"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mercredi 16 janvier 2013

Tour d'horizon



 
Je parlerai successivement et de façon brève, si je peux, du mariage pour tous, de l'accord national interprofessionnel, de la réforme des retraites et de l'intervention au Mali.

Donc dimanche dernier s'est déroulée la grande manifestation contre la future loi concernant e mariage pour tous et l'adoption homoparentale, un recul ayant été enregistré en ce qui concerne la PMA. Ce fut en effet une grande manifestation. Disons 600000 participants avec une marge d'erreur de 250000, ce qui est quand même une grosse marge d'erreur qui permet de s'interroger sur les méthodes de comptage ou sur l'honnêteté de ceux qui diffusent les chiffres. Passons. Les quelques photos aériennes que 'ai pu voir, à moins qu'elles aient été retouchées ou concernent un autre événement sont significatives du succès de cette manifestation. Ce qui fut d'ailleurs reconnu par l'Elysée.
Et alors quoi? Eh ben rien. Quand intimidé par les maires de France notre chef vénéré que j'adore, leur reconnut le droit d'exercer une clause de conscience, c'est-à-dire le droit de ne pas célébrer les mariages homos si ça heurtait leurs convictions, dès le lendemain étaient reçus à l'Elysée les associations LBGT qui à leur tout intimidèrent notre vénéré président que j'adore et le firent exécuter le pas de danse qui est son préféré. Le collectif qui s'est mis à la tête de la croisade anti-mariage homo ne bénéficiera pas de ces égards. Peut-on imaginer que les conseillers de l'Elysée aient posé leur veto, craignant qu'une fois de plus notre glorieux président se montre intimidé et remise son projet?
C'est fort possible, notre chef à tous démontre une telle force de caractère qu'il faut parfois le réfréner dans ses tentations d'aller de l'avant.
Le projet de loi a donc de bonnes chances de passer. Il n'y aura pas de referendum. On n'ose même nous faire croire que ce serait anticonstitutionnel. Pourtant, je cite "Le Président de la République […]peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la Nation". Quand d'aucuns, ministres en tête parlent d'évolution sociale majeure quand ils évoquent le sujet, il me parait évident que ce dernier peut être soumis au peuple. Et s'il se trouvait que tous les constitutionnalistes abondent dans le sens du gouvernement ça vaudrait dire qu'il faut dare-dare réformer cet article 11, car si un changement fondamental des structures familiales ne concerne pas les citoyens, on se demande ce qui pourrait les concerner.

Passons à ce fameux accord national interprofessionnel qui illustre, dit-on, le succès de la méthode Hollande. On commencera par dire que deux syndicats et pas des moindres, puisqu'il s'agit de la CGT et de FO, n'ont pas signé l'accord et que celui-ci quand il devra être transformé en loi va certainement impliquer des joutes oratoires intéressantes à l'Assemblée. Pas entre le PS et la droite, mais entre le PS et sa gauche, voire son aile gauche. Car cet accord, jamais la droite n'aurait espéré pouvoir l'obtenir sans voir le lendemain de sa signature défiler ceux qu'on avait l'habitude de voir quand Sarkozy dirigeait ce pays, enfin pas là puisque c'était un samedi je crois, donc le jeudi suivant car il faut bien le vendredi pour récupérer d'une manifestation.
Prenons l'article 18 du texte, prévoyant la mise en place d'
« accords de maintien dans l'emploi ». Celui-ci prévoit que peuvent être arrêtés «des accords d'entreprise permettant de trouver un nouvel équilibre, pour une durée limitée dans le temps, dans l'arbitrage global temps de travail / salaire / emploi, au bénéfice de l'emploi. » Ce qui veut dire en clair que l'employeur peut faire varier le temps de travail et diminuer les salaires en contrepartie de la garantie de l'emploi sur une période donnée dont, sauf si ça m'a échappé, il n'est pas fixé de limite supérieure en durée. Le salarié récalcitrant peut être licencié illico pour motif économique sans recours possible aux prud'hommes. C'est anticonstitutionnel, mais c'est dans l'accord quand même. Donc s'il n'y a pas de saisine…
Personnellement, cette flexibilité m'agrée, bien que j'aimerais en voir préciser quelques limites. Mais je me dis quand même qu'il fallait que ça vienne d'un gouvernement de gauche pour que ça puisse passer. Comme quoi l'alternance peut avoir ses utilités. Quant à ceux qui se trouvent à la gauche ou à gauche du PS, ils pourront avec profit se concentrer sur le mariage pour tous pour se persuader qu'ils sont bien dirigés par un gouvernement de gauche. On comprend pourquoi notre vénéré président s'arcboute sur ce dernier projet de loi, dusse-t-il se mettre une autre partie de la population à dos.

La réforme des retraites maintenant. On n'en sait pas grand-chose, sinon rien. Sauf quelques pistes.
Mais avant d'en parler, je trouve quand même bien qu'enfin la gauche ait à se pencher sur les retraites. On se souvient que Jospin s'était dérobé à la demande du premier secrétaire du PS de l'époque (devinez qui?) à cause des élections de 2002. Le problème fut donc repoussé et les élections perdues. Mais là il y a urgence, encore une fois, les réformes précédentes n'ayant pas été suffisamment profondes. Faut dire qu'avec les mouvements contestataires soutenus par le PS, les gouvernements Raffarin et Fillon n'ont sans doute pas pu aller là où ils auraient dû et ses sont contenté de colmater quelques brèches en attendant… en attendant peut-être que la gauche s'y colle puisque cette qualité ou cette prétention de s'affirmer ainsi suffi à faire passer quelques pilules bien amères.
Parmi les pistes évoquées on parle de l'annulation de l'alignement de la revalorisation des retraites sur l'inflation. L'inflation officielle bien sûr sans doute calculée sur l'évolution du prix du manche à balai en bois. La mesure est quasiment actée pour les retraites complémentaires. Le MEDEF a su imposer ses vues. Et par voie de fait, pourquoi pas, c'est Cahuzac qui le dit cette fois, pas Parisot, le régime de base? Oui, pourquoi pas? Mais faudra quand même bien les indexer sur quelque chose, les retraites, sinon celui qui a 1000€ mensuels actuellement n'aura plus qu'à demander à bénéficier d'un suicide assisté dans moins de 20 ans tellement sa vie sera devenue impossible.
De mon côté, je pense qu'il n'est pas forcément logique d'indexer les retraites sur l'inflation. C'est décorréler les retraités de l'état économique de la nation. Je verrais, mais je crois que c'était le cas auparavant, une indexation sur l'évolution des salaires, les fonctionnaires voyant leurs retraites indexées sur l'évolution de la valeur du point d'indice. C'est une mesure qui me parait plus juste même si par les temps qui courent elle pénalise les retraités par rapport à une situation qui ne va pas durer, à priori.

Terminons-en avec l'intervention au Mali.
Je pense qu'elle était nécessaire vu l'urgence, même si elle ne suffira pas à régler le problème lié notamment au sort qu'on voudra bien faire aux Touaregs. C'est une opération de type classique qu'on connaissait bien jusque dans les années 80 quand on intervenait de cette manière quand par exemple les Libyens s'enfonçaient dans le Tchad poussant devant eux leur fantoche du moment qu'on soutiendrait peut-être l'année suivante quand ils en auraient changé eux-mêmes. On est dans le cadre de la françafrique, donc dans la continuité. On défend nos intérêts. Inutile de faire d'autres discours.
Ce qui est intéressant c'est de voir avec quel entrain nos alliés nous emboitent le pas. Tous ils applaudissent à nos futurs faits d'armes, mais sans songer un instant à en tirer une parcelle de gloire pour eux-mêmes. Tout ça nous montre bien dans quel état se trouve l'Europe actuellement dont l'action se focalise uniquement sr les problèmes économiques et financiers. Pas plus de politique étrangère commune qu'il y a 10 ans quand la guerre en Irak commençait, même si on a placé une brillante lady à la tête de la diplomatie européenne. Et évidemment pas davantage de défense européenne.
Mais par ailleurs, je me pose quand même la question de savoir si ce manque d'empressement n'est pas la monnaie d'une pièce, d'une pièce qui est en train de ce jouer. Pourquoi alors qu'on les a abandonnés en rase campagne en Afghanistan, nos alliés qui s'y trouvent encore pour un an, s'empresseraient-ils à nous donner un coup de main et à partager le fardeau financier.

Voilà, c'étaient 4 sujets d'actualité vus de façon très aérienne. Quelqu'un a vu la marque de la gauche là-dedans, mis à part le premier évidemment qui mérite donc qu'on s'y accroche.

2 commentaires:

  1. bonsoir Expat
    pour le mariage égalitaire il se fera avec l'adoption
    rdv en mars avec la loi sur la famille et cette PMA revendiquée pour toutes les femmes, je fais court on va vers l'eugénisme quand une femme choisira autre chose qu'une ressemblance au père , pas de père....

    la retraite, la flexibilité du travail, rien à dire, pauvre gauche! chargée de nous faire avaler les pilules

    sur le Mali, je suis partagée , aujourd'hui 42 occidentaux ont été pris en otages au sud algérien site BP et là je fatigue mon humanisme s'érode, j'ai d'ailleurs supprimé mon billet de bonne citoyenne, on va dans le mur et j'ai honte de le penser

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  2. C'est clair que là on est dans la pure urgence, et que les conséquences et les suites à plus long terme ne sont pas mesurées.
    On peut reprendre le nord du Mali, du moins je l'espère, sinon inutile de maintenir une armée. Mais après et pendant? C'est pour cela que je vous disais hier que déjà il faudrait songer à régler la question touarègue. Mais ce n'est même plus de la compétence de la France, comme l'éradication ou au moins la neutralisation pour un certain temps des islamistes.

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