"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mardi 3 décembre 2013

Soirée de gala





Col ouvert et barbe de 3 jours de rigueur pour les hommes, mais aussi les femmes qui le souhaiteraient.
Car oui, les galas pipeules ont également leurs exigences quant aux tenues. On appelle ça des codes. A l'armée on dit "uniforme".

Donc ce 2 décembre 2013, plutôt que de fêter le 208ème anniversaire de la victoire d'Austerlitz, nos pipeules, artistes divers et variés, parfois avariés (Guy Bedos était évidemment de la partie), intellectuels forcément de gauche, et politiques éclairés ont préféré une nouvelle fois alerter la France contre les dangers du racisme. Ou dit autrement fustiger la France raciste, la France moisie, selon les propos de Madame Filipetti, co-organisatrice de cette soirée, et accessoirement ministre de la République à ses heures perdues.
En fait cette soirée tombait très bien. Après le franc succès des manifestations contre le racisme du week-end dernier, il était sage de rappeler qu'au triomphe d'un jour ne devait pas succéder la démobilisation. Non je rigole. Disons ça autrement : après le bide des manifestations antiracistes de ce week-end, il était rassurant et consolant  de se retrouver en milieu confiné, entre belles âmes, pour pouvoir mieux s'admirer entre deux canapés au caviar et deux coupes de champagne.
Comme la soirée était sur invitation, au moins on ne prenait pas le risque de faire de mauvaises rencontres.

Alors ils ont chanté, lu des textes, papoté, se sont indignés, se sont auto-persuadés qu'ils étaient notre avant-garde, l'ultime rempart contre la bête immonde, et surtout ont ovationné la femme de l'année selon le magazine Elle, le futur buste de Marianne selon BHL, peut-être notre future présidente selon je ne sais qui des Inrocks, car elle le vaut bien, mais surtout la pauvre victime de cette France raciste et rancie, la pauvre victime qui depuis qu'elle a été la cible de deux ou trois attaques racistes n'en finit plus de nous montrer un sourire éclatant qui devrait lui valoir rapidement des propositions alléchantes des grandes marques de dentifrice.
Je n'oserais pas dire que Madame Taubira vient de découvrir le bonheur d'exister, car ce serait mentir. Par contre elle vient de découvrir celui d'exister autrement.

Car Madame Taubira a surtout durant sa vie agitée suscité sinon du rejet, au moins de la polémique. Pas à cause de sa couleur, évidemment, mais à cause de ses choix politiques et d'un parcours du même nom quelque peu cahoteux . Il est rare en effet de voir des indépendantistes radicaux devenir un jour ministre de la justice. A d'autres époques cela aurait été considéré comme une erreur de casting. Mais depuis que Hollande est devenu chef de l'Etat, on sait désormais qu'on peut s'attendre à tout, même à l'impensable.
On peut reprocher à Madame Taubira sa loi mémorielle sur l'esclavage qui  du fait de son caractère partiel et partial s'apparente à une attaque en règle contre le Français blanc. N'a-t-elle pas d'ailleurs justifié le caractère incomplet de sa loi ne prenant en compte qu'un type d'esclavage par le souci de ne pas stigmatiser les descendants d'autres esclavagistes, pourtant bien plus féroces et actifs? Les socialistes pourraient lui reprocher sa candidature à la présidentielle de 2002 qui a peut-être provoqué l'éviction de Lionel Jospin à l'issue du premier tour. Une bonne part de Français lui reproche la loi sur le mariage pour tous dont elle fut ma promotrice. Mais surtout ce qui lui est reproché c'est son laxisme en matière de justice, son attachement aux thèses du syndicat de la magistrature qui bien que minoritaire squatte son cabinet, et doc sa compassion affichée pour les délinquants, les victimes n'ayant qu'à aller se faire voir ailleurs. Parallèlement on a vu qu'elle pouvait faire aussi preuve de fermeté, par le biais de circulaires ciblées, vis-à-vis de ceux qui s'opposent à sa politique. Les opposants au mariage pour tous en ont fait les frais grâce à la complicité de son camarade Manuel, l'homme qui joue un double jeu. Bref, avant l'affaire de la banane, Madame Taubira était une des femmes politiques les plus impopulaires. Elle le reste sans doute, mais cette banane a eu cet avantage de la présenter sous un autre angle, celui de la pauvre victime. Certes il a fallu qu'elle intervienne personnellement devant l'Assemblée Nationale, faisant remarquer que les belles âmes ne s'étaient guère émues pour que se déclenche le processus de récupération dont elle est devenue la diva. En 1983 c'est la marche des beurs qui avait été récupérée par le pouvoir socialiste de l'époque déjà aux abois, mais ça semble être une tradition, pour nous faire une campagne de tous les diables contre le racisme. 30 ans plus tard, c'est la banane qui sert de prétexte. C'est moins glorieux mais ça mesure bien l'abime qui sépare Mitterrand de Hollande.

C'est moins glorieux, mais aussi ça marche moins bien, beaucoup moins bien. Le premier élan de sympathie vis-à-vis de Madame Taubira s'est vite essoufflé. Ça s'est vu dans la rue où les nombreuses associations qui appelaient à manifester  n'ont pu guère que mobiliser leurs adhérents, peu nombreux. Au passage on pourra noter que le faible nombre d'adhérents à ces associations antiracistes, confronté au nombre pléthorique de ces dernières est un bon indicateur en ce qui concerne leur prospérité, celle-ci étant assurée par nos impôts. A l'heure où il faudrait penser à réduire les dépenses de l'Etat, c'est une chose à laquelle on devrait penser.  Car que de parasites!
Et comme ça marche moins bien, il vaut mieux pour éviter le ridicule, pour ne pas à avoir à constater l'échec de la diversion, organiser des galas privés. Entre soi on ne risque rien.

Néanmoins et voulant apporter ma modeste contribution au combat contre la bête immonde, contre le racisme, contre le fascisme, contre la France moisie, je suggère, et le conseil est offert gracieusement, d'organiser des soupes populaires contre le racisme et le fascisme. Etant donnés les succès gouvernementaux, et sachant que quand on a faim on n'est pas très regardant, sauf si la soupe est au lard pour certains, j'imagine que ces événements rencontreront un vif succès allant toujours croissant.

Pour terminer, et ça prouve finalement que cet homme n'était pas si mal que ça, cette vidéo vous est offerte.




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