"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

jeudi 6 décembre 2012

Vacance du pouvoir, gouvernement fantoche


Si la crise de l'UMP a permis au président et au gouvernement d'échapper à une salve de critiques ces trois dernières semaines, l'événement détournant avantageusement pour eux l'attention, sa banalisation permet de retourner peu à peu à l'actualité et de constater que les choix de mai et de juin sont une véritable catastrophe. La France n'est visiblement pas dirigée et on peut même se demander finalement, comme les Belges nous l'ont prouvé pendant de long mois, s'il ne serait pas préférable, au moins plus économique de se passer carrément de gouvernement et juste de confier la gestion des affaires courantes à une équipe restreinte. Au moins n'aurions-nous pas à supporter le spectacle de l'impuissance, de la cacophonie et serions-nous épargnés par les propos débiles de certains, ou plutôt certaines de nos ministres qui démontrent définitivement que ceux qui nous dirigent n'en ont pas le niveau.
Prenons quelques affaires qui se sont déroulées récemment.

La plus emblématique et celle qui défraie la chronique depuis quelques jours est cet accord passé entre le gouvernement et Mittal. Comme je l'avais prévu dans un précédent billet, puis illustré par deux photos dans le dernier, tout ça est parti en jus de boudin. Le matamore qui ne jurait que par une nationalisation a été désavoué par son premier ministre, lequel a signé un accord qui n'apporte rien ou en tout cas ne change en rien la situation globalement. En fait les choses se sont éclaircies depuis, malgré un accord qu'on aurait voulu nous camoufler. Mittal n'a jamais eu l'intention de recourir à un plan social couteux, préférant résorber ses sureffectifs par des moyens plus souples, les haut-fourneaux de Florange finiront par s'éteindre ceci assez rapidement, et les investissements dans la partie froide du site ne seront pas supérieurs à ce qui était initialement prévu. Tout ça pour ça. Telle pourrait être la conclusion de cette affaire qui démontre de façon éclatante l'impuissance désormais acquise du politique face à l'économie. Car c'est bien l'industriel qui dicte sa loi, et de façon d'autant plus évidente qu'il est étranger et règne sur un empire industriel mondialisé.
En tout cas, ça nous aura appris qu'au sein de ce gouvernement on ne se parle guère ou que quand le président parle à un ministre il le fait sans en informer le premier d'entre eux, et réciproquement. Ça nous aura appris que Montebourg n'est guère là que pour jouer un rôle de baveux, c'est sa profession, destiné à faire croire à l'aile gauche du parti socialiste et à la gauche de la gauche, les gaugaux, que ce gouvernement mène une politique économique et sociale de gauche, alors qu'il ne mène rien et s'est soumis, comme il en a déjà fait la preuve en signant le traité budgétaire européen, aux marchés et à la finance dont il avait fait pourtant son ennemi. Les cocus comptez-vous!

Il ne lui reste donc qu'à couvrir ses infamies, la forfaiture qui l'a porté au pouvoir par une hyper-agitation dans d'autres domaines.
Evidemment c'est au niveau du sociétal qu'il s'agite le plus, de façon dangereuse pour l'avenir de la société. Je ne sais pas si Hollande croit en ce qu'il fait, sur le mariage pour tous notamment, mais il se sent obligé de le faire pour justifier sa présence.
Et à on atteint vite des niveaux de délire dont une des porteuses est notre ministre du droit des femmes qui s'en va pister jusque dans les maternelles, et pourquoi pas les crèches et les maternités demain, les éléments de socialisation du petit enfant qui pourrait lui laisser croire qu'il existe deux sexes différents et que certains comportements pourraient être liés à l'appartenance à l'un ou à l'autre. On peut certes affirmer que tout est social, comme l'affirmait Durkheim, mais il est plus difficile de le prouver. Si, pour ma part, je ne veux surtout pas nier la prééminence du social dans le fonctionnement du monde, je veux tout de même accorder une place à certains déterminismes naturels qui feraient par exemple qu'il faut un homme et une femme pour faire un enfant. Comme je pense que certains comportements sont parfaitement sexués. L'appétence pour certains métiers, par exemple, me semble être davantage déterminé par le sexe que par des assignations sociales, ce qu'on peut vérifier assez facilement alors que depuis pas mal d'années maintenant les verrous juridiques ont pratiquement sauté partout, du moins dans les pays disposant d'une civilisation supérieure, concernant l'accès aux professions diverses et variées offertes désormais à toutes et à tous. Du coup, même s'il faut s'attendre encore à un certain rattrapage, je suis assez effrayé par les démarches de notre jeune ministre, qui certes a compris les éléments qui lui ont permis d'accéder à un poste ministériel, visant à instaurer de force, sous la contrainte, une parité généralisée qui n'est rien d'autre qu'une politique de quotas ou de discrimination positive, à laquelle je suis résolument hostile puisque c'est la négation de ce qui devrait présider au fonctionnement de la société par le dégagement des élites capables de la diriger, c'est-à-dire la méritocratie qui, il est vrai, a déjà été taillée en pièces par notre système éducatif que plus personne ne nous envie, si ce n'est pour ses budgets.
Par ailleurs, toujours concernant notre jeune et peu brillante ministre, on peut être surpris de l'entendre se satisfaire, pour des raisons de "business", des investissements du Qatar où la condition des femmes, comme chacun le sait, est exemplaire. L'argent peut donc compenser certains manques de vertus. Si même la gauche s'y met, où va-t-on? Enfin dans ce cas particulier, il s'agissait plutôt, suis-je bête, de minimiser, non pas minimiser, nier, une menace religieuse qui évidemment n'existe pas.

Et puis il y a ceux, enfin surtout celles ou même celle, qui racontent n'importe quoi, juste pour se faire mousser, pour faire un peu de communication pour justifier leur présence dans un gouvernement d'où ils auraient dû être éjectés après des prises de position suffisamment ambigües pour douter de leur loyauté.
Je pense évidemment à notre ministre écolo, chargée du logement, qui s'est déjà fait remarquer dans son travail par une méconnaissance des procédures parlementaires lui ayant valu de premiers déboires et ayant prouvé son amateurisme. Cela ne serait rien si encore elle se taisait.
La voilà donc alors qu'elle se préoccupe légitimement du logement des SDF, à s'en prendre à l'archevêché de Paris dont la solidarité avec les démunis ne serait pas avérée puisqu'il dispose de locaux qui ne seraient pas occupés. Pensait-elle aux églises quasiment vides pendant les services religieux, et même assez vides pendant? Ou aux locaux des congrégations qui ne dépendant pas de l'archevêché? Ou bien pensait-elle que la charité exercée par la communauté chrétienne se distingue de la solidarité autrement que par le mot? En fait tout ça n'est pas clair et la cible semble assez mal choisie, pour au moins deux raisons.
La première comme je l'ai suggéré juste au-dessus, c'est que l'église a déjà une assez longue tradition de charité, engageant, d'après ce qu'en dit l'évêché, un nombre important de bénévoles, et donc participe déjà à cette solidarité qu'exige d'elle notre ministre de pacotille. Collez votre oreille contre la sienne et vous entendrez le bruit de ma mer.
La seconde est que l'église catholique possède 0,3% du patrimoine immobilier parisien. Tandis que la mairie de Paris, avec à sa tête Delanoë qui applaudit à l'intervention de Duflot pensant sans doute ainsi se dégager de ses responsabilités, en possède 9%, tandis que l'Etat en possède 3,2%. L'église peut peut-être faire davantage, mais la mairie de Paris, rien que la bâtiment du même nom (mais faudrait pas que les SDF salissent) et l'Etat sans doute beaucoup plus. Nous apprenons qu'un logement social a été libéré par une autre lumière du gouvernement, Delphine Batho, qui occupait indument un appartement au loyer modique géré par la ville de Paris tandis qu'elle était députée. Il a quand même fallu en faire une ministre pour qu'elle consente à le troquer contre un logement de fonction gratuit.
La cible est donc mal choisie. A moins que ce ne soit une évidemment juste réplique à ces rétrogrades ensoutanés qui s'opposent au mariage pour tous. En laissant croire qu'ils ne se montrent pas solidaires des plus démunis, ils sont ainsi discrédités. Car évidemment chez les bouffeurs de curés, alors que l'église ne communique pas sur ses actions, ce message doit bien passer. Auquel cas c'est indigne mais tout à fait dans le style de notre ministre qui de par son ascension démontre que même les plus médiocres peuvent réussir dans la vie. Ce qui n'incite pas à bosser et rend peut-être inutile na ixième réforme de l'éducation nationale.

Je terminerai, même si c'est un peu en dehors de mon sujet sur l'affaire Médiapart-Cahuzac. Vous remarquerez que je n'ai pas parlé d'affaire Cahuzac, n'ayant pas à me prononcer sur quelque chose qui n'est que de l'ordre de la pure rumeur. Et d'autant plus que le Cahuzac me semble être un des rares ministres qui ont une place dans un gouvernement. Ce serait donc dommage de le perdre.
Ce qui est intéressant là-dedans ce sont les réactions à gauche et même à droite. A droite on a cette discrétion dont n'ont pas su faire preuve les gens de gauche lors de l'affaire Woerth. Chaque papier de ce torchon constituait à leurs yeux la preuve irréfutable de la culpabilité d'un ministre qui devait donc démissionner. Il a d'ailleurs été viré. Quand c'est un homme de gauche qui est accusé c'est une autre limonade. On n'y croit pas, on a confiance dans l'honnêteté du ministre dont on est solidaire, et tout et tout. C'est une belle leçon, mais dont évidemment ils ne tiendront pas compte.
Ce qui devrait maintenant préoccuper la gauche, enfin surtout Hollande et le gouvernement, c'est de savoir qui tire les ficelles. Comme ce n'est pas la droite, il faut aller chercher chez eux ou leurs alliés. Et là ils devraient s'affoler. Car si la droite est hors jeu pour l'instant, ce n'est pas gage de sérénité pour eux.

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