Une succession d'événements survenus ces dernières semaines, importants et moins importants, extérieurs ou internes à la France, ont eu des répercussions assez importantes dans notre pays.
En effet sans les révolutions arabes qui n'ont pas fini de faire parler d'elles et dont les aboutissements risquent fort d'impacter encore davantage un climat politique assez spécial, ont occasionné déjà un remaniement ministériel de conséquence, même si peu de ministères ont été concernés.
Mais au-delà, et c'est peut-être plus important, elles ont relancé un débat sur l'immigration dans notre pays. Un débat, bien sûr, initié depuis pas mal d'années maintenant, mais jamais réellement posé car livré à des passions idéologiques ou à des postures opportunistes, elles-mêmes polluées par d'autres problématiques comme par exemple la laïcité (et l'islam) et l'insécurité. En fait le débat n'a jamais eu lieu et les conditions pour qu'il puisse avoir lieu sont loin d'être en place. Au contraire, il semble que les possibilités d'un débat serein et amenant à des conclusions réfléchies et des actions concrètes s'éloignent de plus en plus. Situation dont profite bien sûr le Front National qui vient de subir un ravalement de façade avec un changement officiel à sa tête. Il est d'ailleurs amusant de constater que malgré les brillantes analyses de nos commentateurs politiques qui annonçaient un discours plus soft de la part de la fille à son père, celui-ci s'est davantage durci même si on s'est, au moins dans l'immédiat et sans doute pour une longue durée, éloigné de certaines thématiques ou propos qui fleuraient bon l'antisémitisme. En effet, on n'a jamais entendu dire par Le Pen l'ancien qu'il fallait rejeter les clandestins à la mer, tandis que de son côté Le Pen la jeune n'a pas d'états d'âme en proposant de repousser dans les eaux internationales les frêles esquifs des clandestins à coup de canon de marine si nécessaire. Et il semble que ce genre de discours plaise. Comme quoi Marine Le Pen a une bonne intuition politique. Mais surtout elle révèle les angoisses et/ou le ras-le-bol des Français face à certains phénomènes liés à certains des étrangers (de nationalité ou simplement de culture) se trouvant sur le sol français. Et bien évidemment, comme elle est la seule à sembler vouloir traiter réellement le problème, ceci étant dit sans jugement de valeur sur les méthodes préconisées, elle empoche la mise. Certes, elle ne sera pas élue, chacun le sait, même elle, ce qui n'empêcherait pas, bien sûr, si elle arrivait effectivement en tête à l'issue du premier tour de la présidentielle d'assister aux mêmes mascarades qu'en 2002 avec des petits et grands enfants dans les rues déployant forces banderoles pour exprimer leur feinte crainte de voir notre pays sombrer dans le fascisme. Et le problème restera donc entier, toujours posé, mal posé, et surtout jamais résolu.
Reste que le Front National, même si ce n'est pas demain qu'il accède au pouvoir, dispose d'un pouvoir de nuisance important surtout vis-à vis de la droite. Car au grand bonheur des barons, baronets et marquis du Parti Socialiste, le FN leur permet de garder la mainmise sur l'essentiel des collectivités locales, la droite ayant toujours refusé, sauf quelques cas individuels d'ailleurs sanctionnés, de s'allier à ce parti pour diriger une collectivité. Ces nobliaux d'ailleurs non seulement s'en moquent, mais même ne souhaitent sans doute pas que leur parti exerce des responsabilités nationales qui ne manquerait pas de priver certains, en réaction, de leurs confortables fauteuils de présidents ou maires. Mais c'est une autre histoire et voyons plutôt pourquoi après qu'il ait été déclaré moribond en 2007, le Front National revient en force avec les mêmes thèmes que ceux qui ont accompagné sa fortune puis sa descente aux enfers. Donc l'immigration et les étrangers, préférentiellement musulmans.
Le premier élément me semble être le déni de réalité. Celui-ci est parfaitement incarné par la gauche, mais aussi par une fraction de la droite, qui estime par exemple que l'immigration est une chance pour la France, même si les données économiques prouvent que depuis quelques temps c'est faux, et que cette immigration constitue dans ses structures à moyen terme un risque de substitution de population. Le mot risque n'est pas à prendre au sens statistique, mais au sens de danger. Car cette substitution s'accompagnera immanquablement d'une modification de la société française (mais également européenne). L'enjeu est donc notre civilisation. Et ceci les Français attachés à leurs vieilles valeurs le sentent, notamment quand ils sont confrontés à ça :
(Nota : cette vidéo m'a été adressé aimablement par un ami américain francophone et francophile qui a du mal à comprendre)
La réalité, c'est aussi la rubrique des faits divers des quotidiens régionaux ou nationaux qui tendraient à démontrer que, malgré l'absence de statistiques ethniques publiques, la majorité des délinquants sont bien noirs ou arabes. Ne disposant d'aucune notoriété publique, j'imagine que SOS racisme et consorts ne me traineront pas devant les tribunaux. Enfin j'espère qu'ils ne me feront pas extrader.
Car ça aussi ça énerve. Et nul doute que le procès Zemmour a fait davantage de bien au Front National qu'à nos hôtes venus d'Afrique ou d'origine africaine. Sans entrer dans les finesses sémantiques qui ont permis au tribunal par des contorsions sans doute douloureuses de condamner le journaliste, ce procès, si j'en crois les réactions nombreuses que j'ai pu lire, a constitué non seulement aux yeux d'une majorité de Français un déni de réalité, mais aussi l'illustration d'une volonté d'interdire l'expression d'une pensée non conforme à des schémas qu'on essaie, avec un certain succès d'ailleurs mais heureusement pas définitif, de nous imposer depuis des décennies maintenant. Ce procès est l'illustration parfaite d'une amorce de dictature de la pensée dont les éminents représentants sont bien évidemment des associations largement subventionnées par nos impôts et dont l'intérêt bien calculé est de nous faire croire que la "bête immonde" est de retour et que seule leur vigilance est en mesure de la terrasser. Je me permets de vous renvoyer à deux textes que j'ai écris en juin dernier au sujet de l'antiracisme pour vous convaincre que leurs buts, car ils peuvent varier selon les associations, sont bien différents.
Et puis bien évidemment il y a la manière de traiter ces problèmes que vivent ou bien sentent les Français. Les politiques déjà bien discrédités sur d'autres plans (voir à ce sujet l'excellent texte de ce jour d'Usbek dans ses "modernes persaneries" – voir le lien vers son blog dans la colonne de droite) sont absolument lamentables quand il s'agit de s'intéresser à l'immigration et à l'islam qui lui est fortement corrélé du fait de l'origine de nos immigrés. Il y a ceux, à gauche, qui ne veulent pas voir ou qui préfèrent voir ce qu'ils croient, et ceux, à droite, qui semblent voir (quoique!) mais s'interdisent de poser les problèmes sans mouvement hautement acrobatiques destinés à ne pas "stigmatiser", mot à la mode, et surtout à ne pas heurter une partie de leur électorat, mais tout en souhaitant en récupérer une partie sur la droite dite nationale ou extrême, selon les cas. Mais comme cet exercice de haute voltige a déjà été effectué en 2007, il est peu probable que ça fonctionne encore une fois. Bref, d'un côté, il n'y a pas de problème ou si problème il y a il est imputable à la société, et de l'autre on se contorsionne et on débat dans le vide. Marine Le Pen qui sait qu'elle ne sera pas élue, mais souhaite tout de même compter dans la vie politique française, comme les droites nationales dans quasiment tous les pays d'Europe désormais qui quand elles ne sont pas associées au pouvoir directement, par une participation au gouvernement, ou indirectement, par un soutien du gouvernement en place, pèsent du poids de leurs idées sur a vie courante de leurs pays respectifs. Elle a donc une parole complètement libérée et susceptible de fédérer un grand nombre de mécontents qui sans adhérer aux idées d'un parti qui n'en a d'ailleurs guère se manifesteront par les urnes, comme ils l'ont déjà fait en 2002. Et finalement cette situation, malgré leurs cries d'orfraie, n'est pas vraiment pour déplaire à des partis politiques de droite ou de gauche qui voient là une bonne occasion de mettre sous le boisseau les autres problèmes économiques et sociaux qu'ils sont bien incapables de résoudre, s'ils sont au pouvoir, ou pour lesquels ils semblent être bien en manque de solutions crédibles quand ils sont dans l'opposition. Sans parler, bien entendu, des différentes affaires des compétences de la justices dans lesquels ils sont tous enferrés.
Ah, s'il n'existait pas il faudrait l'inventer, ce Front National. Ce qu'a d'ailleurs fait Mitterrand.
crise morale Expat, je pense que ce sera le pire pour la France
RépondreSupprimeret Chantal Brunel UMP de redonder sur les migrants à remettre en bateau, c'était dans un couloir
et aujourd'hui elle s'en excuse: de la forme, pas du fond!!!! du fond de quoi
et à part le journaleux qui croustillent personne n'aboie in petto aux déclarations de ces dames
qu'est ce qui prend à cette France?
On n'est pas dans Jérome K Jérome et ses trois hommes dans un bateau (sans oublier le chien), on est dans de la souffrance immédiate remise à la mer
j'en fais un fromage, comme d'hab mais NON
et notre Tintin de l'Intérieur qui va prier les policiers de Menton de veiller au grain
en ces moments où personne ne sait ce qui va se passer la bas, pas d'anticipation sur un éventuel état d'urgence, juste la loi rien que la loi
quant à la poupée qui dit non, le jocker, à gauche , à droite......
Hi Vlad, je viens de lire votre commentaire chez Loses et son changement de titre. Bull's Eye!!!
RépondreSupprimerVous l'avez mis mat.
La politique semblerait s'accelerer en France, ou est-ce les gens qui disent de plus en plus ouvertement ce qu'ils pensent?
O.
Bonjour Cimabue,
RépondreSupprimercrise morale, en effet. Mais aussi impuissance, mais volontaire car pas les c...... s pour dire au moins les choses. je vous invite d'ailleurs à aller lire le très bon article de Benassar de ce jour sur Causeur.
Quand Brunel dit que maintenant il faut arrêter de faire de la parlote et agir, elle a raison. Le reste est peut-être mal choisi, mais il faut prendre ça comme une métaphore.
En fait entre elle et MLP, j'ai l'impression de me retrouver dans le scénario du "Camp des Saints" de Raspail, excellent roman prémonitoire qui situe à peu près tous les acteurs qu'on peut trouver actuellement, sauf l'islam.
En fait la question est "comment se protéger contre une civilisation dont la vocation est de nous absorber ?". Jusqu'où peut-on ou doit-on aller ? Laisser venir et subir, laisser venir et encadrer solidement jusqu'à assimilation, renvoyer "les bateaux" ou encore les couler ? L'éventail est large et sauf la seconde solution rien n'est "humainement" acceptable. mais cette solution est rejetée d'ores et déjà semble-t-il. Donc ne soyez pas étonné que quand les uns proposent la première, d'autres en sont à la troisième avant sans doute de passer plus tard à la dernière quand on sentira que les carottes sont cuites ou presque.
Hi Osceola,
RépondreSupprimerj'espère avoir fait bon usage de la vidéo que vous m'avez adressé.
Pour en revenir à vos propos, c'est vrai que de temps en temps le peuple se met à gronder ou profite des périodes électorales pour montrer son mécontentement. Et c'est vrai que sur le thème de l'immigration et de l'islamisation lente mais sûre de la France, il a de quoi exprimer ses rancœurs. Sarkozy a complètement loupé le coche. Il n'a pas compris que son élection, outre le fait qu'il avait en face de lui une candidate particulièrement nulle, était due en grande partie aux espoirs portés sur lui dans ce domaine. Je crois que les Français ont compris depuis longtemps, après des expérience gauche et de droite que les politiques ont un rôle assez réduit en matière de politique économique et aussi sociale, mais qu'il leur reste comme prérogative d'assurer au moins la continuité de la nation, avec tout ce que ça recouvre en termes de culture ou de civilisation. Et entre son discours assez offensif et qui a pu séduire et la réalité de ses actions il y a un fossé qui a permis à l'extrême-droite qu'on disait perdue de revenir en force. Et donc cette remontée du FN est une forme d'expression, les formes directes étant chez nous devenues dangereuses à cause de nos lois "antiracistes" et de la propension des association à aller en justice.
oui, à mieux vous lire, les français jettent le manche aprés la cognée, les lumières s'éloignent dans cette globalisation qui barre toute décision autonome en "un royaume"
RépondreSupprimerEt en plus dans ce royaume on se noie dans des crispations quotidiennes qui aboutissent toujours à: blanc, ancien colonialiste, raciste
Il existe un livret d'accueil du migrant
il existe une réglementation dans point gouv, mais l'instruction civique étant reléguée on se retrouve en vrac parterre sans comprendre qui est qui et qui a droit à quoi, quels bénéfices, quelles contraintes en rapport avec la diversité
Pareto notre diable ne fait que faire émerger les aléas
Le quidam de la rue doit faire un effort inutile pour ne pas comprendre in fine le profil véritable de notre démographie
L'histoire de France devrait se coupler avec la sociologie de France aujourd'hui et Vercingétorix n'est plus de mise pour comprendre
Une France qui devient réactionnaire parce qu'elle ne se voit pas, ne se comprend pas
Bonjour Expat,
RépondreSupprimerJe ne sais si vous avez entendu parler du
remarquable ouvrage de Christophe GUILLUY,
mais il vaut vraiment la lecture et la discussion:
http://www.bourin-editeur.fr/livre/fractures-francaises.html
Cher Alpin,
RépondreSupprimerMerci pour cette référence. Au moins la méthode indiquée dans le résumé semble être la bonne ainsi que le constat général.
Donc un livre à me procurer lors d'un passage en France.
Rebonjour Expat,
RépondreSupprimerVoici une interview de C Guilluy datant de 2009,
à propos de son précédent ouvrage,sur le même
sujet (Un Atlas,car c'est un géographe),permettant
de se faire une idée partielle (partielle seulement,car ce texte est majeur et limpide):
http://www.lesinfluences.fr/Les-fractures-sociales-de-la.html
Ce chercheur véritable scientifique et citoyen
doté d'un solide sens politique et non
idéologique incarne au mieux la maxime de
B Spinoza:
"En matière de choses humaines:
ne pas pleurer,ne pas rire ,ne pas s'indigner,
mais comprendre."
Ce qui n'empêche pas d'agir et de refuser APRES,
mais après seulement,une fois le diagnostic
établi.
Merci beaucoup Alpin,
RépondreSupprimerje viens de lire l'interview. C'est remarquable de clarté et vraiment pertinent sans doute parce que non pollué idéologiquement ainsi que vous le faites remarquer.