Derrière la visite en grandes pompes de notre astre suprême en Algérie, on trouvera évidemment, et ça intéresse ceux qui n'aiment guère leur pays, comme aurait dit Mitterrand, que ceux qui y verraient une honte, la question d'une éventuelle repentance au nom de la France sur ce qui s'est passé en Algérie entre 1830 et 1962.
Evidemment il peut y avoir des variantes : la condamnation de l'ensemble de l'œuvre colonisatrice de la France malgré les réalisations dont on trouve toujours les traces, ou plus simplement une repentance ciblée, l'armée pouvant alors très bien faire l'affaire, avec l'utilisation de la torture ou quelques exécutions sommaires, même si par ailleurs ces faits consacrent soit l'impuissance soit la complicité des politiques de l'époque, et aussi si tout cela a été amnistié depuis bien longtemps. L'amnistie devant permettre de tourner la page sur un ensemble d'événements tragiques, ce que d'aucuns semblent ne pas avoir compris en ravivant des braises tandis que nombre de protagonistes de ces événements sont encore bien en vie, sans parler de la mémoire transmise à la génération suivante.
Donc demain on sera fixé. Mais malgré tout on s'attend à quelque chose. D'ailleurs quelque chose est d'ores et déjà prévu qui montre à quel point les valeurs peuvent vite évoluer dans un pays dont le chef de l'Etat, sans doute sous les applaudissements de toutes les bonnes âmes de ce pays ira rendre hommage à un traitre à la France.
On apprend en effet que notre Phare se rendra sur la place Maurice-Audin du nom d'un militant communiste français, militant pour l'indépendance de l'Algérie et disparu dans des conditions jamais encore élucidées, même si on a une idée assez claire de ce qui a pu se passer pour lui.
Maurice Audin était un jeune universitaire, né en 1932, membre du parti communiste algérien et, selon la phraséologie en vigueur, un militant de la cause anticolonialiste. C'est évidemment le second terme, même s'il découle sans doute du premier qui fait de lui un traitre à sa patrie. Puisque il a suffisamment été actif, sans doute pas en portant lui-même les armes, mais par des actions de propagande et une aide pratique à l'exfiltration hors d'Algérie du premier secrétaire du parti communiste algérien interdit en 1956, pour être arrêté par les parachutistes pendant la bataille d'Alger en 1957.
C'est donc un traitre auquel notre président de la République va rendre hommage. Car la manière dont meurt un homme n'absout pas, à ma connaissance, ses actes. Qu'il se soit évadé, selon la version officielle, et ait disparu de la circulation, ou que plus vraisemblablement il soit mort soit par accident, soit à la suite d'une exécution sommaire, les faits antérieurs à sa mort ne sont pas modifiés. Que les Algériens l'honorent au point d'avoir donné son nom à une grande place de la ville d'Alger me parait assez logique, qu'il soit honoré en France et par le premier personnage de l'Etat constitue une honte.
Bon! On pourra reconnaitre que d'autres l'ont précédé et que plusieurs villes de France sous l'impulsion de maires de gauche sont déjà entré dans cette logique où des Audin, des Boudarel ou des Jeanson, valent beaucoup mieux que les soldats qui se battaient pour leur pays, quelle qu'en soit d'ailleurs la cause, car un militaire se bat pour son pays et non pour une cause.
Delanoë a donné son nom à une place dans le 5ème arrondissement, suite à une demande du PCF. Ce fut bien plus rapide que de trouver un endroit pour apposer une plaque au nom de Soljenitsyne par exemple. Et on ne risque pas de trouver dans Paris, du moins tant que cette majorité y sévira, une place Philippe-Erulin, qui comme chacun s'en souvient commandait l'opération sur Kolwesi en tant que chef de corps du 2ème REP, et qui fut accessoirement un des deux officiers qui arrêté Audin à son domicile. Il était alors lieutenant.
Enfin! A chacun ses héros, et à chacun sa conception du patriotisme!
Honte, c'est effectivement une honte, que le staff Français ce soit fait piéger de la sorte, est révélateur ... Cet acte consiste a forcer la main du premier personnage de l'état Français, donnant ainsi une victoire politique forte au gouvernement algérien, et ce, que soit exprimée ou non la repentance de la France. A quand les dépôts de gerbes sur les traitres où les collabos de la seconde guerre mondiale.
RépondreSupprimerCordialement
Bonjour Gregory.
RépondreSupprimerMême si les paroles de repentance ne sont pas prononcées, il y a bien d'autres façons de faire contrition. L'hommage rendu à un ennemi de la France en est évidemment une puisque ce geste implicitement désigne le camp du bien et qui, par hasard, n'est pas celui de la France à cette époque.
Il aurait pu se repentir éventuellement au nom des socialistes qui ont su se décharger sur les militaires de la sale besogne pour atteindre les objectifs qu'ils ne pouvaient pas atteindre.
Cordialement