"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

dimanche 4 novembre 2012

Pleurnicheries présidentielles


Il y a quelques jours de cela, notre mal-aimé président se morfondait dans les jupes de deux journalistes du Monde indiquant pas là que s'il était un homme normal, il n'était pas du tout un président du même qualificatif. Rares et peut-être inexistants peut-être sont les chefs d'Etat capables de tenir de tels discours. Quelques éléments extraits de ses propos laissent en effet pantois et mettent en doute des capacités à tenir cette fonction de chef de l'Etat, chose sur laquelle je n'ai eu pour ma part jamais aucun doute.

A-t-on jamais en effet entendu un président déclarer : "Exercer le pouvoir, aujourd'hui, c'est très dur. Il n'y a plus aucune indulgence, aucun respect. Mais je le savais." Il y a deux choses qui me gênent : le fait qu'il le dise, et ce mot "aujourd'hui".
A-t-on jamais entendu un de ses prédécesseurs se plaindre de la dureté de son sort? Je n'en ai pas souvenir.
Quant au terme "aujourd'hui", il laisse supposer qu'auparavant les gens étaient plus respectueux et montraient davantage d'indulgence devant l'incurie. Lui-même a-t-il été respectueux vis-à-vis de son prédécesseur lequel pendant son quinquennat a été insulté sans aucune retenue par la gauche. Rappelons-nous par exemple des propos d'Aubry le comparant à Madoff. Pense-t-il que les chefs d'Etats qui ont dirigé la France depuis toujours on eu ce privilège de diriger le pays dans une tranquillité absolue. Le jeune Louis XIV, avant même d'avoir atteint sa majorité devait lui aussi penser au moment de la Fronde que c'était dur de gouverner. Louis XVI, au matin du 21 janvier 1793 a sans doute trouvé qu'on n'avait guère été indulgent avec lui. Sortant de sa voiture criblée de balles au Petit-Clamart, de Gaulle a pu mesurer le respect que certains avaient pour lui. En mai 68, il a peut-être aussi pensé que c'était dur. Et en juin 69 peut-être encore davantage. Giscard quand on le trainait dans la boue avec les histoires de diamants de Bokassa trouvait sans doute aussi que la vie de président n'avait pas que des avantages. Etc.… J'en passe et des meilleures.
Non, monsieur Normal, ce n'est pas aujourd'hui que c'est dur. Ça a toujours été dur et parfois pire que ça. Alors vos jérémiades sont très mal venues. D'autant plus, parait-il que vous le saviez. Seriez-vous donc un peu masochiste sur les bords pour avoir fait un choix dont vous saviez qu'il serait une épreuve. Dans tous les cas, si vous aviez un minimum de fierté, de décence, vous n'iriez vous épancher auprès des journalistes. En fait vos états d'âmes ne nous intéressent pas et si vous espérez inspirer suffisamment de pitié pour que votre chute dans les sondages s'arrête, je crois que vous vous trompez.

Mais puisque vous saviez que ce serait dur, peut-être est-ce parce que vous vous êtes sacrifié. Vous auriez sacrifié votre petit bonheur de petit notable corrézien bien nourri pace que vous vous êtes senti l'homme de la situation, l'homme providentiel qui allait sortir la France de la crise.
Eh bien nom. Dans vos propos on ne retrouve pas ça mais quelque chose de bien pire. Vous déclarez en effet : ""Eh puis, je l'ai voulu ! Pas simplement pour des raisons personnelles, le destin d'une vie. Mais parce que je pense que pour la France, c'est mieux que ce soit la gauche qui fasse cette mutation, qu'elle le fasse par la négociation, dans la justice, sans blesser les plus fragiles ni les déconsidérer. Les autres l'auraient fait sans doute, mais brutalement".
C'est donc le souci de votre destin personnel qui vous a amené là ou vous êtes. Pas seulement, dites-vous, mais quand même. Que vous ayez des ambitions n'est pas un problème. On ne connait pas de chef d'Etat qui n'en aurait pas eues. Mais qu'elles soient mises au service de votre petit destin personnel et non au service de plus grandes choses, comme la France par exemple, en est un sérieux. Car vous ne parlez pas de vos ambitions pour la France, mais simplement du fait que c'est mieux que ce soit la gauche qui fasse ce que la droite aurait finalement fait aussi, mais d'une manière que vous qualifiez de plus brutale confondant sans doute brutalité et efficacité. Vous, enfin la gauche, vous apportez la vaseline ce qui se traduit actuellement par des reculades, des renonciations et toutes ces choses qui font que beaucoup de vos électeurs se sentent un peu trompés. Vous déclarez implicitement que voter pour la gauche ou la droite n'avait finalement qu'une importance relative puisque " Les autres l'auraient fait sans doute". En fait vous vous présentez un peu comme un gestionnaire dont la politique n'existe pas, et donc chargé d'en appliquer une venue d'ailleurs. Des marchés sans doute. En fait on vote pour une méthode, pas une politique. Ce que vous semblez dire quand vous déclarez " "J'assume cette méthode. Il faut prendre le temps de décider. Car une fois que c'est décidé, c'est fait." Pas de prise de risque surtout. C'est vrai qu'on a le temps après tout. Tous va si bien dans pour la France et les Français!

D'ailleurs pourquoi se précipiter, pourquoi décider puisqu'il suffit d'attendre que ça se passe. Après la puis le beau temps, après la nuit le jour, après la gauche la droite. En effet vous sortez ce propos qui est proprement ahurissant et qui montre qu'effectivement vous maitrisez la situation, savez quelles mesures il fait appliquer : "Nous en sommes à la troisième année de crise. La reprise va arriver, c'est une question de cycle." En fait vous nous rappelez votre parfaite inutilité. Il suffit d'attendre, ls choses s'arrangeront d'elles-mêmes. C'est cyclique, que voulez-vous! Vous auriez dû nous faire part de cette brillante analyse avant les élections, tandis que vous avez tenté de nous faire croire que vous alliez régler le problème et que le problème c'était même la majorité en place. Or de problème il n'y avait pas puisque c'est cyclique. Remarquez c'est rassurant, ça redonne de l'espoir. Mais ça ne nous explique pas pourquoi, mise à part l'accomplissement de votre destin personnel vous êtes là.

C'est sans doute dur d'être président, mais c'est aussi dur pour nous de vous avoir comme président.

2 commentaires:

  1. Salut vlad
    Je passe de ce côté pour soucis de publication chez le père joff
    Je n'étais pas au parfum de cet entretien.... remarque, pour ce qu'il m'intéresse François le chamallow nôtre nouveau valeureux chef des francs.... mais tu as raison, il se présente presque comme un président à l'insu de son plein gré...désarçonnant !!!!
    Le pauvre garçon ,le voilà qui nous joue du violon, assez stupéfiant ce type ! On est décidément gâtés mais on a ce que l'on mérite,ici le changement c'est jamais...
    Mais comme je te le disais il y a peu, ici règne un calme assourdissant
    Mis à part les couacs à répétition de nôtre gouvernement, belle brochette de tocards soit dit en passant,mis à part valls je crois, avec cette nouveauté assez épatante du 1er totor repris par un de ses ministres sur le coup des 35h,là on tombe dans la farce "kollossale ".....le bateau a perdu son safran, nous dérivons vlad, si si, perdus dans le brouillard, où peut bien être le phare le plus proche ???
    Je suis partagé entre le rire(teinté d'un grand cynisme il faut avoir cette honnêteté ) lorsque je les vois et de la colère et de la tristesse en pensant aux français qui ,et ça va s 'accentuer, galèrent de plus en plus
    Je n'ai jamais vu les gens aussi moroses.... et l'entendre jouer limite les pleureuses.... on touche le fond
    Mais ne paniquons pas, normalinator a un atout majeur dans la manche, une pochette surprise d'où il va immanquablement nous sortir une croissance du feu de dieu
    D'ailleurs le rapport gallois, encore une synthèse inutile car suivi par des balbutiements de réformes, tout les acteurs économiques le savent à l'avance, on ne fait pas des chiens avec des chats....
    Et là caque qui nous sort son arthrose,chute de la farce....
    Caque lorsque je le lis (avec les précautions nécessaires :-) car vieux militant ps ),j'ai l'impression d'être face au chef de l'orchestre du titanic, le bateau coule mais on continue sur la même partition, sorte de défense perpétuelle de sa boutique ps,qui aurait changé de blase d'après cette jeune femme au congrès de Toulouse, parti national socialiste, la blague du moment celle là ..... ça ne finira jamais de m'étonner cette continuité, un vrai métronome,comme les clébards ,d'une fidélité sans faille, impressionnant :-), le ouarffff doit s'expliquer de cette manière :-)

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    1. L'interview au Monde n'a sans doute pas été exploitée comme elle aurait dû l'être, à dessein sans doute. Car c'est quand même un sommet, un message de renoncement à la politique, un appel à ne plus aller voter, puisque gauche et droite c'est pareil sauf la méthode et puisque ce sont les cycles qui décident.
      Donc évidemment dans cette optique pourquoi faire bosser Gallois sur un sujet sans importance puisque c'est un cycle. Et pourquoi prendre des mesures, le cycle y pourvoira, sinon la droite dans 4 ans et demie.
      On comprend évidemment que le soutien de certaines personnes, les vieux militants, ne peut plus être que de principe, avec des réponses seulement sur une partie des questions posées et de façon tronquée. On fait ce qu'on peut. En dernier ressort, on nous balance un coup de Sarko qui a abimé la France, réduit à néant les acquis du CNR, enfin toutes ces bavasseries qui ne s'appuient sur rien du tout mais qui forment les éléments de langage d'un PS qui a du mal à en trouver d'autres. D'ailleurs avec désir, c'est sûr qu'on ne risque pas de dépasser certains horizons.
      Pendant ce temps à droite on ne fait pas grand chose à part se chamailler sur Fillon ou Copé, triste relève. L'horizon semble bouché pour très longtemps.

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