"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

dimanche 25 septembre 2011

Affaire Karachi: de bons ingrédients mais de curieux raccourcis



L'affaire Karachi tombe vraiment à pic. Certes elle fut déjà évoqué dans une passé récent, en 2008 je crois, mais peu développée à l'époque. Du moins si des investigations furent faites à cette époque, elles furent gardées en réserve pour une période plus opportune, électorale par exemple. Car le boulot du journaliste, s'il est d'informer, parfois, certaines mauvaises langues diront rarement, est aussi de participer à la promotion ou le dénigrement de familles ou d'hommes politiques et d'influer pas tant sur le fonctionnement démocratique du pays que sur la désignation par le peuple de ses dirigeants.
Donc à l'instar de l'affaire Bettencourt devenue affaire Woerth, qui au passage n'a débouché sur rien d'un point de vue juridique, tombée à point au moment où le ministre du même nom devait promouvoir une nouvelle réforme des retraites, l'affaire Karachi est le nouvel os à ronger, à quelques mois de la présidentielle, d'une certaine presse dont le fer de lance est une nouvelle fois Mediapart.
Mediapart dont on se souvient que le patron Edwy Plenel, trotskyste notoire main néanmoins ami de Villepin, a pu se féliciter que ce genre d'affaire lui permette d'être à la tête d'un media bénéficiaire. Il ne faut pas non plus négliger cet aspect des choses. Et de même que la télé est devenue poubelle, ne nous étonnons pas que la presse suive la même pente, à l'occasion. La qualité et le sérieux ne font pas forcément vendre.
Ceci dit, camarades socialistes, qui une nouvelle fois avez oublié la présomption d'innocence que vous défendiez à corps perdu lors des affaires DSK et Guérini , vous qui vous frottez déjà les mains, vous pourléchez les babines et tournez dans le ciel tels des charognards, espérant être les premiers bénéficiaires de l'affaire, ne vous réjouissez pas trop vite. Car si demain, il se trouvait qu'une déficience de la raison du peuple français vous porte au pouvoir, vous ne seriez pas épargnés non plus par ces méthodes car :
  1. Le trotskyste, tendance villepiniste, même s'il peut être votre allié de circonstance, n'est pas l'ami des sociaux-traitres.
  2. Au nom de l'équilibre budgétaire du journal, il ne négligera pas de vous enfoncer.
  3. Vous n'êtes pas irréprochables, donc il aura du grain à moudre.
Donc pour en revenir à l'affaire Karachi elle-même, elle comporte tous les ingrédients pour que monte la sauce.
Tout d'abord elle ne concerne officiellement que la droite, même si on veut bien se souvenir que les marchés d'armement en question sont passés sous la présidence de cette vieille fripouille de Tonton. Mais sans doute que le "château" aussi indigent que son principal locataire, ne suivait plus les ventes d'armes à l'étranger.
Ensuite ça concerne des ventes d'armes, vous savez ces trucs qui sont destinés à tuer quand l'on s'en sert. Donc connotation forcément négative.
Et puis il y a des commissions occultes versées à l'occasion de ces ventes d'armes. Beurk! Pas beau du tout ça!
Et comme si ça ne suffisait pas une partie de ces commissions revient en France via la Suisse et après transit à Londres pour financer la campagne électorale d'un candidat de droite. Pas bon du tout, ca!
Là-dessus survient un attentat qui coûte la vie à des Français, comme par hasard liés à l'industrie de l'armement. Attentat attribué à Al Qaeda dans un premier temps, mais dans un second à une vengeance de ceux qui auraient cessé de percevoir leurs commissions bloquée par Chirac, désireux lui-même de se venger de son ami de 30 ans qui l'a trahi. Ça se passe à Karachi, d'où le nom de l'affaire, nom qui suppose que tout est donc lié. Evidemment s'il y a mort d'hommes, ça donne à l'affaire un aspect dramatique susceptible d'amplifier tout ce qui précède
Pour un peu de glamour quand même, on ajoute à ça une princesse désargentée mais encore appétissante, bien que vieillissante, qui au lieu d'épouser le prince charmant s'est fourvoyée avec un porteur de mallettes bourrées de Pascals. La princesse, suffisamment blonde pour signer des papiers à son insu et capables d'engager sa responsabilité, se dédouane en balançant le crapaud qu'elle avait pris pour le prince charmant.
Pour finir, on découvre, avec effroi, qu'en France, des hommes politiques peuvent violer le secret de l'instruction. On savait que les journalistes le faisaient, mais ça c'était normal dans le cadre du devoir d'informer, mais les politiques, faudrait quand même pas pousser.
Si on ne fait pas une affaire avec tous ces ingrédients, il faut changer de métier.
 
En fait tout cette suite ne mériterait pas l'acharnement que l'on connait si on n'y trouvait pas notre cher président-bientôt candidat. Ministre du budget sous le gouvernement Balladur, porte-parole de campagne de ce même Balladur, bon sang mais c'est bien sûr, c'est lui qui est à l'origine de toute cette affaire tordue qu'on résumera ainsi:
Il était une fois un homme politique de petite taille, mais à l'ambition démesurée qui suggéra à son maitre de l'époque un moyen pratique de financer une campagne électorale qui s'annonçait assez mal engagée puisque son principal concurrent mais néanmoins ami tenait les rênes du parti auquel il appartenait. Il monta ainsi un système occulte de rétro-commissions sur des ventes d'armes mais négligea l'hypothèse d'une défaite de son mentor suivie de la vengeance de son ex-mentor. Cette affaire malhonnête et l'inconséquence de l'individu, allaient mener à la mort quelques-uns de nos innocents compatriotes. Cet homme est donc un assassin. Donc ne le réélisez pas.
C'est du moins l'histoire telle qu'on la souhaiterait à Mediapart, bâtie grâce à la suite de syllogismes hasardeux mais auxquels on a envie de croire quand on est un opposant dans un espace-temps se situant à proximité de l'élection présidentielle. Hasardeux car ce qu'on nomme improprement l'affaire Karachi n'est actuellement qu'une suite de conjectures qui seront bien difficiles à prouver. Qui ne le seront sans doute jamais, et qu'à fortiori on ne pourra pas relier. Mais en fait cela n'a guère d'importance puisque l'essentiel est de faire naitre une rumeur capable d'atteindre l'honneur de l'homme visé. Woerth qui à ce jour n'a pas encore été mis en examen a bien été écarté par cette méthode, alors pourquoi pas Sarkozy après tout.
 
Dans cette histoire, il y a certainement du vrai. Du moins certaine pratiques sont suffisamment connues pour qu'il puisse y avoir un doute raisonnablement fondé d'agissements illégaux, sans que pour autant on puisse les prouver.
Prenons par exemple les marchés d'armements. Il est clair que pour vendre les pays producteurs d'armement utilisent cette méthode des commissions, certaines étant d'ailleurs parfaitement licites. Le pays qui y renoncerait échangerait des ventes contre un peu de morale. Hélas, la morale ne crée pas d'emplois et ne peut pas influer positivement sur la balance commerciale. Pensez bien que dans le cas contraire, je voterais à gauche où cette denrée à bon compte déborde de partout et notamment des bouches de nos clients à la présidentielle.
Les financements des partis, ou en l'occurrence d'une campagne. C'est un refrain connu que nulle loi ne pourra sans doute faire taire. Les valises aux diverses provenances, de l'extérieur, de l'intérieur, remplies à l'aide de marchés douteux, ou par des supporters qui supportent un camp ou parfois tout le monde (quand ELF pratiquait des largesses envers les politiques, notre vieille fripouille de Tonton avait bien dit de ne pas oublier la droite) continueront leurs déplacements aux mains d'amis de confiance jusqu'au jour où, laissés pour compte, déçus peut-être, mais jamais atteints par le remords, ils cracheront le morceau tout en étant incapables de fournir la moindre preuve des méfaits auxquels ils contribuèrent. Bref du classique, tellement classique que même quand une affaire sort, ça n'émeut plus grand monde.
 
Je crois que l'affaire dite Karachi pour l'instant ne se limite qu'à ces deux aspects. Et ça déjà ça sera dur à prouver. Pour le reste à moins qu'un assassin ou un commanditaire repenti ne vienne à s'exprimer, on pourra toujours continuer à conjecturer. Mais c'est vrai qu'au Pakistan les attentats sont rares, surtout les islamistes, tellement rares qu'on ne peut que se diriger vers la piste de la vengeance. Enfin de la double vengeance, celle de Chirac et celle des intermédiaires spoliés de leurs commissions.
 
Et Sarkozy là dedans? Ministre du budget qui, parait-il, était opposé au marché en question. Il parait que c'est dans les pièces. Porte-parole de campagne de Balladur. Même pas trésorier, ni directeur de campagne. Mais c'est vrai qu'il connaissait les protagonistes mis en examen ces derniers jours. Mis en examen, pas encore déclarés coupable. Ben oui, dans un même parti, au sommet, on se connait, on travaille ensemble, on lie même parfois des amitiés. C'est suffisant pour accabler un individu. Regardez, Tonton il était bien copain avec Bousquet. Mais néanmoins résistant.
Enfin, mise à part la haine qui s'exprime à son égard, rien de bien solide pour le trainer dans la boue. Au moins dans l'immédiat. Ce qui ne l'empêche pas d'être déjà déclaré coupable, non pas par la justice, mais par les justiciers modernes que sont les médias, relayés quand ça l'arrange, dénoncés dans le cas contraire, par le microcosme politique.

3 commentaires:

  1. il y a deux parallèles et Euclyde nous déteste

    au décours d'un carnage

    on comprend que Chirac en est responsable par arrêt de procédure P1

    P2 la procédure qui contentait les futurs assassins était le fait d'un montage discutable

    il faudrait que P2 provoque P1 et vous le démontrez, ça restera fumeux

    Média truc et compagnie jouent sur les familles en quête de vérité en couvant cette certitude éculée : leur résurection quand evrery body sera en taule

    14 qui seraient restés vivants si la combine avait perduré
    Kafka si tu passes par là.....

    mais il faudra bien que la République irréprochable naisse un jour, non pas sous la pression de journaleux mais la nôtre

    mes émoluments comprennent une part des dividendes armement, j'ai pas validé les procédures d'obtention des marchés, elles sont variables.... on n'est pas nés d'hier mais bon
    j'ai pas dit non plus qu'on essaie simplemnent de vendre des armes au Luxembourg
    alors un peu de clarté

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  2. ça m'a réveillée!! parce que je me suis demandé : keskicherche le juge

    pas de la belle punition pour du reprochable

    de quoi ranger les assurances: il leur faut des dépouilles ET des responsables

    le reste amuse le peuple et nourrit les feuilles de choux

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  3. tentez de faire replay avec C dans l'air de ce jour

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