"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mercredi 11 janvier 2012

Quand le candidat Hollande propose ou optionne



Jusqu'à ces derniers temps, le pédalo dirigé avec la fermeté qu'on lui connait par son improbable capitaine semblait n'avoir pas encore été en mesure de lever l'ancre. En effet à force de ne rien dire, ou de limiter son discours à la critique, en poussant la hardiesse jusqu'à frôler l'insulte, le candidat par défaut que se sont choisi les socialistes depuis sa triomphale désignation à la primaire citoyenne, démocratique et tout et tout, donnait l'impression de se reposer sur ses lauriers au point d'en avoir oublié ce pourquoi il avait été élu. A moins qu'il ne pensât, et peut-être pense encore que l'impopularité de notre Président actuel est telle que même une chèvre pourrait être élue si on la présentait contre lui. Ce qui est quand même assez fâcheux, puisque se comparer à une chèvre n'est déjà pas terrible, mais se comporter comme telle en n'apportant rien au débat politique est encore pire. Oh, François! On te paye pour faire un boulot, alors fais-le!
 
Remarquez, comment s'étonner du comportement de cet individu? N'ayant jamais rien accompli ainsi que le rappelait sournoisement son ex-compagne, mère de ses 4 enfants qui lui ont valu d'intéressantes réductions fiscales dont désormais il voudrait priver les autres, donc comme le rappelait Ségolène Royal lors de la primaire citoyenne, démocratique et tout et tout, il serait étonnant qu'à presque 58 ans il se découvre une âme de conquérant. Donc finalement il ne surprend guère, ne pouvant guère étonner ceux qui le fréquentent depuis 30 ans, ainsi que les journalistes politiques conscients de son "œuvre" quand il dirigeait le PS.
Et puis aussi comment être rassuré sur les capacités d'un homme qui vraisemblablement ne s'aime guère. Son régime et ses teintures nous ont appris qu'il appréciait peu son apparence naturelle. On ne lui reprochera pas tant il est vrai que ce même sentiment est partagé par beaucoup d'entre nous. Et puis, en 2007 on a appris qu'il ne s'aimait pas non plus du fait de sa condition de riche. Ayant fixé lui-même la barre à 4000 € mensuels, qu'il dépasse allégrement grâce à ses multiples mandats, nous avons donc pu apprendre que le premier secrétaire du parti socialiste ne s'aimait guère au quotidien. Avouez que ce n'est quand même pas banal de voir un homme politique de cette "envergure" (les guillemets sont très importants) avouer publiquement son mépris de lui-même à une heure de grande écoute, face à des millions de téléspectateurs. Mais François étant un grand blagueur, à ce qu'il parait, on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon.
Enfin bref, nous avons affaire à un homme qui visiblement à une piètre estime de lui-même, ce qui est quand même un peu gênant quand on aspire à la plus haute fonction de l'Etat. A moins qu'il ne confonde celle-ci avec une thérapie, ce qui reste néanmoins très gênant pour nous. Mais en tout état de cause, cela nous explique peut-être son incapacité chronique à s'imposer au sein de son parti et vis-à-vis de ses "alliés". Ainsi que son attitude très attentiste depuis sa désignation pour la candidature à laquelle il y a moins d'un an encore personne ne pouvait croire, même pas lui certainement, candidature d'ailleurs dont l'hypothèse faisait sourire de façon incrédule, pour être sympa, dans son propre camp. Rappelez-vous de la réflexion de Laurent Fabius à ce sujet.
 
Cependant nous sommes désormais placés devant l'incroyable et il faut donc faire avec. Et il faut dire que depuis la fin des primaires citoyennes, etc., on n'est pas déçu du casse-croûte. L'incapacité à éviter un accord calamiteux avec les "alliés" verts, l'incapacité à résister à l'éviction de ses soutiens aux investitures pour les législatives, ceci souvent au profit des verts, de fait l'incapacité à s'imposer au sein de son propre parti, rejoignent celle du candidat à nous présenter un vrai programme ou un projet de société. Rien, du vent, un vide sidérant… jusqu'à il y a quelques jours.
 
Car ne voilà-t-il pas que sans doute perturbé par un clapotis ayant fait tanguer le pédalo, notre bon candidat socialiste se décide enfin à lever l'ancre et à nous balancer un truc sur une éventuelle réforme fiscale visant à supprimer le quotient familial qui favoriserait les riches et dont ne profiteraient pas les pauvres. Je parle d'éventuelle réforme parce qu'avec lui on ne sait jamais. Parce que ce n'est pas vraiment l'homme à aller au charbon comme celui qu'il vise à remplacer. Lui il laisse parler un de ses lieutenant pour tâter le terrain. Si ça ne plait pas, on retire, si ça plait on y va. C'est ce qu'on appelle le volontarisme en politique. Alors là comme on ne sait pas trop si ça plait, on passe de la proposition à une option selon un fidèle lieutenant, tandis qu'un autre affirme dans la foulée que ça se fera mais on ne sait pas encore vraiment comment. Bon, à part le fait que de n'être pas capable de synchroniser deux bonhommes parmi ses proches fait un peu désordre quand on prétend en gouverner plus de 60 millions, on voit déjà la claire visibilité qu'a le candidat socialiste de son projet d'une part, et sa capacité de résistance face aux ténors de la politique internationale et accessoirement chefs d'Etat ou de gouvernement étrangers qu'il sera bien obligé de rencontrer, si effectivement et par malheur le syndrome de la chèvre était encore davantage développé que je ne le pense.

Juste quelques mots sur ce fameux projet.
Je ne veux pas revenir sur le fait que l'intéressé avec 4 gosses en a largement profité avant de ne plus en être désormais bénéficiaire pour pouvoir enfin dénoncer cette infamie. Ça me fait un peu penser à l'ISF dont le concepteur a souhaité écarté les œuvres d'art. On se demande pourquoi, hein M. Fabius!
Déjà observer que les 50% de ménages qui ne paient pas l'impôt ne profitent pas de ce quotient familial est une hérésie car parmi ces 50% combien justement n'en paient pas parce qu'ils bénéficient de ce quotient. Question à poser à Bercy. Car en effet un couple composé de 2 smicards est déjà imposable (537 €), mais ne l'est pas s'il a deux enfants. Par ailleurs les revenus globaux constitués par les salaires augmentés des aides diverses et variées dont bénéficient les plus pauvres ne sont pas pris en compte dans le calcul de l'impôt sont un avantage appréciable qui permet en final de ne pas pouvoir distinguer les revenus des gens en fonction de trains de vie sensiblement identiques. On a les très riches, très peu en vérité, les très pauvres, et au milieu une masse de personnes qui n'ont pas de différences énormes quant à leurs modes de vie. Pour être clair quelqu'un qui gagne 3000 € mensuels, dont imposé, ne pouvant bénéficier d'aucune aide, vit peut-être mieux qu'un smicard, mais ça ne saute pas aux yeux.
C'est certainement vrai que les plus riches, donc ceux qui paient le plus d'impôts bénéficient davantage que les autres de ce quotient. Leur avantage fiscal est proportionnel à l'effort fiscal qui leur est imposé. Si je ne me trompe pas, 10% des contribuables paient 80% de l'impôt dur les revenus. Ce n'est sans doute pas assez, j'imagine.
Et évidement les classes moyennes vont encore trinquer. Un couple gagnant 4000 € avec 2 enfants mensuels paie 2031 € d'impôts. Si on supprime le quotient familial, on monte tout de suite à 3370 €, c'est-à-dire une augmentation de plus de 50%.
En fait si j'ai bien compris la manip, il s'agirait objectivement en supprimant le quotient familial de transformer les revenus induits en allocations familiales, celles-ci n'étant plus saisissable. Parce que le crédit d'impôts quand on en paie pas, c'est pas très crédible.
Pour ma part, qui considère déjà l'impôt progressif comme une escroquerie, je suis partisan de la flat tax, j'estime que la situation actuelle pressure suffisamment ceux qui paient l'impôt au nom d'un principe d'une solidarité redistributive destinée à aplanir les inégalités. Autant je suis pour l'égalité des chances, autant l'idée d'une société égalitaire me révulse. Certains pays ont déjà donné avec le succès qu'on connait. Alors si c'est ça le projet de société de Hollande, qu'il se le garde. Mais au moins qu'il le dise clairement.
Mais comme je suis sympa, je vais lui suggérer d'autres idées. Toujours d'un point de vue fiscal, il serait bon de supprimer la déduction des pensions versées à ses enfants, car plus on est riche, plus ces pensions sont élevées. Il faudrait aussi réglementer les soldes, parce que plus les choses qu'on achète en solde sont chères, plus important est la remise accordée, ce qui doit sans doute aussi profiter aux riches.
Et puis finalement, pourquoi ne pas franchir le pas et lier les familles par un pacs en fonction de leurs revenus. Je m'explique. Mettons qu'une famille ayant des revenus de 4000 € devrait prendre à sa charge par exemple une famille n'en gagnant que 2000 et veiller à ce qu'elle ne manque de rien, du moins à ce qu'elle ne vive pas moins bien qu'elle. Quant à lady gaga, ce sont des centaines de familles qui lui seraient attachées par ce type de pacte. Enfin, vous voyez, quoi! L'émergence d'une société égalitaire qui permettrait d'encourager l'assistanat et la fainéantise et rangerait le goût de l'effort, le mérite et la compétence au placard des valeurs ringardes, mais favoriserait aussi l'expatriation. On y arrive. Doucement mais surement.

2 commentaires:

  1. votre billet a résisté
    je viens de lire Bruno Dely, il tente de recentrer
    comptes d'apothicaire qui se gardent bien de nous donner le sort du bac + 5 qui marne 12 heures et plus, fait bouillir la marmite et doit se vendre à 56000 annuel avec la performance qui va avec si non
    1 plus crédible
    2 s'en sortira jamais financièrement, percuté en vache à lait n'ayant droit à rien à partir de 40000 annuel
    le poumon cadre avait pris un coup avec les 35heures, là il va lâcher

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  2. je crois que mes chiffres sont un peu haut!!!! je m'énerve

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