Les récents événements de Grenoble et les péripéties qui s'en sont suivi jusqu'à ce voeu exprimé de déchoir de la nationalité française ceux qui attenteraient à la vie des dépositaires de l'ordre public m'ont remis en mémoire les raisons principales pour lesquelles j'avais fait confiance à Sarkozy en 2007. Non, je ne suis pas un transfuge du Front National, mais même si je l'étais qu'est-ce que cela changerait ? Après tout, si les nouveaux Français ne doivent pas être considérés comme une sous-catégorie de Français, les électeurs du Front National ne méritent pas non plus d'être stigmatisés. Leur volume d'ailleurs devrait davantage amener à une tentative d'empathie qu'à un rejet définitif. On laisse bien s'exprimer les communistes et les trotskystes alors pourquoi pas eux.
Donc sur certains thèmes que j'estime majeurs, j'entendais pour la première fois depuis longtemps un discours qui me convenait dans ses grandes lignes parce qu'y figuraient un constat qui me paraissait juste et des ébauches de solutions qui allaient dans le bon sens. Je pense en particulier à l'immigration, au climat délétère de la repentance, à la sécurité, à l'intégration. Même si je n'étais pas d'accord avec tout : par exemple le thème développé de la discrimination positive me provoque toujours un frisson d'horreur dans l'échine.
Sur d'autres thèmes relevant de l'économique et du social, même s'ils ne m'indiffèrent pas, je suis persuadé que l'emprise du politique est devenue si faible qu'on ne verrait pas de différences fondamentales entre un gouvernement de gauche et un de droite. Bon ,c'est vrai qu'à gauche on est parfois attaché à prendre des mesures fortes et qu'on veut symboliques de la gauche comme les 35 heures ou la retraite à 60 ans, autant de mesures catastrophiques remises en cause par la droite et que la gauche se garde ou se gardera bien de reprendre. Mais d'un point de vue global, il n'y a pas de différences notables entre les deux quand ils gouvernent. Même si la gauche prétend faire la chasse aux riches, elle se gardera bien d'aller trop loin n'ignorant pas que la fin des riches (qui ne sera d'ailleurs que symbolique puisque par fin, il faudra entendre exil fiscal et délocalisations) dont font d'ailleurs partie de ces leaders ne diminuera pas le nombre de pauvres mais risque au contraire de les faire croitre en volume. Donc tout ça ce n'est que de l'agitation stérile chacun ayant bien compris qu'on ne fonde pas une politique économique et sociale que sur des facteurs moraux ou éthiques. On ne risque guère de voir les outils de production passer dans les mains du prolétariat et la plaine de la Beauce découpée en kolkhozes. Bon bien sûr certaines catégories ont tendance à préferer pour de simples questions d'intérêts matérielles un côté ou l'autre : par exemple les assistés professionnels voteront à gauche, tandis que les classes moyennes surtout supérieures se méfieront d'elles puisqu'elles devinent que les fonds dégagés pour la première catégorie proviendront de son labeur ou de ses économies. Mais globalement les grads équilibres ne risquent pas d'être bousculés.
Restent donc ces thèmes que j'évoquais plus haut et qui sont clairement envisagés d'une façon différente par la droite et la gauche. Quoique ! Les dernières années ont démontré finalement que les deux côtés étaient sans doute aussi laxistes l'un que l'autre. La seule différence étant que la gauche a au moins le mérite d'assumer son laxisme.
Je pensais donc naïvement, je le souhaitais très fort que l'arrivée de Sarkozy au pouvoir allait permettre d'ouvrir des chantiers importants, indispensables même qui auraient même pu être la marque de son (double ?*) quinquennat. Ces chantiers sont : l'immigration, la délinquance (ou l'insécurité), la nationalité et la laïcité. Bien évidemment ces différents chantiers sont intimement liés et s'impactent mutuellement de façon forte. (* Méfiez-vous gens de gauche, c'est pas encore gagné)
Concernant l'immigration, Sarkozy, alors qu'il a été tout de même ministre de l'intérieur pendant pas mal de temps, découvre qu'elle n'est pas contrôlée depuis 50 ans. Là je ne suis pas tout à fait d'accord et ça me gène que de Gaulle soit associé à cela. Car dans les années 60 elle me parait d'autant plus avoir été contrôlée qu'elle répondait à un besoin de main d'oeuvre. Donc ramenons ça à 35 ans, en gros aux mesures concernant le regroupement familial. Car là, c'est un vrai tournant car d'une immigration qu'on peut croire de passage, on passe à une immigration qui va s'installer définitivement. Et pourtant là, pas de contrôle réel effectivement. Alors que les besoins en main d'oeuvre diminuent on continue à accueillir des gens, avec en plus leurs familles et sans prendre des mesures pour favoriser ou contrôler leur assimilation. Parce que jusque là c'est comme ça que la France fonctionnait avec ses immigrés. On assimilait. Las de ce concept. Difficile de faire croire à un petit Algérien ou Malien que ses ancêtres sont les Gaulois. Ces cons de Polonais, de Russes ou d'Italiens étaient capables d'avaler ça. Mais à ces Africains, on ne pouvait pas la faire. Donc on s'est dit finalement que l'intégration devrait suffire. Bien que derrière ce terme, on ne sait pas trop ce qu'on doit trouver, si ce n'est qu'on reste différent et que ça ne doit choquer personne. Et voilà comment sont semées les graines d'un communautarisme qui a bien poussé depuis au point qu'il commence à être bien envahissant. J'avais pourtant bien entendu parler d'immigration choisie, une immigration sensée satisfaire nos besoins et en même temps ne pas générer un nouveau quart-monde sur notre territoire. Mais bon an, mal an, on fait toujours entrer 200000 immigrés (peut-être plus) sans être assuré de leur fournir un travail et ce qui va avec (logement, conditions de vie décentes...), et sans se préoccuper davantage de leur intégration que par des stages bidons (ma femme a suivi ce parcours) qui ont au moins le mérite d'enrichir quelques cabinets de consultants.
Pour ce qui est de la délinquance sous sa forme la plus visible et la plus spectaculaire, je ne m'étendrai guère car elle est la résultante des autres domaines cités plus haut. Un point à noter tout de même, c'est la première fois que j'entends un chef d'Etat déclarer que la délinquance et l'immigration sont liées. C'est au moins une chose à mettre à son actif, même si ça fait pleurnicher nos bienpensants. Il convient tout de même de noter le désarroi dans lequel sont laissées les forces de l'ordre depuis longtemps. Pour ça vous pouvez vous référer utilement à mon précédent billet.
S'agissant de la nationalité, le discours de Grenoble a levé un gros lièvre. La mesure préconisée par Sarkozy à savoir retirer la nationalité à certains criminels nécessairement double nationaux puisque la loi française et diverses conventions signées par la France empêchent de mettre la déchéance en oeuvre si elle produit un apatride, finalement ne me choque pas vraiment, car avoir trop de principes avec des salauds qui n'en ont aucun me parait contreproductif. Par contre elle ne sert à rien si elle est appliquée ce qui m'étonnerait. Car il serait tout de même surprenant de voir celui qui a supprimé la double peine (pour mémoire expulsion des délinquants et criminels étrangers après qu'ils aient purgé leur peine) la rétablir. Donc à part supprimer le droit de vote à des gens qui ne devaient déjà pas trop l'exercer et les empêcher de postuler pour un emploi public, chose à laquelle ils n'ont d'ailleurs jamais songé, je ne vois pas trop les conséquences d'une telle mesure. par contre le fit qu'il parle de nationalité est tout de même intéressant. Car retirer la nationalité à quelqu'un l'ayant obtenu récemment voudrait dire qu'on s'est tromper en lui donnant. Et c'est bien là que se situe la problématique. Car l'obtention de la nationalité (100000 naturalisations annuelles, s'il vous plait, ce qui n'inclue pas les attributions automatiques) semble être chose bien plus aisée que de trouver un emploi par exemple. Il y a des pays où on contrôle le niveau de langue, les connaissances basiques sur les institutions, le niveau d'assimilation, la capacité de vivre financièrement (c'est-à-dire à avoir un emploi)... Il y en a d'autres où c'est quasiment impossible. Et tout ça ce ne sont pas des pays fascistes. En France, une durée d'établissement sur le territoire, un mariage, le fait d'être né ici, suffisent. Mais on prend garde à énoncer aux nouveaux citoyens leurs devoirs. Comme évidemment on n'a pas vérifié qu'ils les connaissaient avant, il faut bien le faire à un moment où un autre. Quant aux droits, c'est inutile, car ça ils les ont assimilés. Voilà, il faudrait donc que la France cesse de brader sa nationalité en particulier à des gens qui ne se sentent pas davantage Français que je me sens Algérien. Et bien sûr il faut rétablir la double peine même si son application ne doit pas forcément être systématique, car un Etat doit avoir le droit de se débarrasser de ses étrangers indésirables, le critère d'indésirable étant fondé sur des données objectives ; le crime me semble être une donnée objective.
Pour terminer, la laïcité. La laïcité c'est une conquête fondamentale de notre République. C'est un cas quasiment unique au monde, même si dans d'autres pays la sécularisation a joué son rôle. C'est la séparation stricte des affaires publiques et de la religion, et le rejet de cette dernière dans la sphère privée, l'Etat garantissant sa libre pratique mais dans cet espace confiné. Et pourtant... Et pourtant, force est de constater qu'une religion tente de mettre à mal ce principe fondamental. Prières dans les rues (donc dans l'espace public), modifications des règles de restauration collective, horaires de sport, en particulier de piscine, aménagés, refus de laisser soigner les femmes par des médecins masculins, port de vêtements dans l'espace public contraires de la dignité humaine... Autant de signes qui indiquent qu'une religion ou que certains adeptes de cette religion sont les ennemis farouches de la laïcité. Et que fait le gouvernement ? Rien ! Au contraire, on voit un Premier Ministre inaugurer en grande pompe une nouvelle mosquée et faire l'éloge de l'islam. Un scandale !
Voilà donc les grands chantiers qui auraient dû être traités, qui ne l'ont pas été, et qui ne le seront pas. Bien évidemment inutile de compter sur la gauche pour les traiter. L'attitude de la première secrétaire du parti socialiste dans sa ville de Lille est assez révélatrice de ce à quoi on peut s'attendre : le pire. Reste qu'il est dommage que seul le Front National prétende vouloir les traiter. Peut-être que 2012 finalement ressemblera à 2002. Mais il ne faudra pas s'attendre cette fois à un score digne de Bouteflika pour le challenger de Marine Le Pen. Parce que les Français, enfin beaucoup de Français, en ont marre.
JM n'écoutez pas
RépondreSupprimerExpat,
non mais "en bas c'est le bazar"
dés qu'on évoque le sujet de ces banlieues en vrac avec les semblants de solutions qui semblent s'embrayer (à la Brice!)
et les voilà perdus à bredouiller à l'infâme injustice: Me Boutin en chameaux tunisiens avec me Woerth, mr Woerth à pied avec Vuiton alpin (gensane an co)
et voilà t y pas que Polnareff a la LH! alors ça!
on va finir par se marrer, mais le leader de gauche va avoir du boulot à recentrer
Eh oui Cimabue, quand on ne veut pas traiter un problème on en crée d'autres avec ce qu'on trouve.
RépondreSupprimerC'est vrai que les vacances de Boutin à Djerba, c'est vachement important. La République est en danger !!!!