"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 13 août 2012

Armons-nous et partez!


Telle semble être la nouvelle devise du peuple français. En fait sous le règne de Normal 1er, qui commença son règne en portant atteinte au crédit de la France et de ses armées en annonçant le retrait prématuré, parce que "mission accomplie" parait-il, des troupes d'Afghanistan, ce genre de devise semble devoir connaitre un franc succès. D'ailleurs un peuple qui choisit un candidat parce qu'il est normal pour occuper un poste où ce genre de qualité, au sens de caractéristique évidemment, ne semble guère opportun, signifie au monde qu'il a choisi la voie de la médiocrité. Que la lâcheté accompagne cette dernière n'a rien de surprenant.

Un sondage récent (sondage IFOP pour Sud-Ouest Dimanche, relayé par le Point) indique qu'une majorité de Français, une courte majorité c'est vrai puisqu'il s'agit de 52% des Français selon le sondage, est favorable à une intervention militaire en Syrie sous la bannière de l'ONU. Si on entre dans le détail on se rend compte que les sympathisants de gauche sollicitent bien davantage cette intervention que les sympathisants de droite  (64% contre 42%), en fait que les plus raisonnables se trouvent à droite tandis que les plus belliqueux se situent à gauche. On pourrait tenter d'expliquer ces différences, par exemple en  supposant que les gens de droite finalement sont plus sensibles que ceux de gauche au risque islamiste, puisqu'il semble que ce soit l'alternative promise au régime d'Assad. Mais ce n'est qu'une hypothèse que je ne peux démontrer, au moins dans l'immédiat, même si je la crois fort plausible. On pourra noter aussi cette distorsion entre chacun des deux camps et certains de leurs dirigeants politiques. Mais en fait tout ça n'est pas très important en regard de l'idée que je souhaitais exprimer dans ce billet et qui nous ramène au titre de ce dernier.

Car si en effet une courte majorité de Français appelle de ses vœux une intervention armée en Syrie, une large majorité (61 %) est hostile à une participation de la France à cette intervention dans la cadre onusien. Si on entre dans le détail on est quand même assez stupéfait de l'incohérence, appelons cela comme ça, par charité, des sympathisants de gauche. Car si 64% sont favorables à la guerre seuls 45% envisagent une participation française à cette dernière, soit un différentiel de presque 20%. Les sympathisants de droite hostiles à l'intervention à 58% sont également hostiles à la participation de la France à hauteur de 64%, soit un différentiel de 6%.

Curieux peuple donc qui ne veut pas assumer les choix qu'il fait. Curieux peuple qui envisage avec approbation, et même plébiscite presque pour une part de ses citoyens, un conflit armé, avec les conséquences qu'on imagine, mais refuse que son pays y participe. Est-ce cela qu'est devenu le peuple français? Un peuple qui délègue à d'autres l'exercice de sa souveraineté, l'accomplissement de ses devoirs internationaux, en tant que membre permanent donc privilégié du conseil de sécurité de l'ONU (que la France préside d'ailleurs actuellement). Quel abaissement!


Je profite de ce billet pour signaler un article paru sur Atlantico  (http://www.atlantico.fr/decryptage/derriere-mots-discours-francois-hollande-manque-style-president-christian-combaz-448180.html )et qui commente le discours prononcé par le président de la République à l'occasion de l'hommage rendu au Major Bouzet, mort au combat, pour la France, en Afghanistan.
Je ne suis pas d'accord avec tous les commentaires faits par l'auteur de cet article. Je suis néanmoins d'accord avec la faiblesse stylistique de ce discours, écrit par je ne sais qui, mais sans doute pas relu assez en avance par celui qui devait le prononcer (espérons que ce ne soit pas lui qui ait rédigé ça!). Mais finalement dans ces circonstances, l'émotion régnant sans doute sur cette place d'armes du 7ème Bataillon de Chasseurs Alpins, peu de gens ont certainement décortiqué le discours en l'entendant.
Ce que moi, par contre, je ne peux admettre, c'est que ce discours qui aurait dû être un éloge funèbre, un dernier hommage rendu à un soldat mort pour son pays par le chef des armées, se soit transformé en d'une part, une explication de la politique étrangère française en Afghanistan et en Syrie et surtout une réponse aux critiques de l'ancien président de la république sur la politique de son successeur vis-à-vis de la crise syrienne. On ne mélange pas tout. Et on tente de respecter le soldat qui git-devant vous, dans son cercueil recouvert du drapeau tricolore. Ou alors, si on en est incapable, on reste à patauger sur la plage de Bormes-les-Mimosas.

3 commentaires:

  1. je n'ai pas d'explication à ce différentiel qui consiste donc à dire qu'en instance décisionnelle la France pousse à la résolution armée mais sans ses troupes
    les chefs d'orchestre jouent de la baguette, pas du violon donc
    ce discours en hommage au dernier soldat tombé m'a fait l'effet d'un devoir de vacances à la va vite et je n'ai pu l'entendre jusqu'au bout
    le goupillon au bout d'un moment peut avoir une allure de systématisme et perdre son sens profond:ensevelir
    il en est de même de ce verbe républicain dans cet été de braise, on fait son taf
    déjà je trouvais un peu juste que devant un cercueil on précise que l'opération prendrait fin bientôt, pas de bol donc pour ceux qui tombent encore!
    mais l'allusion à une autre opération vient comme un cheveu sur la soupe, notre commis voyageur nage dans son costume et fond comme beurre au soleil, quelque chose manque , nous le savions depuis le début, cette fermeté, cette certitude que le patron ne lâche pas le volant
    là il vient d'accepter de réciter un discours mol et convenu, il n'avait même pas l'air d'y croire
    je fonctionne aux image mentales et l'autre jour je le voyais marcher dans le sable de cette plage, gourd et maladroit, pensant probablement avec agacement que ses chaussures se remplissaient de sable, plus tard j'ai vu la photo le présentant en maillot bermuda à ficelle, bleu de chauffe, là aussi il y a les mecs qui supportent dignement ce prêt à porter approximatif et ceux qui s'y noient, vaincus par l'ampleur

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  2. C'est tout à fait ça! L'impression d'un devoir de vacances bâclé. L'impression que quand la nouvelle de la mort du major est tombée, la première réaction fut "Merde! Chérie tu crois que je dois y aller?"
    Et puis ce discours mal écrit avec les formules bien sûr convenues et leurs prolongations malvenues. Du style "pour ceux qui sont encore là-bas, serrez les fesses, croisez les doigts ou allumez des cierges. Plus que 4 mois ½ à tenir! Et puis pour la Syrie, rassurez-vous! A la place de la chair à canon on envoie des toubibs, assez loin des zones de combats pour qu'ils ne soient dérangés ni par le bruit du canon, ni par les cris des blessés."
    Quelle misère! Quelle tristesse que d'être dirigé par un mec normal!

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  3. remarquez on fait fort, Hollande réfléchit, Sarko appareille les canons, Fillon "tous à Moscou pour convaincre Poutine", le citoyen de base à raison de rester sans voix et d'attendre le résultat des courses

    il va quand même nous rester pas mal de morts sur la conscience, ça fera l'Histoire repentante dans quelques décennies

    je deviens cynique

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