"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

jeudi 22 mars 2012

Reprise d'une campagne jamais interrompue et autres élégances



Désormais que le terroriste Merad a commencé à s'attaquer au dépucelage des 72 vierges qui l'attendaient au paradis d'Allah, nul doute que la campagne va reprendre, mais sans doute aussi sous un angle nouveau. En fait cette campagne n'a jamais cessé sauf pour le Président de la République qui ces derniers jours a rempli ses devoirs de chef de l'Etat sans équivoque. On pourra au moins reconnaitre que le candidat s'est totalement effacé derrière le Président. Ce qui en énerve certains ou certaines puisque j'ai lu quelque part qu'on ne voyait que lui et que donc c'était scandaleux parce que élections, et nananère. Mais passons sur ces ânes qui auraient sans doute souhaité que le Chef de l'Etat commence par se marrer publiquement suite aux meurtres avant de partir en week-end prolongé pour que la certitude de sa défaite soit enfin acquise.
 
Mais pour les autres, la campagne ne s'st jamais réellement arrêtée Alors que l'hypothèse d'une série de crime raciste était à l'honneur, certains s'en sont donné à cœur joie, comme Bayrou relayé le lendemain par Hollande sur BFM/TV. Le premier avait déclaré lundi soir au meeting de Grenoble qu'il n'avait pas annulé : "Le fait de montrer du doigt les uns et les autres, c'est faire flamber les passions, et on le fait parce que, dans ce feu-là, il y a des voix à prendre". Quant au second interrogé quelques heures après ces propos il lâchait : "Il y a des mots qui influencent, qui pénètrent, qui libèrent, ceux qui ont des responsabilités doivent maîtriser leur vocabulaire…Au sommet de l'État, rien ne peut être toléré. Ni le vocabulaire, ni la vulgarité, ni la facilité, ni je ne sais quelle simplification". Pour quelqu'un qui ne fait pas campagne, c'est quand même limite. En tout cas, ces derniers jours, on a vu un pauvre Hollande dont le visage commence à exprimer une réelle lassitude qui laisse supposer que, s'il est élu, dans 5 ans il aura l'air d'une loque, tenter de marcher dans l'ombre du Président. Tel le petit chienchien à sa maman il le suivait fidèlement sauf là où il était interdit de séjour, par exemple lors de l'hommage rendu à Roissy aux victimes dont les corps allaient partir pour Israël. Le pauvre, il fallait qu'il se montre, qu'il nous joue un simulacre de président-bis, quitte à paraitre pitoyable en risquant la comparaison. Que ne faut-il pas faire pour devenir président, hein? C'est quand même plus pépère la Corrèze, endroit où on peut se tailler un siège sans trop de difficultés au calibre de son fessier.
 
Mais j'en reviens à mes deux phases. Donc la première qui privilégie la thèse raciste et qui offre donc une tribune à tous ceux qui accusent les femmes et hommes politiques qui osent parler d'immigration, de non-respect de la laïcité, d'islam, plutôt que de se détourner ou pire de faire l'apologie de toutes ces choses. Car dans notre pays, le seul fait de se poser des questions sur certains thèmes est criminel. Dire pourtant par exemple que l'immigration est une chance n'est pas mieux que dire qu'elle est une calamité. La réponse n'est ni dans l'une ou l'autre de ses affirmations. Reste qu'il est légitime et même nécessaire de réfléchir sur quelle immigration nous voulons.
Et puis coup de théâtre, enfin coup de théâtre pour ceux qui étaient incapables d'envisager une autre hypothèse, qui pourtant s'imposait, ce n'était pas des crimes racistes, mais des crimes commis au nom de l'islam par un intégriste. Alors là, pour certains c'est le désarroi. A l'image de ce journaliste du nouvel obs, Nicolas Chapuis, nominé pour la palme d'or de l'élégance, qui écrit sur son compte tweeter : "Putain, je suis dégoûté que ça soit pas un nazi." Ben oui, c'est comme ça : certains sont dégoûtés par les crimes, d'autres le sont parce que le tueur ne leur convient pas. Lui au moins l'a exprimé tandis que d'autres qui sont restés silencieux ne devaient pas en penser moins. Car il devenait quand même plus difficile de faire porter la responsabilité de ces carnages au Président de la République et son entourage, ainsi qu'à la candidate du front national, au moins sous cet angle. C'est d'ailleurs cette dernière à qui l'occasion était donnée de relancer sa campagne, soi-disant en sommeil, en fustigeant le Chef de l'Etat et le gouvernement qui auraient sous-estimé le risque terroriste. Sans juger de la validité de cette information, elle entre bien dans la cadre d'une campagne dont un des piliers ets constitué par la dénonciation des risques liées au fondamentalisme islamiste.
 
Les deux hypothèses, la première du racisme avant qu'elle ne soit invalidée, et la seconde de l'islamisme après qu'elle ait été validée ont permis finalement à la majorité des candidats, car si je n'en ai cité que 3, les autres n'ont pas été avares de mots en s'appuyant surtout d'ailleurs sur la piste raciste, de rester en campagne tout en se parant du voile noir du deuil qui devait soi-disant leur imposer la réserve inhérente à l'unité nationale qui devait prévaloir face à de tels drames. Les morts n'étaient pas encore en terre que pourtant ils prenaient tous pour cible le seul qui effectivement avait cessé de faire campagne, le Président de la République.
Et désormais, on peut être assuré que cette dramatique affaire et son issue vont continuer à être instrumentalisées. Le PS, à travers les mots de son responsable (doit-on en rire?) chargé de la sécurité, a déjà commencé. C'est en effet sur tweeter encore, que Jean-Jacques Urvoas, également nominé pour la palme d'or de l'élégance, s'exprime de cette façon pour le moins indigne alors que des policiers ont été blessés pendant l'opération : "Si je comprends bien, le Raid n'est donc pas capable en 30 heures d'aller chercher un individu seul dans un appartement ?" Je pense inutile de commenter cette phrase abjecte, surtout quand elle vient de la part de l'un de ceux qui se sont opposés à toutes les mesures de sécurité proposées par la majorité pendant la dernière législature.

4 commentaires:

  1. plus je m'enfonce dans ces commentaires et éditoriaux sur le web, plus je suis les info TV, plus je pense à ces soldats, ce père , ces enfants et leurs familles et plus j'ai honte
    lisez le blog d'Yvan Rioufol

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  2. J'ai lu Rioufol. Toujours très pertinent dans ses analyses.
    Pour le reste on est tombé bien bas. Car aucun des candidats qui compte, aucun, sauf celui qui ne pouvait faire autrement que de retrouver son rôle de chef de l'Etat, n'a pensé à ce drame sans en mesurer les conséquences pour lui. Et c'est d'ailleurs ça qui va lui être reproché maintenant, d'avoir été à la hauteur, donc en gros, comme j'ai pu le lire en bas, d'avoir su gérer les événements, quand même compliqués quand il s'agit à la fois du recueillement dû aux morts et de la chasse à leur assassin, avec dignité.

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  3. Salut expat
    Ça, le big bang pour certains, pas du tout dans le sens de la ligne éditoriale il semblerait, un os et comaque....
    Si cela n'avait pas causé la mort de 7 personnes, cela pourrait prêter à sourir
    Mais cet instantané des pensées de ce totor de l'obs met à jour de façon très nette un manque flagrant d'objectivité, fortement teinté d'une grande nocivité
    Venant de certains "journalistes ",d'ailleurs peut on encore leur coller ce qualificatif ?,ne m'aurait pas surpris
    Preuve d'une véritable gangrène morale une telle réflexion,la plaie de ce pays
    Va t'on pour autant parler des choses qui fâchent, j'en doute fortement..... combien va t'il falloir "d'exploits" de ce genre pour que l'on mette le problème enfin sur la table ,de façon sérieuse ????
    Le mot d'ordre est simple, ne fâcher personne, partant de là....
    On va en rester à des déclarations guilli guilli c'est tout et repartons pour un tour messieurs....

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  4. Salut JJ,
    eh non, on ne parlera pas des choses qui fâchent. Surtout pas! Ce qui est quand même un comble tandis qu'on se demande si on aurait pu empêcher ça.
    Les musulmans ne seront pas stigmatisés, ce qui les empêchera de réfléchir à la manière dont ils pourraient vivre en France sans s'attirer les critiques qui font que dès lors les amalgames sont possibles.
    Ils n'ont pas compris que si quand un chrétien ou un juif commettent un crime chez nous, on ne stigmatise ni les chrétiens, ni les juifs, c'est pas parce qu'on a une dent contre Allah.
    Ils n'ont pas compris que pour que cessent les amalgames, il faut qu'ils cessent de se singulariser dans l'espace public. mais peut-on leur reprocher puisque'ils sont encouragés dans leurs revendications religieuses par toute la bienpensance, au mépris le plus total de la laïcité.

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