"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

samedi 21 janvier 2012

On a les soutiens qu'on peut



Je ne sais pas si à droite Mireille Mathieu et Enrico Macias vont être à nouveau mobilisés. En tout cas Hollande, lui s'offre deux soutiens pipeules de premier choix. Dont les comparaisons de l'un me font penser à une phrase ayant trait à la vieillesse qu'aurait citée de Gaulle et que par charité je ne reprendrai pas, et dont la conduite fiscale de l'autre peuvent faire germer un doute sur les velléités de justice fiscale affichées par le candidat socialiste.
 
Comment faire, comment dire pour ne pas offenser une célébrité dont les succès littéraires, bien que tardifs, très tardifs, ont suscité un enthousiasme inversement proportionnel à l'épaisseur de l'ouvrage qui a révélé celui qui devrait marquer le siècle présent de son empreinte artistique comme Proust, Céline, Malraux, au hasard, ont marqué de la leur le précédent? Jamais on ne pourra d'ailleurs oublier l'injustice (la dégueulasserie aurait dit Céline) faite à notre vieil auteur à succès par les académies, Goncourt, Renaudot, et aussi française, incapables de récompenser ce nouveau maitre de la littérature.
Comme on ne parle que de lui, je ne prendrai même pas la peine de citer son nom. Sa présence, son aura sont telles que ce serait grandement superflu. Et puis il est partout, avec ou sans bonnet phrygien sur la tête, donc on ne peut ni le rater, ni le confondre.
Invité très récemment à débattre avec le jeune François Hollande, d'ores et déjà assuré de son soutien, il n'a pas manqué de couvrir ce dernier de lauriers. Chose qui d'ailleurs était parfaitement inutile tant la simple approbation tutoyeuse du grand homme devrait suffire à conduire n'importe qui vers les marches de l'Elysée sur un tapis de pétales de roses, fleurs tout à fait de circonstance pour notre candidat qui tente toujours en vain d'en extraire quelques épines bien plantées dans sa peau. Mais quand on aime, on ne compte pas, ni ses louanges, ni ses comparaisons aussi dithyrambiques que douteuses.
Et voilà donc notre candidat socialiste comparé d'emblée à de Gaulle. Pas moins. Plus, à moins d'invoquer, je ne sais pas moi, Louis XIV ou Napoléon, ça aurait pu faire désordre. Mais de Gaulle, pourquoi pas, hein? D'ailleurs n'avez-vous pas remarqué chez le candidat Hollande cette grandeur, ce charisme, cet aplomb qui caractérise l'homme du 18 juin 1940 et fondateur de la Vème République. Ne voit-on pas dans les yeux de Hollande cette lueur qui évoque en nous épopées et grandeur de la France éternelle? D'ailleurs et peut-être, désormais Hollande cessera t-il se singer Mitterrand lors de ses discours pour adopter la posture de l'homme de Colombey. A partir de ce jour plus question de s'affaler sur son pupitre, de tenir des discours syncopés. Tout commencera par un "je vous ai compris!" et se terminera par un "vive la France!" entrecoupés de grandiloquence, celle que possédaient les hommes politiques quand n'existaient pas encore les micro-cravates.
Reste que quand même, et là j'en viens à justifier l'épithète de douteuses que j'accolais plus haut à comparaisons, parce que bien entendu ne viendrait jamais à mon esprit l'idée de contester l'analogie faite entre notre candidat socialiste et de Gaulle, que le contenu du débat me pose soudain problème. Car en même temps qu'il tenait cette comparaison aussi juste que hardie, notre grand homme voyait déjà Hollande ressusciter le régime parlementaire de la IVème République. Celui-là même que de Gaulle a combattu avec, il faut le dire, un certain succès puisqu'il y mit fin. J'ose donc ici avouer ma circonspection. Mais sans doute ne suis-je pas capable de m'élever à la hauteur du grand homme pour que la comparaison et la contradiction qui la suit ne m'apparaissent pas comme une suite logique. C'est en ces circonstances qu'on se sent vraiment petit.
 
Le second soutien est lui un peu plus jeune de presque un demi-siècle que son illustre ainé. Mais tout aussi célèbre. C'est même, parait-il, et depuis que l'abbé Pierre a quitté ce monde pour un meilleur, la personnalité préférée des Français. Inutile donc également de citer son nom. On se contentera de rappeler qu'il fut tennisman avant de se convertir dans la variété. Mais sous le tennisman on sentait déjà percer l'homme de spectacle, ce qui donne une certaine cohérence au bonhomme. De mère française et blanche et de père camerounais et noir, il incarne aux yeux de certains un idéal de ce que pourrait devenir une France rêvée, celle qui pourrait advenir après la diversité, un peu comme le communisme aurait dû advenir après le socialisme, enfin je m'entends car il ne s'agit pas là du socialisme que nous propose Hollande. Je signale ça à tout hasard à ceux qui penseraient qu'il va mener, s'il est élu, une politique économique de gauche. Il a aussi une autre particularité bien intéressante. Il aime (peut-être) la France même s'il n'y vit que de façon épisodique, un peu comme moi donc. Mais contrairement à moi, il évite quand il le peut d'y payer ses impôts. Il a d'ailleurs, suite à une longue procédure, été condamné dernièrement à un sévère redressement fiscal de près d'un millions d'euros.
Et donc j'avoue là un certain désarroi. Comment se peut-il que l'homme qui n'aime pas les riches, fustige ceux qui tentent d'échapper à l'impôt, se pare du soutien d'un représentant de cette espèce d'hommes qu'il exècre? Mais peut-être que, comme notre grand écrivain espère voire Hollande restaurer le régime parlementaire, notre ancien champion devenu artiste espère-t-il qu'une amnistie fiscale saluera l'avènement du couronnement de notre nouveau de Gaulle? Qui sait?
En attendant, vous pourrez l'entendre chanter, pas la réincarnation de de Gaulle bien sûr, mais notre artiste, en ouverture du grand meeting en vue de la présidentielle prévu au Bourget, demain je crois. Un petit coup de "Saga Africa" qui ne fera pas de mal en cette période morose devant précéder un tonitruant "Je vous ai compris!". Tout est dans le style.
 
Cette campagne va être désopilante.

 

4 commentaires:

  1. il roula du popotin dans cette splendide finale, chanta Saga Afriqua, ambiance de la brousse, enleva ses chaussures pour n'en remettre en célébrant Angéla Davis, il fit un basketteur qu'il couva comme un oeuf et délira récemment en herbe ....assez!, oui, sympa et super, une vie une oeuvre et il fera décoller Mister Mol au Bourget demain
    Le grand vieillard placide qui avant le fin nous fait la révolution facile, lui va finir par lui planter les pieds solidement par terre, l'indignation ayant ses limites
    Il faudrait éviter la kermesse en ces temps sombres

    son ex dulcinée aussi tendait vers le Général, j'ose même plus penser à la vénération qu'avait mon père pour lui,juste parce qu'avec lui ça "bardait" et pas de "chienlit"
    souvenons nous que les roses et rouges ont accéléré son départ sur les barricades de 68

    on manque pas d'air!

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  2. Eh oui Cimabue, on ne nous épargnera rien.
    Doc Gynéco et Mireille Mathieu d'un côté, Noah et Bénabar de l'autre! Qui dit mieux?
    Quant à Hessel, ça commence à faire pitié.

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  3. il faudrait que le Patron fasse l'impasse, ça va le desservir , laisser kermesse à d'autres
    qu'il nous sorte pas Johnny!!!!

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