"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

jeudi 24 mai 2012

Du bling-bling au plouc-plouc


Notre nouveau président aime les symboles visibles. Son souci de se démarquer de son prédécesseur ne devrait d'ailleurs pas tarder à lui faire reprendre son scooter pour sillonner l'Europe. Mais en attendant ce grand jour où nous verrons un bande de scootéristes fous sur nos routes de campagne, juste histoire de ne pas à avoir à payer les péages, composée du couple présidentiel, de Fabius et Moscovici, suivis et précédés par une cohorte de gardes du corps à cheval sur leurs machines dos à dos, les uns conduisant, les autres épiant les dangers l'arme à la main, sans parler des journalistes, sans doute ceux qui relaient le tour de France car ce sont les mieux préparés à cet exercice, en attendant ce grand moment dont la venue est soumise à quelques préparations et entrainements sur un circuit désaffecté sans doute, notre chef bien-aimé opte pour le train et la voiture pour se déplacer quand un océan ne sépare pas la France du pays de destination. Mais dans ce dernier cas, il est fortement envisagé de s'équiper d'une flotte à voile.

C'est donc en train que s'est déplacé notre président au dîner de travail organisé par van Rompuy à Bruxelles. C'est vrai que Paris-Bruxelles, ça ne fait que 300 kilomètres et que le Thalys semble être un moyen rapide et économique pour circuler entre les deux capitales. Vous remarquerez que je n'ai pas dit sûr, rapide et économique. Car s'agissant de la sûreté ou de la sécurité, notre président normal, homme très ordinaire par ailleurs, n'arrive pas encore à se persuader qu'il peut prendre tranquillement sa réservation par internet, se pointer en taxi à la gare du Nord 15 minutes avant le départ, monter dans le train et assis dans son fauteuil de seconde classe, la condition normale l'impose, regarder paisiblement le paysage en attendant l'entrée en garde de Bruxelles où il trouvera bien, ma foi, un taxi local pour le conduire à son dîner.
Et pourtant! Quand on nous annonce que le président prend le train, c'est forcément à cela que le quidam moyen est invité à penser, à un homme ordinaire, un banal VRP que sa condition professionnelle amène à beaucoup voyager. Tout au plus pourrait-on penser, comme c'est quand même le président et que des malveillants revanchards de l'UMP pourraient vouloir lui faire des misères, qu'une moumoute blonde et des lentilles de contact bleues pourraient être utilisées comme artifice pour camoufler une identité gênante.

Eh bien non! Ce n'est pas comme cela que ça se passe dans la vraie vie d'un président. Avant son arrivée, on envoie une équipe pour sécuriser la gare, on vide sans doute les quais avoisinants celui du train présidentiel, pardon banal qu'emprunte le président, on passe les wagons au scanner et au rayons X, on filtre les voyageurs qui empruntent le train, enfin ceux dont la réservation n'a pas été annulée pour faire de la place au président, à ses ministres accompagnateurs, à ses conseillers, à ses secrétaires, à ses gardes du corps, et à la meute de journalistes invités spécialement en nombre pour montrer que le président est vraiment un homme ordinaire, ce qui lui donne son caractère de président extraordinaire. Je n'ai pas parlé non plus de la sécurisation du trajet imposant notamment de sécuriser les ponts sous lesquels passe le train, et de tout l'arsenal en transmissions sécurisées permettant au président d'être joint à tout moment et selon des protocoles pas ordinaires eux. Sans doute aussi qu'un ou deux hélicoptères surveilleront la progression du train et peut-être même que la chasse est en alerte au cas où. Il y a même des mauvaises langues qui disent qu'on envoie quand même un avion sur place. Vous aurez compris que le prix du billet présidentiel n'est pas vraiment ordinaire. Evidemment je suis bien incapable de chiffrer cela et de dire si au final un vol en avion ou même en hélicoptère, parce que ça existe les hélicoptères aménagés pour ce genre de périple court, aurait coûté davantage ou non. Mais comme ça à vue de nez, étant donné les moyens de sécurité déployés, je penserais plutôt le contraire. Car, ce que je peux affirmer par contre c'est qu'au niveau de la sécurité, c'est un autre casse-tête d'organiser ce genre de ballade que celui de prendre l'avion, casse-tête qu'auront partagé également les Belges qui évidemment ne peuvent se désintéresser du passage d'un chef d'Etat étranger sur leur territoire.
Mais finalement cela n'a que très peu d'importance. L'essentiel c'est, après un président bling-bling, de passer pour un président plouc-plouc.

Et puis le train c'est bien, sauf quand il n'y en n'a plus pour rentrer. Car ce cochon de van Rompuy invite les gens à dîner sans se soucier de leur retour. Et quand on est dans une assemblée de bavards, eh bien parfois le dîner se termine à pas d'heures, et il n'y a plus de métro pour rejoindre la gare, ce qui d'ailleurs n'est pas gênant puisqu'il n'y a plus de train non plus.
Et quand c'est comme ça, on fait quoi? Eh bien on prend la voiture, enfin les voitures, le cortège de voitures blindées ou pas, avec la même meute qu'à l'aller, ce qui fait un certain nombre de véhicules. Les hélicoptères de surveillance et la chasse doivent être encore là, et le trajet est encore sécurisé. En plus il faut se méfier des points sensibles que constituent les péages qu'un homme normal se doit de payer. Parait qu'ils ont mis 3 heures et demie pour rentrer. Donc pas d'excès de vitesse.

Bon moi qui suis un homme normal, très ordinaire même, il ne me viendrait pas effectivement à l'idée de prendre l'avion pour faire un aller-retour Paris-Bruxelles, ni d'ailleurs de partir en train pour revenir en voiture. Mais je crois que si j'étais un président ordinaire, je ferais comme mes prédécesseurs, je prendrais l'avion. Mais peut-être n'avaient-ils pas ce souci de passer pour des ploucs?

3 commentaires:

  1. il aura dormi de 3 heures à 6 heures dans la berline!
    ça va pas durer longtemps ce cinéma les métiers de la sécu vont pas tarder à fatiguer
    à l'arrière les éléphants vont se lasser aussi, Fabius, Mosco ....
    j'aime bien votre sur réalisme

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  2. Non mais vous avez vu ce cinoche!!!
    Tout dans l'esbrouffe. Autant de femmes que d'hommes dans les ministères (par contre les ministères dits régaliens c'est pour les hommes), mais 4/5 d'hommes parmi les conseillers de l'Elysée. Salaires diminués de 30% (voir après ce qui sera pris en compte par le ministère) mais davantage de ministères donc de cabinets donc de conseillers. Et n'oublions pas le cabinet de madame pas Hollande dirigé par un ami de la famille, journaliste en déshérence.

    Mais pas de pb, les journalistes applaudissent. parait que leur régime fiscal va encore être amélioré. Hier on pose une question sur Montebourg. L'autre ne répond pas, et tout le monde se fend la poire. Pas belle la vie!
    D'ailleurs à cette occasion on aura appris de la bouche du premier ministre qu'il y a des condamnations sans rapport avec les valeurs républicaines et d'autres si. Je sais pas coment ils font les Belges, les Anglais, les Espagnols et les autres qui d'ailleurs doivent se saluer très monarchiquement.

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  3. ce qui est insupportable c'est 10 ans d'anti sarko, 5 avant 5 pendant comme une superstition

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