien" à la faire, mais ça suffit à lancer le débat dont un des thèmes est la préférence qu'a le chef de l'Etat pour la police plutôt que pour les gendarmes.
Corporatisme de boutons. (Mais peut-être aussi politique, la personne ayant jeté le pavé dans la marre s'étant largement inféodée, en n'hésitant pas à violer quelques lois et principes déontologiques au passage, à un ancien Président de la République socialiste qui a su le récompenser).
 
Après la mort de Merah, une enseignante dans un lycée de Rouen suggère à ses élèves de terminale S la possibilité d'une minute de silence en la mémoire de l'assassin terroriste tueurs d'enfants, d'un professeur et de militaires. Elle déclare en outre que Mohamed Merah était une victime, que le lien avec Al-Qaïda avait été inventé par les médias et "Sarko". La majorité des élèves se lève, quitte le cours et alerte le proviseur. Le ministre de tutelle demande la suspension de l'enseignante. Les syndicats d'enseignants, les professeurs et des parents d'élèves minimisent les faits, imputent ces paroles à l'état de fragilité de la professeure.
Paradoxalement, ce sont les élèves, adolescents, qui sont davantage sensés que certains professeurs ou parents.
Corporatisme enseignant.
 
Et puis, bien évidemment, il y a ceux qui soit, souhaitent exprimer leur soutien à Merah, soit lui trouvent des excuses, soit nient carrément les faits.
Une page facebook rendant hommage à Merah a été ouverte rencontrant d'emblée un vif succès avant d'être fermée à l'initiative des autorités. Des tags- ("Vive Merah", "Vengeance" ou "Nique la kippa") ont été trouvés sur les murs de Sartrouville vendredi avant d'être effacés par les autorités.
Le "pauvre" Merah dont on condamne évidemment les crimes avec virulence a quand même été amené à commettre ceux-ci presque malgré lui. C'est en effet une société qui l'a rejeté, l'armée qui n'a pas voulu de lui, qui l'ont amené à se radicaliser. Voilà ce qu'on trouve par exemple sur le site de Tarik Ramadan, l'homme au double langage. Il commence bien évidemment à exprimer sa sympathie aux victimes innocentes, et tout le tralala de circonstance, avant d'analyser les causes. Et là on lit : "… Mohamed Merah apparaît comme un grand adolescent, un enfant, désœuvré, perdu, dont le cœur est, de l'avis de tous, affectueux (souligné par moi), mais dont les pensées étaient brouillées, perturbées et particulièrement incohérentes[…]
Le problème de Mohamed Merah n'était ni la religion ni la politique. Citoyen français frustré de ne pas trouver sa place, sa dignité, et le sens de la vie dans son pays, il va trouver deux causes politiques pour exprimer son dépit : les peuples afghan et palestinien[…]
Un pauvre garçon, coupable et à condamner, sans l'ombre d'un doute, même s'il fut lui-même la victime d'un ordre social qui l'avait déjà condamné, lui et des millions d'autres, à la marginalité, à la non reconnaissance de son statut de citoyen à égalité de droit et de chance." Quand vous avez terminé de lire ça vous vous demandez qui vous devez pleurer aujourd'hui. En tout cas, c'est clair Merah est la victime de son pays, la France.
Et à la suite du billet de Ramadan, viennent de nombreux commentaires, variés, comme le suggère le double langage de l'individu. Je voudrais vous faire "profiter de l'un d'eux (assez long, mais il vaut le coup) : " Salam ahlikoum Tariq. Je suis français d'origine algérienne et marocaine, je suis musulman et je suis dégouté de la France. Je déteste ce pays et pourtant je suis français, je m'y reconnais plus. Je peux pas accepter de vivre dans un pays qui manipule comme cela les opinions pour conserver le pouvoir, ça sent le complot à fond, Monsieur Ramadan, j'attendais votre réaction avec impatience. A partir d'aujourd'hui ça va devenir très dur pour nous musulmans en France.
Pour nous les jeunes musulmans, on crie tous au complot, ça ressemble à la mort de Ben Laden. Pas d'images, pas d'aveux de Mohamed Merah, rien on doit croire claude guéant et sarkozy sur parole. Tout ce qu'on a vu ce sont des images d'un immeuble. On a rien vu d'autre. A un mois des élections, on était certain qu'il allait être tué Mohamed Merah. Certains disent qu'il était mort depuis bien longtemps et que les 33 heures d'assiègement n'était que mise en scène. Beaucoup avancent que le Mossad est derrière tout ça, et qu'on a pas vu les corps des enfants juifs tués, ni les corps, ni vidéos, ni photos , on a rien vu. Je déteste la France pour ses manipulations, j'y crois plus, je sais pas ce que je vais devenir moi et mes enfants. J 'aimerais juste assurrer un bel avenir à mes enfants, mais aujourd'hui il est clair qu'en France nous ne pouvons pas être musulman et français, dans la tête des français cette tuerie sonne comme une fin pour nous, une fin qui nous dit, on a essayé de vous intégrer mais vous les anciens colonisés vous ne serait jamais français.
Je suis abbatu par cette manipulation par ce qui vient de ce passer, paix aux victimes, QU 'ALLAH DEVOILE LA VERITE. Je ne compte que sur le soutien de mon Seigneur, lui Il est Juste et Intrompable. Paix aux victimes.
Nous les musulmans nous demandons que de vivre normalement dans le respect d'autrui et le respect de notre culte."
On veut bien éviter les amalgames, mais faudrait quand même pas nous y pousser.
Corporatisme religieux.

2 commentaires:

  1. je ne peux que pleurer maintenant devant cette France en vrac

    quand je serai calme je ferai un billet sur ce que j'ai lu dans le blog de TR

    mais les carottes sont cuites, Expat, on ne se relèvera pas de ça et l'islam se marre

    si j'écrivais ça en bas votre blog sauterait, c'est encore plus dramatique

    RépondreSupprimer
  2. je vous conseille une plongée en apnée dans Agora Vox

    moi je donnes ma langue au chat

    ce qui est écrit là fait froid dans le dos

    je crois que ce qu'on y oublie de dire c'est qu'on attrape pas des mouches avec du vinaigre, la seule once d'espoir qu'il me reste et un justificatif ténu à cette funeste kermesse

    RépondreSupprimer