"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

jeudi 27 décembre 2012

Pas de trêve de Noël


On aurait pourtant aimé que soit respectée pour quelques jours ce moment particulier qui devrait accompagner Noël. Et pourtant non, même de cela ils ne veulent pas nous en faire profiter!
Nous avons appris, en effet, que notre majesté Normal 1er avait enjoint ses ministres de continuer à travailler pendant la période des fêtes, de ne pas s'éloigner de plus de deux heures de la capitale, de rester en alerte rouge. Alors que nombre d'entre nous espéraient justement qu'ils allaient nous foutre la paix au moins pendant quelques jours, cesser leurs activités qui s'apparentent, sans doute à l'insu de leur plein gré, ne chargeons pas trop le bourricot, à un travail de sape. Certes, on peut se consoler en se disant que quand on n'aura touché le fond, au moment où leur cote de popularité se rapprochera de poches de gaz de schiste que leurs bons alliés écolos ne veulent surtout pas qu'ils touchent, on peut se consoler en se disant qu'on ne pourra alors que remonter la pente. Le temps n'est sans doute pas très éloigné de cela, mais nous aurons tout de même bien voulu souffler pendant quelques jours. Hélas, ce répit ne nous sera pas épargné.

Nous le méritions bien pourtant ce moment où nous aurions pu savourer les instants qui passent sans nous demander quelles mesures parfois idiotes, parfois destructrices, ils allaient bien pouvoir nous concocter. A moins que ce ne soit qu'un misérable coup de com destiné à rattraper les anormalement longues vacances d'été prises par notre président qui jusqu'à cette période estivale pensait pouvoir se faire aimer de son bon peuple en prenant ostensiblement le train, chose à laquelle il semble avoir renoncé. Il semblerait même que pour se rendre à Angers, chez sa belle-mère, ou plutôt la mère de la première dame de France, car ce n'est pas vraiment sa belle-mère, afin d'y réveillonner, il ait opté pour un autre moyen de transport que le TGV, bravant ainsi ses alliés verts en augmentant son bilan carbone personnel. Donc la com présidentielle serait passé de l'image de l'homme normal qui prend le train, sans bagages, pour se rendre en vacances, à celui du président s'offrant une rapide escapade non médiatisée et sacrifiant la période des fêtes au travail. En le faisant savoir, évidemment, car sinon à quoi servirait ce sacrifice annoncé de la part du président et des ministres? En tout cas certainement pas à améliorer la situation de la France et des Français. Ne reste donc que la com. Mais je doute que ça suffise à donner un regain de crédit à cette équipe qui nous dirige, si j'ose employer ce terme. Parce que le bilan des 7 premiers mois est lourd, bien lourd. Et à la fête colorée par les drapeaux étrangers de la Bastille a vite succédé un profond désenchantement qui ne fait de s'accroitre chaque jour qui passe, un désenchantement qui vire désormais au cauchemar surtout quand on envisage qu'on en a encore, en théorie, pour plus de 4 ans. Ce sera peut-être finalement la seule chose positive qu'on leur reconnaitra plus tard : cette capacité à rallonger le temps.
Mais revenons sur quelques une des réalisations de notre équipe de bras cassés.

En fait de réalisations, en regardant bien, on se rend compte qu'il n'y a pas grand-chose, sinon quelques projets. Car mis à part le retour à la retraite à 60 ans pour quelques-uns, mesure sur laquelle on va d'ailleurs peut-être revenir quand on devra plancher une nouvelle fois sur le problème des retraites, et les mesures fiscales aux effets dramatiques, pas grand-chose n'a été fait. Un pacte de compétitivité certes, mais qui ressemble à une usine à gaz et dont on a compris qu'il ne bénéficierait pas à tout le monde, et qui n'est pas encore véritablement en œuvre, le fameux mariage pour tous avec les options en série qui vont l'accompagner, qui crée une fracture inattendue chez les Français, mais qui ne sera voté que d'ici deux mois, peut-être. Sinon quoi de notable? Rien! Ah, si, j'oubliais, une augmentation du SMIC hors inflation de 0,6% en juillet et une à venir en janvier de 3 centimes d'euros. Au moins ceux qui n'ont pas voté pour Hollande n'auront pas eu à être déçus. Mais les autres!
Bon, évidemment on oubliera ceux qui contre vents et marées soutiendront ce gouvernement jusqu'au bout, même si parfois il leur arrive d'émettre quelques réserves timides et de circonstances quand les choses deviennent inacceptables. La militance nuit à la bonne compréhension des choses et provoque des accès de mauvaise foi aussi chroniques que de moins en moins espacés dans le temps à mesure que les choses vont de plus en plus mal. Je ne citerai évidemment personne, mais peut-être qu'un éclair de lucidité aidera certains à se retrouver dans ce que je viens d'écrire. C'est un peu comme les supporters d'une équipe de foot, par exemple le Doha-Paris-Saint-Germain, qui soutiendront toute une vie une équipe à cause de son nom (gardons au moins Paris ou Germain, même si Saint a vocation à disparaitre au nom de la laïcité évidemment), mais sans jamais prêter véritablement prêter attention à l'âme de l'équipe, les joueurs et l'entraineur en particulier, justement parce que les équipes n'ont plus d'âme. Au lieu de former, elles achètent et considèrent leurs joueurs comme une marchandise ce qui ne déplait pas d'ailleurs à ces derniers tant qu'ils ont une bonne cote. Là c'est un peu pareil. On soutient le PS parce que c'est le PS. Et plus généralement si on n'est pas du PS mais de gauche on soutiendra le parti qui est le mieux placé à gauche. Et inutile de comprendre pourquoi. Parce que la gauche c'est bien et qu'il ne faut pas, j'ai lu ça l'autre jour, émettre la moindre critique sur ses maitres à penser, auraient-ils soutenu les régimes les plus abjects portés par cette terre. Mais à droite c'est sans doute la même chose, même si j'ai l'impression, mais c'est juste une impression, que les gens de droite sont plus libres dans leurs jugements et surtout ne se prennent pas au sérieux comme les gens de gauche. Mais c'est vrai que leur tâche est rude de vouloir apporter le bonheur à l'humanité. Objectif tellement louable qu'effectivement toute critique sur les méthodes serait malvenue.
Non, en fait les grands déçus sont les gens qui pensaient que l'arrivée de la gauche au pouvoir aller changer leur vie, pas complètement bien sûr mais suffisamment pour qu'ils aient l'impression de vivre un peu mieux. J'ai déjà évoqué les smicards de plus en plus nombreux. Il y a aussi les retraités qui vont mettre la main à la poche, et ce n'est sans doute qu'un début. Mais il y en a tant d'autres encore qui pensaient par exemple à une meilleure redistribution qu'ils attendront vainement, les grandes ponctions fiscales les atteignant eux-aussi, et ce n'est sans doute aussi que le début, et allant alimenter essentiellement les caisses d'un Etat qui n'en peut plus mais n'est toutefois pas regardant sur la dépense et aussi des collectivités locales qui ne semblent pas avoir encore découvert que c'est la crise et continuent donc à vivre de manière somptuaire.
Quant aux autres qui ne sont pas déçus, ils ne peuvent que constater, et c'est une bien maigre consolation, combien ils ont eu raison de ne pas faire confiance dans cette équipe qui promettait le changement sans pour autant dire que ce serait pire. Non, ceux-là ne se sont pas trompés quand ils ont déposé leur bulletin dans l'urne. Mais tyrannie de la majorité, fût-elle courte, ils sont condamnés à subir. Ou à partir.

Et c'est ce que font de plus en plus de gens. On a certes beaucoup parlé de Depardieu, un peu moins d'autres riches partis sous d'autres cieux plus cléments d'un point de vue fiscal. Mais ceci n'est que l'arbre qui cache la forêt. Car il se trouve que plus de 130000 Français quittent leur pays chaque année, ce chiffre étant en nette augmentation depuis cette année. Et évidemment, étant donné le nombre ce ne sont pas que des riches. Certes le mouvement est ancien, mais il semble que l'arrivée des socialistes au pouvoir lui ait donné une nouvelle ampleur. Sans vouloir être trop méchant, et en excluant du nombre des expatriés les retraités, les gens en mission temporaire ou quelques routards, on perd des gens de qualité souvent dont l'absence n'est pas palliée par une immigration plus importante quantitativement. J'en ai déjà parlé dans un précédent billet alors que je mettais en évidence l'absence totale de politique de régulation des flux humains (entrées mais aussi sorties) dans notre pays. Enfin, le vote avec les pieds a toujours eu une signification qu'il serait simpliste de résumer, comme le font nos dirigeants actuels quand ils parlent des riches, les autres ne les intéressant sans doute pas, à un déficit de patriotisme. Je dirai d'ailleurs que dans certains cas, mais nous n'en sommes pas encore là, même si l'hypothèse future n'est pas à exclure, que le départ peut être signe de patriotisme.

Bon, je m'égare et en oublie de parler plus précisément de ce qu'a fait ce gouvernement pour mériter tant de défiance de la part des Français.
Chacun aura compris très vite que les promesses de campagne du candidat Hollande s'agissant de la politique économique et sociale n'étaient que du vent. Même les moins avisés auraient dû s'en rendre compte quand après avoir déclaré la guerre à la finance il s'est précipité à Londres, haut lieu de la finance mondiale, pour déclarer que "c'était pour rire qu'il avait dit ça". Il a donc mis ses pas dans ceux de son prédécesseur, signant un traité dont aucun mot ne fut changé et qu'il avait promis qu'il renégocierait. Et ainsi pour le reste, dont la fameuse règle d'or. La loi de régulation bancaire qui va entrer en vigueur dès le mois prochain est moins contraignante que ce qui existe aux Etats-Unis, ce qui donne la mesure de sa portée. Enfin bref, ce gouvernement ne semble pas vraiment de gauche.
Donc pour faire de gauche, il va pratiquer l'excès dans d'autres domaines.

La stigmatisation des "riches" était déjà dans la campagne électorale. Cette catégorie est assez vague pour trouver les boucs-émissaires qu'on veut quand on veut, surtout si on considère comme le fit un ancien premier secrétaire du PS qu'on est riche à partir de 4000€ de revenus mensuels par mois, en gros 10% de la population. Cette stigmatisation se concrétisa par des mesures fiscales, affirmées comme transitoires, ce qui fait que le conseil constitutionnel ne les censura pas, permettant de taxer à des taux confiscatoires un certain nombre de Français, de vrais riches ceux-là. Mais je ne sais pas si le terme confiscatoire est assez fort quand on peut payer davantage d'impôts que ses revenus, transitoirement bien sûr, ce qui doit rassurer les victimes de ce vol en bande constituée et pouvant user de la violence consubstantielle à l'appareil de l'Etat. Bien sûr, beaucoup choisissent l'exil, ce qui montre l'imbécillité de mesures qui rapporteront moins au final que le bouclier fiscal honni. Mais dans un sens ces départs sont une forme d'aubaine quand on recherche des boucs-émissaires pour masquer une incurie chronique. On a pu croire un instant que c'était Depardieu qui était parti avec les clés du succès français. Du moins l'outrance des mots qui caractérisèrent son passage de frontière pouvait le laisser penser.
Mais le problème, c'est que montrer du doigt les riches et tenter de les punir, ça ne remplit pas la gamelle des autres. J'aurais même tendance à penser le contraire, persuadé que la cupidité des uns peut-être une opportunité pour les autres. Evidemment ça change de cette conception du vase communicant que vous assénez à ce petit peuple qu'on prend pour idiot.
La punition des riches a un prix. Ce sont par exemple les PME qui selon un récent rapport périclitent, n'investissent plus, ne se transmettent plus au sein de la famille (de gratuit c'est devenu payant), et sont finalement rachetées de plus en plus par les étrangers, et parmi eux de plus en plus par les Chinois qui en accaparent environ 30% mais dans des buts autres que de les faire se développer en France. Effectivement, comme promis par notre président, le chômage va donc encore augmenter. Mais pas seulement pendant une année.

Et puis évidemment comme cache-misère, il y a aussi ces fameuses mesures sociétales : le mariage pour tous et ses options gratuites, et bientôt la mort pour tous ceux qui la veulent, enfin surtout les vieux inutiles et qui coûtent tant. Il parait que tout ça c'est le progrès, le sens de l'histoire comme diraient certains qui n'ont pas compris que l'histoire n'a jamais eu de sens mais que les aspirations de l'homme, si elles ne sont pas canalisée, peuvent rapprocher finalement celui-ci de l'état animal qu'il s'était évertué à quitter en se civilisant.

Bon, tout ça c'est bien beau, façon de parler, mais la chasse aux riches et les mesures sociétales ne suffisent pas à masquer que ce gouvernement n'a qu'une hâte : celle d'attendre. Attendre que la situation se renverse, que les cycles continuent de rouler jusqu'à ce que ça aille mieux. C'est du moins ce qui transparait dans certains discours présidentiels. En gros il suffit d'attendre pour que la situation s'améliore. Parce qu'avant elle s'est toujours améliorée. Toujours les cycles. En attendant il est urgent de ne rien faire et de suivre le chemin dicté ailleurs, par l'Europe qui elle-même suit d'autres consignes et dont le travail finalement est de bien veiller à ce que les Etats membres ne tentent pas de s'émanciper en jouant cavaliers seuls, des pays comme la Hongrie ont compris le prix à payer, en tentant d'exercer une souveraineté déjà perdue. Avec Hollande, c'est chose gagnée pour l'Europe. D'autant plus qu'il n'économise pas son énergie, enfin ce qu'il en reste, appliqué qu'il est à montrer la France historique sous ses aspects les plus sombres. Quand les peuples n'aiment plus leurs pays, ils acceptent d'autant plus facilement leur disparition. Et c'est bien ça qui se joue avec comme force d'appoint une immigration de masse devenue non-intégrable puisque comment faire adhérer à ce qu'on n'aime pas soi-même. Face à cette situation, on compense en vantant les mérites de la diversité.

On pourrait aussi disserter sur ce gouvernement, sur son mode de fonctionnement. C'est en effet quelque chose de rare. Par exemple des ministres écolos donc faisant censément partie d'une majorité de gouvernement alors que les parlementaires du même parti sont dans l'opposition. Des gens qui parlent, qui se contredisent, qui se reprennent, qui ont dit mais n'ont pas dit, qui se font désavouer publiquement. Une suite de ce qu'on appelle des couacs, et qu'en organisation on appelle dysfonctionnements. Et à ce niveau-là, ça craint un peu. En tout cas, ça ne donne pas très confiance en l'avenir, dans la capacité de cette équipe de nous sortir du pétrin.

Alors s'il-vous-plait, monsieur le président, monsieur le premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, prenez des vacances et ne lésinez pas sur la durée. Ça vous fera du bien! Et à nous donc!

PS: j'ai noté que notre président, sans doute débordé par son travail ou pris par une digestion difficile n'avait pas eu le temps d'adresser un message aux catholiques de France à l'occasion de Noël. Cet été alors qu'il se faisait dorer la pilule au soleil du sud, il a pensé à en envoyer un aux musulmans de France à l'occasion de la fête de fin du Ramadan. Donc catholiques, ne vous offusquez surtout pas. On vous a oubliés juste à cause du travail. Sinon, vous pensez bien que…

4 commentaires:

  1. bonsoir, vous avez le style adéquat pour exprimer le "rien"!

    et notre JMB journaliste se lance, probablement las de vacuité des développements pertinents, et nous descend en flèche AREVA, l'exploiteur des peuples sur accords financiers sournois de jadis

    la France Afrique ça vous fait toujours un sujet racoleur

    j'aimerais proposer à nos gôches vertueux la bougie et le poêle à sciure par solidarité

    on prend le pouvoir et on crache sur la soupe supporté par des médias félons

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  2. Je viens de lire JMB qui m'avait échappé. Pourquoi ne pas renoncer effectivement à ces quelques atouts qui nous restent encore, résidus d'un passé honteux, évidemment. Ainsi la boucle sera bouclée. La rédemption est sans doute à ce prix.
    Mais qu'il se rassure, parait qu'EDF négocie des transferts de technologie avec la Chine qui devraient à terme mettre AREVA sur la paille.

    Sinon, si vous avez le temps, allez jeter un œil sur le blog de notre aristo défroqué. On s'y est mis à la harpe en on y entonne l'hymne à l'amour. Evidemment il a fallu qu'un gros rustre aille "abîmer" cette composition pourtant certifiée conforme par la maitresse d'école.

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  3. oui, j'ai lu, "en bas", rêver la réalité en un pensum arrangeant ça vient de loin et devient chronicité

    la suffisante avec son encre rouge dans la marge est beaucoup plus nocive

    quelle jubilation à entrer ,pachyderme, dans leur boutique de porcelaine d'autant que votre style vous permet d'entrer partout

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  4. Bonjour, savez vous que notre Président "dit normal" lorsqu'il se déplace en train pour faire (soit disant) des économies il y a des gendarmes tout au long de la route, qu'un hélicoptére suit le train, que des avions de chasse surveillent le ciel tout au long du parcours, que son avion part pour l'aéroport le plus proche de son liue de vacances? Et aprés cela on nous dit qu'il fait des économies, c'est nous qui payons tout cela.En ce qui concerne les impôts ce n'est pas les plus riches qui paient le plus. Certains placent leur argent et vivent des rentes qui ne sont pas imposables.Si je pouvais le faire j'aurai fait comme Mr Depardieu et comme beaucoup d'autres. Je commence à avoir honte d'être FRANCAIS.

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