A l'aune des discours
présidentiels prononcés depuis mai 2012, on pourrait croire que les socialistes
et alliés n'ont pas de véritable vision pour la France. Leur préoccupation
majeure, leur seul objectif, selon le président, étant de faire baisser le chômage.
Or ce serait une erreur majeure
de croire cela. Il suffit pour s'en convaincre de voir ce qui se passe à
l'assemblée nationale et de se pencher sur le calendrier des travaux. Prenons
par exemple ce fameux pacte de responsabilité qui devrait permettre aux
entreprises de trouver des marges pour embaucher de nouveau. Certes les
annonces sont là, les principes généraux, très généraux et donc flous, sont
posés. Mais on attendra le mois de juin pour engager la responsabilité du
gouvernement sur la chose, ou pour être plus précis sur la philosophie de la
chose. Les modalités pratiques attendront. Il parait pourtant qu'il y a urgence
et qu'il faut aller vite. C'est eux qui le disent. Mais ils ne font que le
dire.
Par contre il y a urgence à
imposer, la majorité parlementaire le permet, des lois dites sociétales. On a
eu le mariage pour tous, on vient d'avoir la loi sur l'égalité ou la parité, un
amendement à la loi Veil sur l'avortement, et on va avoir, car parait-il ça presse, la
loi sur les langues régionales et minoritaires, un truc européen signé en 1999,
mais jamais ratifié pour des raisons constitutionnelles. Il y a aussi cette
lutte contre les stéréotypes à l'école, objet de toutes les attentions, non pas
pour qu'elle se décide à enseigner efficacement la lecture, mais pour qu'elle
formate bien nos chères petites têtes blondes, brunes, noires, crépues ou
lisses. Pour l'instant on échappe, mais qu'on se rassure, ce n'est que partie
remise, à une réflexion sur l'intégration : elle devait avoir lieu en début de
cette année sur la base de rapports indignes qui ont donné la nausée à assez de
monde pour qu'on laisse ça en sommeil pour l'instant. Mais l'intention reste et
la philosophie aussi si on se réfère à d'autres travaux sur le même sujet
allant tous dans le même sens. On pourrait ajouter à cet inventaire la loi sur
la réforme pénale repoussée, et on comprend pourquoi, après la séquence
électorale du printemps prochain, le projet de simplification de la procédure
du divorce, et autres joyeusetés dont notre ex-indépendantiste guyanaise n'est
pas avare du moment qu'il s'agit de saper les fondements de notre société.
Non ce serait une erreur de
croire que ces gens-là n'ont pas une vision de la France. Ils en ont une très
claire : en finir avec ce vieux pays, avec cette nation. Transformer la France
en un ensemble purement administratif, sans passé, sans repères, en fait sans
Français, sauf à considérer que cette qualité ne correspond qu'à un morceau de
plastique.
Certes, et ils en ont conscience,
le chemin pour y parvenir ne sera pas pavé de roses, d'où cette chasse effrénée
aux néo-réacs devenus néo-fachos pour leur donner plus de poids dans
l'abjection, aux ballons dirigeables en forme de quenelle (en référence à
l'interpellation et la garde à vue récentes, pour ce motif, de ce polytechnicien
militant pour la démission de Hollande qui gonflait le sien à l'occasion d'une
récente manifestation contre l'IVG, je crois – à quand une loi salvatrice pour
que les dirigeables n'aient plus cette forme lamentable de même peut-être que
les avions ressemblant de manière provocante à des quenelles avec des ailes?),
aux T-shirts roses avec un papa, un maman et des enfants (vision apocalyptique,
ou pour l moins dégradante, je suppose!), et autres individus, objets ou
symboles pouvant rappeler qu'il fut un temps où… Mais au moins ces basses
attaques ont le mérite d'être visibles, et sont donc moins insidieuses que la
pédagogie mielleuse d'une Najat Vallaud-Belkacem, qui si le sort des femmes et
la lutte contre les stéréotypes étaient ses seuls moteurs devrait s'intéresser
de près à ce qui se passe dans ces domaines dans l'autre pays dont elle a
conservé la nationalité. Que notre enfer doit paraitre doux aux femmes qui
vivent là-bas! Ce qui sans doute explique que notre charmante ministre ait
choisi d'exercer ses fumeux talents dans son pays d'adoption. C'est ce qu'on
appelle une chance pour la France.
Pauvre France en vérité, exposée
sans guère de protection, hormis celle mais insuffisante que tentent de lui
apporter évidemment quelques fachos porteurs non moins évidemment de haine
comme aiment à le rappeler certains
politiques et médias à la botte de ces
saboteurs de la nation si bien représentés par exemple par la mouvance terra
noviste et nos fameuses associations payées grassement par nous, et là on ne
fera pas d'économies, croyez-le bien, à l'affut des "mauvais" propos
dont la définition se fait de plus en plus extensive.
Le moment est évidemment propice
pour voter ces lois aux conséquences désastreuses. Car quand une bonne partie
du peuple se trouve dans la précarité ou en a peur, quand on se demande de quoi
le sera fait le lendemain, si le frigo ne sera pas vide avant la prochaine paie
ou les prochaines allocations-chômage, on ne se soucie guère de lois dont les
véritables effets mettront des années à apparaitre. La précarité est donc
l'alliée objective de ces gens qui peuvent en profiter pour mener loin des
regards leur patient travail de sape engagé depuis une quarantaine d'années. Pensez-vous
en effet que Taubira, Belkacem, Peillon et d'autres dans ce gouvernement se
soucient du chômage et de la précarité ambiante? Tout au plus y songent-t-ils
parfois dans le cadre de leur souci de conserver leur place le plus longtemps
possible. Ils savent en effet que si aucun infléchissement n'intervient, ils
risquent de devoir partir avec pépère dans 3 ans. Leur empathie pour les
précaires s'arrête évidemment là, juste à la porte de leurs palais.
En attendant, et puisque le
résultat ne dépend pas d'eux, ils en profitent pour nous faire passer un
maximum de ces lois appelées sociétales et dont l'objectif, parfois avoué, Taubira
n'a-telle pas parlé à l'occasion du mariage pour tous de réforme de
civilisation, est de nous faire entrer dans un autre monde. En fait
l'expression est mauvaise : il ne s'agit pas de nous faire entrer dans un autre
monde, ce qui suppose une certaine conscience de la chose, mais de nous imposer
un autre monde.
Ce monde nouveau évidemment ne
peut s'imposer aux générations déjà mûres, sauf à leurs membres consentants. Il
s'agit donc de le faire advenir par le biais des plus jeunes générations. On
comprend mieux dans ce cadre le souci qu'ont les ministres Peillon et Belkacem
de mettre en place, sous prétexte de lutte contre les inégalités et les
stéréotypes les outils qui priveront les enfants de leurs repères, de leurs
déterminismes, comme dirait l'autre, familiaux, sociaux, culturels, religieux
(quand il s'agit de catholiques évidemment), et même naturels (théorie du
genre), car même la nature est une ennemie pour ces gens. Ce qui se manifeste
par exemple dans ce genre d'expression ministérielle : "aujourd'hui la filiation biologique n'est plus la seule filiation
possible".
Dans le même temps, la famille
pouvant être l'obstacle majeur à cet endoctrinement par l'école, les mesures se
succèdent pour lui ôter tout sens. Mariage pour tous, dès aujourd'hui, PMA et
évidemment GPA demain. Avec quelques mesures intermédiaires comme l'IVG reconnu
comme moyen de contraception, ce qui correspond à une désacralisation de la vie
à venir puisque ni le danger, ni la détresse ne peuvent se substituer désormais
à cette idée qui fut sacrée de
préservation de la vie, ou encore le divorce "vite fait, bien fait" ôtant
toute solennité à cet acte fondateur de la famille qu'est le mariage. Toutes
ces mesures, adoption pour tous, PMA, GPA, divorce bâclé, IVG comme moyen de
contraception, à y bien réfléchir, ont un objectif assez clair : créer une
rupture entre les parents, les vrais, et leurs enfants qui seront alors mieux
préparés à une éducation provenant d'une seul source, celle de l'Etat via
l'école.
Reste à saper définitivement
cette notion fondamentale de nation et ce qui gravite autour d'elle, pour
reprendre Renan "l'héritage indivis"
ou le "culte des ancêtres".
Il s'agit d'effacer ce que le même Renan décrit ainsi : "Un passé héroïque, des grands hommes, de la
gloire (j'entends de la véritable), voilà le capital social sur lequel on
assied une idée nationale." Ce travail est en œuvre depuis longtemps
désormais et il ne faudra plus beaucoup de temps pour que notre passé se résume
à la colonisation et à l'esclavage à propos desquels nous sommes invités à nous
repentir. Les grands hommes sont en voie de quitter les manuels d'une histoire
devenue thématique. Notre gloire se transforme en une illusion qui a provoquée
des millions de victimes nécessairement innocentes. Et vous voudriez que nous
considérions cela comme un capital social! Faut pas pousser quand même! Non,
non, tout cela doit disparaitre, du moins pas complètement car il s'agit de ne pas oublier nos fautes
passées, pas tant pour qu'elles ne se reproduisent pas, que pour expier, encore
et toujours.
La ratification de la charte des
langues régionales ou minoritaires entre bien dans cet objectif de démolition
de la nation. En revenant sur l'ordonnance vieille de près de 5 siècle de
Villiers-Côterets imposant le français comme langue administrative unique du
royaume de France, c'est effectivement d'une rupture dont il s'agit. Rupture
avec l'article 1 de la Constitution qui affirme l'unicité de la France, rupture
avec l'article 2 de cette même constitution qui déclare que la langue de la République est le
français. Le parlement réuni en Congrès, car ne comptez surtout pas qu'on
demande son avis au peuple par la voie référendaire, devra infirmer ou
confirmer ces principes. Sans parler des modalités de l'application de cette
charte, un vrai casse-tête pour l'administration et pour la justice entre
autres, il s'agit de voir là dans cette volonté de ressortir des placards un
texte contraire à notre Constitution et au-delà à l'esprit de notre pays
notamment depuis la Révolution: n'est-ce pas Mirabeau qui affirmait que cette
dernière avait constitué une nation à partir d'un" agrégat inconstitué de peuples désunis"?
Et ne nous y trompons pas, si cette promesse du candidat Hollande avait pour
objet de séduire ceux qui légitimement restent attachés via une langue
régionale à leurs racines (mais ne disposent-ils pas d'ores et déjà des outils
suffisants pour que leurs langues faisant, selon la Constitution toujours,
partie de notre patrimoine national soient préservées et même promues?),
bientôt elle appellera, au nom d l'égalité ou de la non-discrimination, ça
sonne mieux, à d'autres extensions en faveurs de minorités en développement établies depuis peu dans notre pays. La
lecture de quelques rapports sur la dés(intégration) ne peut que nous en
convaincre.
Une France sans histoire commune,
ou à l'histoire honteuse, une France aux multiples langues, donc aux multiples
identités, voilà ce que nous promettent certains membres de cette majorité qui
veulent en finir définitivement avec l'idée nationale.
Embrigadement des enfants, de
l'avenir donc, sabotage de la famille qui fut le lieu privilégié de
l'éducation, destruction de la nation, voilà la vision prometteuse qu'a pour la
France une fraction des gens qui nous gouvernent. Je dis évidemment une
fraction car tous n'ont pas cette volonté, même s'ils ne résisteront sans doute
pas, le pouvoir ayant des vertus des avantages suffisamment alléchants
pour fermer les yeux et un truc un peu plus bas. Même notre président n'a sans
doute pas cette vision. Lui c'est un épicurien, trop attaché à la chair dans
tous les sens du terme pour se pencher sérieusement sur ces affaires. Mais
comme on lui a dit que c'était bon pour sa réélection, selon les théories de
terra nova, il prend. Non il s'agit juste sans doute d'une minorité agissante,
la seule qui agisse d'ailleurs, et qui a imposé des marqueurs aux autres en les
qualifiant de gauche, les seuls qui subsistent puisque le peuple n'intéresse
plus la gauche depuis bien longtemps désormais, et d'ailleurs celui-ci ne s'y
trompe pas allant se réfugier en masse sous les jupes de MLP. Ils ont pris leur
mission à bras le corps, profitant du moment. Ils avancent à grand pas
néanmoins mesurés, plantant des coins partout où cela est possible, reculant
parfois pour mieux avancer plus tard. Ceux-là sont de vrais idéologues, habiles
car ayant compris que la brutalité, celle dont furent victimes les malheureux
pays tombés sous le joug communiste par exemple, ancrait de fortes résistances
dans le temps et l'espace qui, même discrètes, finissaient par tout remettre en
cause même longtemps après. Ils procèdent donc méthodiquement, posant pierre
après pierre, à moins qu'ils ne les déposent, tout en se parant des masques
vertueux de l'égalité et de la fraternité, et même de la liberté alors qu'ils
en sont les plus farouches ennemis.
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