Je ne sais quels sont les
objectifs réels de ce rapport, en fait de ces 5 sous-rapports mais dont les
contenus indiquent au moins une grande concertation (d'autres appelleront cela convergence)
de leurs différents et nombreux auteurs et contributeurs. Au passage, en tant
que contribuable, j'aimerais que chacun des nombreux rapports dont s'abreuve me
gouvernement pour l'alimenter dans sa réflexion, pardonnez-moi cet humour,
indique en annexe son coût total détaillé avec en particulier les sommes
versées aux contributeurs.
En tout cas ceux-là auront bien
gagné leur croute s'il s'agit d'acter et d'accélérer le processus déjà engagé
de disparition de la France en tant que nation. J'ai de mon côté d'autres idées
sur la forme de la rétribution qu'ils méritent mais, son explicitation étant
contraire à la loi, je m'abstiendrai de l'expliciter.
Pour en revenir aux objectifs, on
peut envisager 2 hypothèses principales. La première est pour le gouvernement
de dégager des éléments pour définir la place en France des immigrés et de leur
descendance. La seconde, purement politicienne est de faire exploser le vote au
profit du FN. Les dernières sorties de la part de l'UMP sur l'immigration
semblent indiquer que de ce côté-là c'est bien cette hypothèse qui a été
privilégiée.
Il ressort de la lecture des différents
sous-rapports une franche hostilité à ce qu'on pourrait appeler encore la
nation et l'identité nationale, du moins ce qu'il en reste. L'identité
nationale et donc la nation sont présentées comme un danger.
Je cite : " Le recours à la notion d’identité nationale présente le risque
de faire appel à une idée de la nation d’ordre existentialiste. La tentation
est forte de se référer à une nation ayant des caractéristiques que toute
personne désireuse d’en faire partie se voit contrainte d’accepter sans
conditions. " La nation serait donc une contrainte.
On opposera cet extrait à un
autre de Renan (Qu'est-ce qu'une nation?): "Une
nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en
font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le
passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche
legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre
ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu
indivis. L'homme, Messieurs, ne s'improvise pas. La nation, comme l'individu,
est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements."
Pour que les étrangers venant en France
devenant français, ainsi que leurs rejetons, se sentent français, il est
nécessaire que le Français de souche, ou disons le carrément blanc, européen,
cesse lui-même de se considérer comme français. Mais même là, je reste en deçà
de la volonté affichée dans le rapport puisqu'il devrait être parfaitement
inutile de devenir français selon les préconisations avancées pour avoir les
mêmes droits que les Français. Tout nouvel arrivant pourrait par exemple
accéder à la fonction publique et à tout le panel de prestations auquel il
pouvait accéder parfois après un certain délai sur le territoire.
Pour détruire les bases de
l'identité nationale, notre héritage, notre patrimoine, toutes ces choses que
nous offrions à ceux qui faisaient l'effort, j'espère que ce gros mot ne sera
pas censuré, de vouloir devenir français, les recettes sont explicitées. On y
parviendra par le biais de l'enseignement de l'histoire, déjà bien entamé
depuis une trentaine d'années, par la culture et par la ou les langues.
L'histoire devra être commune. Exit
l'histoire du pays. Or évidemment dans cette communauté historique on trouvera
évidemment, et il faudra insister sur ces points, toutes ces vilaines choses
que les Français d'autrefois ont fait subir aux ancêtres des nouveaux
arrivants. Colonisation et esclavagisme devront trouver une place de choix (je
n'invente rien, tout ça est écrit!). C'est Christiane qui va être contente. Il
faudra aussi renouveler notre panthéon, l'aérer, le dépoussiérer, bref faire le
ménage (et pourquoi pas raser celui qui ferme la rue Soufflot, du nom de son architecte).
Imaginez la honte. On ne trouve guère que des mâles blancs hétérosexuels dans
notre panthéon (c'est écrit aussi). Et ça ça ne va pas, ça ne va plus. Il nous faut
de la couleur, du genre, du LGBT.
S'agissant de la culture il faudra
bien que la France assume "la
dimension "arabo-orientale" (comme afro-antillaise, océanindienne, mélano-polynésienne
ou sud-est asiatique) de son identité et sortir de son attitude postcoloniale".
Nous y voilà : l'identité française, je parle de la moisie selon l'expression
de notre grande ministre de la culture, ne devra constituer qu'une dimension
parmi d'autres de l'identité nationale. Ceci s'accompagne d'un panel de
proposition sur la promotion des cultures exogènes qui ne le sont plus
évidemment.
Dans ces conditions et dans le
même ordre d'idée, il ne faudrait pas considérer la langue française comme
supérieure aux langues des migrants. Celles-ci doivent être également enseignées
à l'école, partout sur le territoire et non pas en des lieux élitistes (référence
à H IV et l'arabe). L'arabe et le turc, sans doute par pragmatisme, sont
plusieurs fois cités comme des langues dont il faut généraliser l'enseignement.
Mais une langue africaine serait aussi la bienvenue.
N'en doutons pas, même si je ne
l'a pas vu écrit dans le rapport, la logique voudra, si ce genre de mesure est
acceptée à ce que l'administration prenne en compte ces langues. On comprend
alors mieux la proposition d'ouvrir la fonction publique aux étrangers.
Je passe sur un tas de mesures
qui pourront être lues dans les différents sous-rapports, et qui vont toutes
dans le même sens, c'est-à-dire la nécessité pour les Français de souche de
s'adapter, à eux les devoirs, aux autres les droits, et, il faut en être conscient,
la disparition de la France en tant que nation.
Evidemment les auteurs de tous
ces délires, entre deux bouffées de chichon, se sont bien rendu compte que ça
risque de mal passer. D'autant plus mal que dans tous les sous-rapports
apparait explicitement une dimension franchement raciste et discriminatoire de
la France actuelle, un des bras armés de cette dernière étant évidemment la
police dont on a bien pris garde à limiter le champ d'action dans les
propositions.
Et donc pour que ça se passe
"mieux", en attendant que la lobotomie fasse ses effets, on prévoit des
mesures coercitives, dopées par des institutions ad hoc (fait bien aussi penser
à se placer). Ainsi prévoit-on par exemple un délit de harcèlement racial, ou une
prise en compte de la "bonne conduite" (soumission?) des entreprises
dans l'attribution des marchés publics.
Ce ne sont pas que de simples
propositions, c'est tout un système qui se dessine dans ce rapport.
Je ne veux pas présumer de
l'avenir de ce dernier. Le retour en arrière concernant les signes religieux
(comprendre le voile) à l'école a déjà été refusé par le gouvernement.
Peut-être par opportunisme puisque le retour du voile est la mesure présentée
en premier par les médias.
Reste que quelles que soient les
suites de ce rapport, le fait qu'un tel torchon puisse apparaitre en tant que
force de proposition sur le site du gouvernement en dit long sur l'état de
déliquescence de notre société.
Je lis ce texte et...
RépondreSupprimerDe quel rapport parle-t-on ?
Je l'ignore. Je suis Français d'origine, installé depuis longtemps à l'étranger, arrivé sur ce blog via les Nouvelles-Persaneries. Le sujet m'intéresse mais je me retrouve dans une conversation de voisins qui n'ont même pas besoin d'identifier ce dont ils parlent.
Si vous suivez l'actualité française sur le net, il est bizarre que cela ait pu vous échapper.
SupprimerMais au cas où :
http://www.gouvernement.fr/presse/refondation-de-la-politique-d-integration-releve-de-conclusions