"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 28 janvier 2013

Point de situation


Les derniers jours ont été assez riche en actualités. Certes la manière dont est traités celle-ci par les médias et les ceux qui nous gouverne est parfois déconcertante, les choses importantes étant parfois reléguées à l'arrière plan à la faveur d'événement dignes des meilleurs journaux pipeules

Voilà quelques uns des points que j'ai retenus.

Tout d'abord, car on ne pouvait pas le louper, le retour de Florence Cassez, retour glorieux s'il s'en fut avec tapis rouge à l'aéroport. Etait-ce pour elle ou pour notre ministre des affaires étrangères dont on connait les gouts fastueux? Et puis nuit dans un des nos palaces parisiens. On ne sait pas qui a payé. Peut-être l'Elysée puisque notre président avait plus d'une heure à perdre le lendemain avec l'ex-otage. Ah non, pas otage, entends-je dire? Pourtant on aurait cru. Aussi marquée pourtant qu'Aubenas après sa détention en tant que telle.
Peu de temps avant l'atterrissage de l'avion de Cassez, celui transportant le corps de notre otage mort à In Amenas s'était posé au même endroit. Il s'appelait Yann Desjeux pour ceux que ça intéresse. La cérémonie d'accueil fut très intimiste. Fabius n'y fut pas présent. Le gouvernement y délégua la sous ministre dédiée aux Français de l'étranger. Tiens ma ministre! Du coup j'ai appris son nom.
Un otage mort vaut sans doute moins qu'une prisonnière libérée pour vice de procédure. En tout cas c'est moins drôle, et moins paillets aussi. Et s'il s'agit de se montrer autant le faire avec une jolie femme qu'avec un cercueil. Surtout quand celui qui est à l'intérieur se trouve être l'un des morts consécutifs à une opération de libération dont on a affirmé la pertinence quand aux méthodes utilisées. Les journalistes l'ont compris. Je n'ai pas lu non plus que la famille de la victime avait été accueillie à l'Elysée. Sans doute la faute à Frigide Barjot qui avait occupé les seules dix minutes libres dont disposait encore notre très occupé président.

Tiens puisqu'on parle d'elle, disons quelques mots sur le mariage pour tous. La manifestation des "pour" a eu moins de succès, beaucoup moins de succès, que celle des "contre". Un peu normal. C'est plus dur de se bouger quand on est pour que quand on est contre. Et puis pourquoi faire des efforts alors qu'on sait que tout est déjà joué. Enfin presque. Car s'il est évident que la loi passera, on aura pu remarquer que sur la PMA, le gouvernement, président en tête, est en train de pratiquer un repli dont je ne sais s'il est stratégique ou consécutif à un certain affolement devant une mesure très impopulaire. Car s'il semble acquis qu'une majorité, peut-être, de Français n'ait rien contre un mariage entre gens du même sexe, ou du moins contre des dispositions juridiques offrant une protection équivalente à chacun des membres d'un même couple, il n'en est pas de même en ce qui concerne la réforme de la filiation qu'on veut nous faire avaler. Même si la possibilité d'adoption est conservée, les effets en seront marginaux puisqu'il existe davantage de couples hétéros actuellement que d'enfants en attente d'adoption et qu'on peut espérer que le bon sens les rendra prioritaires, à moins qu'une politique des quotas soit établie, désignant de façon arbitraire les enfants qu'on obligera à vivre dans des familles d'un nouveau genre. Pauvres enfants doublement accablés par le destin!
En tout cas, la mobilisation des "contre", même menés par une femme qu'on a voulu discréditer à cause de son image, même si on a voulu faire croire que leur moteur était l'homophobie (et même l'antisémitisme selon Pierre Bergé qui nous confirme avec ses absurdités à répétition que la vieillesse peut être un naufrage), donc la mobilisation a porté ses fruits puisque le gouvernement recule sur la PMA.

Si Pierre Bergé nous vend de façon absurde les opposants au mariage homo comme des antisémites, on peut constater a contrario que les Français dans leur grande majorité (74% selon un sondage publié dans le Monde) ont une défiance particulière vis-à-vis de l'islam qu'ils considèrent comme contraire à nos valeurs républicaines. Un récent sondage (octobre 2012) que j'avais commenté à l'époque disait que 63% des Français pensaient que l'islam était hostile aux valeurs occidentales. Les chiffres de défiance continueraient donc à augmenter. Il va devenir de plus en plus difficile de montrer du doigt une majorité de Français qui augmente en volume de sondage en sondage en la stigmatisant pour islamophobie et en nous expliquant benoitement qu'elle est dans l'erreur. Peut-être faudra-t-il songer à comprendre les raisons objectives d'un phénomène allant en s'amplifiant et à prendre en compte ces dernières avant d'atteindre un point de non retour. Certes il est plus confortable pour la gauche d'ignorer un phénomène qui est supposé aller gonfler les rangs du FN et déchirer la droite dont une partie est intoxiquée aux valeurs bienpensantes de la gauche, mais à terme c'est peut-être criminel.

Le conflit au Mali n'est peut-être pas pour rien dans cette défiance des Français vis-à-vis de l'islam, les prudences langagières du gouvernement et de notre président, évitant d'appeler un islamiste un islamiste, renforçant sans doute une méfiance bien installée déjà. C'est un peu comme dans les rubriques "faits divers" où on tait systématiquement les noms à consonances étrangères dès lors qu'il s'agit de rapporter un acte criminel ou délictueux, sauf évidemment quand les porteurs de ces noms sont victimes. Les effets sont garantis.
Puisqu'on est sur cette guerre, juste deux mots. Le manque d'informations sur les opérations est patent. Et aussi normal. Tout ce qu'on peut constater, c'est que les forces françaises et maliennes avancent vite puisqu'elles sont déjà à Tombouctou. A moins qu'on nous les cache, ce à quoi je ne crois pas, il ne semble pas y avoir de victimes dans nos rangs au cours de cette progression, ce qui laisse supposer que les forces terroristes, (terminologie officielle) se replient sans combattre. Ce qui nonobstant les frappes aériennes, laisse à penser qu'elles conservent un potentiel de nuisance peut-être pas intact mais encore assez important, et qu'elles pourront aller reconstituer dans des zones refuges sans doute hors du Mali, dans des pays où elles seront sans doute bien accueillies.
A moins que le chef de l'Etat n'ait simplement voulu gagner une petite guerre facile, il faut donc imaginer que les forces françaises sont là pour longtemps, sans doute plusieurs années s'il s'agit de passer la main à l'armée malienne en état de profonde déliquescence. En même temps ne pas régler la situation politique du Sahel (et pas seulement malien) et notamment des Touaregs, car les événements actuels sont bien issus d'une nième rébellion touarègue dans laquelle se sont engouffrés les islamistes par l'intermédiaires d'autres Touaregs radicalisés, rendra la zone particulièrement instable et vulnérable à de nouvelles incursions des islamistes dans l'avenir. Et dans cette configuration la solitude de la France est quelque peu inquiétante. Comme l'absence de communication du gouvernement sur l'après reconquête du Nord-Mali, ce qui ne devrait pas tarder.

3 commentaires:

  1. bonjour,
    nos musulmans n'ont vraiment rien à craindre de la soit disant islamophobie ici en France!!! les musulmans de Goa par contre ont eu à pâtir de cette fameuse religion comme les autres, ça dépend qui s'en sert et pourquoi
    tout ça me gonfle, excusez moi
    le Mali, j'ai le sentiment que ça va se compliquer, ces fadas vont ramener du monde au nord du nord, je sais pas....
    Merchet dans son blog a l'air mi figue mi raisin

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  2. Bonjour Cimabue,
    non ils n'ont rien à craindre. Tout au plus on confirmera les séparations géographiques qui existent déjà. Quant à la religion elle-même, de paix et d'amour, intolérante et violente selon les sourates auxquelles elle se réfère, elle n'a d'importance que par les pratiques dont on ne retient effectivement que celles qui sont contraires à nos valeurs. Je crois que le problème ne peut être résolu que par un retour aux pratiques anciennes de l'assimilation qui ont fait par exemple que les Polonais que les préfets des années 20 jugeaient inassimilables à cause de la religion ont bien fini par l'être... ou sont repartis. Hélas, on est entré dans une ère de compromissions qui ne font qu'exacerber les revendications et les réflexes identitaires. Je ne crois pas à un dessein caché des musulmans de France ou d'Europe, mais je constate notre faiblesse qui à force de reculs laisse penser que ce dessein existe.
    Pour le Mali, je suis aussi très sceptique. Si on veut être logique, on est paris pour s'installer. Je vous envoie un papier un peu plus tard sur mail privé.

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