mercredi 31 mars 2010
Bouclier fiscal
mardi 30 mars 2010
Gare aux statistiques
lundi 29 mars 2010
Un homme, ça s'empêche !
dimanche 28 mars 2010
Affaire Zemmour : affaire d'Etat ?
samedi 27 mars 2010
Vive la burqa libre
vendredi 26 mars 2010
Dette publique et Euro
Certes tous les pays de la zone euro sont endettés mais des politiques budgétaires et économiques variables permettent de classer les différents pays selon leur possibilité de gérer leur dette aussi importante soit-elle. Car pourquoi a-t-on des inquiétudes pour la France et pas pour l'Allemagne alors que leurs niveaux d'endettement actuels sont proches ? Parce qu'il y a des pays vertueux comme l'Allemagne et les Pays-Bas, des pays à fort risque qui sont la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et l’Irlande appelés élégamment les PIIGS, et des pays se situant entre les deux dont la France que la rigueur ou absence de rigueur budgétaire fera basculer dans l'une ou l'autre catégorie.
Fallait-il payer pour la Grèce ? La première question à se poser est : le peut-on ? La seconde : est-ce utile ? Tant qu'on peut emprunter aux conditions actuelles on le peut toujours, en sachant toutefois que la dette augmentera. Mais comme la Grèce n'a cessé de trafiquer ses comptes depuis plus de 10 ans pour intégrer le zone euro, n'a pas sur réformer son économie, n'a pas été capable de maîtriser son économie parallèle qui représente quelque chose comme la moitié de son PIB et n'a donc pas su générer des rentrées fiscales suffisantes, peut-on lui faire confiance. Les Allemands ont dit non. Il faut dire qu'eux ont fait de sacré efforts que seuls peut-être les Allemands peuvent faire : pression sur les salaires, retraite à 67 ans ... Dans ces conditions normal de ne manquer d'enthousiasme pour renflouer des tricheurs et des incapables.
Quel avenir alors pour la zone euro ? Un éclatement à court terme ou une prise de conscience des Etats membres et une vraie politique budgétaire et fiscale dans cette zone ? Sans oublier que si la croissance n'est pas au rendez-vous, peu de choses seront possibles. Il est l'heure de s'inquiéter.
Bien sûr certains noterons que la dette n'épargne pas non plus ni les Etats-Unis, ni le Japon et qu'elle est même particulièrement élevée dans ces deux pays. Mais la structure de la dette y est bien différente. Aux USA, les détenteurs de la dette sont extérieurs à ce pays pour moins de 30 % du volume de celle-ci ; en outre les prélèvement sociaux y sont faibles et la marge de manœuvre pour les augmenter existe. Le Japon connait une dette astronomique, mais celle-ci est détenue seulement à raison de 5 % par l'étranger. En France ce pourcentage est de 61 % et la marge de manœuvre pour l'augmentation des prélèvements obligatoires est très faible. Par ailleurs, en France la dette n'a fait qu'augmenter depuis plus de 30 ans (voir tableau ci-dessous) et n'a pas connu de fluctuations d'ordre conjoncturel comme ailleurs. Il faut donc faire quelque chose et vite mais les forces politiques qui sont au pouvoir ou qui prétendent au pouvoir ne me paraissent pas capables du sursaut nécessaire. Les générations futures paieront. Les présentes doivent néanmoins se faire du souci pour leurs retraites.
jeudi 25 mars 2010
La burqa, encore !
Cette affaire de chiffon est symptomatique de la faiblesse de notre République, de son manque chronique de confiance en soi.
Cette affaire traine depuis des mois, a mobilisé longuement une commission parlementaire qui a été incapable de rendre un avis unanime, a révélé des clivages au sein des partis politiques, a dévoilé le doute au sein même du gouvernement.En juin de l'an dernier, la burqa n'avait pas sa place en France selon le Président de la République. Aujourd'hui, elle pourrait n'avoir pas sa place seulement dans certains lieux publics ou accueillant du public. Au nom de quoi ? la laïcité, la sécurité, la dignité de la femme.
Si c'est au nom de ces trois principes, l'interdiction partielle n'a aucune justification.
La laïcité, c'est ce qui permet de vivre ensemble. C'est une invention française (le terme de laïcité n'a pas de traduction dans le monde sauf en Turquie et au Mexique) qui a permis en reléguant la religion dans la sphère privée de réconcilier les Français et d'affermir la République. Elle a tué les passions qui ont déchiré parfois violemment les Français pendant des siècles. Permettre la visibilité outrancière d'une religion dans l'espace public est une remise en cause de cette définition française du vivre ensemble. J'ai du reste du mal à saisir la différence entre espace public et lieu public, la rue me paraissant aussi digne d'être respectée que l'école, les hôpitaux, la poste ou les banques.
La sécurité n'est pas non plus un principe qu'on peut sérier en fonction de l'endroit. La victime d'une agression dans la rue est autant victime que la banque qui se fait braquer. Si je voyais un individu cagoulé devant moi dans la rue, je ne serais pas plus rassuré que de le voir entrer à la poste.
La dignité de la femme n'est pas non plus diversement appréciable selon qu'elle se trouve dans l'espace public ou dans un lieu public. Et si la femme est consentante, là n'est pas le problème : pas plus qu'on accepterait de voir quelqu'un se flageller dans la rue, on ne peut accepter quelqu'un se spérant de l'humanité sous une bâche de toile.
Alors pourquoi prendre tant de précautions ? Pourquoi se résoudre à des demies-mesures ?
Au nom de la liberté on ne pourrait pas interdire certaines pratiques vestimentaires. Effectivement on en est plus à Saint-Just s'écriant : "Pas le liberté pour les ennemis de la liberté !". Au demeurant, et dans la mesure où les adeptes du chiffon revendiquent cette liberté de s'emprisonner au nom de leurs croyances religieuses, cette liberté n'a pas à leur être accordée au nom de la laïcité.
Les musulmans pourraient être choqués, se sentir stigmatisés. Les pauvres ! Mais les mêmes, contrairement à celles qui la portent, vous diront que la burqa n'est pas une obligation formulée par le coran et correspond à des coutumes locales. Où est alors la stigmatisation ? Au contraire, ils devraient être les premiers à militer pour la suppression de cette coutume barbare venue d'ailleurs et qu'on relie faussement à leur religion. Paradoxalement, c'est l'effet inverse qui se produit. Jeu de dupes ?
La peur de représailles de nature terroristes est aussi peut-être une explication. Dans ce cas, il ne faut même pas légiférer. Il faut tout enterrer : une demie-mesure n'entrainera pas une semi-bienveillance ou une colère atténuée de la part des fous de dieu. Au contraire, il n'y verront que faiblesse et encouragement à frapper davantage. Et puis si c'est ainsi pourquoi ne pas envoyer pour avis nos projets de loi à Tarik Ramadan ou à Ben Laden pour leur demander s'ils sont en phase avec la charia.
Enfin, toute cette gesticulation, sans présumer de ce que va nous donner comme avis le Conseil d'Etat aujourd'hui montre bien une République bien peu sure d'elle et de ses valeurs. Qui osera traiter de la place de l'islam en France en admettant que ce n'est pas une religion comme les autres ?
mercredi 24 mars 2010
L'intégration des maghrébins selon la Poste
Oublions la taxe carbone !
Je trouve que c'est une sage décision. Mais il aurait été plus sage de n'y jamais avoir pensé.
Parce que cette taxe reposait principalement sur la double hypothèse d'un réchauffement climatique et de l'origine humaine de ce dernier. Suite aux travaux du GIEC, qui n'est pas un organisme de recherche scientifique, mais un organisme d'évaluation multidisciplinaire (son président est un économiste) à l'indépendance douteuse (*) chargé comme son nom l'indique d'évaluer à partir des recherches existantes l'impact de l'activité anthropique sur le réchauffement climatique, une partie du monde s'est affolée, une autre partie a vu miroiter des gains potentiels en espèces sonnantes et trébuchantes au titre des réparations pour les dégâts écologiques commis par l'occident, tandis qu'une partie moindre par son nombre, mais puissante sous d'autres aspects restait sereine et indifférente au danger annoncé. Ceci a amené Copenhague et son échec dont nous pouvons remercier les Chinois. Car entre temps et même avant, même si le climategate (**) a bien davantage été relayé par la presse anglo-saxonne que la nôtre, le GIEC a perdu quelque peu de sa crédibilité si bien qu'il sera maintenant contrôlé par un autre organisme (on peut aller loin comme ça) tandis que les sceptique dont Claude Allègre est une figure emblématique chez nous parviennent de plus en plus à se faire entendre.
Pour en revenir à notre sujet, cette taxe carbone n'aurait reposé que sur une hypothèse de plus discutables.
Par ailleurs, même dans le cas ou l'hypothèse du GIEC serait vraie, la seule France ne pèserait absolument rien avec cette mesure dans l'amélioration du climat. Tant que les Chinois et les Américains refuseront d'apporter des mesures, rien de tangible ne pourra arriver.
Les Français étaient opposés à la taxe, les partis politiques étaient parfois contre (PS), parfois pour mais contre aussi parce que c'était une proposition de Sarkozy surtout (donc les modalités ne pouvaient pas être bonnes) (les écolos), le seul étant officiellement pour, mais avec tout de même des réticences, restant l'UMP. La repousser à une hypothétique mesure européenne, l'abandonner en fait, parait donc aller dans le bon sens. D'autant plus que cette mesure avait également un objectif de basse politique politicienne : attirer une frange de l'électorat écolo. Les régionales ont montré que c'était là une chimère qui me laisse penser que Sarkozy n'est pas toujours un fin tacticien. Enfin quoiqu'il en soit, il a certainement compris et peut maintenant mener une politique sans trop de soucier des écologistes, sans par ailleurs totalement négliger l'écologie.
Adieu donc, taxe carbone !
* Il existe aux Etat-Unis le Chicago Climate exchange (CCX, dont l’un des principaux actionnaires est la banque Goldman Sachs, tout de même), pour faire simple une bourse du CO2 et autres gaz à effet de serre permettant aux industries les moins polluantes de vendre leurs droits à polluer à celles qui polluent davantage.
Ne soyez pas étonnés de découvrir que l’avocat qui a rédigé les statuts de la CCX est Barack Obama lui-même et qu’un des membres de l’Advisory Board n’est autre que Rajendra K Pachauri, président du GIEC. Par ailleurs Generation Investments Management, dont l'un des co-fondateurs est Al Gore, auteur d'un film catastrophiste truffé d'erreurs qui lui a tout de même valu le prix Nobel de la paix (conjointement avec le GIEC), est un des opérateurs majeurs du CCX.
** Il s'agit de la révélation d'un nombre important de mails passés entre membre du GIEC montrant que certains résultats étaient truquées et d'autres passés sous silence parce qu'ils n'allaient pas dans le sens d'un réchauffement climatique.
mardi 23 mars 2010
Une histoire belge
Remaniement. Et après ?
Aux politiciens de sa majorité, bien sûr. Pas à ses électeurs.
Ont donc été débarqués Darcos et Hirsch. C'est vrai que le premier était bien terne à son poste de ministre du travail. Il avait connu des jours meilleurs à l'éducation nationale. Ceci dit, méritait-il d'être viré plutôt que de changer de poste ? Pour ma part, j'aurais préféré voir gicler Morano, la marchande de poisson (je m'excuse pour celles qui exercent cette profession et qui pourraient me lire !!!) ou d'autres que je ne connais pas parce qu'on ne sait même pas ce qu'ils font.
Le second, Hirsch, a à peu près fait ce qu'il voulait faire. On doit être avec lui dans le cas de figure d'un départ à l'amiable puisqu'il n'a jamais renié ses opinions de gauche et qu'il ne se sentait pas astreint à la solidarité gouvernementale. Et puis de toutes façons, il fallait bien en faire dégager un de ces ralliés, donc autant virer le moins soumis, et même le remplacer par quelqu'un de la majorité. Après avoir nommé des gens de gauche à plein de postes-clés, c'était la moindre des choses que Sarkozy pouvait faire. Un petit signal sans doute insuffisant adressé à ceux qui commençaient, parmi les politiques de droite, à voir tous ces postes échouer à la gauche au point qu'on commençait à croire que le talent avait déserté la droite.
Enfin globalement rien de folichon. Est-ce qu'un chiraquien et un villepiniste posés sur un maroquin suffiront à réunir une majorité qui connait quelques tensions. Rien n'est moins sûr.
En tout cas, ce remaniement ne doit pas beaucoup parler aux Français, du moins à l'électorat qui a porté Sarkozy au pouvoir, parce que, honnêtement, les autres on s'en fout. Même pas le moindre signe de reconnaissance après tous ces gens de gauche nommés ici et là. Les électeurs de l'Isère dont Migaud était député avant d'accéder tout récemment à la cour des comptes n'ont voté qu'à 25% pour la majorité. Bande de gougnafiers !
Donc pour les électeurs de Sarkozy, cet ajustement post-électoral sera surement de la plus grande transparence. Il parait que Fillon que je pense plus intelligent que Sarkozy, mais moins à l'aise sur les tréteaux et dans la tchatche, souhaitait un vrai remaniement, un vrai signal. Mais ce qu'il pense n'a sans doute pas d'importance aux yeux de Sarkozy et de Guéant. Dommage !
Le remaniement sera donc vite oublié et à peine commenté.
Reste donc maintenant à reconquérir les électeurs perdus. Reste finalement à appliquer le programme pour lequel on a été élu. Parce que, pour l'instant le compte n'y est pas. Aux avancées succèdent les reculades. A des discours fermes succèdent des mesures tièdes, voire rien du tout. Je conseille d'ailleurs à Sarkozy de ne plus s'exprimer sur certains des sujets qui l'ont porté au pouvoir. L'insécurité, par exemple. Je ne sais pas si la gauche aurait pu faire pire dans ce domaine. Ou encore l'identité nationale ou la fin de la repentance, autant de thèmes qui m'avaient bien plu en 2007, parce que je crois qu'une nation ne peut avancer qu'en étant fière d'elle et quand ses membres s'identifient à des valeurs communes. Là-aussi, c'est un peu raté. Le communitarisme ne cesse de s'affirmer aidé en cela par cette idée fixe de la discrimination positive, le non-respect de la loi sur la laïcité, l'incapacité de légiférer au sujet de la burqa après presque un an de réflexion, la mise à l'index de ceux qui s'élèvent contre l'aveuglement face à l'échec de l'intégration de certains de nos immigrés et, plus grave encore, de leurs descendants, (voir l'affaire Zemmour dont je parlerai un de ces jours), etc. On pourrait parler aussi du mérite républicain, un des thèmes électoraux de 2007. 3 ans plus tard, on se rend compte que peu à peu, avec la bénédiction du gouvernement, l'égalité des chances est remplacée par l'égalité des places, en fait l'attribution de places du fait des origines ethniques quand elles ne sont pas franchouillardes.
Et après ça on constate et on déplore (hypocritement à gauche qui a d'ailleurs gagné pas mal de régions grâce à ce parti) la montée du front national. C'était un coup de semonce, sans grande conséquence aujourd'hui. Attention à demain !
lundi 22 mars 2010
Régionales : c'est fini
Bien évidemment les réactions ont été aussi convenues que prévisibles, à droite et à gauche. Pour la droite il ne faut pas confondre des enjeux nationaux et régionaux, mais on tiendra tout de même compte du message envoyé par les Français. Lesquels ? On ne sait pas puisque la moitié a déserté le scrutin. Pour la gauche, c’est le signe du rejet de la politique conduite par Sarkozy et l’espoir placé dans la gauche pour changer les choses. D’ailleurs ils vont s’y atteler, proposer une nouvelle politique (encore !) et construire un programme. Au passage on découvre donc qu’ils n’en avaient pas et vivaient jusqu’à présent peinardement sur la rente que leur confère le statut de membres de l’opposition. Et puis aussi, elles vont s’unir, selon des modalités à définir, toutes ces forces de gauche, l’union affichée pour le second tour des régionales montrant là son caractère opportuniste. Je vois bien en 2012 Lalla présidente et Cécile Duflot premier ministre, ticket de cauchemar qui me pousserait à m’expatrier si ce n’était déjà fait.
Maintenant essayons d’y voir plus clair.
L’abstention massive, mais qui n’est pas vraiment nouvelle pour ce type d’élections, peut indiquer deux choses pas forcément incompatibles d’abord. La première, c’est que les régions, on s’en fout. On s’en fout d’autant plus qu’elles n’ont aucune visibilité, qu’on ne connait pas leurs compétences et très peu leurs élus pourtant généreusement indemnisés pour une présence facultative lors des réunions des assemblées où ils sont invités à siéger. Si les Français s’en foutent des régions, la faute en incombe bien aux politiques qui manquent cruellement de pédagogie ou qui s’en foutent également, sauf pour les prébendes inhérentes à la fonction d’élu, et qui transforment ce scrutin en enjeu national. « Si vous voulez montrer votre désaccord à la politique du gouvernement, votez pour nous dans les régions », tel a été à peu près le discours de la gauche.
La seconde raison pouvant expliquer cette abstention est le rejet tout court de la forme de politique qu’on nous inflige depuis des décennies. La définition d’un programme clair, d’une ligne directrice a fait place depuis longtemps à la tentative nécessairement brouillonne de satisfaire les différentes catégories ou communautés qui loin de composer cette nation, l’ont fait imploser. Il faut satisfaire, les aiguilleurs du ciel, les cheminots, les ostréiculteurs, les paysans, les homosexuels, les transsexuels, les noirs, les gris, les musulmans, les profs, les étudiants, les présidents d’université, les retraités, les syndicats, les infirmières, les urgentistes, les vieux victimes de la canicule, les détenus, les délinquants qui ont tout de même des droits et leurs victimes dont on n’a pas encore réussi à définir quels droits ils avaient, les détenus et leurs surveillants, les SDF, les clandestins… J’arrête là la liste qui pourrait s’allonger à l’infini. Mais, convenez avec moi, que quand vous lisez vos journaux, ce sont bien les revendications de ce beau monde qui tiennent la place la plus importante et qui semblent occuper le temps de nos dirigeants. Voilà donc ce qu’est devenue la politique. Alors logiquement pour beaucoup, le vote est devenu l’expression d’une revendication catégorielle et l’abstention rendue d’autant plus tentante que le vote blanc n’est pas reconnu, l’expression du rejet d’une telle conception de la politique. Et là, les deux grands partis que sont l’UMP et le PS qui ont gouverné alternativement depuis 30 ans, portent une responsabilité majeure dans cette dégradation de la perception de la politique, dans cette envie croissante de ne plus aller voter.
Essayons de comprendre maintenant pourquoi la gauche remporte une nouvelle fois largement cette élection.
Tout d’abord, s’agissant d’élections intermédiaires, on sait qu’elles sont généralement défavorables au parti au pouvoir. Ça s’est vérifié en 2004, mais ça s’était déjà vérifié quand la gauche était au pouvoir et qu’à ce moment elle emportait ces élections intermédiaires. Mais moins nettement, c’est vrai et cela mérite aussi une tentative d’explication.
Tout d’abord, parce que les élections régionales ne peuvent pas être fondées sur vraie proposition politique. Que les régions soient de gauche ou de droite, peu importe. Sauf à la marge, c’est la politique nationale qui s’impose à toutes. Les vrais enjeux sont donc à la marge. Le discours gestionnaire, proposant une offre sociale de proximité, décrivant un projet d’aménagement urbain ou rural, incluant des préoccupations écologiques, voilà celui qui porte ou devrait porter. Et c’est vrai que les socialistes alliés aux écolos sont plus doués que la droite dans ce type de discours. Parce que elle dispose d’élites régionales qui souvent n’ont pas d’ambitions nationales ou qui n’en ont plus et se concentrent sur le pouvoir local. Mis à part Pour Ségo, la région ne constitue pas un tremplin pour l’accession à des responsabilités nationales. En plus la gauche dispose d’un bon réseau de militants parmi les fonctionnaires et, en particulier les profs, donc des gens éduqués et qui ont le temps, ingrédient importants pour l’efficacité. La droite n’a pas ces atouts : elle envoie ses ministres se faire battre et ne dispose pas d’un même réseau ; son discours n’est donc pas audible et finalement les régionales sont considérées comme une prise de température de l’opinion avant les présidentielles. C’est donc normal qu’ils aient perdu et que même quand ils gagnent, leur victoire reste modeste.
dimanche 21 mars 2010
Régionales
Donc aujourd'hui, c'est les régionales que je vais tout de même suivre, même si c'est de loin, avec un peu d'intérêt. Juste histoire de renforcer mon opinion négative sur ce qu'on ose encore appeler de la politique, mais qui est tout autre chose.
Les Français d'ailleurs ne s'y trompent pas. Même si on n'est pas encore à l'époque des beaux jours, même si la tentation d'une sortie à la plage ou à la campagne, d'un pique-nique poulet froid-merguez-chips ne devrait pas être assez forte pour s'opposer au sens du devoir civique de mes concitoyens, j'ai l'impression qu'une bonne moitié d'entre eux une fois de plus n'ira pas jeter son bulletin de vote en papier recyclé dans l'urne transparente. J'aurais sans doute fait comme eux, le vote blanc n'étant pas comptabilisé dans notre belle démocratie.
Mais peu importe, avec ou sans les abstentionnistes, le vote d'aujourd'hui, outre le fait d'envoyer souvent de parfaits inconnus dans les assemblées régionales où ils n'auront, malgré leurs confortables indemnités de fonction (en moyenne 30000€/an en IDF, et plus de 50000 en PACA), même pas l'obligation de siéger, permettra de tirer de grandes leçons (!) sur la vie politique française et son évolution.
On nous a déjà expliqué la semaine dernière que le PS était le premier parti de France, que les écolos confirmaient leur place sur l'échiquier politique, que le FN reprenait des couleurs, que les communistes et leur allié Mélanchon (à moins que ce ne soit l'inverse) enregistraient une belle progression, etc. Divisez leurs scores par deux et des poussières, vous verrez que le FN et la gauche de la gauche sont autant dans les choux qu'en 2007, et que les deux principaux partis UMP et PS sont sanctionnés par leur électorat de cette même époque. Sans doute plus l'UMP que le PS, parce qu'aux affaires. Enfin globalement rien de vraiment transcendant dans les enseignements portés doctement à nos oreilles par les spécialistes, les politiques eux-mêmes et leurs serveurs de soupe journaleux.
Ce soir, après avoir constaté encore une fois l'abstention, qu'on va déplorer mais de laquelle on se fout royalement puisqu'elle n'empêche pas de remplir les assemblées, on va nous décrire un rapport de force indiquant que la France a basculé à gauche (comme elle l'avait fait en 2004 !) et envisager déjà une possible, voire probable défaite de la droite dans deux ans (déjà dit en 2004 aussi). Par contre, on ne vous dévoilera pas le caractère artificiel de cette gauche, de cet empilement sans grande cohérence de partis qui n'ont pas grand chose à voir entre eux, mais néanmoins capables de s'allier le temps d'un dimanche électoral pour rafler la mise. On ne vous dira pas qu'il y a moins de différences entre l'UMP et le PS, ce qui explique pour partie l'écroulement du centre qui manque de place, qu'il n'y en a entre le PS et les écolos d'une part, et le PS et de front de gauche d'autre part, et que ce concept de gauche plurielle pourtant déjà éprouvé n'est pas très opérant une fois le champagne sablé et les postes et prébendes distribués.
En fait, rien d'important dans ces élections. Les enjeux restent faibles et les enseignements ne seront pas tirés.
Bon vote quand même ! Et à demain peut-être pour d'autres développement après les résultats finaux et surtout l'observation des réactions.
De retour après trois années d'absence
A ma décharge il faut dire que je l'avais ouvert peu avant mon départ de France pour la Russie, c'est-à-dire en pleins préparatifs d'un exil pour une fois choisi.
Ce blog, je l'avais même oublié. Il m'est revenu en mémoire quand un internaute malheureux, Marius, chassé des blogs du nouvelobs pour cause de pensée non conforme, a trouvé refuge chez ce même hébergeur que nous partageons. En voulant lui poster un commentaire, j'ai dû m'ouvrir un compte google et comme j'ai gardé la même adresse mail et que j'ai utilisé le même mot de passe qu'il y a trois ans, le blog a miraculeusement surgi des limbes où ma négligence l'avait plongé.
Alors, pourquoi ne pas reprendre. En ce moment, je ne sais pas si ça va durer, j'ai pas mal de temps libre. Donc je vais essayer de parler de tout et de rien, de mon actualité et de l'actualité en générale comme je la perçois d'ici à 2160 kilomètres et 3 heures d'avion de Paris.
En fait de reprendre, j'ai commencé à effacer tout ce que j'avais écrit lors de l'ouverture du blog, sauf un message qui portait sur les métros que j'ai empruntés dans différentes villes du monde. Il fallait bien laisser quelques chose, une trace d'une époque qui me parait déjà bien lointaine. Suffisamment en tout cas pour ne plus apprécier ce que j'avais rédigé à l'époque.
Donc, c'est reparti !