"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

vendredi 9 juillet 2010

Obama : davantage Hussein que Barack


 
L'élection de Barack Obama a été saluée de façon quelque peu irrationnelle, du moins passionnel dans beaucoup de pays voyant sans doute pour certains des vertus associées à une couleur de peau sombre mais ça c'est un peu léger, et pour d'autres une modification des rapports des Etats-Unis avec le reste du monde. Même si finalement Guantanamo est toujours en cours de fermeture, donc toujours ouvert malgré la promesse de le fermer en janvier 2010, les troupes américaines sont toujours en Irak et se sont renforcées en Afghanistan, le conflit israélo-palestinien est toujours très tendu, les Iraniens tirent toujours de grands bras d'honneur à la communauté internationale. Donc finalement pas vraiment de réussites là où il était attendu le plus par l'opinion internationale et en particulier européenne et française. Ses laudateurs se font d'ailleurs plus discrets, voir muets.
Ceci dit ce n'est pas vraiment ce qui me dérange dans le personnage c'est qu'il semble être très préoccupé par la promotion de l'islam.
 
Nous avons eu sa déclaration d'Ankara dans laquelle n'hésitant pas à s'ingérer dans les affaires européennes, il s'est déclaré au nom des Etats-Unis fermement favorable à l'intégration de la Turquie dans l'Union Européenne. Les récents événements avec Israël nous indiquent que Paris et Berlin restent bien inspirés à refuser cette dernière. Car il est clair que la Turquie n'est plus un pays laïque. Alors que penser de cette déclaration ? Volonté d'affaiblir davantage l'Europe ? Souhait d'une influence majeure de l'islam dans cette région du monde ?
Nous avions eu juste avant à Prague cette déclaration sur « un monde sans armes nucléaires » suivi cette année d'une conférence internationale dans le cadre du traité de non prolifération où les américains en chœur avec les autres participants dont l'Iran, même pas montré du doigt, ont souhaité dénucléariser le Moyen-Orient. C'est-à-dire, tout simplement priver Israël de ses capacités de dissuasion. Encore une mesure en faveur des musulmans ?
Et puis nous avons eu ce fameux discours du Caire d'autant plus applaudi qu'il consistait en un panégyrique de l'Islam, malgré quelques défauts tout de même constatés (mais pouvait-on faire moins ?) où d'ailleurs les pays occidentaux qui ne laissent pas les femmes « exprimer » leur sentiment religieux de façon vestimentaire étaient fustigés.
 
Et ces derniers jours, le 5 juillet pour être précis, nous avons eu cette déclaration de Charles Bolden, administrateur de la NASA sur Al-Jazeera :
« Quand je suis devenu administrateur de la NASA, il (Obama) m'a chargé de trois choses. Aider à inspirer les enfants à faire des maths et des sciences, étendre nos relations internationales, et troisièmement et ce qui est peut-être le plus important, il voulait que je trouve le moyen de tendre la main au monde musulman et d'avoir plus de contacts avec les nations à dominance musulmane pour qu'ils apprécient mieux leur contribution historique à la science… aux maths et à l'ingénierie »
Voilà qui est intéressant au moment où les fonds de financement pour le programme spatial ont été supprimés. La NASA se reconvertit en agence de promotion de la science musulmane. Pour que les musulmans voient se renforcer leur fierté au vu de leur apport au progrès scientifique et technique.
Déjà on peut considérer que c'est un vaste programme, car s'il est indéniable qu'il fut une époque où rayonnaient effectivement les sciences dans le monde musulman, cette époque est fort lointaine, les dernière contributions sérieuses à la science datant en gros du 13ème siècle (en ère chrétienne, bien sûr). Le risque serait plutôt de montrer l'irrémédiable décadence de la civilisation musulmane qui d'ailleurs n'existe plus autrement que par une référence à un dieu, un prophète et un texte, rien ne permettant plus aux musulmans en tant que tels de manifester une quelconque fierté sur leurs réalisations tant scientifiques, que philosophie ou sociales depuis plusieurs siècles. Et ce ne sont pas les revendications ou manifestations identitaires de quelques-uns chez nous en particulier qui risquent de faire changer les choses. Reconnaissons que le monde musulman constitua une grande civilisation caractérisée essentiellement par ses conquêtes et ses apports scientifiques, voire philosophiques. Mais le verbe être reste au passé et risque de le rester tant que les textes auxquels elle se réfère ne supporteront pas une exégèse les sortant du moyen-âge, car quand on lapide les femmes et appelle au meurtre des apostats on ne peut prétendre (re)devenir une grande civilisation.
 
Mais ne nous étendons pas là-dessus le sujet étant Obama. Il est quand même curieux alors que le pays est encore bien loin d'être sorti de la crise, que la dette explose et fait passer celles européennes comme un petit découvert, que l'Afghanistan se révèle un bourbier alors qu'aucune stratégie ne semble réellement émerger (d'où certaines tensions entre les militaires et le pouvoir politique), que la pire des marées noires dévase les côtes de Louisiane, …, qu'Obama ait pour priorité de redonner de la fierté aux musulmans. Est-il Président des Etats-Unis ou promoteur de l'islam. Ses origines (partielles) musulmanes dictent-elles sa politique ? Les Américains apprécieront. Ils donneront une première réponse au midterms. Rendez-vous en novembre.
 
Quant à nous Européens, puisqu'il semble que nous ayons définitivement confié notre devenir aux Etats-Unis en renonçant à une sécurité européenne, cette affaire nous concerne même si nous ne somme pas acteurs mais spectateurs. Et même si en tant que tels notre opinion n'a finalement qu'une importance réduite, force est de constater qu'Obama n'est pas le meilleur atout pour notre sécurité.

Addendum :  se référer au même billet sur 
http://vladimirvladimirovitch.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/07/09/obama-davantage-husein-que-barack.html 
pour comprendre le sens de ce supplément.

Cette note dont le but était de poser la question du positionnement de Obama vis-à-vis de l'islam a fait l'objet de nombreux commentaires de la part d'OSCEOLA, citoyen américain, qui ont largement débordé de la problématique initiale. Ces commentaires ont permis à ceux qui se sont donné la peine de les lire d'être davantage informés sur la personnalité réelle d'Obama et sur les enjeux en termes de politique intérieure de sa présidence.
Comme vous avez pu le constater ou le constaterez, l'obamamania, aux Etats-Unis, semble bien éteinte et il est fort possible que le rêve ébauché il y a deux ans à peine soit devenu un tel cauchemard pour une majorité d'Américains que les élections de mi-mandat (midterms) constituent une déroute pour les Démocrates et l'annonce d'un coup de pied dans le cul futur pour le Président en exercice.

En pointe du combat pour ce retour au néant  d'Obama, nous trouvons les Tea Parties (en référence à la Boston tea party), mouvement encore hétéroclite qui après avoir été moqué par les Démocrates, a montré sa capacité de menace pour Obama, notamment en apportant un soutien décisif à Scott Brown pour sa victoire à l'un des sièges de sénateur du Massachussets (celui laissé vacant par Ted Kennedy, normalement imperdable pour les Démocrates qui squattaient ces deux postes depuis 1972.
Le Tea Party ou plutôt Tea Parties car le mouvement est encore éclaté mais a pour ciment la devise "moins de taxes, moins de gouvernement". Il peut-être capable de rivaliser à droite avec les Républicains qui ne sont pas exempts de ses critiques. Mais surtout, il a peut-être déjà gagné une capacité d'influence au sein de ce parti. Au niveau des idées, mais aussi au niveau de la désignation des candidats à divers postes, son but étant d'éliminer de toute candidature des républicains "tièdes" ou ayant parfois "pactisé" avec Obama ou soutenu certains de ses projets.
Un mouvement donc sur lequel il faudra compter et sans doute capable d'infléchir la vie politique américaine.

Ci-dessous une affiche émanant du Tea Party de l'Iowa. Comme vous le voyez, c'est la guerre.

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Cependant, les Tea Paries n'ont pas l'exclusivité de cette envie d'en finir avec Obama. Celui qui était adulé il y a encore un an voit maintenant son image tellement ternie que Bush l'honni, mais aussi tous ses prédecesseurs apparaissent aux yeux de beaucoup comme de bons présidents. Au moins meilleurs que lui. Cela se traduit pas ce type d'affichette, parfois converties en panneaux géants au bord des routes :

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PS : si vous avez envie d'un sticker de ce type pour coller sur la lunette arrière de votre voiture, je peux vous donner l'adresse.

7 commentaires:

  1. ce que je ne dis pas en bas chez les keffieh
    le plus inquiétant est cette manière de tancer Israël qui NE PEUT PAS faire la paix sur les résolutions territoriales de 67
    Veut il isoler l'Iran en attirant les pays musulmans riches?
    Je crois que c'est un funambule

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  2. La réponse faire par Osceola là-bas est peut-être une indication de ce qu'il veut.
    Quant à l'Iran, ce pays représente-t-il un danger pour les USA. Je ne pense pas vraiment. Dès lors pour l'instant et depuis longtemps on peut expliquer des gesticulades qui ne conduisent à rien. La dernière conférence sur le nucléaire a été d'ailleurs éloquente : l'Iran même pas tancé, Israël faisant comme souvent à l'ONU l'unanimité pour le placer en position de faiblesse, et là c'est un euphémisme.

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  3. Pas très rationnel cet article : préférer mettre de l’argent pour rappeler que le monde musulman a eu ses heures de gloire scientifique et culturelle, plutôt que le mettre sur la conquête de l’espace qui n’apporte pas grand-chose, c’est au contraire très finaud : c’est expliquer que la lecture actuelle des textes sacrés de l’Islam par les islamistes n’est même pas traditionnelle. Que l’Islam enseigné aujourd’hui par les islamistes est un retour à des valeurs antérieures à l’arrivée de Mahomet et qu’au contraire les savants musulmans jusqu’au 13ème siècle (je reprends vos dates sans les vérifier) qui connaissaient mieux l’enseignement de Mahomet car plus proches (historiquement) de lui étaient plus ouverts à la modernité et aux évolutions.

    C’est dire aux musulmans : on vous trompe, vos traditions sont autres, prenez exemple sur vos savants passés plutôt que vos imams actuels totalement ignares.

    Vous devriez au contraire approuver et soutenir cette initiative, sauf si vous avez peur de vous confronter à des musulmans sortis de leur moyen-âge.

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  4. 1) Est-ce le rôle du président des Etats-Unis de rendre leur fierté aux musulmans ? C'est-à-dire de ponctionner l'argent des américains pour cette tâche impossible ?
    2)L'espace n'apporte pas grand chose : je ne suis pas convaincu. Mais je ne suis pas spécialiste dans ce domaine.
    3)Si les musulmans sont trop cons eux-mêmes pour se rendre compte de la faiblesse de leurs apports dans les domaines scientifiques, philosophiques et sociaux, c'est dommage pour eux, mais personne ne peut plus rien faire pour eux. S'ils ne mettent pas cette faiblesse en rapport avec leur religion, c'est encore plus dommage. Mais c'est vrai aussi que celle-ci se nourrit de leur ignorance.

    PS : je vous conseille de jeter un œil sur les interventions d'Osceola sur mon site "Vladimir" sur l'obs pour comprendre les réelles motivations d'Obama.

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  5. J’ai lu Osceola, qui m’apparaît comme un grand idéologue. Sa haine d’Obama va faire qu’il va finir par l’accuser d’avoir provoqué volontairement la crise des subprimes pour faire passer sa sociale démocratie européenne.
    Visiblement il préfère les anciennes interventions étatsuniennes extérieures, celle qu’initiait Kissinger, autre prix Nobel de la paix.

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  6. Le rejet d'Obama exprimé par Osceola a le mérite de s'appuyer sur des faits clairement exprimés et analysés.
    Il me plairait que les personnes qui s'expriment sur les blogs aient un tel souci de prouver leurs opinions au lieu de se contenter par exemple de tout justifier en disant "moi, je suis de gauche".

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  7. Sauf Expat que quand j’ai dit que la droite endettait plus la France que la gauche, je ne l’ai pas que dit mais également démontré.
    Osceola affirme beacoup sans démontrer. Exemple de mémoire (je suis actuellmenet dans mon jardin entre deux coupes de bois pour l’hiver et mon portable n’a pas les favoris de mon ordi de bureau pour retrouver facilement vladimir : il dit que tout le monde est aujourd’hui d’accord pour dire que Keynes est ringard. Sauf que les Etats Unisont appliqué les recettes keynésiennes en 2001 pour sauver leurs compagnies aériennes qui auraient toutes fait faillite sinon, et à nouveau dernièrement pour sauver leurs banques. Ca aussi ce sont des faits qu’omet Osceano.
    Quant à dire qu’on préfère que l’Etat prenne en charge certaines garanties maladie pour ceux qui ne peuvent pas se l’offrir, je ne vois pas comment « prouver » cette opinion, à part dire que c’est son opinion, ce n’est pas démontrable, c’est un choix desociété.

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