... et pour comprendre dans quel bourbier nous nous sommes mis, cette vidéo que quelques minutes où l'ancien responsable de la zone s'exprime (à titre personnel!) sur cette crise. Je parle d'ancien responsable puisque Laurent Bigot, vient de se faire virer de son poste après deux autres collègues en charge du dossier.
Il serait évidemment dommage de conserver des gens compétents aux postes où ils peuvent le mieux servir.
La vidéo en question a été invoquée officieusement comme motif du limogeage. Il semble (source Figaro) qu'elle ait déjà disparu de plusieurs sites internet..
La vidéo date de plusieurs mois (juin 2012) et on comprend fort bien en la visionnant et en écoutant Laurent Bigot que le mal est profond, et pas seulement au Mali d'ailleurs, et que la solution militaire ne peut être la seule. Elle est peut-être d'ailleurs inutile.
"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand
mardi 12 mars 2013
dimanche 10 mars 2013
Séquences socialistes
Faute d'être capables d'apporter la moindre solution à une crise dont les effets se font de plus en plus dévastateurs en France depuis qu'ils sont arrivés au pouvoir, faute d'être capables de dessiner un cap à part peut-être celui du davantage d'impôts pour tous, en fait un racket d'Etat planifié et dont les victimes sont de mieux en mieux ciblées- faute de pouvoir taxer les riches, taxons les retraités qui ne votent guère pour nous et ne risquent pas de casser grand-chose mise à part leur pipe -, en résumé faute d'être capables de gouverner ce pays, les socialistes, fidèles à de vieilles habitudes destinées à camoufler soit leurs renoncements idéologiques, soit leur impuissance congénitale, occupent le terrain médiatique avec de l'accessoire, mesures sociétales ou séquences émotion. Et comme ce gouvernement est vraiment d'une médiocrité sans nom, il use et abuse de ces artifices. Et ces derniers temps nous n'auront donc pas été déçus. Faut dire que les chiffres du chômage, l'incapacité de revenir dès cette année à un déficit budgétaire de 3%, les perspectives de croissance qui baissent perpétuellement, le bourbier malien, les revers diplomatiques de notre patapouf 1er à Bruxelles, à Moscou, engagent à décupler son énergie pour faire oublier une réalité sordide. D'autant plus que des élections intermédiaires se profilent à l'horizon, et qu'il serait dommage de perdre son généreux casse-croûte financé par le contribuable qui s'étrangle. A ce rythme NVB qui a au moins ce mérite d'être présentable ne va pas tarder à retirer le haut, puis le bas. En attendant, surfant sur les événements que n'a pas provoqués, espérons-le, le gouvernement et le chef de l'Etat, pauvre Etat, ces derniers occupent le terrain à leur façon.
Nous avons eu la séquence Hessel. Hessel que certains verraient bien au Panthéon. J'en ai parlé, inutile d'y revenir. En attendant une peut-être décision positive de notre chef laquelle décision dépendra sans doute davantage de la conjoncture que des qualités de Hessel, le grand penseur de gauche aura dû se contenter d'obsèques nationales lors d'une cérémonie aux Invalides, rien que ça, présidée par patapouf en personne. Lequel s'abstient de venir honorer les morts au combat d'une guerre qu'il a décidée, préférant déléguer son premier ministre ou le ministre de la défense. C'est pas plus mal pour les morts. Mais enfin, le signe est là.
Tiens au fait, avez-vous entendu parler des résistants morts pendant la même période, notamment Henri Caillavet, Françoise Seligmann, tous deux anciens parlementaires de gauche, ou encore Denise Vernay, sœur de Simone Veil? De vrais résistants aux faits d'armes plus consistants que ceux d'Hessel, sans que cela ne retire rien à ses mérites, et parfois déportés eux -aussi. Ils n'auront pas eu droit aux Invalides ni à la présence du chef de l'Etat à leurs obsèques. En fait qu'est-ce qui a fait la différence? Hollande l'a dit lui-même dans son discours, dans son éloge funèbre : " c'est par une brochure qu'il connut la célébrité…". Une brochure! En fait quelques pages dont le contenu a souvent été considéré comme médiocre par les gens qui pensent et dont j'entendais l'un deux, pourtant admirateur de la vie de Hessel, dire récemment que l'acquisition de cet ouvrage ne pouvait pas appauvrir ses acquéreurs (3 euros), mais qu'il ne pouvait pas non plus les enrichir. "Indignez-vous", ce mot d'ordre indigent puisqu'il ne contient aucune alternative, aura suffit à rendre un homme célèbre au point que de recevoir des honneurs nationaux. De fait il ne faut pas grand-chose pour basculer du côté des grands hommes. Quelques mots vides de sens mais appréciés par de nombreux indigents de la pensée, le tout accompagné d'une mauvaise mayonnaise médiatique. Hors des médias, point de salut. Ni Panthéon, ni obsèques nationales, ni hommage de la nation. Parce qu'en fait, conséquence de la médiatisation, ce n'est pas vraiment les morts qu'on honore désormais, c'est les foules crétines et émues. Honorer certains morts c'est conforter ces foules dans leur position, leur donner la sensation d'exister et même de penser. Et c'est aussi se faire bien voir d'elles. Denise Vernay honorée aux Invalides? Mais pourquoi faire? Elle était connue de qui? Etait-elle de gauche au moins? Et puis ça ferait plaisir à combien de gens? Allons, ne perdons pas notre temps avec ça! Hessel, ça c'est du lourd!
Et puis dans les mêmes temps nous avons eu le gag Chavez. Le gag n'est pas Chavez, il n'était pas très drôle en fait, mais la réaction de la gauche à sa mort et la représentation de la France à ses obsèques.
Les réactions furent pour le moins partagées. Entre une Taubira, première à réagir et à pleurer le grand homme avec le peuple vénézuélien, mais ça ne vous étonnera pas, et certains députés ne voyant dans l'individu qu'un dictateur, il y avait de la place pour Hollande pour tenir des propos comme d'habitude ambigus. Je cite : " il a profondément marqué l'histoire de son pays". Comme Hitler, Staline ou Gandhi, là on ne se mouille pas. Il poursuit : " "Le président défunt exprimait au-delà de son tempérament et de ses orientations que tous ne partageaient pas une volonté indéniable de lutter pour la justice et le développement". Ça ça passe partout. En fait du blabla. Il fallait dire quelque chose et il l'a fait en ne disant rien. Fallait pas se fâcher avec la gauche du parti et la gauche de la gauche. Mais pas donner non plus dans le dithyrambe s'agissant de quelqu'un de pas très au clair avec les libertés fondamentales et les droits de l'homme, qui plus est ami de gens peu recommandables.
Reste qu'il fallait envoyer quelqu'un. Fabius était pressenti, mais son calendrier était trop chargé. Pensez-donc! Il avait un rendez-vous programmé avec le président de SOS racisme (véridique!). Du coup on a envoyé le ministre des outre-mer depuis qu'il y en a plusieurs, un certain Victorien Lurel. Pas de bol. Lui se rapprocherait plutôt des conceptions de Mélenchon et Taubira. Alors il s'est livré à un exercice peu glorieux pour la France qu'il représentait. Après avoir trouvé Chavez tout mignon en cadavre, il nous en a fait le produit des amours virtuelles de de Gaulle et de Blum, si le mariage pour tous avait été de mise entre les années 30 et 50 du siècle dernier. Rien que ça! Et puis il nous a dit que le monde manquait de dictateurs comme Chavez. Du coup on imagine qu'en coulisse il aura été baiser les babouches de Ahmadinejad et embrassé Loukatchenko sur la bouche selon une vieille tradition (biélo)russe. En tout cas, ça fait jaser. Mais peut-être est-ce le but recherché puisque pendant ce temps-là on ne parle pas d'autre chose.
N'oublions pas la séquence indignation, cette chose qu'affection particulièrement la gauche. NVB nous a montré que pourtant c'est très mauvais pour le cerveau.
Mais revenons aux faits. Dans une interview à je ne sais pas qui, à l'occasion de la fête des femmes, NKM a déclaré à propos de Ségolène Royal, et s'appuyant sans doute sur le cas de la présidente de la région Poitou-Charentes pour démontrer que le sexe faible- horreur, mille excuses- donc que les femmes avaient encore du chemin à faire pour être les égales de l'homme- aie, l'expression n'est pas heureuse et surtout pas politiquement correcte, mais vous m'aurais compris- que c'était triste ou pathétique, pourtant après avoir démontré une telle valeur (était-elle ironique?) d'ne être réduite à attendre la bonne volonté de son ex pour obtenir un poste somme toute pas terrible. Encore eut-elle la délicatesse de ne pas préciser qu'il fallait l'accord de la Pompadour, à moins que cela ait été finalement contre-productif dans sa volonté de démontrer que les femmes étaient encore maltraitées par les hommes et non pas par elles-mêmes.
Du coup, vous imaginez! A gauche, ce genre de phrase on les guette. C'est dans ces moments qu'on se refait une unité de façade à coup d'indignation. Donc selon NVB, ministre de la femme et porte-parole du gouvernement, NKM se retrouve taxée de pire misogyne du moment. Réveille-toi Najat, NKM est une femme comme toi et donc ne peut guère être suspectée de misogynie. A moins que ce ne soit comme le mariage pour tous : si on est contre on est homophobe, ceci incluant même les homosexuels qui sont contre. Donc si on est contre Royal on est misogyne. CQFD. Logique socialiste, forcément simpliste, parce que faite pour les esprits simples. Et bien sûr l'indignation a gagné bien au-delà de la simple ministre de la femme.
Indignation sélective évidemment. Car dans le même temps, Daniel Cohn-Bendit auquel on demandait sur Canal + quel acteur serait hollande s'il en était un n'a pas hésité avant de répondre "la doublure de Bourvil". Au demeurant Bourvil était un homme très respectable et un grand professionnel. Il était payé souvent pour faire rire et y parvenait. Par contre ce n'est pas ce qu'on demande à notre président qui, même s'il s'y essaie, n'est pas payé pour cela.
Voilà les sujets dont on a beaucoup parlé ces derniers jours. Y a pas quelque chose qui vous dérange, vous?
dimanche 3 mars 2013
Les bobos gauchos veulent investir le Panthéon
Il parait, non il ne parait pas et donc c'est encore pire, qu'une pétition circule visant à enfermer Stéphane Hessel au Panthéon. "Panteon subito!" criait la foule. Mais quelle foule? La foule de ceux qui se sont entichés d'un cabotin nonagénaire, complètement inconnu du grand public avant qu'il ne sorte un opuscule de quelques dizaines de grammes vendu 3 euros qui avait comme seul mérite éditorial un titre bien choisi. "Indignez-vous" qu'il disait l'Ancien. Et attention, pas n'importe quel ancien! Un ancien résistant déporté, et un des rédacteurs de la déclaration universelle des droits de l'homme. Un résistant déporté, sans aucun doute, un des rédacteurs de la DUDH, surement pas. Présent peut-être mais en tant que secrétaire. Entre la DUDH et sa sortie de l'anonymat, une carrière de diplomate, souvent auprès de l'ONU, ce truc qui ne sert à rien, avec ses succès et ses échecs, et un rôle de tâcheron auprès des socialistes quand ils furent au pouvoir, sous la IVème République, puis sous Tonton. Certes une carrière fort honorable menée par une personne cultivée, un normalien, mais qui confina l'homme à ses réseaux et à l'écart de toute notoriété publique jusqu'à tout récemment.
Quant à ses idées, du moins celles qui ont fait son succès, on peut les résumer en quelques mots : le monde est injuste notamment à cause des riches et surtout à cause des israéliens qui oppressent de façon inhumaine les Palestiniens. Oui de façon inhumaine par une occupation bien pire que celle que fut l'occupation de la France par les nazis. Pour preuve les résistants étaient gênés aux entournures à cause de la popularité de l'occupant. Parole de résistant!
Je reconnais que tout ça peut plaire à une frange de la population abreuvée de ces quelques idées simples depuis bien longtemps. Mais cela mérite-t-il une panthéonisation?
C'est vrai que depuis la période révolutionnaire, avec néanmoins de longues interruptions, puisque de 1815 à 1885, entre Antoine-Jean-Marie Thévenard, vice-amiral de la Révolution, sénateur et comte d'Empire, et Victor Hugo, personne n'entra au Panthéon sinon son architecte Jacques-Germain Soufflot en 1829, la France tient à honorer ses grands hommes en fixant leur dernière demeure en ce lieu initialement de culte, devenu temple païen de la République. Nonobstant les Invalides lieu de prédilection des gloires militaires, sauf si elles se nomment Bigeard. Et il faut dire que c'est chichement que la France accorde ce statut de grand homme puisque le monument n'accueille que 71 pensionnaires, parfois de façon partielle, un cœur dans une urne se substituant souvent à la dépouille complète. Et encore, ce bilan peut-il être encore davantage nuancé quand on sait que 43 des pensionnaires furent placés là pendant la période napoléonienne.
Il faut dire que ça avait mal commencé. Ce qui devrait faire normalement réfléchir longuement avant d'accueillir quelqu'un dans la crypte. Car des 6 premiers entrants au Panthéon entre 1791 (Mirabeau ouvrit le bal) en 1794, 4 avaient déjà été éjectés en 1795. Ne restaient plus donc que Voltaire et Rousseau à la fin de la période révolutionnaire. Les grands hommes d'une période donnée peuvent effectivement devenir honnis assez rapidement. D'ailleurs quand fut décidé de sortir Marat, il fut décrété avec sagesse que personne ne pourrait entrer au Panthéon moins de 10 ans après sa disparition. Mesure qui fut oubliée très rapidement.
Néanmoins cela devrait faire réfléchir à la définition du grand homme. Ou du moins à sa perception par les Français. Il serait en effet dommage de se référer à des idées partisanes pour décider qu'un homme ou une femme évidemment est digne d'entrer au Panthéon. Et si nous nous référons aux entrées dans ce lieu depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il semble bien que c'est l'idée qui a prévalu: ne faire entrer que des gens faisant l'unanimité ou presque. Je cite dans l'ordre d'entrée : Paul Langevin et Jean Perrin, physiciens tous les deux, Félix Eboué et Victor Schloecher, Louis Braille, inutile de le présenter, Jean Moulin, idem, René Cassin, celui qui a rédigé la DUDH, Jean Monet, l'abbé Grégoire, Monge et Condorcet, les trois à l'occasion du bicentenaire de la Révolution, Pierre et Marie Curie, André Malraux et Alexandre Dumas. Vous remarquerez que je ne me suis senti obligé de décliner les qualités que des deux premiers. Albert Camus fut pressenti mais sa famille refusa.
Alors la question est : Stéphane Hessel a-t-il une place parmi ces grands hommes? Certes il a des points communs avec certains: résistant, écrivain. Mais c'est quand même insuffisant. Sinon prévoyons d'y faire entrer Bigeard ancien résistant et écrivain, ayant servi sa patrie sur bien des fronts, ou dans l'avenir Hélie de Saint-Marc, résistant déporté, écrivain également et ayant lui aussi servi sa patrie jusqu'au fond des geôles de la République pour être resté fidèle à son serment d'honneur. Les deux méritent aussi de la patrie. Non? Pourtant il n'y a aucun risque qu'ils entrent un jour au Panthéon. Parce qu'ils ne font pas l'unanimité. Déjà que des pétitions furent ouvertes et signées par des milliers d'individus, sans doute par ceux qui veulent aujourd'hui panthéoniser Hessel, pour que Bigeard n'entre pas aux Invalides, et ils eurent gain de cause, et pour qu'il ne bénéficie pas des honneurs rendus par la nation lors de son inhumation définitive, sans succès cette fois! Quant à Hélie de Saint-Marc, officier putschiste, ses chances sont extrêmement limitées. Mais personne n'ira pétitionner pour lui, quelque grand soit le personnage. Même ceux qui l'admirent s'en garderaient comprenant bien qu'il ne fait pas l'unanimité. Ne reste donc plus qu'à lui souhaiter une très longue vie.
Par contre les bobos gauchos, eux, rien ne les arrête. Puisqu'ils partagent les idées simples de Hessel, c'est pour eux un droit, une évidence même, qu'il entre directement au Panthéon. Ceux-là, rien ne les arrête. Et ce que peuvent penser les autres des idées de Hessel, ils s'en tapent. Mais alors là complètement.
Pourtant mesdames et messieurs les bobos gauchos, vous vous trompez. Le Panthéon appartient à la France, et non à vous. C'est une reconnaissance unanime de ses mérites de la part du peuple français qui peut y conduire, qui doit y conduire. Oui, il vaut mieux nuancer, car notre époque a ceci de formidable que même les évidences, que même la raison la plus élémentaire, peuvent être balayées d'un revers de la main. Construisez-vous votre monument, à la gloire des porteurs des idées simples que vous vénérez. Mais ne venez pas squatter ceux de la France que par ailleurs vous n'aimez guère.
vendredi 1 mars 2013
Le droit de casser : une nouvelle originalité socialiste
Les socialistes sont en plein désarroi. D'après un récent sondage qui confirme une rechute sévère de l'exécutif dans l'opinion (-5 points) après un mois de stabilité consécutif à une guerre qu'on a voulu présenter comme triomphale alors qu'elle n'avait même pas encore commencé, et de ça on commence à se rendre enfin compte, donc d'après un récent sondage même presque 30% des socialistes ne font plus confiance à monsieur pette blague et à son ancien copain des bancs de l'assemblée nationale et qui fait office de premier ministre. C'est quand même pas terrible! Même si par ailleurs on peut estimer que ce n'est que justice. Les promesses de campagne ne sont pas tenues, la situation générale se détériore chaque jour, et on nous annonce de nouvelles restrictions sans qu'on imagine un instant que celles-ci amèneront une amélioration à terme de la situation. Il n'y a pire impression que celle qui présente un gouvernement en permanence sur la défensive, c'est-à-dire ne pouvant tenter que de réagir à des choses qu'il ne maitrise pas. Ce qui se traduit concrètement par des annonces démenties dans les jours qui suivent. "Nous tiendrons quoiqu'il en coûte l'objectif des 3%", "L'objectif est devenu intenable, selon la cour des comptes, donc nous sommes obligés de réviser nos projections. Mais rassurez-vous, l'an prochain on sera sur les rails". "Il n'y aura que les riches qui seront touchés par les hausses d'impôts" , "nous devons geler le barême de l'impôts pour cette année, donc ne pas tenir compte de l'inflation". "Augmenter la TVA serait d'une grande injustice pour les classes les plus défavorisées", "Nous devons augmenter la TVA". "Nous inverserons la courbe du chômage en 2013", "La conjoncture internationale ne pourra pas nous permettre de tenir cet objectif, mais rassurez-vous, ce n'est que partie remise" (là j'anticipe mais sans grand risque de me tromper). "Nos troupes commenceront à se désengager dès le mois de mars du Mali", "Nous devrons sans doute attendre juillet pour pouvoir entamer le désengagement de nos troupes" (prudence étant de ne pas préciser l'année). Et on pourrait continuer longuement d'énoncer ainsi cette litanie des annonces et promesses annulées ou contredites. C'est la marque de ce pouvoir qui en fait ne peut rien ou peu. Et c'est de ce peu qu'il faut s'inquiéter. Il ne touchera pas aux conditions de vie des Français, mais sera juste constitué des mesures nécessaires à conforter la clientèle de ce pouvoir, quitte pour cela à saper les fondamentaux de notre société, ou à créer des conditions susceptibles d'aggraver encore davantage la situation de ce pays. S'agissant des fondamentaux nous avons eu ce fameux mariage pour tous qui, avec l'adoption, et plus tard, car nous n'y couperons pas, dans 5 ans, dans 10 ans ou dans 20 ans, avec la légalisation de la PMA et de la GPA (déjà légalisées de fait dès lors qu'on va faire ça à l'étranger – voir la circulaire Taubira sur l'acquisition de la nationalité qui constitue une reconnaissance de cet état de fait), remettra complètement en cause les notions de famille et de filiation. S'agissant des mesures démagogiques dont les conséquences sont à terme nuisibles, nous avons cette fameuse loi dite d'amnistie sociale, votée au Sénat il y a peu et qui passera devant l'assemblée courant mai. C'est de cette loi dont je veux parler dans ce billet, après ce bref rappel de la pétaudière qu'est devenue la maison France après même pas 10 mois de socialisme.
Voyons tout d'abord les protagonistes de cette loi avant d'en voir le contenu. Il y a ceux qui la proposent : les communistes et plus largement le front de gauche. Rien d'étonnant à cela quand on verra son contenu. Il y a les soutiens inconditionnels : les cocos version bio, c'est-à-dire les verts. Il y a ceux qui s'y opposent : la droite et le centre. Et il y a ceux qui se trouvent le cul entre deux chaises : les socialistes. Les socialistes dans le fond ne sont pas très réjouis à l'idée de cette loi. Comme ils sont au pouvoir, ils risquent d'en subir les effets néfastes et de renforcer la vision laxiste qu'on peut avoir d'eux quant à ce qui a trait à la justice. Par ailleurs étant donné tout ce qui vient d'être décrit précédemment, comment pourraient-ils ne pas envoyer de signaux d'encouragement à leurs alliés de circonstance, pour le mois embarrassants mais dont ils ne peuvent guère se passer. Donc, à l'image du président issu de leurs rangs ils vont couper le poire en deux : ils voteront la loi après l'avoir amendé pour en réduire les effets. Finalement chacun est dans son rôle. Les cocos et alliés dans leur rôle de sabotage, la droite et alliés dans la posture de défenseurs de l'ordre, et les socialistes dans la mollesse et l'indécision qui en est le corolaire. J'allais oublier le représentant du gouvernement lors de la discussion du texte. Devinez donc qui cela pouvait être! Bob je ne vous fais pas attendre : c'était Taubira! Qui d'autre pouvait se trouver aux premières loges dès lors qu'il s'agissait de saper l'autorité de l'Etat nécessairement répressif et accessoirement post-colonialiste? On n'allait quand même pas envoyer le ministre de l'intérieur!
Voyons maintenant le contenu de cette loi.
Le texte initial consistait à amnistier les faits commis à l'occasion de mouvements sociaux et d'activités syndicales et revendicatives. Les faits amnistiés étaient liés aux circonstances suivantes :
- à l'occasion de conflits du travail ou à l'occasion d'activités syndicales ou revendicatives de salariés, d'agents publics, de professions libérales ou d'exploitants agricoles, y compris au cours de manifestations sur la voie publique ou dans des lieux publics ;
- à l'occasion de mouvements collectifs revendicatifs, associatifs ou syndicaux, relatifs aux problèmes liés à l'éducation, au logement, à la santé, à l'environnement et aux droits des migrants, y compris au cours de manifestations sur la voie publique ou dans des lieux publics.
Il faut noter que dans le texte initial les crimes et délits passibles de 10 ans de prison ou davantage étaient exclus du champ de l'amnistie. En gros, le meurtre.
Par ailleurs la période retenue dans le champ du texte était celle précédent le 6 mai 2012, soit le jour du second tout de l'élection présidentielle.
Je n'entre pas évidemment dans les détails du texte que vous pouvez retrouver ici. Par contre je m'attarderai sur les discussions dont vous pouvez retrouver le contenu là.
Les discussions préalables à l'examen en détail du texte montrent que chez les cocos et alliés, on n'est pas encore sortis de la lutte des classes. Les patrons sont des salauds par nature et les salariés ne commettent d'exactions punissables par la loi lors de leurs revendications ou activités syndicales que parce qu'ils y sont poussés par la violence des premiers. Evident. Comme il est évident que celui qui veut devenir patron est un vicieux dont le bonheur suprême est de pouvoir jeter à la rue et dans la misère les gens qu'il emploiera s'il parvient à ses fins diaboliques. Le monde est simple et tellement cohérent quand il est vu par les cocos. Ceux-ci, par ailleurs ne manquèrent pas de rappeler l'ambiance répressive qui prévalait sous l'ancien quinquennat, oubliant sans doute au passage que ce sont les juges qui condamnent selon les lois en vigueur et non le gouvernement en fonction de ses vues idéologiques.
Sinon, une autre chose qui a retenu mon attention est le choix de la période couverte par la loi d'amnistie. Initialement la date butoir était le 6 mai 2012. Il n'y avait pas de date de départ, mais en commission on s'était arrêté au 1er janvier 2008, quand la crise a commencé. Cette date, à cause d'émeutes de la vie chère en 2007 dans les DOM-TOM (n'oublions pas que ça se passe sous le haut patronage de Taubira tout ce cirque) a été avancée d'un an. Quant à a la date butoir, elle a pu faire dire à l'opposition de droite que finalement c'était la période de la présidence Sarkozy qui était visée particulièrement, période donc où les mouvements sociaux et leurs débordements devraient être assimilés à des actes de résistance, au tyran sans doute qui s'était emparé du pouvoir illégalement. La gauche fut donc accusée de clientélisme. Du coup, pour parer à cette critique, il fut décidé de faire du 1er février 2013 la date butoir de l'amnistie, ceci étant justifié par les cocos par le fait que l'ambiance de répression n'a pas cessé le 6 mai précédent, mais après une certaine période, enfin le temps de revenir aux bonnes habitudes, de laxisme sans doute. Ceci dit, on peut considérer qu'il s'agit d'effacer les conséquences pénales des mouvements sociaux sous la période précédente. Peut-être qu'en 2017 la droite se trouvera-t-elle des clients à amnistier, condamnés par le régime socialiste. Bon, c'est ce qu'on appelle une vision apaisée de la démocratie. Mais il faut dire que le Mou avait donné le "la" dans les premières semaines de sa présidence.
Grâce aux socialistes cependant, les effets de la loi purent être réduits. Tout d'abord on décida de n'amnistier que les faits qui n'étaient pas passibles de peines supérieures à 5 ans. Par ailleurs les domaines d'application durent restreints aux conflits du travail et au logement. Furent donc écartées les infractions commises au cours de mouvements liés aux domaines de la santé, de l'environnement, de l'éducation et, enfin, aux droits des migrants ont été écartés. Pas de bol donc pour les écolos virtuoses de la faux notamment.
Enfin tout ça c'est du socialisme. Trop pour les uns, pas assez pour les autres. Du coup personne ne sera content. Mélenchon a d'ailleurs manifesté sa désapprobation. Quant à la droite comme toutes les personnes sensées et raisonnables, elle ne peut pas cautionner le fait que ceux qui cassent l'outil de travail, que ceux qui bien que minoritaires exercent des pressions physiques ou formulent des menaces vis-vis de la majorité qui veut gagner sa croute et travailler, que ceux qui cassent les préfectures, que ceux qui séquestrent des personnes en raison de leur position hiérarchique dans l'entreprise, que ceux qui polluent des rivières, que ceux qui menacent de faire exploser leur usine, que ceux qui cassent pour le plaisir de casser, enfin bref que les voyous se drapant de la bannière du syndicalisme demeurent impunis. Surtout parce qu'il s'agit simplement pour les socialistes de donner quelques gages à leur gauche. Et il parait qu'on veut encourager l'investissement!. Quel patron étranger serait assez fou pour investir dans un pays où des syndicats ultraminoritaires peuvent impunément le conduire à la ruine? La loi ne faisant plus rempart contre ces voyous, ceci accumulé au reste, il trouvera bien une autre terre d'accueil où les gouvernants ne sont pas fous et comprennent où se trouve l'intérêt de leur pays et aussi de leur population active.
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