"Ne vous inquiétez pas, je le surveille. Je sais exactement ce
qu'il fait."
Ces paroles tenues par notre mal-aimé
mais néanmoins glorieux président que les menaces djihadistes n'ont même pas incité
à renoncer à ses escapades nocturnes et amoureuses en scooter, mais sans doute
celui-ci comme le casque sont-ils blindés, donc ces paroles furent tenues il y
a quelques jours devant un parterre de jeunes députés du parti majoritaire. Au
passage on avait cru comprendre lors de ce pénible exercice de l'anaphore de
l'entre-deux tours que ces pratiques étaient désormais révolues. Ce ne semble
pas être le cas. Mais il doit bien y avoir une bonne raison à cela. Un tel
homme ne saurait se parjurer. Personne à gauche ne le pourrait d'ailleurs,
sinon où irions-nous dès lorsque le camp de la morale commencerait à renoncer à
ses principes.
Les douces paroles
présidentielles si agréables aux oreilles de nos jeunes parlementaires de
gauche, la pépinière d'où sortira dans 10 ou 20 ans la relève des Ayrault
(fatigués), des Ségo (indispensable mais dont personne ne veut), des Taubira (sans
T à la fin du nom bien qu'elle le méritât), etc., étaient faites pour rassurer.
Et sans doute pour être répétées, propagées à l'envi, pour que le peuple
français sache au moins qu'à la tête de l'Etat, se trouvait un individu, placé
par leurs soins, enfin pas de tous, qui s'occupait d'eux, qui savait quelles
étaient leurs préoccupations majeures et qui donc œuvrait pour leur bien, pour
le bien commun, pour la France.
Car oui avoir un président qui
surveille le taux de chômage et comprend son évolution, ça rassure. A moins que
ce ne soit le taux de délinquance. Ou bien encore le taux d'endettement. Ou le
pouvoir d'achat des retraités par exemple puisque c'est d'actualité. Mais ça
aurait pu être le réchauffement climatique, pour faire plaisir aux alliés verts,
ou le taux d'immigration, ou le classement PISA. Que sais-je? Mais peut-être
que plus prosaïquement c'était le niveau d'essence dans le réservoir du scooter
ou encore le lait sur le feu désormais que bobonne n'est plus là pour
surveiller.
Eh bien non! Rien de tout cela!
C'est LE Sarkozy qu'il surveille avec autant d'attention. Dans un sens ça
s'explique. Car notre président malgré son air naturellement niais est
suffisamment intelligent pour avoir compris que ce n'était pas pour lui qu'on
avait voté mais contre Sarkozy. Et donc, en conséquence, il a dû comprendre ou
plutôt imaginer que la grande, la très grande préoccupation des Français, était
que celui-ci ne revienne pas. Il agit donc en conséquence. En surveillant les
paroles et les actes de celui dont les Français, du moins le pense-t-il, ne
veulent plus.
Certes des gens exigeants diront
que s'il surveillait davantage, à l'exception du niveau d'essence dans le
scooter et du lait sur le feu, tous les points qui viennent d'être évoqués, que
s'il parvenait à faire diminuer sensiblement le taux de chômage, le taux de
délinquance, le taux d'endettement, le taux d'ozone, que s'il parvenait à faire
progresser le pouvoir d'achat des Français et pas seulement celui de ses
camarades de la promotion Voltaire (ce dont Villepin est de dernier
bénéficiaire en date – qui donc après cela osera parler de clivage
gauche/droite?), que s'il parvenait à maitriser l'immigration, etc., personne
ne penserait une seconde que Sarkozy pourrait revenir. Mais il faut convenir que
pour des gens de gauche, ça relève d'un niveau d'exigence trop élevé, bien trop
élevé, et que donc il vaut mieux, d'autant plus qu'on dispose non seulement de
moyens pour cela, mais aussi d'alliés déterminés en la personne de certains
juges, notamment ceux qui pendant leurs loisirs aiment à bâtir des murs disons
inattendus dans le cadre de la déontologie qui va avec leur charge, s'attacher
à mettre hors d'état de nuire, façon de parler, celui dont on craint le retour.
Certains en me lisant diront que
j'exagère, que ma propension à la médisance et à la critique irraisonnée de ce
gouvernement me poussent à déformer les faits. Les mêmes diront que les paroles
présidentielles adressées aux jeunes pousses socialistes étaient tout à fait anodines
et que la surveillance évoquée se concrétisait uniquement en fait dans la
lecture quotidienne du Monde, du Nouvel Obs et de Libé, journaux toujours à
l'affut de ce qui se passe à droite pour le dénoncer parce que forcément c'est
mal ce qui se passe à droite. Le bien et la morale ne se partagent pas. Non
mais!
Oui ce ne peut être que ça.
D'ailleurs notre fringant ministre de l'intérieur, vous savez ce poste dont on
dit que le titulaire est l'homme le mieux informé de France, nous le démontre
en affirmant que les écoutes touchant un ancien et récent président de la
République et son avocat, eh bien il en a été informé comme tous les Français,
en même temps qu'eux, en feuilletant le Monde, à l'Assemblée Nationale sans
doute. Car ils sont ainsi à gauche. Même quand ils pourraient savoir, et bien
ils ne veulent pas. Que leurs services montent des écoutes contre un ancien
président, ça ne les concerne pas. Ils ne veulent pas en entendre parler et les
différents chefs de services, petits ou grands, conscients de cette immense
probité qui caractérise leur ministre de tutelle, se gardent bien de l'en
informer. Sans doute cela leur vaudrait-il d'ailleurs un renvoi immédiat. On ne
badine pas avec l'honnêteté et avec la morale quand on est de gauche.
Le pire, et c'est un comble,
c'est que ces grands principes peuvent leur attirer des ennuis. Regardez cette
pauvre Christiane Taubira! Pendant des mois on la laisse dans l'ignorance, ce
qui est parfaitement normal parait-il, jusqu'à ce qu'un procureur malveillant, sans
doute de droite, lui donne une information, une information anodine puisqu'il
ne s'agit que de lui faire savoir que l'ancien président de la République est
sous écoute depuis 11 mois avec la bénédiction du Parquet placé sous sa
dépendance hiérarchique. Et bien cette information parfaitement anodine, mais
qu'elle ne devrait pas connaitre la jette dans des transes qui la conduisent à
un déni de réalité. Ce qu'elle a entendu, elle ne l'a pas entendu. Et c'est en
toute sincérité que s'adressant à des millions de Français par le biais de la
lucarne magique, elle déclare qu'elle n'était pas davantage au courant que le
pékin de base qui se trouve de l'autre côté de la vitre. Freud, au secours! En
fait ce ne fut pas Freud, mais Ayrault qui arriva à la rescousse pour donner
une version plus crédible, enfin un peu moins farfelue. On fait ce qu'on peut
en socialie, et on peut peu. Du coup Christiane a retrouvé partiellement au
moins la mémoire, toutefois assez pour affirmer qu'elle aura mis à peu près une
semaine pour avertir le président de la République, ce que confirme Ayrault qui
bien qu'ayant rencontré plusieurs fois le grand homme pendant cette période et
même déjeuné avec lui, avait complètement oublié de lui parler de ça. A moins
qu'il ait jugé que le principe de séparation des pouvoirs ne lui permettait pas
de le faire. Voilà c'est ça, c'était pour protéger le président. Quelle chance
il a d'être si bien entouré. Et quelle chance nous avons d'avoir un tel
président entouré d'une telle équipe!
Voilà chers Français, vous pouvez
être rassurés. On s'occupe bien de vous en haut lieu. Et même si les apparences
semblent indiquer le contraire, dites-vous bien que ce ne sont que des
maladresses dues à un excès de probité, exploitées misérablement par une droite
machiavélique, qui vous le font croire. Car jamais on n'aura vu équipe si
performante à la tête de l'Etat. Vous ne vous y trompez d'ailleurs pas quand
vous vous exprimez par voie de sondage. Et vous ne vous y tromperez pas dans
quelques jours quand vous déposerez votre bulletin dans les urnes.
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