"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mercredi 12 mars 2014

Pas d'inquiétude chers Français !






"Ne vous inquiétez pas, je le surveille. Je sais exactement ce qu'il fait."

Ces paroles tenues par notre mal-aimé mais néanmoins glorieux président que les menaces djihadistes n'ont même pas incité à renoncer à ses escapades nocturnes et amoureuses en scooter, mais sans doute celui-ci comme le casque sont-ils blindés, donc ces paroles furent tenues il y a quelques jours devant un parterre de jeunes députés du parti majoritaire. Au passage on avait cru comprendre lors de ce pénible exercice de l'anaphore de l'entre-deux tours que ces pratiques étaient désormais révolues. Ce ne semble pas être le cas. Mais il doit bien y avoir une bonne raison à cela. Un tel homme ne saurait se parjurer. Personne à gauche ne le pourrait d'ailleurs, sinon où irions-nous dès lorsque le camp de la morale commencerait à renoncer à ses principes.
Les douces paroles présidentielles si agréables aux oreilles de nos jeunes parlementaires de gauche, la pépinière d'où sortira dans 10 ou 20 ans la relève des Ayrault (fatigués), des Ségo (indispensable mais dont personne ne veut), des Taubira (sans T à la fin du nom bien qu'elle le méritât), etc., étaient faites pour rassurer. Et sans doute pour être répétées, propagées à l'envi, pour que le peuple français sache au moins qu'à la tête de l'Etat, se trouvait un individu, placé par leurs soins, enfin pas de tous, qui s'occupait d'eux, qui savait quelles étaient leurs préoccupations majeures et qui donc œuvrait pour leur bien, pour le bien commun, pour la France.

Car oui avoir un président qui surveille le taux de chômage et comprend son évolution, ça rassure. A moins que ce ne soit le taux de délinquance. Ou bien encore le taux d'endettement. Ou le pouvoir d'achat des retraités par exemple puisque c'est d'actualité. Mais ça aurait pu être le réchauffement climatique, pour faire plaisir aux alliés verts, ou le taux d'immigration, ou le classement PISA. Que sais-je? Mais peut-être que plus prosaïquement c'était le niveau d'essence dans le réservoir du scooter ou encore le lait sur le feu désormais que bobonne n'est plus là pour surveiller.

Eh bien non! Rien de tout cela! C'est LE Sarkozy qu'il surveille avec autant d'attention. Dans un sens ça s'explique. Car notre président malgré son air naturellement niais est suffisamment intelligent pour avoir compris que ce n'était pas pour lui qu'on avait voté mais contre Sarkozy. Et donc, en conséquence, il a dû comprendre ou plutôt imaginer que la grande, la très grande préoccupation des Français, était que celui-ci ne revienne pas. Il agit donc en conséquence. En surveillant les paroles et les actes de celui dont les Français, du moins le pense-t-il, ne veulent plus.
Certes des gens exigeants diront que s'il surveillait davantage, à l'exception du niveau d'essence dans le scooter et du lait sur le feu, tous les points qui viennent d'être évoqués, que s'il parvenait à faire diminuer sensiblement le taux de chômage, le taux de délinquance, le taux d'endettement, le taux d'ozone, que s'il parvenait à faire progresser le pouvoir d'achat des Français et pas seulement celui de ses camarades de la promotion Voltaire (ce dont Villepin est de dernier bénéficiaire en date – qui donc après cela osera parler de clivage gauche/droite?), que s'il parvenait à maitriser l'immigration, etc., personne ne penserait une seconde que Sarkozy pourrait revenir. Mais il faut convenir que pour des gens de gauche, ça relève d'un niveau d'exigence trop élevé, bien trop élevé, et que donc il vaut mieux, d'autant plus qu'on dispose non seulement de moyens pour cela, mais aussi d'alliés déterminés en la personne de certains juges, notamment ceux qui pendant leurs loisirs aiment à bâtir des murs disons inattendus dans le cadre de la déontologie qui va avec leur charge, s'attacher à mettre hors d'état de nuire, façon de parler, celui dont on craint le retour.

Certains en me lisant diront que j'exagère, que ma propension à la médisance et à la critique irraisonnée de ce gouvernement me poussent à déformer les faits. Les mêmes diront que les paroles présidentielles adressées aux jeunes pousses socialistes étaient tout à fait anodines et que la surveillance évoquée se concrétisait uniquement en fait dans la lecture quotidienne du Monde, du Nouvel Obs et de Libé, journaux toujours à l'affut de ce qui se passe à droite pour le dénoncer parce que forcément c'est mal ce qui se passe à droite. Le bien et la morale ne se partagent pas. Non mais!
Oui ce ne peut être que ça. D'ailleurs notre fringant ministre de l'intérieur, vous savez ce poste dont on dit que le titulaire est l'homme le mieux informé de France, nous le démontre en affirmant que les écoutes touchant un ancien et récent président de la République et son avocat, eh bien il en a été informé comme tous les Français, en même temps qu'eux, en feuilletant le Monde, à l'Assemblée Nationale sans doute. Car ils sont ainsi à gauche. Même quand ils pourraient savoir, et bien ils ne veulent pas. Que leurs services montent des écoutes contre un ancien président, ça ne les concerne pas. Ils ne veulent pas en entendre parler et les différents chefs de services, petits ou grands, conscients de cette immense probité qui caractérise leur ministre de tutelle, se gardent bien de l'en informer. Sans doute cela leur vaudrait-il d'ailleurs un renvoi immédiat. On ne badine pas avec l'honnêteté et avec la morale quand on est de gauche.
Le pire, et c'est un comble, c'est que ces grands principes peuvent leur attirer des ennuis. Regardez cette pauvre Christiane Taubira! Pendant des mois on la laisse dans l'ignorance, ce qui est parfaitement normal parait-il, jusqu'à ce qu'un procureur malveillant, sans doute de droite, lui donne une information, une information anodine puisqu'il ne s'agit que de lui faire savoir que l'ancien président de la République est sous écoute depuis 11 mois avec la bénédiction du Parquet placé sous sa dépendance hiérarchique. Et bien cette information parfaitement anodine, mais qu'elle ne devrait pas connaitre la jette dans des transes qui la conduisent à un déni de réalité. Ce qu'elle a entendu, elle ne l'a pas entendu. Et c'est en toute sincérité que s'adressant à des millions de Français par le biais de la lucarne magique, elle déclare qu'elle n'était pas davantage au courant que le pékin de base qui se trouve de l'autre côté de la vitre. Freud, au secours! En fait ce ne fut pas Freud, mais Ayrault qui arriva à la rescousse pour donner une version plus crédible, enfin un peu moins farfelue. On fait ce qu'on peut en socialie, et on peut peu. Du coup Christiane a retrouvé partiellement au moins la mémoire, toutefois assez pour affirmer qu'elle aura mis à peu près une semaine pour avertir le président de la République, ce que confirme Ayrault qui bien qu'ayant rencontré plusieurs fois le grand homme pendant cette période et même déjeuné avec lui, avait complètement oublié de lui parler de ça. A moins qu'il ait jugé que le principe de séparation des pouvoirs ne lui permettait pas de le faire. Voilà c'est ça, c'était pour protéger le président. Quelle chance il a d'être si bien entouré. Et quelle chance nous avons d'avoir un tel président entouré d'une telle équipe!

Voilà chers Français, vous pouvez être rassurés. On s'occupe bien de vous en haut lieu. Et même si les apparences semblent indiquer le contraire, dites-vous bien que ce ne sont que des maladresses dues à un excès de probité, exploitées misérablement par une droite machiavélique, qui vous le font croire. Car jamais on n'aura vu équipe si performante à la tête de l'Etat. Vous ne vous y trompez d'ailleurs pas quand vous vous exprimez par voie de sondage. Et vous ne vous y tromperez pas dans quelques jours quand vous déposerez votre bulletin dans les urnes.

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