"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mardi 17 janvier 2012

Cohérences socialistes



Lorsqu'en début de semaine dernière l'agence de notation Fitch déclare qu'elle ne devrait pas baisser la note (maximale) de la France en 2012, silence dans les rangs du parti socialiste.
Lorsque vendredi dernier l'agence de notation Standard and poor's abaisse la note de la France d'un cran, la socialie se réveille et impute l'événement à grands bruits au Président Sarkozy. Le candidat Hollande s'en donne à cœur joie.
Lorsque lundi l'agence de notation Moody's maintient la note maximale de la France, le candidat Hollande déclare "J'ai pris comme principe de ne pas livrer l'appréciation de la France à une agence de notation en particulier…". Ce qui semblerait signifier, vu la conjoncture, que l'avis de Moody's compte pour du beurre. Sinon, silence dans les rangs du PS.
 
Que peut-on en conclure? Que les mauvaises nouvelles qui affectent, ou qui pourraient affecter la France, car en la circonstance et à l'heure où j'écris ce billet, soit moins de 2 jours ouvrables après l'annonce de Standard and Poor's, le CAC 40 a progressé de plus de 2,5%, tandis que l'euro progresse, donc on peut penser que les mauvaises nouvelles pour la France en sont de bonnes pour le parti socialiste. Tandis que les bonnes en sont de mauvaises pour ce même parti. Même si en termes électoraux, c'est sans doute objectivement vrai, peut-être qu'un minimum de décence s'imposerait. Mais une chose bien plus grave apparait : c'est que le sort de la France, ses intérêts, passent très largement au second plan quand on est dans l'opposition. C'est que l'affaiblissement du pays peut-être un bonne nouvelle quand on est un opposant.
C'est juste un constat que tout esprit honnête ne pourra que faire. Et je sais qu'il en existe. N'est-ce pas Marius?
Je dois dire qu'en l'occurrence, je préfère l'attitude d'un Mélenchon qui, plutôt que d'accabler le Président et le gouvernement, s'en va manifester devant les locaux de l'agence à Paris, je préfère l'attitude d'un Montebourg qui prône notamment la mise hors-la-loi des agences de notation, qui sont selon lui "des charlatans". Il y a au moins de la cohérence dans leurs attitudes. Aucune dans celle de Hollande qui donne du crédit à l'information qui l'arrange et minimise celle qui ne l'arrange pas.
 
Pourtant, eh oui pourtant, il y en aurait eu à dire sur le sujet de la part d'un candidat à la présidentielle, et bien d'autres choses. Quelques petites choses que je ne ferai qu'évoquer.
Tout d'abord, on pourrait parler de la véritable légitimité des agences de notation, à travers les prismes des intérêts cachés qu'elles pourraient défendre ou à travers l'évaluation de leur compétence. Rappeler la composition de l'actionnariat de ces agences, rappeler que les établissement notés sont aussi ceux qui les paient pour ça, rappeler qu'elles se sont maintes fois trompées sur la passé, que par exemple en 2001 elles donnaient 4 jours avant sa faillite un triple A à Enron, que la veille de son effondrement en 2008 Lehman Brothers était noté A, qu'elles n'ont rien vu venir de la crise de 2008, etc.
On pourrait ensuite parler de la France. Car quels que soient les failles qu'on pourrait trouver aux agences de notation, celles-ci ne devraient pas masquer la mauvaise gestion de la France depuis plus de 30 ans et qui nous a conduit là où nous en sommes, à la veille sinon d'une catastrophe, à coup sûr à la veille d'un changement sévère de train de vie collectif. D'une certaine façon, je regrette que les agences n'aient pas baissé la note de la France depuis longtemps, obligeant les politiques de tous bords, car il ne s'agit pas ici de droite et de gauche, mais d'une responsabilité collective, à se réveiller, à rendre des comptes à un peuple ensuqué dans les bienfaits de l'Etat providence et nommant droits acquis ce qui n'était qu'artifices financés à crédit depuis trois décennies au moins.
Voilà ce dont devrait parler un homme politique responsable, en proposant les mesures nécessaires pour sortir de cette crise, en affirmant aux Français que désormais il faudra vivre autrement. Peut-être comme les Allemands qui se serrent la ceinture depuis plus de 10 ans, à l'initiative d'un gouvernement socialiste d'ailleurs, qui ne connaissent ni smic, ni 35 heures, qui connaissent pour une part sensible de la population, celle en particulier qui ne travaille pas dans l'industrie des salaires de misère, qui disposent d'une protection contre le chômage de bien moins grande qualité que la nôtre. En fait c'est ça la convergence. Et on ne pourra guère y échapper. Seulement voilà, le candidat qui dirait cela n'aurait aucune chance d'être élu. Donc continuons à fermer les yeux, à fustiger les agences de notation, les marchés qui eux, contrairement aux agences, ne se trompent guère.
 
En attendant, il parait que Hollande n'a pas renoncé à embaucher 60000 fonctionnaires dans l'Education nationale. Et qu'il veut renforcer la décentralisation qui nous coûte si cher, en proportion de ce qu'elle rapporte à d'autres.

3 commentaires:

  1. ce qu'on oublie souvent de préciser est que l'Allemagne a une organisation sociale solidaire voire communautaire dans le bon sens du terme
    elle favorise l'éducation des enfants par la famille en rémunérant celle ci au lieu de balancer dés deux ans, c'est le projet PS les nistons dans les dépenses publiques d'une EN en perdition
    Pour ne donner qu'un exemple
    Hier, le Patron était reçu en Espagne, la France y fut honorée pour ses actions contre ETA
    Il a loué le fait constaté: tout le monde était là, les anciens dirigeants, les nouveaux et, il a rappelé que l'ensemble du corps politique espagnol avait voté la règle d'or

    ça ne dédouane pas les conneries de notre cinquième république mais au moins ça fond ce socle solidaire indispensable: réfléchir ensemble, décider ensemble, parlementairement

    bien que notre constitution soit d'un modèle monarchique!!! travers qui est du coup fortement utilisé non pas pour jouir de la stabilité gouvernementale , mais arracher aux forceps toutes décisions dans la ligne de ce pour quoi on fut élu
    notre extrême droite amuse la galerie et sert à discréditer
    la gauche plus extrême sans aller juqu'au NPA,dit un certain nombres de vérités sans insultes ni polémiques et prêche dans le désert d'une gauche qui risque de vaincre dans le slogan:"tout plutôt que NS"
    il faut savoir qu'en assemblée, les plus dignes sont les députés PC!
    ce front de gauche est animé par de justes valeurs, utopiques et altermondialistes, certes, mais il est en ces temps l'honneur d'une certaine humanité
    on ne s'en servira que parce que le FN grimpe
    et, je n'exclue pas qu'au bout du compte, un jour Mélenchon lâche les chiens
    lui sait faire la révolution, il est bien le seul

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  2. La constitution de la 5ème République, enfin ce qui en reste, a été conçue, je pense, en tenant compte de cette caractéristique qu'ont les Français d'être en permanence divisés (sauf au soir d'une coupe du monde de football gagnée), et de cette autre qui veut que la France soit toujours très marquée par un attachement à l'esprit féodal, ce qui explique tous ces systèmes hiérarchiques au détriment de la culture du projet qui nécessite une structure horizontale. C'est donc le seul modèle qui puisse fonctionner à mon avis (les 3èmes et 4èmes nous ont montré ce qu'il advint autrement) et qu'on pourrait encore améliorer e supprimant le sénat, de façon à avoir un parlement complètement godillot. De fait je ne peux pas concevoir en France la possibilité d'un gouvernement d'union nationale tant l'idée d'intérêt national semble être devenue saugrenue, tant les intérêts corporatistes et communautaristes désormais l'emportent sur l'intérêt commun.

    La gauche socialiste ne dit rien depuis des années, depuis plus de 25 ans. La gauche de la gauche, hors les trotskistes,reste fidèle à un certain idéal, mais est devenue inaudible par manque de propositions réalistes tandis que ses constats ne sont pas toujours faux. L'extrême-droite prospère davantage que sur la peur, sur l'inaction des dirigeants du pays au profit de tout cette partie laborieuse de la population laissée pour compte : lâchée par le PS depuis 25 ans, ayant perdu son rôle social important de vecteur d'assimilatrice des étrangers (en fait, elle a gagné la précarité et perdu la nation), elle se tourne vers ceux qui parlent sans tabous des question qui l'intéresse. Sarkozy l'avait d'ailleurs compris, mais ça n'a pas été suivi d'effets.
    En tout cas je ne vois pas de révolution à l'horizon, ni brune, ni rouge. Pour l'instant.

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  3. quand je parle de révolution c'est un 68 sans kermesse et sans possibilité de réduire les paves de Paris , joie cyclabe!
    Un brouillon de tintoin avec ces syndicats faméliques, pour ne pas avancer d'un cran et emmerder tout le monde
    aujourd'hui le désespoir de quelques uns comme nous est qu'on les traite de fachos mais qui sont sûrs de deux choses
    1 pas sur qu'on s'en sorte
    2 sur qu'on s'en sortira pas avec cette gauche
    NB et pendant qu'on occupe la galerie, tout ce petit monde pense à ses arrières, aux législatives, la grande affaire pour avoir une majorité ou simplement une chaise à 7000 euros avec 9000 pour les faux frais et garder une once de pouvoir et son salaire

    j'ai cru comprendre que Bové était passé au Centre!?

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