C'est le libellé de la dissertation, et non pas un sujet du
bac, que doivent rédiger nos ministres en guise de devoirs de vacances.
Je vais de mon côté tenter ce périlleux exercice, mais
n'étant pas devin et ne souhaitant pas projeter mes désirs dans ce qui sera une
réalité, mais qui n'est que virtualité actuellement, je vais décrire deux scénarios
qui me viennent spontanément à l'esprit. Du coup ce sont sans doute mes
fantasmes, en fait les peurs, qui vont se trouver projetés dans l'avenir.
Scénario 1 : après la
crise, encore la crise ou le peuple niqué par le pouvoir politique
Après plusieurs années d'une crise qui ne manqua pas de
faire des dégâts sur le plan social et que les gouvernements socialistes
successifs, faute de pouvoir la résoudre, s'échinèrent à dissimuler derrière
une série de mesures sociétales destinées à pérenniser un électorat décrit à
l'occasion de l'élection présidentielle de 2012 par une officine constituée de
penseurs autoproclamés mais dont le seul objectif, loin de proposer une vision
d'avenir pour la France, était de donner des recettes au parti socialiste pour
remporter l'élection présidentielle et donc législative, donc après des années
de crise économique et financière, une embellie survint. Bien évidemment le
gouvernement s'empara de cette bonne nouvelle pour justifier une politique qui
avait fait pourtant fuir une bonne partie des investisseurs étrangers et même,
surtout peut-être, français vers d'autres horizons plus propices à l'entreprise dans le sens
noble du terme, pour légitimer une politique qui avait fait baisser singulièrement
le pouvoir d'achat des Français et notamment des retraités qui ne faisaient pas
partie du panel décrit par terra nova. Il oublia juste de dire que la reprise
était mondiale, que l'Europe en avait ramassé quelques miettes et la France quelques
résidus. Mais les médias inféodés avaient occulté cela. Comme ils continueraient
à occulter bien d'autres choses, comme la montée de revendications communautaires
se traduisant par un regain de violence que la police tentait vainement
d'enrayer tandis que la justice l'encourageait par son laxisme devenu officiel
depuis que les thèses "progressistes" réservant la prison soit aux criminels
dangereux, soit aux militants contre les évolutions sociétales voulues par le
pouvoir toujours soucieux de respecter les prescriptions de terra nova en vue
des échéances électorales futures.
Lors des élections de 2017, il se passa cette chose dont les
prémices s'étaient déjà fait sentir en 2012. A cette époque le vote musulman
avait été orienté massivement vers les socialistes. Les analyses sur le sujet
n'avaient pas été fécondes. On attribua souvent cela au discours clivant, comme
on aimait dire, de l'ancien président, oubliant au passage que la politique n'a
de sens que dans l'émergence de clivages. Sinon on appelle ça de la gestion. On
n'alla donc pas voir plus loin que ça et on se contenta de cette pauvre explication.
Pourtant on aurait dû comprendre qu'à part le vote des étrangers, les mesures
sociétales proposées par les socialistes n'étaient pas forcément en phase avec
les aspirations de vie des musulmans qui acceptaient certes la polygamie, mais
certainement pas le mariage entre gens du même sexe par exemple. On ne se
demanda pas si malgré ces incompatibilités, les musulmans n'avaient pas senti
que c'est du côté de la faiblesse et du laxisme, certains appellent ça
tolérance ou ouverture, qu'ils trouveraient des opportunités pour faire avancer
leur cause.
Donc en 2017 la configuration fut la suivante : le peuple contre
les minorités. Les intérêts de chacune d'entre elles ne coïncidaient certes pas,
mais chacune d'elle espérait y trouver son compte, à court terme pour
certaines, à long terme pour les autres. La droite s'étant embourbée dans des querelles
de personnes et aussi doctrinales, bref n'ayant pas eu le courage de faire les
constats que seul le front national, en tant que parti politique, osait faire
et qui pourtant sautaient aux yeux fut éliminée dès le premier tour. Le réflexe
dit républicain joua encore une fois mais de façon marginale puisque le
président en place fut réélu avec 55% des suffrages exprimés au second tour,
ceci dans un contexte assez difficile puisque la gauche dans son ensemble n'avait
réuni que 45% des suffrages exprimés au premier tour. La reprise économique,
certes quand même relativement faible mais s'étant accompagnée tout de même par
une baisse du chômage d'autant plus significative que les recettes
supplémentaires avaient été affectées en partie au financement d' emplois
fictifs, mais néanmoins d'avenir, l'autre partie ayant été consacrée à
satisfaire l'électorat de gauche, la reprise n'avait donc pas suffit à redorer
le blason de ce gouvernement dont les louvoiements, les querelles internes
étalées au grand jour, tellement au grand jour que des esprits malintentionnés se mirent à penser que cela faisait partie
d'un scénario bien huilé, et les bonnes paroles ne pouvaient masquer un recul
permanent face aux revendications communautaires. Certains l'avaient dit
(véridique) "la France ne sera plus jamais blanche, il faut donc imaginer
un autre modèle". Le modèle ne pouvait donc, selon eux, convenir qu'à une
certaine France, la France moisie sans doute qui devait se défaire de ses
traditions, de sa culture, de ses valeurs pour prendre en compte celles de ceux
qui avaient été invités ou s'étaient invités chez elle, celles-ci devant
évidemment être respectées au nom de la diversité. La cour européenne de
justice instrument du suicide collectif avait d'ailleurs avalisé cette vision
des choses.
Sur les conseils avisés de terra supernova, le président
sortant et à nouveau candidat, émis une proposition-phare : le vote d'une
grande loi sur l'égalité. L'égalité tout court. Il promit, cédant aux pressions
de différents lobbies ethniques et religieux une représentation proportionnelle
prenant en compte, en plus du sexe, mais là aussi on discutait ferme sur le
sujet puisque la théorie du genre ne permettait plus d'accorder cette notion de
sexe au contenu de la culotte, donc une représentation proportionnelle prenant
en compte les origines ethniques et religieuses dans les différentes instances
dirigeantes de l'Etat. Les progressistes applaudirent à tout rompre voyant dans
cette mesure celle qui referait de la France un modèle universel. Le peuple
baissa la tête espérant des réactions dignes de ce nom qu'il n'obtint que de la
part du fn qui s'étant manifesté immédiatement pendant que la droite
tergiversait empêcha cette dernière de réagir a nom du politiquement correct.
Le président-candidat promit également la PMA remboursée à
100% par la sécurité sociale pour les couples composés de lesbiennes, et la
mise sur pied d'une commission pour étudier la possibilité de la GPA avec, et
afin de prendre en compte les aspects biologiques, la mise sur pied d'un statut
parental multiple donnant des droits équivalents à la mère donneuse, la mère
porteuse et les deux pères bénéficiaires. Ce ne serait plus ainsi tout à fait
de la GPA et donc au niveau de l'éthique ça deviendrait acceptable. Les bons
sentiments et le sens des responsabilités des 4 parents, en attendant les
prochains suite aux séparations, devraient permettre de trouver des solutions
adaptées pour les enfants concernés.
C'est donc dans ce contexte qu'eurent lieu des élections
dont les résultats ont été rapportés plus haut. Le président nomma comme
premier ministre C. Taubira. L'élément déterminant de cette nomination fut que
cette dernière fit sa chahada publiquement et à grands renforts de publicité entre
les deux tours de l'élection. Le président donnait ainsi des gages à une partie
de ses électeurs et prenait acte pour la grande loi sur l'égalité. Le peuple
gronda doucement.
Les discussions sur la loi sur l'égalité puis sur la PMA et
la GPA le firent enfin sortir de ses gonds. Des millions de personnes
descendirent dans la rue et furent réprimées avec une violence inédite. Un
décret spécial du président préparé par les services du premier ministre
accorda la grâce à tous les détenus auxquels il restait une peine inférieure à
deux ans à effectuer afin de libérer des places par milliers pour les opposants
au régime. Les socialistes et leurs alliés avaient compris que c'est à ce prix qu'ils
pourraient se maintenir au pouvoir. Une loi réprimant l'islamophobie fut votée
permettant de mettre hors la loi le FN et tous ceux qui critiqueraient la
politique menée. La République fut proclamée en danger et tout ce qui pouvait
s'opposer à cette politique honteuse fut réduit au silence.
Les élections de 2022 n'eurent d'élections que le nom. Les lois
mises en place pour soi-disant protéger la République avaint en quelque sorte
divisé la France entre progressistes et militants d'extrême-droite. Ces
derniers étant privés de parole par la loi, il n'y eut plus que le choix entre
progressistes et progressistes. Le peuple avait perdu.
Scénario 2 : après la
crise, toujours la crise ou la terrifiante revanche du peuple.
Nous sommes en 2017. Le président-candidat fort de la petite
reprise économique et de la baisse artificielle du chômage se concentre sur le
sociétal et lance ses propositions notamment celle sur l'égalité.
La droite défaite au premier tour de l'élection se divise
quant aux consignes à donner à ses électeurs qui n'en peuvent plus de voir leur
pays se faire grignoter par des produits d'importation, nous parlons de valeurs
évidemment et qui décident de tenter l'aventure du FN. Sa candidate l'emporte
avec 52% des voix. Néanmoins son insuffisante implantation locale et des
arrangements locaux entre la droite et la gauche l'empêche de gagner les
législatives et de passer des accords de gouvernement solides.
Très rapidement le pays devient ingouvernable. C'est dans la
rue que les choses se passent, de façon particulièrement violente.
La présidente de la République décide donc d'en appeler au
peuple qui l'a portée au pouvoir et dans un premier temps face à l'agitation
permanente fait valoir l'article 16 de la Constitution et s'octroie donc les
pleins pouvoirs. Dès les premiers jours et devant la protestation dans la rue
des opposants, elle propose un referendum prolongeant sans limite les pleins
pouvoirs. Malgré quelques entorses à la Constitution, elle est approuvée par
une majorité d'électeurs qui lui accordent ainsi un blanc-seing pour les années
qui viennent. Même si les chambres continuent de siéger, c'est inutilement, la
force du décret dépassant désormais celui de la loi. Aucune n'est plus
d'ailleurs jamais discutée et les parlementaires finissent par rentrer chez eux
satisfaits de toujours toucher leurs indemnités diverses.
Même si la France se trouve rapidement mise au ban de
l'Europe, une majorité de Français après avoir avalé tant de couleuvres pendant
des années se montre fort satisfaite de voir les communautaristes longer les
murs.
Le balancier est reparti dans l'autre sens. La situation est
sans doute sans issue. Le peuple s'est vengé mais finira aussi par perdre.
Conclusion : il
est des moments où dans l'histoire des peuples ceux-ci se trouvent confrontés à
des choix impossibles. Et le pire c'est qu'ils n'y peuvent pas grand-chose. L'histoire
récente nous a montré les conséquences terribles que cela pouvait avoir. Ce qui se passe aujourd'hui
dans certains pays arabes peut être assimilé à ce cruel dilemme.
Or à chaque fois, les causes sont toujours les mêmes. Des
dirigeants s'éloignent des préoccupations légitimes de leurs peuples, pour des
raisons diverses, parce que "le droit divin", parce que "le
progrès", parce que "les calculs électoraux", parce que "le
désir de s'en mettre toujours plus dans les poches", parce que
"Dieu", parce que "le dogme"… En fait aucune des raisons
évoquées n'est jamais bonne dès lors qu'elle n'est pas partagée avec le peuple,
et certaines ne peuvent pas l'être.
Et même les démocraties les plus anciennes peuvent être
victimes de ce phénomène. L'ancienneté est d'ailleurs parfois la cause de ce phénomène
notamment quand la classe politique se professionnalise, assure son propre renouvellement
et finit par oublier qu'elle ne devrait être qu'une émanation du peuple dont
elle devrait satisfaire les aspirations. Dans cette optique certains régimes
qualifiés d'autoritaires ont davantage de légitimité aux yeux de leurs peuples
que peuvent en avoir des dirigeants qu'on a élus certes, mais finalement sans
enthousiasme, pour changer ou parce qu'on a fait semblant de croire à certaines
promesses, sans y croire vraiment.
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