"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mercredi 21 juillet 2010

Même dans les universités françaises...

... ils font la loi.

L'université de Provence devait organiser un colloque en mars 2011 sur le thème "Ecire en Méditerranée : échanges et tensions". Mais comme, vous en conviendrez, pour le plus grand malheur de la terre et de l'humanité, il se trouve qu'Israël est un des pays riverains de mare nostrum, il y a eu logiquement une écrivaine israélienne,Esther Orner, qui fut conviée à cet événement auquel étaient également conviés plusieurs écrivains arabes, Egyptiens et Palestiniens en particulier. Vous remarquerez d'ores et dèjà la grande prudence des organisateurs qui se sont limités au service minimum en invitant qu'une écrivaine israélienne.
Mais c'était encore une de trop. Car ayant appris cette traîtrise de la part des organisateurs, certains de ces écrivains arabes ont tout simplement menacé de boycotter le colloque. A leur décharge, l'Etat d'Israël ne figurant pas forcément sur les cartes arabes, ils pouvaient se demander de quoi il s'agissait. Allait-on leur infliger la présence d'une extra-terrestre ? Par ailleurs, on peut se demander si le thème choisi "échanges et tensions" ne portait pas en lui-même le ferment de ce boycott, certains ayant confondu "et" avec "ou" et rejeté d'emblée "échanges".
Dans un premier temps et montrant là un vrai courage le partageant avec un sens de l'universalité peu commun, les organisateurs se sont résolus à annuler l'invitation aussi suspecte que honteuse. Il est vrai que ce colloque avait pour objet, entre autres, de faire la promotion d'un auteur arabe réputé, mais dont on ignore le nom puisque les organisateurs refusent de le dévoiler, dont l'oeuvre devait, mais sûrement doit encore, faire l'objet d'études par nos chères petites têtes blondes et crépues dans les écoles de Marseille. Et bien entendu, ce "grand" auteur faisait partie des écrivains menaçant de boycotter. Sans doute veut-on mettre en exergue les vertus de la tolérance et du dialogue dans les écoles de Marseille. Une autre raison invoquée a été d'affirmer qu'on souhaitait lors de ce colloque privilégier la littérature arabe, ce qui peut surpendre étant donné l'intitulé du colloque. A moins que la géographie ne soit pas non plus le fort de nos universitaires des départements de lettres.
De façon magnanime on proposa tout de même à l'écrivaine éconduite de revenir plus tard, à une autre occasion, peut-être à celle d'un colloque portant sur la possibilité de l'écriture dans un pays totalitaire, tueur d'enfants et grand affameur de populations innocentes. Mais, le croirez-vous, l'éconduite ne se contenta pas de cette honnête proposition qu'elle refusa en criant au scandale. Position étrange, n'est-ce pas, même s'il est vrai que c'est la seconde fois qu'elle connaissait ce type de mésaventure.
Devant tant de mauvaise volonté, mais cela vous étonne-t-il venant d'une Israélienne, la présidence de l'université a préféré tout annuler.
Vive l'esprit d'échange et de dialogue !

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