L'incurie de notre valeureux chef
à tous et de son gouvernement peut sembler désespérante à beaucoup, même à gauche. Peut-être même
surtout à gauche, car au moins à droite on n'attendait rien et je dois avouer
qu'on a été exaucés bien au-delà de nos espérances.
Néanmoins, au milieu de ce
foutoir, il émerge parfois quelques événements qui prêtent à se marrer, même
s'ils sont tout de même révélateurs d'un certain état d'esprit de la part de
ceux qui sont au gouvernail, et pouvant fournir quelques explications quant à
justement le foutoir. Car quand on possède un tel état d'esprit il est clair
que le Français de base n'a plus qu'a, soit ronger son frein en espérant que le
temps passe vite, soit descendre dans la rue et demander des têtes.
Je vais donc vous conter une
histoire de pain au chocolat. Ce n'est pas celle que nous rapporta en son temps
JF Copé, et qui souleva moquerie ou indignation chez nos bienpensants, mais une
autre qu'ils préféreraient sans doute ne pas connaitre ou ne pas voir rapportée.
Cela se passe à l'Elysée, au
centre du pouvoir. Dans cette boutique bien située géographiquement se
trouvent, entre autres, car évidemment je ne parlerai pas des cuisiniers qui
ont fait prendre ses 13 kilos à un président ayant confondu un lieu de pouvoir
avec un restaurant gastronomique, donc
dans cette vieille demeure se trouvent un chef de l'Etat (mes doigts se
tétanisent en l'écrivant) entouré de moult conseillers appelant le premier familièrement
"pépère". Ces conseillers ne sont pas élus mais choisis en fonction,
théoriquement de leurs compétences, et là on frémit, mais aussi de leurs liens
particuliers avec un homme parvenu au sommet de l'Etat et auquel ils servirent de
porte-bidon, et même sans doute, vu l'appétit d'icelui, de porte-gamelle.
Parmi cette dernière catégorie se
trouve un individu qui fut bien proche du président puisqu'il lui servit de
chef de cabinet pendant la campagne présidentielle. On le trouve d'ailleurs à
la suite de Hollande depuis pas mal de temps. Cet individu, apparemment, vit de
la politique depuis des lustres, mais davantage en tant que cadre du PS qu'en
tant qu'élu. Que cela ne vous rassure pas, dans les deux cas ce sont toujours
vos impôts qui le nourrissent. Faut dire qu'en tant que candidat ou qu'en tant
qu'élu, il n'a guère eu un parcours glorieux. Candidat parachuté, d'où
l'avantage d'être proche du premier secrétaire, en 2007 dans le Val-d'Oise à Argenteuil,
il se fait battre. C'est vrai que la section locale du PS n'a guère apprécié ce
parachutage. Mais fort de cette défaite, il revendique la tête de liste pour
les municipales dans cette ville. Ayant obtenu moins de 1% des suffrages
exprimés lors de la primaire l'opposant à deux challengers il se retrouve en
troisième position sur la liste du PS et obtient un fauteuil d'adjoint au maire,
lequel fort satisfait de ses services lui retire l'année suivante sa délégation
et les indemnités accompagnant cette dernière pour cause "de travail
quasi-inexistant" et "d'absentéisme intolérable". Face à un
climat tendu et qui lui est défavorable notre jeune espoir démissionne des
fonctions qu'il n'exerce pas en 2011 et s'en va retrouver son candidat favori à
la primaire citoyenne. Et là bingo! Ce dernier l'emporte. Le temps des
récompenses bien méritées pour fidélité à un cheval de bois sur un champ de
course semble être enfin arrivé. Hélas, hélas! Le candidat Hollande puis le
président du même nom ne parviendront pas, malgré une autorité reconnue, à lui
trouver un point de chute pour les législatives de 2012. Martine en a décidé
ainsi. Mais qu'on se rassure, notre président a le bras long et il lui trouve
un poste comme conseiller à l'Elysée, Valérie n'ayant émis aucun grognement
désapprobateur. Alors conseiller en quoi? Eh bien un vrai truc de gauche, un
truc qui fait chaud au cœur et nous redonne confiance en l'Homme (terme
générique, je le rappelle, désignant tous les genres confondus) : il est nommé
conseiller chargé de l'égalité et de la diversité. C'est pas beau, ça? Bon on
ne sait pas trop ce qu'il fait, néanmoins on est sûr qu'il vient au boulot,
comme le confirmera l'histoire qui suit. Et c'est Charlie Hebdo qui nous en
fait part.
Faouzi Lambaoui, c'est son nom, a,
même s'il est de gauche, quelques petits défauts. Il ne respecte pas le code de
la route. En fait il a tendance à rouler un peu vite. Du coup il perd son
permis de conduire et se voit obligé de faire comme les gueux, donc de prendre
le métro pour se rendre à son travail. Une situation qui ne va pas durer,
rassurez-vous. Car figurez-vous que l'homme est assez connu et en vue pour
recevoir des lettres de menace de mort suite à l'intervention au Mali.
L'enquête sur la provenance de ces lettres ne donnera rien. Mais quand même on
ne rigole pas avec la sécurité d'un individu aussi important. Si l'égalité des
chances et la diversité venaient à perdre un tel ambassadeur, que
deviendrions-nous? On lui accorde donc une protection rapprochée comprenant
deux gardes du corps et une voiture. Je ne saurais vous dire si cette dernière
était blindée. Deux membres du service de protection des hautes personnalités,
et il le vaut bien, sont donc affectés à son service, non, pardon, à sa
protection, chargés d'aller le chercher à son domicile le matin, de l'y ramener
le soir après une dure journée de labeur, de l'accompagner au restaurant pour
éviter qu'une arête de poisson ne l'agresse, et à ses rendez-vous. Un vrai
traitement de ministre! Mais qu'il mérite.
Mais voilà! Toutes les bonnes
choses ont une fin. Et tout ça à cause d'un garde du corps pas très serviable.
Ou servile, au choix. Un matin, alors qu'il monte dans le véhicule qui lui est
affecté notre ami Faouzi découvre avec horreur que le petit pain au chocolat
qui l'attendait chaque jour sur la banquette n'est pas là. Peut-être une
consigne mal passée au cours d'un changement de l'équipe de protection? Ben non
même pas, comme on va le voir. La journée de Faouzi est gâchée car ce petit
pain c'est son carburant pour les premières heures de la matinée. Que vont
devenir l'égalité et la diversité? Comprenant qu'il ne sera pas au top pour
remplir sa mission et que la France va en pâtir, il pique donc une colère
légitime contre les larbins qu'on lui a affectés. Et voilà que l'un deux, même
pas gêné, rendez vous compte, lui rétorque qu'il n'est pas payé pour aller
faire ses courses.
Scandaaaaale! Faouzi fait part de son indignation et de son
courroux au service de protection…et deux jours plus tard se voit privé de sa
voiture et de son escorte. Selon un policier du SPHP la décision aurait été
prise au sommet de 'Etat. Il fallait au moins ça! Mais il n'a pas dit qui de Valérie
ou de François a dû prendre cette difficile décision. Vu la rapidité, deux
jours quand même, j'opterais pour la première possibilité.
En tout cas on peut se dire que
Faouzi n'a pas de chance dans la vie et que ses mérites et sa haute valeur ne
sont pas récompensés comme il le faudrait.
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